6 avr. 2025

Inondations à Kinshasa

6 avril 2025. Les photos et vidéos qui se diffusent depuis Kinshasa sont catastrophiques. Des maisons disparues, des toits apparaissant sur l'eau, l'eau de Ndjili qui détruit tout sur son passage. Les gens marchent sur l'eau, parfois emportés par le torrent au milieu d'imondices et de détritus de toutes sortes. Un véritable scénario de tragédie climatique. De nombreuses questions se posent. 

Comment une grande ville comme Kin peut-elle être dévastée si rapidement? Comment des quartiers entiers peuvent-ils être rasés d'un seul trait? D'aucuns vous parleront d'un urbanisme sauvage. D'autres d'un surpeuplement dans une ville jadis prévue pour 500 000 habitants, mais qui en abrite plus de 15 000 000 sans que les infrastructures ne soient ajustées. D'autres encore soutiennent la dilapidation des fonds alloués par le gouvernement à l'assainissement de la ville et au drainage des eaux. Les explications sont multiples, mais personne n'en porte la responsabilité. Tout le monde s'en plaint, mais les efforts consentis pour prévenir, contrôler, évaluer ces catastrophes ne sont pas visibles. 

La ville est surprise par ces inondations, alors qu'il y a sur papier des services météo et d'intervention rapide en cas de tels désastres. On apprend qu'un mur de l'église Shekina (Debonhomme) a cédé, provoquant la ruée du torrent dans tout le quartier. Une telle construction n'aurait pas dû être autorisée, à défaut de prévenir ces dégâts. L'eau serait montée à plus de trois mètres au point d'engloutir et le pont de Ndjili et les barrières séparatrices du Boulevard Lumumba. Voilà Kinshasa coupée en deux! Un casse-tête  pour la population, elle ne peut plus vaquer à ses occuptions quotidiennes ni sortir pour faire des commissions. Sans parler de l'insalubrité que ce sinistre va causer et que les autorités urbaines éprouveront du mal à éradiquer. Les transports comme les activités commerciales sont paralysées. Que feront par exemple les voyageurs qui ont réservé leur billet à l'aéroport de Ndjili pour y arriver? Des vols nationaux ou internationaux seront sans doute retardés, voire annulés. Même les compagnies aériennes sont affectées. 

Prions notre Dieu qu'il n'y ait pas de pertes humaines. Que le Bon Dieu nous console et écoute nos cris de détresse en ce moment critique. Bon et sain dimanche à toutes les Kinoises et à tous les Kinois. Nous sommes ensemble.

2 avr. 2025

Papa François Kabwita in memoriam

2 avril 2025. Papa François Kabwita, un monument de ma jeunesse, s’en va. Que la terre de nos ancêtres lui soit douce et tendre. Directeur à Matari, Bandundu et Kenge, cet éducateur chevronné a servi la jeunesse et le diocèse de Kenge avec compétence, zèle et générosité. Condoléances mutuelles à Ma Sophie et à toute la famille. Union de prières et de cœur avec Espérance, Rigobert, Patricia, Blaise, Aimée, Tonton. Sans oublier Prudence trop arrachée à notre affection. Sans oublier les Lufwa et les Mawana. L’émotion est grande. Adieu Papa François. Merci pour tout. Que des souvenirs. Que votre âme repose en paix.

Remontons à quelque 60 ans plus tôt. Nous sommes à Mutoni, je suis en première annèe primaire en 64 lorsque Papa François vient séjourner chez nous. Elancé, teint clair, une voix timbrée. Un monsieur élégant et raffiné. Je ne saurais dire combien de temps sa visite a duré. J'ai retenu seulement que Papa Kabwita était parent à Papa Timothée Kimbinda et très proche de Papa Mabana. Puis il a disparu. Je le reverrai plusieurs années plus tard à Kimbau. Toujours de passage, à la fin de mon école primaire. Je savais qu'il était directeur à Matari, exactement comme mon père à Kimbau. Les échos qui venaient de Matari étaient très élogieux. En bon meneur d'hommes, il a réuni ses enseignants au sein d'une coopérative qui a acquis un camion et des élevages. A Kalonda, je serai en contact direct avec entre autres deux de ses élèves Arthur Pashi et Séraphin Kiosi qui lui vouaient un respect et une reconnaissamce absolus.

Je suis à la fin du petit séminaire lorsque pendant les grandes vacances de 75 la famille Kabwita passe par Mutoni, en route pour Bandundu. Ils sont conduits depuis Matari par le chauffeur Mayamba Lumingu. Lorsque, curieux, je m'approche du camion, grande fut ma joie d'être reconnu et interpellé par mon prénom par Papa François. Pour une surprise, c'en était vraiment une. Depuis ce temps-là, nous nous sommes revus à Bandundu lors de mes rares passages. Mais c'est plutôt à Kenge que dès l'année de ma règence en 78-79, je me rapprocherai de la famille. Je me rappelle d'un rapport que j'ai une fois fait à Papa François sur son fils Rigobert qui etait mon élève de français à Kalonda. 

A mon retour de Rome, nous nous sommes reconnectés de facon constante. Papa François a joué un rôle important dans l'organisation sociale de nos ordinations diaconales et sacerdotales. Il nous a accompagnés aux prémices de Kimbau (10 août 83) et de Matari (15 août 83). Pendant mes années comme secrétaire de l'évêque et vicaire a la paroisse Anuarite, je passais souvent en visite à la maison. Une des rares maisons où je prenais volontiers un verre ou un repas. Je tenais de longues conversations, en kisuku et en français, avec Papa François, discutant de tous les sujets possibles. Le vénérable sage me prodiguait des conseils, et je sollicitais ses avis sur certains cas. Observateur attentif, il a constaté que j'étais marqué par mon passage romain et me comportais comme les Européens. Ce n'était pas un  compliment, je n'en étais pas fier, j'ai retenu la leçon. Un matin, alors qu'il ventait et menaçait de pleuvoir, il est parti travailler aux champs dans la forêt de Manzau. Cette image-là me revient toujours: je le revois marchant rapidement contre le vent entre les eucalyptus de l'évêché. J'avais eu très peur pour lui.n

En juillet 2003, à l'occasion du 50eme anniversaire du mariage de Papa Donatien Mabana et Maman Christine Matsasu, c'est Papa François qui a tenu le discours de circonstances. "Mono ta tuba na kikongo sambu bantu yankaka ta sosa bifu, lingala ke ndinga na beto ve". C'était à Mokali, le dimanche 20 juillet 2023 en présence d'une centaine de personnes parmi lesquelles Papa Ngalula, Papa Bwangila, Doyen Bwangi, Mama Mosimi, les abbés M'Banga et Lemfu, etc. Merci Papa François pour votre belle performance oratoire. Je possède une vidéo de ce jubilé d'or. 

En juillet 2005, je l'ai retrouvé comme par hasard sur Bagata au quartier 3 de Masina. Il était allé rendre visite à Papa Donatien Mabana. Son propos était clair: "Mr l'abbé, je ne savais que vous étiez là. Soit, moi, je suis là pour Mbutamutu." Quoique je pusse imaginer l'objet de sa visite, j'avais préféré leur laisser le temps de parler. C'est ainsi qu'après leur avoir offert à boire, je suis reparti pour Pigeon avec promesse de le retrouver chez lui à Ndjili. Ce que je fis quelques jours plus tard. C’est la seule fois que j'y suis allé. J'en garde un souvenir inoubliable. Le sujet de l'époque se passe de commentaires.  Je l'ai revu à un deuil, je ne sais plus lequel. Celui de Maman probablement. Puis, plus rien, plus jamais rien, mais je suivais de plusieurs sources ses nouvelles, j'étais régulièrement informé de l'évolution de sa santé. Aujourd'hui que Papa François n'est plus de ce monde, c'est avec une profonde gratitude que je rends ce modeste témoignage et célèbre sa félicité éternelle.

Je laisse aux autres le soin de relater d'autres événements, de parler du pater familias, de l'éducateur et du directeur. Je m'arrête là. Merci Papa François.  Wenda mboti Tata. 


April 1: Cours à Queen's

Hier, 1er avril 2025, je me suis rendu à Queen's College pour commenter Une saison au Congo d'Aimé Césaire a l'intention des élèves de Upper 6, qui présenteront les examens de CAPE. La réussite à ces examens donne accès à l'université. J'ai été chaleureusement  accueilli par Mrs Tara St Hill (nee Patrick), une de mes anciennes étudiantes de Cave Hill dont par ailleurs j'avais supervisé le mèmoire de licence. Brillante et travailleuse assidue, elle est à ce jour professeure de langue et littérature françaises au prestigieux collège de Queen's. 
J'ai eu une séance très interessante avec les quatre élèves, qui m'ont posé beaucoup de questikns sur le contexte de l'œuvre et sa contextualisation aux réalités actuelles Les élèves etaient a l'aise, et leur niveau de francais etait bon. Je dirais à première vue niveau B1 dans la classification CEFR. Mukawa serait au niveau B2 vu qu'il parle francais à la maison. Au lieu d'exposer Une saison au Congo proprement dite, je leur ai présenté le parcours d'AC, l'histoire se la RDC, les personnages principaux en contraste avec les événements et acteurs historiques. Je pouvais percevoir leur soif d'apprendre et de s'informer sur les réalités congolaises expliquèes par un natif de la RDC. L'échange etait vraiment animé, instructif et révélateur de l'excellence de l'enseignement de QC. Respect à ma désormais collègue pour son travail.
Après la sèance, Mrs St Hill m'a invité à prendre un lunch léger dans leur cafeteria des profs. Et là surprise! Trois autres anciennes etudiantes aujourd'hui profs à QC sont venues me saluer. Quel honneur et quelle fierté pour moi de revoir en quelque sorte le fruit de mon travail. Simone, Jealissa et la troisième Tracy (?) sont membres estimèes du corps professoral de QC. Tara m'a appris qu'elle a gardé de moi le souvenir de quelqu'un de passionné pour ce que je faisais, de convaincant, et qu'elle s'inspirait de moi dans son enseignement de la littérature. Trêve d'éloge et d'autocélébration.
Me voilà maitre sans le savoir! Humilité oblige Nous ne sommes que des serviteurs inutiles. Ce qui me rejouit, c'est d'avoir servi de guide à mes etudiants partout où j'ai enseignè: Kalonda, Mikembo, Katende, Noviciat Soeurs de Marie Reine de la Paix, Humboldt, Cave Hill. Servir sans rien attendre en retour. Servir la jeunesse et l'élite intellectuelles. Oui, notre beau métier.

28 mars 2025

Tripartite MM. Kabila, Naanga et Tshisekedi

Les médias annoncent une tripartite réunissant MM Kabila, Naanga et Tshisekedi ce 29 mars à Kampala sous les bons offices de M Museveni. Les commentaires vont dans tous les sens. Voici ce que j'ai spontanément écrit à un ami à ce sujet.

[28/03, 08:28] Kahiudi: D’accord. Il ne faut rien en attendre. Pour moi, c’est concrétiser la capitulation, la division et la non-gouvernabilité du pays.

En assumant que Naanga est rebelle, donc militaire, Kabila et Museveni aussi des militaires, que peut-on en attendre? Civils et militaires familiers des fronts n’ont pas la même conception de la paix, ni du cessez-le-feu. Ne soyons pas naïfs. Encore faudrait-il que la rencontre ait effectivement lieu, car rien n'est sûr. Et quand bien même ils se rencontraient, la médiation ougandaise ne serait pas gratuite. Un arbitrage qui n'est pas sans danger.

[28/03, 08:30] Kahiudi: Qu’on laisse les Congolais discuter entre eux. Les étrangers n’ont aucun intérêt à voir la RDC en paix ni prospérer.


27 mars 2025

May Prof Welch Rest in Peace




25 March 2025. Yesterday I attended Prof Welch's funeral at the Seventh Adventist Oldbury Campsite. It was a simple and short ceremony that lasted less than a hour and a half. But deeply fervent and meditative. Family, friends and the university community paid respect and tribute to the late Deputy Principal of Cave Hill. The President of Barbados, Dame Sandra P Mason, Ministers of government and Members of Parliament also were present. I saw for example former PM Freundel Stewart. One could see the whole Barbados represented at this event.

26 mars 2025

Abbé Prof Valentin Kimoni in memoriam

26 mars 2025 

 😭💔Triste nouvelle, décès ce jour à Kinshasa de Mr L'abbé Professeur Ordinaire Valentin Kimoni Iyayi, P.O. Serviteur bon et fidèle. Plaise à Dieu l'âme de son serviteur endormi dans l'espérance de la résurrection. Adieu Père 💔

KCM: 

Que son âme repose en paix.


L’abbé Valentin Kimoni Iyai m’a enseigné au grand séminaire de Mayidi les seuls cours de littérature africaine, de ma formation universitaire. Ma reconnaissance est profonde comme ma douleur. Je salue le prêtre, le professeur, le maître et le modèle. Il n’aura pas vu les mélanges que nous avons préparés en son honneur.

Va en paix, critique littéraire, homme de Dieu et serviteur de l’Éternel.

25 mars 2025

Comment se présentent les choses sur le terrain


On n'en parle plus. Les choses sont devenues normales. Bunagana, Goma et Bukavu occupées. Le Nord et le Sud Kivu connaissent une situation ingérable. Nos populations sont de nouveau soumis à un régime de terreur, d'humiliation et de soumission sur leur propre terre minée par l'insécurité. Déplacements massifs et érection de nouveaux camps pour des refugiés dans leur propre pays. Le pays est divisé. L'administration est bloquée, le temps que les nouveaux leaders s'organisent. Le gouvernement anperdu le contrôle de cette région. 

La solution la plus vraisemblable serait la négociation. Or négocier, c'est se rendre et reconnaître la défaite. Avons-nous d'autres choix? Oui, celui de l'honneur par patriotisme. Des vertus perdues à jamais.