31 mai 2011

Betu Basuku ba ku Barbade

Vous en doutez? En voici la preuve! Bien qu'exilés et nés au Nouveau Monde, nos instrumentistes et chanteuses ont gardé intactes les inspirations de leurs ancêtres suku-sakata. Culture suku talentueusement adaptée par Mukawa ye Ibangu! Une belle harmonie cacophonique.





30 mai 2011

Benu banani eee? Betu Basuku


BETU BA NANI EEE? BETU BASUKU. Corneille Mukangu a eu la gentillesse de me transferer les clips d'une émission folklorique consacrée aux Basuku sur RTNC. J'y ai retrouvé mon enfance et mon milieu naturel. Wolowo Mama! J'ai alors adoré. Je me suis éclaté dans ce lointain îlot, loin de ma culture. Et depuis, je revois, revois, réécoute, cherche à reconstituer les paroles des chansons, et certains proverbes. Parfois sans succès. Quelle chorégraphie! La sortie des Mahemba, c'est le sommet de la soirée. Les objets comme les mbedia phoku, les bionu, les tsonda, les punza et les tsadia, les bitelu, les miyendi, les khola, les mimbulu, le bisanzi ye mondu... qui m'ont été familiers pendant l'enfance, sont inconnus ici. "Betu twadiaka mikisula, mbondi, kataba, phuku, tsudia, busisi, bisadi, etc. " Autant de délicatesses devenues des denrées rares qui ont longtemps constitué mes repas de saison. Merci à la Télévision congolaise et aux différents intervenants qui ont réussi à faire vivrer la réalité suku à travers cette émission. J'ai vu ou entendu des noms aimés et significatifs: Lapika, Nsinda Hata, Kuta, Batumona, Mwanza, Kinzenzengo, Kingungi, Lobo, Kongo dia Ngunga, et d'autres. Les témoignages des vieux en kisuku sont une véritable leçon d'histoire et d'éloquence. Autant d'évocations, autant d'attaches à notre matrice originelle! Matondo Corneille. Savourez SVP. Ma fille Chrystelle (première photo ci-dessus) s'est fait peindre le visage après avoir vu les danseurs et danseuses suku. Comme quoi, on ne renie jamais son sang et ses racines; même à des milliers de kilomètres.

25 mai 2011

Barcelone-Manchester United: pronostic

Les commentateurs s'en donnent à coeur joie. Ce 28 mai 2011, Barcelone est superfavori, lis-je ou entends-je. Mais il faudrait se méfier des Anglais, évoluant chez eux à Wembley. La force du Barça, c'est le collectif avec le tandem Iniesta - Xavi: le meilleur du monde, à mon avis. Mais à ce niveau de la compétition, toute équipe peut gagner. Je n'aime pas beaucoup leur défense, avec un Puyol qui panique et commet des fautes évitables. Les Anglais ont par contre une défense plus solide; c'est en attaque qu'ils doivent se montrer plus créatifs ou osés. Il leur faudra neutraliser Messi, mais Villa, Pedro ou les diables du milieu sont autant des buteurs.
Mon avis: ce sera un match très équilibré, avec un léger avantage pour les Barcelonais. (1-0 ou 2-1). Méfiez-vous des pronostics. C'est le dernier coup de sifflet qui sanctionne la fin de la rencontre.

23 mai 2011

Paix à ton âme, Maman Christine Munongo

De ma lointaine terre d'exil, je pense à toi, Maman Christine. Papa André, d'heureuse mémoire, est parti il y a des années. Voilà que tu nous quittes alors même que nous ne sommes pas rassasiés de ton amour. Paix à ton âme!
Christine, ma mère et ton homonyme, qui hier m'a transmis la nouvelle de ton décès, n'avait jamais cessé de t'admirer, mère de huit garçons. Héroïsme selon elle, lorsqu'on sait combien chez nous les filles sont précieuses à leur mère pour aider aux petits travaux domestiques. Les garçons, eux, passent leur temps dehors, à jouer avec leur copains plutôt que d'assister maman à la cuisine. Tu as réussi à inculquer à René, Gregoire ou au petit Mobutu, l'éducation de base et le sens des vertus. Merci, Maman Christine. Que le Seigneur te reçoive dans Son Royaume éternel. Wenda mboti, mama. Nzambi kakutanina.

Le monde selon Fidel Castro

Depuis plusieurs mois, je reçois de l'ambassade de Cuba des réflexions de Castro sur la situation du monde. C'est très intéressant, ses analyses. Par exemple, commentant à chaud le dernier discours d'Obama, il écrit:
"It is the absurd idea upon which they (the US) base tomorrow’s world, under “the kingdom of liberty, justice, equal opportunities and human rights”, incapable of seeing what is really happening with poverty, the lack of the basic services of education, health, jobs and something worse: meeting life’s needs such as food, drinking water, house and many others." (Fidel Castro Cruz, 19.05.2011)
"C'est sur une idée absurde qu'ils (les Etats-Unis) fondent le monde de demain, sous le "règne de liberté, de justice, d'égalité de chances et de droits de l'homme", incapables de percevoir ce qui se passe réellement avec la pauvreté, le manque de services fondamentaux d'éducation, de santé, d'emplois et quelque chose de pire: résoudre des besoins vitaux comme la nourriture, l'eau potable, l'habitat, etc." (Ma traduction)
Voilà un homme dont la pensée est impressionnante, et la vision du monde constante. L'homme, même à la retraite, demeure égal à lui-même, critique vis-à-vis de l'Occident dans ses racines idéologiques.

21 mai 2011

Droit à la vie pour DSK et ND

Le droit à la vie est fondamental. Il fonde tous les autres principes. Je ne suis pas juriste, encore moins un avocat du diable. Je suis un homme avec sa tête sur les épaules, qui parfois se plait de rire des scandales. Le mensonge, n'osez pas m'en parler; je sais ce que c'est pour en avoir été victime, sans que j'aie eu la possibilité de m'en défendre.
Le monde entier est resté ébahi, profondément ému par la triste déroute du tout-puissant maître du fond monétaire international .réduit à néant à la suite d'un événement fatal. Comment, si cela s'averait vrai, quelqu'un de son rang pouvait-il s'abaisser à cette décrépitude perverse qui lui est reprochée? Aurait-il violé ou tenté de violer Nafissatou Diallo? Erotisme débridé ou exotisme sublime? Nul à part les deux personnes ne saura jamais ce qui s'est réellement passé dans la suite du Sofitel à NY. Les juges, les avocats, les intéressés, la presse surtout, et les observateurs ... vont altérer la vérité en fonction des intérêts en jeu. Pauvre DSK? Il ne lui a fallu que quelques instants pour perdre ses galons: son boulot d'usurier universel et son ambition de despote présidentiel pour lequel les sondages le donnaient gagnant devant Sarkozy. N'est-ce pas le cas de s'écrier comme le vieux désillusionné du Cid que je cite de mémoire: "O rage, o désespoir, o vieillesse ennemie / N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie?... / 0euvre de tant de jours en jour effacée."
Une question cependant? Pourquoi parle-t-on si peu de Nafissatou Diallo, la Guinéenne victime des présumés assauts du cheval blanc? Voilà une femme dont la face cachée est dévoilée aux yeux du monde; dont l'intimité est exposée à la curiosité des espions et autres "voyeurs" de tout acabit. Elle n'est pas du tout à envier, car c'est une réputation endommagée qu'elle portera désormais. Que de terrasser un roc de la trempe de DSK est un acte héroïque à inscrire au panthéon des événements extraordinaires et au patrimoine mondial de l'éthique. D'aucuns pensent qu'on parle si peu d'elle parce qu'elle est insignifiante, une rien, une bonne à rien. D'autres se rappellent le beau temps des plantations esclavagistes ou des patrons colons qui exerçaient le droit de vie sur leurs possessions humaines. D'autres encore évoquent des réflexions insensées d'un autre temps. N'est-ce pas la chance pour une pauvre femme noire qui vivote dans le dénuement de gonfler durablement ses poches et d'encaisser quelques millions? Autant de présomptions qui vont de l'innocence au complot le plus sordide. Allez-y voir. Une seule chose est à mon avis vraie pour les deux, quelle que soit l'issue de l'affaire; c'est qu'ils ont droit à la vie. C'est ce qui à ce moment a vraiment un prix. Politologues et moralistes - ethiciens - à notre rescousse!

9 mai 2011

Comment j'ai suivi le mariage de William et Kate

Ce 29 avril, dans la modeste chambre du Walper Hotel à Waterloo, je me suis réveillé au rythme du mariage princier de William et Kate. Fait curieux, j'ai suivi ce mariage dans les mêmes conditions à trente années d'écart que, jadis, le mariage du Prince Charles et Lady Diana. Bis repetita.
Trente années auparavant , j'étais à Londres pour soi-disant parfaire mon anglais. Jeff Kisekka n'a jamais été convaincu de ce prétexte qui m'avait jadis amené à Londres. J'avais suivi tous les préparatifs du mariage, avais quelques jours auparavant sillonné la rue menant de Buckingham à la cathédrale St Paul, étais informé de l'important dispositif sécuritaire qui serait déployé. L'événement lui-même, je le suivis plutôt au salon de la procure des pères svd à Overijse, seul devant l'écran. Le 29 avril 2011, j'étais seul dans ma chambre, surpris qu'ils aient le jour de mon anniversaire pour s'unir devant Dieu. J'ai bien aimé la référence faite dans l'homélie à Sainte Catherine de Sienne. Pour moi, tout m'a semblé comme trente ans plus tôt, seuls les visages ont changé. Quelle splendeur! Quelle minutie dans le déroulement de la cérémonie! Le décor était identique, les scènes presque méticuleusement recopiées comme dans une pièce théâtrale. Longue vie d'amour, d'harmonie et de bonheur aux jeunes mariés.

A Waterloo University

Du 29 avril au 1er mai a été organisé par le département des études françaises de l'université Waterloo, Ontario, un colloque "Diasporas, mémoire et formes du roman francophone contemporain", auquel j'ai eu l'honneur d'être invité. Il m'a été donné de découvrir le Canada littéraire à travers ce colloque qui a rassemblé près de 60 chercheurs, professeurs ou doctorants d'Europe, d'Afrique et des Amériques.
Je dois d'abord féliciter les organisateurs - François Paré, Tara Collington et leur équipe - pour leur précieux travail, le respect rigoureux du programme et l'esprit de convivialité dont les différentes activités ont été imprégnés. Le temps était beau, mais froid pour moi qui venait des Tropiques. Tout s'est déroulé à l'Hotel Walper à Kirchner. Pour la petite histoire, la petite ville s'appelait Berlin à une époque mais a dû être débaptisée après la deuxième guerre mondiale. Certaines rues et places ont encore la marque du glorieux passé allemand.
Le soir du premier jour, le 29 avril, j'ai reçu un "joli petit cadeau d'anniversaire", soit l'exécution du Happy Birthday en français. Je le souligne parce qu'initialement quelqu'un a commencé en anglais, mais il a été vite corrigé et on a chanté en français. "Joyeux anniversaire, cher Claver".
Ce colloque m'a permis d'apprendre beaucoup sur la question de la diaspora, des migrations, des littératures du voyage ou de l'exil, voire d'interpréter les littératures actuelles en fonction du déplacement et du brassage des cultures. La question locale franco-québéco-canadienne était largement abordée à travers les interventions des spécialistes. Charles Bonn, Gilles Dupuis, Jean Morenno, Subha Xavier, Simon Harel, et d'autres, nombreux intervenants ont élargi mes connaissances du paysage "interstitiel" qui constitue la réalité des peuples migrants, exilés ou minoritaires.
Il y avait à ce colloque une bonne présence africaine émigrée ou d'origine. Justin Bisanswa dans sa conférence inaugurale a situé la littérature du voyage dans la perspective de l'antiquité grecque et romaine. Il y avait Gloria Onyeoziri et Rob Miller, Luc Fotsing Fandjo du Cameroun, Léontine de la Côte d'Ivoire, Sandrine Massolou du Gabon, Ghislain Liambou du Congo, et Cheketé du Bénin. Et d'autres dont les noms ne me reviennent pas spontanément.
De Kirchener, je me suis rendu par train à Ottawa via Toronto. Soit plus de six heures de rail.