28 févr. 2014

Joyeux anniversaire Amina

Bon Anniversaire Amina. Amina, c'est la fille aînée de Frédéric Mayamba. Elle me l'a rappelé sur Facebook cet après-midi:

slt papa bubu kilumbu ya anniv na mono!

Bon anniversaire ma fille. Mfumu Nzambi kutanina ye kusambula nge.

amen father!

27 févr. 2014

Rien de plus faux!


"L'archevêque de Kinshasa est le seul Africain à être titulaire d'un doctorat en Écritures saintes."

C'est absolument faux. Monsieur le Cardinal Laurent Monsengwo a été le premier prêtre catholique africain détenteur d'un doctorat en Ecritures saintes. Il l'a obtenu au Biblicum de Rome en 1971. J'en connais au moins dix: les abbés Paul Bwetubela, Dosithée Atal, Jean Bosco Matand', Albert Mundele, etc. pour ne citer que les Congolais.







25 févr. 2014

Yai kilumbu ya...

Kilumbu ya bubu kubutukaka na bwala ya Banningville na ntangu yina Kalavedi Mosimi. Mwana ya tatu na kati ya nzo na bo. Yandi me yela kaka na bwala yina tiii kilumbu ya zina ya bwala kubalukaka, yo kumaka Bandundu. Yandi me sala nzo-nkanda na kati ya bwala yina tii yandi kwendaka na Kinshasa. Tuka mvula 95, yandi kwendaka na mputu, na nima yandi me kumaka awa na Barbados. Yandi me kwelaka nduku na yandi ya ntama Calvaire Mabana. Na nima mwa bamvula yandi me kuma maman ya bana zole. Awa yandi ke sadisaka na université na kutangisa kifwalansa na balongoki.
Na kilumbu yai ya kubutuka, yandi me sala kisalu na yandi; mene kwenda kubaka bana nzo-nkanda. Kansi yandi vilaka na kubaka telefoni na yandi: bantu me binga yandi mingi na kuzodila yandi mvula ya luzingu ya mpa. Ntangu yai, muntu mosi-mosi ke bingulula yandi, kansi mingi me lala. Barbados kele na nima ya ntangu 4; disongidila kana yo kele ngunga ya 10 na Congo; awa yo kele na ngunga ya 5. Bantu mingi ke bingaka na mpimpa.
Beno yonso bikala mbote na kilumbu yai ya... mbutuka ya Mama M'simi.
 

Bon Anniversaire Clavère

En ce jour mémorable, puisse l'Eternel t'accorder la paix du coeur et la joie, la santé et l'amour. Que tu sois le symbole de la vie au sein de ta famille, de la famille qu'il t'a confiée.
Nkinsi ya kubutuka ya kiese ti ya mbote.
C

PS: Mono sonikaka ntete lubutuku; kansi lubutuku ikele kubutuka ya Yezu. "Kubutuka" kusongidila kukukisa bamvula ya luzingu, kilumbu ya muntu ke butuka na manaka ya mvula.

23 févr. 2014

L'art de la vérité

Chacun a sa vérité; et toutes les vérités se valent. C'est juste seulement question de l'imposer aux autres. La même chose, vue de différentes perspectives, peut s'interpréter différemment. Chacun voit à travers les lentilles de ses lunettes. Tout est en fait vrai. Mais la Vérité est de Dieu seul: elle est unique, essentielle et irréfutable.
L'autre jour, je suivais un débat de société à la télévision. Des agents sociaux essayaient d'inculquer à une tête dure rétive à toute pensée qui ne sorte d'elle-même, l'importance d'une politique réaliste sur le sida. La dame soutenait que seule la fidélité était le moyen préventif, éliminant toutes les autres précautions préconisées par la société comme étant malsaines, erronées et immorales: "All people dying with aids are condemned by God". A la question de savoir ce qu'il fallait conseiller aux jeunes, elle a simplement dit: "Youth has no right to sex before marriage". A propos des homosexuels, elle a ajouté: "It is against natural law, therefore a crime".  Cette personne à l' esprit étroit et sans doute mal formé avait sa logique puritaine et radicale pour tenir face à un public pratiquement scandalisé par ce discours d'un autre siècle.
Cela m'a amené à réfléchir assez longuement sur le sujet. Le discours radical appartient aux universaux autrefois imposés comme références uniques à travers lesquelles on devait percevoir le monde. Ce discours a asurément sa validité, mais son intransigeance ne peut tenir à cause de la complexité de la nature humaine même. Le monde évolue à grands pas vers la relativisation et l'acceptation des valeurs jadis rejetées comme immondes et inacceptables, au nom des idéologies qui forment l'arrière-fond de l'intelligence et de l'agir. L'évolution, j'entends la marche vers d'autres réalités ou situations à travers le temps et l'espace, constitue l'élément pourvoyeur de la complexité.
Le discours radical appartient au maître. C'est l'atout du pasteur ou de l'imam qui harangue la communauté avec son message unique, capable de vous démunir sans réchigner de vos biens et valeurs les plus précieux, susceptible de vous convaincre d'opérer un attentat suicide afin d'obtenir le bonheur ou de défendre l'ordre divin. C'est une vérité qui est infiltrée dans votre coeur, votre esprit ou votre âme. Le discours radical, c'est le discours politique qui diminue le nombre des morts à la suite des représailles policières ou militaires. Son secret: c'est le microphone avec tout ce qu'il symbolise.
De là aller au débat sur l'utilisation des caméras dans les stades de football. D'autres sports les utilisent déjà. Dans quelques années, les arbitres seront carrément remplacés par des robots, des machines, des caméras automatiques. Tout cela au nom de la vérité. La vérité absolue. Même encore, ces robots seront télécommandés par des hommes, lesquels auront chacun leur (sa) vérité, donc pourront les manipuler à volonté. La corruption, les matchs arrangés, les dysfonctionnements techniques influenceront la vérité. Gagnera le match l'équipe qui disposera des machines les plus puissantes. C'est surréalste ou insensé ce que je raconte là; mais cela n'est pas totalement impossible.
Les religions et les traditions qui jadis informaient les comportements des êtres humains sont reléguées au rang d'opinions individuelles. Elles sont devenues obsolètes pour beaucoup de personnes qui croient en Dieu sans forcément s'identifier à un groupe religieux, pour les agnotsiques, pour les anarchistes. D'autres valeurs ont remplacé désormais la place traditionnelle de Dieu: les sports, les transactions financières, la course au pouvoir temporel. J'en ai vu un qui ne pouvait aller à la messe dominicale parce que le dimanche était son jour de repos, de relaxe où il lavait sa voiture, et préparait de la nourriture pour ses enfants prises en charge par son ex-épouse. Il avait raison, car c'était conforme à sa vraie réalité. Bref les valeurs ont changé d'échelle. A suivre.
 

A propos de l'article sur l'abbé Malu Malu de M. N'Saka wa N'Saka

L'analyse de M. Jean M. N'Saka ma N'Saka me paraît biaisée, tirée du tas, quoique relativement bien écrite. L'article s'intitule: "Question à l'abbé Apollinaire Malu Malu: Pourquoi tomber si bas et perdre la face?". Un des rares textes de 7/7 quasi sans fautes de syntaxe ni d'expression françaises. L'auteur est visiblement partisan de "Sauvons la RDC". C'est son droit légitime, je le lui concède. Littéraire apolitique et libre penseur, je voudrais simplement exposer quelques observations que m'inspire ce texte.
L'abbé Malu Malu a librement et consciemment accepté de présider la CENI. La politique étant ce qu'elle est, il s'applique à gérer le processus électoral de la RDC dans un contexte très passionné et suspect. De ce fait, il n'obtiendra jamais l'unanimité des acteurs politiques. L'expérience a suffisamment montré que la politique et la religion font difficilement bon ménage. Dans l'histoire, tous les prêtres présidents de république ou de conférences nationales souveraines, ministres de gouvernement, y ont perdu de leur honneur, de leur intégrité, voire de leur peau. Pensons entre autres à Fulbert Youlou, Mgr Makarios, JB Aristide. Revenons à l'article.
D'où l'auteur tient-il les idées qu'il avance? Comment peut-il prouver que la majorité des Congolais détestent l'abbé Malu Malu? Une chose est de ne pas afficher son accord avec l'action de l'abbé président de la CENI; une autre est de généraliser sans examen préalable la portée de son action. Il me semble maladroit de critiquer sans discernement l'église catholique, le cardinal et son évêque tout comme il est naïf de conclure à la complicité des évêques congolais dans cette affaire qui engage un prêtre qui a choisi, en âme et conscience et contre le voeu "officiel" de son église, de répondre aux voeux de sa nation. L'histoire jugera. Le contexte congolais actuel est très difficile: toute décision qui se prendra à la CENI sera scrutée à la loupe par le parti au pouvoir comme par l'opposition. Il est tout à fait normal que les passions se déchaînent pour faire valoir ou prévaloir les options politiques propres à chaque camp.
Je ne défends pas l'abbé Malu Malu que je ne connais pas, mais dont je connais l'évêque. J'ai déjà, dans un article antérieur, sarcastiquement exprimé mon point de vue à propos de ce prélat controversé.  Je défends par contre le bon sens dans le jugement à porter sur son action et son engagement politiques. Rien de plus.
 

22 févr. 2014

Politique et démocratie

Lorsque l'on suit les dernières randonnées de Monsieur Vital Kamerhe, on est en droit de se poser plusieurs questions sur le rapport entre "Politique et Démocratie". Cette réflexion très sommaire confirme mes éternelles déclarations vis-à-vis de cette réalité incontournable. Quel est notre modèle de démocratie? L'Afrique a-t-elle besoin de copier les pratiques politiques d'ailleurs ou des théories politiques conçues ailleurs pour les appliquer sur ses terres vides d'inspirations et d'idées originales? Ce dilemme justifie nos tâtonnements, nos incompétences, nos échecs, nos déconvenues et nos impasses. 
J'ai toujours soutenu que la démocratie était un phénomène étranger à l'Afrique. Ce processus inconnu de nos ancêtres est un système importé de l'Occident et imposé à nos sociétés par une sorte de clonage. Le colonialisme et le néocolonialisme demeurent des références perpétuelles pour nos états. Il s'agit pour les pays africains de se greffer sur une machine qui, historiquement, a fait ses preuves ailleurs, et de se développer en fonction de ce modèle pour prétendre à la légimité d'états modernes, c'est-à-dire démocratiques. En fonction de son degré de démocratie, selon les décideurs du monde, un pays est admis sur l'échiquier international et peut bénéficier des prêts du FMI ou de la Banque Mondiale ou de l'UE. Cette même démocratie est devenue un motif de guerre brandi par les puissances pour assujétir les sous-développés, les pauvres, là où il y a du pétrole et des matières premières indispensables à la bonne marche de l'ordre économique occidental. Démocratie égale droits de l'homme, liberté.
Arrêtons-nous à un événement survenu en RDC cette semaine. On apprend que Kamerhe et ses partisans ont été pris pour cibles d'attaques de la police supposée assurer l'ordre et la sécurité à Bukavu. On entend le porte-parole du gouvernement traiter le leader de l'UNC de menteur. Dans ce chassé-croisé de déclarations passionnées et d'agressions langagières, chaque groupe tire la couverture de son côté. Que s'est-il passé en réalité? Esprit libre, je retrouve dans ces éléments le schéma de la réalité politique de notre pays. C'est le pouvoir à venir qui est au centre de la dispute. Kamhere cherche à se positionner sur l'échelle nationale tandis que le pouvoir en place tente d'endiguer sa progression. L'enjeu, c'est à long terme les élections de 2016. Mais, il n'y a pas encore de campagne électorale à ma connaissance. La machine tourne déjà, et tous les moyens sont bons pour acquérir ou garder le pouvoir. C'est aussi cela la démocratie.
Le mot est le même, mais la réalité est différente suivant le lieu où l'on se trouve. Politique et démocratie ne vont pas forcément ensemble.
 
 
 
 
 

21 févr. 2014

L'argent

J'ai grandi à une époque, dans une école de la vie (le petit séminaire), où on m'a appris à dédaigner l'argent, à l'utiliser pour des besoins essentiels sans plus. Les vertus les plus prisées étaient: la foi, l'obéissance, l'humilité, l'imitation de Jésus-Christ, l'honnêteté, la droiture, la liberté. Une vie de sobriété spartiate et orientée vers la pauvreté matérielle. J'ai été formé à ne jamais opter pour tout ce qui implique l'argent, le compte de l'argent. J'étais éduqué de telle sorte qu'opter de faire la comptabilité, l'école commerciale ou l'économie ne serait jamais venu à mon esprit. De tout cela, j'ai retenu une chose: l'indépendance vis-à-vis de l'argent. Au contraire de certains de mes congénères, j'ai eu le bonheur de n'avoir été jamais dans le besoin ni dans le dénuement total.
Tout en vivant dans ces situations, j'ai appris à juger de la capacité financière des gens à une époque où le pays semblait fonctionner plus ou moins correctement sur le plan économique. C'est ce qu'on nous laissait entendre tous les jours à travers les diverses sources d'informations. On vivait bien, on avait tout ce dont on avait besoin. Sans plus! L'école, la vie familiale, la santé, le vivre, tout était dans un système maîtrisé. On avait l'impression que tout fonctionnait à merveille jusqu'au jour où la folie des grandeurs a pris la tête du Guide de la Révolution.
Au fil du temps, j'ai appris à reconnaître l'importance de l'argent et son pouvoir dévastateur. Ce qui était discret ou pudique à ce propos ne l'est plus. On s'affiche par l'argent. On vaut ce que vaut sa poche. On est respecté selon qu'on a de l'argent ou pas. En fait, le monde entier est formé et informé par l'argent. Il a construit et détruit des empires. Il a fait et défait des systèmes, des pays, des relations, des familles, des sociétés. L'Afrique ne s'y retrouve plus parce qu'il lui a été imposé comme moyen privilégié de vie. L'Afrique se perd parce que l'argent lui a été imposé comme la seule valeur de référence. Ceci explique cela. On ne sait pas gérer l'argent. Regardez nos états, nos chefs, nos gestionnaires où le fond public se confond avec la poche du leader et du gestionnaire. D'où l'impunité car on n'y comprend rien. Regardez le train de vie qu'il mène. Considérez l'ampleur de la corruption amenée par l'Occident mais transformée en système de gouvernement. Considérez les pillages des ressources naturelles ou minières de nos pays par les multinationales sous l'égide des institutions internationales. Dites-moi que vous vaincrez la pauvreté dans le monde tout en gardant cet ordre monétaire et économique injuste  qui méprise le pauvre hère qui n'a rien.
Sur le plan éthique, on a toujours clamé que l'Afrique est l'avenir du monde vu que l'Occident est essoufflé, à cours d'inspiration. L'Afrique-refuge des valeurs morales demeure un leurre. L'Afrique de la Teranga et de la solidarité appartient au mythe, au rêve. Elle est envahie, détruite, ravagée, déréglée, désaxée depuis le temps de la colonisation, depuis qu'elle a opté de copier les valeurs de l'Occident. Nos coutumes et traditions valent ce qu'elles valent. Guident-elles encore nos consciences comme du temps de nos ancêtres? J'en doute. On oublie que, plus les années avancent, plus l'Afrique perd ses repères dans un mirage de l'Occident. Pour preuve, lisez la presse. C'est chaque jour que des Africains sont traqués comme des bêtes, discriminés, humiliés, expulsés manu militari de l'Europe, des Etats-Unis, du Canada vers leur continent natal. C'est chaque jour qu'il y a des naufragés, des tués, des rescapés... sur les navires qui lient clandestinément l'Afrique à l'Europe. Que des risques! Que d'humiliations pour rejoindre l'eldorado européen! Tout cela parce que l'Europe a le monopole de l'argent qu'elle nous a imposé comme valeur suprême.
Et même au sein de l'Europe, les discriminations se font en fonction de l'argent. La dernière votation suisse sur la limitation de l'immigration comporte une grave  signification. Pourquoi? Parce que simplement la Suisse, un des coffres-forts des puissants de ce monde, possède l'argent et peut, de ce fait, imposer ses lois même à ses co-européens désemparés par la récession. Parce que, contrairement à l'Afrique, la Suisse sait gérer l'argent. Et quand je dis gérer, c'est gérer. Cela donne quoi en fin ce compte? Arrogance? Racisme? Discrimination? Puissance? Malgré cela, on continuera à frapper aux portes de la Suisse. Le co-pilote éthiopien qui a détourné Ethiopian Airlines sur Genève en sait quelque chose. Je m'arrête là.






14 févr. 2014

"L'argent appelle l'argent"

Il y a quelques années, les rappeurs de Bisso na Bisso ont repris en refrain: "L'argent appelle l'argent. Mbongo ekobenga mbongo", une vieille chanson de Pamelo Mounka. En ce jour de la Saint Valentin, que je ne fête pas, mais que mon entourage souhaiterait ardemment que je célèbre, je me permets de penser plutôt à l'argent. J'ai déjà écrit ma position à travers plusieurs allusions ou analyses dans ce blog. Mais aujourd'hui, je voudrais développer quelques considérations pratiques.
On voit du monde s'enrichir comme Crésus à cause de leurs activités politiques, professionnelles ou sociales. A côté de ceux qui le gagnent honnêtement, on en voit qui volent l'argent, qui l'extorquent des gens, l'escroquent. Les passions autour de l'argent sont telles qu'on en arrive à se détester, à se séparer,... voire à se tuer. La passion de l'argent expose à plusieurs tentations et risques. Des bandes de criminels, des cartels de drogues, des mafias financières, des falsificateurs ou des contrebandiers, des contrefacteurs de toutes sortes, règnent sur d'immenses fortunes associées à la violence et au mal.  Dans la même logique, des pays pauvres obtiennent à leur tête des millionnaires et des milliardaires dont les grands parents ne possédaient même pas un poulailler dans leur village. Le voleur se prélasse, fier d'avoir volé le trésor public sans que la population ne réagisse. Au contraire, on admire le chef qui vole, détourne des millions, comme si c'était son droit élémentaire.
Laissez-moi penser aux messages des musiciens congolais. "Makambu mibale ebomi mokili mobimba. Ya liboso nde likambo ya falanga. Ya mibale nde likambo ya basi, etc. " (Deux choses détruisent le monde entier. La première, c'est l'argent (Franc). La deuxième, c'est les femmes.) Cet extrait, chanté par je ne sais qui, je l'ai entendu alors que je n'avais pas dix ans. Et ce n'est pas une chanson qui fait partie de mon répertoire mimique habituel.
Mon idole Soki Vangu de Bella Bella chantait: "Nayiba mbongo mpo olinga nga? Ooo nakoka te o o mama" (Dois-je voler de l'argent pour que tu m'aimes? Je ne saurai pas ma belle.)
Les exemples sont légion mais le message est essentiellement le même. L'argent habilite, réhabilite: il accorde un immense pouvoir d'actions et d'influences. L'argent donne du succès, de la considération sociale, de la puissance politique, du respect. Obama a réussi et a obtenu la présidence des Etats-Unis parce qu'il a d'abord réussi à accumuler de sommes colossales pour sa campagne. Il n'y a pas d'espace pour le pauvre dans la campagne américaine. A tous les niveaux d'ailleurs. En RDC, certains candidats riches déclarent insolemment: "Même si vous ne me votez pas, je serai élu". Entendu, mon argent me fera élire. Ce qui compte, c'est la proclamation sur la liste officielle pour ces arrogants candidats. Dans la réalité, il est aussi arrivé que ces patriarches ne soient pas élus au final.
Un autre exemple me vient de Mayaula:
- Soki aza na mbongo, ata ozali vilain okomi beau gars" 'Si tu l'argent, même si tu es vilain, tu deviens au beau gars) = Respect à celui qui possède l'argent.
- Soki ozangi mbongo, bakomi kopesa yo mbote kaka ya pressé" (Si tu n'as pas l'argent, on te salue avec l'air très pressé) = Inutile de perdre son précieux pour celui qui n'a rien.
Des expressions aussi dédaigneuses que "abetela, akweya, akoma défaillant, pauvre comme une mouche, aza na rien" côtoient des expressions plus valorisantes que "patron, mokonzi, mvwandu, mvwama, mopao, aza na mbongo", créant ainsi une constellation imaginaire qui conduit l'agir des hommes. L'argent est au centre de la vie, qu'on le veuille ou non.

13 févr. 2014

Emeneya Kester est parti (1956-2014)


Ce matin autour de 9h00, à Brownes Beach, j'ai eu un entretien de courtoisie avec Alison Hinds en lui disant en français: "C'est le secret de votre succès en musique?". Comme elle n'a pas tout compris, j'ai traduit en anglais. "Yes, it. Hard work. Hard work". Alison est une vedette internationale barbadienne que le monde de la musique appelle : The Queen of Soca Music. Sans savoir que ce dialogue préludait une triste nouvelle qui m'attendait au bureau: la mort de King Kester ce 13 février 2014 à Plessis-Robinson en France.
Après Pepe Ndombe, Tabu Ley, voilà que Jean Emeneya Mubiala Nkwamambu alias Kester, un artiste bourré de talents qui a connu ses heures de gloire et de mérite. La RDC, le Bandundu perdent un autre de leurs vaillants fils, un artiste de grande rénommée. Le compositeur de Okar ekob ou de Nzinzi a fait vibrer les cordes de sa voix à travers tous les continents et a vaillamment défendu la culture du pays. Que son âme repose en paix!
Je ne l'ai pas connu personnellement, je n'ai connu que sa musique car un artiste se valorise par son oeuvre. J'ai cependant connu son petit frère qui étudiait à l'école des sourds-muets de la MC Beno. Ils avaient des traits communs: le jeune imitait la coiffure de son frangin. J'ai par contre des proches qui ont étudié avec lui à l'INDOBO et à l'université de Lubumbashi. Le Kester que j'ai le mieux connu est le jeune talentueux de Molokai grâce à un ami fanatique, Jean-Willy Kindanda qui se renversait, envoûté, par terre pour se tremousser au rythme de ses morceaux en kimbala. Oui, c'était un grand-prêtre de la musique congolaise, King Kester Nkwamambu.
Ce monsieur avait quand même personnalité bizarre. Se prenant pour un très grand artiste, un rare phénomène, Emeneya était un vantard, imbu de lui-même, voire arrogant à beaucoup d'égards. Je me plaisais souvent à écouter son auto-célébration et une affirmation exagérée de son ego à travers ses interviews. La vedette du Mayumbu s'attribuait beaucoup de choses, beaucoup de réalisations dont personnelement je me doutais. C'était un artiste; il fallait le prendre comme tel. Compositeur de talent, il l'était. Appréciateur de musique, il l'était également: il adorait son maître Tabu Ley comme une vénérable icone. Sa voix unique a fait le bonheur de millions de mélomanes à Kikwit comme à Kahemba, à Kinshasa comme à Luxembourg où j'avais apprécié sa version de la litanie kikongo de l'abbé Kinzanza.
Hiver 2000, Berlin. J'aidais un professeur de l'Unikin et des Facultés catholiques à choisir un véhicule dans un marché public de voitures, lorsqu'un compatriote nous a approchés: "Bo zo luka BMW ya Kester?" (Vous cherchez une BMW de Kester?). On n'en savait rien, même le professeur de Kinshasa n'en savait rien. On a compris que Kester devait se pavaner dans les rues de Kinshasa avec une BMW dont il avait sans doute été le premier possesseur. De la même façon qu'on avait appelé la Mercedes 190 Bobi Ladawa. Emeneya était une personnalité en vue dans la ville de Kinshasa, un leader confirmé de la musique congolaise et africaine. 
Ngwashi Kester, kwenda mbote. Lufwa kele nzila ya beto yonso. Nzambi kuyamba nge na bwala na yandi.

12 févr. 2014

Moi, candidat pasteur?

Comme à mon habitude, j'aime bien ironiser sur certains métiers. J'exècre la politique, mais je suis candidat aux prochaines élections. Je déteste l'argent, mais je me fais payer pour le travail que je fais. Je prêche la modestie et la tolérance mais je ne cache pas mon amour-propre ni mon intransigeance vis-à-vis de certains principes. Je dresse un portrait peu luisant des pasteurs, mais je ne manque pas de les envier, du moins de vouloir jouir de leurs privilèges et autres honneurs.
L'intention de devenir pasteur me tente depuis quelques mois. Ne me prenez surtout pas au sérieux, sinon je serais resté là où j'étais. Une tentation typique d'un homme instable et peut-être insatisfait de sa vie, mais d'un homme quand même. Tournure littéraire vide de sens! Les pasteurs vivent bien quoique leur réputation soit ternie par quelques individus maladroits. C'est un métier en or qui n'épargne personne et attire toute personne désireuse de servir l'Eternel Jahvé hors des églises dites traditionnelles. En jetant un regard sur la vie de mes compatriotes, je constate des réalités surprenantes.
Des politiciens sont devenus des pasteurs. Des musiciens sont devenus des prophètes, des bergers, des diacres. Des danseuses sont devenues de saintes diaconesses, des servantes, des soeurs en Christ.
Des aventuriers criminels animent des soirées de délivrance et de guérison. Des hommes de vie immorale se sont transformés en prédicateurs de l'évangile. Pourquoi pas moi? Cur non ego?
Moi qui ai une solide formation ancrée dans la vie religieuse depuis ma tendre enfance. Servant de messe, petit séminariste, grand séminariste, acolyte, lecteur, diacre, prêtre diocésain. Autant d'atouts pour devenir un prophète, un pasteur, voire un bishop comme mon ami Louis Ngomo. Autant de talents à mettre à profit pour assurer l'évangélisation dans une église du réveil de mon choix ou de ma propre création car je suis théologiquement parlant très solide. N'ai-je pas été un bon étudiant en théologie? N'ai-je pas obtenu de meilleurs résultats que certains de mes copains devenus aujourd'hui évêques ou hauts fonctionnaires dans l'église catholique romaine? Pourquoi n'ajouterais-je pas un peu de sainteté à cet attelage spirituel, intellectuel et moral pour attirer le plus de monde possible à mes prêches et à mes assemblées? Etc. Argent, succès, honneurs, privilèges descendront sur moi par le don de l'Esprit du Seigneur. "Cur non ego?", comme aurait dit mon illustre mentor. Suivez pour terminer.
Mars 2006. J'étais invité à Castries, Ste Lucie, pour une conférence sur Senghor. A la fin, Armelle, une des panellistes, m'a révélé que j'avais amorcé mon intervention exactement comme un prêtre commence son homélie. Eh bien, chassez votre formation, elle vous rattrape tôt ou tard... à une vitesse vertigineuse. Moi encore pasteur? Jamais.

Emprunter de l'argent?

Il y a des gens qui ont la manie d'emprunter de l'argent. Ils empruntent, empruntent, et mourront débiteurs. Toute leur vie, ils ne font que cela. Ils ont toujours besoin d'argent, n'en ont jamais assez, mais sont intarissables en initiatives qui nécessitent de l'argent, et souvent des grosses sommes. C'est une manie presque incurable. On dit qu'ils vivent au dessus de leurs moyens. Revenons sur le sol.
Le monde au niveau macroéconomique fonctionne sur le principe du prêt. Les Etats-Unis, la plus grande puissance économique du monde, sont aussi le pays le plus endetté du monde. Ils empruntent par milliards ou trillions de milliards. Je n'ai même aucune idée des chiffres que j'avance. Soit. Des grosses sommes sans lesquelles ils ne sauront fonctionner. Imaginez un peu à quelle misère les pays du Tiers-Monde sont réduits, étranglés par des dettes qui n'ont souvent servi que la cupidité des gouvernants. Le FMI s'est pointé avec des programmes de réajustement ou restructuration, soit disant pour éponger les dettes, mais en réalité, il maintient ces pays sous le joug de la soumission. Beaucoup de pays endettés ont fini par s'étrangler économiquement, englués dans une épouvantable léthargie sans espoir d'en sortir. Et s'il faut ajouter à tout cela la corruption ambiante qui étouffe les initiatives les plus prometteuses.
Au niveau des individus, c'est pareil. Vous avez sans doute entendu parler du conflit entre M. Bernard Tapie et l'Empereur Bokassa. Relisez Jeune Afrique d'il y a trente ans. Des gestionnaires ou hommes d'affaires se sont enrichis sur des transactions de prêts et d'emprunts, à la limite des pratiques honnêtes. L'imposture, l'astuce, la duperie, l'exaction ou l'extorsion des biens d'autrui sont autant de moyens pour démolir financièrement la concurrence. Des banques ont été dévalisées de leurs actifs parce que de puissants débiteurs ont refusé de rembourser leur dûs. En toute illégalité et en toute impunité, parce que puissamment protégés par les systèmes politiques en place et les mafias financières dont ils assurent la perennité.
Je parle de choses qui me sont totalement inconnues, mais je les écris. Mes lecteurs sauront s'orienter d'eux-mêmes. Emprunter de l'argent, c'est une manie à éviter. Il suffit de se contenter de ce qu'on a. Là est justement le problème: peut-on vivre uniquement de ce qu'on a? De quoi les banques vivent-elles si ce n'est de prêts? Des institutions entières sont créées pour pousser les gens à s'endetter. Des sociétés fictives vous offrent à la télévision ou dans les médias des prêts sans intérêts. La tentation de céder à ces appâts est énorme. Attention à ces loups ruineux d'esprits naïfs car on court d'énormes risques en prenant l'argent d'autrui ou d'une institution pour réaliser un rêve ou opérer des travaux coûteux. Le créancier vous tire par le nez, s'imisque dans votre vie privée, au point d'avoir accès à votre situation familiale, à votre état de santé, à vos économies, à vos relations, etc. Certains instituts sont plus prédateurs que d'autres. Avant de signer, il est prudent de bien lire entre les lignes tous les détails du contrat d'emprunt. Les banques suisses, ai-je entendu, sont de très grands propriétaires immobiliers. Et certains immeubles, elles les récupèrent de leurs débiteurs à cours de moyens d'éponger leurs dettes.
Combien d'individus ont perdu tous leurs biens meubles et immeubles à la suite de prêts mal négociés ou mal gérés? Combien de familles ont été réduites à la pauvreté pour avoir emprunter de l'argent ou des valeurs qui étaient censés améliorer leur vie matérielle? Combien de personnes se sont laisser haper des prédateurs financiers qui les ont impitoyablement sucées comme de sangsues? Le créancier peut se révéler être un sordide criminel financier. Avant d'emprunter, assurez-vous d'abord de votre solvabilité!






 
 

11 févr. 2014

Prêter de l'argent

Voilà un sujet intéressant! Chacun en a une expérience heureuse ou malheureuse dans sa vie. J'en ai connu de bonnes et de mauvaises. Des amis ont disparu avec mes dettes. Des personnes aujourd'hui décédées sont parties sans s'acquitter de mes dettes. J'ai même un frère qui me doit de l'argent depuis bientôt vingt ans. La dette provoque des comportements étranges chez celui ou celle qui la doit.
Mayidi 1977. Un ami séminariste s'intéresse à un costume abacost confectionné par mon oncle tailleur. Comme le costume est encore neuf, il propose de l'acheter. Je lui fixe un prix forfaitaire. Il ne l'a jamais payé. Des années plus tard, je le lui ai rappelé sans qu'il bronche. Entre-temps il est décédé. Paix à son âme!
Kenge 1984. Un préfet d'une école catholique se présente chez moi, et souhaite obtenir par mon canal des équipements sportifs pour son école. Je commande à cet effet des vareuses, des culottes et des bottines chez les SVD d'Overijse. Entre-temps des amis d'Allemagne m'envoient un autre lot d'équipements: balles, vareuses. Quand lesdits équipements arrivent, il les retire, mais n'est jamais retourné payer la dette. Et lorsqu'il a quitté l'école, il les a emportés sans autre forme de procès.
Kenge 1986. Un père de famille, un notable par surcroît, me demande de payer les tickets de ses deux fils qui devront se rendre à Kinshasa par le bus de la SOTRAZ. Il promet qu'aussitôt que son PDG de fils agira, il remboursera ladite somme. Je ne l'ai plus jamais revu depuis. Chaque fois qu'il entendait le bruit de ma Vespa, il rentrait dans sa maison pour se cacher. Il est décédé entre-temps. Qu'il repose en paix!
Fribourg 1990. Une compatriote venue en vacances en Suisse regagne Kinshasa. Je lui confie de l'argent pour qu'elle achète une pièce Superwax pour ma feue mère. On n'a jamais vu la pièce, comme tous les autres biens ou valeurs que les gens lui ont confiés. Elle m'a promis de rembourser l'argent. A sa mort deux années plus tard, c'est moi qui ai célébré la messe des obsèques à Christ-Roi. Paix à son âme!
Barbados 2005. Une collègue de BCC me demande de traduire un document moyennant 200 dollars. Je rends la traduction, mais rien ne vient. Je la revois à un concours. "Ah Claver, je ne t'ai pas oublié", qu'elle m'a dit. Depuis, on se voit; c'est complètement oublié. Malgré son indifférence, elle sait que je n'ai pas oublié mais agit comme si j'avais oublié.
De ces expériences vécues par moi-même, en dépit de leur caractère atypique, il y a plusieurs constats à tirer.
L'emprunteur est dans le besoin, un état de manque que le prêteur se trouve en devoir de satisfaire. Souvent le prêteur aculé ou forcé de sortir de l'argent agit par pitié ou par charité. Son besoin une fois satisfait, tout peut se passer, car il ne se sent pas forcément obligé de rembourser sa dette et de ce fait oublie sa promesse. "Tout flatteur ne vit qu'au dépens de celui qui l'écoute", a écrit Lafontaine.
Beaucoup de ruse, d'astuces et de camouflages pour masquer la volonté de rembourser son dû. On fait comme si de rien n'était.
Prêter de l'argent en privé à un particulier, c'est courir un grave risque d'être trompé, dupé. Dans la plupart des cas, le délinquant obtient gain de cause. Moralité: aidez, n'accordez jamais de prêts.
Prêtez de l'argent, vous verrez aussitôt de quel bois l'emprunteur se chauffe. Le remboursement fait toujours  problème. Très rares sont les personnes qui tiennent à leur parole. Rares sont celles ou ceux qui respectent l'échéance. Le prêt divise les hommes à cause de leur égoïsme et de leur cupidité. Certains prêteurs vous harcèlent à longueur des journées, jusqu'à vous aculer à ouvrir votre porte-monnaie contre votre gré.
A la suite de telles situations, des meilleurs amis du monde sont devenus des ennemis; des liens familiaux ou des relations de service se sont fatalement détériorés; des crimes se sont commis. Prêtez de l'argent, vous sous soumettez aux humeurs de votre emprunteur. N'osez surtout jamais lui réclamer votre dû. La situation peut se retourner contre vous qui avez aidé; vous pouvez être taxé de mauvais par celui-là ou celle-là même qui vous doit. Evitez de prêter de l'argent à quelqu'un, car l'argent divise. Et lorsque vous-même êtes en situation de besoin, éviter d'emprunter au-delà de vos capacités. Ou mieux, adressez-vous à une institution bancaire et financière; là c'est anonyme et impersonnel. Mais attention aux usuriers des temps actuels, aux prédateurs des banque-lambert, aux commissionnaires et autres exécrables démarcheurs. Je sais de quoi je parle.






10 févr. 2014

Payer une dette, rien de plus pénible!

Payer une dette, rendre son dû à quelqu'un, rembourser à qui vous a prêté, rien n'est plus pénible. La dette, c'est une relation, un contrat relationnel établi en vertu d'une réparation supposément équitable. sur papier signé ou sur un accord oral, elle se traite avec force promesses de la part de celui ou de celle qui est dans le besoin. Mais rendre la dette, c'est autre chose. La réalité nous apprend à discerner une promesse de sa réalisation effective car l'incohérence est souvent étonnante.
Quand on atteint un certain seuil d'analyse critique et de bon sens, on devient un attentif observateur des hommes et des valeurs qui les meuvent dans leurs actions, leurs décisions et leurs attitudes. Un peu de décallage simplement car on fait soi-même partie de cet acabit. Une dette se contracte aisément, mais se paie difficilement. A tous les niveaux! La BM et le FMI "colonisent" le monde grâce à ce simple principe. Des états entiers sont contrôlés par le biais du prêt financier, des destins des populations innombrables dépendent de ces maîtres du monde sans autres vertus que le profit, l'influence et le pouvoir. La puissance de l'argent soumet l'univers à la solde des mafias financières et criminelles sans scrupules. Revenons-en à nos porcs car je dispose plus de moutons dans mon ranch. Voici le récit d'un ami:
"En janvier 2011 une collègue avait des difficultés à payer ses factures ce mois-là. Elle m'a demandé de lui prêter 1000 dollars que je lui ai remis illico sans trop me poser des questions. En retour, elle a émis la promesse de rembourser la totalité de la somme vers fin mars 2011. A ma demande de signer un billet de reconnaissance de la dette, elle a préféré la confiance que se doivent des amis. Le règlement se ferait donc à l'amiable, sur la bonne foi. Tout de suite après, la collègue a disparu de la circulation. Elle ne passait plus par mon bureau. J'ai alors opté de voir jusqu'où l'aventure allait aboutir. Une année s'est écoulée. Elle est revenue avec 100 dollars, décidée à en finir au plus vite. Je ne l'ai plus revue, sauf à quelques occcasions dans la mêlée d'événements officiels. Pendant la deuxième année, j'ai tenté de la joindre au téléphone; sans succès car elle avait changé de téléphone. Je lui ai ensuite envoyé des emails. Pas de réponses. Finalement des SMS depuis l'Europe. Elle a daingé répondre pour promettre qu'elle règlerait le tout à mon retour en août 2013. Puis plus rien: aucune réponse à mes emails ni SMS. En octobre, je l'ai croisée par hasard: elle m'a demandé le montant de la dette, convaincue d'avoir reçu plutôt 500 dollars en tout et pour tout. Elle se préparait à rembourser les 400 dollars restants. Devant ma surprise, elle s'est énervée, se plaignant que je l'ai traitée de menteuse. Je lui ai à la place envoyé un scanner de mon agenda dans lequel étaient marquées la date et la somme due. Encore, des mots, des promesses! Le 19 janvier, je l'ai relancée par SMS. Elle a promis de rembourser la totalité le vendredi suivant. Depuis, deux autres vendredis se sont écoulés sans qu'elle ait bougé. Je suis à bout de patience.
Comme par coïncidence, une autre collègue m'a parlé d'elle, affirmant avec force qu'elle était un escroc, une véritable impostrice en matières d'argent et de bien. J'ai appris que ma créancière était endettée jusqu'au cou. Qu'ayant organisé une sorte de roue cyclique, elle engagerait d'autres dettes, pour payer ses dettes plus anciennes. Ce qui m'a fait croire que je ne récupérerai plus jamais mes sous pacifiquement. La tentation me prend de l'ester en justice; mais je ne voudrais pas salir sa réputation, et la mienne propre de surcroît. Craignant cette possibilité, j'ai décidé de l'appeler. Tous ses numéros sonnent, elle ne reçois plus d'appels. Que me conseilles-tu, cher ami?"

"D'être patient", que j'ai répondu. "Une dette est agréable à contracter, mais pénible à effacer. Cela été comme cela de tout temps".

9 févr. 2014

"You are worthy to be praised"

"We give You all the glory, we worship  You our Lord, You are worthy to be praised."
I will never forget that. It was some years back. I was driving up Orange Hill going to my house when I heard this song for the first time. Then I heard it a second time during a concert at a Morovian church. From the first time I felt like having moved from this earth to heaven. It is the kind of marvelous melodies that strike your heart so that you get involved in a mysterious or charming world. In my life there are indeed songs, not necessarily christian songs, that move you to the bones. Today whereas my dear ones have gone downtown for shopping, I remembered the melody, looked for it online and found it on Youtube. Although there were many versions, I rather easily found the one I needed. Its title is "Alpha and Omega - Israel and New Breed". The amazement, the enchanting sound was of the same level like the first I heard it. The video even showed people screaming to tears, totally possessed by the Spirit. I usually sing it from times to times, but I only realise now that it is one of my favourite. What can I learn from this experience? That happiness is not necessarily a miraculous feeling, that beauty is inside of us not outside. I am also an artist, but of my way. I am listenning to it whereas I am writing this text. Ideal for charismatic congregations!

Pensées d'un candidat aux prochaines élections

"Je ne suis pas comme les autres. J'ai de l'ambition, moi. V.Y. Mudimbe avait reçu la manne du ciel sur un plateau doré. Le président Mobutu l'avait nommé membre du bureau politique ou du comité central. Je n'en sais rien car je me trouvais hors du pays à cette époque. Comme tous mes compatriotes, j'avais appris la nouvelle par les on-dit, ou la radiotrottoir. En fait, il avait au risque de sa vie refusé de cautionner un régime auquel il ne s'identifiait nullement. Un régime totalitariste où l'on était membre du parti unique avant même sa naissance. Un régime qui ne répondait à aucun principe de vie auquel croyait l'agnostique de Lubumbashi. En visionnaire et bon observateur, notre penseur postcolonialiste a émis une idée qui reste vraie avant comme après:
"La plupart d'entre nous ne savons plus distinguer ce qui, en termes de projet et de valeurs, est normatif ou ne l'est pas" (Les corps glorieux des mots et des êtres, p. 63).
Dans la confusion totale qui caractérise l'état actuel des choses, j'ai donc décidé d'être candidat aux prochaines élections. Mon métier me fait vivre à pas très lents alors que des malfrats amassent des fortunes, soutenus par une machine politique complaisante et corrompue. J'entre en politique parce que j'en ai ras le bol de voir les autres s'enrichir et acquérir de l'influence à mes dépens. Ce n'est pas un choix, c'est une vocation que j'ai reçue au cours d'un rêve. Je réponds donc à un appel de l'au-delà car je ne veux pas mourir pauvre ni malheureux. Député national ou provincial, je gagnerai un salaire de privilégié dans un pays où les fonctionnaires ne sont pas payés régulièrement, où il faut être politicien, musicien, milicien, tradi-praticien et magicien ou mécanicien pour vivre dignement. J'ai mission d'aller me battre au front des décisions politiques et de défendre les intérêts de mes électeurs et électrices. J'ai vocation de me sacrificier pour le bien de mon cher pays. J'ai enfin la conviction que j'apporterai une contribution considérable au développement économique et culturel de nos populations. Avec mes amis, cousins et autres alliés, je me battrai pour les deux ou trois postes assignés à ma circonscription d'origine. Si je ne suis pas élu, je serai au moins connu. Les ancêtres aidant, je me représenterai aux échéances suivantes. Cette fois-là sera assurément la bonne. Mais sachez une chose: je suis un battant. Je gagnerai dès ma première tentative.
J'ai de l'ambition, moi. Pourquoi ne tenterais-je pas une candidature à la Présidence de la République? Chance eloko pamba, disent les Congolais pour expliquer l'imprévisibilité de la chance. L'essentiel, c'est d'y croire." (9 février 2014)

8 févr. 2014

Happy Birthday Jane Bryce

Dear Jane,
Enjoy  a wonderful birthday.
Madeleine-Chrystelle, Claver Jr, their mom and myself will call you at daytime to congratulate you and wish you all the best, that your dreams be fulfilled because you better than anyone else know the meaning of this wish.
Best again
C

7 févr. 2014

Abbé Côme Ngiengo malade

Par des emails reçus des abbés Faustin Kwakwa et Charles-Claver Ndandu, j'apprends que l'abbé Côme Ngiengo, du diocèse de Kenge, est sérieusement malade à Kinshasa. Comme les soins coûtent cher, un appel à la solidarité est lancé à toutes les personnes de bonne volonté pour lui venir en aide. Ne manquons pas de prier pour sa prompte guérison.
Tiens bon, Côme!
C
 
 

6 févr. 2014

Politique: Théâtre

J'ai toujours soutenu que la politique était une pièce de théâtre. Un jeu de dames. Du mensonge. Du domino. Du "ôte-toi de là que je m'y mette". Un tirage de pions ou de marionnettes. C'était vrai du temps de Mobutu, Eyadema, Bokasa; cela est encore vrai au temps des Kabila Père et Fils, Bongo Père et Fils, Eyadema Père et Nyassimbe, Bokasa et Mme la Présidente intérimaire de la RCA. Ce sera vrai de tout temps. L'engrenage tourne à un régime identique, seuls les acteurs changent.
Observez intelligemment, attentivement, critiquement, ce qui se passe chez nous en RDC, au Togo, au Gabon, au Rwanda, ou en RCA; vous retrouverez les mêmes schémas. Des placements de pions avant les échéances électorales: l'instrumentalisation de la justice, l'intimidation des opposants et du petit peuple, l'envoûtement des hérauts de la révolution, des pratiques d'un autre siècle, mais qui se révèlent d'une surprenante efficacité. Pendant que le pouvoir en place cherche à divaguer, l'opposition clairvoyante le dénonce en anticipant sur les élections à venir. Le conflit se résume à ceci: le pouvoir en place veut garder la main-mise sur l'agenda politique, pendant que l'opposition fourbit ses moyens afin d'arracher démocratiquement la direction du pays. "C'est ici que les Romains s'empoignèrent", aurait dit Mgr Dieudonné M'Sanda d'heureuse mémoire. L'opposition diabolise le pouvoir, tandis que le pouvoir manipule les lois pour assurer ses arrières. L'objectif principal, c'est le contrôle effectif de l'avenir car le présent paraît maîtrisé et acquis. Un opportunisme qui ne veut pas dire son nom. 
Une analyse critique, de ce point de vue, peut aisément démonter les tenants et les aboutissants de ces manoeuvres, mais elle est souvent handicapée par les intérêts immédiats. En pleins tumultes, comme au Stratego, on vous place un pasteur soit-disant qu'il est neutre, objectif et compétent. Nul ne se pose des questions sur l'idoneïté de ce monsieur; nul ne perçoit l'enjeu de son installation aux commandes de la machine électorale dans un état constitutionnellement laïc. Nul? Tout le monde bien sûr se pose ces questions, mais la vérité est étouffée dans l'oeuf, dans l'oeil du cyclone. Oui, le contrôle de l'information par de puissants moyens médiatiques. Ne serait aveugle que celui qui refuse de voir! Ne serait ignorant que celui qui renonce à savoir! Le pasteur politisé s'occupe plus de ses intérêts mondains que de ses obligations ecclésiastiques; cela se sait, tout le monde le dit. Accueilli avec tapis rouge dans les palais du pouvoir et dans des hôtels cinq étoiles à l'étranger, l'homme de Dieu fait désormais figure d'ostracisé, de renégat dans sa propre cité ecclésiale. Pourquoi? Euh... parce qu'il est devenu metteur en scène. Messieurs-dames, écrivez vite des scénarios dramatiques, il y a un directeur-preneur prêt à les créer pour vous. Attention: Politique, politique, mani pulite!

3 févr. 2014

Zu "Hollande mit den Frauen" (Frau T. Schmitt)

"Lieber Claver,
unser Gespräch über den Hollande geht mir einfach nicht aus dem Kopf. Deine Überlegungen gefallen mir sehr gut, obwohl natürlich ein Mann in dieser Position auf diese Weise nicht angreifbar sein darf. Er hat seine eigene Belastbarkeit und Situation  wohl überschätzt, was bei Prominenten häufig vorkommt.
Aber etwas ganz anderes ist mir dazu eingefallen, das ein derartiges Verhalten vielleicht bremsen könnte: In unserer modernen Zeit nimmt das Zusammenleben von Paaren ohne Trauschein mehr und mehr zu. Folglich ist es auch ganz einfach, sich wieder zu trennen. Wie soll da eine echte Heimat/Nestwärme entstehen? Ein Ort, an dem man sich geborgen fühlt, wo man sich an jemanden anlehnen und mit ihm aussprechen kann, wo man auch mal wütend sein darf um den Alltagsärger abzulegen. Selbst wenn eine Ehe nicht so gut läuft, sind die eigenen vier Wände ein Zufluchtsort, von dem  aus das ursprünglich gemeinsame Ziel gelenkt wird und das zu erhalten es sich lohnt. Nur so kann man auch eine Krise überstehen. Ohne prominent zu sein, spreche ich aus eigener Erfahrung."
TS
(Email vom 1. Februar 2014)

2 févr. 2014

Trois ans déjà Mr. Faus Maleno

2 février. Hier, alors que je pensais à la mort de l'abbé Faustin Mampuya survenue il y a trois ans, j'ai été ramené - magie de Facebook oblige - à la réalité par Toussaint Nkonika qui, pour sa part, cherchant quelque information sur l'abbé Flavien Busina, est tombé sur un éloge que j'ai écrit à son hommage. Et il m'a rappelé un détail:
"Toussaint Nkonika : Je voulais te remercier pour ces belles paroles sur la personne qu'il a été. Tu as seulement oublié de parler de sa façon de rire qui pour moi etait unique: un rire franc. Je me souviens encore du jour où il m'a fait faire un petit tour sur sa moto. Moi j'avais peur et lui il s'éclatait de rire à chaque accélération."
Repose en paix, Flavien!
La coïncidence a été pour moi providentielle que Toussaint me parle de Flavien au moment même où je pensais à Faustin. Moralité: je dois lier les bouts de ma vie, non pas les séparer.
Et ce matin, peu avant d'aller à la messe dominicale, c'est suor Berth Kalunda qui, encore sur Facebook, me souhaite bonne fête. Complètement déconnecté, je lui ai réciproqué son voeu en me demandant de quelle fête il s'agissait. Ma mémoire a tout de suite après fonctionné à nouveau: c'est la présentation de Jésus au temple, autrefois célébrée avec faste au petit séminaire de Kalonda: "Lumen ad revelationem gentium, et gloria plebis tuae Israel". Quel beau temps! De fil en aiguille, je remonte à mes  dernières paroles à ma mère au moment de quitter Kinshasa en juillet 2012: "Mama, sadiku bonsu Simeon". Me voilà à Tory-Fribourg, chez les Missionnaires de Bethléem où on fêtait St. Blaise, le protecteur contre la grippe et le mal de la gorge. Ainsi, février retrouve sa raison d'être un mois de la fièvre. Je suis un peu etymologue aussi, pas comme von Wartburg, mais quand même.
Autant de souvenirs et de symboles liés à la mémoire d'un ami très cher décédé il y a trois ans aujourd'hui: Faustin-Antoine Mampuya. Paix à ton âme, L'homme! Rappelle-toi là où tu es de: "ça c'est le n'hommèèèèèèèè ça c'est quoi?" A Dieu Mr. Faus, Mampuya Ngavwa Lebungisa Ondjo alias Maleno comme il signait.