Un collègue m'a appelé hier pour me dire que j'insultais les dirigeants africains en les traitant d'irrationnels. Je n'ai insulté personne, je n'ai fait que relater des faits connus de tous. Je n'ai rien inventé.
Je suis simplement dégoûté de voir mon peuple souffrir de la tyrannie des despotes passionnés et aveuglés par la soif du pouvoir. Trop de sang coule en Afrique à cause de la folie de ces ambitieux. Le sang d'un président, fut-il milliardaire, ne vaut pas plus que celui d'un pauvre hère qui erre dans les rues d'Abidjan ou du Caire.
Ouatara et Gbagbo, deux intellectuels de stature internationale, deux présidents proclamés d'un même pays, se battent pour que soient enfin définies les règles de la démocratie en Côte d'Ivoire, pays prospère du temps du dictateur Houphouët devenu aujourd'hui un champ du crime, du tribalisme et de l'insécurité. Qui des deux a raison? Faut-il vraiment que le sang coule? Décidément, la démocratie ne convient pas à l'Afrique.
"Tu es pessimiste", a-t-il rétorqué. Parfois, cela dépend d'un personnage génial. Nelson Mandela n'a-t-il pas réussi à éviter la vengeance des opprimés en montant des mécanismes de réconciliation? Mugabe qui, comme Mandela, a connu la prison et la discrimination raciale, ne s'accroche-t-il pas au pouvoir? Pour dire que Mandela a respecté la constitution alors que Mugabe s'en est taillé une sur mesure. Les exemples sont légion. Le Ghana grâce à l'apport de Rawlings s'en sort plutôt bien. Le Botswana également.
Démocratie, un vilain mot susceptible de causer des morts, là où les ambitions ne sont pas tempérées, là où les institutions nationales sont foulées au pied, là où les arbitraires présidents, terrorisant opposants et populations grâce aux kalatchnikovs de leurs gardes prétoriennes, se croient élus à vie, s'y croient destinés par les ancêtres. O tempora o mores!
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