22 août 2010

20 août 1905

Il y a exactement 105 ans, naissait dans les environs de Lindau Theresia Weingärtner. Je parle d'elle parce que je l'avais rencontrée pour la première fois le 15 mai 1980 à Rome, via de la Conciliazione, à côté de la libreria Ancora où j'étais allé acheter, pour la préparation de mon examen de christologie, le livre Jésus le Christ du théologien allemand Walter Kasper. Cette rencontre fortuite inaugura entre nous une solide relation qui ne prit fin qu'à sa mort, le 25 mai 1997, trois semaines avant la défense de ma thèse de doctorat. Si ma mémoire est bonne, je me suis rendu trente-trois fois chez elle à Munich. En 1993, j'y restai de mai à août, je m'étais inscrit à Ludwig Maximilians Universität de Munich mais fasciné par mon directeur, Mr Yves Giraud, je choisis de retourner à Fribourg en octobre. La dernière fois, en avril 97, j'étais logé chez l'abbé Claude Ozankom.
Voilà une femme qui m'a vraiment aimé comme le fils qu'elle n'a pas eu biologiquement! Une femme qui est devenue ma deuxième mère et qui a dédié les dernières années de sa vie à m'aider financièrement pour me mettre à l'abri de soucis d'argent. Elle a gagné son pari. Ce que j'ai reçu d'elle en espèces et en biens, est impressionnant. C'est grâce à sa générosité que je pus supporter les études de mes frères en Allemagne et en Belgique; et que même quelques-uns de mes amis ont effectué des voyages en Europe. C'est grâce à sa garantie que, contre vents et marées, j'entrepris de coûteuses études de doctorat. Il y a certes eu d'autres apports extérieurs, d'autres bienfaiteurs et bienfaitrices, mais elle est demeurée ma source la plus fiable et la plus généreuse. I am a blessed man. A 90 ans passés, Mutter Resi a encore pris le train de Munich à Fribourg pour me rendre visite à Enney. Je suis allé fêter mon quarantième anniversaire chez elle, trois semaines, avant sa mort. A cette dernière rencontre, pressentant sa mort proche, je lui ai donné l'extrême-onction.
Femme de condition humble et modeste, elle a entrepris d'apprendre le français et l'italien en s'achetant des dictionnaires. Lorsque le Cardinal Ratzinger est parti de Munich pour Rome en 81, elle a dit à la soeur aînée de ce dernier, à laquelle était personnellement liée: "Eines Tages wird der Josef zum Papst gewählt werden". (Joseph sera élu pape un jour) Sa prophétie de fanatique bavaroise est devenue réalité aujourd'hui.
Pour moi, Mutter Resi était la main de la Providence. Elle m'a accompagné jusqu'à la fin de mes études. Paix à son âme! Gloire à Dieu et Honneur à sa mémoire!

13 août 2010

Carnet du Canada:












31 juillet 2010. Mariage de Pat et Jeanne Kapuya

Pat et Jeanne se sont unis devant Dieu et devant les hommes pour la vie au cours d'une merveilleuse cérémonie qui a connu la participation de quelques centaines de personnes.
Louange soit rendue à l'Eternel d'Amour pour avoir lié Pat et Jeanne dans le sacrement du mariage. Puisse la main du Seigneur guider leurs pas sur les chemins de la vie; puisse la lumière de son évangile éclairer leur coeur devant tous les choix qu'ils auront à opérer; puissent la foi et la sagesse divine demeurer leur seule source de réconfort, de confiance et d'amour.
Vita, Pax, Felicitas ad aeternitatem!

12 août 2010

Carnet du Canada















Photos:
1. Mariage de Jeanne et Pax Kapuya.
2. Les Mabana au mariage.
3. Chez Bernadette Ingungu
4. Les Mabana avec Mr. et Mme Tshisungu.
Du 20 juillet au 10 août 2010 avec ma famille, j'ai séjourné au Canada, à Ottawa dans l'Ontario. Les jumeaux Madeleine-Cbrystelle et Claver faisaient leur expérience consciente de l'avion. Consciente parce qu'ils avaient déjà, à quatre reprises auparavant, pris l'avion sur Londres, en route pour Paris. Des premiers vols ils ne se souviennent pas du tout. Celui-ci était tout particulier: ils en rêvaient depuis qu'on le leur avait annoncé. A l'aller, ils ont beaucoup bougé, tandis qu'ils ont dormi la grande partie du voyage retour du fait qu'ils ont dû se réveiller à 4 heures du matin.
Le Canada, un pays formidable, aux immenses dimensions et aux diverses cultures. Le tableau qui se dégage de ses habitants est multiracial et multi-identitaire. On y vit par rapport à ses origines. On est, m'a-t-on dit, canadien de telle ou telle origine. Curieusement, pendant tout mon séjour, je n'ai socialisé qu'avec des immigrés, jamais avec les autochtones.
Les Congolais et Africains que j'ai croisés m'ont paru très concentrés sur leur propre sort. Boulot, Transport, Dodo, etc. Contrairement à la situation de nos compatriotes en Europe, la plupart d'entre-eux travaillent, certains exercent des métiers pour lesquels ils ont reçu une formation adéquate. Comme pour confirmer ce que pensent beaucoup de gens, que la discrimination est plus forte en Europe qu'au Canada, pays d'immigration par excellence.
Il y a eu surtout des retrouvailles soit au téléphone soit de visu. J'ai pu parler au téléphone après trente ans de séparation avec mon aîné du petit séminaire de Kalonda, Dr Nganda Liévin Luki. J'ai retrouvé l'abbé Alexis Olenga après vingt-cinq ans, Euphrasie Kaseka après vingt-trois ans, François Mbila après dix-neuf ans. J'ai retrouvé Bernadette Ingungu apres neuf ans exactement. Autant d'émotions! J'ai manqué d'autres retrouvailles, notamment avec Jean Zenga ou Patrick.
J'ai reçu la visite de l'écrivain José Tshisungu wa Tshisungu le dimanche 25 juillet, avec promesse de se retrouver à Montréal, mais à cause d'une petite indisposition, je n'ai pas pu remplir mon engagement. J'ai retrouvé Pierrot Dibange et fait la connaissance de sa famille.

S'il est une chose que je garde de ce périple canadien, c'est qu'au-delà des péripéties du temps et des événements qui changent l'homme, il y a un moi fondamental qui reste en chacun de nous, immuable et permanent.











3 août 2010

Retrouvailles avec l'abbé Alexis Olenga


Ottawa, 1.08.2010. Ce dimanche, j'ai éprouvé un immense plaisir à retrouver un ancien condisciple et compagnon de lutte. Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis notre dernière rencontre à Kenge. (Dans sa mémoire, c'était à Kalonda, le jour de l'enterrement de Jean-Pierre, Paix à son âme) Je suis allé à Fribourg, il est venu au Canada un peu plus tard.


Je tenais à le rencontrer. Tenez! Appelez cela du hasard. Aussitôt débarqué à Ottawa, j'ai demandé ses coordonnées auprès des connaissances supposées communes; personne n'avait des traces. J'ai cherché sur le net, sur différents moteurs de recherche. Pas de traces. J'ai finalement résolu d'écrire un e-mail aux amis Henri Tamuzi et Jean-Robert Mifuku. Et dès que ceux-ci m'ont répondu, je l'ai appelé. Eh bien, il était en train de sortir sa voiture pour descendre sur Ottawa. Si j'avais appelé cinq minutes plus tard, je l'aurais manqué. Et le lendemain après-midi, il était là. Avec Clavère, Donatien et Ephrem Mosimi, nous avons joui d'une soirée inoubliable pendant laquelle des vieux souvenirs et des vieilles blagues ont été évoqués.


Quoi dire de plus? Une jolie calvitie, signe de maturité et de sagesse, couronne la tête de mon ami, comme la mienne d'ailleurs. Au-delà de ces marques du temps, l'homme de Dieu est resté égal à lui-même, vivant à contre-courant, obéissant à des principes et défis difficilement imaginables en ce vingt-unième siècle commençant. Original, réaliste, vrai et passionné dans ce qu'il fait. Chapeau, Man. On a passé une soirée formidable. Le jour suivant, Sandro a continué vers Montréal, Québec et plus loin.