Je n'aime pas la politique, mais malheureusement, je me vois forcé d'en parler. Ce qui se passe à Abidjan comme partout où sévit la guerre est incroyable, ahurissant, inacceptable. Que des massacres! Des frères et soeurs devenus du jour au lendemain ennemis. Des frères et soeurs armés jusqu'aux dents par la haine et la soif du pouvoir. On a beau accuser l'impérialisme, le colonialisme et la communauté internationale; nous avons une grande part de responsabilité dans ce génocide sans nom. Le pouvoir aveugle aussi bien celui qui a raison que celui qui a tort. "Rêveur, beau parleur" rétorque mon voisin sceptique. Je préfère l'être que tueur du sang innocent. Fallait-il vraiment en arriver à cette extrémité? Lorsque je disais que la démocratie était un vilain mot, pas du tout fait pour les Africains, le sceptique me demandait dans quel siècle je vivais. J'appelais à une réflexion en profondeur sur les modalités de son application en Afrique. Car la faiblesse de l'Afrique moderne, c'est l'inanité de ses institutions; celles-ci sont trop malléables, fluctuantes, susceptibles à des accommodations pour servir les tenants du pouvoir. On le voit partout, même ou surtout dans mon pays d'origine. Le pouvoir s'arrache, que ce soit démocratiquement ou par les armes, que ce soit par des pressions pacifiques ou par la force. Qu'on se le dise, on n'est pas loin de l'irrationnel, de l'intransigeance sanguinaire. On négocie, oui mais on a les armes, les poisons et que sais-je encore, sous la table. La loi du plus fort s'impose à tous les coups. On s'en fout que le sang des centaines et des milliers d'innocents coule. On dirait, que plus il coule, plus le despote s'en délecte et savoure sa puissance "héroïque" pendant que ses sbires, griots et hérauts chantent sa gloire, sa magnificence et sa bravoure. A se demander si on est encore des humains. C'est cela la folie du pouvoir... politique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire