30 nov. 2018

52e anniversaire d'indépendance de Barbados

30 novembre 2018. La Barbade, l'île où j'ai élu domicile depuis bientôt dix-huit ans, fête aujourd'hui ses cinquante-deux ans d'indépendance. C'est le pays natal d'Ibangu et Mukawa Mabana qui sont de fait barbadiens et qui pour se rendre en RD Congo ont besoin d'un visa. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'état congolais n'autorise pas la double nationalité. Ils sont donc forcés de demeurer étrangers au pays natal de leurs parents. Ce qui rend tout effort d'intégration difficile. A eux toutefois de décider de leur sort lorsqu'ils deviendront majeurs!
Je n'oublierai jamais un dimanche de je ne suis plus quelle année où à l'église Claver Jr, alors âgé de sept ou huit ans, a exécuté l'hymne national barbadien avec enthousiasme au point d'attirer la sympathie des voisins qui le suivaient, admiratifs et fiers. Au fait, ces enfants appartiennent à cette île et bénéficient de tous les droits et privilèges de leur nation. 
Cette île, depuis que j'y suis a connu deux partis à sa tête. Le BLP (Barbados Labour Party) était aux affaires les premières années de mon séjour. Puis il y a eu alternance de dix années, donnant l'occasion au DLP (Democratic Labour Party) de gouverner jusqu'en 2018. Ce parti a été puni par les électeurs, perdant ainsi tous les sièges au Parlement. Un véritable modèle démocratique quoiqu'il y ait actuellement une crise financière sans précédent. 
Je souhaite un heureux jour d'indépendance à la Barbade. Que Dieu la bénisse et la protège!

26 nov. 2018

Repose en paix Maman Angélique Kayengo

Ce matin, je réagissais à une invitation de mon frère Ferdinand Alexandre Mundu, que je n'ai plus vu ni entendu depuis des années. L'invitation traînait depuis quelque temps et ce n'est qu'aujourd'hui que j'y ai émis mon acceptation:
- Bonjour mon frère
- Salut, ça va.... Angelique épouse de Jean Mvuabika est décédée aujourd'hui 
-Wooooo mama na Mvwabi. Woooooo ngudia mini Kayengo Matsasu... woooo mama Matsasu Kayengo. Pardon peka numéro dia Jean ya mutela. Que son âme repose en paix!

Jean Mvwabika fut le chauffeur de Mgr M'Sanda de fin 1976 à 2001. Appelez-cela une coïncidence, mais c'est des choses qui m'arrivent à moi. Je sens la main de la Providence autour de moi. Mama Angélique avait exactement les mêmes noms que ma mère Christine Matsasu Kayengo. Les fidèles lecteurs et lectrices le savent. Je n'ai jamais cherché à justifier cette coïncidence onomastique que j'attribue à nos traditions communes des Basuku ou Bayaka. Au-delà de tout cela, il y avait des vibrations cosmiques de ma mère qu'il me fallait saisir. N'oubliez pas que Miledi mia Khatu jouit d'une relation très télépathique avec sa mère biologique, laquelle relation a fonctionné je n'en doute pas.
Je m'unis de coeur et d'esprit à toute la famille pour pleurer Mama na Mvwabi, cette maman si discrète, respectueuse, sympathique et généreuse. Je l'ai bien connue; elle avait une santé très fragile. Que des fois alors que je cherchais nuitamment son mari pour qu'il prépare un voyage brusquement décidé par le patron, elle me disait: "Aza epai ya Jétro."
Wenda mboti mama Kayengo Matsasu, ngudi'ama.

24 nov. 2018

Comment dire? Une semaine cool

Une semaine marquée par beaucoup d'événements culturels et académiques intéressants. Au niveau de l'université comme de la vie. Les liens se renforcent entre notre université et l'Afrique. Fin octobre le conférencier-invité des cérémonies de promotion était Prof Ebenezer Owusu, Vice-Chancelier de l'université du Ghana. Un MOU (Memorandum Of Understanding) a été signé entre les deux universités pour un échange d'étudiants entre le Ghana et la Barbade dans le domaine des études médicales. Une collaboration qui montre clairement le haut niveau de recherches entreprises par les deux universités. 
Cette semaine, au cours de sa conférence biennale "Global Feminism and The Anti-Colonial Project", l'IGDS (Institute for Gender and Development Studies) a honoré ses pionnières: Profs Eudine Barriteau, actuelle recteur-e de Cave Hill, Patricia Mohamed et Ronda Reddock. La ministre et députée ghanaïenne Ursula Owusu-Ekuful y a été invitée à livrer la conférence publique sur le leadership féminin au Ghana, et par conséquent en Afrique. C'est la semaine de la femme à Cave Hill. Félicitations à mes collègues de Gender Studies, je pense notamment à Halimah DeShong et à Tonya Haynes, pour l'organisation de ces journées. Coïncidence ce vendredi, deux femmes de mes proches se font aussi remarquer: de ce côté de l'Atlantique Rosemary Alleyne prend congé de CBC et va à une retraite anticipée alors que de l'autre côté en RDC, Gabrielle Ilenda Kiema lance sa campagne pour un poste de députée nationale pour la ville de Kenge aux prochaines élections du 23 décembre. Félicitations à la première, et bonne chance à la seconde. 
Hier, cela faisait treize ans que j'ai rencontré l'icône de la négritude Aimé Césaire à Fort-de-France. Un moment unique dans ma vie que d'avoir touché et embrassé un des hommes les plus brillants de l'histoire culturelle. J'étais là à la bonne heure. Moment inoubliable et fabuleux pour un littéraire qui n'y croit pas jusqu'à ce jour! Paix à son âme!
By the way happy birthday to my brother Nicolas. We talked yesterday.
Hier a eu aussi lieu le CTS11 de notre département de langue, linguistique et littérature, organisé par mes collègues de Literatures in English, je n'y ai pas participé mais j'ai encouragé mes étudiants qui y ont présenté des contributions. Il était consacré à la science-fiction en littérature. Un sujet sur lequel, je dois l'avouer, je n'ai pas d'opinion. Félicitations à Richard Clarke, Nicola Hunte et Andrew Armstrong qui ont mis sur pied cet atelier.
Lundi 26 novembre, l'Afrique sera encore en honneur. L'Université des West Indies et l'Université de Johannesburg inaugure l''Institut pour les Affaires Globales Africaines: "The UWI and The University of Johannesburg Institute for Global African Affairs". .Une collaboration qui promet d'être fructueuse et bénéfique pour les deux institutions.
Enfin, le 24 novembre 1965, il y a donc 53 ans, le lieutenant-général Joseph-Désiré Mobutu prenait les rènes du pouvoir en RDC pour un règne sans partage qui dura 32 ans. L'homme de l'authenticité savait pourtant parler et haranguer les foules, défendait un nationalisme qu'il aurait prétendument ou cyniquement hérité de Lumumba, Paix à son âme. 

23 nov. 2018

Barbadian Woman retiring from CBC

Mrs. Rosemary Alleyne said: "I am retiring from Caribbean Broadcasting Corporation ... Goodbye... I enjoyed the ride."





Congolese Woman Running for MP




Maman Gabrielle Ilenda is MP Candidate for the Constituency of Kenge-City, Kwango, DRC. Official Picture.

(Re)Découvrir Tchicaya U Tam'si ce samedi 1er décembre 2018 - 19h00.

Samedi 1 décembre 2018 - 19h00.
https://www.maisondelapoesieparis.com/events/redecouvrir-tchicaya-u-tamsi-avec-boniface-mongo-mboussa/

Rencontre & Lecture

(Re)découvrir Tchicaya U Tam’si – Avec Boniface Mongo-Mboussa

(Re)découvrir Tchicaya U Tam’si
Avec Boniface Mongo-Mboussa
Lecture par Pierre Baux & Violaine Schwartz
Rencontre animée par Sophie Joubert  

Tarif: 10 € / adhérent : 5 €      

Gérald-Félix Tchicaya, connu sous le nom de Tchicaya U Tam’si, est né en 1931 à Mpili au Congo-Brazzaville. Poète, dramaturge, nouvelliste, romancier, il est l’une des voix majeures du continent africain. Admiré par toute une génération (celle de Sony Labou Tansi et Tierno Monénembo), Tchicaya U Tam’si domine la production poétique de la postnégritude, sans compter la force unique de ses romans et nouvelles. Viscéralement attaché au Congo, Tchicaya U Tam’si mêle sa souffrance et ses voluptés à celles de sa terre natale : « Ma poésie, disait-il, est comme le fleuve Congo, qui charrie autant de cadavres que de jacinthes d’eau.»
À lire – Les Œuvres complètes  (Tome 1, 2 et 3) de Tchicaya U Tam’si sont éditées chez Gallimard (préface de Boniface Mongo-Mboussa).
Armelle Stepien
Responsable des relations publiques
Tél. 01 44 54 53 10
astepien@maisondelapoesieparis.com
 
Maison de la Poésie - Paris
Passage Molière
157, rue Saint-Martin 75003 Paris

22 nov. 2018

Présentez de l'argent à quelqu'un et vous le connaîtrez 2

L'argent est un appât incontournable pour évaluer la personnalité de quelqu'un. J'ai suivi ou subi une éducation dans laquelle l'argent était plutôt méprisé, dévalorisé et vilipendé. On l'utilisait, mais on nous lavait le cerveau en nous convaincant qu'il n'était rien. La section littéraire que j'ai faite au petit séminaire valait plus que tout, et nous donnait des valeurs humaines d'après lesquelles je vis jusqu'à ce jour. Jamais j'aurais suivi la section commerciale. Inimaginable pour moi. J'étais formaté contre l'argent.
Tenez! Le 16 janvier 2018 alors que je devais attendre le bus Transco qui me mènerait de Kenge à Kinshasa, je suis parti de la procure sans prendre une somme importante d'argent que me devait le SGA de peur de rater le bus. On m'a fait suivre ladite somme à la station de bus. Lorsque j'ai raconté cette histoire à mon frère, il s'est écrié: "Tu vis décidément dans un autre monde. Moi à ta place, j'aurais annulé le voyage pour attendre mon argent. Le choix est clair." Ce n'est pas mon attitude, l'argent me sert et je ne tuerais jamais personne pour l'obtenir. Et je n'ai pas besoin de beaucoup d'argent pour vivre. J'ai l'essentiel et le strict nécessaire. C'est ça ma philosophie. 
Il est, par contre, des gens pour qui l'argent est le sommet de la vie. Prêts à tout, pourvu qu'ils obtiennent cette valeur pourrie qui ne cesse de diaboliser notre monde. 
Il y a une semaine. Mon neveu Hermann a été agressé, blessé à la machette au visage par des malfrats qui lui ont ravi son téléphone Androïde, son porte-monnaie et son sac à computer. Les bandits qui l'ont attaqué étaient dans une voiture Ketch. Un paisible citoyen se trouvant à la mauvaise heure au mauvais endroit a failli perdre sa vie pour avoir entrepris une tardive ballade nocturne. Les criminels ne cherchaient rien d'autre que l'argent, ou les valeurs qui vont avec. A toute place publique de nos mégapoles africaines se trouvent par centaines des voleurs d'argent prompts à dévaliser les baladeurs innocents non avertis ou inattentifs. Ils sont dans la foule, se mêlent à elle, ne se distinguent par aucun signe particulier du moins aux des non avertis. Ces impitoyables détrousseurs ont le visage d'un monsieur tout le monde. Pendant que j'y pense, les femmes ne volent pas à la pique, mais sont plus méthodiques, utilisant des moyens plus élaborés ou sophistiqués comme suggérés dans l'article précédent. Souvent elles appartiennent à des gangs criminels bien organisées. Une dame de Berlin m'a édifié une fois alors qu'elle déclinait un poste de trésorière-comptable de l'ambassade: "S'il vous plait, Ambassadeur, n'osez pas me confier ce poste. Je vous ferai honte, car je ne résiste jamais à l'attrait de l'argent." Tous ces cas de figures existent à tous les niveaux. Une chèvre broute à la mesure de la corde qui l'attache. Du portier au patron tout le monde vole sans honte. Une machine irréversible du vol. C'est ainsi que vous vous retrouvez avec des présidents ou des ministres milliardaires dans des pays où persistent encore la malnutrition, la maladie épidémique, la pénurie d'eau et d'électricité. Tout l'argent tiré des taxes, productions et ressources du pays atterrit, grâce à une corruption bien organisée, dans leurs poches et celles de leurs collaborateurs ou alliés financiers. Le sinistre Abacha n'en représente qu'un spécimen parmi des centaines connus et insoupçonnés. Les nombreux paradis fiscaux, les contrats léonins, les Panama Papers, illustrent ces dilapidations inconscientes des biens communs, ces détournements sans pitié qui plongent les pays dans la misère et la précarité.
Devant l'argent chacun a une attitude bien caractéristique. Tout le monde est un suspect voleur implicite ou explicite. Seul le comportement compte. Honnête, malhonnête, correct, malfrat, bandit, pauvre ou riche, rien n'est jamais sûr. Le donneur suspecte le receveur, et vice-versa. C'est pourquoi on le compte en le présentant et on le recompte après l'avoir reçu.  Ce n'est jamais dit, mais c'est la réalité. Il y a comme un pacte de silence autour de l'argent.
Dans notre pays comme dans notre continent africain, tout se paie monnaie comptant. Qui a l'argent est considéré, respecté, adulé et présenté comme un modèle de réussite. Le pauvre est un laissé pour compte; personne ne jette un regard sur lui, pis encore, personne ne le prend pour un humain. L'argent détermine la mesure de l'individu. La possession financière constitue le grade le plus élevé sur l'échelle de l'humanité. "Matin, midi, soir, hommes et femmes vont à la recherche de cette valeur rare qu'est l'argent. Et chacun rêve d'en avoir plein un jour." Les jeux de loterie montrent ce rêve entretenu par des millions de personnes. Las Vegas, Monaco, les casinos sont des destinations fabuleuses du rêve d'argent. Car tout se monnaie, tout s'achète, et tout s'estime en espèces. L'argent donne puissance et honneur, il offre des possibilités énormes du fait qu'il ouvre toutes les portes possibles. Quand on l'argent, on peut tout se permettre. D'où le désir insatiable de l'argent chez la plupart de nos compatriotes. Les migrations vers l'Eldorado occidental américain et européen concrétisent cette propension de l'homme vers l'accumulation de l'argent et des biens. D'où le désir de s'essayer en politique pour des musiciens, des artistes, des professeurs, des avocats, des comédiens, etc. récupérés par le régime en place pour se maintenir au pouvoir. Il est évident que le premier but non avoué est de s'enrichir en argent et d'accumuler le plus de biens possibles. L'attrait de l'argent ne s'arrêtera jamais, c'est une obsession universelle. 

21 November 2018: African Women

The Honorable Ursula Owusu-Ekuful, MP and Minister of Communication, Ghana, and Dr Sandra Ochieng-Springer, Kenya.

Présentez de l'argent à quelqu'un et vous le connaîtrez!

Ces deux dernières semaines, j'ai eu écho de deux cas d'argent confié à des personnes, qui est arrivé à moitié à destination ou a été détourné. En RDC le système m-pesa de Vodacom est devenu un moyen d'envoi incontournable. Incontournable quand ça marche. Il arrive souvent que pour une raison ou une autre l'on soit incapable d'y recourir. Le deuxième cas, est un détournement classique. On dirait que devant l'argent nos compatriotes se révèlent foncièrement voleurs, imposteurs,  et profiteurs. 
1. Un coup bien monté. Alors que le système d'envoi m-pesa fait problème, voilà que se pointe une occasion en or. La propre soeur de l'expéditeur voyage vers le lieu de destination. La somme de 2000 dollars lui est confiée, impeccablement emballée dans un plastic scotché. Pas de soucis. Tout se passe normalement. La transporteuse atteint la destination comme prévu. Comme elle voudrait se débarrasser aussi vite que possible de cet encombrant colis, elle appelle avec insistance le destinataire et le lui remet en mains propres, à 21h40 à une station de bus. En moins de trois minutes l'affaire est réglée. Effrayé de se voir confier en pleine nuit un tel paquet, le destinataire loue une moto genre Zemidjan de Cotonou et repart dans la précipitation chez lui. Erreur: il n'y a pas eu compte d'argent car lorsque l'argent est compté chez le destinataire final, il manque du colis 100 dollars sur les 2000 qu'il aurait dû contenir. Cas typique du chat reçu dans une corbeille! Un coup de maître de raton laveur. Dès que la transporteuse est informée, elle s'étonne et dit avoir remis le colis tel qu'il l'a reçu, sans l'avoir ouvert. Puis elle disparait de la circulation pendant deux jours arguant que la batterie de son téléphone s'est abimée. Le soupçon pèse entièrement sur le destinataire selon le schéma planifié par la transporteuse. Bien sûr, le colis est resté toute la nuit entre les mains du destinataire. Le crime parfait: on ne voit jamais du sang sur les moustaches d'un chat qui a tué une souris. Faux: la transporteuse a ouvert le colis et pris les 100 dollars qui manquent pas. Au final, sans avouer avoir ouvert le colis, elle se prête à rembourser les 100 dollars dans le seul but soi-disant de rédorer l'éclat de sa réputation fanée. La honte ne tue pas. Ne faites jamais confiance en matière d'argent.
2. Un scoop politique, un vol à visage découvert. Demain 23 novembre s'ouvre officiellement la campagne pour les élections du 23 décembre en RDC. Et depuis quelques jours ou semaines on voit déjà sur les réseaux les posters des musiciens, des acteurs et des vieux routiers de la politique congolaise. Il y en a cependant d'autres dont les posters ne sont pas encore sortis. Et pour cause? Faute d'argent ou d'organisation. D'énormes sommes sortent des caisses des états-majors des partis pour financer les campagnes des candidats. Ces sommes passent par des intermédiaires avant d'arriver à destination. Ces intermédiaires, traînant les pieds, se servent soit en manipulant les chiffres, soit en réduisant les montants soit en exigeant des candidats une quote-part injustifée en amont. En plus, une nébuleuse entoure ces transactions, au point que nul ne sait ce que l'autre reçoit ni perçoit, ni combien a été sorti de la caisse du parti. Certains candidats surpris par l'inattendu sont en quelque sorte bloqués, abandonnés à eux-mêmes s'ils ne se plient pas aux injonctions égoïstes des distributeurs de la manne électorale. Ils ne sauront jamais combien est sorti de la caisse en leurs noms. Des prédateurs de tout chemin veillent jalousement sur ces secrets. Voilà où on en est. Un monde sans coeur ni pitié! Politique = koyiba. Dites-moi ce qu'est la corruption.
L'argent facile est soit volé soit pris sur la sueur des autres. Chacun qui touche à l'argent public tient à en tirer bénéfice d'une façon ou d'une autre. Présentez de l'argent à quelqu'un, observez-le attentivement, vous verrez sa véritable face. Il y en a qui ont vraiment vendu leurs âmes au diable rien que pour l'argent et perdent tout sens d'honneur et de morale. Il y en a qui sont prêts à tout pour l'obtenir: vol, détournement, dissimulation, crime, prostitution, etc. Celui qui parle de probité et de mains propres se révèle souvent être le plus grand imposteur, le plus exécrable voleur et le plus abominable mécréant. Les pères Goriot sont légion dans notre société.   

21 nov. 2018

The University of the West Indies and Africa


In recent years the University of the West Indies has increased ties and relationship with Africa in a very special way. Beside the last MOU for collaboration in the area of Medical Sciences between the UWI Cave Hill and the University of Ghana, we are noticing the following events:

IGDS:NBU Caribbean Women: Catalysts for Change Lecture Series
Opening Ceremony & Featured Address by The Hon. Ursula Owusu-Ekuful, Minister of Communications for the Republic of Ghana
Date: Wednesday, 21st November 2018
Time: 7:30pm
Location: EBCCI


Panel Discussion
In celebration of the launch of The UWI and The University of Johannesburg Institute for Global African Affairs
Date: November 26th 2018  
Time: 7:00pm
Location: Lt 1 Roy Marshall Teaching Complex

19 nov. 2018

Joyeux anniversaire Patience



18 novembre 1968 - 18 novembre 2018. Ma sœur  Patience Kayolo éteint ses cinquante bougies. Les premières car il y en aura d'autres. Très uni de cœur et d'esprit avec ma famille à Kenge, je célèbre ce jour dans la sérénité et la paix. Que l'Eternel lui accorde plein de bénédictions, de grâces, du bonheur et de la patience devant les adversités de la vie, le courage et la santé pour survivre face aux défis et épreuves qui se posent sur son chemin. 
Où est-ce que j'étais ce jour-là? A Kimbau je venais de commencer la sixième année avec les Mukangu, Mutoni, Matensi, Muzungu, Munzila, Kanzumbila, etc. Par contre, je me souviens d'un fait.. Papa Frédéric revenu d'Europe avait passé quelques semaines de grandes vacances avec nous à Kimfingia en juillet août 68 et avait abattu une antilope dont Tante Odette et Papa Bunda se souviennent. Quant à Patience, je ne la verrai enfant qu'en décembre 69 lors de mes premières vacances de Kalonda. La famille avait quitté le Fonds d'avance et était installée au Désert chez les Tabwala. Je dois sans doute l'avoir aussi portée enfant dans mes bras. 
Joyeux et béni anniversaire ma bien-aimée Patience! 

14 nov. 2018

L'Université de Lubumbashi organise un colloque en hommage à V.Y. Mudimbe

Relayé à partir de Congo Research network (CRN)
PH

Chères Toutes et chers Tous,
L'Université de Lubumbashi en RDCongo va organiser un colloque
international sur le thème suivant: L'Afrique et la production des
connaissances à l'ère de la mondialisation. Hommage à V.Y. Mudimbe. Ce
colloque est prévu au mois d'Avril 2019. La note conceptuelle de cette
activité sera insérée sur le site de l'Université de Lubumbashi pour
une large diffusion bientôt.

Dear All,
The University of Lubumbashi located in the DRCongo will hold an
international conference on the following theme, Africa and knowledge
production in the Global era. Hommage to V.Y. Mudimbe. This conference
is planned for April 2019. More details on this coming conference will
be inserted via the university website within a couple of days.
You are welcome to participate: please submit your abstracts for selection.

Prof. Germain Ngoie Tshibambe
Directeur de cabinet du Recteur
Université de Lubumbashi
gngoie2013@gmail.com


Relayé à partir de l'APELA

RDC; Irresponsabilité et trahison des opposants

"Cher Claver, 
La volte-face de Félix Tshisekedi et Vital Kamhere fait couler beaucoup d'encre. 
Chacun se réfère à sa base. En réalité, ces politi-chiens comme disait Dr Kileya, ne pensent qu'à leurs seuls intérêts, à ceux de leurs partis plutôt qu'au plus grand bien du peuple congolais. La notion de sacrifice n'existe pas dans leurs esprits. Lorsqu'ils évoquent leurs bases politiques, tout le monde comprend le faux-fuyant car on sait comment ces partis-mangeoires fonctionnent. En clair, ils ne sont pas partis à un dialogue pour mettre au point des stratégies en vue de gagner l'élection présidentielle, mais pour défendre leurs propres causes. De ce dialogue est sorti un candidat commun de l'Opposition aussitôt renié par ces deux leaders qui ont peu après retiré leurs signatures. Quel message envoient-ils à la population ou inscrivent-ils dans l'histoire de ce pays?
"Que vaut la signature d'un politicien congolais?", s'est exclamé Séraphin. Rien du tout. Nous sommes des populations à tradition orale. Le document écrit vaut ce qu'il vaut. Les deux signataires ont renié l'Accord par la voie des réseaux sociaux au cours d'interviews sur vidéos publiées en ligne. Horrible et sombre page de l'histoire de ce pays. On peut reprocher à l'autre camp de s'accaparer des institutions de l'état à leur avantage, mais on ne saurait nier leur unité du moins apparente. Des divergencs existent certes, mais ne sont pas étalées au grand jour comme dans l'Opposition qui en réalité n'en est pas une.
Félix Tshisekedi venu relativement tard à l'échiquier politique n'a pas le charisme de son père. On le soupçonne de faux et usage de faux à propos des diplômes. Vital Kamhere aurait des différents judiciaires. Le professeur Matungulu n'a pas encore pignon sur rue pour avoir trop longtemps vécu à l'étranger. Muzito, Katumbi et Bemba étant écartés par la Ceni, Martin Fayulu représentait la meilleure carte pour sauver un unité pour la conquête de pouvoir. Là alors, en l'espace d'une demi-journée, la marmite en ébulition a fulminé, et le volcan a déversé ses larves dévastatrices. Il persistait des clauses de mésente dans les non-dits du texte officiel. Résultat: Accord mort-né, fini et enterré.
Le peuple congolais n'a pas la mémoire courte. Félix Tshisekedi a hérité d'un nationalisme paternel dont il ne sait pas assumer la suite. Bref, il répète ce que lui disent sa mère ou les disciples de son père. Bien qu'il s'affiche en première ligne, l'actif Vital Kamhere serait, d'après ses détracteurs, tout sauf sauf un opposant au régime de Kabila, un espion infiltré dans l'opposition. Les volte-face, l'ambiguité, l'opportunisme le caractérisent foncièrement. Nationalité douteuse, positions fluctuantes. L'auteur du "Pourquoi je vote Kabila?" en 2006 a tourné casaque contre son autorité morale et mentor, s'est présenté contre lui en 2011. Jugez vous même la personnalité volatile de ce monsieur.
Corruption. Trahison. Opposition stupide. Irresponsabilité. Médiocrité. Ambition aveugle. Collabos déguisés en opposants. Tombée des masques. Dans l'entre-temps le camp du Dauphin se frotte les mains car il vient d'assener un coup fatal à l'Opposition. Plus rien à craindre, la voie royale est ouverte pour une victoire à plate couture si jamais les élections se tiennent le 23 décembre 2018."

Pourfendeur, pour une fois d'accord avec toi. 

13 nov. 2018

Un analyse de Donat Mabana


"Merci Ya Claver. Je disais que lors de mon séjour en Afrique du sud au DIC où j'avais distribué aux délégués ton article sur l'intellectuel africain, je m'étais adonné à étudier de près les acteurs politiques congolais et le paysage politique trouble et piégé dans lequel ils évoluent. D'abord du paysage politique. Il est sous le contrôle total de la nébuleuse communauté internationale qui a tout verrouillé à travers ce que j'appelle les 5 fléaux.
1. Le domaine spirituel. Les acteurs politiques congolais doivent faire partie des sectes mystiques, de l'église catholique, protestante, islamique, bouddhisme à la Franc-maçonnerie en passant par la Rose Croix, y vendant leurs âmes au diable et restant maintenus dans la perdition et des ténèbres permanentes.
2. L’esclavage politique. Etant dans le piège, ils deviennent des marionnettes au service de Institutions internationales ONU, UE.
3. Acteurs de maintien de pauvreté. Sous la manipulation de l'ONU, EU, ils exécutent à la lettre les agendas des institutions financières comme la BM, FMI, World Trade Organisation pour les comptes des Multinationales prédatrices
4. Marionnettes pour les pratiques de perpétuer les maladies et les famines. A travers l'OMS, FAO, PAM, PNUD et les multinationales pharmaceutiques, Monsanto, et autres ils assurent et favorisent la création des OGM (Manioc, Mais,...), les vaccinations (PEV) pour empoisonner les populations, Sida, etc...
5. Acteurs de maintien de l'Ignorance. A travers l'UNESCO et autres programmes ils s'assurent que les populations aillent a l'école pour être remplis la tête des informations sans éducation, de la science sans conscience, des passions sans compassion, des têtes bien formées aux cœurs vidés et vides (empty).
Devant ce tableau où la classe politique et la société civile sont piégées et devant le complot international savamment ficelle, les pauvres intellectuels congolais...africains doivent faire de choix..."
Donat Mabana, 13 novembre 2018.

RDC: "Ite missa est"

Après le retrait de Félix Tshisekedi et Vital Kamhere des Accords touristiques de Genève, je crois que la messe est dite pour l'Opposition congolaise. Inutile de se présenter aux présidentielles. Je ne vois franchement pas comment l'alternance attendue par des millions des Congolaises et Congolais pourrait avoir lieu avec une Opposition qui ne réussit pas à s'unir autour d'un candidat commun aux élections présidentielles. En réalité, hormis ceux qui étaient déjà écartés, certains soi-disant membres de l'Opposition sont allés à Genève dans le seul but de se faire adopter par les autres. La logique du "Ou bien c'est moi, ou bien ce n'est personne" a joué pleinement dans le chef de ces opposants congolais. Comment pouvait-il en être autrement? La politique du ventre et l'ambition égoïste démesurée de certains candidats ont fait qu'ils signent un texte qu'ils décriaient  du fond d'eux-mêmes et qu'ils ont paraphé de force si on peut dire. C'est donc ainsi que les négociations encouragées et âprement menées ont accouché d'une souris: Martin Fayulu. Il y a longtemps, que bien que chrétien, je ne crois plus aux miracles. Et celui-là n'en était pas un. 
Si cet accord avait fonctionné, cela aurait été trop beau pour être vrai. Ne rêvons pas. Tous mes rêves personnels se sont réalisés dans la ve, sauf celui pour mon pays. Complètement apolitique, absolument neutre bien que j'aie de bons rapports avec l'un ou l'autre politiciens, je suis estomaqué et abassourdi par les trahisons, les crimes et les contradictions paradoxales dont sont champions nos élites politiques. Le calcul, le vol, le viol, le mensonge et l'imposture collent tellement à la politique pratiquée chez nous que j'en suis arrivé a exécrer au plus haut point ce métier du diable. Impunément on y ment, on y tue, on y détourne, on y falsifie, on y vole et viole, on n'y tient jamais parole. La honte ne tue pas et l'honnêteté n'y existe pas. L'ambition des leaders est tellement démesurée que ces ceux-ci ne voient même pas le bout de leurs nombrils. Pourquoi céder le pouvoir à un autre alors que l'on peut entrer dans l'histoire par la porte royale? Il n'y a que soi qui compte. On entre en politique pour s'enrichir plutòt que pour servir un peuple laissé pour compte. Généreux et égoìstes, serviables et cupides, bons et mauvais sont versés dans la même boite de Pandore. Il y a toutefois des exceptions qui confirment la règle.
Quant aux signataires qui ont renié leurs signatures, ils tombent dans la catégorie d'irresponsables décriés plus haut. Leur comportement dénote une immaturité et une médiocrité sans pareille. Sur les vidéos même scénario: posture et mise en scène identiques, argumentation concertée et similaire tirage de marionnettes. Ils ont au moins fait tomber leurs masques et montré ce qu'ils sont réellement: des êtres vils, sans respect ni sens d'honneur. Les qualificatifs sont légion pour les démolir et les dénigrer. "Ein Mensch ein Wort" [Un homme une parole] Un homme, un vrai, s'accroche à sa parole. Son oui est un oui, et son non un non.
S'il y a élections présidentielles le 23 décembre 2018, avec ou sans machines à voter, le candidat du FCC a désormais le vent en poupe et les gagnera haut la main. Pendant que les opposants se pourfendent en interminables querelles sans objectifs, Shadary Ramazani façonne son profil et peaufine son programme. Disposant de tout l'arsenal électoral de la majorité présidentielle au pouvoir, il ne saurait être inquiété par une Opposition de façade, désunie et apparemment litigieuse. En ordre dispérsé, je ne vois franchement pas comment elle pourrait réussir le noble pari de l'alternative démocratique. Elle dénoncera des irrégularités, fera des bruits sur des vices de procédures ou des tricheries massives, mais échouera lamentablement. Le peuple congolais quoique réduit au silence par l'incompétence de sa classe politique, voit ces sordides manoeuvres perpétrées soit-disant en son nom; il n'est pas dupe et jugera ces malfrats de quelque tendance politique qu'ils soient. Vainqueurs et vaincus passeront au jugement du peuple congolais. Un jour. Et ce jour-là viendra, j'en suis absolument sùr.
Non, monsieur le littéraire, c'est le peuple congolais qui vote. Il lui revient de décider de son sort à travers des élections libres, transparentes et apaisées. Sortira président de la république le candidat que le peuple votera en majorité. Attendons voir. Sans être prophète de malheurs, je confirme: "Ite missa est".  Le peuple congolais a bien compris le message.

Politique, politique, mani pulite

"Ite missa est" pour l'Opposition politique congolaise. Un beau séjour touristique à Genève pour signer un accord mort-né auquel nul n'a cru à commencer par les signataires eux-mêmes. J'en ai discuté avec trois personnes.
12 novembre 2018. Vers 11 heures alors que je me préparais pour aller enseigner deux heures de culture francophone, mon téléphone a sonné. C'était le père Séra Kiosi sur Duo depuis Lugudunum:
- Salut Séra
- Bonjour Claver, je réagissais à ton appel. 
- Beh là, tu arrives juste au moment où je voudrais sortir. Je suis pourtant resté ici plus de trois heures, voilà que tu as quand je n'ai plus une minute de libre. 
- Tu sais quoi? J'étais heureux de voir l'opposition s'accorder sur un candidat commun: Martin Fayulu. Je me suis dit ... les choses bougent.
- Qu'ils se soient accordés sur un candidat autre que Tshisekedi m'a surpris.
- Ils n'avaient pas d'autre choix. De tous Fayulu semblait le moins litigieux. 
- Je connais Martin par sa famille et il a été patron de Kin Bouffe.
- Moi, je connais son père dans le fin fond des forêts de Fatundu. Kana nge mona yandi, il survit dignement. Un ancien agriculteur de grand gabarit. Beto ta tala.
- OK. Revenons-en à Tshisekedi. J'ai vu sa signature sur le document officiel qui circule.
- Oui, mais que vaut la signature d'un politicien congolais? Il peut signer maintenant et se désister une heure plus tard. Au fait, on apprend que le même Félix Tshisekedi a retiré sa signature.
- Là alors, je ne sais quoi dire.
Etc.
Après 14 heures, c'était au tour de Donat Mabana sur Messenger. Après avoir parlé famille et café-expresso, j'ai soulevé le sujet de l'accord sur le candidat commun de l'opposition, Bien informé des coulisses de ce théâtre, ce monsieur qui a côtoyé Tshisekedi Père et les politiciens congolais à Sun City, m'a exposé une analyse originale pour justifier d'ailleurs son retrait de l'engagement politique de l'UDPS. Les propos qui suivent émanent de sa propre main et  n'engagent que lui:
"Ya Claver
Les uns par naïveté se lancent dans la politique croyant aux théories politologiques ou même par l'innocence de leur mission pour le bien des autres. Soit ils finissent par devenir eux aussi apprentis-sorciers ou ils déchantent et ....ce qui est rare abandonnent. Les autres pour raison de survie et complexe s'y lancent conscients de la situation pour qu'ils y trouvent leur part. cette catégorie d’égoïstes constitue la majorité de politi-chiens carriéristes sans âmes ni cœurs prêts à tout pourvus qu'ils restent à la mangeoire.
ll y a une dernière catégorie, celle des rares vrais...conscients des enjeux, ils se lancent avec vision et mission claires...s'exprimant avec cœur et âme, inspirant et non seulement motivant les masses...ils sont populaires et le peuple sent leur aura et saisit la quintessence de leur abnégation...ils prennent les risques d'affronter les dictatures au point d'accepter le sacrifice suprême...c'est la race de Mandela, Thomas Sankara, Lumumba.
Au Congo, c'est en Tshisekedi que moi j'ai senti ce genre de politiciens, mais qui malheureusement n'a pas vu cette victoire.

Dans la soirée j'ai sollicité par Messenger l'avis spontané de Gaby Ilenda, candidate députée nationale pour la Ville de Kenge, sur le sujet:
"Ya Claver, je ne suis pas surprise que cet accord ait échoué. Car dès que j'ai appris que le candidat commun choisi était Matin Fayulu, je me suis dite sans hésiter que Vital Kamhere allait se rétracter par la suite. Ayant déjà battu campagne lors des élections présidentielles précédentes; il possède une base électorale sur laquelle il peut compter. Il est sorti en bonne position; ce qui constitue un atout politique dont les autres ne bénéficient pas."
Voilà trois avis plus ou moins concordants livrés par un prêtre, un analyste et une candidate députée. Des sensibilités différentes mais convergentes sur le fond du problème. Politico, politico, mani pulite.

12 nov. 2018

Adieu Bernard Binlin Dadié (1916-2018)

10 novembre 2018. Le maître-monument littéraire africain vient de tirer sa révérence à 102 ans. Quelle vie! Quel intense engagement pour la cause noire et l'expansion de la culture africaine! Comment ne pas s'émerveiller devant une telle sommité dont la vie de centenaire a impressionné le monde intellectuel? Bernard Dadié, tel est son nom, a incarné la fierté de l'Afrique aussi bien par son oeuvre romanesque, poétique et théâtrale que par son activisme politique qui lui a valu plus d'une année de prison. Ce qu'il relate dans ses Carnets de prison
Aussi loin que mes souvenirs peuvent me porter, c'est comme élève à Kalonda que j'ai découvert l'ivoirien Bernard Dadié, et d'ailleurs parmi les tout-premiers écrivains africains qu'il m'a été donné de connaître. Probablement autour de 1969-70. Lecteur relativement curieux sans l'être vraiment, j'ai lu alors qu'il ne figurait pas du tout au programme des extraits de son Nègre à Paris et de Climbié. Dans la série de ces lectures et commentaires partagés avec les copains - je pense à Mr Boubou et à MaFranx, je pense à Pivary et Ngarené, je pense à Kokama et Masabu - nous étions fascinés par l'humour, l'ironie et la comédie livrés par les écrits de Dadié et Ake Loba, premiers maîtres de ce qui s'appelle actuellement littérature migrante. Mieux que d'autres, ils ont exprimé le conflit culturel ou le choc de la rencontre entre l'Afrique et l'Europe vécu par les premiers étudiants africains en Europe.
Je n'ai eu de ma vie que deux cours de littérature africaine livrés par Mr Emmanuel Maviya à Kalonda et l'abbé Iyay Kimoni à Mayidi. Le premier nous a enseigné Dadié; le second, je ne crois pas qu'il l'ait même mentionné. Un signe qui ne trompe pas. Populaire au secondaire à cause de son écriture aisée à lire et de ses sujets intéressants, Bernard Dadié a connu une réception plutôt modeste dans les milieux critiques universitaires. A moins qu'une recherche bibliographique ne confirme mon constat, j'estime pour ma part une injustice flagrante qui doit être réparée tout de suite, bien qu'il ait été primé à l'occasion de son centenaire de naissance.
J'ai eu à enseigner Bernard Dadié. La première année de mes enseignements à Cave Hill, il y avait au programme du cours de littérature africaine de deuxième année Béatrice du Congo. Cela tombait bien pour moi car je pouvais lier cette oeuvre à celle de Tchicaya U Tam'si auquel je me référais constamment à l'époque. Je regrette que ce cours ait été supprimé deux années plus tard, la thématique générale de l'enseignement ayant été remise à jour. Avec le recul du temps, j'estime que j'aurais pu mieux défendre cette oeuvre qui immortalise Vita Kimpa, notre héroïne nationale Kongo. Dans nos mémoires, ce maître de la culture africaine, ne mourra jamais.
Bernard Binlin Dadié, va auprès de nos ancêtres. Que ton âme repose en paix!


    

11 nov. 2018

J'ai retrouvé un vénérable ami

11 novembre 2018. Ma petite société civile se rend calmement à l'église St Francis. Il nous faut entre 10 et 15 minutes pour arriver. Contrairement aux autres dimanches, il n'y a pas de répétition de chants au programme. Nous ne nous pressons pas, nous prenons tout notre temps. 
Seulement voilà. Juste au tournant avant d'arriver sur la route qui longe la mer et qui mène droit à l'église, nous apercevons de dos un monsieur marchant dans le même sens que nous. Il est grand de taille, presque 2 mètres. Nous remarquons qu'il a une grande brûlure au niveau du cou, en dessous d'une tignasse assez développée et très mal soignée. Au moment de le dépasser, je freine pour mieux le dévisager. Je reconnais le visage jadis familier. Cet homme, je ne l'ai plus vu depuis plus de cinq années alors que je le rencontrais régulièrement du côté du Centre Ville ou de l'école des enfants. Je le croyais mort ou disparu de la circulation, voilà que contre toute attente je le retrouve complètement défiguré, changé, méconnaissable, presque transformé en zombi. Comment a-t-il pu tenir dans ces conditions très dures de vie, sans suivi de soins ni de traitements médicaux? Comment a-t-il pu survivre dans cette insalubrité qui lui sert d'abri quotidien? Par contre, je me suis tout de suite re-souvenu de tas d'événements partagés avec lui. Je vais en citer deux. 
Une fois que je me rangeais devant la pédiatrie des enfants, probablement en 2009 ou 2010, il est apparu derrière la clôture du parking et s'est mis à se plaindre devant quelque trois personnes intéressées qui gardaient l'entrée de l'autre aile du centre hospitalier. Ils se connaissaient vu la façon dont le monsieur les haranguait. Je reprends et traduis à peu prés son discours:
"C'est vraiment dur d'être fou. Personne ne vous respecte, personne ne vous prend au sérieux. Dès que j'entre dans un magasin, des sécurités viennent m'éconduire. Dans un bus, c'est à peine qu'on m'ouvre la porte. A l'hôpital, on me reconduit vers l'asile psychiatrique que je déteste. Lorsque que je passe sur Nelson Street, les femmes n'ont pas de regard pour moi depuis bientôt vingt-cinq ans. Je vous dis, les gars, ne devenez jamais fous. Mais moi, Dieu merci, j'ai réussi à me faire respecter grâce à ceci... "(Il sort de sa trousse une montre en or qui, prétend-il, assure sa survie. Dieu seul sait comment?). 
A peu près dans la même période, on sortait de l'église St Patrick, alors que je m'apprêtais à partir, il s'est présenté devant moi: 
-" Man do you have some change for me?
- No Sir, I gave all my money for collection in church. There were two collections today.
- Do you really have nothing?
- Nope, the parish priest has taken all my money. Go ask him." 
Sans attendre ni hésiter, mon vénérable ami est allé trouver Mgr Harcourt Vincent, le curé, qui prenait congé de ses paroissiens. Il lui a sans doute rapporté que je l'ai envoyé demander sa part d'argent. Tout ce que j'ai vu, c'est que Mgr Harcourt a regardé dans ma direction... Vous pouvez imaginer la suite. 
Et aujourd'hui, j'ai profité de l'occasion pour raconter cette histoire à ma petite société civile qui a éclaté de rire. Oui, ça, c'est aussi moi. 



9 nov. 2018

Pieuses pensées pour Maman Madeleine

9 novembre 2005. Il y a treize ans jour pour jour fut morte à Kinshasa Maman Madeleine Mbeinse. Une mère ne meurt jamais dans le coeur de ses enfants, et j'ajouterais volontiers de ses petits-enfants. Paix à son âme! Affectueuses et pieuses pensées filiales!

7 nov. 2018

A propos "Adieu Ali Bongo"

Quelqu'un m'a appelé pour me dire que la nouvelle que j'ai diffusée était fausse, que c'était un autre canular des opposants au régime gabonais. Je me suis excusé auprès de l'inconnu. J'ai répondu que je n'annulerais pas mon article, vu qu'il tient des infos reçues des réseaux sociaux et reflète la situation actuelle. Au-dela de cette nouvelle vraie ou fausse, il y a une réflexion que j'ai livrée et qui dépasse le décès avéré ou non du président gabonais que je respecte avec distinction. Le jour où je serai mieux informé, je changerai ou confirmerai mon information. Je ne suis pas politologue, mais littéraire. J'exprime librement ma pensée sur n'importe quel sujet. A chacun de critiquer ce qu'il ou qu'elle lit. 

6 nov. 2018

Adieu Ali Bongo (1959-2018)

C'est désormais officiel. Comme annoncé par l'ambassadeur Flavien Enongoué, le président Ali Bongo a tiré sa révérence à Riyad. Paix à son âme! Des photos de sa chute ont circulé, tellement circulé qu'on en est arrivé à demeurer critique. Les rumeurs en tous sens et spéculations farfelues qui ont longtemps fait l'objet de doutes sont aujourd'hui confirmées. On le disait tantôt à Londres, tantôt en France. On a dit qu'étant musulman, il aurait dû être enterré le même jour ou avant le coucher du soleil. Personnellement, j'ai plus d'une fois cherché la vérité en ligne par une voie plus sérieuse que les "on dit" incontrôlables des réseaux sociaux.
Pourquoi tant de spéculations autour d'une mort? Non, Bongo n'est pas n'importe qui. Il est président de république. Des millions de vie dépendent de son pouvoir, de son oui ou de son non. Bongo, c'est un homme politique qui a scellé le sort du Gabon à son destin personnel. Bongo n'est pas un homme comme un autre. Il est un leader respecté, adulé, élu démocratiquement, combattu par ses opposants qui ne rateraient jamais une occasion pour le cibler, l'accabler de tous les méfaits du Gabon. En plus, il est fils du feu patriarche Omar d'heureuse mémoire. Pourquoi tant de spéculations? Tu parles toi aussi. 
La course au pouvoir a commencé dès l'annonce de son malaise. Qui doit lui succéder? Une femme à ce qu'on dit. Selon la constitution. Tant mieux, car le leadership pourrait enfin changer de main dans ces pays parfois trop macho. Ce qui justifie le long silence du gouvernement. Ce qui justifie pourquoi la TV camerounaise qui a la première annoncé cette mort a été interdite de diffusion pour six mois sur le territoire gabonais. Quelle décision prendra-t-on maintenant que l'honorable président est effectivement mort. Aux dires de SE Enongué, il est mort le 31 octobre. 
Les présidents étant des personnages souvent controversés, leur mort est à la fois un motif de pleurs pour leur timonier et de satisfaction pour leurs opposants qui n'attendent que cette aubaine pour sauter sur le pouvoir. Tandis que les uns souhaitent sa pérennité au vu des bénéfices et privilèges qu'ils tirent de la présidence, d'autres attendent fermement ce jour espérant enfin respirer et jouir de leur liberté confisquée. Les opinions varient selon qu'on aime ou déteste le leader-président. Les lèches-culs sont consternés ou revoient leur copie de trahison alors que les ennemis politiques et les combattants du régime jubilent. Le président en Afrique, je ne cesserai de le dire, n'est pas un individu, mais un système d'intérêts et de pouvoirs. Qu'il l'accepte ou pas, il a du sang des innocents sur les mains. Ce règlement de compte est souvent craint. D'où le désir impératif de s'éterniser aux commandes du pouvoir ou de s'assurer une après-présidence protégée, une retraite dorée sans vraiment perdre le contrôle de la situation. Voilà Biya de nouveau prêtant serment au Cameroun le jour même où on annonce la mort d'Ali Bongo. Le vieux Mugabe écarté par son armée en est encore à se mordre les doigts.  Que nous réserve le Gabon après Ali Bongo? Le gouvernement va sûrement organiser des obsèques officielles dignes du rang de l'illustre disparu. Une nouvelle ère va-t-elle souffler sur ce pays? C'est le cas de se demander si la dynastie Bongo possède encore sa main mise sur l'avenir du Gabon.  
Adieu Président Ali Bongo. 
  

3 nov. 2018

Napesaka mbote le 1 novembre 2013

Le 1 novembre 2013 napesaka mbote na ye meyi le Boss de Boss, le Grand Prêtre, tango wana na signaka ete naza Leki ya Suka na libumu ya Zabolo. Vrai kombo na nga, authentique! Bongo lelo nakopesa nani mbote pe na kosigner ndenge nini? A tout âge tout honneur. Eloba lisusu nani ee? Nayebi te. Kasi lelo nakomi Candidat? 
Napesi mbote na population mobimba na ville na biso ya Pokedjan, mboka ezanga temoin, eleki Sodome na Gommore na pité, pe na bizaleli. Nkolo atindi nga na bongolo mitema na bango po bazonga na nzela ya kondima pe ya bosembo. A lors il faut napesa mbote.
Lelo na kopesa mbote na le Grand Pasteur, ye mei, ye nde asala te tozala. Ye mei akela monde na biso elongo na Nzambe. Ya ye pouvoir kutu eleki ya Satan Mbendre moko boye azanga tina. Alakaki nga akozwela nga mosala. Butu kitoko, pe loso kitoko. 
Nge nde "Kifwetheti" naliaka natondaka te. 

2 nov. 2018

Pensons à nos défunts

2 novembre 2018. Pensées pieuses et ferventes pour nos morts.
Paix éternelle à leurs âmes!
Communion de prières et de coeur.
C

1 nov. 2018

Le diocèse de Kenge vient de se doter d'un blog

31 octobre 2018. J'ai vu et lu pour la première frois le site: http://www.diocesedekenge.org/
Souhaité et attendu depuis des années, le blog-site du Diocèse de Kenge est devenu réalité aujourd'hui. Vives félicitations à Mgr l'Evêque diocésain de Kenge et à ses collaborateurs pour cette louable initiative. Comme je l'ai écrit dans un courriel adressé aux abbés Chancelier et Elvis, le diocèse est enfin ouvert au monde. Les articles sont riches en informations, les photos et les images sont impressionnantes, la présentation générale répond parfaitement aux vœux des lecteurs aussi exigeants que moi quoique je n'en sois pas le destinataire, que je sache, mais qu'importe? Tenant un blog depuis bientôt dix ans, je peux apprécier avec une considérable admiration le travail de bénédictin que l'équipe de la rédaction a réalisé. D'avoir produit un tel blog en si peu de temps reflète l'esprit nouveau dans lequel s'embarque désormais le diocèse. Proficiat! Je leur ai prodigué deux ou trois conseils sur l'un ou l'autre détails, surtout à propos de la relecture et de la correction des textes. Les erreurs sont inévitables certes mais une bonne édition peut les réduire au minimum. 
Les informations - dates, événements, sources - doivent être correctes, voire exactes. Le titre latin du diocèse n'est pas repris correctement. La biographie et la formation de l'évêque par exemple contiennent des coquilles à éviter dans un document aussi public et important. Les dates de la naissance ou de la prise de possession doivent être changées. Si mes notions de droit canon sont encore bonnes, Mgr Kwambamba n'est pas évêque titulaire de Kenge, mais ordinaire ou résidentiel. "De quoi te mêles-tu?", rétorquera mon pourfendeur. "Muzaraka murungwa, tika bango." me dira mon soldat en état d'ivresse, que dis-je, en état d'illumination. Soit j'ai tort. Maintenant parole au marqueur de textes. La syntaxe de la première phrase de la biographie porte à confusion. Lisez-la attentivement, vous percevrez ce dont je parle. La date d'ordination de l'évêque M'Sanda n'est pas le 31 août, mais le 23 juillet 1961. Les renseignements fournis sur les agents pastoraux sont incomplets et anachroniques. Les informations historiques tirées des sources de la SVD sont correctes, mais transmettent le point de vue de la SVD, pas forcément celui de la rédaction ni des responsables du site. Des fautes d'orthographe, d'expression écrite, de typographie et de syntaxe y existent, peuvent cependant être ajustées aisément. Le premier pas est posé, il est excellent mais il y a encore énormément du travail à faire.
Ce site constitue un important instrument d'évangélisation et de communication pour le diocèse de Kenge. Il donne des renseignements précis sur le passé et le présent de cette institution. L'effort d'excellence est sans aucun doute là. Il ne me reste qu'à souhaiter longue vie et succès à ce blog; et tout de bon à SE Mgr l'Evêque et à son team de communication.   

C'est déjà novembre

L'année avance très vite. On est déjà en novembre, annonce de fin d'année. Comme le temps marche à pas rapides. L'année 2018 passe comme un rêve. Une impression d'inachevé pour moi. Restent encore des projets et des activités qui auraient dû être réalisés, qui n'ont jamais débuté. Alors quoi faire? D'autres plans qui pointent à l'horizon qui auraient dû être repoussés ou retardés. L'insatisfaction est le propre de l'homme, dit-on dans certains milieux très informés des profondeurs de l'agir humain. Dieu merci que je n'appartiens pas à cette catégorie. 
La vie, ma vie, se prend au jour le jour. Il y a des jours bien où tout marche, où tout réussit comme sur des planches. Il y a des jours mauvais qu'il faudrait plutôt oublier, où l'on aurait souhaité n'être jamais né. C'est la vie. Gérer ces intervalles constitute à mon sens le défi de la vie. 
La Toussaint, on pense à tous les saints du Ciel. On pense également aux morts proches et lointains. Occasion unique pour penser à son propre sort. Vous est-il jamais arrivé de penser à votre propre mort? A ses circonstances? A imaginer ce qui arrivera après vous? Je viens de recevoir par les réseaux sociaux une image de la fête de tous les saints, illustrant une jolie femme noire pulpeuse qui comme Marilyn Monroe dit sensuellement: "Bonne fête à tous les seins".  Décidément, la perversité ou le sens de l'humour encouragent la créativité imaginaire. Chacun voit le monde de son point de vue. Respect svp. 
L'Université des West Indies célèbre ses 70 ans. Elle embarque dans une série d'événements commémorant ce point important de sa vie. Le 15 novembre, des alumni, anciens élèves, de cette institution vont témoigner pour la postérité leur expérience de cette alma mater dont ils gardent la mémoire et à laquelle ils doivent en quelque sorte leur réussite professionnelle. Cet aréopage comprendra des hommes politiques, des professeurs, des historiens, un ancien chancellier de l'université médecin de son état, des avocats, des juristes et des économistes. Même pour eux, l'année de ce septentenaire va très vite. 
C'est également le dernier mois du premier semestre académique. Les cours tendent vers leur fin. Depuis l'introduction cette année du système à 100% sans examen, l'ensemble des travaux effectués par les étudiants donne la note finale. Pas d'examen, mais le souci est de finir tout ce qui est prévu au programme. A cette allure, c'est comme si le semestre venait à peine de commencer. C'est comme ça la vie. Oui c'est déjà novembre; l'an 2019 pointe déjà à l'horizon. Pour preuve, on s'attèle déjà à finaliser l'horaire et la distribution des charges-horaires du semestre prochain, quoiqu'il n'y ait rien de nouveau.