21 sept. 2024

Est-ce que la RDC est maudite?

Les nouvelles qui nous parviennent sont rarement bonnes. Le pays offre le spectacle d'une terre-sans-loi. Des choses inconcevables ailleurs arrivent chez nous. Regardez les profils des leaders politiques qui nous dirigent. Beaucoup ont des parcours tortueux à tel point qu'on se demande comment ils naviguent dans ces eaux troubles. L'impunité fait que des détourneurs avérés des deniers publics sont aux commandes des institutions fondamentales de la république. Des récettes des régies financières censées construire des routes, des écoles ou hôpitaux disparaissent dans les poches des gouvernants et des gestionnaires sans qu'aucune action ne leur soit intentèe. Les désordres font la loi un peu partout. Un dinosaure a détourné les fonds destinés aux infrastructures d'eau et d'électricité d’une ville provinciale sans être inquiété. Il est là, tranquille et sans remords; tout le monde le craint, le respecte et l’adule. Un bilan nul après un demi-siècle d’engagement politique. 

Il y a des situations très difficiles à comprendre ou qui n'obéissent à aucune logique. A force de vivre ces situations, on a fini par les accepter comme normales. La corruption et l'irresponsabilité sont devenues des règles de vie. Tout le monde y recourt, même les insoupconnables. Surtout eux et elles. Les prédicateurs de bonnes vertus sont souvent pires que leurs adeptes. La situation sécuritaire est terrible: les villes, les cités et les villages sont pleins des kuluna qui s'attaquent à des paisibles compatriotes souvent démunis et sans défenses. Les leaders politiques se laissent escorter comme si elles allaient à la guerre, alors que les mobondo et les rebelles sèment la panique partout. Les efforts fournis par les autorités ne parviennent pas à éradiquer ces fléaux qui minent l'existence même de notre beau pays. Des voix s'élèvent pour dire que le Congolais n'aime pas son pays ou que le premier ennemi de la RDC c’est le Congolais lui-même.  Trop de problèmes sans issues. Et le pouvoir n’apporte pas les solutions attendues. La sécurité, l’eau et l’électricité demeurent des problèmes insolvables. Si on ajoute les routes délabrées, les embouteillages gigantesques, les hôpitaux insalubres et les immondices qui remplissent les quartiers d’odeur nauséabonde, le tableau des malheurs est dressé. Pendant ce temps, la pègre et les maffieux de tout acabit s’emparent des terres, des minerais et des richesses du pays. Avec notre complicité. Un cercle vicieux indécrottable. Triste. Des projets financés à coup de millions non réalisés, volatilisés. Un ancien premier ministre qui a détourné des milliards préfère se présenter comme victime et donneur de leçon de bonne gouvernance, au lieu de défendre son intégrité auprès des instances judiciaires dont il bloque l’action par la corruption. Le ridicule ne tue pas. 

Au niveau éthique, c’est une autre paire de manches. Les antivaleurs étouffent toute velleité de correction ou d’amélioration. Tout baigne dans l’inconscience et la médiocrité. Les pasteurs et certains responsables prospèrent dans leur entreprise de paupérisation de la population. Leur promettant le ciel sur terre, ils agissent souvent comme des anges exterminateurs ou prophètes de malheur, extorquant sous le couvert de la dîme les biens de leurs adeptes. Le président Mobutu en son temps avait bien perçu ce fléau. L’état doit sérieusement se pencher sur ces religions alimentaires. Véritable opium envoûtant et endormeur de nos intellects. Les valeurs et vertus de jadis sont devenues relatives, sujettes à discussion et inutiles. Seul l’argent compte. On parle moins de spiritualité que d’argent, on parle plus des choses matérielles, de fêtes de réjouissance. Pas de temps ni de place pour des recollections,  méditations de jadis. C’est démodé. Les nouvelles églises proposent des soirées de délivrances, des guérisons, des jeûnes et des neuvaines au Mont de Tshipepele ou au temple du Pasteur Ezekiel. Ce tohu-bohu spirituel paralyse le pays. Il y a trop de pasteurs, et des faux, parce qu’il n’y as pas d’emploi. N’importe qui reçoit un jour une vision qui l’appelle à servir comme pasteur, prophète ou diaconesse dans une église du réveil. Chacun se voit du jour au lendemain investi d’une mission prophétique, que dis-je, plutôt diabolique.

Est-ce que la RDC est maudite? Je n’oserai jamais l’affirmer, ce serait tuer l’espoir qui demeure éternel en moi. Elle traverse des moments difficiles, mais je suis sûr que ça passera. Un avenir radieux pointe à l’horizon pour ce pays réputé être un scandale géologique. Tel est mon rêve. Mais le temps est à l’action, pas au rêve. Sauvons notre pays frères et sœurs compatriotes. Personne d’autre ne le fera à notre place. 

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