Je viens d'apprendre avec une profonde douleur, par un message de l'abbé Gustave Mombo, le décès du Frère Michel SVD en Argentine, décès survenu le 1er septembre. Que son âme repose en paix. Elève d'école primaire à Kimbau, j'étais de ceux qui s'amusaient à subir la poussée de l'air au décollage de l'avion. Le mot "Argentine" me fut connu à cause de lui, bien que le père Albin Schmitt qui m'avait reçu à la première communion ait été aussi argentin. J'ai eu de bonnes relations personnelles avec lui.
Humoriste, gai et affable, le frère Michel était d'une disponibilité, d'une générosité et d'une gentillesse désarmantes. Il a vécu à Ito d'où il rendait ses services au diocèse, aux missionnaires, aux malades et autres personnes en nécessité. Combien de vies n'a-t-il pas sauvées au cours de ses vingt-deux ans de Congo. Ses culottes et ses uniformes d'aviateur toujours bien repassés restent gravés dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, admiré et apprécié. Le père Jean van der Hulst n'était pas très tendre à son égard, parce que ce dernier l'avait une fois appelé "Jean Malembe". Je n'oublierai jamais mon tout premier vol de Kenge à Bandundu, le 4 août 1978. Je n'oublierai jamais un autre vol, de Beno sur Banza-Lute en 1984 où nous deux avions failli perdre la vie; nous fûmes sauvés grâce à un phare projeté par le père Joseph Weggener; nous avions atterri dans l'obscurité sur une piste non éclairée. Je n'oublierai jamais tout le mal qu'il a eu à quitter le Zaïre, lorsque le diocèse avait décidé de suspendre le service de l'aviation. Dans la SVD, sa différence se remarquait, sans ambages. Intelligenti pauca!
Frère Michel, ngemba na moyo na nge! Nzambi kuyamba nge na Kimfumu na Yandi.