31 janv. 2011

Où est moi?



31 janvier 2011 après-midi. Ma fille Madeleine de quatre ans a tiré d'une armoire un album datant de quelques années avant sa naissance. Pour chaque photo elle a une question, si pas des questions à propos des cheveux. Bien que son papa ait encore ses cheveux, elle le reconnaît aisément. Elle reconnait également sa maman, mais lui demande toujours le nom de la tantine qui lui a tressé les cheveux.

Voilà qu'elle voit des photos relativement récentes faites à Londres, sur lesquelles elle reconnait ses cousines et cousins londoniens. Elle s'empresse de demander: "Maman, où est moi?" (sic) "Tu n'étais pas encore née" lui répond sa maman. Alors intriguée, elle éclate en sanglots, répétant: "Où est moi?". Elle ne peut pas (encore) s'imaginer que ses parents soient sur des photos sans elle ni son frère.

30 janv. 2011

Sacrés ces Africains!

Après le Tunisien Ben Ali, le tour de l'Egyptien Hosni Moubarak est venu. La rue est en effervescence. Comment s'en sortira-t-il? Maître de la situation, pour répondre aux manifestations et aux pillages qui envahissent l'Egypte, l'inamovible président ne trouve pas mieux que de nommer coup sur coup un vice-président et un nouveau premier ministre. Entre-temps, chars et avions de guerre sillonnent terre et ciel pour maintenir le pouvoir sur Nil des Pharaon. L'histoire se souviendra qu'il était vice-président avant d'hériter du poste laissé vacant par Sadat assassiné. Ce poste supprimé de vice-président est restauré trente ans plus tard par la force des choses. Imaginez Obama le supprimer aux USA. Point commun entre les nommés, c'est tous des militaires. Qu'adviendra-t-il de Gamal, le fils dauphin longtemps préparé pour succéder à Papa? Le sang des innocents coule déjà, et à flots.
Ecroulement du "mur de Berlin africain" ou une nouvelle méthode pour chasser les dictateurs? Quand la démocratie classique s'avère inutile, le peuple se charge de brouiller les cartes et prend en mains sa destinée. Seulement, attention au chaos! Qu'on se le répète, la prise de la Bastille ne fut pas l'oeuvre d'une gérontocratie politique.

19 janv. 2011

Paternité indésirable?

Une histoire rocambolesque, apprise il y a des années et qu'à l'époque je n'avais pas prise au sérieux, m'est revenue à la suite d'un coup de fil avec une amie qui voulait des nouvelles sur l'enfant d'un ami commun. Devant ma surprenante ignorance, elle m'a relaté ce qui suit.
Deux ecclésiastiques de mon pays. Pas ces pasteurs aventuriers sapeurs improvisés évangélistes par l'appât du gain et de la cupidité plutôt que par un appel au service divin mais des vrais pasteurs. Ces deux-là ont suivi un impressionnant curriculum académique, c'est-à-dire trois ans de philosophie, trois ans de théologie et un an de stage pastoral. Seulement voilà! Alors qu'ils exercent leur ministère dans un même champ pastoral, ils sont accusés par une jeune femme d'être les pères de l'enfant qu'elle porte encore en son sein. Les deux dignitaires s'envoient mutuellement des flèches, mais finissent par trouver un compromis dramatiquement raisonnable. Etant donné que l'un est de teint clair et l'autre de teint bois d'ébène, le teint de l'enfant décidera donc de la paternité. L'enfant serait né, aux dires de mon amie, bois d'ébène; donc le père serait indiscutablement notre ami commun. Vous ne rêvez pas. Le ridicule ne tue pas.
L'existence de plusieurs nuances de "noir" chez les enfants d'une même famille biologique n'a jamais effleuré l'esprit de ces messieurs. Craignant pour leur rang social, peut-être pour se soustraire à l'humiliant test ADN de paternité, ils ont superbement opté pour une hasardeuse méthode de détection jadis prônée par mon grand-père Kha Kahiudi d'heureuse mémoire. Ces éminents diplômés d'université ignorent l'existence du SIDA en se dépravant sans précautions comme des bandits de grand chemin, intellectuels irresponsables mais aussi pervers criminels.
Trêve de scandale! Agir selon le bon sens cède le pas à l'irrationnel arbitraire dès que surgissent des difficultés. Qui a dit que les Africains ne réfléchissent pas? Qui a prétendu que les Africains ne sont pas racistes? De quoi penser que la pierre taillée nous convient mieux que l'ordinateur. Voilà où peut conduire une paternité indésirée!

17 janv. 2011

Que Dieu te patafiole, Père Séraphin Kiosi sma

Séraphin,

Aujourd'hui, jour pour jour, tu célèbres tes cinquante-cinq ans d'âge. Tu en avais à peine treize lorsque le 2 septembre 1969 je te vis pour la première fois, venant de Bulungu, accompagné de Papa Charles, sur le plateau vert de Kalonda. Entre cette rencontre-là et notre dernière séparation le 15 décembre 2010, nge ikele kaka po pana.
Je rends grâce au Seigneur pour tant de merveilles qu'il a accomplies dans ta vie! Qu'il en accomplisse encore plus, t'accorde encore de longues années et te patafiole, comme dirait compère Nsinga M'situ.
Vita, pax et felicitas!

C

Surprenants ces Africains!

Alors que l'Ivoirien Gbagbo s'accroche à un pouvoir qui ne lui est pas reconnu par la communauté internationale, le Tunisien Ben Ali déguerpit de Tunis pour l'Arabie Saoudite avec plus d'une tonne d'or pour le compte de son épouse. Allez-y voir d'où lui sont venus ces lingots. Des cas de figure inimaginables. Les passations de pouvoirs sont sujets à multiples élucubrations intellectuelles. Qui a dit que l'époque de sinistres dictateurs est passée? La dictature sous les formes les plus déguisées a encore une cinquantaine d'années devant elle, le temps qu'il faut aux Africains pour s'imprégner de la culture démocratique et se débarrasser des simulacres comédies constitutionnelles.

Je l'ai dit et le répète. La faiblesse de l'Afrique réside dans l'inanité de ses institutions établies. La chose publique, c'est une marmite creuse et sans profondeur. Que dis-tu là? Bougre qui as des yeux et ne vois pas! La démocratie est un exercice de l'Occident pour l'Occident. Les Africains s'y essaient comme des enfants égarés dans le préau de l'école. Il est temps de créer une structure de pouvoir authentiquement africaine. Sinon, le théâtre sanglant continuera avec son lot de victimes propiciatoires et de sacrifiés sur l'autel du pouvoir. Démocratie, vilain mot! Silence, on taille la constitution sur mesure... non, on tue. Je pense à mon feu prof de logique, le Père Van Iseghem sj commentant les astuces du plagiat. Tous les dictateurs ont taillé, les apprentis dictateurs n'y dérogent pas. Parlez-moi encore de démocratie!

13 janv. 2011

Les dons du Chef de l'Etat

Chaque fois qu'il y a installation d'un nouvel évêque catholique au Congo, ce dernier reçoit, trompettes et fanfares sonnantes, un véhicule 4 x 4 de la présidence de la république. Chaque fois qu'un évêque catholique célèbre son jubilé sacerdotal ou épiscopal, il reçoit un véhicule. C'est une coutume qui fait déjà date. J'ignore comment cela se passait du temps de Kasavubu. Joseph-Désiré Mobutu distribuait, même au plus fort de la crise état-église, mercedes et grosses sommes d'argent. Kabila Père l'a aussi fait. Joseph Kabila continue la tradition de ses précédesseurs. Aucun évêque n'a jamais courtoisement décliné ce don présidentiel, que je sache. Je sais qu'une fois la mercedes destinée à un évêque a été détournée par le représentant du président. Toute personne qui connaît le fonctionnement de l'église sait très bien que les évêques ont les moyens, même en temps de crise économique, de se procurer ces mêmes véhicules et se passer de ces dons. Comment dans ces conditions un évêque peut-il dire non à son généreux bienfaiteur lors des prises de position sur des graves problèmes politiques? Anguille sous roche! J'arrête là ma réflexion trop tendancieuse; elle n'engage que moi. Veni Sancte Spiritus!

3 janv. 2011

Quelques photos-souvenirs prises à Kinshasa







Maman; Victorine et C Mabana; JC Akenda
Mgr Louis Nzala









Marc Mutombo et Séraphin Kiosi











Mr et Mme Clément Bwangi