28 oct. 2024

La question des intellectuels africains

J'avais tenu en 2000, à la demande des étudiants camerounais de Berlin, une conférence sur les intellectuels africains au Palm Beach La conférence était initialement plrévue en français, avec traduction simultanée en allemand. Mon interprête manifestant des limites, le débat s'est passé en allemand. Ce texte-là, je l'avais publié en 2001 dans D+C Développement et Coopération à Frankfurt a.M.  

https://www.seneweb.com/blogs/agmai/l-rsquo-intellectuel-africain-face-a-ses-responsabilites-defis-et-espoirs_b_550.html 

L’intellectuel africain face à ses responsabilités : défis et espoirs (KC Mabana)

(Source: https://www.seneweb.com/blogs/agmai/l-rsquo-intellectuel-africain-face-a-ses-responsabilites-defis-et-espoirs_b_550.html)

L’expérience a montré que le prédicat «africain» appliqué à certaines sciences suscitait de problèmes inattendus. Qu’il s’agisse d’art, de philosophie, d’histoire, de théologie, de musique ou de littérature, dès que l’on évoque leurs rapports avec l’Afrique, des doutes surgissent. L’Africain peutil se targuer la palme d’intellectuel sans provoquer des remous?

C’est que l’Occident s’est trop longtemps habitué à entendre à propos des Africains qu’ils sont un peuple sans écriture, primitif, folklorique, jusqu’à les exclure de la sphère intellectuelle; et cette attitude ne s’est jamais entièrement dissipée. Accepter l’Africain noir comme intellectuel revient donc à heurter des clichés.

C’est l’ambiguïté même du terme intellectuel qui, à mon avis, pose problème. Le mot intellectuel exige une reformulation constante car il se définit, se redéfinit toujours par rapport à la dynamique de l’environnement socio-culturel ambiant. Classe sociale à part, les intellectuels constituent l’élite, l’intelligentsia d’un pays. En Afrique, cette catégorie semble difficile à circonscrire, vu que son rôle social s’y révèle ambigu: elle participe aussi bien de la classe des oppresseurs que de celle des opprimés. Longtemps, on a pris les intellectuels pour les acteurs essentiels du développement d’un pays, les penseurs d’une société. En Afrique, l’évolué des temps coloniaux bien avant l’universitaire s’est arrogé ce titre qui s’est par la suite étendu à toute personne possédant une éducation scolaire ou une formation professionnelle indépendamment du niveau des connaissances acquises.
Je définirais l’intellectuel comme celui qui par l’effort de réflexion possède ou prétend à un certain pouvoir de connaissance reconnu par la société. Formé en conséquence, il est capable de décoller du réel, apte à tenir un discours théorique. Je limiterai le mot à l’homme instruit en lettres et sciences (pratiques ou théoriques), doté de culture générale.
Dans le contexte de l’Afrique coloniale et post-coloniale, l’intellectuel s’est présenté d’abord comme la personne qui sait lire et écrire, l’alphabétisée, voire toute personne qui a été éduquée à l’école occidentale. Il s’est d’emblée situé et affirmé en rapport conflictuel face à la tradition africaine, laquelle est naturellement orale. Ce stigmate d’aliénation et d’arrogance collera longtemps à la peau de tout intellectuel africain.
Le premier défi à relever concerne l’intellectuel africain lui-même. En tant que survivance de l’Occident,
l’intellectuel africain est confronté au problème d’identité: il doit se définir par rapport à sa société, assumer ses responsabilités dans la destinée dé l’Afrique. Peut-il être intellectuel et demeurer en âme et conscience Africain? Peut-il manier la logique cartésienne et se réfugier dans les croyances ancestrales africaines? Dans la société africaine, le danger de cette conception instrumentale s’est manifesté à l’époque coloniale avec le phénomène de l’assimilation, avec le culte de l’intellectualisme, c’est-à-dire de la cravate et l’habillement chic. Manier à la perfection la langue du colonisateur, vivre et se comporter comme l’Européen a été un idéal pour le nouveau lettré. Le travail manuel a été méprisé, décrié au profit de la bureaucratie, du cléricalisme. On a ainsi connu le mouvement des évolués, des mindele-ndombé, i.e. blancs-noirs, dénoncés par Frantz Fanon dans «Peaux noires, masques blancs». Il était évident qu’à l’indépendance politiciens, technocrates, écrivains, enseignants, penseurs, diplomates, avocats, cadres d’entreprises, professeurs, agents des professions médicales ou libérales etc. se recrutent parmi les personnes ayant un certain niveau (optimal?) de formation et d’études. Ceux-ci constituaient
théoriquement parlant un groupe élitaire au sommet de l’éducation et de la culture, la crème de la crème, le premier choix qui devraient bâtir les nouvelles nations. De toute évidence ou selon toute raisemblance, ils devraient occuper ces postes de responsabilité en vertu de leur compétence intellectuelle. Les diplômes assuraient incontestablement des professions de bureau, érigeant ainsi une sorte d’élite bourgeoise.
Le bouleversement social était, à l’heure des indépendances africaines, tel qu’on a vu des infirmiers devenir du jour au lendemain ministres de la santé, des enseignants ministres de l’éducation nationale, des cantonniers lettrés ministres des travaux publics. A une crise de formation s’était jointe une crise profonde de l’élite intellectuelle. Or justement, à cette époque on croyait encore à une expression qui avait valeur de slogan politico-social: «le partage du pouvoir selon le savoir». Crûment dit, le pouvoir revient à celui qui sait, à celui qui pense. Mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. C’est une fois de plus le mythe de l’intellectuel à l’occidental qui était célébré, dont le modèle n’a jamais été  sociologiquement intégré ni intériorisé dans les sociétés africaines.
Désorienté, ne trouvant aucun repère dans l’évolution globale du monde, l’intellectuel africain semble
fonctionner en dehors de ces critères. Au point d’endurer un complexe humiliant. Fini le temps où la formation et l’éducation intellectuelles servaient à la légitimation du savoir comme base pour être à la mesure de diriger un pays! Aujourd’hui plus que jamais, c’est l’argent qui régit le monde. Tout laisse croire que l’ère de la globalisation n’y changera rien. Le financier est l’homme respecté. Ainsi que le déclare un personnage de Ngugi wa Thiong’o dans «Devil on the Cross»: «’The barons of finance houses are the governing voices in the world today. Money rules the world».
Le monde a donc changé de code de gouvernement, ce ne sont plus les idées qui conduisent le monde mais l’argent et les lobbies qu’il a engendrés. L’intellectuel se retrouve sacrifié, son savoir caduque. La logique du pouvoir a changé. Les idées qui conduisent le monde sont celles qui sont soutenues par l’argent. L’homme ou l’institution capable de dicter sa pensée est celui ou celle qui possède la gestion financière. Eloigné de sa vocation première, l’intellectuel est sommé de s’insérer dans ce mécanisme: il ne vaut que s’il joint la puissance de l’argent et du pouvoir à son savoir théorique ou technique. C’est à se demander s’il n’en a pas toujours été comme cela.
Or la puissance financière justifie la prospérité, la puissance des armes. Ainsi l’intellectuel ne trouve pas son compte dans ce système. Tout le système de pensée classique est ébranlé: la notion du bien, devenue relative, est reléguée au rang du libre-arbitre personnel. Les dynamiques traditionnelles qui assuraient l’évolution du monde occidental se retrouvent dépassées, désuètes et inopérantes.
Le diplôme ne vaut apparemment plus grand chose. Pour survivre, des docteurs en droit et lettres africains se retrouvent chauffeurs de taxi - ou maçons dans des sociétés européennes, et des médecins africains sentinelles d’hôpital en France et en Angleterre. En règle générale, l’Europe a formé et continue de former des intellectuels africains dont elle n’a cure. Les quelques-uns qui y travaillent à leur grade de formation savent à quelles contraintes administratives ou raciales ils sont soumis. Renié et marginalisé dans son propre pays, vilipendé par sa société, l’intellectuel africain de haut niveau est clochardisé, bâtardise, prostitué. Le doute et l’aigreur s’emparent de lui. Il se révolte d’être dirigé par des ignorants, des personnes qu’il juge comme étant sans formation intellectuelle, des malfrats qui n’ont que les armes à brandir face à là population. Ne pouvant participer à une opposition démocratique dans son propre pays, il choisit soit la résignation soit le chemin de l’exil. S’il est bon jongleur, il se crée de stratégies de survie, baigne dans l’eau trouble du régime en place, se laissant corrompre comme tous ceux qu’il critiquait lorsqu’il était hors de la sphère du pouvoir, sillonnant tous les ministères en quête de subsides pour un ONG fabriqué de toutes pièces afin de s’assurer des fins du mois décentes. Collaborant étroitement avec le tyran et son idéologie politique farfelue, pactisant avec le diable, il verse lui aussi dans la gabegie, incapable de gérer, au risque de perdre sa propre vie, la chose publique. On a vu des professeurs de philosophie interpréter faussement Marx ou Platon afin de redorer l’image du despote au pouvoir; on a vu des écrivains créer des hymnes poétiques à la gloire d’un héros politique à l’envergure obscure; on a vu des juristes justifier une constitution taillée sur la mesure du régime en place.
On vient récemment de voir au Congo un gouvernement ou trois individus nommer un président de la
république en l’absence de toute légitimité constitutionnelle; et même un parlement provisoire asseoir un
président permanent à la magistrature suprême. Pour combien de temps? Et pourtant, ce pays s’appelle une république démocratique. Or on sait dans l’histoire ce que cela signifie lorsqu’un pays se proclame
démocratique. Ce constat d’impasse, tout intellectuel peut l’établir sans forcément être un opposant officiel. Le danger qui guette l’intellectuel réside en ceci que lui privilégie le raisonnement, la pensée alors que l’acteur politique s’intéresse davantage à l’impact d’un tel constat sur le paysage politique. Tandis que le premier se contente d’observations théoriques, le second, pragmatique, vise l’action et ses effets. Et comme dans la plupart des cas ce dernier détient les rênes du pouvoir et peut agir sur le premier, la suite est facile à imaginer: emprisonnements, violences, persécutions, privations de libertés, tortures, délations, diabolisations, dénigrements, etc. sont souvent le lot des intellectuels. Dans ce rapport nécessairement conflictuel, le problème des acteurs politiques - intellectuels ou non - revient souvent à comment utiliser judicieusement l’élite intellectuelle, à comment s’adjuger le savoir de cette dernière. Et celui des intellectuels à comment survivre face aux illogismes des acteurs politiques et de leur système arbitraire.
L’intellectuel africain apolitique se trouve placé hors des problèmes de l’heure, marginalisé par la puissance de l’argent et de la politique. Son seul péché, c’est d’avoir suivi une formation scolaire ou académique avancée, se situant ainsi dans une situation permanente de crise. Il n’a pas encore trouvé sa vraie place et son vraie rôle en Afrique. Les espoirs suscités lors des indépendances des années 60 se sont estompés. Il n’y a cependant pas de raison de désespérer, car le génie créateur ne meurt jamais.
Le poète Tchicaya U Tam’si disait: «L’espoir ne peut pas être tué. En dépit des efforts prodigieux que le tyran développe pour parvenir à cette fin-là». Et l’intellectuel est, à mes yeux le vrai artisan de cette prise de conscience, il lui suffit d’avoir le courage de jouer à fond son rôle d’éclaireur dans la société africaine en la rendant capable de se gérer et de s’autocritiquer. S’il est vrai que l’intellectuel se distingue par son savoir et sa culture, le développement de l’Afrique ne saurait se concevoir ni se réaliser sans sa contribution efficace.
Qu’on l’accepte ou non, une formation intellectuelle et technique, artisanale ou scolaire orientée vers des
professions bien ciblées, est la clef du développement et de la prospérité. Lorsque l’Afrique parviendra à
valoriser toutes ses potentialités humaines et à utiliser judicieusement ses intellectuels au service de son
développement, elle aura opéré une véritable révolution mentale, signe évident de maturité et seule voie de sortie face à son impasse actuelle. Cette responsabilité revient conjointement au politique et à l’intellectuel.


Dr. Claver Kahiudi Mabana, Berlin
D+C Dévelopment et Coopération,
edité par: Deutsche Stiftung für internationale Entwicklung (DSE)
Rédaction:
D+C Dévelopment et Coopération, B.P., D-60268 Frankfurt, Allemagne.
E-Mail: remeyer@t-online.de

23 oct. 2024

A propos: Béatification du Roi Baudouin 1er

Je viens de recevoir de Legrand une dépêche d'Actualité.CD: "Le Cardinal Ambongo s'oppose totalement à la béatification du roi Baudouin." Je me suis, tout de suite après, informé sur les détails. Le Pape François a promis aux Belges d'accélérer la béatification du roi des Belges. Le Cardinal a émis ses réserves et exigé qu'une enquête soit diligentée sur son rôle dans l'assassinat de Patrice-Emery Lumumba, etc. Ci-dessous ma réaction au message de François Mapasu à ce sujet:  

"FM: Ce n'est pas un peu trop fort du côté du Vatican? Que dire alors de notre Father Ben?

CM: Le Cardinal Ambongo a raison. Le roi Baudouin était certes un homme de foi, mais il ne s’est jamais démarqué du système colonial. On ne l’avait jamais  entendu remettre en question les crimes coloniaux ni les pillages des ressources du Congo par son grand-père Léopold II et par la Belgique. Une enquête doit clarifier ses positions politiques... et son rôle dans la mort de Lumumba. Si toutefois des miracles attestent sa sainteté, je n’aurais aucune objection. Que ce ne soit pas une béatification vaticane, politique ou bureaucratique."

S'il est un crime qui a valu à Lumumba la condamnation à mort, c'est justement d'avoir rétorqué au discours du Roi des Belges le 30 juin 1960. Crime-de-lèse-majesté. Il fut traité de communiste, d'anti-occidental. Son sort fut scellé ce jour-là. La suite dramatique est connue. De ce point de vue là, proclamer bienheureux et plus tard saint un tel homme, quelle que soit la profondeur de sa foi, heurterait vivement la sensibilité des Congolais. Normal que des sons discordants proviennent de la RDC. PE Lumumba est devenu pour les Congolais un héros national, une icone indéboulonnable, bien que j'émette mes réserves personnelles à cet héroïsme d'idéologie. Attendons voir la suite!

Quant à notre cher bon Fr Ben, FM doit créer un lobby solide pour ouvrir les portes du Vatican. Si ses collègues, élèves et ouailles de Kalonda, Katende, Kalenge, Ito et la SVD Congo réunissent leurs efforts dans ce sens, c'est possible d'ouvrir le cas Ben. Certains de nos amis, s'ils vivent encore, ne soutiendront pas cette initiative, le latin les ayant terriblement persécutés. 

    



20 oct. 2024

Adieu Papa Gilbert Musoba

Dimanche passé le 13.7.24, est décédé à Kenge M Gilbert Musoba. Paix eternelle à son âme! Quand j'étais en philosophie à Mayidi (75-78), je passais quelquefois à son domicile à Kintanu. Ce fut le seul parent ressortissant de Mulombi-Mutoni que je connaissais à Kisantu. Nos rencontres me ramenaient "al mio paese natale." Il travaillait au CEMEKI (Centre Médical de Kisantu). A mon retour de Rome, je le retrouvai à Kenge en 82, très engagé comme légionnaire à la paroisse Notre-Dame, puis en 84 à Sts Pierre et Paul qui deviendra plus tard Mwense Anuarite. Un homme très discret et serviable dont la contribution à l'édification de la paroisse-cathédrale de Kenge à été notable, mais probablement méconnue de nos successeurs. Il habitait Mangangu. Je revois encore Papa Gilbert sur les photos de mon ordination, tout comme assurant l'ordre à Anuarite. Ma douleur est d'autant plus forte que, ne l'ayant plus revu, je le croyais deja mort alors qu'il continuait de vivre à quelques pas du site de l'ISP Kenge où j'enseigne. J'aurais pu le rencontrer si je le savais. Wenda mboti Mbuta-mutu. Mfumu Nzambi kamonga lukumu. 

17 oct. 2024

Profession: politique, politicien

Politique, je suis apolitique. J'en parle parce que c'est un portable intéressant pour le littéraire que je suis. Je n'y crois pas. Je ne crois pas au discours politique parce qu'il est creux et vide. Il promet des merveilles qu'il n'accomplit pas du tout. Envoûtant et charmant, il vous fait mirer des bonheurs auxquels vous ne goûterez jamais de votre vivant. La politique est un art d'aliénation et d'imposture comme la profession de pasteur. Aliénation parce que l'acteur politique s'allie à des personnes qui n'existent que le temps des élections. Aliénation parce qu'il place l'électeur sur une orbite d'espérance idyllique. Aliénation enfin parce que l'électeur perd sa personnalité et se moule dans le modèle de son élu. Tout cela correspond à l'imposture qui est fondamentale en politique. Et la politique est devenue au fil du temps le métier le mieux payé dans certains pays. Seuls les pasteurs, les musiciens, les sportifs peuvent les concurrencer de nos jours, mais ceux-ci aspirent aussi à la politique pour sécuriser leur enrichissement. Politique = argent. A voir l'attraction que la politique exerce sur des milliers de personnes, on y va pour s'enrichir, rien de plus. On y entre pour abattre ses ennemis potentiels, visibles et invisibles. On y entre pour fasciner ses électeurs, ses co-villageois ou compatriotes. Parler parler parler, comme dirait Ibangu. On parle à n'en pas finir, on ne résoud rien, ni la pauvreté ni la maladie ni la précarité qui gangrènent la communauté. Rien rien rien que la parole au final. A quoi sert-elle finalement la politique?

Politicien. Le politicien, c'est l'imposteur, le manipulateur de la bonne foi de ses électeurs. Il parle du peuple mais le peuple n'existe pas dans son subconscient. Le peuple n'a pour rôle que de l'aider à monter sur le piedestal du pouvoir et de la richesse. Le politicien  mange trois fois par jour, alors que son électeur croupit dans la faim, l'indigence ou la malnutrition. Il a un salaire mensuel colossal qui ne s'explique pas, et maintient les fonctionnaires, les médecins, les enseignants, les militaires, les policiers, dans un dénuement déshumanisant. Corrompu, il corrompt, achète tout et se fait acheter au point de trahir son pays, de vendre la terre de ses ancêtres à des étrangers. Avide d'argent, de pouvoir et d'honneur, le politicien tient à être vu comme le bienfaiteur de sa communauté qui lui doit tout. Il proclame les lois auxquelles il n'obéit ni ne croit, pille le pays, détourne les déniers publics, neutralise les services de l'état pour son seul avantage, vend les biens et immeubles de l'état, en toute impunité. Il collabore à vendre et détruire son propre pays, il octroie des contrats faramineux à des étrangers occidentaux, Indiens, israélien, libanais, chinois ou turcs. Tout cela pour son propre compte. Son suppléant ou directeur de cabinet c'est son propre fils. Son cabinet est plein de membres de sa famille et de sa tribu. Les enseignants n'ont qu'à trinquer pour leur salaire de misère, il n'en a cure. Les enfants peuvent mourir de maladies ou ne pas être scolarisés, ce n'est pas son problème. Les siens étudient a l'étranger sinon dans les meilleurs écoles privées. Ne comptent pour lui que son intérêt personnel et celui des siens. Alors finalement pourquoi est-il devenu politicien? 

Politique, politicien? Je ne vois rien, je ne vois personne. C'est comme le pasteur. Rien ni personne qui m'inspirent le service et l'amour du petit peuple auquel j'appartiens et auquel je m'identifie. Et si nous rentrions dans nos chefferies planter nos maniocs, tendre nos pièges à gibier, assurer nos palabres, et vivre notre dignité d'homme? La campagne, hélas, n'offre plus la sécurité ni la sérénité légendaires.  Reculer pour mieux sauter, car la prétendue démocratie n'existe que de nom. Du moins pas pour nous indigènes d'Afrique noire. Nous imitons un modèle occidental que nous ne comprenons pas et qui ne correspond pas à notre génie profond. Aliénation et imposture. Profession: politique, politicien. Politica, politica, mani pulite.

16 oct. 2024

Congrats Professor Yawson

October 16, 2024. "Thanks to you all, Seniors. I am thankful to the Lord and glad to inform you that I have been promoted to the rank of Professor." (D Yawson)

Amen, Amen, Alleluia!

Professor David Yawson is the youngest of our AU-Bim, a group of African colleagues (former and present) teaching at Cave Hill. The Ghanaian colleague is the present Director of CERMES (Centre for Resource Management and Environmental Studies). His ascension has been dazzling if one knows how long it takes to become a Professor in the system of the University of the West Indies. From Lecturer to Senior Lecturer, then to Professor, the way can be hard, frustrating and discouraging if you are not perseverant or professional. Some colleagues never reach this demanding rank. Now that the University Appointments Committee has promoted him, he has to chose his title as Professor. From now on he will be reporting to the Vice Chancellor or the University Headquarters in Jamaica for all matters pertaining to his further appointments. AU-Bim welcomes you Prof David Yawson to the Club. Well done Prof. 

  


Guerres et insécurité dans le monde

Guerres et insécurité s’intensifient dans le monde. Tous les continents sont touchés. La violence est présente partout. Tuer, tuer, tuer toujours plus de monde. Massacrer l’ennemi avec la cruauté la plus terrible et inhumaine. Aux guerres citées par M Macron, j’ajouterais volontiers les troubles maintenus depuis trente ans dans l’Est de la RDC où l’insécurité s’est intensifiée à la suite de la montée du FPR au pouvoir. Voilà un tableau peu reluisant du monde actuel. A quoi sert l’ONU? Pourquoi ne réussit-elle pas à rétablir la paix entre les nations, laquelle paix justifie pourtant sa raison d’être? Autant de questions difficiles à comprendre, sans réponses. 

La tension monte entre les deux Corée; on apprend que celle du Nord s’est déjà engagée aux côtés des Russes dans la guerre qui oppose celle-ci à l'Ukraine. L’Ukraine envahie il y a deux ans par la Russie occupe désormais une partie de la Russie. Israël en guerre contre le Hamas, Hezbollah, pilonne Gaza, Beyrouth, le Liban, et bientôt l’Iran avec une violence inouïe. La situation s’embrase. La violence à outrance. Je ne vois pas dans ces conditions de paix possible entre Israël et ses voisins, hélas. Du moins pas dans l’immédiat tellement la haine est forte entre ces peuples. Les nombreuses rébellions en Afrique, en Asie et en Amérique n’offrent aucun espoir de paix durable. Les cessez-le-feu négociés ne sont jamais respectés. La paix adviendra le jour où tous ces guerriers déposeront les armes, pense-t-on naïvement. 

La paix en d’autres termes n’adviendra jamais. Des milliards des dollars sont investis dans les industries d’armement qui prospèrent en fonction des guerres. Ces industries étant des entreprises économiques et financières au même titre que les fabriques des denrées alimentaires ou pharmaceutiques, les guerres continueront éternellement. Pas de mystère. L'expression "qui veut la paix prépare la guerre" est en elle-même une déclaration de guerre. Lorsque je vivais en Suisse, des activistes luttaient pour l'avènement d'une "Suisse sans armée" alors que dans chaque maison il y a au moins un fusil. Tout adulte suisse est soldat, effectue son service militaire, possède son arme à la maison, peut être mobilisé en cas de guerre. Jamais il n'a été exigé que la fabrication des armes de guerre soit arrêtée, car c'est une des ressources importantes de devises comme le chocolat, les montres pour ce pays qui abrite des institutions de l'ONU.  La guerre est une réalité au quotidien. Elle est là et peut surgir n’importe quand et n’importe où. Et peu de choses suffisent pour la déclencher. La paix même si elle adviendra sera hypothétique, fluctuante et éphémère. L'homme par nature est enclin à la violence, à l'adversité, au conflit. 

Observez l’escorte d’un président de république sur les artères de la capitale où il a été élu à ?%. Il est accompagné d’un bataillon de guerre pour se protéger de son propre souverain primaire. Est-ce moi seul qui vois cela? Certains présidents exhibent sans vergogne leurs revolvers, entourés de leurs gardes-corps. Ces escadrons de la mort constituent une véritable machine de guerre, sans coeur, menaçante et entraînée au carnage spontané. La violence n’est pas voilée ni dissimulée, elle est là. Les embryons du conflit armé sont présents dans le sérail du pouvoir. Commander in Chief, ça veut dire quoi? Voilà une rhétorique belliqueuse qui ne dit pas son nom.

La puissance d’un pays se mesure à l’aune des armes, donc de la guerre. Est puissant le pays qui dispose des armes les plus sophistiquées. En fait, le vrai pouvoir, c’est la capacité de frapper l’ennemi, en commençant par son voisin immédiat. Observez bien autour de vous. La littérature m’a appris à lire le texte par son non-dit qui est en réalité le dit. Les mots mêmes du texte sont par leurs agencements indicateurs de l'interprétation du texte, de la découverte du dit... sans surprise. Le langage national a été de tout temps le vecteur d'une rhétorique de la guerre. Et le monde entier est englué dans ce discours. Guerres et insécurité trouvent leur fondement au sein-même des institutions qui sont censées les éviter, les négocier ou les gérer. Imposées par l’histoire, elles créent l’histoire des héros conquérants et le destin des grandes nations. Comme quoi, "petit poisson deviendra grand". Kadogo!

13 oct. 2024

Eradication de la corruption

Un combat contre des titans

Une lutte louable mais déjà perdue

Un risque pour sa vie et son honneur

Un achat des consciences

Un gagne-pain pour les partenaires en affaires

Une récompense aux intermédiaires, facilitateurs, démarcheurs 

Un fléau qui ronge l’intégrité des dirigeants

Un faux prophétisme

Un atout indispensable pour les affaires, les contrats

Un nerf central de l’acquisition et la continuité du pouvoir

Une arme d'une puissance extraordinaire

Inéradicable

Vive la corruption: elle est éternelle

11 oct. 2024

Éradication de la corruption?

Eradication de la corruption? Mon oeil, tu rêves cher ami. Effectivement dans ma première version sur la revision de la constitution, au cas où quelqu'un l'aurait lue, j'avais écrit éradication de la corruption. Tout de suite après, j'ai supprimé cette expression dont tout le monde parle, dont tout le monde entend parler, mais à laquelle personne ne croit. Alors pas du tout. Tu tues la corruption, tu tues le pays. Tout passe par la corruption. Tout se passe dans/par la corruption. Tout ce que tu ne comprends pas rationnellement se justifie par la corruption.  C'est le mécanisme qui gouverne en coulisses un pays. Tu ne me crois pas? Gratte un peu ton méninge. Pourquoi ou par quels moyens crois-tu que les gens se maintiennent au pouvoir? Les caisses noires fonctionnent à plein régime. L'argent circule même dans les hémicycles de la loi, et on appelle cela démocratie.  Ce n'est un secret pour personne. La corruption, c'est une aubaine, un gagne-pain substantiel pour les tenants du pouvoir. Chaque affaire rapporte des rétrocessions. La corruption est organisée à tous les échelles, des bureaux et des agents spécialement engagés s'en chargent, des budgets y sont alloués. Je m'arrête là pour aujourd'hui. 

10 oct. 2024

Adieu abbé Léonard Djela

Ce  10.10.24 est décédé en Espagne l'abbé Léonard Djela du diocèse de Kenge.  Que son âme repose en paix! Au clergé du DK et à sa famille biologique mes condoléances les plus émues. Union de prières! 

7 oct. 2024

7 octobre 2023-24: La guerre de Gaza a un an

Cela fait un an jour pour jour que dure le conflit Israël vs Hamas, Hezbollah. Soit 42 000 Palestiniens tués par IDF (Forces israéliennes de défense) contre je ne sais combien du côté israélien. La presse affirme que c'est le plus grand massacre depuis l'holocauste. Plus d'un millier des Juifs ont perdu la vie dans ce meurtrier et ignoble attemtat du 7 octobre 2023. Il y a encore des otages israëliens entre les mains du Hamas. Le monde assiste à un carnage sans précédent. Des bombardements lourds sont perpétrés pour tuer le  plus possible de monde. Plus le temps passe, plus la guerre s'intensifie et moins se dessine l'espoir de paix. Tant que le monde existera, l'impression qu'on a est qu'il n'y aura jamais de paix entre le Hamas et Israël. Mais elle adviendra bien un jour, mais sûrement pas de notre vivant. Et pour causes? La coexistence envisagée de deux états devient un leurre. La solution diplomatique tant évoquée ne sert à rien tant que la haine et la vengeance aveugles regneront entre ces peuples, que les trèves et cessez-le-feu conclus ne seront pas respectés, que les bombardements incendiaires massacreront indistinctement femmes, personnes âgées et enfants, que des hôpitaux, écoles, mosquées et abris de sécurité seront les cibles des armes à destruction massive. Cette guerre prend des dimensions inquiétantes et inattendues. Le Moyen-Orient s'embrase. La guerre, la guerre, la guerre à outrance. "Israël a le droit de se défendre" entend-on souvent dire pour justifier l'usage disproportionné de la force. La communauté internationale se retrouve là, spectatrice impuissante, divisée entre les alliers d'Israël et les défenseurs de la cause palestinienne. Sans espoir de paix. Chaque peuple revendique avec arrogance ses crimes, prêt à frapper encore plus fort. Quoique des voix s'élèvent pour condamner ces violences meurtrières et dévastatrices, les armes ne se taisent pas et la cruauté a le vent en poupe. 

Prions vraiment pour la paix, non seulement à Gaza mais partout dans le monde. Je pense particulièrement à l'Ukraine, à l'Est de la RDC, aux rébellions qui sévissent en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. Pace subito!

Bravo Président Tshisekedi

 J'ai appris avec satisfaction que Mr Tshisekedi a quitté le sommet de la Francophonie pour protester contre l'omission par le président français de l'agression que subit la RDC à l'est. Ce mépris a fait révolter plusieurs congolais, qui y ont vu un soutien envers les agresseurs et une ignorance coupable des souffrances de notre peuple. Pour une fois, je dis bravo au président congolais. 

Mes raisons ne sont pas politiques. Je me définis apolitique, je ne soutiens aucun politicien, je ne suis membre d'aucun parti. Cela est clair. Que ce soit clair. J'admire le geste du président congolais parce qu'il est dans le sens de ce que j'aurais fait à sa place. Je pense que beaucoup de Congolais ont apprécié cette protestation. Mes raisons sont littéraires, idéologiques, voire philosophiques. Les lecteurs de ce blog savent ce que je pense de la Francophonie, ce machin, ce bric-à-brac colonialiste. Je n'aime pas la francophonie à cause de son esprit colonialiste, aliénant et condescendant. La France recolonise ses anciens territoires auxquels elle a accordé des indépendances fictives: Françafrique et Francophonie sont les revers d'une même médaille. Des bases militaires françaises sont encore présentes dans plusieurs états d'Afrique. Le CFA (franc des colonies françaises d'Afrique devenu franc de la coopération africaine) est toujours gérée par la Banque de France plus de 60 ans après les indépendances. Bonnet bleu blanc rouge et bonnet rouge bleu blanc. N'en déplaise à sa secrétaire générale. Prétexte idéale pour une main-mise perpétuelle sur l'Afrique et alliers. 

J'ai enseigné des cours et tenu des conférences sur la francophonie. J'ai publié des articles sur et contre la francophonie. J'ai soutenu le concept de francophonie périphérique, pour contrer la francophonie institutionnelle qui a dévié de ses options originelles. De culturelle l'institution est devenue économique et politique avec toutes les conséquences hégémoniques qu'elle confère à la France sur plus de 60 états au monde. Comme Ambroise Kom, je la trouve une malédiction. Senghor, Bourgiba et Diori sont à la base de ce débacle. Le débat est long, passionné. Nos dirigeants n'ont pas le courage de dire non à la langue française, en faveur de nos langues africaines. Le français est la langue officielle de la France, selon article 2 de la CF. Nous Africains nous greffons sur cette histoire des descendants des Gaullois. Nous n'y avons aucun compte en réalité. Le temps nous le prouve. Moi, je suis d'avis que la RDC suspende et réévalue sa coopération avec cette institution coloniale avant de la quitter définitivement.  Preuve de plus que notre destin de Congolais est entre nos mains. La France et sa Francophonie ont leurs agendas sur la RDC. Encore une fois bravo président Félix-Antoine Tshisekedi.




5 oct. 2024

Révision de la Constitution 2

Des lecteurs et lectrices ont réagi après la publication de ma première sortie sur ce sujet. J’ai clairement indiqué ma position, et je la maintiens. Un argument de poids a toutefois retenu mon attention. Des dignitaires sont intouchables. Impassibles de justice parce qu’ils sont protégés par des textes existants qui défendent leur intégrité. Des anciens premiers-ministres, présidents de l’assemblée ou du sénat, et gestionnaires d’institutions de l’état profiteraient d’une immunité perpétuelle et des salaires exorbitants alors qu’ils sont sans fonction officielle connue.  Tout en reconnaissant ces graves entorses au fonctionnement de la république, je n’y vois pas la nécessité de réviser la Constitution. Encore moins de changer les articles verrouillés concernant les élections, le mode de scrutin, le nombre ou la durée des mandats presidentiels. 

J’ai entretemps pris le soin de lire ou relire la constitution actuelle de la RDC. Je dois reconnaître que je ne l’avais jamais comprise aussi bien que maintenant. Du moins je ne m’étais jamais rendu compte de la gravité de son contenu. Il y a certes des articles surprenants concernant notamment les frontières du pays et la nationalité, mais j’estime que l’Assemblée nationale pourrait en guider l’interprétation car l’imbroglio réside dans l’interprétation des textes. J’ai parfois l’impression que chacun fait dire à la Constitution sa propre conception de la loi. Ce qu’il faut réevaluer, ce sont les accords signés avec des étrangers qui aux yeux des défenseurs de la révision justifierait la guerre, la rébellion et l’insécurité à l’est du pays. Certains des signataires de ces contrats suicidaires sont encore vivants, il faudrait les interroger. Pour moi une réforme de la justice serait plus pertinente et plus urgente qu’un changement de la Constitution.  Sécurisons d’abord le pays, faisons bloc contre la balkanisation. Assurons la paix sur l’étendue de république et le développement sur le plan de l’'économie, de la santé et de l’éducation. Le reste, bla bla bla des politiciens avides de pouvoir et d’argent. 



 


4 oct. 2024

Zum Geburtstag viel Glück Traudl

Heute is der 4. Oktober 2024. Heute zelebriert die Traudl Schmitt ihren Geburtstag. Vor 30 Jahren hatten wir zusammen in Baden, Schweiz, gefeiert. Sie kamm von Wurmlingen und ich von Enney bei Bulle. Die Feier war wunderschön. Es war der erste von allen 30 Geburtstagen, die wir nachher zusammen gefeiert hatten. Nach 30 Jahren ist unsere Beziehung genau wie früher geblieben. Fast jeden Tag sprechen wir am Telefon, immer wieder. Sehr selten geschieht es, dass wir eine ganze Woche ohne Kontakt miteinander verbringen. In allen diesen 30 Jahren ist viel geschehen: viele gemeinsame Freunde sind nicht mehr lebend, die einigen die noch leben sind weitweg von uns. Die Beziehungen sind anders geworden, und jeder Mensch ist anders geworden. Unser Freundeskreis hat sich ganz umgestellt. Heute lebt Traudl immer noch in Wurmlingen, in einer Umgebung die sich mit der Zeit geändert hat. Im Herzen bleibt sie ganz gleich. Die Traudl ist alleinstehend, aber mit grosser Grosszügigkeit und Liebenswürdigkeit. Königin von dem 4. Oktober ist sie. Das zelebrieren wir heute. Hier ist was ich ihr in Skype heute morgen geschrieben: "Hello liebe Traudl, alles Gute and viel Glück zum Geburtstag. Gottes Segen, Gesundheit, inneren Frieden, Freude und Liebe. Geniess bitte Deinen Tag. Herzliche Grüsse aus Barbados.  C" Zum Geburtstag viel Glück liebe Traudl.


3 oct. 2024

3 octobre 2007-24: 17 ans

A la date du 3 octobre 2007, mon père Donatien Mabana Kasongo Bunda fut porté en terre. Paix et félicité éternelles à son âme.  

2 oct. 2024

Révision de la Constitution?

Le débat est désormais ouvert. Faudrait-il changer ou réviser la Constitution? Tout le monde se croit en droit de répondre à cette question. Le politique, le politicien, le fonctionnaire, le juriste, le constitutionaliste, l'église, la société civile, pourquoi Monsieur tout le monde. Bref, la question touche à toutes les couches de la population. Les commentaires vont dans tous les sens. Les tenants du pouvoir trouvent l'ancienne constitution obsolète, inadéquate et caduque pour faire face aux exigences de la vie politique actuelle. Les opposants y dénoncent une démarche du président pour se maintenir au pouvoir au-delà des échéances constitutionnelles. Les neutres, et il y en a, tergiversent et affirment une position allant tantôt dans un sens tant dans l'autre. Il y a mon cousin Prof Placide Mabaka qui justifie la révision par le fait qu'elle soit congolaise à 100%, la dernière ayant été conçue à l'étranger par des étrangers. Dans son ouvrage Une nouvelle constitution pour un Congo restauré, il propose même de changer le nom du pays en Kongo di Kimbangu. Aussi surprenant que cela puisse être, mon ami Nestor Kiala d'heureuse mémoire proposait déjà en 1972 que le pays soit appelé Nzadi plutôt que Zaïre, et les habitants Nzadibois. Comme quoi à chacun son originalité.

A la question de savoir pourquoi cet empressement qui cache des agendas cachés, l'unanimité est encore plus difficile à atteindre. Pourquoi cette révision devient-elle urgente alors qu'il y a des priorités de sécurité et d'intégrité territoriales qui exigent des réponses immédiates? Pourquoi cette révision alors que la RDC est en guerre? Les opinions divergent comme pour la pertinence de la révision. Intoxication, manipulation, agendas cachés, perénisation du régime en place. Mr Joseph Kabila qu'on traite de pacificateur alors qu'il a pourfendu les résultats des élections et de facilitateur du passage de pouvoir entre un président sortant et un président entrant, n'a pas échappé à cette tentation de tripatouiller la Constitution. Des marches mémorables ont été organisées pour le contrecarrer. La même intention est prêtée à Mr Félix-Antoine Tshisekedi d'aller au-delà de deux mandats afin qu'il réalise sa vision. Chacun y va donc avec ses arguments et ses moyens. Le président actuel en a les moyens, au vu de la majorité absolue dont il dispose au parlement et au sénat actuels, hauts lieux de tous les mécanismes de la gestion du pouvoir. Leur configuration avec les gardes-fous - les anciens présidents présents dans l'organe organisateur - obéirait déjà, selon certains analystes, à cette logique de la continuation du régime actuel et du changement de la Constitution. Il s'agira concrètement de changer le mode de scrutin, passer du suffrage populaire direct au suffrage parlementaire, de modifier le nombre et la longueur de mandats présidentiels. Tout cela pour consolider les acquis de la démocratie. 

Lorsqu'on parle de démocratie, mes positions sont connues; je ne suis plus les Africains. Pour moi, c'est un concept qui dans sa conception et son application convient et appartient à ses propriétaires, les Hélènes. C'est un couteau à doubles tranchants car, au nom de cette même démocratie et des droits de l'homme, les puissances occidentales s'arrangent pour diriger le monde en installant et démontant les dirigeants du Tiers-Monde. Les cas de Kadhafi, Sadham Hussein sont bien connus, où des étrangers sont allés déstabiliser et déchoir des dirigeants jugés dictateurs légitimement élus par leurs peuples. Peut-on dire que la démocratie est présentement installée en Irak et en Libye? Concevons en conséquence nos propres modèles de pouvoir et de gestion républicaine, adaptés à nos traditions, à nos us et coutumes, et à nos besoins. Les schémas occidentaux, que nous imitons et maîtrisons mal, nous apportent en réalité plus des problèmes que des solutions. Des troubles interethniques, guerres et rébellions tribales surviennent souvent avant, pendant et après les élections dont les résultats sont presque toujours contestés. L'accord unanime ne sera jamais obtenu, et le pouvoir en place jouera le tout pour le tout. C'est que la notion même de démocratie n'a jamais été assimilée par les peuples du Tiers-Monde. 

La révision de la constitution ne constitue pas à mes yeux une priorité en RDC sauf peut-être pour les tenants du pouvoir et les pêcheurs en eaux troubles. La vie peut bien se vivre sans changer la constitution. Les défenseurs de la réforme y tiennent mordicus, parfois en termes de laisser leurs empreintes dans l'histoire du pays. Cela sonnerait bien de voir son nom inscrit dans les annales historiques du pays. Qu'à cela ne tienne, la pacification de l'Est et de l'Ouest, la sécurité des personnes et des biens, le fonctionnement efficace des institutions républicaines, le paiement régulier des salaires et leur ajustement aux conditions actuelles de vie, la justice équitable pour tous les citoyens, l'assainissement des centres hospitaliers et sanitaires, la lutte contre la malaria et les maladies endémiques, l'amélioration de l'éducation et du milieu scolaire à tous les niveaux, l'éradication de la pauvreté et l'instauration des valeurs saines humaines, voilà ce qui est prioritaire à mes yeux. Le reste, c'est de la politique. Politica, politica, mani pulite! 

1 oct. 2024

Joyeux anniversaire Fédo

Joyeux anniversaire à mon frère Frédéric Kayolo. Je t'ai hier vu sur les photos de l'ordination de ton neveu Daniel. Tu as posé majestueux et en forme pour la postérité. Je te revois bébé... et je me souviens de tout. Gloire à l'Eternel pour ce jour de joie.  A toi santé, paix, amour, bénédiction et bonheur en ce jour mémorable.  

Et octobre 24 arriva

Les jours vont vite, les années passent vite. Nous voici déjà à deux mois de 2025. Octobre 2024, mois d'espoir et de réconciliations. Tenons bon. Que le Seigneur soit avec nous et nous guide. Telle est ma prière pour ce mois.