5 juillet 2013.. « Veni, vidi, Roma » est une
association de filles consacrées, une association culturelle qui sert de guide aux
touristes au Vatican et à Rome. Grâce à l’initiative et à la générosité de
Monseigneur Jean-Pierre Kwambamba, j’ai eu l’immense privilège de bénéficier
d’une visite guidée au saint des saints de l’Eglise catholique, entendez, à la
Chapelle Sixtine, le lieu même où s’organise l’élection pontificale. Il a
demandé à Mlle Ivana Patella de m’expliquer l’histoire de la chapelle et les
différentes fresques artistiques qui s’y trouvent. Lorsque j’étais séminariste
entre 1979 et 82, je suis venu trois fois dans cette chapelle, seul ou en
compagnie d’un ami, sans repères ni informations, me contentant de commentaires
souvent destinés à d’autres visiteurs. Au lieu de passer par les musées du
Vatican, nous sommes venus directement par les couloirs que suit le Saint Père
pour s’y rendre, ou même se rendre à la Basilique. J’en ai profité pour parler
aux gardes suisses et leur raconter que de mon temps, les séminaristes zaïrois
de la Propaganda Fide jouaient des matchs de football contre eux. Un garde
suisse, qui n’était pas encore né à l’époque, a affirmé qu’effectivement qu’ils
montent encore au Collège Urbain pour des entraînements de foot.
« Veni, vidi. » Notre visite
était prévue pour 17 heures. A notre arrivée très ponctuelle, la chapelle était
pleine de monde. Nous avons rencontré deux autres collègues de Jean-Pierre qui
nous attendaient avec leurs hôtes. Ensemble, nous sommes allés derrière la
chapelle par l’aile gauche, dans la salle appelée la salle des pleurs (salla
dei piangi). C’est dans cette salle que le nouveau Pape se retire pour
« pleurer » aussitôt qu’il est élu. Tout est prévu dans cet
étroit décor: une chaise fauteuil rouge, une secrétaire avec un abat-jour.
C’est là qu’on l’habille de premiers ornements pontificaux. Il y a à
disposition même une toilette très astucieusement cachée sous une table.
Attenante à cette salle se trouve vers la droite une autre salle où sont
étalées de longues et lourdes châles jadis portées par les papes. Ce qui
justifiait la présence des chaises à porteurs. J’apprendrai que le Pape
s’habillait de rouge pourpre comme les cardinaux, mais que le Pape Pie V a
été le premier à se vêtir de blanc. J’ai ainsi pu y voir des soutanes, des
chaussures ou des gants, portés par Léon XIII, Pie XII, Pie X, Jean Paul II. Et
même le stylo que le Pape François a utilisé pour signer l’acceptation de sa
charge en mars 2013.
Puis nous sommes revenus dans la
Chapelle Sixtine. Cette fois, la sécurité a fait sortir tout le monde, sauf
nous, j’entends les personnes accompagnées des cérémoniaires pontificaux. On a
même fermé la célèbre porte d’où le Maître des cérémonies congédie les
cardinaux non-électeurs en disant : « Extra Omnes ». Ce
qu’on a vu à la télévision était une sorte d’esplanade élevée pour protéger le
plancher. Des explications d’Ivana, j’ai retenu beaucoup de choses concernant
notamment le travail de Michel Ange et les différentes étapes de la décoration.
La chapelle a été construite par le Pape Sixte au XVe siècle, soit quatre ans
de construction et soixante-dix ans de peinture. Renaissance classique,
maniérisme sont les tendances artistiques dominantes. Michel Ange prié par Paul
III de décorer cette chapelle de 40m sur 13 construite sur le modèle du Temple
de Jérusalem y a aussi mis du sien, notamment son propre autoportrait comme au
fond droit en bas le portrait d’un cérémoniaire qu’il n’appréciait pas, enlacé
par un serpent qui l’émascule. Les fresques de la Création sont centrales, mais
tout dans cette chapelle doit être considéré dans tous les sens gauche-droite,
droite-gauche, bas-haut, selon une trilogie constante et selon une
symétrie très rigoureuse. La fresque du Jugement derrière l’autel suggère que
le Pape voyait d’abord l’enfer lorsqu’il y célébrait la messe. Avez-vous jamais
vu les pieds de Dieu ? Eh bien, rendez-vous à la Chapelle Sixtine pour les
voir !
Un père augustin qui guidait deux
couples allemands nous a révélé qu’il était missionnaire en RDC, à
Dungu-Doruma. Admirateur de la liturgie congolaise, il nous a parlé en lingala
et a entonné des chants en kikongo que nous avons exécutés ensemble. Dans la
Chapelle Sixtine s’il vous plait !
Bref, beaucoup d’informations sont
maladroitement reprises simplement parce que je voudrais retenir ce jour o
combien mémorable de mon séjour à Rome. Qu’importe ? Merci Mgr Jean Pierre
de m’avoir offert ce privilège unique. Merci à Ivana pour son temps et sa
disponibilité. N’ai-je pas toujours répété que je suis un homme béni ?
Veni, vidi gaudium Dei.
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