31 janv. 2019

La Fleur de Cactus

Précision: il y a des lecteurs et lectrices de ce blog qui s'interrogent sur mon lien avec la MFC, être fabuleux et inspirateur de ma vie intérieure. Le recueil de poèmes Déchirures de V Y Mudimbe est dédié à la FC. De là à MF, le pas est vite franchi. N'oubliez pas que je suis un subtil littéraire romantique, impressionniste, surréaliste et post-indépendant. Même SD Vwanga plus soucieux de m'imaginer attrapé la main dans le sac n'y voit goutte. Une seule personne comprend et peut démêler mes élucubrations: MF, ma muse et complice de toutes les saisons. 

29 janv. 2019

Un mois de janvier assez insolite

Je l'ai commencé à Kenge où je suis arrivé la veille. J'avais un sentiment très partagé entre inquiétude et joie de retrouver ma ville. Les élections venaient d'avoir lieu la veille, et les premiers résultats déjà connus et célébrés par les élus malgré quelques doutes sur la proclamation finale. J'étais surtout très fatigué du voyage après une nuit dans les divans de Roissy Charles De Gaulle. Le froid ne m'a pas causé du mal car je me suis bien caparaçonné, avec écharpe, bonnet et gants. Un accoutrement qui ne me sied plus depuis que j'ai quitté les montagnes suisses et les lacs de Berlin. Je suis rentré dans le bain du froid comme un habitué alors que je m'en suis éloigné depuis deux longues décennies. Le changement avec la chaleur de Kinshasa a été presque dramatique. Je n'ai presque pas dormi, vu que je devais continuer le lendemain. 
Je suis resté au quartier III de Masina, mêlé à la population, plutôt que de prendre une chambre d'hôtel. D'autre part, traverser toute la ville en pleine nuit pour rejoindre Binza Pigeon semblait une gageure trop risqué en cette nuit d'élections où la tension se palpait du doigt. Mais une certaine insouciance chez certaines personnes. Tout pouvait arriver ou s'enflammer d'un coup. Bandits, faux soldats-policiers et autres Koulouna n'attendaient qu'une telle occasion pour exercer leurs activités criminelles et destructrices. La prudence m'a conseillé de rester du côté de l'aéroport et de me rendre à Transco tôt. Le même taximan de la veille m'y a conduit, sous l'oeil attentif de Jude. En dépit d'une panne qui nous a coûté une heure de retard, le voyage s'est bien déroulé. 
L'idée d'organiser à Kenge une petite fête avec les miens planait encore dans ma tête, mais la maladie de mon dernier oncle maternel, Ngwasi Muhemba, m'a retenu de le faire. Je me suis donc contenté des retrouvailles avec les plus proches. Il y a des personnes proches que pour une raison ou une autre je n'ai pas pu rencontrer. Le temps était trop serré pour que je m'acquitte de toutes les politesses d'usage. Par contre j'ai visité mes tantes, mes cousins, et Kha Hélène. J'aime beaucoup Kha Hélène; la voir me rappelle ma turbulente enfance à Kenge des années mi-fin 60. La femme de Kisalu-Bakaba est la dernière grand-tante encore en vie. J'aime aller la voir et m'asseoir sur la même natte qu'elle, discuter, surtout apprendre beaucoup de choses. Elle sait tout, connait tout le monde dans la famille. Et malgré le poids de l'âge; elle a gardé ses deux pieds sur le sol. Elle est revenue avec l'espoir de mourir là où a été enterré son mari il y a 50 ans. Quelle leçon de fidélité! Kha Hélène tient le coup. Je l'appellerai demain.
J'ai fait soigner l'oncle Muhemba. J'ai participé à la messe commémorative de ma Véronique Paix à son âme!  J'ai enseigné mes deux cours du semestre: un Séminaire L2 et Questions spéciales de littérature congolaise francophone dans des conditions assez surprenantes. Mais j'ai tenu à faire travailler les étudiants, en les forçant à lire des livres ou extraits de livres. Car très peu lisent, c'est peut-être le point fait de l'enseignement à travers le monde actuel. Les jeunes ne lisent plus les livres traditionnels. Je viens de corriger les travaux que j'ai amenés avec moi. J'attends leurs essais.
L'autre évènement majeur, c'était la publication des élections. Tshisekedi proclamé à la stupéfaction générale président contre Martin Fayulu que les gens ont pourtant massivement voté. Certaines couches de la population ont boudé, d'autres ont célébré. La Ceni a tranché. Dans mon cercle, aucun de mes cousins - Muzingu, Mutoni, Lunda - ni ami d'école, n'a réussi son pari. Gabrielle Ilenda, candidate pour la députation nationale de Kenge, est sortie deuxième. Un étudiant Costa Muteba a lui gagné. Ainsi va la vie. C'est dans cette ambiance que j'ai quitté Kenge pour Kinshasa où je n'ai eu qu'un jour de repos. Le soir du 16 janvier, en compagnie du Prof Akenda, je suis allé chez les Lubamba, très surpris de notre visite. C'était très bien. Pensée spéciale pour Papa Frédéric d'heureuse mémoire.
L'après-midi du 17 nous sommes passés chez Papa Bunda à Bibwa avant de descendre à l'aéroport. Le retour m'a vu prendre le détour de Ste Lucie soit-disant pour économiser sur le billet. Erreur à ne plus refaire. C'est en des moments pareils que je me rends compte que nous Congolais ou Africains sommes des marginaux sur cette terre. J'aurais dû me renseigner avant de me précipiter sur ce billet si alléchant. Un problème assis là-bas que je suis allé chercher. Malgré la grippe qui m'a terrassé toute la semaine, j'ai enseigné tous mes cours, débutant ainsi normalement mon semestre. Prise de contact avec les étudiants, présentant de la méthode d'évaluation de 100% Coursework. Un véritable casse-tête pour certains des collègues, mais une bonne expérience qui valorise le travail hebdomadaire des étudiants. On en est là. Un mois de janvier certes comme un autre, mais assez inhabituel, plein d'événements insolites et surprenants.  

Merci à ma Fleur de Cactus

"Siège plein d'épines"
Merci à ma fleur de cactus, à ma muse, mon inspiratrice et complice pour m'avoir redonné vie alors que j'étais complètement désespéré. Je ne dormais plus, je ne mangeais plus, tiraillé par les soucis de mes propres aventures insensées. Et aujourd'hui j'ai pu ouvrir la bouche pour ingurgiter quelques denrées vitales. Je ne vivais plus, j'avais un malaise qui me ceignait les reins sans que je sache comment m'en découdre. J'avais un désarroi qui me troublait le sommeil: j'étais hagard, sans secours, sans soutien, sans repère. C'est moi, ce genre de crise existentielle. Et voilà qu'aujourd'hui, il m'a juste fallu entendre un C pour que se réveille la vie en moi. Depuis mon retour, après le chaud cu Congo, le froid de Paris et de Londres, le vent marin de Sainte Lucie, je n'ai cessé d'accumuler mauvaise surprise sur mauvaise surprise. J''ai été pris la main dans le sac comme qui dirait: "Douloureuse expérience". Mais à quelque chose malheur est bon. Ces contre-coups m'ont permis de me remettre en question, de traverser des nuits de grippe et d'insomnie en pensant que la fin du monde allait sonner. Que non. La vague est passée par la grâce de Dieu. Retour maintnant à la vie, à l'amour, à la joie, et au travail. Merci MF, my U. Que notre complicité et notre pacte demeurent à jamais indéfectibles!

Sarah Sutrina in memoriam

January 20, 2019. On the day of my return to Barbados happened something strange in the Cave Hill Community. One of the most distinguished member was found dead in her car far away from campus. American Senior Lecturer Sarah Sutrina, an extremly discrete and quiet person, was retired two years ago but continued her research in microbiology for a second doctorate, as I heard. A friend told me she was experimenting something in the laboratory when she left campus that night. What happened exactly? Was she kidnapped? Nobody knows. Police investigations are still undergoing.
According to surveys or recent records, Barbados has had in this first month of 2019 more crimes than Trinidad and Tobago. That is tremendously scary for a country, which has been always considered as a place of peace and security.
I knew Dr Sutrina from the first year I joined UWI. It is actually Prof Mahdi who introduced us to each other. At the time I chaired the Cave Hill Film Society she was a trustful member. She used to regularly attend the screenings. She never asked a question, just smiled softly to greetings. Any colleague or student would remember Sarah as a hard worker, a woman of principles who never used her car at day time. I also used to see her swimming at Batts Rock Beach. Even this morning I thaught of her swimming on the same side of the beach.
May her soul rest in peace.

27 janv. 2019

Hommage à Ndaye

La mort vient encore de frapper. Mr. Pierre Ndaye Muntumbula est mort. Un nom. Une légende du football congolais qui a marqué notre jeunesse. Il a tout gagné à ce niveau. L'histoire parlera. J'ai eu l'occasion de le voir aux entraînements de Vita à Kauka. Cet espace est construit aujourd'hui. Un monsieur plutôt réservé malgré sa fougue du but.
Adieu Ndaye. Merci de nous avoir fait vibrer. Je n'oublierai jamais la finale 2-0 contre les Zambiens. Tu fus et resteras notre héros. Que ton âme repose en paix.

26 janv. 2019

Un séjour inédit au Congo 2

Sur le plan personnel comme professionnel, ce séjour a été des plus surprenants. Je n'ai pas vu des inconditionnels que ce soit à Kin ou à Kenge. Et pour cause? Je me suis quelque peu emmuré pour m'occuper essentiellement de ma mission. Cloîtré dans mon hôtel d'où je ne sortais que pour des buts déterminés et précis, j'ai réussi à faire le vide parfait autour de moi. En outre, le contexte électoral ne permettait pas de sorties improvisées dans une cité contrôlée par des policiers étrangers ou venus d'ailleurs. Il fallait de la vigilance et de la prudence.
Je dois avouer avoir accompli pendant ce temps une bonne action en faveur de mon oncle Ngoyi gravement malade. Alors qu'il entendait se faire soigner à Kalenge, j'ai exigé qu'il descende à Kenge. Merci à Dr Marc Lukanzu et à ses collègues dont la compétence s'est avérée d'une efficacité extraordinaire. Le jour de sa sortie d'hôpital, il m'a demandé de lui acheter deux couvertures dans lesquelles il sera enterré le jour où il mourra. J'ai refusé niet. En mythologue rompu à l'interprétation des textes et des signes culturels, cela aurait été un sacrilège d'obtempérer à une telle injonction. Lui offrir ces couvertures reviendrait à l'inviter à la mort subite. Ce qui serait contraire à mon désir.
Bref un séjour court, mais plein d'émotion. Le 15 janvier, nous avons pris la voiture Ketch de l'abbé procureur pour nous rendre à Kin. Un voyage de retour au royaume d'enfance.


24 janv. 2019

Quel mandat présidentiel pour Mr Tshisekedi?

Elu à l'issue d'une élection très contestée, Mr Tshisekedi a prêté serment aujourd'hui. Comment va-t-il mener le pays alors qu'il ne dispose d'aucune majorité parlementaire, ni d'aucune emprise sur la défense, l'intéreieur, les finances ni la banque centrale? Quel genre de président sera-t-il après avoir fait tant de concessions au pouvoir sortant? Beaucoup de questions sans réponses. L'inimaginable n'est pas congolais. Laissons-nous donc surprendre. 

23 janv. 2019

Un séjour inédit au Congo

J'ai passé deux semaines à Kenge où je suis arrivé dans l'après-midi où se comptaient les résultats des élections. L'ambiance tendue que j'ai perçue à Kin se révélait encore plus virulente dans la ville de Kenge. Mon voisin de palier était candidat, on pouvait sentir la résolution dans ses propos incendiaires vis-à-vis de la vieille classe politique kwangolaise. J'ai aussi réussi à prendre la mesure de la violence verbale et de la division tribale qui empoisonnent cette cité dans laquelle se tiennent tant de nos racines et mémoires. Bref l'effet Fayulu a provoqué  une hécatombe chez les favoris du premier tour. C'est donc dans une ambiance d'attente des résultats que s'est déroulé mon séjour.
Dans ces circonstances, j'ai difficilement enseigné mes deux cours. Soit sept jours au lieu de dix. Certains étudiants, non avertis, se trouvaient soit en campagne soit en congé. J'ai quand même eu la grande majorité. J'ai préféré laisser des trauvaux sur la base des livres vus en cours. Grâce à un assistant qui m'a été  assigné, les travaux se poursuivent. Un de mes étudiants candidat-suppléant a réussi son pari et est venu au cours tout couvert de la farine de manioc sur la tête et sur sa veste. Proficiat Muteba!
Deux grandes surprises à signaler: la défaite de Mr Théophile Mbemba et ses collistiers, ainsi que l'élection de Mr Félix Tshisekedi comme président de la république. Je réserve les commentaires aux connaisseurs des recettes politiques de notre pays, car comme beaucoup d'observateurs, je suis resté éberlué. Surpris? Pas vraiment car j'ai quelques berges derrière moi. Ce matin, j'ai compris ce qu'est la politique. C'est-à-dire ce que j'en ai toujours su. C'est-à-dire un tissu de calculs, d'arrangements entre tireurs de marionnettes sans que le peuple y trouve son compte. Que dis-je? Seuls les initiés y voient clair. Je l'ai dit.
La veille comme par hasard j'ai évoqué, sans conviction, l'éventualité d'un ticket Tshisekedi comme constituant une meilleure voie de sortie vu le désastre qu'allait subir Shadari devant l'ouragan Fayulu. A quoi mes interlocuteurs ont répondu par niet: "Inimaginable!" Et c'est ce qui s'est produit: "L'inimaginable n'est pas impossible aux pays des Congolais." Voilà  où nous en sommes. Dans moins de 24 heures le proclamé président-élu par plus de 7 millions de voix, va prêter serment. Oui, j'ai compris ce qu'est la politique.
Dans la foulée j'apprendrai qu'il y avait une machine à voter dans mon environnement. Et même chez un autre insoupçonnable de telles manoeuvres. Ils ont tous les deux obtenu les voix de leur invesititure nationale en toute innocence et intégrité. Ni vu ni connu. Oui c'est ça la vraie politique. Mani pulite.
Mon retour comme mon arrivée s'est effectué sans spectacle ni tambour. Je suis depuis deux jours à mon domicile fixe. J'insiste à mon domicile "fixe".

21 janv. 2019

De retour sur le mur après trois semaines

Pendant tout mon séjour au pays je n'ai aucune fois eu accès à l'Internet. La raison était le contrôle du processua électoral par la Ceni et le gouvernement. Quel manque à gagner pour les opérateurs économiques, financiers et bancaires! A se demander s'il y a encore un sens de la liberté individuelle. De retour à Barbados hier, j'ai tout de suite ouvert mon portail. Retour au monde libre