30 juin 2020

30 juin 20 - Homélie du Cardinal Fridolin Ambongo

*Fridolin Cardinal Ambongo, homélie du 30 juin 2020 à la Cathédrale Notre-Dame du Congo* - ------- *Points majeurs :* 💪🏿💪🏿💪🏿💪🏿💪🏿 *
1)* 60 ans d'indépendance = un échec total de la classe politique composée des individus malveillants qui pensent qu'exercer le pouvoir politique c'est la jouissance. Tellement corrompue, la classe politique congolaise est perdue. Voilà que nos 9 voisins nous ont envahis ; voilà que les ADF sont toujours là et continuent de tuer notre Peuple, alors qu'au début de l'année, l'armée a dit avoir récupéré le territoire et mis en déroute les ADF ; voilà que le plan de balkanisation existe et persiste ; voilà que tout se fait en complicité et avec la bénédiction du pouvoir du Kinshasa. Le peuple de se lever maintenant pour se libérer ; 
 *2)* 60 ans d'indépendance est un échec total de la démocratie, pas de démocratie au Congo : des successions d'autorités, depuis 1960, qui n'ont accédé au pouvoir que par les armes ou par la fraude électorale au détriment de la volonté populaire. Ce qui fait que, sachant bien que ce n'est pas le peuple qui les élit, ces individus ne pensent qu'à la jouissance, à la corruption, au détournement des deniers publics impunément ; 
 *3)* À propos de la CENI, *Madame la Présidente de l'Assemblée nationale est d'une attitude de mépris à l'égard des Églises Catholique et protestante.* C'est grave. Ces deux églises à elles seules font plus de 80% de la population. *Ces deux Églises ont dit qu'il faut des réformes approfondies de la CENI. Elles ont dit "non" au choix d'un individu qui a été le cerveau monteur du système NANGAA lequel a produit le Chao électoral,* mais, curieusement, la Présidente de l'Assemblée nationale veut s'obstiner. *Préparez - vous, les jours qui viennent seront très mauvais, ils vont nous rencontrer sur leur chemin. L'intérêt du peuple de Dieu primera sur tout ;* 
 *4)* Les fameuses lois Minaku et consorts, nous les attendons de pied ferme. L'indépendance de la Justice et de la CENI nous est très chère. *Le FCC et le CACH savent bien qu'ils n'ont pas gagné les élections, ils savent ce qu'ils ont fait pour accéder au pouvoir. Comme on avait volé la bénédiction d'ESAU dans la Bible, le FCC - CACH ont volé la victoire du Peuple congolais et ils le savent et le disent très bien.* Malgré tout ça, nous avons accepté, devant un fait accompli, de le voir travailler dans l'espoir - peut-être naïf tel que démontré aujourd'hui - que de la fraude, du mensonge électoral, de la corruption pouvait sortir quelque chose de bien, hélas ! On s'était trompé. *Pour nous, les Églises catholique et protestante, cette coalition de la fraude électorale n'a plus aucune raison d'être et doit absolument disparaître. Préparez - vous dans les jours très proches, plus rien ne sera comme avant....* 🙏🏿🙏🏿🙏🏿

Proficiat Mgr Bernard-Marie Fansaka, nouvel évêque de Popokabaka

29 juin 2029. Hier, j'ai été informé par plusieurs sources à la fois de la nomination de l'abbé Bernard Fansaka Biniama du clergé séculier de Kenge comme évêque du diocèse de Popokabaka en remplacement de Mgr Louis Nzala qui a déposé sa démission. Je n'ai pas trouvé le temps d'écrire un éloge à son honneur sur ce blog. Sincères félicitations au nouvel évêque.
Sur les réseaux sociaux, la nouvelle a circulé drainant des réactions de liesse et de satisfaction chez beaucoup de ses confrères, amis et autres personnes consacrées ou non. Les commentaires vont dans tous les sens, mais cela n'a pas d'importance. Ma fierté est d'autant plus grande que Mgr Bernard Fansaka est d'abord un cadet, un ancien élève, un confrère de sacerdoce et un collègue professeur d'université avec qui j'entretiens de bonnes relations personnelles. Critique littéraire, j'enseigne aussi son roman Sur l'autre rive de l'Equateur à l'ISP Kenge. Son nom figure déjà sur ce blog.    
Le voilà aujourd'hui parachuté évêque à Popokabaka, un milieu dont il ne connait ni la culture ni la langue, encore moins les us et coutumes. Quelqu'un m'a soufflé qu'il lui sera difficile de se faire accepter à Popo, mais comme il l'a dit dans une interview: "il y va comme un frère parmi ses frères et soeurs". Courage!
Proficiat Monseigneur Marie-Bernard-Marie Fansaka. Que Dieu protège ton ministère épiscopal!  

Bilan 30 juin 1960 - 2020

1. Cinq ans de rébellion (60-65)
2. Trente-deux ans de révolution MPR (65-97)
3. Trois ans et demi de révolution AFDL(97-01)
4. Dix-huit ans de 5 chantiers et de PPRD (01-19)
5. Une année et demi de FCC-CACH (19- )

6. Bricolage politique: élections truquées, dictature
7. Balkanisation du territoire: occupation étrangère
8. Gestion économique chaotique: pillage, corruption, marasme
9. Insécurité généralisée
10. Inexistence de l'Etat de droit

"La RDC offre l'image d'un non-état. Dirigé par un régime extérieur qui fait main basse sur toutes ses structures visibles et invisibles, qui le pille et le prive de gérer ses immenses richesses naturelles, ce pays n'appartient aux Congolais que de nom. Les institutions censées assurer sa stabilité sont toutes infiltrées, téléguidées par des intérêts étrangers avec une active complicité de ses propres filles et fils. Des sommes colossales destinées à ses infrastructures sont impunément détournées par la pègre au pouvoir. Il est dirigé par des leaders que le peuple congolais n'a pas élus et dont l'amateurisme, l'inconscience ou l'incompétence ne sont plus à démontrer. Un pays sans vision qui s'enlise dans la misère, l'insécurité et la confusion au lieu de décoller au profit de ses citoyennes et citoyens. Un agglomérat tribalisé entre l'Ouest et l'Est. Otage d'une oligarchie sans conscience, le Congo démantelé par l'égoïsme matérialiste de ses filles et fils, ne réalise pas les vœux de la prospérité jadis rêvée par ses nobles aïeux. Béni de Dieu et considéré comme un scandale géologique, le Zaïre redevenu Congo est - on dirait - maudit, poursuivi par un maléfice qui l'étreint continuellement. Géré par une classe dont la bourgeoisie et l'illicite enrichissement scandalisent, et qui afficher ses biens mal acquis, le Congo n'est pas debout en soixante ans d'indépendance. De quoi se demander s'il est vraiment indépendant. Il s'avère qu'au fond le Congolais n'aime pas son pays. Le premier ennemi de ce pays est le Congolais lui-même. Aveuglés par l'appât des honneurs, de l'argent et des biens qu'ils extorquent ou volent à visage découvert, leurs excellences (religieuses inclues) et les honorables n'ont cure du peuple congolais. L'opacité en matière de gestion (corruption, détournement) est une mentalité. Il se dégage de ce principe de fonctionnement social que tout individu qui gère l'argent - du contribuable, d'un particulier ou d'une entreprise - se sert, vole. C'est la règle: tout gestionnaire dans ce pays détourne ou vole. La malhonnêteté s'est sacralisée en une vertu acclamée: on admire le riche sans s'interroger sur l'origine de ses avoirs. Le voleur est célébré, hissé aux nues, tellement sa suffisance matérielle éblouit le pauvre. On invite la presse nationale pour mettre un précieux collier onéreux au cou de sa dulcinée de méga-star. Ces honneurs de façade possèdent aussi leurs revers. Nous sommes superficiels, nous nous attachons à des futilités, nous nous masquons comme des pasteurs, des sapeurs ou des musiciens. Un honorable peut se révéler un kuluna, un bandit de grand chemin. Le profil que livrent au public ses leaders est vil, perfide, honteux. Observez attentivement. Tel est après soixante ans d'indépendance le triste sort de ce pays dit beau, hélas. Pourquoi? Pourquoi?
60 ans de honte et de trahison. Et la roue de l'histoire continue."
(L'Opposant)

26 juin 2020

Conséquences du Verdict

1. Remise en question de l'état de droit
2. Éclatement de l'accord de gouvernement
3. Justice  discriminatoire à deux vitesses
4. Refus des droits de l'homme
5. Pillage systématique de toutes les ressources naturelles, minérales
6. Manipulation de tous les appareils de l'état
7. Corruption et mégestion généralisées
8. Démembrement ou balkanisation effective du territoire national
9. Résistances des corrompus de l'ombre face au semblant de justice
10. Durcissement évident des tensions politiques

23 juin 2020

Leçons du Procès 100 Jours

"Politica, politica, mani pulite"

Politique ou pas, fabriqué ou pas, pré-fabriqué ou téléguidé par des mains invisibles, ce procès révélé des failles toujours dénoncées sur ce blog. Retenons 10 points qui peuvent s'étendre à d'autres pays africains. 
1. Le sens de l'état n'existe nulle part. Une ignorance totale de ce que c'est qu'un état.
2. L'état de droit n'est qu'un prétexte maquillé pour masquer une gouvernance chaotique.
3. Un pouvoir fruit d'arrangements non électoraux finit avec la rupture desdits arrangements. 
4. La gestion dudit pays est faite de pillages systématiques, impunis et couverts par des privilèges.
5. La classe politique n'est qu'une pègre criminelle, une bande de kuluna à la cravate, plus soucieuse de s'enrichir que de servir leur peuple.
6. Tout se règle par la corruption dans ce pays sans loi.
7. Aucun homme politique jusqu'à la preuve du contraire n'est propre. Tous volent, seuls les mal-chançards sont arrêtés.
8. L'institution de la justice est à sens unique, partiale, manipulée.
9. La faiblesse des institutions de gouvernement est criante.
10. Une main invisible guide toutes les actions de l'état. Pas si invisible que cela. Elle navigue à tête découverte. 

Conclusion: Absence totale d'un homme politique digne, nationaliste et patriote. Ignorance révoltante du sens de l'état.

Adieu Abbé Dosithée Atal

Je viens d'apprendre la mort samedi 20 juin à Kinshasa de l'abbé Dosithée Atal, prêtre diocésain d'Idiofa. Paix à son âme! Comme l'abbé Tshiamalenga son collègue, le professeur Atal a marqué d'une empreinte indélébile sa contribution aux Facultés de Théologie Catholique de Kinshasa. Après l'abbé Joseph Ntedika, il fut le puissant doyen et gestionnaire de cette institution universitaire déplacée du campus de Kinshasa vers les installations qu'occupe aujourd'hui l'hôpital St Joseph à la 13e rue Limete.
J'ai connu le mythe de l'abbé Atal avant de le voir. Ce fut le premier exégète congolais dont il m'a été donné de connaitre l'existence grâce à notre prof de religion, l'abbé Charles Kapende. Selon ce dernier la thése de l'abbé Atal aurait porté sur les quatorze premiers versets de l'évangile de St Jean. Nous sommes ainsi restés fascinés par ce savant d'une race presque extra-terrestre. Que pouvait-il si bien écrire sur ces versets au point de remplir des centaines de pages?
Je dois avouer que j'ai eu peu de contacts personnels avec le défunt. Par contre j'ai reçu des témoignages de personnes qui l'ont connu d'assez près comme le prof Georges Ngal et des prêtres de sa génération. A Rome, mon ami Jean-Roger Lumu Luimpe d'heureuse mémoire vouait une admiration inouïe à cet illustre doyen de la FTCK: "Il est arrivé qu'une autorité civile arrive à l'improviste à la fac. Eh bien l'abbé Atal présentait alors une allocution de circonstance comme s'il lisait ou l'avait préparée minutieusement de longue date."
Je me souviens d'avoir concélébré avec lui au sacre de Mgr Mununu à Kikwit en 1985. A la sacristie, je l'ai vu mettre l'aube au-dessus de sa veste; ce qui m'a frappé. Et la dernière fois à Rottenburg avec Mgrs Walter Kasper and M'Sanda en 1989 alors qu'il était en sabbatique. Par contre, j'avais fait la rencontre à Leinach, en août 1988, avec Dr med. Eugen Kriener. A la suite d'une interview à moi publiée par un journal de Wurzburg, Dr Kriener m'a appelé pour retrouver les traces de Dr Atal qu'il avait connu comme enfant-servant de messe dans les années 64. Je les ai remis en contact.
Le voilà parti. Je joins ma prière à celle de sa famille biologique et spirituelle. Que l'âme de ce serviteur de Dieu repose en paix dans le royaume du Père.


20 juin 2020

Courage Mme Pierrette Herzberger-Fofana

Depuis quelques jours circule dans les réseaux sociaux, notamment sur Youtube, une vidéo où le député européenne Pierrette Herzberger-Fofana décrit comment elle a été violentée par la policie belge alors qu'elle tentait de documenter l'agression des deux jeunes Noirs à la Gare du Nord, Bruxelles. Violentée, humiliée, discriminée par une police raciste visiblement sourde à ses déclarations. Tout cela parce qu'elle est femme, noire et étrangère à ce pays de Blancs.
Dr Herzberger-Fofana est présentée comme politicienne allemande des Verts. Je la connais d'abord comme spécialiste de littérature francophone d'Afrique dans son dialogue culturel avec le monde allemand et européen. Une voix très respectée et appréciée des femmes africaines. Avec elle je dénonce le racisme et toute forme de discrimination à travers le monde. Avec elle je condamne toute rhétorique idéologique, religieuse ou politique qui prône l'inégalité des hommes, la suprématie d'une race sur une autre, ou l'animalisation de ceux et celles qui sont différents. Avec elle je proclame les droits inaliénables qui reviennent à tout homme et à toute femme dans sa dignité humaine. 
En tant que littéraire, je salue le courage de cette femme qui fait notre fierté d'africain au sein des institutions où elle sert. Glückwunsch und viel Erfolg liebe Frau Herzberger-Fofana! Lassen Sie sich bitte nicht entmutigen.  

16 juin 2020

Prof Abbé Marcel Tshiamalenga in memoriam

16 juin 2020. Relativement j'ai été magnétiquement mis en contact avec la FTCK, la faculté de théologie catholique de Kinshasa. Réagissant à une vidéo envoyée par Nicolas au sujet de l'existence historique de Jésus-Christ, le présentateur fanatique des théories égyptologiques a nomment cité les chercheurs Bilolo et Obenga: "Aucun égyptologue, aucun théologien digne de ce nom ne saura me contredire." Je suis habitué à entendre ces déclarations africanistes et ces revendications raciales sur l'Egypte et la Bible, depuis Cheikh Anta Diop.  Ce n'est pas nouveau. J'ai rappelé Nico qui adore ces sujets polémiques pour lui dire que je connais Dr Bilolo depuis la FTCK, le grand séminaire de Kalonda et Munich. C'est lui qui me montra le bureau du théologien Karl Rahner à Ludwig-Maximilian. J'ai beaucoup échangé avec lui du temps où j'étais à Rome, et même peu avant mon retour au Zaïre en 82. Et sur ce blog il y a un email de lui daté de 2012.
Tout de suite après ma conversation avec Nicolas, comme ondulant de fil en aiguille, j'ai reçu par un transfert de Séraphin, la nouvelle de la mort ce jour à Wiesbaden du Professeur Marcel Tshiamalenga. Paix à son âme. Voilà une grande sommité intellectuelle de la FTCK qui quitte ce monde. Très célèbre au département de philosophie et religions africaines, le théologien Tshiam a marqué la génération de mes amis étudiants en philosophie. Nestor Kiala aka Monsieur Boubou ne jurait que par lui: " Là Tshiam te dira....". Cet érudit respecté et fascinant à plusieurs égards, je ne l'ai jamais connu qu'à travers ses écrits et à la télévision. Je le revois encore déclarant: "Sur ce point-là, je suis loin de Tempels." L'auteur de "La vision -ntu" a déjà inscrit son nom dans l'histoire de la philosophie africaine alors qu'il ne détenait pas encore de doctorat en philosophie. Ce qui remettait en doute son autorité en cette matière. A son retour d'Allemagne, l'ami de l'abbé Ngindu a principalement enseigné à l'Unikin. Vous comprendrez aisément pourquoi Séraphin Kiosi n'a pas hésité de me filer cette nouvelle. Un maître est mort. Que son âme repose en paix. 

13 juin 2020

Que des morts cette semaine!

Des morts proches et lointains ont été annoncés cette semaine. D'abord Maman Buka Mukangu, la mère de Zéphyrin, Corneille, Béa, Rigobert, Paulin, Jean-Louis, etc. à qui j'ai exprimé mes condoléances mutuelles les plus émues. Je revois Maman à l'Epa et à la Foréami. Que des souvenirs! Nous avons toujours été proches les uns des autres depuis l'incroyable compétition scolaire jusqu'à la vie actuelle. Merci Maman pour tout ce que tu as été et tout ce que tu as fait pour nous. 
La semaine passée a été inhumé l'abbé René Singa à Katende. Pendant que l'abbé Oscar Makolo traîne à être enterré, est décédé à Kinshasa Papa Thomas Kwambamba, père de Marie, Jean-Pierre, Toussaint, Gabriel, etc. Je transmets à toute la famille les condoléances que j'ai adressées à Mgr Kwambamba, évêque de Kenge. Que l'âme de Papa repose en paix. 
Comme si cela ne suffisait, un autre mort, et non des moindres, mon propre cousin, Mathieu Gungu ou Hungu. Paix à son âme! Fils de mon grand-oncle Kisalu Bakaba, j'ai vécu dans la même maison que Ya Mathieu, lorsque j'étais en troisième primaire à Kenge. Il était à l'école normale en troisième ou quatrième car il étudiait l'anglais. Je savais déjà l'existence de cette langue par Mr Mubangu Bodard à Makiosi, mais c'est Ya Mathieu qui, le premier, m'a montré le tout premier texte écrit en anglais. Nous sommes en 1965-66. Il a eu sa vie, nous nous sommes quelque fois retrouvés à des occasions importantes. Supporter de Dragons - Bilima, il était un homme du monde, savait beaucoup de choses sur le fonctionnement du pays et le comportement de nos leaders, ou personnalités influentes. C'est lui qui m'a expliqué pourquoi on appelait Luambo Makiadi Grand Maître. Comme agent au ministère du Transport, il m'a aidé à acquérir un permis de conduire. Pendant que j'écris ces lignes, je viens de parler avec Ma Marceline qui confirme les circonstances de la mort et m'informe que l'enterrement aura lieu soit mardi 16.6 soit mercredi 17.6 à Kinkole. Wendi kwandi Mwana Kisalu Bakaba!
Que des morts! J'apprends encore que, presque en même temps Raddy Mvula d'heureuse mémoire, a été enterré à Kenge Sébastien Fwala il y a quelques jours. Paix à son âme! Sébastien fut mon condisciple au petit séminaire de Kalonda. Pour la petite histoire, j'ai eu Séba comme élève pour le cours de Code du travail au Cerca (Centre de recherche en construction adaptée) de Kenge en 1986-87. Un monsieur très humble, sans arrogance ni complexe. J'en profite pour informer tous les copains que Sébastien a quitté ce monde en toute discrétion, sans clochettes ni trompettes. Adieu Séba.
Permettez que je finisse par reprendre ce que dit mon neveu Jude Muzembo à propos de la mort de Ya Mathieu: 
"Que son âme repose en paix! Triste nouvelle!!! Je me demande si nous ne sommes au temps de la fin. Toujours des morts à gauche et à droite... Je suis bouleversé d'apprendre chaque jour qui passe (réseaux sociaux) la disparition de certains de nos proches."

12 juin 1997

Il y a 23 ans en ce jour j'ai défendu ma thèse intitulée 'L'univers mythique de Tchicaya U Tam'si à travers son oeuvre en prose" publiée une année plus tard sous le même titre chez Peter Lang à Bern.
Pieuses pensées pour ma seconde mère Résie Weingärtner qui m'accompagna dans ce parcours et qui mourut deux semaines avant cet événement, informée de la fin des étuees. Etaient présent à côté de mon professeur Yves Giraud d'heureuse mémoire, les profs Dominique Combe (lettres), Christian Ricardo (ethnologie) et Rudi Imbach (philosophie) alors vice-recteur de l'université. Etaient présents dans la salle Mme Simone de Reyff, Claude Bourqui, les abbés Modeste Kisambu, Rigobert Kabwita, Mmes Shemsi Fleury et Traudl Schmitt.
Cette thèse fut à l'époque de sa publication l'oeuvre la plus complète sur Tchicaya U Tam'si après celle de Michel Vincent. Je me suis ainsi fait connaître un littéraire intéressé à la mythopoétique et à la recherche culturelle de l'Afrique et de la Caraïbe. Aujourd'hui, je touche un peu à tout (francophonie, littérature, postcolonialisme) et j'ai perdu en quelque sorte ma spécialité primordiale.
A Cave Hill je suis devenu directeur des études postgraduées LMD. Je n'enseigne plus, A l'Isp Kenge, I give back to my home community: j'enseigne outre les techniques d'analyse critique, la littérature africaine et congolaise.  Une expérience intéressante à plusieurs égards. Flexibilité et capacité d'adaptation sont de rigueur.

9 juin 2020

Souvenir de Muhamad Ali

8 JUIN 2016
  • Claver Mabana a actualisé son statut.
    9 juin 2016 à 01:28
    Durant sa vie, Muhamad Ali détenait une mission pour l'humanité; il était le porte-parole des sans-voix sur les questions politiques, sociales, éthiques, religieuses, culturelles, raciales, de son époque. Qu'on l'ait aimé ou détesté, qu'on ait accepté son message ou pas, on a été interpelé, à un moment ou à un autre, par ses déclarations. Ali était un éveilleur de conscience.
    Paix à son âme!

7 juin 2020

6 juin 2020: 38 ans de sacerdoce

6 juin 1982 - 6 juin 2020: 38 ans de sacerdoce pour les abbés Séraphin Kiosi, Noël Matonga, Albert N'Koy et Alexis Olenga. Proficiat! Ad multos annos.
Je l'aurais oublié si Séraphin ne me l'avait pas rappelé hier soir. Mieux vaut tard que jamais. Ce matin, je viens de prier spécialement pour ces condisciples de philosophie, avec qui j'avais célébré la vêture en aout 78 à St Hippolyte Bandundu. Félicitations encore une fois les amis! 

Le meurtre de George Floyd: Black Lives Matter.

En ce dimanche de la Trinité, Dieu trois fois un, je médite sur l'unicité du genre humain fondée sur l'unite trinitaire divine. Cette déclaration n'engage que moi. Je ne représente ici aucune doctrine particulière; je produis une libre réflexion de littéraire informé de théologie, de philosophie.
George Floyd. Un Noir, un Afro-Américain cruellement tué étouffé simplement parce qu'il était noir. Un homme éliminé par la violence haineuse des policiers blancs sur le territoire américain où tous sont pourtant des migrants. Les Blancs ont exterminé les Amérindiens autochtones, les ont campés dans des réserves comme des animaux; ils ont importé d'Afrique la main d'oeuvre d'esclaves achetés comme des marchandises et réduits en animaux. Les puissants envahisseurs se sont arogé le droit d'imposer leur rhétorique de colonisation basée sur le confiscation des ressources naturelles et minérales des autres pour fonder leur pouvoir économique et capitaliste. Dans ce contexte, les analystes déduisent que le Noir ne sera jamais l'égal du Blanc au "Land of the Free". La logique du pillage et de l'esclavage qui a présidé à la fondation de ce gigantesque mosaïque de peuples affirme toujours l'irréfutable suprématie raciale des Blancs sur les Noirs. Retenons toutes les attaques et caricatures racistes adressées en son temps au président Obama lors de son mandat au point de remettre en question sa nationalité américaine.
Intégrés de force dans un système socio-culturel et historique qui leur demeurera étrange et étranger, les Noirs n'échapperont jamais aux stéréotypes qui ont longtemeps justifié l'esclavage, l'oppression raciale, l'analphabétisme, la sous-intelligence, le comportement instinctif et irrationnel, qui leur collent à la peau comme un insurmontable destin. Marginalisés, infériorisés, muselés ou appauvris, traqués comme d'ignobles pilleurs, voleurs, violeurs ou criminels, les Noirs sont présentés comme naturellement violents et semeurs de troubles. D'où les agents de l'ordre sont sommés d'agir sur eux avec la plus extrême fermeté quand bien même ils ne sont pas armés, quand bien même l'innocent crie: "I can't breathe". Leurs oreilles sont sourdes et insensibles à la voix de leur victime afro-américaine. En fait, tuer un Noir n'est pas un crime, encore moins un péché. Sous-entendu, la race des damnés n'a pas d'âme. Les déclarations autour du Covid-19 ne sont pas loin de cette surdité discriminatoire.
Les mythes ont la caractéristique de faire agir et penser dans l'inconsciente irrationalité. Qui dit qu'un Noir est moins intelligent qu'un Blanc? Qui dit qu'il ne lit pas et que si on veut lui cacher quelque chose, il faut le mettre par écrit? Qui dit que l'écriture vaut mieux que l'oral et que l'histoire ne saurait s'écrire que sur base des documents écrits? Autant des barrières intellectuelles discutables mais qui répondent au système de pensée imposé par les clichés des Blancs. Le Blanc fascine le Noir par sa maîtrise du monde, et l'assimile au primitif, à l'animal, au singe. On tue un Noir comme on tue un singe. Un point, un trait. Avec son arme à feu, le Blanc a mis en place des structures discriminatoires pour s'assurer l'obséquosité noire, pour imposer au Noir la haine de sa propre race, le maintenir dans la précarité et la misère à travers le monde entier. Ainsi, tout Noir qui sort du lot et a le courage de leur résister ou contester cette suprématie, mérite le sort de la mort. Martin Luther King, Malcom X, et... aujourd'hui Floyd et leurs contre-parties diasporiques ont subi ce sort. Comme si cela ne suffisait pas, regardez un peu du côte de la Chinafrique pour percevoir ce qui s'y trame à travers une occupation systématique du monde africain. 
L'assassinat sauvage de George Floyd confirme cette rhétorique et montre à quel point le Noir dans ce monde n'a pas encore atteint le statut d'humain. Il doit se battre avec acharnement pour prouver qu'il est un homme et bénéficier des droits reconnus aux hommes. Je termine en reprenant des citations de l'activiste Prix Nobel de la Paix Wole Soyinka, sur la mort de Floyd: "Il ne faut attendre aucun salut ni aucune compassion d'un système fondé depuis le 15e siècle siècle sur le pillage de l'Afrique et l'asservissement ou l'infériorisation de ses descendants". Celui-là même qui, ironisant sur la négritude de Senghor, a créé le concept de la tigritude: "Le tigre n'a pas besoin de prouver sa tigritude, il tue sa proie et la dévore". Assimilation française et Indirect Rule britanique se répondent sur l'échiquier colonial.
"Black Lives Matter". Qu'on se le dise. Le droit s'arrache, il ne s'attend pas.    
  

3 juin 2020

3 juin 2020 - Spéciale St Charles Lwanga

Le petit séminaire St Charles Lwanga implanté d'abord à Kalonda (1959-1980) puis à Katende (depuis 1980-) fête ses 61 ans d'existence. Cette année est marquée de façon spéciale par la disparition de deux de ses directeurs: les abbés Oscar Makolo (Kalonda 1976-77) et Jean René Singa (Katende 1980-82). Les deux y ont été préfets de discipline sous l'abbé puis Mgr M'Sanda (1972-75)et sous l'abbé Charles Kapende (1977-80). Ces deux aînés anciens de Kinzambi sont décédés l'un le 29 mai et l'autre le 30 mai en pleine crise de coronavirus. Leurs corps se trouvent aux morgues de Bondeko pour le premier et de St Joseph pour le second. La date de leur enterrement que d'aucuns auraient souhaité voir coïncider avec l'anniversaire de la fondation de notre alma mater n'est pas fixée. Les opinions vont dans tous les sens. S'il est attendu que Doyen soit enterré à Katende dont il est le fondateur, ce n'est pas le cas pour Amos dont, semble-t-il, la famille biologique réclame qu'il soit enterré à Kinshasa. En outre les autorisations continuent de se faire atteindre. 
Bonne fête à tous les formateurs, étudiants et alumni du petit séminaire St Charles Lwanga, Kalonda-Katende. Clamons à l'unisson: "Kieleka kiese ngwa."