28 juin 2012

Italie-Allemagne: un match de nerfs

Depuis que je suis le football, je n'ai jamais entendu une seule fois que l'Iatlie ait perdu contre l'Allemagne. Je l'ai dit avant le match, et cela s'est prouvé: 1-2. Pourtant, je me disais que cette fois serait la bonne. En grande compétition, l'Italie est une équipe très difficile à battre, surtout quand elle joue mal; en général elle commence mal les tournois.
Le tout premier match de Mundial que j'ai suivi de ma vie, fut le quart de finale entre les deux équipes en 1970. C'est le Père Henri Schwiss, svd, qu m'y avait rendu attentif. Sortant à plusieurs reprises de la réunion qui l'avait amené à Kalonda, il venait constamment s'enquérir du score. Il y avait une prolongation. L'Italie avait éliminé les Allemands avant d'être battue en finale par le Brésil de Pelé.
Rendez-vous est donc pris pour dimanche 1 juillet. Italie - Espagne: un match difficile à prévoir. Moi je prévoyais une finale Italie-Portugal, mais les choses se sont passées autrement.

19 juin 2012

"Multiplication d'argent": Témoignage d'un anonyme

Voici ce que m'écrit un lecteur qui a choisi l'anonymat:

"Cher ami,
Tu touches là un sujet très intéressant, mais superficiellement. On voit que tu n'y crois pas et n'en sais pas grand-chose. Moi, j'ai eu le malheur de m'y plonger pieds et mains liés. Aujourd'hui que je suis à la retraite, je regrette infiniment cette mésaventure.
Des amis m'ont persuadé d'y recourir à cause des difficultés financières que je traversais à l'époque. Ils m'ont introduit auprès d'un vieux sorcier du Plateau de Bateke qui m'a révélé ce monde du diable. Oui, j'appelle cela un monde diabolique, car il fallait une initiation de quelques semaines avant d'obtenir le gros lot. Tu ne vas pas me croire: j'avais renié ma foi catholique pendant de longues années, emprisonné que j'étais par des pratiques magiques. J'avais des incantations de puissance et d'envoûtement à réciter au lever du jour, à midi, comme au coucher du soleil. Avant de faire quoi que ce soit, j'invoquais Lucifer. Je devais veiller à me lever du pied droit avant d'effectuer quelques tours de cercle. Certains jours, il m'était interdit de me laver. Le sacrifice humain, j'ai réussi à l'esquiver moyennant espèces sonnantes et trébuchantes auprès du Gourou.
Quant à l'argent, il arrivait en abondance. L'argent du Moyeke est très dangereux; tu peux perdre ta vie pour une transgression anodine. Quelle que soit la quantité des sous qui sortait de la source, je devrais la dépenser au bout d'un temps relativement court. C'est ainsi que je faisais de l'ambiance un exutoire psychologique et moral: je payais des tournées générales à tous les mélomanes au cours des concerts de l'OK Jazz ou d'Afrisa. On me connaissait comme un grand mécène à Un-Deux-Trois, au Type K comme au Faubourg. J'ai sponsorisé des actions sociales, des orchestres, des matches de foot, des jeux scolaires. J'ai aussi financé certaines activités obscures d'ordre occulte ou religieux. Quoique le public m'ait traité de bienfaiteur, quoique j'aie obtenu une médaille du Chancelier de l'Ordre des Léopards, je ne faisais ces activités que pour sauver ma peau. Je jouissais d'une grande notoriété et d'un honneur dans la ville.
En fait, je blanchissais cet argent qu'il m'était strictement interdit de consommer. Il fallait beaucoup de gesticulations pour me maintenir en vie. Beaucoup de mes amis sont partis, pour n'avoir pas respecté les règles du jeu.
Trop de menaces pesaient sur moi. Des lettres venues d'on ne sait où me parvenaient qui me menaçaient de mort si je n'accomplissais tel ou tel rite à telle ou telle date. Devant la difficulté, j'ai dû racheter mon âme auprès du Gourou qui, Dieu merci, vivait encore. Bien sûr, l'argent parti, les amis sont aussi partis. On m'a traité de défaillant, de ruiné, alors qu'en réalité je n'étais pas plus riche qu'auparavant. C'était une illusion. J'avais eu seulement la chance d'échapper à cette corvée et à cette vie de façade, laquelle à la longue s'est révélée inutile et dégradante. Je ne me laisserai plus avoir. Malheureusement, il y a au pays des milliers de personnes qui y croient et mènent ce genre de vie que j'ai volontairement abondonné pour me sentir libre de ma conscience et de mes actions. Tu peux publier cette confession sur ton blog, sans citer mon nom de grâce. Si l'occasion se présente encore, j'ajouterai d'autres détails. Ceci suffit pour l'instant." (E-mail du 19 juin 2012)

PS: Ton voeu est respecté. Merci pour ce témoignage si édifiant! C

18 juin 2012

Profession: Multiplicateur d'argent

Les multiplicateurs de billets de banque existent depuis que l'utilisation de la monnaie est entrée en pratique. Ils existaient sans aucun doute sous une autre forme avant l'introduction de l'économie de marché.
Chaque être humain aspire, selon que faire se peut, à s'enrichir. Chacun cherche à amasser le plus d'argent, à avoir plus de ressources financières. Et tous les moyens sont bons pour y arriver. J'ai déjà, à plusieurs reprises, épinglé la ruée vers la politique. La politique fait de vous Crésus en un rien de temps. Au Nigeria, trois mois au poste de ministre suffisent pour devenir millionnaire. Vrai ou faux? Cela se dit. Ailleurs aussi, cela devait être pareil. Mais ceux qui ne peuvent pas faire la politique ont aussi la possibilité de s'enrichir par d'autres moyens. Salaires faranimeux, investissements, héritages font l'affaire certes, mais d'autres pratiques peu recommandables existent aussi.
La sorcellerie, le vol, l'imposture, l'escroquerie, le détournement des fonds publiques, l'extorsion des biens d'autrui, l'attaque à mains armées, le traffic de drogues ou d'êtres humains, etc. autant de moyens illicites pour s'enrichir illégalement et malhonnêtement. Il existe aussi en Afrique des moyens plus subtils pour arriver à la richesse: la magie et la multiplication de billets de banque.
Le "Moyeke", un moyen bien connu, chanté et prôné par une catégorie de la société congolaise. Il suffit de mettre ses mains dans ses poches pour que les billets de banque se génèrent spontanément. C'est une pratique magique très exigeante, très secrète mais efficace. Le bénéficiaire ne peut rien se procurer avec cet argent: il doit assurer sa puissance en le distribuant à son entourage. Pour ses besoins personnels, il se débrouille avec l'argent des autres. Comme prix, les initiateurs de ces honorables sociétés exigent entre autres le sacrifice humain, du sang frais d'un proche. Allez-y voir, vous qui y croyez! Moi pas.
La multiplication de billets de banque est souvent l'oeuvre d'un tiers, un grigriman futé dans l'art de la contrefaçon. Suivez! L'histoire se passe en Ouganda. Des parents se cotisent pour assurer qu'un des leurs se marie en s'aquittant de la dot coutumière. L'argent rassemblé tombe entre les mains de la mère du fiancé. Voilà que des voisins viennent lui révéler l'existence d'une possibilité de faire fructifier l'argent sans courir le moindre risque, quitte à rendre ladite somme au destinataire après avoir tiré les gains de l'opération de multiplication. Obnubilée par l'appat du gain, la bonne dame s'exécute et confie l'entiereté de la dot au multiplicateur de billets. Des semaines s'écoulent sans que ce dernier ne fasse signe de vie. Lorsqu'une fois à bout de patience, elle va aux nouvelles, l'imposteur nie avoir jamais rien reçu d'elle. Analphabétisme et manque de clairvoyance vont souvent de pair. Souvent, il arrive aussi que l'imposteur disparaisse aussitôt qu'il attrape une victime au bout de son hameçon. L'opération Bindo a fait des émules à Kinshasa il y a une vingtaine d'années. Elle s'opère encore, à une échelle moins visible bien entendu, pas forcément loin de nous.
En général, ces magiciens de l'argent vivent dans la précarité la plus basse alors qu'ils réussissent à faire miroiter le ciel et le paradis pécuniaires à leurs "adeptes". Attention aux charlatans et vendeurs de rêves!

17 juin 2012

C'est moi qui décide aujourd'hui

Dimanche 17 juin 2012. C'est la fête des pères. Mes cadeaux-surprises n'en sont plus car les enfants n'ont pas pu garder le suspens plus longtemps. Un stylo auquel est attaché un mètre-tailleur et un porte-clés avec un ziboulateur. Ce matin, on retourne encore de l'église lorsque Chrystelle demande à sa mère si elle peut jouer avec le iPad.
- " Comme vous avez vous beaucoup joué à la fête de Ya Matu, vous allez d'abord vous reposer. Puis on partira chez Koumba", répond la maman.
- "Mais on n'est pas fatigués. On va jouer avec l'iPad, puis on va chez Koumba", rétorque l'enfant.
- "As-tu la permission de Papa?"
- "Papa décide beaucoup. Il a décidé hier, et avant. Aujourd'hui, c'est moi qui décide. On va jouer avec le iPad. Terminé! Chhht" Et elle met son index sur la bouche, évitant toute réplique.

Arrivée à la maison, Madame fatiguée de la longue journée d'hier va se reposer dans sa chambre. Ne trouvant pas d'autre solution que de laisser les enfants utiliser l'iPad, j'exécute la décision de Mademoiselle. C'est ainsi que j'ai pu tranquillement  écrire le présent texte.

Happy Fathers Day!

13 juin 2012

Démocratie = Autocratie

Je soutiens haut et fort que la démocratie nous est étrangère par essence. C'est pour l'Occident et ses alliés bons élèves parmi lesquels on peut compter quelques exceptions en Afrique. Même là où elle paraît avancée, on dénote de nombreuses irrégularités structurelles et de surprenants comportements "coutumiers". Je persiste et signe. Démocratie, pas pour nous!
La faiblesse de l'Afrique, c'est l'instabilité de ses institutions manipulées au gré des humeurs de l'autorité suprême qui impose la terreur à ses sujets. Le Chef Buka, un cousin congénère avec lequel jeune je jouais au foot à Mutoni, a dû faire preuves de ses prouesses occultes en "vuukant" dans la forêt. Kuvuuka en kisuku, c'est voler, planer, sauter d'un lieu à un autre en l'espace d'un clin d'oeil. Des ennemis l'ont attaqué en forêt, il s'est aussitôt transféré au village où les quidams l'ont retrouvé vaquant tranquillement à ses occupations comme si de rien n'était. A Kibuka, on a longtemps cru qu'un missionnaire SVD de nationalité allemande était, en réalité, un lointain natif de Kibuka qui y est revenu après sa mort.
Notre système politique africain en est encore à ce niveau. On a beau, imitant les Occidentaux, gonfler les titres, les institutions et les privilèges qui y sont liés, on n'en est pas plus avancé que ne l'était mon grand-père Kahiudi d'heureuse mémoire. Pour lui, le Munganga administrateur colonial qui chicotait le chef Kidima n'était rien d'autre que son rival Muniana transfiguré en Blanc. En tant que littéraire et mythologue, je lis l'histoire présente de l'Afrique en ces termes peu élogieux, mais instructifs sur le plan de l'imaginaire. Car comme disait le cinéaste Fellini: "Tutto s'imagina, niente si sà". (Tout s'imagine, rien ne se sait). La machine démocratique africaine a de l'imagination, c'est clair au vu de multiples scenarios qui nous sont dévoilés au fil du temps comme dans un film à suspens.
Démocratie = Autocratie! Voilà ma dernière trouvaille. Les créolistes, parodiant leurs compatriotes, insistent qu'Aimé Césaire parlait mieux le français que "les" Français blancs. Mythification à dénoncer! A vrai dire, il était un anticolonialiste à l'intelligence éveillée. Sekou Touré a tellement marqué les Guinéens qu'on croit que la page de l'histoire ne s'est jamais tournée. Le Vieux Houphouët est pleuré en Côte d'Ivoire, plus d'une décennie après sa mort. Pourquoi cette héroïsation? Parce que ces deux leaders étaient des démocrates autocrates, parce qu'ils ont incarné leurs pays en profondeur. Pourfendeurs de mes idées, je vous défie de me prouver le contraire. Au-delà de la caricature, j'aime mieux l'anarchie proclamée que le despotisme voilé.

11 juin 2012

Le pouvoir rend aveugle? Non, amnésique.

Venu en mission en France, Yvon Bakuka, ministre congolais du troisième régime, retrouve dans un café parisien Richard Mubangu, un ancien compagnon d'études et de luttes, du temps où ensemble ils combattaient la dictature de Mobutu. Quelques années se sont entre-temps écoulées. Piqué par l'arrogance de son nouveau statut social, le ministre feint d'ignorer son ancien complice surpris par la distance qu'impose l'ami devenu désormais illustre. Dans sa magnanimité, Son Excellence se penche du haut de son piédestal vers celui qu'il croit reconnaître vaguement:
- "Eh l'ami, je crois qu'on s'est vu quelque part?"
- "On s'est vu quelque part ou bien qu'on a lutté ensemble contre le régime Mobutu?", corrige Richard.
- "Ah bon? Oui, je pense qu'on se connaît. Euh..."
- Mais Yvon, pour qui te prends-tu? Tu as oublié nos repas au restaurant U, les tracts que nous rédigions ensemble, les marches et missions effectuées en Belgique, en Roumanie et en Suisse contre Mobutu. A une conférence à Oslo, toi et moi avons partagé la même chambre par épargner quelques sous. Aujourd'hui, devenu ministre, tu ignores non seulement ton passé et tes compagnons, tu oses m'humilier.
Le Dircab du ministre voudrait remettre à sa place cet énergumène trop bavard, mais le ministre le retient:
- Restez en dehors de ça, Dircab.
- Mais Excellence, nous avons nos traditions. On ne tient pas un tel langage à une autorité du pays. En Afrique, on respecte l'autorité.
- A condition que l'autorité se montre bienveillante et conciliante, rétorque l'éternel thésard qui se débrouille comme consultant indépendant.
- Mon cher Richard, calme-toi. Pouvons-nous parler à deux, une fois la réception officielle terminée?
- D'accord, Yvon. Je te rappele notre vieil l'adage selon lequel le pouvoir congolais aveugle l'heureux élu mais qu'il le rend également amnésique. A tout à l'heure!

9 juin 2012

Etonnant Rwanda

1. Je connaissais les Rwandais depuis les temps de mes études à Rome.  J'avais un aîné proche Thadée Nsengiyumva qui est devenu plus tard évêque de son diocèse et qui a été tué pendant le génocide de 94. Mais mes amis les plus proches, je les comptais parmi les Ougandais. Une chose m'avait frappé chez les Rwandais: alors que nous on enterrait les divisions internes, les Rwandais continuaient leurs mésententes même à l'étranger, même au sein de l'église.
2. Ma deuxième expérience, je l'ai vécue à Fribourg. A côté des Rwandais authentiques, il y en avait beaucoup d'indéfinissables qui allaient aussi bien aux rencontres des Zaïrois qu'à celles des Rwandais. La rumeur disait qu'il suffisait de manier quelques phrases en lingala pour se voir octroyer le passeport zaïrois. Par contre, par des amis interposés, j'ai connu Apollinaire, un réfugié tutshi qui soutenait que la meilleure solution pour la paix entre Tutshi et Hutu aurait été leur annexion pure et simple au Grand Zaïre. Nous sommes dans les années 88 - 89.
3. Pendant ce même temps, j'avais des collègues étudiants zaïrois qui jugeaient très suspects les rapports entre le Zaïre et le Rwanda. Je n'oublierai jamais cette remarque de Jean Biletsi: "Si le Zaïre entre en guerre contre le petit Rwanda, il la perdra et se verra envahi. Pourquoi? Parce que certains postes-clés de l'armée était détenue par des Rwandais. Comment voulez-vous gagner une guerre lorsque le responsable de la logistique des FAZ est un Rwandais."
4. Début 1997, la marche de l'AFDL était déjà déclenchée. Je me trouvais à Zürich, j'ai rencontré un  docteur en droit rwandais qui m'a impressionné par sa connaissance du Zaïre. Formé à Bukavu, il est passé par Fribourg où d'ailleurs il connaissait tous les étudiants zaïrois; il y était avant 88. Il me dira sans hésiter que l'intervention de l'AFDL causerait le départ de Mobutu, à cause de la méthode de guérilla développée par les FPR qui a fait ses preuves au Rwanda.
5. L'avènement de Laurent-Désiré Kabila a confirmé aussi bien ces informations. La main mise du Rwanda sur le Congo était claire. D'où la guerre qui dure depuis 1998. Le phénomène remonte certes à Bisengimana Rwema, mais on n'a pas vu de cas dans le sens inverse. J'ai rencontré en 2006 à un colloque tenu à Michigan State University une collègue professeure rwandaise qui m'a dit que son oncle était ministre dans le gouvernement Mobutu alors qu'il était rwandais. Le nom m'échappe.
6. De ce qui précède, je tire quelques conclusions rapides:
"Les Rwandais sont des guerriers. Il n'y a qu'à voir leurs danses traditionnelles. A ce titre, ils éterniseront la guerre au Congo. Que l'insécurité y dure cinq, dix ou vingt ans, ils n'en ont cure.
"Tout ce qui se dit contre le Rwanda et qui n'est pas à son avantage, il a les moyens de le contredire. Ainsi, grâce un très puissant lobby, ce pays a réussi à imposer certaines vérités aux Américains, et donc au monde. Que le Président Kagamé n'a joué aucun rôle dans le génocide de 1994, en ridiculisant de fait le juge français Van Ruymbeke, en refroidissant les relations avec la France et en adhérant au Commonwealth. Que le Rwanda ne joue aucun rôle dans les tueries qui se passent présentement en RDC, rendant caducs les rapports de l'ONU et Human Rights Watch alors que ceux-ci sont fondés sur des enquêtes menées sur le terrain". Voilà des réalités dont il sera impossible aux Congolais de prouver la véracité sur la scène internationale tant que les Etats-Unis, la France, et l'Union Européennes demeureront insensibles à ces prétendus "on dit".
Ce qui se passe en RDC, ne regarde que les Congolais. Mais les Rwandais réussissent à offrir leurs "bons offices" pour résoudre la crise au Congo. Seule l'histoire révélera leurs vraies intentions et leur agenda quoique des signes annexionnistes soient déjà visibles. Eh oui, c'est le cas de le dire: "Etonnant Rwanda".

6 juin 2012

Parce que je suis encore un enfant

Claver Jr est décidément intarissable et imbattable dans ses réponses. Hier, ayant achevé son devoir avant ses condisciples, il s'est mis à déranger à tel point que la maîtresse l'a puni. Aussitôt informé, je lui ai reproché cette bavure. A ma question de savoir pourquoi il a fait des bêtises, il a répondu calmement:
 -Parce que je suis encore un enfant.
- Ah oui, et pourquoi ta soeur n'a pas dérangé les autres?
- Beh, parce qu'il (sic) écrit lentement, a-t-il rétorqué.
Chrystelle qui s'était tue jusque-là ouvre la bouche:
- Papa, il faut pas dire à Maman que Claver a fait une bêtise.
- Et pourquoi pas?
Claver saisit la balle au point:
- Beh, c'était un accident, Papa. Pas ma faute. C'est passé.
- Oui, renchérit sa soeur, c'est fini. Pas dire à Maman. Sinon, je dirai à ta Maman au Congo.
- Comment s'appelle ma Maman?
- Koko, disent-ils à l'unisson.
- Christine comme moi, ajoute Chrystelle.
- Papa, est-ce que ta Maman te frappait quand tu étais enfant?, demande Claver.
- Oui quand je faisais une bêtise, mais moi je ne te frappe pas. Pas déranger en classe, sinon Mrs Philip ne sera pas contente. Tu as entendu?
- Mais Papa, je fais des bêtises parce que je suis encore un enfant.

Voilà le genre d'échanges que j'ai ce dernier temps avec les jumeaux. Moralité: Ils n'ont jamais tort.  

5 juin 2012

30 ans au service de l'Eglise catholique

6 juin 82-6 juin 12. Proficiat aux abbés Séraphin Kiosi, Noël Matonga, Albert Nkoy et Alexis Olenga pour leur trentième année d'ordination sacerdotale. Que le Seigneur achève en eux l'oeuvre qu'il a commencée.
Pour la petite histoire, dix séminaristes de Kenge ont commencé la philosophie à Mayidi en 1975-76:  Claver Mabana, Séraphin Kiosi, Faustin Mampuya (+), François Mapasu, Noël Matonga, Antoine Mindua, Fabien Ndindi, Albert Nkoy, Alexis Olenga et Arthur Pashi. De ces dix quatre sont devenus prêtres en 82; deux en 83. Faustin est décédé en 11. Paix à son âme! Claver a renoncé au sacerdoce. Les autres amis mènent leur vie à qui mieux mieux: François à l'Amico, Antoine ancien ambassadeur comme juge à la CPI, Arthur comme professeur à St Louis Missouri. Je ne dispose d'aucune nouvelle de Fabien.
Félicitations et meilleurs voeux aux inlassables ouvriers de la vigne du Seigneur! Que Dieu les bénisse, les protège et les guide dans leurs ministères!

3 juin 2012

3 juin: Kieleka kiese ngwa!

Les Saints Martyrs d'Ouganda: Charles Lwanga et ses 21 compagnons. C'est leur jour aujourd'hui.
A Kalonda, on célébrait la St Charles Lwanga avec faste, dans une ambiance de liesse et de joie. Point culminant de l'année scolaire, elle symbolisait la fin du parcours annuel suivi peu après par la session des examens. La tradition a continué et continue, sans aucun doute, à Katende. Le père-abbé Nicolas Berends, premier directeur de ce petit séminaire, a composé "Kieleka kiese ngwa", un chef-d'oeuvre invoquant la bravoure des martyrs d'Ouganda, repris plus tard dans d'autres langues. A ma connaissance et à mon jugement, c'est le meilleur hymne en l'honneur de ces témoins africains du christianisme.
Charles Lwanga, Mathias Mulumba, Noé Mawagali, Kizito, André Kagwa, Kiwanuka, Giavira, Mukasa, Seron Kuma, Ambroise Kibuka, et tous les autres: Priez pour nous!

Un pays à dévaliser et à déstabiliser

LE PRETEXTE
« Le Congo est à dévaliser et à déstabiliser »,
Telle est la décision des ennemis jurés de la RDC !
Ceux-ci, alors qu’ils créent eux-mêmes des problèmes aux Congolais,
Leur demandent le plus cyniquement au monde de les résoudre.
Ne faut-il aux ennemis des Congolais de cesser de les entraver
Ou d’enrayer la cause du mal congolais dont ils sont responsables
Pour que les effets qui endeuillent la RDC disparaissent ?
La RDC n’a jamais connu autant des problèmes
Avant l’arrivée massive des réfugiés rwandais dans ses murs !
Comme si cela ne suffisait pas
Les Congolais eux-mêmes aggravent leur plaie
Par leurs propos et entreprises qui appuient leurs ennemis
Au nom de la stupidité, de la haine, de la jalousie, des soupçons,

De l’orgueil creux, de la voyoucratie ou de la trivialité !
Les ennemis de la RDC emploient chaque fois des prétextes
Pour la chambarder ou pour bloquer son élan !
Les Congolais n’ont-ils donc plus de jugeote pour s’en apercevoir ?
N’ont-ils somme toute pas de caractère pour faire échouer
Les cabales de leurs ennemis ?
Quand seront-ils prêts à faire preuve de maturité,
De patriotisme authentique, de civisme réel ou d’un vrai nationalisme ?
La RDC marche sur une corde raide
Maintenant qu’il faut que la révolution de la modernité
Fasse jouir aux Congolais des richesses de leur pays,
Les Congolais en sont-ils vraiment conscients ?
Qu’ont-ils pris comme mesure pour que
L’irréparable ou la chute n’arrive pas ?
Les ennemis de la RDC cherchent constamment des prétextes
Pour chambarder les Congolais ou pour bloquer l’élan de la RDC.
Les Congolais vont-ils eux-mêmes comme des nigauds aider
Leurs korrigans à venir à bout de leurs projets ?
Samy BOSONGO
(Source: www.bsc-rdc.info/index.php/reflexion/168-le-pretexte )

Politique, politique, mani pulite!

Mon pourfendeur de lecteur est revenu sur mes conclusions d'opinions pseudo-politiques: "Mani pulite!" Voici un extrait de son email:
"Tu sembles toujours insinuer que la politique est synonyme d'enrichissement rapide, corruption, gabegie, trafic d'influences, violence, et que sais-je encore. Ne vois-tu pas que tu vilipendes ce noble métier et que tu inspires une méfiance vis-à-vis de ces hommes qui se battent pour que tu vives en paix et jouisses de liberté? Pessimiste à outrance, tu ne considères jamais le revers négatif de la médaille."

A quoi je réponds:

1. Je suis un littéraire avant toute chose. La politique est une scène d'intrigues dignes d'un roman, d'une pièce de théâtre et d'un témoignage spectaculaires. Je l'observe à ce titre.
2. Aucun métier dans ce monde n'est mauvais. Il y a de bons politiciens et de mauvais politiciens. Il y en a qui font la politique par arrogance, affirmation de soi et intérêt financier; il y en a qui s'y lancent pour servir leurs compatriotes. Mais ce métier là, je n'en suis pas capable quoique, à travers les différentes responsabilités que j'ai assumées, je ne sois pas un mauvais conducteur d'hommes. Je ne vilipende pas les politiciens, et j'éprouve du respect pour eux comme pour tout autre être humain. Il ne me revient cependant pas de les classer ou trier en bons ou mauvais: seuls leurs actes parlent pour eux.
3. Mon pessimisme est né d'une désillusion qui s'est consolidée au long de ma vie. Je ne suis pas né d'hier. J'ai vu et vécu beaucoup de choses, pas seulement en RD Congo, mais aussi en Italie, en Suisse, en Allemagne, en France, en Angleterre et même aux Etats-Unis. Je connais du monde à différentes sphères de la société; certains sont morts entre temps. Par mon métier de lecteur de textes, j'ai appris à déduire les non-dits de textes, et d'actes humains selon quelques schémas qui se sont avérés crédibles.
4. Mon blog est un lieu de réflexion, certes, mais aussi d'expérimentation de la vérité. Ce qui est publié est souvent l'objet de retouches constantes jusqu'à ce que j'en sois satisfait. Beaucoup de textes restent souvent inédits. Pour preuve, lisez mon témoignage sur la mort de l'abbé Faustin Mapwar repris sur le site du diocèse d'Idiofa est différent de la version restée sur le blog.
5. Ce qui m'importe le plus dans tout métier, c'est la compétence car je hais la médiocrité. J'ai horreur de ces millionnaires ou milliardaires qui trônent sans scrupule et cyniquement sur des millions de peuples paupérisés, humiliés et dénués de leurs personnalités. J'éprouve une exécrable aversion contre les maudits seigneurs qui se pavanent sur le sang des innocents.
6. Pour terminer, une anecdote:
L'épitaphe de M. X: "C'était un homme de foi, père de famille exemplaire, modèle d'honneur et de justice envers tous. Un bon homme politique". Un quidam s'étonne et dit sans hésiter: "Il y a bien deux hommes dans cette tombe, j'en suis convaincu".
Politique, politique, mani pulite!