26 nov. 2011

L'homme est homme avant tout

Le Prof. Abbé Félicien Ilunga Mayamba, secrétaire national des Oeuvres Pontificales Missionnaires-RDC, cite dans son excellent article "La missiologie en Afrique à l'heure du dialogue interculturel" un passage instructif du Cardinal José Saraiva, qui fut jadis notre recteur et maître commun:

« On doit avoir présent à l’esprit ce donné fondamental qu’avant d’être européen, africain, américain ou asiatique, l’homme est homme, et qu’il est par conséquent nécessaire d’admettre des valeurs communes à tous les membres de la famille humaine, indépendamment des divers contextes socio-culturels où l’on vit, et qu’il est nécessaire de distinguer entre la permanence des valeurs et l’historicité de leur processus dans l’activité humaine. »

Source: http://opmrdc.com/index.php?option=com_content&view=article&id=9:la-missiologie-en-afrique-a-lheure-du-dialogue-interculturel&catid=6:reflexion-sur-la-mission&Itemid=3

Têtu que je suis!

Décidément, il ne lâche pas prise, mon lecteur de pourfendeur. Le voilà qui revient à la charge:
"Têtu que tu es, Claver! Toi et moi savons très bien ce qui se passe dans les coulisses. Tes analyses sont certes bonnes, mais susceptibles de troubler les esprits. De quel camp es-tu? Je ne crois pas que tu agisses positivement lorsque tu mets sur le net des choses si délicates. Un devoir de réserve s'il te plaît."

Ma réponse est simple.

"Détrompe-toi, cher ami. Aucune des nouvelles que je publie sur mon blog n'est confidentielle. J'écris, réfléchis à partir de ce qui s'entend et s'amasse sur le tas. J'estime que mes lecteurs sont assez critiques pour discerner et se faire leur propre jugement. Mes positions, mes contradictions, je les exprime librement; elles n'engagent que moi. Pour ton info, je prépare un livre sur les paradoxes intrinsèques de la francophonie officielle française. S'il est une chose que je déteste dans la vie, c'est le mensonge, l'hypocrisie et la soumission à une volonté hiérarchique lorsque celle-ci s'avère arbitraire, douteuse, vengeresse. Tu as sans doute oublié ce que je t'ai raconté à ce sujet. L'email que j'ai reçu s'intitule: Si l'Eglise ne dit plus la vérité. De quel camp suis-je? Eh bien, de celui des sans-voix. On ne peut jamais étouffer la fumée dans une casserole."

25 nov. 2011

"Réaction à chaud: De quoi te mêles-tu encore?"

Mon pourfendeur de lecteur n'a pas tardé de réagir à ma "réaction à chaud":
"De quoi te mêles-tu encore? De quel droit oses-tu? J'ai comme toi lu tout le courrier de Kenge, mais j'ai une conclusion différente. Pour moi, Ya René a élevé la voix, au nom des gens du centre et du sud, pour dénoncer des injustices de son évêque que lui seul peut prouver. C'est cela qu'il paie. Je ne sais pas quand tu es allé à Kenge pour la dernière fois. La cathédrale, l'évêché jadis resplendissant avec eau et électricité, la paroisse dont tu fus le premier vicaire, le centre pastoral, tout est en ruine. Résistent à l'usure l'ISTM et la paroisse St Esprit tenue par les SVD. Ces choses-là se voient, on ne peut pas les cacher. La présence de l'église n'est pas sentie à Kenge, et tout le monde a l'impression que la hiérarchie détruit Kenge et n'y a pas son coeur. Tout cela est cuisine interne. Reste en dehors de ça s'il te plait!"

A quoi j'ai répondu:
"J'apprécie ta perspicacité et ton sens critique. Tu y vas très fort. Je t'en remercie car tu viens d'ajouter des éléments qui manquaient à mon analyse. Tu admettras que je ne suis pas tenu de dire tout ce que je sais. Quant à me mêler de ce qui ne me regarde pas, tu te contredis et je découvre que tu es même plus partial, plus subjectif que moi. Te souviens-tu de ton coup de fil à propos de la guerre de l'Internet? Je ne mêle de rien car il n'y a pas de cuisine interne sur la place publique. Les avis que j'émets sur mon blog n'engagent que moi, je les assume entièrement. Même mes contradictions! Laisse-moi te poser une question: "combien d'yeux as-tu? Relis tout le courrier, tu verras! Kangula meso!"

Un cancrelat: il va faire toi mal au ventre

Ce matin, autour de 7h00, alors que je leur apprêtais leur petit déjeuner, Chrystelle m'interpelle:
- Papa, viens voir! Un cancrelat.
Elle insiste: j'y vais.
- OK, lui dis-je, je vais le jeter à la poubelle.
Le temps de chercher une serviette à la cuisine, je m'exécute. Mais c'était sans compter qu'elle allait alerter de sa découverte son frère qui sortait de la douche.
- Où est le cancrelat? S'enquiert Claver encore en tenue d'Adam.
- Papa, où tu as mis le cancrelat? Demande la fille.
- Eh bien... je l'ai mangé. Voyez comme mon ventre est en train de changer. Leur dis-je en faisant quelques grimaces.
Les deux jumeaux gémissent ou pleurent, révoltés:
- Ce n'est pas gentil, dit le jeune homme. Un cancrelat, on ne mange pas un cancrelat, Papa. Il faut pas manger le cancrelat, il va faire toi mal au ventre (sic).
- Bonne leçon: tel père, tel fils. Intervient leur mère qui a suivi attentivement le débat. Désormais, tu feras face à un autre homme de principes.
- Eh bien, puisque vous tenez tant à ce cancrelat. Je vais le couper en deux, le mettre dans vos sacs d'école pour votre lunch.
- Noooooooooooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnnnn!

23 nov. 2011

Suspension de l'abbé J-R Singa... Réaction à chaud


Kenge, 21 novembre 2011. L'abbé Jean-René Singa vient d'être notifié de sa suspension a divinis dans sa trente-quatrième année de sacerdoce.  Et pour cause? "Non obtempération aux injonctions" comme aimaient dire les gendarmes de la police routière zaïroise. Promu Directeur Général de l'ISTM (Institut Supérieur des Techniques Médicales) de Kenge par le ministre congolais de l'éducation nationale, ce prêtre a été affecté par son évêque comme Curé à la paroisse de Matari, à près de 300 Km de Kenge. Or, le prêtre doit obéissance totale à son évêque qui possède la plénitude du sacerdoce. Officiellement, la sanction canonique frappe le prêtre parce qu'il refuse de répondre à l'obédience épiscopale.
Soyons quand même objectifs: il y a clairement vice de forme et de procédure. L'une des deux autorités - soit le ministre soit l'évêque, sinon les deux - doit avoir rompu les termes du contrat. Comment le contrat liant les deux institutions est-il stipulé, notamment en matière des nominations des responsables à l'ISTM? Visiblement, les deux autorités ne se sont pas consultées. Le ministre aurait assurément signé son décret "sans la proposition" du prélat. Ce dernier, tout en ayant connaissance de la promotion de son prêtre, l'a à son tour nommé curé de paroisse. Ce qui correspond à "sa volonté".
Le DG était depuis 2000 secrétaire général académique de cette institution. L'évêque a nommé un autre, l'abbé Munkaba, au poste de SGA. Ce qui devrait créer un inévitable climat de tension entre les deux prêtres, véritables pions de damier forcés de défendre leur ego personnel. Dans ce cafouillage où le DG s'accroche à son prestigieux poste, l'évêque brandit l'arme imparable dont il dispose: le canon incendiaire. Le prêtre récalcitrant est mis hors d'état de nuire. Du déjà vu! Les détails sont connus. L'épée de Salomon aurait assurément mieux fait la différence.
Ce qui me frappe, moi qui vis hors du Congo et travaille dans l'enseignement supérieur depuis une dizaine d'années, c'est la prépondérance de l'arbitraire dans nos pays. Dans les pays organisés, les postes administratifs et académiques sont mis au concours; et les promotions sont sollicitées sur la base d'un dossier. Le concours et l'étude minutieuse de dossiers, non pas la volonté d'une autorité quelconque, constituent les seules garanties pour sélectionner ou promouvoir les meilleurs candidats à ces postes. Même les collègues prêtres se soumettent à ces normes. Un respect rigoureux des textes et des droits des individus aurait évité une telle impasse. Ce n'est pas moi qui vous apprendrai comment le titre de "Prof. Dr." s'acquiert. Dans de telles conditions faire carrière à l'ISTM Marie Reine de la Paix de Kenge est impensable.

Personnellement, je ne suis pas du tout surpris par cette tournure des événements. C'était prévisible. Je l'avais prédit à quelques amis. Vous souvenez-vous de mon appel aux prêtres de Kenge en date du 9 septembre 2011? L'abbé Singa a écrit le 16 juin 2011 une lettre dans laquelle il a dévoilé et dénoncé les injustices en cours dans la gestion humaine et financière du diocèse, en remettant en cause la nomination du vicaire général, la répartition tribaliste des fonctions. Très grave et impardonnable!  De toutes les lettres qui circulent, celle-là est la plus percutante. Ce qui a provoqué des menaces de toutes parts contre sa personne. Je ne parle que de ce qui est exposé au vu de tous. Parlez-moi encore d'évangile et d'amour du Christ! Alea iacta est!

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17 nov. 2011

The Francophone Curse (A. Kom)

The Francophone Curse

Many African writers, thinkers and scholars have expressed their concerns about the development of Francophonie as a dangerous step towards a smart re-colonizing process of postcolonial Africa. Some have condemned Senghor and the negritude movement for their submissive allegiance to France. In his book La Malédiction africaine (Münster, Hamburg, London: LIT, 2000) Ambroise Kom gives out some serious reflections.
He first quotes a speech by former minister of Cooperation Bernard Debré concerned with the outcome of the globalization process: « nous [les Français] resterons quant à nous coupés de nos racines africaines […] incapables alors d’être une puissance écoutée » (Kom 2000: 8) [we (French) will remain cut from our African roots… unable therefore to be a power that is heard] The fact that a French minister sincerely claims any African roots of French people is cynically demagogical and denotes a sense of possession of Africa by France. Since France has a sacred mission to ensure her influence over this part of the world, Francophonie’s unveiled aim is to provide this dominance. It is obvious that the first beneficiary of francophonie is France and not her linguistic, political and cultural partners. The present Francophonie, though initiated by Africans, is a tool for France to challenge the Anglophone Commonwealth by ensuring her imperialistic power over her former colonies and other French speaking countries. The ambiguity of its purposes is so that Francophonie seems to be more an ideological mechanism than a real cooperation.
There is a kind of rebellious and skeptical sentiment in the mind of some Francophone intellectuals as they realize the dupe games going on behind the scene. The discrepancy between speech and reality causes the intellectuals to call into question the background and the purpose of Francophonie. The serious statement and accusation stated by Moindjie “French kills our languages” is nothing but the direct consequence and result of the French assimilation philosophy and policy. France is so voracious that after slavery and colonialism, destroying the languages of her counterparts allows her to replace them by French language. Nevertheless a kind of resistance takes place at various levels. It is time to rethink the whole Francophonie process, not from the official base but from an intellectual perspective. Francophonie becomes suspicious because France retrieves, by so doing, in one hand what has been lost from the other hand. Dismantling the other’s culture and replace it in term length by the French one, so can be expressed the motto of Francophonie.
Observing the failure of African intelligentsia and political leadership to face the condition of hostages in which Africa has been put by its links to France, Kom brings into question the relevance of Francophonie itself: “… on peut se demander si les Africains ont véritablement jamais mesuré à leur juste valeur les enjeux de la rencontre avec l’Occident. Avons-nous vraiment maîtrisé la grammaire de la pensée impériale?” (Kom 2000: 7) [… one can ask if Africans have indeed ever measured to their full extend what is at stake in the encounter with the West. Have we really mastered the grammar of the imperial thought?]
It appears to Kom that Africa has naively put its destiny in the hands of the colonial master and their heirs through Francophonie: “Pour Debré et ses acolytes, nous n’avons jamais été que des otages. Comment donc expliquer qu’un otage qui a pu se soustraire à l’emprise de son ravisseur se retourne pour ainsi dire lui confier son avenir?” (7) [For Debré and his acolytes, we have always been hostages. How can one explain that a hostage who has been able to escape his kidnapper’s influence returns, so to say, to trust him his future?] In other words the question is to evaluate the move towards Francophonie initiated by Senghor, Diori and Bourguiba since it as about the fate of some hundred millions Africans.
To Kom’s eyes sticking to Francophonie is a suicide for Africans so that he can logically title his work: The Francophone curse. It means to allow France decide for Africa at all important levels. He vigorously condemns the founding contribution of Africans to the creation of Francophonie more or less as an act of self-mutilation: « Que ce soient des Africains qui prennent l’initiative de défendre la communauté francophone contre les assauts de l’anglophonie ne peut que consacrer l’éclatant succès de l’idéologie coloniale » (Kom 112). [The fact that it is Africans to initiate to defend the francophone community against the assaults of anglophonie can only consecrate the tremendous success of the colonial ideology]

(Excerpt from a presentation at the Cave Hill Philosophy Symposium, November 18, 2011)

12 nov. 2011

Ecrivain africain ou francophone?

- Ni l'un ni l'autre, m'a répondu mon ami. Simplement écrivain.
- Laisse-moi voir ton passeport! (Il me le passe en hésitant). Profession: Professeur, que je lis.
- Oui, je suis professeur et écrivain.
- Non, lui dis-je. Tu es professeur. Ecrivain sur le passeport? On ne te prendrait pas au sérieux, du moins un soupçon tomberait sur toi.
- Pourtant, c'est écrivain que je préfère.
- Tu as raison. Mais la société civile a aussi son mot. Tu écris en français, tu n'es pas français. Eh bien tu es un écrivain francophone sans plus.
- Justement, je refuse d'être catégorisé par ma nationalité et ma non-appartenance à la France.
- Cesse avec ton aveugle illusion. Aucun français ne te prend au sérieux. Au salon du livre de Paris, n'est-ce pas que tu m'as dit que tous les livres des non français étaient largués à l'étage, loin des visiteurs du salon?
- Oui, mais ça c'est les organisateurs.
- O que non, cher ami. Tant que tu resteras africain et francophone, ton livre se trouvera à l'étage si tu ne l'a pas compris. Pourquoi? Beh, parce que les français ont horreur que leur langue soit massacrée. Il n'y a pas de place pour du petit-nègre et du charabia.
- N'est-ce pas du racisme ou de la discrimination que tu insinues?
- Je n'ose pas prononcer ces mots par pudeur, mais c'est comme si. As-tu entendu l'histoire de l'écrivain congolais Dongala que la France a refusé d'accueillir lorsqu'il avait fui la guerre dans son pays? Eh bien, il a trouvé asile en Amérique, où il enseigne la littérature francophone.
- Qu'importe? La France, c'est le pays de la liberté et des droits de l'homme.
- C'est très vrai. Tu n'y es pas moins réduit à un écrivain africain et francophone, c'est-à-dire voué à servir de matière à quelques africanistes nostalgiques du bon vieux temps de l'empire colonial, qui te présenteront à leurs pairs pour "confirmer" ton talent d'écrivain. Oui d'écrivain francophone d'Afrique.
- Serais-tu de ces africains qui accusent les français d'être à la base de tous les malheurs qui arrivent sur leur continent?
- Que non! Les africains sont eux-mêmes les responsables de leurs malheurs. Pourquoi ne refusent-ils pas l'intrusion des grandes puissances dans leurs affaires intérieures? Il ne me revient pas de juger la politique étrangère française. Littéraire, je m'intéresse plutôt au sort des écrivains non français publiant en français. Le développement de la polémique soulevée par le manifeste de la littérature-monde m'intéresse. Pourquoi n'initierais-tu pas un mouvement postfrancophone, détaché de la francophonie politique, qui redynamiserait les efforts de tes collègues soumis aux diktats des éditeurs parisiens?
- Postfrancophonie? Voilà une idée que je peux considérer. Au fait, on est un pied dedans, un pied dehors. Surtout dehors. La francophonie ne joue pas son vrai rôle culturel.
- Tu m'as bien compris. C'est à cette seule condition que tu t'épanouiras librement dans la langue de la liberté.

Naïf, vous dis-je!

C'est naïf, ce que vous dites là. Ouvrez grands vos deux yeux, vous verrez grand. Sinon, faites appel à un ophtalmologue pour vous en ouvrir un troisième. N'oubliez pas le héros de Tchicaya U Tam'si dans Ces fruits si doux de l'arbre à pain. Que de sang! Vous ne voyez toujours pas? Alors vous ne verrez jamais. Consultez votre sinistre maître magicien sorcier occultiste chevronné! Bien qu'il soit répugnant, lui au moins vous révélera la vérité qui sourd dans les coeurs des humains.
Combien de temps couvrirez-vous encore votre pot de peur que la fumée ne s'échappe? Mon oeil à moi a déjà vu. Quidquid latet apparebit, chantaient jadis les catholiques dans le Dies Irae.

9 nov. 2011

Lettre des Indes: impressions du poète Mayengo

Le poète Franck-Médard Mayengo a eu la gentillesse de me transférer une réflexion sur l'Inde qu'il a adressée à son ami le philosophe-théologien Kä Mana. Une réflexion sur laquelle je reviendrai prochainement, dès que le temps me le permettra. En attendant, lisez la lettre intégrale - sans changement de ma part - et faites votre propre critique.

New Delhi, 07/11/2011


Cher Ami Kä Mana,

Je suis depuis quelques jours en Inde, précisément à New Delhi! Ce qui me frappe le plus, c'est la vision du monde qu'ont les Indiens. C'est un peuple qui s'est donné une vocation dans l'Histoire. Tout s'explique dans cette ambition. Obligé de comparer les valeurs des civilisations nègres à celles des civilisations orientales - dans leurs versions indiennes -, je me rend compte de l'ampleur de la catastrophe culturelle que nous avons subie nous peuples nègres, dans et par l'esclavage, la colonisation, et la néocolonisation.

Les Indiens de l'Inde ont résisté à l'aliénation sociopolitique, et culturelle grâce à la défense et à la préservation de leurs cultures. Ils ont persisté et signé que ''le vouloir indien'' devait s'imposer dans leur histoire, dans leur devenir, et devait être reconnu et respecté dans le concert des nations et peuples au sein de l'Histoire de tous les hommes!

Sur ce point, ils ont réussi leur pari historique. C'est cette ambition qui leur a permis de créer un type d'homme indien qu'il faut décrire, et qui s'est bien exprimé de manière spécifique dans les arts, la pensée philosophique, la croyance religieuse, la technologie, et dans d'autres modes d'existence. On remarque bien vite que leur réussite n'est pas parfaite: par les contrastes qui apparaissent entre différentes classes sociales. Les injustices sociales sont une de leurs maladies axiologiques, et que l'on peut expliquer d'ailleurs! Mais même sans être parfaite, cette réussite est quand même grande, et exemplaire. Nous devons y réfléchir, et nous en inspirer. Comme nous devons aussi nous inspirer des réussites des peuples d'Occident qui marquent par les exploits technologiques nos modes d'existence!

Les exploits de création de la cité indienne contrastent avec leurs croyances: L'homme a-t-il quelque chose à faire en ce monde? Le surgissement de la conscience dans le monde - par l'apparition de l'homme au monde - a-t-il un but, un sens, une fin? Quand on rencontre sur sa route historique l'homme indien, et quand on critique sa pensée philosophique, et sa croyance religieuse (dans l'indouisme), on est acculé à se poser cette question, et à chercher à y répondre!

J'espère, un jour, y répondre! Mais je souhaite que ma réponse serve l'Afrique. Voilà son intérêt!

Salutations amicales.

F-M. Mayengo.