28 mai 2015

"Translating Creolization" Symposium

May 28. This morning I had the pleasure to welcome our guests from different countries who have come to participate in this symposium. They came from the US, Jamaica, Trinidad, Poland, France, Brazil and even South Africa.
This week was dedicated to Translation. After yesterday's launch of the Translation Bureau, today is the symposium. Cave Hill has really become a centre in terms of translation practice and its theorization. Since we offer French, Spanish, Portuguese and Chinese, translation is essential as an expression of possessing the message a language transmits.
I will all the participants in this symposium a successful and fruitful experience at Cave Hill. The symposium will end tomorrow May 29. On May 30 will be an island historic tour led by Dr Karl Watson, an expert of History and Heritage of Barbados.

27 mai 2015

The UWI Translation Bureau

Today 27 May 201 was the Launch of the UWI Translation Bureau. Actually the bureau is not new. I heard of it since 2001 but it is only today that it has become a reality.I am proud that this event took place under my headship of the department language, linguistics and literature. We offer courses in French, Spanish, Portuguese and Mandarin. We also courses of translation and its theory.
The Honourable Dr Esther Byer, Barbadian minister of Work and Social Service and Human Development held the keynote speek after Dean Jennifer Obidah and I made the openning remarks. Thanks to Dr Grisel Pujala-Soto, Glindon Welch, Terrence Innice,  and other colleagues.

The translattion bureau is a wing of the department's commitment to fulfilling one of the most important goals. While generating income the translation bureau will serve Barbados, the Caribbean and all other countries interested in our service. A milestone! Long life to the TB.

25 mai 2015

1000 entrées

Celle-ci est la millième entrée publiée et sauvegardée sur ce blog. Il y a des articles que j'ai supprimés; il y en a d'autres qui sont à l'état de brouillons, devenus désuets et révolus. Une pierre d'angle. Nous voilà parti pour une autre étape sur le net. Merci à mes fidèles lecteurs et lectrices qui n'ont cessé de m'encourager à continuer de tenir ce blog et qui, quelquefois, me fournissent la matière de mes articles. Merci à l'Eternel pour ses merveilles!

22 mai 2015

Vivre dans la clandestinité

Au temps de mes études en Suisse, j'étais longtemps proche des réfugiés, et de personnes vivant dans la clandestinité, c'est-à-dire sans papiers de séjour valables. Chez les missionnaires, on a une fois par charité humanitaire hébergé un réfugié pakistanais qui a fini par disparaître du jour au lendemain sans laisser d'adresses. Il avait pris le soin d'attendre que je sois absent pour déguerpir, parce que je lui étais le plus proche. Tiers-Monde oblige certes, mais je crois que c'était surtout parce que j'étais le seul avec qui il conversait en anglais; son allemand était approximatif. Il était un combattant, un activiste politique recherché dans son pays; le nom qu'il portait là n'était pas son nom propre. Sa vie était mise à prix. On sentait que tout autour de lui semblait suspect, douteux. D'une extrême prudence, il se montrait très discret et réservé alors qu'à certains rares moments il lâchait du lest. Très inquiet de son propre sort, il se méfiait de tout ce qui bougeait. Il m'avait confié que la seule chose qu'il craignait était de mettre ses hôtes, les bons missionnaires dans une situation embarrassante. Sans papiers, sans identité, il était juste un homme d'une trentaine d'années dans un monde qui ne voulait pas du tout de lui. Cela me rappelait un film autrefois vu à Mayidi: "Quelque part quelqu'un" qui permit au P. Edouard Dirven sj de philosopher sur l'individualité et l'ipséité. Le départ de mon ami, que je soupçonnais imminent m'avait toutefois surpris, car je croyais naïvement qu'il me confiait ses projets. Destination inconnue! Le reverrai-je un jour? Pas si sûr. Quand bien même je le reverrais, le reconnaîtrais-je?
Disposant d'un séjour-étudiant, je me sentais moins étranger que le clandestin pakistanais. Malgré toute la pression qui pesait sur les étrangers, je me sentais, en tant que prêtre, privilégié de bénéficier de certaines facilités réservées aux natifs du pays. Je disposais de ma liberté de mouvement et de parole. Mon statut m'ouvrait grandes les portes de certains offices et me préservait de certaines humiliations qu'enduraient mes compatriotes africains et du Tiers-Monde. C'est surtout lors des voyages que je me sentais le plus étranger lorsque je me retrouvais être le seul, à la frontière de Domodossola ou Bâles, à qui les douaniers demandaient de produire ses documents. Ma peau d'ébène me trahissait. Ayant perçu la gravité de cette vie clandestine, j'acceptai sans hésiter la proposition qui m'était faite par l'abbé Ducaroz d'assumer la pastorale des étrangers à Lausanne. Ce que je fis pendant près de deux années. Je devins proche des Africains et d'autres étrangers en situation régulière et irrégulière en Suisse. Je les accompagnais de mes conseils et les assistais dans les tribulations de leur vie. C'est dans ce cadre qu'il m'a été donné de croiser deux anciens musiciens Zaiko et un autre d'OK Jazz. Comme pour dire que mes ouailles venaient de toutes les couches de la population africaine: des dames et messieurs, des voyous comme des voyelles, des gens bien et des scélérats. Une expérience unique! J'ai vu ces gens vivre dans la clandestinité, avec un courage exceptionnel et une patience désarmante.


20 mai 2015

Le souvenir qui colle à quelqu'un

Le souvenir de quelqu'un se réduit parfois à une phrase lapidaire, à un événement qui le caractérise. Il y a quelques jours, j'ai par hasard retrouvé des traces d'un cousin, le père Mundendi. Je l'ai d'abord connu à Kalonda avant de découvrir qu'on avait des liens familiaux. Il me suivait d'une année et aimait chanter "en faveur d'Abraham et de sa race à jamais". S'il me lit, il s'en souviendra. A chaque fois que son nom est évoqué, je remonte au verset final du Magnificat qu'il aimait si bien chanté, non sans humour. Voilà un gars doué de talents d'amuseur et de comédien. La comédie est tellement naturelle chez lui qu'il peut vous faire rire à chaque instant. Il est devenu depuis une trentaine d'années moine prémontré; j'estime que quarante années plus tard il a continué à exceller dans sa dévotion mariale, présagée et traduite spontanément par cette magnifique antienne. 
Je pense à lui parce que je viens de voir sur Facebook une photo d'un prêtre qui lui ressemble très fort. J'aurai des précisions un peu plus tard. Je crois que c'est lui. Cela fait plus de quarante ans que je l'ai vu pour la dernière fois. Je parie que c'est lui. Je vous dirai quoi.

18 mai 2015

Etre étranger, c'est pas toujours marrant

C'est curieux, c'est seulement plus tard que je me suis rendu compte du sérieux de ce problème. En fait, je le vivais de façon inconsciente. Jusqu'à ce jour, il sera difficile de me convaincre que l'Italie où j'ai vécu de 79 à 82 était hostile aux étrangers comme elle est devenue aujourd'hui. Certains me diront que rien n'a changé. D'autres insisteront sur la crise qui a plongé les consciences vers l'irrationnel racial. Etc. Je crois que j'étais peut-être un peu jeune pour saisir les finesses du racisme que j'y vivais. On devenait étranger lors des cérémonies culturelles; on devenait étranger lorsqu'il fallait faire la queue à la Questura di Roma; on était complètement étranger lorsqu'il fallait demander un visa de retour afin de voyager hors d'Italie. C'était la norme, on y obéissait sans réfléchir. Un contrôle drastique de tout mouvement. Certains pays vous laissent sortir une fois pour toutes quel que soit votre statut.
Lorsque la xénophobie frappe de plein fouet l'Afrique, alors là, je n'en reviens plus. Angolais, Rwandais ont été accueillis à bras ouvert sur le territoire congolais. Dieu seul sait ce que cette hospitalité a rapporté comme problèmes à ce pays hôte. Ces gens doivent aussi avoir subi de frustrations terribles; ce n'était pas facile pour eux aussi. Je n'oublierai jamais les menaces que nous proférions contre un condisciple de cinquième primaire à Kimbau, nommé Kanzumbila. Simplement parce qu'il était angolais. En réalité, il était comme nous; parlait comme nous; faisait tout comme nous. On le haïssait parce que ses parents n'étaient pas du pays. Face à l'étranger, les sentiments que l'on éprouve sont souvent étranges. Ce n'est pas un simple jeu de mots, hélas. Nos attitudes diffèrent selon qu'on a affaire à un fils / une fille du pays ou non. 
L'étranger, c'est celui qui n'est pas de notre tribu, de notre contrée, de notre langue. On l'exclue par la différence qui l'éloigne naturellement de nous. On l'humilie sans cesse afin de lui faire sentir qu'il n'est pas chez lui. On l'encense un peu pour le dénigrer à la moindre erreur. Cette attitude ne connait pas de couleur. Trappatoni en sut quelque chose, lorsqu'il avait dit: "Ich habe fertig". Googlez cette petite phrase, vous verrez jusqu'où la méchanceté humaine peut aller. Cet homme, latin, a exprimé ses sentiments de méridional avec les structures syntaxiques propres à son naturel, mais qui se sont révélées totalement contraires à la langue allemande. D'où la risée. Les Italiens lanceront: "Vous comprez" pour désigner les marchands ambulants qui sillonnent leurs plages pour vendre à la sauvette ou à la criée leurs objets d'art et autres trucs prisés par les Blancs. "Vuoi comprare?" mal dit. Une moquerie très subtile, mais raciste, dédaigneuse et intolérante. 
Etre étranger n'est rien d'autre qu'un crime. Aujourd'hui, les Sud-Africains chassent en masse les Mozambicains, les Zimbabwéens et les Somalies qui y vivent. Voilà des familles, des parents et des enfants, largués sans espoirs dans l'inconnu, vidés de leurs projets immédiats pour embrasser un avenir incertain. Le paradoxe, c'est que cet "avenir incertain" constitue le meilleur refuge, du moins pour le moment. Voilà des êtres humains qui, sommés d'abandonner leurs "vies", s'aventurent vers des terres natales qui leur seraient naturelles mais pour lesquelles ils sont entre-temps devenus des étrangers. Le retour au pays n'est pas toujours facile ni heureux.
Des personnes expulsées vers leurs pays d'origine après un long séjour en Suisse, en France, en Belgique ou en Angleterre se retrouvent clochards dans les rues des métropoles africaines. Le choc est terrible. Souvent, les intellectuels subissent plus les coups du déracinement que les voyous et vagabonds. Parti humain pour l'étranger, le voici revenu spectre et vide de vie. Etre étranger, c'est pas marrant. Alors pas du tout.   

17 mai 2015

Lelu kabutuka Donat

A Donatien, kiesi kingi mu kuyindula mvula wa butuka. Mfumu Nzambi kakutanina, kakusambula, kakuheka ngolu, kiesi ye ngemba.
Yazayaka dihika mboti-mboti klumbu wa butkuka ku Khengi, ye kilumbu bakubotika ku St Esprit. Tata Ngabu wakala tataku mbotika. Mini hana mu kumanisa mvula ya ya mu kalasi dia tata Francois Butandu. Tata wa sala ku Kitsasa. Tata Frederic ku phutu. Mambu mingi.
Kola, kola, kola. Ndokudi meti.

16 mai 2015

Adieu Soeur Paul-Agnes Kayolo

16 mai 2015. Je viens de lire sur la page du Kwango le décès ce 14 mai de la soeur Paul-Agnes Kayolo, des soeurs de Sainte Marie, Popokabaka. Je ne l'ai pas connue personnellement, mais de réputation et par personnes interposées parmi lesquelles des religieuses et des membres de sa famille biologique. Je m'unis à la douleur de sa congrégation et au diocèse de Popo pour rendre hommage à l'humble et fidèle servante de Dieu que fut Soeur Paul-Agnès. Condoléances attristées à Armand à Ottawa. Que son âme repose en paix!

Mr Nkurunziza is back

What happened in Burundi this week is very interesting. President Nkurunziza is back to his country; he actually never lost power and got it back very easily. His loyalist military held the strategic sites of power: the airport, the national radio and television facilities, the presidential palace under control. Now that he is back, the scenario opens ideal spaces for him to strengthen his will to run for a third mandate. His supporters are now convinced that he is the right man to lead the country. He is the real winner of this situation. Everything works in his favour and from now on nothing can prevent him from wining the elections despite some resistance here and there.
All countries condemned the coup d'etat attempt fearing a new bloodshed on an ethnic scale in a country that went through a long time of civil war. Again this is politics: the democratization process still forms a challenge in Burundi as it is in other African countries. We African still have a lot to learn in terms of democracy.  

13 mai 2015

Change of Power in Burundi?

May 2015 Coup d'état
"On May 13th, 2015, President Pierre Nkurunziza's government was declared to be "overthrown" by Major General Godefroid Niyombareh in a coup d'état. This followed weeks of protests over President Nkurunziza's plan to seek a third term in office. Protestors claim this violates a two-term limit clause in the Constitution, while President Nkurunziza has argued that his first term was an appointed position and thus does not fall within the two-term limit. His interpretation was upheld by the country's constitutional court.
President Nkurunziza, at the time visiting the neighboring country of Tanzania, released a statement on Twitter denying that the coup had been successful."
(Source: Wikipedia, 2015)

These days I have been following quite carefully the news from Burundi. I even wrote on the difficult implementation of democracy principles on the African continent, repeating my usual statement: "The weakness of Africa corresponds to the weakness of its institutions. Contrary to developed countries of the West, a coup d'état is possible at any time anywhere in Africa. This is why presidents reinforce their armies, security services and police in a very exaggerated way." Etc. And what happened in Burundi today is the result of an on going chaos in terms of the application of democratic rules and laws provided by the Constitution. Pierre Nkurunziza was claiming to run for one more mandate because he had the real power (army, security and police) on his side whereas the Burundian people had none. Today's event is the response of the national army in order to stop the confusion and disorder created by this situation. Just wait and see.

12 mai 2015

Politique et littérature en France

La dernière, c'est le président Nicolas Sarkozy qui nous l'offre avec une bourde sur un titre de Victor Hugo: Quatre-vingt-treize. Un lapsus grave, moqué sur Internet. Il a une excuse: il est avocat de formation non pas un littéraire. Moi aussi, j'en commets des bourdes en politique. Là, je remonte à Jean Roudaut et à Alain Faudemay, au temps des années de Fribourg. Roudaut aurait juste ri et lancé spontanément: "On ne saurait exceller en tout. Politique et littérature coexistent difficilement en France chez un seul individu. Les exils de Voltaire et d'Hugo peuvent servir de leçon."
Je repense à une fin de réunion ministérielle du gouvernement français à l'époque de Mitterrand si mes souvenirs sont bons. Des journalistes se sont arrangés pour sonder les connaissances littéraires des ministres français en leur demandant de réciter "Voyelles" d'Arthur Rimbaud. Jacques Lang et compagnie s'en sont plutôt bien sortis.
Il y a à peu près une année, je suis tombé sur une analyse de Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé Césaire développée par Jean-Marie Le Pen. Vous avez bien lu. Contre toute attente, l'homme du FN a été impressionnant. Au début, je pensais qu'il lisait un texte ou récitait de mémoire un texte préparé par un nègre; mais ce n'était apparemment pas le cas. Tout est possible avec les politiciens, surtout avec les politiciens. Une opération de charme pour donner un peu d'humanité à ce féru négationiste et défenseur de l'extrémisme droit dans une France en perpétuelle métamorphose qui tient toutefois à garder sa spécificité culturelle et raciale.
Peut-on être un bon littéraire et un bon politicien? Pourquoi pas? Havel, Senghor, Césaire, Pompidou, Kenyatta, Nyerere, etc. ont prouvé le contraire. Vous comprendrez pourquoi tout successeur de Césaire tente sa chance en poésie. 

Kimbau centenaire (1916-2016)

 
(Source: Père Serge Tsunda sur Facebook, Bana Kenge)

La célébration du jubilé centenaire de la MC Kimbau aura lieu du 31 juillet 2015 au 17 juillet 2016, d'après ce que j'ai lu sur Facebook. Une page intitulée Centenaire MC Kimbau a été ouverte sur Facebook. A défaut de communiqués officiels, contentons-nous de suivre ce que nous réservera ce site. Je transmettrai pour ma part les informations au fur et à mesure que je les recevrai.
Ce sera l'occasion de retracer l'histoire de ce coin dans lequel le fameux Père Fernand Alard SJ (1878-1948) avait pris l'initiative d'installer sa ferme-chapelle. L'autobiographie J'ai trouvé le chemin de l'abbé Denys Luhangu (1933-2009), le premier prêtre de Kimbau, donne de précieuses informations sur la fondation de Kimbau, sur la cession de la terre entre son grand-père et les jésuites. Je reprendrai quelques passages de cet ouvrage dans les mois qui viennent. Je présenterai de temps en temps quelques personnalités et quelques événements liés à Kimbau. Le lecteur est prié de considérer que c'est mon point de vue strictement personnel que je livrerai sur ce blog. Et ce que je publierai sur ce blog au sujet de Kimbau n'engagera que moi.
La mission catholique de Kimbau est sans doute la plus ancienne paroisse du diocèse de Kenge, suivie de Beno et Ngi. Wombali a déjà fêté le sien. Cent ans d'existence se célèbrent avec faste. Malheureusement, je ne crois pas qu'il y ait un(e) centenaire qui serait encore vivant(e) dans ce coin-là. Qu'on me corrige si je me trompe à ce sujet. Dans cette mission catholique sont passés une centaine de vaillants missionnaires jésuites et verbites, des régents et récemment des prêtres diocésains. Les personnes de la génération de nos parents pouvaient citer les noms des pères Omer Butaye, Delamine,  (Ndalamini), Peeters comme des régents Louis Nioka ou Kasai, etc. du temps du Vicariat du Koango. Je ne suis pas un historien, ce que j'écris n'aura aucune valeur scientifique. Quoique l'on dise ou pense, c'est une histoire que j'ai vécue, dans laquelle j'ai grandi et à laquelle je reste lié. 
Lors de nos prémices à Kimbau, le 10 août 1983, j'étais surpris par une revendication formulée par les sieurs De Pied ou Oscar Lufwa: "Bana ba Makwela batheti batumbami M'Banga ye Mabana". C'est avec le recul du temps que je perçois le vrai sens d'une telle particularité. Avec tout le respect que je dois à mes aînés Denys, Dieudonné, Firmin ou Louis, Liévin et moi avons quand même écrit une page de l'histoire de Kimbau. Un honneur insignifiant mais important.
C'est donc avec beaucoup de dignité, reconnaissance et fierté qu'il me revient de célébrer avec l'ensemble de personnes et institutions qui y sont associées, le centenaire de ma mission natale. Paix aux âmes des missionnaires, des chrétiens et des habitants de Kimbau! Hommage à toutes celles et à tous ceux qui, à tous les niveaux, ont oeuvré et oeuvrent encore pour Kimbau. Bonnes célébrations à tous les ressortissants de Kimbau au sens le plus large du terme! Que notre "Te Deum" retentisse jusqu'aux terroirs les plus éloignés de la terre. Que l'Eternel bénisse Kimbau.

11 mai 2015

Notre misère continue

Le vendredi passé, j'ai écrit le contre-temps qui est advenu pour le transport des enfants à l'école. Le samedi, j'ai acheté une nouvelle batterie au supermarché Price Smart. Le véhicule a démarré sans problème; mais c'était sans imaginer que les choses allaient se compliquer. L'idée m'est venue de faire un tour; c'est alors que j'ai découvert qu'à chaque ralentissement le moteur s'éteignait. Avec un véhicule manuel, cela aurait été manipulable. Mais avec un automatique, la manoeuvre est plus difficile. Notre déplacement vers l'église ayant connu quelques anicroches dimanche, j'ai d'abord décidé de conduire la voiture chez notre concessionnaire dès le lundi matin. Comme Mama Mapasa avait un  programme ce matin, j'ai proposé de conduire les enfants quitte à déposer le véhicule chez Nascoo. On est donc partis très tôt. Malheureusement, on est restés longtemps derrière un bus privé genre Fula-Fula qui roulait à pas de tortue (à la recherche des clients) et qui nous a obligés de freiner continuellement, provoquant des coupures fréquentes du moteur. Tant bien que mal, et grâce à mon expérience de plus de trente années de conduite, j'ai réussi à déposer la bagnole au garage. Le reste de la route s'est effectué à pied. Les enfants ont vraiment adoré de marcher quelque dix minutes.
Arrivé sur le campus autour de 10 heures, je reçois un coup de fil de Mama Mapasa qui m'apprend que son véhicule ne démarre pas. Diagnostic: batterie. Un voisin l'aide à démarrer par jumping start, mais le véhicule s'arrête net au rond-point d'Oistins. Pendant tout ce temps, je suis à mon bureau. Elle pense d'abord à une panne sèche. Faux! C'est finalement la batterie. Un taximan l'aide à acheter du carburant et une batterie à l'Automotive le plus proche. Que des heures passées à attendre le dépannage! Comme Nascoo a fini la réparation avant 2 heures, je préfère prendre Chrystelle et Claver à l'école, et la rejoindre au sport de Claver Jr autour de 3.15. Je la trouve complètement fatiguée, désaltérée. Elle repart tout de suite après avec l'automatique revenu de Nascoo avec la jumelle. 
Une journée pareille ne saurait s'oublier si vite. Mais c'est une journée à oublier quand même. Dieu merci que les enfants ne s'en sont pas rendu compte. Comment sera la fin de cette semaine? Attendons voir.

As-tu l'argent?

Samedi 9 mai, à la sortie du Gymnase Garfield Sobers où Chrystelle et Claver font la natation, j'ai entendu une dame dire à sa fille: "Do you have money?" Croyant n'avoir pas bien entendu, je me suis approché de la dame - qui connait bien les jumeaux - pour entamer un petit dialogue, car cette question leur coupe tout espoir d'obtenir quelque chose. 
- I thought I was the only one to ask this question.
- No man. We all ask the same question.
- Every day one of my twins, if not both, wishes to buy this and that. And I ask: "Do  you have money?"
- Right. My daughter just plans or decides to buy anything she wants and she never likes this question. Your money is my money, would she say. If there is no money, just use the machine, not knowing that you take from the bank only what you put in.
En fait, à une étape de leur vie, les enfants pensent que leurs parents peuvent tout acquérir. En plus, ils n'ont jamais de la patience: ce qu'ils veulent, ils veulent l'obtenir immédiatement. Ils trouvent le temps d'attente toujours trop long. Au moins, j'ai découvert que je ne suis pas seul à poser la question: "As-tu l'argent?" à mon fils ou ma fille lorsqu'ils programment d'acheter quelque chose.
Sur la route, si on rencontre un monsieur mal habillé, Chrystelle s'empresse de me demander à l'oreille: "Papa, est-ce que ce monsieur est pauvre?" Je ne sais pas au juste l'idée qu'ils se font de la pauvreté. Ils n'acceptent jamais qu'on leur dise: "il n'y a pas d'argent".

10 mai 2015

Happy Mothers' Day

May 10, 2015. In this part of the world Mothers' Day in principle takes place on the second Sunday of May. I usually say that it is a celebration created by the present consumption society in order to get people spend more money. One celebrates his or her mother everyday by showing the finest love possible to this wonderful creature through whom God brought every human being to the world. In my thought I also claim that "A mother never dies in the heart of her loved ones." This is true today, was true in the past and will be true in the future. An everlasting tribute to the Mother as a special gift of God to humanity. Mother can never be replaced. 
When I was younger some thirty years ago, I happened to be assigned a benefactor by a charity organization who provided me with some financial assistance. That generous lady insistingly wanted me to call her "Meine Adoptivmutter." I wrote once or twice before I realized the heavy load this .situation imposed on me. When I stopped writing this awful titel briskly, it was also the end of the relationship. You can never impose yourself as a mother to anyone. So to say, one's mother is unique, unilaterally irreplaceable. 
At the same time a mother incarnates a very special and broad relationship to me. I do have a lot of mothers, my beloved aunts who through and with my biological mother have taken care of me, or have become part of my life as mothers. And I love them all, not as "adoptive mothers" since I have never been adopted and would never accept it, but as I loved and love my biological mother. I equally considered her close friends as my mothers. My paternal aunts such as Koka, Ngimba, Zenzu or Mubembi, Ngundu showed me in my childhood an unforgettable love. The Mayengos happen to be of both sides. OK. I have been blessed to have so many mothers in three continents, regardless of their skin colour. Some are dead, some are still alive and younger. They are my mothers. Some are even cousins acting as my mothers. I respect and love them all. And today is their day. May the Almighty grant them abundant love, peace, blessing along with his eternal crown.
Since I can't mention all the names, I dare mention one especially; my lovely Marie-Clavère Bernadette Régine, the mother of Madeleine-Chrystelle and Claver Jr and I wish her a Happy Mothers' Day!
Finally, Happy Mothers' Day to all Mothers in the entire World.

9 mai 2015

Quelle semaine!

Je viens de passer une semaine sans reposé et sans avoir réalisé mes projets. Je me disais toujours que je peux accomplir tout ce que je planifie; mais ce n'est pas toujours le cas. On dit qu'un bon programme est la clef du succès. Sur papier sans aucun doute, mais pas dans la vie réelle. J'en suis convaincu maintenant.
Les imprévus prennent quelquefois, je dirais même souvent, le dessus sur le programme établi. Cela s'appelle improvisation lorsqu'on est de mauvaise humeur et urgence lorsqu'on tient à justifier positivement son action. C'est selon l'humeur du jour ou de la semaine. Imaginez une semaine pendant laquelle vous ne traitez que de ces genres de choses. Au final, rien de boé. Mieux un peu de ceci et de cela, et rien de réellement concret. Si vous ne faites pas attention, vous pouvez passer toute votre vie professionnelle a assurer ou expédier des affaires courantes plutôt que de travailler selon vos propres plans.
Dans une université réputée "student centered", un étudiant maladroit vous remet son manuscrit de sa thèse ou travail de fin d'etudes la veille de la date-butoir alors que tout a été mis en oeuvre pour que ce travail soit fini bien avant. Que faites-vous? Survoler le texte, le lire en filigrane, ou carrément le lui rendre sans correction et l'autoriser à le deposer dans le delai, quitte à le pénaliser. Voilàéun imprevu qui, selon votre état de conscience, engage votre intégrité. D'autre part, vous ne pouvez effectuer que ce qui est humainement possible. Un autre dira que c'est un faux problème: l'étudiant n'a qu'a s'en prendre lui-même.
Ma semaine m'a surpris à plusieurs reprises. Et la dernière, c'était hier 8 mai. Je tenais à arriver à mon bureau relativement tôt afin de préparer des réunions. A 900 metres du but, un coup de fil me ramène au point du depart. La voiture ne demarre pas, et les enfants ne peuvent se rendre à l'ecole. Jumping start: pas de demarrage. Comme les enfants ont priorité, je me laisse déposer a l'uni. Si j'avais attendu qu'ils partent avant de quitter la maison, cet incident ne serait pas survenu. J'avais pourtant un programme.
Vous ne pouvez pas tout prévoir. Vous avez beau prendre vos dispositions, l'imprévu survient inévitablement. S'il est sérieux ou porte des dégâts, cela s'appelle un accident. C'est la vie qui veut ça.

2 mai 2015

Le métier de tuer

1. A deux reprises, j'ai risqué la mort par le fait de brigands. La première fois, j'en ai déjà parlé sur ce blog. C'est au crépuscule du 29 juin 1992 sur les hauteurs de la rivière Kwango avec le Frère Simon Van Steen SVD. Six bandits en tenue militaire avaient fait irruption sur la route pour obliger le chauffeur Musitu à s'arrêter. Mais comme le chauffeur les a semés en fonçant sur eux, ils ont tiré sur la jeep Land Rover, sans toucher personne. Nous avons seulement remarqué des impacts de balle sur le véhicule à notre arrivée à Kenge. Je n'oublierai jamais cet horrible jour, maintenant surtout que mes deux compagnons de route d'alors reposent auprès du Père Céleste. Paix à leur âme! La deuxième fois, moins évidente, était quand même dangereuse parce que ces bandits, Kalaschnikov en bandoulière, rançonnaient tous les passants.
2. Quel métier de que tuer! J'ai été très ému dans ma jeunesse par l'objection de conscience de Muhamad Ali lorsqu'il avait été emprisonné pour avoir refusé d'aller combattre au Vietnam. Ce discours m'a éclairé, car pour moi à cette époque un boxeur n'était pas très différent d'un tueur. Selon ses propres mots, Ali avait refusé d'aller tuer des innocents. Au-delà de la dignité qui s'attache à leurs métiers, le soldat, le policier, le membre de la sécurité, sont des potentiels tueurs lorsqu'ils n'en sont pas eux-mêmes les victimes. Noble métier que de servir son pays par le don de son sang! Mais le sang a aussi sa loi: "Qui tue par l'épée meurt par l'épée.", dit JC (Mt 26, 52). Je me réserve de l'interpréter.
3. Il y a de l'autre côté les tueurs, sbires, bandits, gansters, membres de pègre et autres  criminels à soldes. Ceux-ci constituent souvent des bandes exploitant des richesses monumentales issues de la drogue et d'autres traffics illicites de minerais et ressources naturelles, défendant des intérêts économiques qui touchent l'ordre du monde, qui détruisent le système écologique universel et la santé de milliers. Dans ces aggrégats, la vie d'un individu ne vaut pas le groin d'un cochon. Assez souvent les puissants services d'espionnage qui peuplent les bandes dessinées et les romans policiers n'agissent pas différemment.
4. Les têtes des tueurs des groupes extrémistes religieux, racistes ou politiques, sont officiellement mise à prix. Le montant de la récompense est établi en fonction du danger que représente le malfrat visé. Il y a également les révolutionnaires qui, à l'image du Chè ou de Castro, sèment de guerillas à travers le monde pour défendre leur peuple contre l'oppression capitaliste. La révolution s'effectue, armes à la main. Dans ce combat pour un monde meilleur et juste, le sang constitue le passage obligé.
5. Quelle conscience possède un homme dont le métier est de tuer, de menacer la vie des autres, au risque de sa propre vie? Quelle conscience possède quelqu'un qui tue à froid un autre humain? Quelle conscience possède-t-on après avoir délibérément causé la mort d'un individu ou d'une foule de gens? Comment ce médecin qui a enterré les cadavres de ses victimes dans sa propre concession conçoit-il son geste vit-il ce macabre phénomène? Lapidations, décapitations, explosions aveugles, génocides, tueries à l'arme blanche ou à feu, injections létales, empoisonnements, autant de formes de mise à mort qui interpellent la conscience universelle. Je pense également aux sbires et tueurs des Mains sales de Sartre, qui se retrouvent nombreux dans notre monde actuel écartelé par des enjeux ethniques, raçiaux, religieux, politiques ou philosophiques. Les actes des mouvements idéologiques de ce genre constituent à mes yeux des scénarios de fin du monde.
6. Pourquoi n'y a-t-il dans ce monde aucun agent dont le métier de tueur n'est mentionné sur sa carte d'identité? Ce serait moralement irresponsable et repréhensible. Métier subreptice et souterrain, mais visibilisé comme un radar au moment où il se déclenche. Certains s'y retrouvent forcés par les circonstances de l'histoire, par l'environnement politique immédiat. D'autres estiment qu'ils y ont été naturellement préparés, précisant que c'est un métier comme un autre. Le pire, c'est lorsque tuer une personne humaine devient un acte ordinaire, quotidien, dépourvu de tout remords et glorifié pour un "salut" céleste. Là alors, c'est le monde à l'envers.



Un exemple à suivre


 
 Le travail ennoblit l'homme: Mgr l'Evêque au travail à Inongo.
(Source: http://evecheinongo.blogspot.com/)

Le 1er mai: Fête du Travail

Quoique ce jour semble avoir perdu de son éclat séculaire, il convient de réfléchir sur le travail. Le 1er mai fut un jour très important pour les partis communistes et pour les syndicats. Aujourd'hui encore, des milliers d'ouvriers et de chômeurs marchent dans les rues pour étaler leurs revendications. Les partis du travail, les syndicats, les corporations de travaillistes et toutes les variétés qu'elles s'assignent selon les pays, sont à pied d'oeuvre pour valoriser le travail. 
Travail, voilà un mot très complexe. Il couvre toute activité manuelle, pratique ou intellectuelle de l'homme. Il a été à la base de la construction féodale tout comme il constitue un élément formation de la société moderne. Il détermine l'identité de l'individu. Le travail, la profession ou l'emploi, que l'on exerce, déterminent la position sur l'échelle sociale. "Ora et labora", est le motto de St Benoît unissant  l'activité spirituelle et physique pour lui-même et ses disciples. La prière et le travail sont des piliers de la vie bénédictine.
La nature et la qualité du travail qu'on s'assigne sont décisives pour le destin de vie. Le travail fait la dignité de l'homme: il le rend digne et respectable. Le métier que l'on choisit en toute liberté répond en quelque sorte à des aspirations intérieures de l'individus. Mais il faut reconnaître que très peu de gens obtiennent le métier rêvé. Le milieu, l'entourage, les circonstances, la chance, la hiérarchie, etc. exercent de l'influence sur le bonheur ou le malheur qu'on peut tirer du travail. 
Très peu, ai-je dit, obtiennent le métier de leur rêve. "A défaut de devenir avocat ou journaliste, je suis enseignant. Je n'exerce pas le métier correspondant à mon diplôme," entend-on souvent dire. Comme moi, je regrette de n'être devenu politicien pour mieux pratiquer le travail du mensonge. C'est un regret car cela m'aurait assuré une vie décousue, mais friquée comme on dit dans certains milieux. Comprenez mon humour habituel.
La "division du travail" pour reprendre Durkheim a déterminé la marche de l'histoire. Le monde capitaliste passe pour celui qui bénéficie le plus du travail des prolétaires. Le monde socialiste rend l'individu esclave de la société, mais crie très fort au nom de la liberté. La devise nazie "Arbeit macht Frei" de ténébreuse mémoire a pulvérisé la vie des milliers ou millions d'êtres humains dans les camps de concetration. Comme pour dire que lorsque nous parlons du travail, nous ne possédons pas forcément la même conception du travail.
Comme j'ai un certain âge, je revois les images de Brejnev paradant sur l'esplannade du Kremlin haranguant les foules pour propulser aux yeux du monde entier le bienfait du "travail socialiste" ou "communiste". Mais le Goulag a eu son témoin privilégié en Soljenitsine. Les travaux forcés ou exterminateurs ont une longue histoire: l'esclavage dans les plantations des îles, les "tours" pour bâtir les chemins de fer colonial ou produire le caoutchouc, l'exploitation des enfants dans les mines, les productions des chaussures Nickey ou des tapis, le proxénétisme dégradant de la femme dans les quartiers rouges des métropoles modernes, ainsi que d'autres formes d'oppressions professionnelles.
Le travail peut tout justifier. Il construit la puissance d'une nation; il justifie les les migrations et les mouvements des populations. Pourquoi les gens des pays du Sud émigrent-ils vers les pays du Nord? Quand ceux du Nord vont vers le Sud, ils sont appelés coopérants, agents humanitaires ou pacificateurs, facilitateurs, bienfaiteurs, missionnaires. De plus en plus de missionnaires issus du Sud évoluent dans le Nord, ce qui change un peu le tableau.  Il établit la stabilité comme la destruction de la famille, d'une société comme d'un pays.
Les Madjesi avaient un dialogue intéressant: 
"Mon cher, tu m'as volé mes deux chaussettes trouées.... Cherche-toi un travail.
"Mais je fais de la musique, c'est du travail. N'est-ce pas?
"Ouais, ouais, ouais"
Souvent travail est associé à l'argent, à la richesse. Pauvres et riches se divisent à ce niveau: patrons et salariés se dissocient par le travail. L'ouvrier mérite son salaire: "Qui travaille à l'hôtel, mange à l'hôtel" Ce qui me rappelle Faustin Mampuya à chaque fois l'heure de la fin du travail sonnait: "Mosala mondele elaka ngonga". Qui dit travail dit rémunération, récompense. La valeur du travail se traduit au poids qu'on attache à l'argent, à la jouissance. Un illettré bourré des frics n'a pas hésité d'insulter un universitaire sans le sou: "Après tes études et toute ta vie, tu n'auras même pas le dixième de ce que je possède aujourd'hui". Les facultés de médecine, droit, économie ou gestion des entreprises, nouvelles technologies, sont préférées aux autres parce qu'elles donnent accès à l'argent. Mais la réussite dans la vie dépend de facteurs complexes, difficiles à determiner avec précision.
Un seul conseil: mettons-nous au travail, évitons la médiocrité et visons l'excellence.