31 août 2020

La vie peut basculer 2

La dernière entrée mérite d'être approfondie mais je n'ai pas le temps, du moins pas aujourd'hui. Je vais essayer d'y ajouter des cas particuliers de circulation routière. Un matin à Bridgetown, le trafic est fluent, les parents vont déposer leurs enfants à l'école; certains prennent des bus ou taxi-bus. Le gouvernement de la Barbade offre gratuitement le transport aux enfants allant pour l'école, pourvu qu'ils soient en uniformes. Une dame conduit son enfant à une école huppée du centre-ville. Voilà qu'un taxi-bus stationne et fait descendre ses clients. Normalement, les conducteurs de bus et taxi-bus laissent traverser les enfants par le devant. La brave dame continue son chemin sur la chaussée opposée sans se rendre compte qu'un enfant de l'âge de sa fille traversait à vive allure à l'arrière du taxi. Le tamponnement est inévitable et fatal. L'enfant tombe raide mort. Complètement effondrée par cet accident, la dame a fini par perdre ses esprits dès qu'elle a réalisé cet incroyable forfait. Cela me rappelle l'accident qu'avait fait Flavien Busina à la descente du Camp SAS à Kenge. Une seconde brusque, et l'issue fatale est là. Te voilà taché à jamais du sang d'un enfant et assassin  d'un innocent enfant qui n'a eu que le malheur de se trouver à cet endroit au mauvais moment ou de suivre sa maman inconsciente de sa présence. Des événements pareils vous marquent à vie. Quelle conscience un assassin a-t-il de ses exécrables crimes? Comment le souvenir d'un tel accident resurgit-il dans la vie du meurtrier ou de la meurtrière? Les séquelles d'un tel acte ou fait éphémère se manifestent soit physiquement soit psychologiquement sous une forme ou une autre. Je pense à mon ami Föttner d'heureuse mémoire, devenu paralysé à la suite d'un accident de circulation. Un chauffard n'a eu comme préoccupation que de lui crever la cervelle et a connu une mort tragique sur place, tandis que l'infortuné est resté cloué à vie dans une chaise roulante. Je pense au beau-père de Jörg démoli par un fou ivrogne, et qui vit désormais comme une personne à mobilité réduite et handicapé cérébral incapable d'assumer la responsabilité de ses facultés motrices. Autant des chimères qui s'effectuent souvent au quotidien, mais qu'on croit éloignés de soi. La réalité de la vie est dure. La route de circulation est hélas pleine de malfaiteurs qui n'ont cure de la vie des autres et leur causent d'irréparables dangers.   

   

La vie peut basculer

La vie peut basculer à tout moment. En un rien de temps tout peut basculer. En un instant tout peut changer. La vie peut prendre un tournant inattendu, imprévu, inespéré dans le bon comme dans le mauvais sens. La roue de la fortune tourne toujours pour chacun de nous. Chance ou providence, c'est selon. Destin ou bénédiction, c'est aussi selon. "O nga malechance bandeko" (Quel malchance chers frères et soeurs!) Cela n'arrive pas qu'aux autres. Un rien suffit pour que la vie change de direction: qu'un pauvre devienne riche, qu'un riche s'appauvrisse, qu'un mariage éclate, qu'on devienne fou, criminel, malade mental, héros sauveur, etc. Le destin va dans le bon comme dans le mauvais sens. Regardez bien autour de vous. Relisez les événements actuels avec un regard critique: incarcération de l'intouchable Vital Kamhere, pandémie du coronavirus, acquittement du Bishop, et cela peut s'étendre à l'Afrique et du monde.  Rien ne se sait ni ne se prévoit avec certitude. Au niveau collectif et individuel, tout se passe dans une constante imprévisibilité. Une invasion militaire chinoise de l'Afrique ou de toute autre partie du monde ne me surprendrait pas. Une catastrophe naturelle écosystémique qui nous dépouillerait de toute stabilité n'est pas à exclure. On parle de changer l'ordre mondial, de dépeupler la terre en injectant un vaccin qui vous robotise ou vous fait repérer n'importe où. Une fois qu'on vous l'injecte, vous êtes clonés jusqu'à votre mort. Le monde politique américain ou Ouzbékistan fait face à des démonstrations d'identité raciale ou nationales. A Portland, ça chauffe: marche de protestation considérée comme désordre par les autorités. Tout peut basculer. Une bavure policière peut transformer une ville, un état ou un pays en une poudrière en un rien de temps. Cela s'est vécu, cela se vit. 





28 août 2020

28 août, jour d'épreuve

Le 28 août est une date fatidique dans ma vie. Il y a trente ans, à deux coins lointains de l'univers, se sont passés deux événements que je n'oublierai jamais. De loin, je subis de plein fouet la trahison de ceux que je considérais comme amis. Inutile d'y revenir. Par contre, je tiens à revenir au problème fondamental que rappellent ces événements: mon identité. 

28/8/1990. Je viens de finir mon ministère à Königstein, et me prépare à rentrer à Fribourg. Le dimanche, j'ai officiellement pris congé de mes ouailles, que dis-je, des ouailles du curé Paul Lavatsch d'heureuse mémoire. Königstein, siège d'importants organismes et entreprises bancaires, désengorge en quelque sorte Francfort. Il y a par exemple les bureaux de "Kirche in Not" ou Eglise en Détresse. Comme je dois faire un crochet de trois jours à Munich chez Mama Resie, j'ai décidé d’affréter ma valise depuis la gare centrale de Frankfurt pour Fribourg. Il est à peu près 9 heures. Pendant que je remplis les formulaires, mon petit sac à main contenant passeport et autres importants documents, est volé. Quelques secondes d'inattention ont  suffis pour que j'en sois dévalisé. Le temps de réaliser la catastrophe, complètement dépassé, déphasé, désorienté, perdu et hagard, il m'est suggéré de me rendre aux objets perdus et à la police de la gare. Mesure de précaution: la police me conseille d'alerter banque, poste et de suspendre toute opération financière. Comme tombé tu ciel, un chrétien qui n'a pas pu me dire au revoir à Königstein, Dr Lichtenhahn me rencontre par hasard et me remet spontanément 300 DM qu'il retire sous mes yeux d'un distributeur automatique. N'est-ce pas cela la Providence divine? Changement d'itinéraire: je dois me rendre à l'ambassade du Zaïre à Bonn pour un autre passeport. J'ai déjà raconté sur ce blog ce qui s'est passé par la suite. J'y arrive vers 14h30. Accueilli froidement par une dame qui mangeait son kwanga avec du makayabu ou lamer, j'étais sidéré de voir qu'il n'y avait pas de siège où écrire. L'ambassadeur que j'interpelle ignore mes respects. On me donne un tenant-lieu de passeport qui me permet de traverser la frontière suisse à Bâles; je vous épargne les détails. Trois jours après mon retour, la Police des Étrangers de Fribourg m'appelle pour récupérer mes "objets perdus" retrouvés à Darmstadt, à 100 Km de Francfort. Je retrouve mon pass et mes autres documents dans un état acceptable. Je réactualise les documents sécurisés sans grands dommages. Comme quoi j'ai eu de la chance. Mieux, la Providence a pris soin de moi. Blessed even or especially in hard times!  

Bis repetita. Si vous lisez ce blog, vous saurez que j'ai connu la même aventure le 13 décembre 2013 en Belgique. J'ai donc l'expérience de la perte d'identité. Elle n'est pas agréable, alors pas du tout. A Francfort, tout était volé, même ma carte d'étudiant. A Bruxelles, j'avais sur moi mon permis de conduire barbadien comme seule preuve de mon domicile. Je ne retombe pas dans les sentiments malheureux que je vécus à ces occasions. Tu te sens anéanti, dépossédé de ton être comme si ta vie ne tenait qu'à ce papier ou document. Tu es on dirait vidé de ta substance. Je me souviens bien de ce malaise de vide qui n'est à nul autre pareil. Au-delà de la détention de ces documents, la solidarité humaine te rappelle que tu es un homme parmi d'autres quel que soit ton sort. Bref, sans être pessimiste, je tiens le 28 août pour une date inscrite dans mon fatum comme un moment d'épreuve et de questionnement.        

23 août 2020

Consécration épiscopale de Mgr Bernard Marie Fansaka

23 août 2020. Une pensée spéciale pour le nouvel évêque de Popokabaka consacré ce jour. Félicitations et succès pastoral à Mgr Bernard Marie Fansaka! 

Ce fut un 23 août 2012

Ngudia Miledi mia Khatu wenda kwandi! Kuna wena mama, tuyindulaka betu bana baku.

A mon réveil ce matin m'attendaient deux messages venus de loin mais qui avaient le même sens. Le premier venait de mon coeur, de ma fleur de cactus, me rappelant qu'elle pensait éternellement à moi. Mine forever. Le deuxième est le suivant: "Ein ganz liebes Gedenken an Mama Mabana - ruhe in Gottes Frieden!" (Un très affectueux souvenir à Maman Mabana - repose dans la paix de Dieu). Ces attentions m'ont mis dans l'ambiance de ce souvenir avant même que je ne le partage avec ma maisonnée, et mes autres sybillins. 

Et quand je prenais ma douche, m'est revenu un souvenir de bain qui remonte plutôt à Mutoni (1963). C'est à Mutoni que j'ai commencé à aller puiser de l'eau pour la maison, donc que je pouvais me baigner tout seul à la source. Mais de temps en temps, maman prenait soin de me prodiguer un bain chaud le soir. Ce que j'adorais dans ce bain, c'est le fait qu'après elle me drapait de son pagne, et que souvent je dormais avec. Une fois est arrivé l'inévitable, j'avais dans mon sommeil "arosé" dedans ou dessus. Elle a continué de me baigner, cependant en me dépouillant de son pagne avant que je dorme. J'ai raconté cet épisode à quelques amis qui m'ont révélé avoir vécu la même chose dans leur enfance. Du coup m'est remonté à l'esprit que Ma Ntoni (Antoinette) lavait Jean-Claude de la même façon. En fait, nos mamans parlaient de nous entre elles et s'échangeaient ou se communiquaient des expériences. C'est la génération de nos mamans! Paix éternelle à leurs âmes!

Il est 9h30 ici. Dans une heure aura lieu la messe dominicale à St Francis. Nous nous sommes inscrits pour réserver nos places. Nous prierons spécialement pour Maman, nos mamans, nos parents vivants et défunts. 


Ecrire

Je m'intéresse à l'écriture depuis le temps de ma jeunesse. L'attention à la beauté de la langue, l'intérêt pour des particularités des mots et des expressions, je crois qu'ils m'ont été inspirés par mon père alors que je dois ma mémoire à ma mère. J'ai toujours été littéraire quoique je fusse aussi bon en math. De la langue à l'écriture, le passage n'a pas été aussi simple à cause de ma timidité latente que je traîne si habilement avec moi. Ma fleur de cactus a vite découvert que j'étais madidi madidi quoique je manifeste des tendances de turbulence et de tempérament émotif actif primaire. Mon écriture en a souffert: je suis convaincu que j'avais de la veine poétique que j'ai sciemment remplacé par la pratique de la critique littéraire. Ma critique à moi est mythique donc philosophique et littéraire, tel que le témoigne mon livre Du mythe à la littérature. En fait mon travail d'écriture est marqué de réflexion théorique sur la pratique de l'écriture. A la place de recueils de poèmes, je possède un ensemble de textes inédits dans lesquels s'exerce ma sensibilité poétique. 

Ecrire, voilà le propos de ce blog. Ecrire est plus qu'un exercice, une passion qui m'enflamme jusqu'à la production du texte. D'où la difficulté énorme que j'éprouve à me faire accepter comme écrivain alors que je prétends l'être. La pratique du théâtre, je la dois à mes profs de français; et la justesse de l'expression à mon vénérable grand-père Kahiudi de noble mémoire et d'extraordinaire destin. Mon homonyme de grand-père vit et respire encore en moi. Son cœur vibre toujours au son de ma guitare enguirlandée. Au fait rien n'est original en moi, du moins dans mon écriture. Elle puise à plusieurs sources d'inspiration. L'écriture utile, je la dois à mon patron, le seul que j'ai eu de ma vie et qui m'a appris à travailler. L'écriture ciblée, minutée, méthodique et professionnelle, je l'ai apprise sur la dure, raffermissant ainsi ma volonté de toujours atteindre le résultat. Un pragmatisme que j'ai acquis tard, mais qui a fini par payer. Ce blog en est le résultat. J'écris pour écrire comme de l'art pour l'art. J'écris. 

22 août 2020

Don Guido in memoriam

Hier 21 août est décédé Don Guido Zagheni, prêtre diocésain de Crema, près de Milan. Paix méritée à son âme! L'enterrement a lieu aujourd'hui  Il y a quarante ans, presque jour pour jour, j'avais fait la connaissance de Guido à Staufen im Brisgau, où nous suivions tous une formation accélérée de langue allemande à l'Institut Goethe. A l'époque, il préparait une thèse en histoire de l'église à la Gregoriana si ma mémoire est bonne. Je sais qu'il habitait un collège lombard où se retouvaient les diocésains italiens. Je l'ai connu dans le sillage des italophones que le hasard de l'histoire a rassemblés en ce lieu. J'ai apprécié sa simplicité et son ouverture d'esprit. Je le revoyais toutes les fois que je me suis rendu à Crema à Noël. A Rome aussi lorsqu'une occasion de rencontre se présentait, il ne manquait jamais. Grazie Guido per la tua gentilezza e la tua dedicazione al servizio della chiesa e delle gioventù. Pace eterna alla tua anima!     

Don Guido Zagheni (1942-2020)

 

Ciao Mabana, ti invio l'annuncio della scomparsa di Don Guido Zagheni, ti ricordi in Germania; una preghiera per lui. Grazie Leo. (Leonardo Radaelli°

Pace alla sua anima. Grazie Leo di avermi dato la notizia della morte del mio amico Guido. Mi ricordo sempre di lui sopratutto quando penso alle mie visite a Crema. Ci vedevamo anche à Roma con lui. Preghero' per la sua anima! (C Mabana)

Mbuta Hubert Mwayi in memoriam

Ce 21 août 2020 est mort à Kenge Mr Hubert Mwayi, enseignant, directeur d'école originaire de Kimbau. Paix éternelle à son âme! 

Il y a une semaine m'est parvenu un message de Freddy m'apprenant que notre aîné Hubert était à Kenge pour le traitement d'une très sérieuse maladie. Il en esr mort sans recevoir des soins appropriés, je présume. J'ai lu la publication de la nouvelle par son fils sur Facebook presque au moment où Corneille Mukangu me l'a transmise. Mbuta Mwayi fut un modèle: il est rentré sur le vanc de l'école afin d'obtenir un diplone d'état alors qu'il était déjà un brillant enseignant. Ancien élève de mon père qui ne tarissait d'éloges pour lui, il appartient à la crème intellectuelle de la mission Kimbau. Je le revois à Nto Kiese bossant dur pour achever ses études secondaires. Je reconnais sa voix, ses conseils et son rôle exemplaire. L'excellence fut son aspiration profonde. Respect et honneur!

Que ton âme repose en paix. Merci Mbuta pour tout ce que tu as fait pour nous, et les jeunes qui suivaient tes pas. Nous demeurons en communion de coeur avec la famille. Wenda mboti mbuta mutu. Bakhaka bakuyamba. 

20 août 2020

Il y a 115 ans

Le 20 août 1905 est née quelque part du côté de Lindau, juste à la frontière avec l'Autriche, dans un minuscule petit village bavarois, Resie Weingärtner. Elle aurait eu 115 ans aujourd'hui si elle avait vécu jusqu'à ce jour. Une personne très chère à mon coeur que j'ai considérée et considère toujours comme ma deuxième maman. J'étais son fils, "le fils que Dieu ne lui a pas donné biologiquement", aimait-elle à me répéter. Tous les miens, tous mes proches - famille et amis - l'ont connue soit de nom soit de visu, en commençant par mes compagnons de Rome Flavien, Benjamin, Faustin et Jean-Pierre d'heureuse mémoire. J'ai reçu chez elle Nestor Kiala en 82, Rigobert Mabana et Philippe Mawoko en 90. Elle a même rencontré Mgr M'Sanda à l'issue d'une messe organisée concélébrée à la paroisse où Mme Erika Köberlein était assistante pastorale. J'ai déjà décrit sur ce blog où son nom revient souvent, comment nous nous sommes rencontrés sur la Via della Conciliazione à Rome en mai 1980. Je suis béni de Dieu, je l'ai toujours proclamé. Blessed, gebenedeit oder gesegnet! Rien n'arrive au hasard dans ma vie. Je crois en la Providence. Nous sommes restés en contact permanent jusqu'à sa mort le 25 mai 1997. Elle m'a tout donné, je lui en suis éternellement reconnaissant. En mai 85 Mme Huber a obtenu pour moi la permission de l'évêque que je passe à ses frais des vacances chez elle, à Munich où elle a vécu de 1920 à sa mort. Le 20 août 94, je suis parti de Wurmlingen à 3h00 pour Munich fêter son 89e anniversaire; je suis retourné le soir après un marathon de plus de 10 heures de voiture. Pour votre information, Mutter Resie était la personne-clé derrière l'obtention de mon doctorat: sa générosité m'a permis de vivre décemment en Suisse, de financer mes recherches et de les mener à bout sans que j'aie à lire l'évangile de St Mark. Du côté de Kenge, mes "biographes" qui en savaient plus que moi-même diffusaient que je cassais des banques pour vivre, que je trafiquais des chèques soit-disant avec des prêtres de Boma, que je détournais des dons ou fonds obtenus au nom du diocèse, etc. Cela n'a jamais été mon genre, cela ne le sera jamais. En dépit de mes nombreux défaut, j'ai des principes de vie que je respecte. Les noms de tous mes détracteurs-accusateurs me sont connus, je ne les dévoilerai jamais, mais j'ai pardonné. Maria, comme l'appelait Wildmoser, était amie de Maria Ratzinger. Vous voyez de qui je parle, et quelles portes j'ai pu ouvrir grâce à elle? Sic transit historia mundi. Cette humble femme a été pour moi la main de Dieu pour que je m'en sorte dans la vie. Elle m'a accompagné jusqu'à la fin de ma formation: j'ai encore fêté mon anniversaire chez elle quatre semaines avant sa mort et lui ai conféré l'onction. Mutter Resie, ruh im Frieden Unseres Herrn!

19 août 2020

36e anniversaire sacerdotal des abbés Henri, Fidèle, Evariste et Robert

Bandundu, 19 août 1984 - 2020. Trente-six ans que les diacres Robert Kutukenda, Fidèle Pindi, Evariste Pini-Pini et Henri Tamuzi ont été ordonnés prêtres pour le diocèse de Kenge. Gloire et louange au Maître de la Vigne! Félicitations à ces serviteurs de Dieu dont chacun a eu un destin particulier. A Kalonda Enrico fut mon aîné de trois classes, Pivary mon condisciple tandis que Fidèle et Robert me suivaient d'une année. Enrico est passé par Kabwe, Lubumbashi, l'IPN avant de faire sa théologie à Jean 23. Evariste enseigna à Bandundu avant de rejoindre Mayidi. Papa Fidèle a suivi sans détour sa formation jusqu'au diaconat. Les abbés Evariste et Fidèles reçurent leur ordination une après leurs dix collègues avec lesquels leur fut conféré le diaconat. Ce furent les douze apôtres d'août 82. Kutu se retrouve aujourd'hui à vicaire à Notre-Dame Bandundu, tout en travaillant pour le Secope. L'abbé Pindi est l'actuel curé à Kalenge, faisant des va-et-vient dans un rayon limité: Fatundu, Ngi, Kimafu, Kolokoso, Kalenge, Masamuna, Kalonda, Matari. L'abbé Tamuzi incardiné à Namur vit en Belgique où il assure le ministère paroissial à Celles. Je lui ai rendu des visites depuis Fribourg lorsqu'il était à Arlon et à Couvain. Un homme de Dieu formidable doué d'une humilité et d'un sens d'humour désarmante. "Mizir zaïrois" kuzengana ntu na Couvain. Après un détour au diocèse de Kikwit, Pivary vit à Bruxelles; il demeure un copain de tous les temps. Nos différences de vue sur certains aspects de la vie n'ont jamais entamé notre relation amicale. Notre dernière rencontre date de Paris, en 2005 ou 06. Par contre, j'ai revu Kutu à Kenge le 11 juillet 2012 à la Procure de Kenge alors qu'il était préfet de l'Institut St Jean Bosco. L'animateur de la Légion de Marie est demeuré égal à lui-même et continue de servir le diocèse de Kenge. Comme à mon habitude, j'ai fait un tour personnel de chacun des élus de ce jour il y a 36 ans. Encore une fois, félicitations et abondantes bénédictions divines à chacun.   

17 août 2020

34e anniversaire sacerdotal des abbés Ghislain, Côme, Albert et Mgr Jean-Pierre

Bandundu, 17 août 86 - 17 août 2020: trente-quatre années de sacerdoce pour les abbés Ghislain Mukanu, Côme Ngiengo, Albert Munkaba et Mgr Jean-Pierre Kwambamba. Que le Seigneur les bénisse et les garde encore longtemps à son service sur cette terre pleine d'embûches. Les souvenirs de leur ordination demeurent gravés dans ma mémoire, tellement la tension qui caractérisait l'époque était à son comble. Je passe les détails puisque j'en ai déjà parlé dans les entrées des années passées. Dans ce groupe de prêtre diocésains de Kenge, tous étaient mes cadets au petit séminaire; mais deux seulement sont devenus mes élèves lors de ma régence en 78-79. Ils n'étaient pas de la même classe, ce sont les aléas de la vie qui ont fait qu'ils soient ordonnés le même jour. C'est bien de le rappeler avec fierté car il s'agit de l'évêque actuel de Kenge et Côme qui se trouve en Belgique depuis quelques années. Albert est curé-doyen de la paroisse-cathédrale Anuarite dont Nico Berends et moi-même avons posé les jalons et où je fus le premier vicaire dominical de 84 à 87. Que des souvenirs. L'occasion est propice pour féliciter ces braves serviteurs de Dieu et les encourager à persévérer dans l'évangélisation et la sanctification des hommes. A chacun plein succès dans l'exercice de son ministère. Ad multos annos!  

16 août 2020

Tout est désormais en ligne

La semaine écoulée était très riche en événements. Beaucoup de travail: on prépare la rentrée académique pour septembre. Les réunions se succèdent les unes aux autres, sans répit. En fait, le télé-travail ne connait pas d'arrêt ni de rpose. Sommé de répondre immédiatement à tous les messages, on est presque toujours en train de travailler pour l'institution. C'est l'expérience de beaucoup de collègues de service. On est dépendant de la technologie certes, mais l'on est forcé de se mettre à son rythme. Des problèmes qui prenaient des mois pour être résolus sont traités presque en un clin d'oeil. Un email suffit. Même plus besoin de descendre à son bureau pour signer des documents: la signature électronique résoud tout sans qu'on se déplace. Plus besoin d'imprimante, un scanner ou PDF suffit pour assurer la transmission sécurisée d'un document. Tout cela à condition que la technologie fonctionne parfaitement, avec tous les accessoires que cela implique. Cours et examens, voire des défenses de thèses, se font en ligne. Que des frais économisés. Mais le contact face à face porte encore son poids quoique le monde tende vers l'électronisation de tout. Il suffit d'ajouter un préfixe e- pour moderniser tout système. E-commerce, e-cigarette, e-signature, etc. Quelle facilité! Des voyages, donc des frais de billets et de séjour, sont désormais épargnés grâce à l'usage uniformisé des outils qu'offre l'IT: EMT, Zoom, Blackboard, etc.  
Attention cependant à la robotisation de l'univers. Les enfants n'ont plus besoin d'aller à l'école pour recevoir leurs leçons et devoirs. Tout se fait en ligne. Voyez-vous ce que moi je vois? Le dialogue familial est réduit. Le contact avec l'enseignant et les autres condisciples est réduit. L'enfant ne sait plus distinguer entre le "cartoons" et la "vie réelle", puisqu'il est placé dans un milieu irréel qu'il est obligé de percevoir comme réel. L'enfant est décontextualisé, dépossédé ou extrait de son territoire naturel pour embrasser un univers articificiel qu'on le force de prendre pour réel. Le défi est sérieux. Le Covid 19 avec ses confinements, distanciations ou règles barrières, ses contrôles de température et ses masques, a zombifié le monde. L'enfant, autant que l'adulte dans ce contexte, est laissé à son propre sort: il n'a pas eu le temps de gérer cette profonde mutation sociale et culturelle qui s'introduit dans son quotidien. Ne parlons de la situation sanitaire. Une peur envahit chacun dès qu'on pénètre dans un espace public. Le coronavirus se trafique selon le vouloir des multinationales pharmaceutiques ou financières qui l'ont créé pour soi-disant changer l'ordre mondial.
Vers où va le monde? Le covid a tout bouleversé. Certains y croient, d'autres pas. Il existe, et son impact est grave sur la vie et l'avenir du monde. Il a poussé l'homme à radicaliser son système de survie. Quoique l'on parle un peu partout de déconfinement, dans certaines parties du monde tout se fait désormais en ligne, à distance. Retournera-t-on à la vie normale d'avant? Sûrement pas. Peut-être oui peut-être non. Tout est incertain, l'homme robotisé perd ses repères. En ligne, oui mais où? Les pays du tiers-monde, sous-équipés et mal organisés, se marginalisent face à l'évolution technologique actuelle. On leur propose des solutions, des vaccins qu'ils vont consommer sans considérer le risque d'extermination qui les guette. L'équilibre de la population mondiale préoccupe les décideurs...L'incertitude a désormais envahi notre temps et notre espace. .

15 août 2020

Bayern Munich - FC Barcelone: 8 - 2

14 août 2020. Je n'en crois pas mes yeux. Je n'ai pas cru lorsque lisant la page de la chaîne ARD, j'ai vu le score final. Je rêve ou quoi? 8-2 c'est incroyable mais vrai. N'ayant pas suivi le match en direct, j'ai quand même réussi à retrouver un résumé des buts et à visionner quelques extraits importants. Ce n'est pas la première fois que je vivais un tel événement. Ce match m'a ramené à l'arrière. Deux systèmes de jeux différents sur le plan tactique et technique. Vous vous souvenez de l'hécatombe brésilienne face à la Mannschaft à l'autre coupe du monde? J'avais déjà la veille de cette rencontre-là perçu l'humiliation que l'impitoyable machine allemande allait infliger aux coéquipiers de Neymar. Le score était exagéré. Ce que j'ai vu hier soir était dans le même sens. 

La finesse de la Barça a révélé ses limites face à des Allemands surmotivés et inspirés par une fureur de la victoire. Le fils de Gerd Müller a brillé comme à l'époque son père. Cela me rappelle la finale les opposant au FC Milan il y a vingt ans, avec Johann Cruyff comme entraîneur. L'équipe réputée à l'époque la meilleure du monde encaissait à la surprise ahurie des amateurs du beau foot sa défaite la plus humiliante, et cela en finale de la Ligue des Champions. Qui aurait pu l'imaginer? C'est aussi cela la beauté du sport et la réalité de la terre des hommes. L'impitoyable Mike Tyson n'a-t-il pas été terrassé par plus fort que lui, Hollyfield? Dans un commentaire, ce dernier avait expliqué avoir visionné scrupuleusement les combats de son adversaire: "Tyson est très fort. Si tu le laisses t'attaquer, tu es à terre. Pour le vaincre, il fallait étouffer ses initiatives." Ayant compris cela, il s'était entraîné en conséquence. Pas sorcier. C'est cette stratégie que le Bayern a appliquée face au Barca de Messi: il fallait casser le système Barça, les acculer dans leur propre camp en défaisant leur milieu offensif, briser par anticipation les passes millimétriques. A cette allure, la partie est allée en leur faveur. Cette tactique leur a réussi avec une relative facilité parce qu'ils voulaient cette victoire, survoltés par la surprise que causait la fragilité des adversaires complètement dépassés par le rythme qu'ils ont imposé au match. La défense du Barça a toujours été un problème, même du temps de Koeman. Je ne crois paz que Ter Stegen ait jamais repêché autant de ballons de ses filets. Un jour sombre pour le FC Barcelone. 

Echangeant avec Séra sur ce sujet, j'apprends que pour l'entraîneur H-D Flick il ne suffit pas de gagner un match, mais écraser l'adversaire. Avec cette fougue, il y a de quoi les voir en finale. Mais en foot tout est possible, et à ce niveau de la compétition chaque équipe peut battre une autre. C'est une question des nerfs et des préparations. J'apprends aussi que Flick a été vice-entraîneur de la Mannschaft. 

Bravo aux vainqueurs! Commisération aux vaincus. Les hauts et les bas font partie de la vie.   


Bonne fête de l'Assomption

15 août. Bonne fête de l'Assomption de la Sainte Vierge Marie. Ave Maria, ora pro nobis! Nkinsi ya Nzanguka ya mbote na beto yonso. Ngemba, ngwisana ti lutondo kuyala na kati na beto mpila ya Mwense Maria kusongaka beto. 

13 août 2020

42e anniversaire sacerdotal de l'abbé Michel N'Gob

13 août 1978 - 2020. Heureux 42e anniversaire sacerdotal à l'abbé Michel Jr N'Gob Masala. Proficiat! Congratulations! Il y a 42 ans, ils étaient deux diacres à recevoir l'ordination. Cette année, cet anniversaire porte un grain de douleur, car son ami Jean-René Singa est décédé à la date du 29 mai 2020 à la suite d'une longue maladie. Paix éternelle à son âme! Telle est, hélas, la dure loi de la vie. Courage et persévérance, foi et zèle apostolique, amour, santé, paix et joie à l'abbé Michel dans la poursuite de son ministère. Que le Seigneur continue à accomplir en lui et par lui l'oeuvre qu'il a commencée.  

Heureux anniversaire Dr Mayengo

 12 août. Aussi curieux que cela puisse paraisse, je n'ai jamais de ma propre initiative félicité mon oncle paternel et maternel François-Médard Mayengo Kulonda-Tsi pour son anniversaire. Que ce soit sur ce blog que ce soit avant. Pourtant, la date m'est connue depuis mon jeune âge. Il y a quelques années j'avais alerté mes cousins pour qu'on fasse ensemble quelque chose en son honneur, mais le jour venu, j'étais absent. Oublié, négligence, manque d'attention. Un peu de tout cela car j'avais initié l'initiative en début d'année sans la planifier. Il faut aussi avouer que personne n'a répondu à mon appel. Vous savez quoi? Je n'ai jamais enregistré cette date dans mon agenda, je ne l'ai retenu que de mémoire. Ceci expliquerait cela. 

Heureux anniversaire Dr FM Mayengo! Que le Bon Dieu le bénisse. Très proche de moi, il m'a énormément influencé dans ma jeunesse et a profondément contribué à raffiner mon attention sur la poésie et l'écriture. J'enseigne Tervuren et Les amarres perdues à l'ISP Kenge. Sur lui j'ai présenté des conférences, publié des articles dans des revues critiques, repris dans mes essais. Voire une biographie dans le prestigieux Dictionary of African Biography (“Mayengo, François-Médard.” Tr. by Desmond Hosford. In Dictionary of African Biography, edited by Emmanuel K. Ayeampong and Henry Louis Gates. New York: Oxford University Press, 2012. 4:142–43). C'est ma façon de lui rendre un continuel hommage et de le célébrer. Meilleurs voeux!

12 août 2020

12.8.20: Un jour horrible

12.8 Voilà un jour horrible sur tous les plans. Tout ce que j'ai prévu a foiré, annulé ou simplement changé. J'ai passé une mauvaise nuit entrecoupée par de multiples réveils. J'ai alors résolu de lire La Belle de Casa de et je me suis arrêté à l'épisode de la mort d'Ischrak annoncée par D à la glamoureuse Farida. Un événement anodin à première vue mais qui permet au narrateur de relater des dessous de carte insoupçonnés masquant une façade mondaine trouble frisant un secret de famille. Zahida, la star des boites de nuit, devenue folle, perd son unique fille qui s'occupait d'elle. La suite de l'intrigue s'annonce digne d'un film policier dont je devine les ficelles emberlificotées comme aurait dit le poète abbé Charles Kapende.
A mon réveil, un message de Rigobert: "Marie Mabaka a perdu sa fille Thété suite à un accouchement par césarienne." Paix à son âme! J'ai grandi avec ma cousine Marie, sœur jumelle de Joseph, depuis l'école primaire jusqu'au secondaire. Son nom figure déjà sur ce blog, notamment dans l'article sur la mort de son frère jumeau. Ces dernières années, c'est presque toujours dans un contexte de malheur que nous nous croisons. Je la vois encore à la mort de Maman Christine. Je connais ses premiers enfants mais je n'arrive pas à identifier la défunte. Soit. C'est la famille étendue, leur malheur est aussi mien. 
Dans la journée Gaby m'annonce de vive-voix: "Je ne sais pas si tu connais un Monsieur qu'on appelle Grand Léopard. Il est mort aujourd'hui ici même à Kenge." Et comment? Grand Léopard est un vénérable aîné pour moi. Il figurait parmi les personnes que j'ai connues pendant mon enfance à Kenge et que je tenais à rencontrer à mon retour à Kenge en juin 2017. J'ai déjà parlé de lui sur ce blog (Leçons de Kenge: 12 juillet 2017):
"A titre symbolique, revenir cinquante ans plus tard sur le lieu de mon éveil à la vie réelle. Kenge a constitué à plusieurs égards une école de la vie pour moi. Je découvrais la valeur de l'amour et de la famille. De revoir par exemple le Vieux Léopard a été pour moi un moment hautement significatif: je revoyais Mozande, les amis et aînés d'enfance. Car cet homme est une bibliothèque pour Kenge, il sait tout, connaît tout. Fils de Kenge, il en incarne les coins et recoins. "Bana ya Tshokuta me baka Mozande, yo kele diaka ve mpila yo vandaka ve.".(12.07.2017); 
Grand Léopard me rendait très rarement visite, mais chaque rencontre avec lui constituait un moment fort. Il m'a révélé deux choses sur l'abbé Dieudonné M'Sanda: les premiers équipements de football utilisés par V. Club Mozande furent un don de lui et les roseaux qu'il planta devant l'école normale. Très actif à l'époque, Léopard était de tous les coups et partout dans le sillage de Pepsy, Nkewa, Amandus, Tex, etc. Il ne jouait pas, du moins je ne le voyais jamais jouer, mais il incarnait la passion de Mozande. Je n'oublierai jamais sa gentille visite de juillet 86 après mon accident de moto, ni nos retrouvailles à la Procure et à Je me repose. Merci mingi mbuta. 
Il y a peu de temps, c'est le P. Séra Kiosi qui m'appelle pour m'annoncer que l'abbé Chrysanthe Mukawa de Kenge aurait perdu la raison. Vrai ou faux? La nouvelle est encore à vérifier. Prions pour lui.  
Voilà donc les mauvaises nouvelles qui ont caractérisé ma journée du 12 août 2020. Un jour horrible. 

11 août 2020

Happy Birthday Eileen

August 11. "Eileen: God's graces and blessings on your birthday. Best wishes to you, Mitch, Paige and Hunter. Union of prayers and faith. C M"At 12.00 I called Eileen Scrivener born Baker to congratulate her on her birthday. A milestone.  Amazingliy she spontaniously recognized my voice without a second of hesitation although so many years have passed since last time we talked. She was having lunch with family and promised to call me back as soon as she could. This event brings me back to 40 year sexactly. August 11, 1980, is the only time we ever celebrated together this day. Praise the Lord. 

10 août 2020

Dimanche 9 août 2020

Oui comme prévu nous sommes allés à St Francis. Le nouveau curé a célébré la messe à 9h. Il a été reçu par un mot de l'annonciatrice qui a souligné que la réception officielle sera autour d'une barbecue dès que le risque du coronavirus sera éradiqué, si jamais. Il y avait une quarantaine des participants disséminés à travers l'église selon les normes strictes de distanciation, tous portant des caches-nez. Des désinfectants étaient mis à la disposition des prêtres et diacres présents qui les utilisaient 'à chaque toucher de missel ou lectionnaire, calices, ciboires ou même des espèces sacrées. Une messe différente de celles qu'on a l'habitude de vivre, mais une messe bien plus vivante, plus engageante que les cérémonies visuelles que nous avons eu l'habitude de suivre en ligne. Je n'ai pas eu l'occasion de complimenter le nouveau curé car il est parti tout de suite pour St Dominique où la célébration était prévue pour 10h30. Les choses ont vraiment changé. A l'entrée on nous pris la température et on nous a prié de désinfecter nos mains. Dans l'église, j'ai pris des livres de chants, on m'a demandé de les garder jusqu'à la fin de la crise. Pas de salutation de paix. A la sortie, pas de retrouvailles physiques car il fallait s'écarter le plus vite possible de ce foyer susceptible de répandre le coronavirus. Les précautions sont prises pour éviter toute contamination éventuelle.

Sur le chemin de retour, j'ai suggéré qu'on passe par le terrain de golf de Sandy Lande pour voir des singes. Il y a deux ans, on en a vu très nombreux traversant la route. Depuis, nous n'avions plus jamais eu la chance de les revoir. Eh bien hier, contre toute attente, nous les avons vus: ils étaient là, au-dessus et en dessous des manguiers, en train de savourer ces délicieux fruits comme des êtres humains. Ne descendons-nous pas des singes? Au fait, j'ai appris à traiter les singes avec une certaine délicatesse depuis que je suis à la Barbade. Nous partageons nos fruits de nos potagers ou jardins domestiques avec eux. Si vous vous montrez méchants ou agressifs, ils sont capables d'arracher, de colère ou par vengeance, tous vos avocats ou mangues en les croquant à moitié de sorte à les rendre incomestibles, inutilisables. Votre verger peut être dévasté comme une poudrière si vous ne vous montrez pas généreux ni cléments envers les singes. Il y a des manières douces de les éloigner en plaçant des journaux ou des habits autour des arbres fruitiers. 

L'après-midi s'est passé sans histoires. J'ai continué la lecture du récit romanesque d'In Koli Jean Bofane: La Belle de Casa. Un roman policier typiquement post-colonial. L'intrigue se passe à Casablanca, l'auteur est rd-congolais. Un roman migrant dont j'ai hâte de connaître le dénouement. Après 17 heures, j'ai accompagné les jumeaux à la plage de Batts Rock qu'ils n'aiment pas particulièrement à cause des cailloux qui en rendent l'accès peu accueillant. Je leur ai fait découvrir une zone plus commode. Ibangu a aimé, mais Mukawa a préféré marcher plutôt que de nager, sous prétexte qu'il se sentait mal à l'aise. Difficile de gérer deux adolescents aux tempéraments différents même si ce sont des jumeaux. A la suite de cette divergence, nous sommes rentrés directement à la maison sans les conduire à KFC dont pourtant ils raffolent. Comprenant que je n'étais pas content, aucun des deux n'a osé évoqué ce détour culinaire. Le reste de la soirée s'est pas comme d'habitude. 

9 août 2020

Retour à St Francis

9 aoûit 2020. Depuis mi-mars nous retournons aujourd'hui pour la première fois à l'église St Francis pour l'eucharistie dominicale. Cela fait donc près de cinq mois que nous n'y avons plus mis le pied. Quoique l'ouverture du culte au public ait été autorisée depuis plus d'un mois, nous avons opté de continuer la participation en ligne. J'imagine que le port des masques, la désinfection des mains et la prise de température seront de rigueur à l'entrée. En plus pour pouvoir y aller, nous avons dû nous inscrire en ligne car la capacité de l'église est réduite à quelque 50 personnes, jusqu'à ce que les choses redeviennent normales.

Beaucoup de choses ont changé là-bas entre-temps. L'ancien curé, Michael Barrow SJ, est retourné en Angleterre depuis une semaine. Nous n'avons pas eu le temps ni l'occasion de lui dire au revoir, à ce brave missionnaire dont je parle de temps à autre sur ce blog. Je dois avouer qu'il avait une façon particulière de gérer sa paroisse et d'approcher ses ouailles. Très sympathique, très pratique aussi et très généreux, Fr Michael a longtemps rassuré ses paroissiens et les nombreux touristes dont Tony Blair qui visitent St Francis ou y viennent prier. Un prêtre dans le coeur et dans l'âme! J'ai déjà mentionné le type de cérémonies aliturgiques qu'il organisait pour les enfants, mais les enfants adoraient. C'est lui qui a fait de Madeleine-Chrystelle et Claver Jr des servants de messe dans la même année où ils ont été admis à la première communion. Tout en le remerciant au nom des miens, je lui souhaite une bonne retraite à Londres où il va se reposer et continuer sûrement son ministère. Une page de l'histoire de cette paroisse se tourne avec le départ du dernier jésuite, après une présence continue de près d'un siècle. (A vérifier SVP).

Le nouveau curé est déjà actif. Il s'appelle Andy, je ne sais pas plus. Je l'ai vu célébrer dimanche en ligne. Il vient de Trinité et Tobago. Je vais probablement le voir ce matin en mode Covid comme on dit. Les deux messes dominicales sont réduites à une seule, ce qui est compréhensible en ce temps d'incertitude et de résurgence de la pandémie. Une messe le samedi soir à 16h30 et une messe le dimanche à 9 heures. Le décor ne change pas. C'est donc reparti pour notre présence à St Francis. Pas si sûr si les enfants serviront encore, et pourquoi pas? On verra bien. 

Bon dimanche à tous les lecteurs et lectrices de ce blog. 

   

8 août 2020

Les aléas du pouvoir

A suivre de près ce qui se passe dans notre pays, un esprit critique y verrait sqns difficultés d'étranges similitudes avec ce qui se passe ou s'est passé ailleurs aussi dans l'imaginaire que dans l'histoire réelle.

 Commençons par l'imaginaire. L'honorable Tchicaya, pas le père député mais le fils, a trouvé l'image juste dans son Destin glorieux de Nnikon Nniku. Un guide qui tripatouille les élections impose le port du cache-visage à ses ministres. Le gouvernement des borgnes imaginé par U Tam'si est devenu réalité aujourd'hui. Je ne cesse de penser à lui chaque fois que je traverse les rues ou vois à la télévision les images des personnes portants de caches-nez comme on dit. A Hong Kong comme à Johannesbourg ou à Montevideo, le monde entier obéit à l'ordre d'un seul maître qui a pour nom le COVID-19. Même l'homme réputé le plus puissant du monde a fini par y céder en dépit de ses réticences antérieures. La loi du coronovirus ou l'imposition du masque s'applique à toutes les catégories sociales sans épargner qui que ce soit, quoique certains chercheurs ou praticiens de la médecine s'insurgent véhement  contre elle. Ce qui amène à conclure que le pouvoir expose une vision du monde particulière. 

L'histoire récente de la RDC montre d'autres exemples concrets. Les sieurs Tshisekedi et Kamhere s'étaient présentés en janvier 2019 comme des partenaires soudés dans une parfaite harmonie avec des déclarations fracassantes qui changeaient la vérité des urnes tant réclamée par le sieur Fayulu. L'arrangement était que le premier serait président de 2018-23, et que le second le serait de 2023-28. Programme équitable de la distribution du pouvoir entre deux leaders engagés à concevoir une "autre forme de politique." Dès la sortie des vidéos soutenant ces déclarations, il est apparu clairement que ce jeu de dames ne se réaliserait jamais. La raison est que 'homme politique congolais est un habitué des transgressions. L'un des deux devait absolument tomber. Ce n'est pas sorcier de le percevoir ou prédire. Ce qui pourrait expliquer l'emprisonnement du tout-puissant directeur de cabinet présidentiel Vital Kamhere qui se démène corps et âme pour se libérer des griffes de la justice: "Le dossier est vide" clament ses supporters de l'UNC. 

Jetez un coup d'oeil du côté du Burkina Faso: l'éviction de Thomas Sankara par son principal ami et colistier Blaise Compaoré qui aussitôt proclama la rectification de la Révolution n'est jamais sortie de la mémoire des gens qui ont mon âge. Sankara fut enterré dans une fosse commune par son meilleur ami. Allez plus loin du côté de Cuba: Fidel et Che. Le Che a quitté Cuba dès la consolidation des pouvoirs du lider maximo. Il se démontre en toute logique que le propre du pouvoir est de corrompre l'esprit conformément à la loi du plus fort. Un seul règne, ce n'est jamais deux. Même la bande musicale dite des sept patrons n'avait en réalité qu'un seul leader. Tout dépend donc du sens que prend la roue de l'histoire qui peut changer à tout moment. Assassinat, emprisonnement, exil ou autre forme d'élimination de l'ami-adversaire trop encombrant, tout concourt au bon exercice du pouvoir. Notre histoire récente est en train de s'écrire en lettres d'état de droit ou de sang. Attendons voir l'issue des jugements, des appels et des cassations!

Souvenirs du 8 août

8 août 83. Ce fut ma première journée comme prêtre. Ce jour-là, sur l'initiative du directeur Séraphin Kiosi, le petit séminaire de Katende célébrait ses diacres enseignants devenus prêtres la veille. Le lundi après les ordinations fut offert aux abbés Benjamin Fala, Jean-Robert Mifuku, René Ngambele, Flavien Busina et à  moi-même un banquet unique en son genre, auquel étaient invités quelques uns de nos proches et amis. Un porc grillé à la braise ou à la fumée fit les délices de nos palais. Coup de chapeau à Manzanza, le chef. Le Frère Jean-Baptiste Van Rooijen SVD étala ses bons talents d'humoriste ce jour-là. Après un tour avec Séraphin vers l'étang, comme à notre habitude, je reviens  à Kenge. L'abbé Denis Luhangu avait eu la gentillesse de me céder sa jeep pour cette descente à Kenge, je pouvais vite regagner Kenge afin de célébrer ma toute première messe, prévue à 18 heures à Notre Dame.
8 août 88. Je suis à Bonfol remplaçant le curé Pierre Comte parti en vacances pour Port Moresby, Papouasie. Ayant appris que quelqu'un a détourné et lu mon courrier, je lui ai écrit ce jour-là une lettre incendiaire qui devrait en principe mettre fin à notre relation amicale. La force du pardon a cependant fini par triompher. C'était une erreur; j'ai compris et pardonné, notre amitié continue jusqu'à ce jour. Je n'ai jamais oublié.
8 août 91. Je suis à Riehen. Jean-Robert Mifuku y est en visite. La veille nous célébrons notre 8e anniversaire d'ordination. Après quelques randonnées à Bâles, nous faisons un tour mémorable qui nous amène à Fribourg et à Lucerne, découvrant ensemble quelques sites sur le Lac de Quatre Cantons. Le temps était court pour couvrir l'ensemble de la confédération helvétique. Dans nos souvenirs communs, nous évoquâmes l'épisode de notre 4e anniversaire sacerdotal à Saint-Esprit, Kenge. La soirée dura si tard que le curé Père Marek Burbela SVD nous pria de l'interrompre... La suite est connue. 
8 août 92. Je suis à Kenge. Je suis allé célébrer ce qui peut être considérée comme ma dernière messe à Saint-Esprit. Je revois Luzolo, le frère de Wada, venir vers moi et me remercier pour la bonne homélie. Si Notre-Dame est l'église de mon diaconat, de mon ordination et de ma première messe, Saint-Esprit est la paroisse de mon enfance où je fus servant de messe, petit chanteur et où je fus adopté par Ben Van den Boom. Où je vis les tout premiers abbés congolais: Makula et Luhangu. Puis Binton, Makolo et Tara. Bien avant Kilunga et M'Sanda. Je fus servant à la messe des funérailles de la mère de Mgr Binton. Jamais de ma vie je n'avais autant de chasubles noirs. Autant de souvenirs inoubliables sur lesquels je pourrais, si j'en ai le temps, écrire un livre.
8 août 20. St James, Bridgetown. Un weekend cool. Hier soir j'ai éprouvé la joie de parler avec Béatrice, de la savoir en bonne santé et dans un bon état d'esprit.  Le calendrier me rappelle l'anniversaire de Gabrielle Ilenda à qui je souhaite grâces et bénédictions divines.. Je dois conduire Ibangu à Brownes Beach pour sa leçon de natation. Mukawa reste à la maison pour suivre en ligne sa formation de Cadet de l'armée barbadienne. Au retour, nous passons prendre du poisson au marché où je suis informé des détails sur le décès de Woodie enterré à St Steven. Paix à son âme!
Bon weekend à tous mes lecteurs et lectrices. 
 


 

7 août 2020

Proficiat aux abbés Triphon Ilenda, Liévin M'Banga, Modeste Kisambu, Jean-R Mifuku, René Ngambele

7 août 1983 - 7 août 2020. 37 ans d'anniversaire sacerdotal pour mes confrères et amis Triphon Ilenda, Liévin M'Banga, Modeste Kisambu, Jean-R Mifuku et René Ngambele. Félicitations! Que le Seigneur les bénisse et leur accorde plein succès dans leur engagement. En ce jour grandiose, le diocèse de Kenge vécut un grand événement en recevant dix nouveaux prêtres. Ceux-ci connurent différents parcours. 37 ans plus tard, les cinq susmentionnés continuent avec zèle et dévouement leur ministère, un (moi) y a renoncé, cinq sont décédés. Une pieuse pensée pour mes compagnons de Rome: Flavien Busina, Benjamin Fala, Jean-Pierre Gavuka, Faustin Mampuya. Paix éternelle à leurs âmes!

Voici un message Whatshapp que j'ai reçu ce matin de Séraphin Kiosi: "Bon anniversaire sacerdotal à toi et à tous tes compagnons de la grande fournée. Paix éternelle aux confrères partis. Ad multos annos pour vous les vivants."

Ma réponse: "Amen Alleluia. Je transmettrai le message aux vivants. Merci Séra d'avoir pensé à moi en ce jour doublement important pour moi. Le 7 août 2001 j'étais engagé à l'UWI."

Proficiat encore une fois aux abbés Tryphon Ilenda, Liévin M'Banga, Modeste Kisambu, Jean-R Mifuku, René Ngambele. Encore beaucoup d'années dans la vigne du Seigneur. Gloire à l'Eternel. 

6 août 2020

Epanchement princier

Le Prince: "Je t'ai cherchée longtemps, je t'ai trouvée, je t'aime de tout mon cœur. Toi ma Princesse et mon amour!"

La Princesse: "Tu m'as cherchée, tu m'as trouvée. Cela prouve aussi que moi aussi je cherchais quelqu'un: c'est toi et je t'ai trouvé. L'amour brillait au-dedans de nos cœurs. Que c'est merveilleux! Je t'aime mon Prince, mon amour, mon cœur." 

A MF


6 août 1978

Tandis que je célébrais avec les amis Kiosi, Mampuya, Matonga, N'Koy et Olenga, ma vêture à St Hippolyte, Bandundu, ce jour-là à Kenge ma sœur Béa et son fiancé Cyrin Muzembo officialisaient leur union par le versement de la dot. L'événement s'est passé dans la concession de Papa Kapita Muzingu aux Champs de Tir. 42 ans plus tard, Béa est veuve, beau-frère Muzembo étant décédé au mois de février passé. Paix à son âme! Oui, la mort les a séparés pendant qu'ils sont entre-temps devenus grands-parents. Leur première fille, Alida, est décédée en 2014. Les trois suivants - Lydie, Jude, Nicole - sont mariés. Les trois derniers - Glodie, Merveille et David - vivent avec leur maman aujourd'hui veuve. Courage les gars! Comptez sur le Seigneur Dieu car il est bon et miséricordieux! J'évoque cet épisode de la vie par devoir de mémoire. Le temps passe vite, parfois on oublie que nous venons de loin et que le souffle respiratoire n'est qu'un don de Dieu. Tout peut arriver à n'importe qui, n'importe quand et n'importe comment. Sans être un apôtre de malheurs, j'ai appris à être réaliste et à voir les choses en face. La Providence agit pour moi et autour de moi. Il est des signes qui ne trompent pas. 

5 août 1980

Août 1980. J'étais séminariste au Collège Pontifical Urbain à Rome. Ce fut mon tout premier voyage en Allemagne. Le 5 août 80, j'ai commencé ma formation d'apprentissage de la langue allemande à l'Institut Goethe à Staufen près de Fribourg. Avant cela j'étais passé à Raeren en Belgique, dans un centre de rencontre culturelle dirigé par le P. Robert de Backer. De là je suis allé fin juillet 80 à Stoutenbourg en Hollande visiter le P. Ben Overgoor SVD dans sa famille. Un temps merveilleux et inoubliable! Ensemble, nous avons voyagé de Maastricht via Steyl, Teteringen et Utrecht. Je me souviens encore de ses parents et ses frères et sœurs qui furent si gentils à mon égard. 

Staufen en Brisgau. Notre enseignant de langue s'appelait Mr. Köhler, et le directeur de l'institut se nommait Dirk Hoevener. Beaucoup de mes relations amicales datent de là: Sanchez Guitierez, Fr Augustine, Don Guido, Primitivo, Erno Schlindwein, Chris Lee, Eileen Baker, Lodovica Radaelli et ses parents, etc. J'appelais ce groupe la "Firme Vaticane". Jusqu'à ce jour j'entretiens encore des contacts avec quelques-uns d'entre eux. Salut abbé Dr Jules Kafuty Folo! Il y a peu de temps j'ai été informé de la mort du curé Johannes Hummel. Paix à son âme! Tout cela a commencé le 5 août 1980.

5 août 2020

Rest in peace Woodie

Woodie was a fisherman. We used to go buy fish by him. Tonight I was told that he passed away almost a year ago without us knowing. He was such a nice person to us; he would cath and keep the best fish for us and call us to collect it. Then he lost his boat, moved to Oistins for a while and worked for other fishermen. The last time I met him was near his house at University Drive. I was buying a medicine at a pharmacy when he came across the road to join me. He showed me his house and invited me to visit him whenever possible. The visit never took place. We knew some relatives of him at the fish market where he used to sell his fish. He died of asthma on a boat far away from the coast. Woodie did so much for us,  he was there for us, assisting us at a time when we still discovering Barbados and the People of Barbados. May his soul rest in peace! Respect and honour to my Bajan friend.   

Heute vor 40 Jahren

August 1980. Ich war Seminarist im Päptslichen Kollegium Urbano, Rom. Das war meine erste Reise nach Deutschland. Am 5. August hatte ich mein deutsche Sprachausbildung am Goethe Institut Staufen angefangen. Zuvor war ich  in Raeren, Belgium, in einem Zentrum der Begegnunstätte die durch P. Robert De Backer geleitet wurde. Von dort bin ich ende Juli 80 nach Stoutenburg, Holland, gefahren, um P. Ben Overgoor SVD in seiner Familie zu besuchen. Eine wunderbare und unvergessliche Zeit. Wir sind beide von Maastricht durch Steyl, Teteringen und Utrecht, zusammengefahren. Ich erinnere mich noch an die Eltern, die Geschwistern von Ben, die mir gegenüber so lieb waren. 
Staufen im Breisgau. Unser Sprachlehrer war Herr Köhler, und der Leiter des Instituts hiess Dirk Hövener. Daher sind viele Freundschaften entstanden: Sanchez Guitierez, Fr Augustine, Don Guido, Primitivo, Erno Schlindwein, Chris Lee, Eileen Baker, Lodovica Radaelli und ihre Eltern, etc. Diese Gruppe wurde als "Vatikanische Firma" von mir genannt. Ich habe bis heute noch Kontakte zu manchen von ihnen. Hallo Pfr. Dr. Jules Kafuty Folo!  Vor kurzem habe ich den Tod vom Pfr. Johannes Hummel gehört. Alles das hatte am 5. August 1980 angefangen.  

Heute vor 26 Jahren

Wurmlingen, den 5 August 1994. Es war meine erste Woche in der Gemeinde St Gallus. Ich hatte Krankenbesuche gemacht, und den Kranken die heilige Kommunion gespendet. So hatte meine Begegnung mit Frau Traudl Schmitt, deren Mutter behindert war, stattgefunden. Daraus ist eine Bekanntschaft entstanden, die bis heute noch steht. Inzwischen bin ich vom Priesteramt ausgetreten und lebe auf Barbados. Frau Schmitt lebt noch in Wurmlingen. 
Traudl schrieb heute:
“Deinen Anruf von gestern habe ich anscheinend verpasst - war wohl schon im Bett! Heute nun sind es 26 Jahre seit wir uns kennen. Unglaublich und wunderschön diese Zeit. Ich bin sehr dankbar dafür, auch in der Erinnerung und sende Dir herzliche Grüsse.” TS
Claver schrieb:
“Ja Traudl. 26 Jahre heute. Ich bin auch sehr dankbar. Gott sei's gepfiffen und getrommelt und gesegnet und gejubelt und gesungen und geplaudert und gelobt und gefeiert und jejauchzet und geehert und geliebt in Ewigkeit. Amen.”

4 août 2020

4 août 2020

Aujourd'hui il y a 46 ans Mgr Dieudonné M'Sanda prenait possession de Kenge. Aujourd'hui également l'abbé Jean-Pierre Gavuka aurait eu 64 ans s'il avait vécu jusqu'à ce jour. Paix éternelle à leurs âmes! J'aime bien la coïncidence inversée des chiffres. Union de prières!

Méfiez-vous des flatteurs et de leurs discours

Ce matin, j'ai parlé des flatteurs. Ma présente réflexion porte sur le comportement à afficher vis-à-vis des flatteurs. On dirait qu'il n'y a pas d'alternatives à cette dichotomie: ou bon on hait ou bien on flatte. Rares ceux qui sont neutres, ni chauds ni froids. Est-ce possible? Les ennemis, on les connaît, peuvent prendre la peau des flatteurs pour mieux vous endiguer et vous poignarder dans le dos. Tous les anges n'ont pas d'ailes, dit-on. 
1. Les flatteurs. Le poète Clément Marot a écrit des centaines d'épigrammes en rimes équivoquées pour s'attirer les bonnes grâces du roi sur sa personne. Souvent, un seul vers glissé au hasard de ses quatrains remplissait cette fonction de flatterie. Condamné pour avoir consommé du lard un vendredi-saint, il s'en sortit en recourant à sa parole si suave aux oreilles des ecclésiastiques et de ses mécènes. Il réussit à vaincre les affres de la pauvreté par l'usage de sa seule parole flatteuse. La capacité d'émouvoir le cœur du roi ou du prince de l'église en fait un puissant serviteur dans leurs cours. La duplicité du flatteur est évidente. Sous le visage d'un agneau ou d'un fidèle parmi les plus fidèles se cache souvent le plus méchant des ennemis. Derrière le mot tendre, pacifique ou amical s'inocule lentement mais sûrement le venin de la haine et de la méprise de l'autre. A travers des gestes fraternels de secours s'injecte le sang de la division et de la guerre. Méfiez-vous des flatteurs qui vous louent lorsque vous êtes dans l'erreur, vous applaudissent pour vos échecs et, ce faisant, vous voilent les yeux pour voir la réalité en face. Ils exagèrent vos bonnes actions, vous attribuent des vertus intellectuelles, humaines ou spirituelles que vous ne possédez pas. Ils ne visent que d'être bien vus de vous, et seul leur profit immédiat compte. Ils sont comme les ratons-laveurs, les "phuku-mwifi", les rats-voleurs qui soufflent alors qu'il vous blessent. Menteurs, diplomates, maquilleurs de vérité et de visage, caméléons, beaux parleurs, orateurs à gages, fouineurs, espions, doubles-faces, traîtres, imposteurs, maîtres des coulisses, judas incarnés, vendeurs de rêves, les flatteurs présentent tous les traits de l'escroc, de l'espiègle, de l'imposteur et du charlatan. Méfiez-vous des flatteurs. 
2. Le discours des flatteurs. Le discours flatteur est tout sauf sincère, tout sauf vrai. Une anecdote. Avez-vous vu la vidéo où Giscard et Chirac parlent de Mobutu en termes de "Président Fondateur"? Ce faisant, ils relayaient le discours journaliste à la mode. Se familiariser avec la culture du pays pour mieux assurer l'hégémonie de la France, soutenir la dictature et en passant obtenir le soutien politique de ce leader. Avez-vous la vidéo du Sommet de la Francophonie à Biarritz? Glorifié hier, humilié aujourd'hui sur le même territoire français. On flatte lorsqu'il y a un profit, on méprise lorsque l'intérêt disparaît. Le béni d'hier devient la persona non grata aujourd'hui. Que se passe-t-il en réalité? C'est que le discours flatteur n'a jamais changé d'objet formel. Le laudateur n'est pas forcément plus généreux que le démolisseur. Seul l'intérêt compte et fixe le trajet du discours. C'est le revers de la même médaille. Pour quoi, il faut s'en méfier. Le flatteur disparaît dès que son discours n'a plus de raison d'être. Celui qui proclame être votre ami n'est pas forcément le plus fidèle, ni le plus tendre à votre égard. Des fois on est surpris d'apprendre qu'un tel ou une telle a dit, fait - hors caméra - ceci ou cela à votre égard. Certains actes parlent d'eux-mêmes. Un flatteur est un traître en puissance, qu'on se le dise. Là, même la théorie irréfutable de Séra Kiosi qui prétend que "la vérité surgit à l'horizontal", ne tient pas. Le discours de vérité rejoint la flatterie. Seule l'intention compte. La publicité constitue l'exemple parfait de la flatterie à la différence que celle-ci est générale et anonyme. 
Bref, soyez critiques et méfiez-vous des flatteurs et de leurs discours. 

3 août 2020

La flatterie

S'il est un point pour lequel beaucoup de gens se montrent zélés ou passionnés, c'est la flatterie, la parole mieleuse. La parole sucrée constitue un art qui vise un résultat immediat, mieux, une stratégie d'extorsion de faveur, de générosité. Les diplomates passent pour maîtres en cette matière. Amplifier le titre de quelqu'un - comme appeler ingénieur un modeste mécanicien -, l'affubler de tous les hyperboles imaginables, élève au-dessus de la mêlée: "Vous êtes le phoenix des hauts de ces bois". Cette mise en valeur exagérée suscite souvent chez la personne célébrée une sorte de satisfaction inattendue. C'est un atout formidable dans une négociation. 
Dire la parole qui enoblit son interlocuteur, qui plait aux oreilles et au coeur de son patron, rapporte toujours quelque chose de positif, attire la bienveillante gentillesse de ce dernier. Les chefs sont souvent objets de flatterie de la part de leurs subordonnés. Pour obtenir quelque chose de son chef, il suffit de le caresser comme un chien dans le sens des poils. Pour apaiser les nerfs de son patron et attendrir son ego, il n'y a qu'à louer ses efforts ou actions, il n'y a qu'à le sanctifier, autrement dit, à accroître exagarément le respect qui lui est naturellement dû de par sa position hiérarchique. La flatterie est une négociation ficelée dans un but précis. La fin justifie les moyens. 
Certaines flatteries frisent le mensonge: on invente des histoires dans le seul but de valoriser son interlocuteur plus que de raison. Un jeune homme m'a surpris en évoquant des bienfaits que j'aurais accomplis en sa faveur lors d'une tournée de confirmation à Bandundu. Or justement pendant les cinq ans  passés à Kenge, je n'ai jamais participé à une confirmation à Bandundu. Mensonge, mais cela était si bien dit qu'on croirait à la véracité de cette invention fortuite. Le gars voulait simplement montrersa proximité avec moi depuis l'époque où il était encore enfant. L'autre jour à Kenge, quelqu'un me presente: "Tala nganga-nzambi ya kieleka, bayai ya bubu ve" (Voilà un vrai prêtre, pas ceux qu'on a aujourd'hui), alors même que j'ai renoncé au sacerdoce. Je me suis mis sur mes gardes, et voulais observer jusqu'où il voulait en venir. J'arrête là.  
Dans ce même registre notre musique est truffée de "mabanga" (pierres), c'est-à-dire des noms ou des titres cités contre espèces sonnantes et trébuchantes. Même des autorités politiques sont nommés dans ce même but. On fait votre éloge mais vous payez. Didi Kinwani, Patron des Patrons, Mokonzi ya Uije, Boss des boss, Père, Mvwandu, le Grand Prarisien ou Londonien, Grand-Prêtre, Mopao, Mère Supérieure, Papa Chéri, Mokonzi ya Montréal, Kulutu ya baleki ebelé, Pire Vié na nga, L'Archbishop, Méga Star, etc. autant des surnoms affublés pour des exploits imaginaires. "Yo moto osala te biso tozala". Les leaders-musiciens sont adulés par leurs collègues comme des petits dieux. Le respect unaniment rendu de son vivant à Papa Wemba est des plus patents. Ainsi l'ont vécu avant lui les génies Tabu Ley, Franco, Nico ou Kallé. 
"Tout flateur ne vit qu'au dépens de celui qui l'écoute." L'argent du pays appartient au chef de l'état qui le gère à sa guise, sans rendre des comptes à qui que ce soit. On flatte le chef pour accéder à cette cagnote au fond infinie. On accuse, on trahit, on flatte pour tirer le plus de la générosité du Leader maximus. La magnanimitié du chef est légendaire: il donne sans compter. Souvenez-vous de: "Nous chanterons, nous danserons" pour l'honneur du mobutisme. Tous les thuriféraires roulaient cabosse à l'ombre du Léopard. C'est le propre du chef d'être flatté et adulé. Kadhafi y croyait dur comme fer: "My people will defend me." Oubliant que le traitre gisait dans sa propre cage. Pasteur Dominique Sakombi a roulé aussi bien pour Mobutu que Kabila Père qui l'a engagé sur la base de cette expérience. La Mopap a vécu, mais la machine de la propagande persiste jusqu'à ce jour. Un quidam aurait frappé un Belge pour défendre l'honneur souillé de son président. Il devint ministre. La flatterie revêt plusieurs formes, plusieurs fonctions. A chaque mode de vie son type de flatterie. On n'est pas loin de la mendicité déguisée.
L'éloge des pasteurs. Une autre classe de flatteurs proches des dictateurs au même titre que les marabouts et autres maîtres de sociétés secrètes. Ne voient-ils pas des prophéties, ne trouvent-ils pas des paroles de vérité, pour rassurer les gouvernants dans la gestion catastrophique ou criminelle de leurs pays? Il y en a un qui exige aujourd'hui du régime de Tshisekedi de devenir plus généreux, d'ouvrir la main, oubliant que ceux-ci doivent d'abord penser à leur propre ventre avant de songer aux autres. Les flatteries finiront toujours par porter du fruit. En général les pasteurs ouvrent ces portes fermées au commun des mortels grâce à la parole de Dieu, que dis-je?, à la parole de miel et de nectar. L'ego flatté se remplit de bonté et de clémence à l'égard du maître de la parole.
Griots, musiciens, pasteurs, acolytes de tout acabit, tous célèbrent la grandeur de leurs clients par la flatterie. La flatterie camoufle la vérité. Et tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute. 

Servir son pays

"MPR = Servir", "Se servir? Non." Ces slogans de la révolution de Mobutu étaient inculqués à la population pauvre alors même que celle-ci n'y comprenait pas grand chose. On les répétait à gorges déployées sans vraiment observer ce qui se passait en réalité. Le grand Léopard et ses acolytes habillés en abacos s'époumonaient à en imposer la pratique, alors même que la réalité, la vraie, était différente. Qui ont vidé les caisses de l'état sinon les privilégiés de ce régime? Qui se sont servis sinon ceux qui y avaient accès? Ce régime a disparu mais pillage des ressources et des biens du pays continue à grande échelle. Qui a dit que c'était terminé? Tous nos présidents au statut intouchable sont des millionnaires, et leurs salaires sont des secrets d'état. La corruption et la gabegie sont le lot de la politique de nos pays. Servir son pays égale, jusqu'à preuve du contraire, le piller. 
Mobutu n''est-il pas admiré pour avoir amassé des milliards de dollars alors que Kasa-Vubu est vilipendé pour être mort pauvre? Pas si pauvre que cela puisqu'une de ses filles était mise dans une école privée à Gstaad. J'ai vu la gouvernante qui s'occupait d'elle. Des miettes si l'on compare aux sommes colossales de son successeur. La logique continue jusqu'à ce jour. On sert son pays.
Servir son pays, c'est l'astuce la mieux trouvée dans l'exercice de la politique et la gestion des déniers publics. Tout le monde, même ceux qui n'en ont pas le talent, veut servir en politique. Je l'ai dit et le répète: Toute personne qui a une parcelle d'autorité corrompt et se sert. Du chef du village au chef coutumier, de la sentinelle au directeur de société, de la lavandière à la gouvernante de résidence, chacun sert et se sert. Je suis peut-être radical, qu'on me prouve le contraire.
L'échelle change avec la position qu'on occupe. Plus haut on monte, plus le gain et les rétrocessions augmentent. En toute légalité, puisque cela ne sera jamais puni. Que dis-je? Les boucs-émissaires paient pour les plus puissants. La spirale continue. La population pauvre retournera aux élections après avoir reçu quelques sacs de riz ou quelques bières pour réélire les mêmes qui se représenteront plus riches - que dis-je plus pilleurs - qu'auparavant, et avec les mêmes projets vides. Le service du pays n'a pas d'âge ni de fin. Rien de nouveau. 

Après avoir publié les lignes ci-dessus, comme par coïncidence je reçois ce message sur Messenger: "Na bakiti ya nkani bo me yiba, ba mama ya me lamba, ba couverts betu louaka". Bilan après une fête: "On a volé les chaises empruntées, les mamans qui ont fait la cuisine ont emporté les couverts que nous avons loués." Ne soyez pas surpris, vous ne rêvez pas. C'est comme cela que cela fonctionne et se passe chez nous. A tous les niveaux alors! Le vol est, on dirait, dans le sang. Regrettable.

La Faculté de Culture, Arts créatifs et dramatiques

Je ne trouve pas de meilleure traduction pour "Faculty of Culture, Creative and Performing Arts" (FCCPA) qui vient de voir le jour au Campus de Cave Hill depuis ce 1er août 2020. Il y a sûrement des équivalents en français, mais je me contente de ma propre traduction. Cette faculté est née de la fusion de deux départements existants au sein de notre campus: Popular Cultures et Errol Barrow Centre for Creative Imagination (EBCCI). Deux départements qui n'existaient pas lorsque j'y suis arrivé il y a dix-neuf ans. Au départ, les deux départements sont des regroupements issus de la faculté des lettres. 
Qu'enseigne-t-on en cultures populaires? On y touche à tout: littérature, histoire, religion, politique, pensée, us et croyances, dans leurs racines culturelles ou locales. Carnaval, Reggae, Héroisme afro-indo-caribéen, théories anthropolgiques, études diasporiques, mutations culturelles, etc. sont des sujets abordés. Le profil de mes collègues le reflète: un penseur de théorie politique, une experte en carnaval et événements culturels caribéens, une spéciale en danse et religions afro-caribéennes.
Qu'enseigne-t-on à EBBCI? Arts, théâtres, musiques, films y sont étudiés de façon systématique et pratique. De la théorie des arts visuels jusqu'à la production d'une pièce de théâtre, d'un documentaire, d'un court ou long métrage filmique. Tout le registre y est présent. Une offre aussi variée qui va de la mise en scène à la régie d'un spectacle. Les directeurs qui s'y sont succédés sont: spécialiste et réalisateur de films, poète et metteur en scène, cinéaste. Les grands esprits des West Indies y sont symboliquement honorés par des salles: Georges Lamming, Derek Walcott comme Warner.
Rassembler toutes ces options d'étude au sein d'une même faculté qui leur est spécifiquement dédiée est le défi que se lance cette nouvelle unité de l'université. Ces deux départements, unis pour faire briller les arts visuels et dramatiques de la Caraïbe, vont désormais assurer un tremplin de connaissance, de réflexion et de production de savoir au sein de notre université. Il s'agit aussi bien de mettre en honneur la culture locale que de développer une recherche critique et scientifique sur les réalites culturelles et artistiques de ce coin du monde. Présenter à travers les arts la culture de la Caraïbe telle qu'elle est, telle est la mission de la nouvelle faculté.
1er août 2020. Jour de l'Emancipation pour les nations et les peuples de la Caraïbe. A eu lieu l'inauguration de la FCCPA, la Faculté de la culture, arts créatifs et dramatiques. Un événement marquant dans la vie de l'Université des West Indies. Quel grand événement! Les principaux orateurs pour souligner l'importance de cette nouvelle facultés étaient: Mme le Recteur Eudine Barriteau du Campus de Cave Hill, le Vice-Chancellier Sir Hilary Beckles, Mme le Premier Ministre de la Barbade Mia Mottley et le Professeur David Akombo, le doyen de la faculté. La grandiose cérémonie était retransmise par UWI TV Global. Très belle performance. Désormais Cave Hill possède un espace, plutôt une école et une ancre intellectuelle où la culture et les arts créatifs seront les thèmes académiques d'études, de recherches et de diplômes. En inaugurant cette faculté, l'Université des West Indies réalise sa mission de servir la Caraïbe et de contribuer à la science dans les divers domaines de la créativité et de l'activité humaines. Longue vie et succès à la FCCPA.

2 août 2020

Narcisse ou rester soi-même?

De l'autre côté du miroir
 
J'aime ton blog. Permets que j'y publie les réflexions suivantes. 
Rien n'est plus difficile que de rester soi-même, à moins d'avoir une conscience mal formée. A force de faire le mal, on finit par transformer le mal en bien. Le crime est banalisé au même niveau que la bonne action. Oui, le monde s'effondre.
Vaut-il encore la peine de faire des études de philosophie? Cette question me fut posée il y a trente-trois ans par mon oncle Mashamba. Je ne l'oublierai jamais. J'attendais le visa pour mon voyage d'études en Suisse. Selon lui, le pays était tellement par terre que pour survivre il fallait à tout prix renoncer à penser. Seul moyen pour tenir le coup dans ce contexte. Je lui avais donné tort en mon for intérieur sans le lui manifester car à l'époque je plaçais la philosophie sur un piédestal pour m'en défaire totalement. Comme il me fallait définir ma branche - philosophie ou philologie et lettres inexistante -, je remis la pendule à l'heure. J'ai pris l'option de me faire littéraire un peu contre mon gré, étant sous les ordres de la hiérarche. A quelque chose malheur est bon. Je tins à insuffler de l'équilibre dans mon être à travers ma formation. Ce bout-là, aussi contradictoire et réfutable soit-il, je le tiens jusqu'à ce jour.
Aliéné par la beauté de mon image? Que non, je ne suis pas Narcisse. Mon maître, c'est Kha Kahiudi bien avant Louis Lavelle. Cela ne revient-il pas au même?
Je disais à quelqu'un il y a quelques jours que je suis très victime de ma formation scolaire et spirituelle. Pourrait-il en être autrement? Je réfléchis à travers des créneaux relativement étroits au point qu'il y a des gens qui me traitent encore de calotin. L'étiquette dévote ne me quittera peut-être jamais. Ma muse me le rappelle souvent: "Comporte-toi en conséquence." La séparation totale est difficile parce que je tiens à quelques principes fondamentaux qui tissent et guident ma vie. C'est le défi de ma vie. Combien de fois n'ai-je pas renoncé à approfondir l'analyse d'un texte simplement parce que le non-dit de ce texte m'aliénait de mes options essentielles de vie? Une sorte de pudeur, peut-être d'hypocrisie ou de timidité. Un peu de tout cela. Combien de fois n'ai-je pas jugé une situation comme le ferait un prédicateur devant ses ouailles? Tout compte fait, je garde quand même un certain anonymat pour ne pas dire une certaine discrétion sur ma première vie. Pas si vrai que cela.
S'il est cependant une chose qui demeure intacte, c'est mon moi. Au-delà de toutes les considérations sociales ou philosophiques, je demeure moi-même. Toujours égal à moi-même, têtu comme un cheval rébelle, je ne change pas facilement mes idées quoique je m'adapte aux circonstances ambiantes. Les conseils que me prodiguent ma muse et mes proches demeurent des pistes que j'intériorise pour personaliser mes décisions. Je décide, et j'assume mes décisions. Je ne recours plus à la générosité de qui que ce soit. Je n'ai plus de bienfaiteurs ni de bienfaitrices. Je garde mes amis, du moins ceux ou celles qui tiennent aussi à moi. Je vis, je me bats par mon travail; et cela me permet de tenir les deux bouts de l'année. Le grand train de vie m'est indifférent. L'appât de l'enrichissement illicite ou malhonnête ne me tente pas, sinon je n'aurais choisi ce chemin de vie. Chaque centime de mon salaire est gagné à la sueur de mon front. Que des amis ou congénères étalent des biens matériels et des comptes en banque à vous couper le souffle, ne m'émeut pas outre-mesure. Je vis ma vie. Je ne crois pas qu'ils en soient plus heureux surtout s'ils ont recouru à la fraude ou à la malversation pour les obtenir ou s'ils ont détourné des biens et des deniers publics, extorqué ou volé l'argent des privés ou du contribuable. La tentation ne m'a jamais pris de faire comme eux car je tiens l'honnêteté pour une vertu inaliénable. Ce que je volerais demeurerait une perpétuelle épée de Damoclès sur ma tête. Jamais je ne transformerais un crime en bonne action quelle que soit le motif de mon forfait.
Je reste moi. Je ne me laisse pas envoûté par les mouvements actuels d'aisance matérielle. Ma vie ne change pas: je crois que j'ai tout ce qu'il faut pour vivre. Très peu de choses font mon bonheur. Ce qui me manque ne me revient pas, je l'oublie. Ce que je désire, je l'obtiens sans que je le demande. Cela vient à ma rencontre. Je crois à la Providence. Je ne suis pas saint, je ne suis pas Narcisse, l'autre côté du miroir ne m'attire pas car je ne me verrai jamais beau. Je suis moi.  

1 août 2020

UWI: Launch of the Faculty of Culture, Creative and Performing Arts

1 August 2020. Emancipation Day for the Nations and the Peoples of the Caribbean. Today took place the launch of the newest faculty of Cave Hill Campus: The Faculty of Culture, Creative and Performing Arts (FCCPA). A milestone in the life of the University of the West Indies. What a great event! Speakers to outline the importance of this new faculty were: PVC Prof Barriteau, Principal of Cave Hill, VC Sir Hilary Beckles,  The Most Hon. Mia A. Mottley PM of Barbados, and Prof. David Akombo, the Dean of the FCCPA. The ceremony was hosted by UWI TV. Very well done. From now on Cave Hill has a space rather a school and an intellectual anchor where culture and creative arts will be academic topics of study, research and degrees. By launching this faculty the UWI realizes its mission to serve the Caribbean and contribute to knowledge in various areas of human creativity and activity. Long life and success to the FCCPA. 

Août 2020 commence

Un mois plein de défis et d'espoirs s'annonce. Un mois qui rappelle et préfigure pas mal de scénario de ma vie. Un mois du destin. 
Défis et espoirs. Aujourd'hui, commence ma deuxième année de service en tant que directeurs des études graduées de mon campus. Le temps de faire le bilan d'une année d'apprentissage et d'adaptation aux nouvelles responsabilités. J'ai été reconduit à ce poste, ce qui est un bon signe. Je crois que j'ai été souvent surpris dans la gestion de ce poste. C'est là que mon expérieuce passée et présente a joué un rôle important pour contrebalances mes lacunes actuelles. J'ai beaucoup appris, beaucoup découvert, moi qui pourtant prétendais avoir tout vu dans ma vie. J'ai entre mes mains un des dossiers les plus difficiles à gérer dans la vie de notre université... c'est à mon avis le défi principal de cette année académique qui vient au milieu des incertitudes liées au Covid-19. "Make it happen", disait notre ancien registraire qui vient de prendre sa retraite depuis hier au cours d'une émouvante cérémonie d'adieu. Imaginer, créer, gérér, pré-voir, résoudre des problèmes, là se trouve la clé de la réussite. 
Ce mois me ramène à beaucoup d'événememts importants de ma vie. 6 aôut 78, vêture à St Hypollite Bandundu. En 80 formation de langue allemande à Goethe Institut Staufen, première de mes quarante visites à Munich. 7 août 83 ordination sacerdotale à Kenge. 8 août 83 célébration de ma première messe à Notre-Dame, Kenge, 10, 15 aôut 83, messes de prémices à Kimbau-Matari, etc. Différentes ordinations. 20 août 1905, naissance de ma deuxième maman, Theresia Weingärtner à Hangnach. 23 août 2012, décès de ma mère Christine Matsasu d'heureuse mémoire à Kinshasa. Ces personnes m'ont tendrement entouré de l'amour qui me fortifie et me fait vivre jusqu'à ce jour. Paix à leurs âmes! 5 août 94, rencontre avec Traudl Schmitt à Wurmlingen qui prit le relais de "Maria", au cours de mon ministère auprès des malades, deux semaines après la mort à Kenge de ma soeur Anne-Louise dont j'évoquais le nom à chaque célébration eucharistique. En ce 1er août 2020,  mes pensées pieuses vont à  tous mes chers parents défunts, en totale union de prières et de coeur avec tous les miens. 
Août est aussi le mois d'anniversaires de naissance de quelques-uns de mes proches. Bénédictions et grâces en abondance. Hi Eileen Baker qui souffle des bougies en chiffres ronds. Be blessed. Institut Goethe: Erno Schlindwein, Lodo Radaelli et sa famille, Elisabeth Peters, Jules Kafuty, etc. Des rencontres du hasard? Appelez cela coïncidence si vous voulez, c'est la Providence qui guide mes pas sur les tortueux chemins de la vie, car pour moi le hasard n'existe pas. Les symboles, je les respecte fort comme mon inspiratrice fleur de cactus me le rappelle. Nostalgique? Oui quoique la vie aille de l'avant. En ce mois je perdis définitivement le lien télépathique qui me liait à ma mère. En ce mois je revis en rêve la figure naissante de ma vieille maman de Munich. En ce mois pointèrent à l'horizon des ombres mystérieuses de mes proches. Un mois du destin à plusieurs égards. Je m'arrête là pour aujourd'hui.