31 mai 2020

Hommage à l'abbé Antoine Oscar Makolo (1939-2020)

30 mai 2020, la nouvelle est tombée comme un couperet sur l'écran de la vie: l'abbé Oscar Makolo, le puissant coordinateur diocésain des écoles conventionnées du diocèse de Kenge, est mort à la Polyclinque Bondeko de Kinshasa. Que son âme repose dans la paix éternelle du Seigneur. Amen Alleluia. Par où commencer pour décrire le souvenir que laisse cet homme de Dieu? Un homme-symbole à plusieurs titres. J'ai déjà parlé de lui sur ce blog car il a aussi marqué ma vie en tant que formateur et confrère prêtre. L'article s'intitulait: "Où est passé l'abbé Oscar Makolo?"  Je l'ai assez connu pour rendre ce témoignage strictement personnel.
Dans l'entrée de mars 2016, j'ai écrit ce qui suit:
"Il était mon formateur au petit séminaire de Kalonda. Comme tous mes aînés, il a énormément contribué à ma formation personnelle, notamment en français-langue. Je l'ai revu pour la dernière fois en 2008 à la Première Rue. Il ne m'appartient pas de le juger, mais de souligner simplement que son jubilé sacerdotal aurait été un moment important dans l'histoire du diocèse étant donné qu'il a été, en 1957, le tout premier séminariste admis à Mayidi pour le compte de la Préfecture Apostolique de Kenge. Son jubilé aurait bien coïncidé avec celui du diocèse. C'est vraiment dommage qu'un tel événement n'ait pas été célébré en bonne et due forme. La contribution de l'abbé Makolo au diocèse de Kenge et à la coordination nationale ne sera jamais effacée de nos mémoires. Où qu'Amos se trouve en ce moment, quoi qu'il fasse, je lui envoie mes salutations, je lui souhaite paix et joie, grâces et bénédictions divines." 
Ma première rencontre avec l'abbé Oscar date de 1966-67 à Kenge alors que je suis en troisième primaire. Responsable de discipline et enseignant à St Jean Bosco (Nto-Kiese), il est connu de la génération des gens comme François Mayengo, Félicien Kasiala, Jean-Marie Petipeti et compagnie (Ignace Mbanza, Philo Kayolo). Il célébrait la troisième messe à St Esprit, en français. A l'époque, il m'arrivait de suivre deux messes de suite. Je le voyais, l'écoutais mais il ne m'avait jamais adressé la parole. C'est plutôt en septembre 1970 que je le reverrai au petit séminaire de Kalonda alors qu'il continue des études de lettres à Lubumbashi. J'apprendrai dans la foulée qu'il est l'oncle de mon condisciple Antoine Mindua, l'actuel juge à la CPI. On le voit souvent en compagnie de l'abbé Firmin Kilunga.
L'année suivante, à la fin de sa licence en philologie romane, le spécialiste de Jean Giono (dont j'entendais parler pour la première fois d'ailleurs) revient remplacer l'abbé Kilunga comme préfet de discipline à Kalonda. Aussi rigoureux que son prédécesseur, Amos "racourbattra" avec l'abbé directeur M'Sanda, un excellent travail dans la formation des jeunes séminaristes. Il fut mon professeur de français, de chimie organique, d'esthétique… je retiendrai qu'en poésie, il m'enseigna l'acrostiche. Les prêtres enseignaient tout, avec une certaine réussite, même des sciences en dehors de leurs spécialités. Lorsque notre professeur de trigonométrie et de mathématique devint évêque, il s'arrangea pour s'assurer les services de son meilleur compagnon de l'époque. 
Une parenthèse. En 4e littéraire (1972-73), je fus vice-bidèle général d'Anicet Kerezina. La fête du 3 juin 73 connut un incident: Mgr Franz Hoenen n'était pas installé au siège d'honneur qui lui revenait lors de la représentation théâtrale. Ce qui souleva une colère indignée de l'abbé directeur. La faute me fut imputée car Kerezina était suspendu en ce temps-là. Je fus sérieusement menacé de renvoi par le directeur. Je me voyais déjà au collège de Bandundu, mais l'abbé Oscar me rassura que je ne serais pas renvoyé, divulguant au passage un secret que je ne saurais diffuser ici. Tout en le remerciant, je n'ai jamais oublié qu'il m'a fait jouer le rôle de Véronique dans Le voyageur sans bagages de Jean Anouilh. 
Mai 1974: l'abbé préfet avait l'habitude d'éteindre brusquement la lumière dans la salle de classe lorsque nous dépassions l'heure de l'étude, ou de s'infiltrer incognito dans le dortoir des grands afin de s'assurer qu'on faisait silence à notre arrivée. Un soir on entendit dans l'obscurité:  "Tais-toi Florent" - "Tais-toi toi-même Makolo" que lui avait répondu Florent Gabati signant ainsi son renvoi du séminaire. 
Entre 1974 et 1981, l'abbé Oscar Makolo fut le bras droit de l'évêque qu'il appelait amicalement "Dieudonné" et qu'il tutoyait en public. C'est lui qui assumait la charge du diocèse chaque fois que Mgr M'Sanda voyageait hors du pays. Une collaboration et une complicité sans failles dans la gestion du diocèse. 1974-76, préfet de Nto-Kiese. 1976-77 directeur du petit séminaire de Kalonda. 1977-81 coordinateur diocésain des écoles conventionnées catholiques. 
Septembre 1975: L'abbé Makolo nous a conduits d'Ito où l'abbé Henri Izwa nous a prêché la récollection des grands séminaristes. Nous sommes passés par Beno que je voyais pour la première fois, avons atteint Kalonda avant de continuer nuitamment sur Kenge. Au niveau de Tsakala, un cycliste ivre a failli se faire écraser n'eût-été la maîtrise du volant de l'abbé Makolo. Témoins les séminaristes Michel N'Gob, Firmin Mukwasa, Eugène Kapita, Alexis Olenga, Séraphin Kiosi et moi. Le groupe resté à Ito comme celui de Kenge traduisait du français en kikongo le missel édité et publié plus tard par Nicolas Berends sous le titre de Fukimina Mfumu Kikanda ya Nzambi
Octobre 1977: Séraphin Kiosi et moi sommes à Bulungu après la session église-monde de Ngi. L'abbé Oscar nous rappelle par la phonie de l'état et organise notre voyage pour Kin par Kenge-Rapide d'Omadjela. 
Juin 1978: Faustin Mampuya et moi nous nous inscrivons au jury universitaire de philosophie organisé par les Facultés Catholiques de Kinshasa. L'abbé Makolo ne nous accorde pas l'autorisation alors que nous nous trouvons déjà au Centre Nganda avec d'autres grands séminaristes venus de différents coins du Zaïre. Faustin appela cet épisode "Mutshatsha", un lieu hécathombe où les FAZ déguerpirent lors de la guerre du Shaba.
En 1981- l'abbé Makolo fut nommé coordinateur national adjoint à la CEZ avec l'abbé Dibalu comme patron si ma mémoire est bonne. Les relations entre les deux tenors se détériorèrent lamentablement, créant irrémédiablement et ostensiblement une fissure qui consacra la division Nord-Sud du diocèse. Une page sinistre de l'histoire de ce diocèse dont les séquelles se ressentent encore subrepticement jusqu'à ce jour. Après ses mandats à la conférence épiscopale, l'abbé Oscar est retourné au diocèse notamment comme curé à la paroisse Notre-Dame de Malebo, puis économe diocésain, etc. Je ne saurais rien dire sur ces années-là n'ayant pas vécu ces événements personnellement. 
Je l'ai revu en 2008, en 2017. Il me croyait enseignant aux Indes: University of the West Indies. La toute dernière fois le 15 juillet 2018 après-midi à la procure de Kenge. Je ne l'oublie pas car c'était après la fête du mariage d'Alice et Jude à Apocalypse, Ndjili. J'y suis vite passé rencontrer Oscar Lemfu qui m'attendait. Amos se trouvait à l'entrée en compagnie de l'abbé Robert Lusilu avant que les abbés Fansaka, Lemfu, Matonga et un autre ne nous rejoignent. 
L'abbé Oscar Makolo, un autre qui n'a jamais eu de nom authentique zaïrois. Je me souviens de ses blagues universitaires sur les "curés". Autoritaire, cassant, mais humoriste à ses heures, Amos a servi le diocèse de Kenge et l'église avec ses capacités humaines et spirituelles. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, il mérite respect et reconnaissance. 
Je m'unis volontiers à la douleur de sa famille biolgique et du diocèse de Kenge en ce moment difficile de confinement. Kwenda mbote mbuta. Kuvila beto ve. Nzambi kuyamba nge na bwala na yandi. Amen.  


30 mai 2020

Hommage à Doyen Jean-René Singa (1949-2020)

Septembre 1969. J'ai vu pour la première fois l'abbé Jean-René Singa dans les premiers jours de mon arrivée à Kalonda. Il partait pour Kinzambi avec les aînés Mandaka, François Lukanzu et Michel N'Gob. Ils étaient considérés comme des héros pour nous, enfants de 12-14 ans qui arrivions fraîchement dans ce milieu réputé à la discipline rigoureuse. En septembre 1970 les abbés René et Michel étaient de nouveau là, cette fois comme grands-séminaristes en stage avant de se rendre à Mayidi. On les reverra régulièrement soit à Kalonda, soit à Kenge. Je me souviens que j'entretins une correspondance épistolaire avec l'abbé René vers la fin de mes études secondaires.
En 1973-74, les deux Dupont étaient affectés pour une année comme régents à Kalonda. Doyen m'enseigna la géographie en 5e année. Un professeur à la méthode originale qui prenait le temps de nous dicter la matière et de commenter par moment le contenu. Cette année-là les élèves de 5e étaient logés à la maison régionale, parce qu'on construisait un dortoir + deux classes à côté du réfectoire. Deux chambres vides nous séparaient de celles des abbés Kapende, Singa et N'Gob. Un trio inséparable cette année-là. 
C'est comme grand séminariste que je connaîtrai plus personnellement Doyen. Les contacts étaient très fréquents entre Mayidi et Jean 23. Plus d'une fois, je suis allé leur rendre visite à Jean 23. Je me souviens d'un match de foot qui nous a apposés à Mayidi; et d'une réunion à son initiative des grands séminaristes de Kenge à Mayidi qui rassemblait ceux des FTK, Jean 23 et Mayidi (Bwanana, Lemba, Mbenza, Manzanza, Mukwasa, N'Gob, Singa, Kasamba, Bampoli, Ngambele, Pindy, Pini-Pini, Mifuku, Ilenda, Busina, Kisambu, N'Koy, Olenga, Matonga, Kiosi, Mampuya et Mabana). En revoyant une photo de ce weekend-là, Doyen nous dira: "L'arbre ne tombe que du côté où il se penche". Je n'oublierai jamais la lettre de protestation qui, sous l'instigation de Doyen qui la signa, fut adressée à l'abbé Oscar Makolo, alors vicaire épiscopal ad casum en l'absence de l'épiscope, à l'occasion des funérailles de Firmin Mukwasa. Nous avions estimé que les célébrations de Kalonda étaient précipitées. Ironie du sort. Les voilà tous les deux morts aujourd'hui presque à la même date. Ils seront enterrés dans les conditions expéditives du Covid-19. Paix à leurs âmes! 
Doyen et l'abbé Michel seront orodonnés prêtres le 13 août 1978 à Kenge après leur stage diaconal à Kalonda. En 1978-79 Faustin Mampuya et moi sommes affectés comme régents à Kalonda. L'abbé Charles Kapende est directeur, et l'abbé Singa préfet de discipline, chargé de l'internat. A ce titre il sort souvent pour approvisionner le séminaire en manioc, maïs et autres vivres. Quel dévouement et quel zèle! Ce fut l'année de l'ouverture du grand séminaire St Augustin de Kalonda en novembre 78 par Mgr Lubaki de Matadi.. 
Doyen, homme flegmatique mais sensible et irascible, se montrera très fraternel à notre égard. Contre l'avis du directeur, il nous apprendra à conduire sur la piste d'aviation avec une jeep Land Rover ouverte qu'il était allé prendre (de force) à la procure de Kenge. Mon premier croisement fut sur la route de Masamuna à Kikongo Mudiata avec le frère Jean Baptiste qui revenait de Bonga. J'ai apprécié sa simplicité, sa fermeté et surtout son sens pratique devant certaines situations difficiles. Il s'installa dans l'infirmerie. Son sens naturel et méticuleux de gestion le destinait à des charges d'économe ou comptable. 
Comme l'évêque avait décidé de déplacer le petit séminaire aux environs de Kenge, l'abbé Singa fut instrumental pour la prospection, la négociation et l'implantation du seminaire sur le site de Katende. Comme on le dit de Nicolas Berends à propos de Kalonda, Jean-René Singa doit être considéré comme le fondateur du petit séminaire de Katende. Le pionnier avait certes à ses côtés les régents Albert Mundele et Romain Kaloso. Il a travaillé dur pour rendre ce site accessible, viable. Mgr M'Sanda ne cessait de vanter ses mérites lorsqu'il nous visitait à Rome: du courant électrique et de l'eau coulante dans des maisons en pailles. J'avais hâte de voir cette merveille de Katende. Je revins au pays début août 82 lorsque Doyen partait pour ses études de sociologie à Rome. Je l'ai revu le jour de notre ordination diaconale des 12 apôtres à Kenge: "Félicitations Kahiudi" m'a-t-il lancé. Je l'ai ensuite revu chez l'abbé Michel peu avant son départ pour Kinshasa. 
Pendant son séjour romain entre 1982 et 85, nous avons entretenu une correspondance assez régulière. En fait, il construisait sa maison du côté de l'évêché. Je servais de relais pour la réception de l'argent pour l'approvisionnement du matériel de construction. Je garde encore le carnet dans lequel j'annotais toutes les recettes et dépenses. Et en juin 1985, lorsque je passai à Rome, Doyen m'accompagna à l'organisme "Eglise en détresse" pour un projet de jeep que le diocèse obtint en faveur de la paroisse St Hippolyte, Bandundu. Il conduisit aussi cette jeep lorsqu'il devint curé à cette paroisse. A son retour de Rome en 85 avec une licence en sciences sociales, le spécialiste de déforestation/reboisement fut tour à tour économe au grand séminaire de Kalonda, curé à Manzasay avant St Hippolyte Bandundu, Kolokoso. Nommé secrétaire général académique, directeur général de l'ISTM Marie Reine de la Paix à Kenge, il connut une traversée du désert. Je l'y visitai le 11 juillet 2012; il y réalisait la construction de quelques bâtiments avec l'appui d'amis italiens et autres. La présence de Mr Venant Kololo dans son équipe me rappela les débuts de Katende. Suspendu à divinis par l'évêque Mudiso en 2012, Doyen verra sa dignité ecclésiastique chanceler et sa santé se détériorer de façon irrémédiable. Soumis à de fréquents contrôles souvent avec des moyens limités, laissé à la charge de sa famille et de quelques amis tels l'Honorable Godefroid Mayobo, l'abbé Singa a énormément souffert et porté sa croix avec patience. J'ai eu la chance de lui rendre visite à plusieurs reprises lors de mes séjours d'enseignements à l'ISP Kenge. La dernière en date est du 26 décembre 2019. J'en garde des souvenirs pénibles.
Que faut-il retenir du parcours atypique de cet homme de Dieu? Doyen fut un homme sans peur, ferme et des fois insensible face aux événements qui l'entouraient. Un contestataire difficile à diriger, qui faisait ce qu'il voulait tel qu'il le voulait. Il savait surtout écrire. Ce fut lui le rédacteur principal d'une lettre pamphlétaire contre Mgr M'Sanda qu'à l'époque, contacté par Flavien Busina, j'avais refusé de co-signer. Il en écrivit une autre contre Mgr Mudiso et compagnie, qui lui valut la suspension ad aeternitatem (Cf supra. ce même blog). Il refusa de se rendre à Matari où il fut nommé curé, et continua sa charge de DG jusqu'au jour où il fut remplacé par l'abbé Firmin Mboma. (Cf supra. ce même blog). L'abbé JR Singa Mbaanza Tsingani fut réhabilité dans ses charges presbytérales en août 2019 dans la deuxième année du pontificat de Mgr Jean-Pierre Kwambamba, l'évêque actuel de Kenge. Le voilà aujourd'hui au bout de son chemin! Je salue en lui mon aîné, mon formateur et mon confrère de sacerdoce. Au-delà de nos différences humaines, nous avons su nous entendre à merveille. Merci mbuta, tu as tenu bon. Va en paix au Royaume Céleste. 
"Ne kwikidi ku kikukondi kwaku" (Si tu ne crois, c'en est fini de toi), fut sa devise sacerdotale. Wenda mboti Doyen. Kuna wendi tuyindulaka.   




    


Abbé Oscar Makolo in memoriam

30 mai 2020, 5h09. Le message est cinglant: "Abbé Makolo vient de mourir... C'est l'A. Marc qui a écrit" (G Ilenda). Tout de suite après, je reçois des messages d'Arthur Mungwasi: "L'abbé Oscar Makolo vient de rendre l'âme il y a 30 minutes à la Clinique Bondeko, à Kinshasa. Paix à son âme.... C'est triste pour ces deux cas de décès dans notre diocèse." Ensuite c'est l'abbé JR Mifuku qui me contacte. Etc. 
Après Doyen, c'est au tour de l'abbé Makolo de tirer sa révérence. Le poids de l'âge certes, mais les conditions de la pandémie du coronavirus rend les choses difficiles. Je les savais tous deux malades grâce à une communication de l'abbé Oscar Lemfu trois jours auparavant. Les deux étaient en soins intensifs à St Joseph et à Bondeko.

Les deux furent mes formateurs à Kalonda et mes confrères au diocèse de Kenge. Je m'associe volontiers à la douleur qui frappe leurs familles bilogiques et spirituelles. Union de prières avec l'évêque, le clergé et l'église de Kenge en hommage à ces serviteurs de Dieu.

29 mai 2020

Abbé Jean-René Singa in memoriam

29 mai 2020, 8h23. Voici le message whatsapp de l'abbé Oscar Lemfu  qui sonne le glas:
"On venait de m'appeler pour m'annoncer le décès de l'abbé Singa." (Sic)
Ooooooooo mon Dieu. Que son ame repose en paix.

28 mai 2020

Adieu abbé Célestin Manzanza

Dans la nuit du 25 au 26 mai 2020 est mort à Kikwit l'abbé Célestin Manzanza, alias Macélé, du diocèse de Kikwit. Selon une lectrice qui m'a recommandé d'écrire un éloge à son sujet, il a été enterré hier au cimetière ecclésiastique de Kinzambi. Que son âme repose en paix! 
Voilà quelqu'un qui est resté égal à lui-même. Un prêtre original, un agréable plaisantain, un animateur comique, un entreteneur éloquent, et  surtout et pas des moindres, un acteur exceptionnel de théâtre. Oui, il est le meilleur acteur que j'aie jamais eu comme condisciple. Le littéraire-dramaturge et metteur en scène que je suis sait de quoi il parler. C'est en octobre 1975 que je fis sa connaissance au grand séminaire régional de Mayidi alors qu'on venait de le rouvrir après une fermeture qui a dispersé les grands séminaristes dans différents diocèses. Il venait de Kikwit avec Odon Shita (+), Jean Chrysostome Akenda, Honoré Mitelezi, Robert Mangala, Sébastien Maluma, etc. pour la première année de philosophie. Il se fit remarquer dès la première année. Il était de ceux qui, par leur talent de créativité, rendaient la vie monotone de Mayidi agréable et supportable.
Pour moi, Macélé, c'est d'abord "Doux Soleil", "cigalomanie", "Mayidi Kiese Yaye", "trou d'air" au football et "Caliban dialecticien" dans la pièce Une tempête. Ou encore : "La nouvelle neuve n'a-t-elle pas remplacé l'ancienne vieille." On s'appelait mutuellement "Djo Pop". Pendant les trois années de Mayidi, Célestin jouait le rôle d'acteur principal à chaque pièce créée à la Saint Bellarmin, le 13 mai. Ce fut toujours une soirée de gloire pour notre ami qui y mettait son coeur et sa passion. C'est lui qui en décembre 1977 découvrit, en marchant dessus, le cadavre de Munguruba, séminariste d'Idiofa, mort noyé à l'étang (cf. article du 11 février 2018). Nos chemins se sont séparés après Mayidi: il est allé à Jean 23 et moi en régence à Kalonda.
De là à devenir un excellent prédicateur, le trajet était planifié pour lui. L'abbé Célestin Manzanza ordonné en août 1982 s'est spécialisé dans l'animation et l'accompagnement des Légionnaires de Marie. La Légion de la SV Marie a été son domaine d'action de prédilection auquel il a principalement consacré son ministère pastoral. Mwana ya Mama, il a à ce titre sillonné quelques coins du pays et de la région. C'est dans le cadre de ses activités d'aumônier des légionnaires que je l'ai rencontré à la Procure de Kenge en 2018. Nos retrouvailles étaient émouvantes après plus de vingt ans de séparation. Au menu de nos échanges figuraient les souvenirs de Mayidi, Kisantu, Ngeba, Zunzi, Mbanza-Ngungu, les récits des ngemba-ngemba, et bien entendu les nouvelles de nos formateurs et amis. Ma lectrice m'a révélé qu'il allait suivre sa maman pour l'aider au champ de manioc, de maïs ou d'arachides.
Macélé est un homme plein de vitalité, de jovialité et de pieuse ferveur. Il ne me reste qu'à m'unir à la douleur de sa famille biologique et spirituelle. Djo Pop kwenda mbote! Kuvila beto ve. 

24 mai 2020

Confinement, quid?

Les mots surviennent et passent comme la mode. Chaque époque possède ses mots de prédilection par lesquels elle se caractérise. Ce n'est jamais le fruit du hasard comme souvent on le croit. Les circonstances créent un mot ou une expression et les sémantisent pour répondre à une sensibilité propre et précise. L'onomastique est de ce point de vue révélatrice de l'environnement socio-historique et culturel qui entoure la production d'un verbe, d'une expression ou d'un énoncé. Les particularités lexicales dépendent de l'institution, de la région ou du pays qui les produisent. Les belgicismes ou africanismes figurent au nombre des tournures reconnues par les plus récents dictionnaires de la langue française. 
Dans beaucoup de villes africaines, le mot "délestage" démontre combien les autorités urbaines ne sont plus en mesure de fournir simultanément l'électricité à toutes les parties de la ville. On alterne la distribution entre zones est - sud - ouest - nord et vice-versa, en fonction des jours, heures ou moments déterminés. Tout le monde connait ce vocable parce qu'il est vécu ces dernières années. Il y a trente ans, la distribution de l'électricité s'effectuait normalement à travers la ville. Mais la mauvaise gestion, la vétusté de l'équipement, l'expansion géographique ou l'augmentation de la population urbaine ont eu pour conséquence immédiate l'insuffisance de l'électricité pour tout le monde. D'où le recours à un rationnement contrôlé et différé de l'électricité à travers les différents quartiers urbains. 
Depuis quelques mois, c'est le mot "confinement" qui a vu le jour avec son tas d'expressions telles que "gestes  barrières", distanciation sociale", "mise en quarantaine", "port de masque". C'est "l'ère du coronavirus", le temps du Covid-19. On parle même de pandémie, de "pré-covid-19" et de "post-covid-19". Des mots ou expressions connus, il y a peu de temps, des spécialistes mais totalement inconnus du grand public reçoivent des connotations particulières. Confinement, ou shutdown, lockdown, ou Lockerung - je vois aussi Ausgangsbeschränkung - c'est la nouvelle réalité: "Plus rien ne sera comme avant". Afin d'éviter la contagion virale, le monde entier est prié de "rester chez soi". Une dictature sociale qui ne dit pas son nom. A-t-on jamais vu cela dans l'histoire qu'une maladie maintienne  enfermés des milliards d'humains à la maison pendant des semaines et des mois? Une sorte de peste à peine voilée, mais dont l'impact se révèle terriblement terrorisant et traumatisant sur l'avenir du monde. Des avions sont cloués au sol, des voitures stoppées devant les maisons, écoles et institutions publiques fermées, tous les lieux de rassemblement - églises, restaurants, théâtres, hôtels, marchés -    sommés de fermer jusqu'à nouvel ordre. Ordre a été donné par les puissants de ce monde de changer l'ordre économique et géopolitique du monde. 
Port de masques. Il y a quelques années, j'avais vu une collègue asthmatique avec un masque blanc au visage alors qu'elle conduisait sa voiture. L'image m'avait à la fois choqué et amusé. Quinze ans plus tard, ne me voilà-t-il pas conduisant masqué? Ce geste jadis obsolète s'impose aujourd'hui comme une norme de salut. Et lorsque j'en vois par centaines ou milliers, le littéraire que je suis pense spontanément au gouvernement des borgnes dont parle Tchicaya U Tam'si dans le Destin glorieux de Nnikon Nniku prince consort. Pour plaider allégeance au Président Ni Con Ni Cul et devenir son ministre, il faut s'éborgner d'un oeil. Imaginez tout un pays soumis à porter le masque à  l'oeil plutôt qu'au nez et au menton. Vous aurez alors compris ce qu'est le confinement. 


Dimanche de l'Ascension

Bon dimanche de l'Ascension aux lectrices et lecteurs de cde blog. Christ est monté au Ciel pour revenir dans la gloire à la fin des temps. 
Pensées spéciales pour les sœurs Andrea Zimmermann et Leonie Stefan pour leur énorme contribution à ma vie. Leurs âmes vivent à jamais dans mon cœur. 

Congratulations Dr Aimé Kayolo Mabana !

23 mai 2020. Hier a lieu à Kenge la remise et reprise à la Division Provinciale de la Santé entre le chef sortant Dr Mwela et son successeur Dr Aimé Kayolo Mabana. Mon cousin porte désormais sur ses épaules les espoirs du Kwango en matière de santé publique. Congratulations!
"Que le Seigneur bénisse Aimé et le protège de sa sagesse dans l'exercice de cette charge vitale", ai-je écrit spontanément à Ritha Kayolo. 
Aussi curieux que cela puisse paraître, je n'ai pas pu joindre Aimé au téléphone pour le féliciter. Depuis quelques semaines, appeler la R D Congo au téléphone ne passe pas: "The number you dialed is temporarily out of service" C'est le message qu'on reçoit pour n'importe quel numéro de RDC, et c'est faux en réalité. Je crois qu'il y a un problème à Flow. Soit. J'ai réussi à lui filer le message par d'autres voies.
J'envoie à Aimé mes félicitations, ma bénédiction, mon soutien spirituel et moral. Je lui souhaite plein succès, qu'il "sauve des vies" en professionnel et en humain. Que nos défunts pères et mères veillent sur nous et nous gardent! Amen Alleluia.   

D'autres morts encore

Après Bébé, c'est Ya Richard Kufunda qui nous a quittés et hier au tour de Papa Denis Nkonika de tirer sa révérence. Paix à  leurs âmes!
Des morts et de la mort il a toujours été question tous les temps. Plus le temps évolue, plus ces deux sujets sont actuels. La mort concerne tout le genre humain. Le Covid 19 nous le rappelle encore plus sérieusement tous les jours depuis le début de cette année. Nous sommes perdus dès que la mort nous touche et que les morts sont proches de nous. Une semaine marquée par des morts aussi étranges que surprenantes. 
Un neveu de 6e primaire après que sa mère est partie deux semaines plus tôt. N'est-ce pas de quoi s'interroger sur le destin de cette vie? Encore faudrait-il s'occuper de l'enfant de trois laissé par la défunte à un veuf soulard et irresponsable. Autant de situations difficilement explicables mais qui nous touchent directement ou indirectement. "Courage, c'est comme ça la vie" dirais-je à ma fleur de cactus s'il m'était donné de lui apporter un quelconque soutien. "Mets ta confiance dans le Seigneur" aurait par contre dit un bon chrétien. 
Oui, confions nos pleurs et nos soucis au Seigneur. 

19 mai 2020

Adieu Bakuka Bébé

18 mai 2020. Dans la nuit de dimanche à lundi est décédée à Kinshasa ma nièce Bakuka Bébé à la suite d'une intervention chirurgicale. Que son âme repose en paix! Bébé était la petite soeur de l'abbé Ghislain Mukanu du diocèse de Kenge, actuellement prêtre fidei donum en Italie. Ce dernier s'est pourtant opposé à cette opération à cause du mauvais climat empoisonné par le Covid19, mais il n'a pas été écouté. J'en reste interloqué, hagard, et me demande: Pourquoi? Notre douleur est profonde en ces jours où nous pleurons Bébé. Que l'Eternel Dieu l'accueille dans son royaume céleste. Amen. 
A Bakuka, Wenda mboti mwana. Muheka mboti ya Adrien ye bakhaka ye bosu ba bena ku kalunga. 

15 mai 2020

Noces de palissandre pour Papa Charles et Maman Odile KIOSI

Congratulations, Papa Charles et Maman Odile KIOSI

15 mai 1955 - 15 mai 2020
65 ans de vie matrimoniale. Plus d'un demi-siècle de vie commune, de partage, de sacrifice, d'épreuve, de joie. 65 ans de fidélité. For rich and for poor. Jusqu'à ce que la vie éternelle les sépare.

Chers Papa et Maman,
Il y a dix ans, je vous ai félicités sur ce blog. Je ne peux que vous renouveler les voeux de félicité, de paix et de santé en ce jour merveilleux de vos noces de palissandre. Evénement unique que très peu d'hommes et de femmes ont vécu. Grâce et louange soient rendues à notre Eternel Seigneur pour ce don incommensurable de la vie et pour ce record de longévité conjugale. Qu'il vous protège et vous bénisse abondamment dans cette phase renouvelée de votre indissoluble engagement matrimonial. Amen, Alleluia!
Au nom des miens, je joins à ma voix à celle de Séraphin et de toute la famille, pour vous exprimer depuis la lointaine île de la Barbade tout le bonheur.   

14 mai 2020

Le prétexte COVID19

Le COVID 19 sert de prétexte à beaucoup d'intoxications et justifie plusieurs arguments pour un monde monolithique et à pensée unique. Mondialisme sauvage, nouvel ordre mondial, pandémie de décroissance, neutralisation des pouvoirs existants, pensée d'une dictature universelle dictée par les puissants, contrôle électronique ou digital des populations, etc. On a tout entendu. 
L'occasion est propice pour détourner les esprits de vrais problèmes géopolitiques et sanitaires qu'ils rencontrent au jour le jour. Des cabales politiques sont organisés pour se débarrasser des collaborateurs encombrants, pour désengorger les prisons, pour y envoyer les imposteurs, voleurs et violeurs de tout acabit. Au-delà de tout cela, il y a un profit économique et financier dont bénéficient les pêcheurs en eaux troubles. Les exemples sont légions. Des messages aussi contradictoires les uns que les autres, diffusés à travers les réseaux, ne cessent d'interpeler les gens et de semer la confusion. Pas loin des déclarations discriminatoires à caractère racial, ethnique ou religieux. De quoi susciter ou déterrer des clichés irrationnels. Les Noirs seraient résistants au Coronavirus; ils meurent nombreux aux États-Unis parce qu'ils ne seraient pas entièrement couverts par les assurances. Les Africains sur lesquels on propose de tester le vaccin anti-coronavirus alors que le continent noir est le moins frappé par cette pandémie croient en une manoeuvre de l'Occident pour la vider de sa population et récupérer ses richesses naturelles et minérales. Les politiciens et les médecins s'y mettent en fonction de leurs intérêts égoïstes.
On a appris il y a quelques semaines que des politiciens auraient convaincu et payé une jeune homme sain de se faire déclarer malade de coronavirus dans une localité précise. En vue de donner du poids à leurs allégations, l'évêque du lieu serait monté au créneau pour alerter l'opinion locale et nationale. Le gouvernement central aurait décaissé 100 000 USD. L'élu du lieu aurait empoché 75 000 et envoyé 25 000 au pouvoir provincial qui à son tour a géré après s'être servi copieusement. Au final, les agents dépisteurs - qui font le travail médical - n'auraient été rémunérés que de 5 USD. Le faux cas, sans suite, a jeté l'opprobre sur le prélat, l'élu national, l'autorité provinciale… Comme quoi tout est mis en oeuvre sous toutes les formes pour tirer profit de cette manne financière. Chacun vole à son niveau.
Pour les médecins, le Covid19 est une aubaine tombée du ciel. Un paisible citoyen sentant quelque malaise est transporté vers un hôpital où un médecin le consulte. Température, tension, pression sanguine, glycémie, tout est OK. Il prescrit une cure létale, et le patient meurt dans les minutes qui suivent. Le médecin propose à la famille une somme de 3 000 USD afin que le défunt soit versé à liste des décès par coronavirus. On apprend que le médecin recevrait 10 000 USD par décès et que le gouvernement s'empresserait de gonfler le nombre des sinistrés afin d'obtenir les millions de dollars affectés à cette pandémie par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Autrement dit, la mort des patients forme le pactole des médecins dans un monde qui a perdu le sens de l'humain et de l'humanité.
La réflexion peut continuer plus loin, mais je préfère m'arrêter à quelques idées. Le monde qui se profile devant nous connaîtra des bouleversements géopolitiques imprévisibles. Imprévisibles? Si pas tant que cela. Les visionnaires voient déjà une RDC totalement balkanisée, démantelée, disséquée entre les dents de ses envieux voisins (RCA, Ouganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie, Zambie, Angola) qui ne rêvent que de l'occuper politiquement, militairement et humainement. Les visionnaires voient une Chine expansionniste qui, en prêtant milliards de dollars aux Africains, n'envisagent que de coloniser et envahir cette Afrique vers laquelle elle déversera sa nombreuse population. Des signes prémonitoires parmi lesquels le 5G, le Coronavirus, le Brexit, la politique nationaliste des États-Unis, l'expansionnisme  chinois, l'occupation de la Crimée, le démantèlement des institutions onusiennes, etc. annoncent des changements profonds par rapport auxquels les pays développés et émergeants se positionnent, alors que les pays africains attendent encore que des solutions leur soient dictées de l'étranger.   
  
     

10 mai 2020

Happy Mother's Day to All Moms

Happy Mother's Day to all Moms despite quarantine. God bless.
I salute all the wonderful and blessed persons who share the mystery of creation in their body and dearly care for their children. I salute their sacrifice for humanity. I salute their patience, their resilience and their love for their dear ones. 
I think of all those humble ladies who carry the big load of the world on their shoulders, at the risk of their own lives. They are moms, grandmothers, aunties, godmothers and stepmothers, biological or spiritual moms, single or married. Their honour is just to be goddesses and bearers of life. Today the entire world gather to pay tribute to mothers, to their being signs of life, love and peace in family.
I namely salute beside million anonymous mothers the ones who reacted so far to my tribute of Facebook:  Limbi, Rose, Mélanie, Angelu, Gaby, Rosy, Grace, Priscille, Merveille, Glodie and so on. There are also men - Médard, Leonardo, Serge and Fabrice - who liked the post.
The most surprising news came from my cousin Giselle Cole who, responding to my wishes, took the opportunity to send me pictures of my beloved newborn niece Maria. Thank and love you so much Zouzou for this amazing grace! What a great present on this special day! May the Lord bless and protect Maria throughout her whole life! Amen Alleuia. 
Happy Mother's Day to All Moms!
  

4 mai 2020

Pourquoi les solutions pour l'Afrique doivent-elles venir de l'étranger?


1. Colonialisme permanent. 
De plus en plus des réflexions s'élèvent pour se positionner face à l'après-Covid19. Ces réflexions évoluent dans tous les sens. Certains esprits visionnaires perçoivent la mouvance de ces évènements et préconisent une lecture réaliste pour mettre fin au colonialisme permanent auquel nos pays sont soumis. Les Français, rusés et malins à plusieurs égards, trouvent des solutions toutes faites pour l'Afrique. François Macron au lieu de se préoccuper des milliers de personnes qui meurent en France s'empresse d'aider l'Afrique à s'en sortir de la crise du Covid19 qui n'a pas encore fait autant de morts sur ce continent. Il voudrait prévoir pour l'Afrique ce qu'il n'a pas prévu pour la France. Il y a la technique de la récupération politique et historique. Le non dit de ces attitudes est perceptible aux yeux des analystes éclairés. La France comme l'Europe se préoccupe de sa suprématie sur l'Afrique pour imposer des schémas de solutions. Les structures mises en place pour perpétuer son hégémonie doivent être ajustées à ces nouvelles donnes: Francophonie, Franc CFA, et par extension toutes les institutions de l'ONU ou de Bretton Woods. Des dispositions sont activement prises pour que les Européens contrôlent de façon permanente l'Afrique politiquement, économiquement, culturellement, et aujourd'hui sanitairement ou médicalement. Tout le monde le sait, cela se voit, mais aucune voix qui dénonce cette situation colonialiste ne se laisse entendre au monde. On est malade, le médicament doit provenir de Londres, Paris ou Bruxelles à défaut de déplacer le malade fortuné vers ces destinations présentées comme des Eldorados. Le colonialisme est tellement ancré dans nos mentalités que nous n'échappons jamais à ces schémas aliénants. Nous sommes rattrapés, vilipendés ou tués chaque fois que nous cherchons nos propres solutions. 
2. Racisme camouflé. 
Avec l'apparition du Covid19 on s'aperçoit que le monde dit riche et puissant subit des décès par milliers. Aujourd'hui en gros 70.000 aux États-Unis, 30 000 en Italie ou en Espagne. Mais la première préoccupation des puissants de ce monde est de trouver des solutions ou des vaccins pour les Africains. D'où le soupçon d'une épuration raciale. D'où le spectre d'une extermination programmée des Noirs et des Africains afin d'occuper leurs terres et bénéficier de leurs ressources naturelles qui sont déjà pillées par l'entremise des Multinationales et de leurs parrains locaux. En réalité, c'est du racisme simulé ou camouflé. Les Africains réputés être de race maudite et des sous-hommes ne sont doués ni d'intelligence ni de savoir technique; ils doivent être soumis, dominés par les êtres supérieurs que forment les autres races. La perception spontanée est qu'ils sont tellement opportunistes, corruptibles, égoïstes et matérialistes, que pour quelques poignées de dollars ils sont prêts à céder leurs terres, leurs richesses ou à trahir leur patrimoine culturel. Nos ancêtres l'ont fait, nous continuons de le faire sous la même forme. A plusieurs égards, les Occidentaux comme les Orientaux se permettent vis-à-vis des Africains des attitudes, des déclarations et des positions que seul le racisme peut justifier. Aucune race n'a subi comme aurait dit Aimé Césaire avec autant d'indignation et de cruauté, la déportation, l'esclavage, la colonisation, l'extermination, le travail forcé, l'animalisation, et la méprise que la négraille. Le racisme est une réalité aux multiples facettes. Il réapparait subrepticement sans qu'on l'évoque par des attitudes logiquement indéfendables, mais mythiquement réelles. Le noir est conçu comme instinctif et émotionnel, incapable de lire, de penser, de trouver des solutions rationnelles à ses problèmes. Il faut lui proposer des solutions. Non sans rire des gens déclarent que le vaccin antipaludique aurait été trouvé si cette maladie advenait naturellement en Europe ou en Amérique. Le colonisation et l'aliénation mentale ont pour conséquence que les Africains ont perdu leurs religions, leurs cultures, leurs langues, bref leur autonomie existentielle au profit d'une identité leur imposée de l'extérieur. Victimes d'un complexe d'infériorité viscérale, ils acceptent leur statut de race inférieure ou infériorisée par l'ironie de l'histoire, sans le contester ni rechigner. 
3. Complexe d'infériorité?
Il est venu le temps de nous débarrasser du complexe d'infériorité ou d'infériorisé qui nous colle à la peau. Il nous a été imposé de nous penser à travers les prismes de l'Occident, de nous sentir inférieurs par rapport à l'Autre plus puissant, plus riche et plus intelligent alors que rien ne justifie ni cette puissance, ni cette richesse ni cette intelligence. Ceux qui ont étudié avec eux à l'université peuvent témoigner. "Les tricheurs des examens écrits", les "tailleurs" et les "copieurs" se comptent aujourd'hui parmi les plus brillants esprits de ce siècle. C'est cette civilisation du vol et de la triche qui fait notre faiblesse. Le voleur est admiré pour sa richesse qu'il ne mérite pas. L'honnêteté est bafouée au détriment de l'intérêt matériel. Il est temps de se décomplexer. Depuis quelques semaines on voit venir d'Afrique des solutions à la crise du Covid19. Madagascar autorise avec succès à ses citoyens de consommer un produit Artemisia à base de plante, suscitant un tollé parmi les grands manufacturiers de produits pharmaceutiques. Les critiques dites "scientifiques" ne cessent de contester cette solution locale parce qu'elle leur coupe l'herbe sous les pieds. Des gros intérêts financiers - non éthiques - sont en jeu. Outre les laboratoires de meilleure qualité, l'Occident possède le monopole de la science et de la recherche. La solution providentielle à la pandémie ne saura sortir que de ses laboratoires. Pas question de se laisser piquer le pion. Un nommé Dr Jérôme Munyangi serait menacé de mort pour avoir osé affronter les théories de la science occidentale en cette matière.

Africains, prenez-vous en main. Vivez votre vie selon vos propres principes moraux/mentaux plutôt que des schémas importés ou imposés de l'étranger. Bref soyez vous-mêmes.   

2 mai 2020

Dieu soit loué: Zézé est guéri

Je rends grâce et louange à Dieu pour mon frère et ami Zéphyrin Mukangu qui vient de sortir d'hôpital après une semaine d'hospitalisation à Washington DC. Zézé a fondu, mais il est en convalescence et se remet doucement de sa maladie. Chaque fois que je le vois en vidéo, il paraît légèrement plus fort. Keep it up cher ami.
Moralité: Le covid19 doit être pris au sérieux; il nous concerne tous et peut attraper n'importe qui à n'importe quel moment. Respections scrupuleusement les instructions des autorités médicales et nationales. Protégeons notre vie et celle des autres.
Loué soit Notre Seigneur Dieu pour la guérison de Zéphyrin, mon condisciple d'écoles primaire et secondaire. Prière spéciale pour tous les malades. Paix et joie à toute la famille.