28 déc. 2017

De nouveau à Kenge

Contrairement au plan bouleversé par des circonstances indépendantes de ma volonté, je suis arrivé à Kenge. Partis de Kin avec le bus Transco à 8h30, nous avons donc parcouru en 4 heures les 280 km qui séparent les deux villes. Curieusement, comme la fois passée, j'étais le seul voyageur à descendre à Kenge. Il semble que les gens de Kenge évitent de prendre ce bus qui est de loin le meilleur sur le circuit, parce qu'il leur impose de payer le prix de Kikwit. Voilà pour la petite histoire.
Il fallait partir de Binza Pigeon à 6h mais le conducteur était en retard. On a dû prendre un taxi express à 6h30, lequel nous a déposé à 7h devant la gare de bus à Limete. On a eu chaud car Transco est ponctuel. Bien organisée, cette compagnie mérite des éloges en dépit d'impondérables propres au pays. J'ai été accueilli par mon cousin Honorable Zingle avant que l'abbé Liévin M'Banga ne nous rejoigne.  Puis est passé l'abbé DG Firmin Mboma. Le cargo des bagages est arrivé deux heures plus tard. C'est vraiment rassurant car les bagages sont étiquetés et retirés contre présentation d'un reçu d'enregistrement. Puis tout est allé vite. Descente en moto vers la procure. Accueil, check in, un repas fait de fou, roseille aux poissons et de "cabri" comme on dit au pays. Dans la foulée je reçois Marianne et Fidèle Mbakata, devenu entre temps un beau frère. Il n'y a pas longtemps j'ai parlé de lui avec Séraphin. Et voilà, c'est le premier que je croise à la procure. Il travaille dans l'humanitaire.
D'autres visiteura sont passés. Le soir j'ai fait un petit crochet dans les environs pour un bon verre. Bref tout s'est bien passé.

21 déc. 2017

J'ai oublié

Vous savez?  Avec l'âge la mémoire baisse même chez les prétentieux de mon genre. Les choses du moment prennent tellement du temps qu'on perd les repaires. J'ai oublié, mais je sais expliquer mes oublis.
Le 19, j'ai oublié l'anniversaire de Muteba. Ai-je vraiment oublié? Que non. Je n'ai pas eu une minute de libre - oui ça arrive - pour lui faire coucou. Le voyage, avec ce qu'il implique, a pris tout mon temps. Maintenant que je suis reposé et dispose d'un peu de temps, je peux même en retard dire: Joyeux anniversaire Mr l'abbé. Ya kutela lelu ku mwini. Tu parles kweku mwini lelu.
J'ai oublié. Là, c'est grave. Mon porte-monnaie. Là alors c'est bête. Comment est-ce possible? Oui, "quoi nous on va faire maintenant?", comme aurait demandé Mr Boubou. Continuer de vivre sans se soucier de quoi que ce soit car les oiseaux du ciel ne sèment ni ne moissonnent. Les autres vont dépenser pour moi. Belle stratégie. En tout j'en connais qui ne travaillent pas, et dont la vie est luxueuse, onéreuse et merveilleuse. Heureuse? Je ne saurais l'affirmer. Mais soins assurés, comptes en banques bourrés de frics, combines à la limite du légal,  charroi automobile impressionnant... sans compter le succès auprès d'admiratrices et -teurs vivant à leurs crochets. Je ne sais plus de qui ni de quoi je parle. J'ai oublié. Oui, mes centimes vitales!
Je n'oublierai jamais une chose: l'amour, cette grâce dont le Divin m'a.comblé si abondamment. Hey ngudia bodi ye mapasa, buna pholu!
Coucou à ma D. Unique! Oleki bango! Je n'oublierai jamais. N'importe quoi!

De nouveau à Londres

21 décembre. Après un départ inhabituel, je me trouve à Londres depuis hier quelque peu forcé par la force des choses. Le littéraire aime bien les syllepses. Le voyage s'est bien déroulé malgré quelques moments pathétiques avant l'atterrissage à Heathrow. Le pilote a insisté que tous les appareils électroniques soient éteints plutôt que d'être mis en flight mode parce qu'il effectuait ou effectuerait un atterrissage automatique. Comme le vol VS132 était à moitié vide, je me suis déplacé vers un siège à la fenêtre afin de vivre l'événement de visu. J'ai alors observé, avec quelque émoi, la longue descente dans l'épais brouillard qui ornait l'aéroport. Travail d'un véritable professionnel.
La sortie a duré plus d'une heure tellement il y avait du monde en dépit du bon nombre d'agents assignés aux guichets UK Borders. L'attente était longue, mais moins frustrante que lors de mon passage de juin. Le temps de récupérer les bagages, je me suis retrouvé dehors. Le contact avec le froid hivernal n'était pas mal. Emos et Mado sont venus m'ont rejoint alors que je tentais de me connecter sur le réseau des médias. Le reste s'est passé sans encombres.

14 déc. 2017

Un autre déménagement

Depuis la semaine passée, il était décidé que nous déménagions de Apes Hill vers Prior Park. Le weekend était trop chargé pour que nous réalisions ce vœu. Plusieurs activités prévues ne nous ont pas laissé le temps de faire quoi que ce soit dans ce sens. Le déménagement a été d'abord repoussé à mardi, puis à mercredi. La maison dans laquelle nous avons emménagé n'est même pas terminée. Je tenais à ce que ce vœu se réalise avant les vacances de Noël. C'est désormais chose faite. Nous avons eu droit à notre première nuit dans le froid, le manque de luxe, la carence et le désordre. Bien qu'épuisés par la longue attente et l'emballages des effets, nous étions heureux d'occuper, enfin, un lieu un peu plus spacieux que ceux auxquels nous étions habitués depuis que nous habitons l'île de la Barbade.
La sensation est agréable d'être chez soi, dans une demeure cousue de ses propres fils. Ibangu et Mukawa sont heureux quoique la trampoline soit restée, quoique les tortues s'abritent dans un carton fourré d'herbe plutôt que leur palais de barbelés et de pierres. C'est l'aboutissement d'un cheminement commun qu'il nous a été donné d'entreprendre. Que des sacrifices psychologiques et financiers consentis pour aboutir à ce jour. Que des jours et des nuits passés à réfléchir sur le meilleur cas de figures en termes de construction, de conception et d'occupation. Que des discussions, des changements voire des disputes sur l'un ou l'autre détail pour aboutir à ce jour. L'autre bataille, c'est le renvoi de l'ascenseur avec la banque. Une bataille de longue haleine que nous ne gagnerions qu'avec la grâce divine.  
Au cœur de cette pittoresque aventure se trouve être une ingénieure formée au collège Kivuvu, de Bandundu, qui a réussi à transposer à la réalité ses cours de dessins scientifiques. Bravo Ngudia Bodi! Le littéraire de Kalonda était souvent désorienté dans l'interprétation des plans, n'y voyant que flammes et feux. Le nœud de l'aventure était la trouvaille géniale qu'elle a eue, qu'on pouvait avancer en faisant d'une pierre deux coups. Ce coup-là a été de maître, pour ne pas dire de maîtresse. Si c'était au Congo, nous y serions sans doute entrés depuis deux-trois mois, quitte à s'occuper des "finitions" tout en restant dedans. Quelque part, nous venons de le faire...
   

12 déc. 2017

Un monde double, Alain Patrice, etc.

1. Le monde dans lequel nous vivons est double. La surface ne correspond presque jamais à la réalité profonde. Trop d'apparences masquent souvent la vérité. Tu vois un Noir: c'est toute l'histoire négrière qu'il représente sans le vouloir. C'est l'esclavage, la colonisation, l'humiliation de sa race qu'il porte partout sur lui comme avec lui. Les préjugés négatifs lui collent à la peau. La vérité de cette personne, c'est justement cet opprobre séculaire qui lui sert d'identité et selon lequel il est jugé, évalué ou estimé. Tu vois un Arabe, c'est comme si l'instinct du crime lui servait de manteau alors qu'il n'est qu'un être humain comme un autre. Un Blanc, un Jaune ou un Eskimo peuvent être tout aussi bons ou mauvais que n'importe quels autres personnages réputés assassins, voleurs, espiègles ou quels saints de l'aréopage céleste. Mais le mérite se distribue en fonction de la naissance.
2. Arrêté à Douala, Alain Patrice Nganang se trouve aujourd'hui à Yaoundé. Le monde littéraire africain se bat pour qu'il soit relâché au plus vite. Nous sommes tous spontanément en union de coeur avec lui. Des pétitions circulent et sont proposées à la signature de tous qui dénoncent le manque de liberté en Afrique. Un ami s'est réservé d'en signer parce qu'il n'y comprenait rien et ne voulait pas "me mêler d'un combat qui me concerne pas, surtout qu'il aurait menacé sur sa page Facebook de tuer le président Biya" (sic). Je respecte. J'ai ouvert la page facebook et n'ai rien trouvé de cette menace. Supprimée probablement pour les besoins de la cause. Par contre, j'y ai vu des dizaines de témoignages et de messages de soutien en faveur de l'activiste et professeur camerounais. Collègues, écrivains, hommes de foi, admiratrices et admirateurs de l'écrivain ont insisté sur la noblesse de son combat, ignorant les motifs officiels de l'arrestation avancés par le gouvernement. A y réfléchir un peu plus en profondeur, je note sans surprise qu'au-delà des souffrances et des violences que le prévenu endure, son combat d'activiste politique porte ses fruits et atteint une dimension inattendue: Alain Patrice est désormais un opposant à prendre très au sérieux lors des prochaines échéances électorales.  Des pressions pèsent sur le pouvoir qui doit gérer ce dossier avec une certaine dextérité. S'il s'en sort sans trop de dégats, son destin politique prendra sans aucun doute une envergure nouvelle. Pour l'instant, mon souhait est de voir mon ancien collègue de Humboldt et l'auteur de Temps de chien remis en liberté.
3. Le monde dans lequel nous vivons n'est qu'une face d'une réalité plus profonde qui souvent nous sert de référence. On juge toujours au-delà du paraître. Un jour discutant avec un vénérable prêtre, je me suis surpris de l'entendre évoquer l'ethnie d'un prélat pour justifier les méfaits de ce dernier. Un critère réel certes mais qu'il ne m'arriverait jamais à l'idée d'évoquer. La race oui. Le sexe oui. L'idéologie oui. Abus de pouvoir oui. Pourquoi pas l'ethnie? Parce que j'ai été élevé contre ce type d'anti-valeurs. Je suis cependant très fier d'être ce que je suis, de me réclamer de mon ethnie sans mépris pour les autres. C'est mon identité; je ne la renierai jamais et en assumerai toujours la responsabilité. Mes points forts comme mes faiblesses, je ne les attribue à aucune appartenance ethnique, mais à mon être en tant que tel, à mon éducation, à mes expériences de vie, à mes passions, à moi-même. Unique!
J'arrête là. Il est tard, je suis fatigué. 

10 déc. 2017

Alain Patrice Nganang arrêté à Douala

Je viens de lire sur le site de Rfi  que le professeur et écrivain AP Nganang a été arrêté le 6 décembre à Douala. Il n'y a pas très longtemps, j'ai évoqué son nom sur ce blog.
Source:

http://www.rfi.fr/afrique/20171209-cameroun-chefs-accusation-contre-ecrivain-patrice-nganang-s-etoffent

8 déc. 2017

A la mémoire de Faustin Kisaka

Le mardi 5  décembre 2017 est mort à Ottawa, Canada, Faustin Kisaka. Paix à son âme!
Voici le message SMS que François Mbila m'a envoyé hier :  "Mboti mwana mama. Juste pour vous annoncer le décès de Faustin Kisaka, le mari de Euphrasie mardi à 14h50. Funérailles 23 décembre à Ottawa!" 
Faustin, un monsieur très calme et réservé, mais doté d'un coeur très accueillant. Je l'ai rencontré au cours de mes séjours à Ottawa, et j'ai gardé de nos échanges de bons souvenirs. Au fait, bien avant cela, Séraphin qui avait séjourné chez eux m'avait déjà parlé de lui. Je l'ai honoré dans Du mythe à la littérature. Volontiers je m'unis de coeur à la prière de sa famille biologique et spirituelle pour le repos de son âme. Sympathies à Kania! 
"Mpangi Faustin, kwenda mbote, banzio ya zulu kuyamba nge".


Le monde bascule 2

Ma réflexion précédente pourrait être approfondie dans plusieurs directions, mais je vais me limiter à quelques points que je juge intéressants. Nous sommes dans un temps où plus que jamais la raison du plus fort prévaut sur celle des autres. Cela n'est plus à démontrer.
1. L'histoire devient imprévisibles. Des valeurs jadis tenues pour stables et qui ont posé le fondement des plusieurs communautés humaines sont désormais remises en question, voire rendues caduques. Pour ne pas aller loin, pas plus tard que hier, l'Autriche a légalisé le mariage de même sexe. Et ils ne sont pas les derniers à le faire, d'autres nombreux suivront. Au nom de la liberté. le monde chrétien serait prétendument en avance sur les autres entités religieuses qui traînent les pas. D'autres groupes prônent la polygamie au nom d'une doctrine que leurs gourous fignolent judicieusement. Des déviations d'autrefois sont devenues des vertus aujourd'hui. Dernièrement, vous n'avez pas à le croire mais c'est diffusé en ligne, un pasteur congolais s'est marié simultanément à deux femmes au cours d'une même cérémonie religieuse. Ce n'est pas tout. L'Eglise catholique considère des réformes révolutionnaires pour la mettre au pas du siècle. On a l'impression que tout peut s'effondrer du jour au lendemain. A l'allure où vont les choses, une guerre à l'échelle planétaire n'est plus à exclure quoique je n'y croie pas du fond de mon coeur. 
2. L'être humain agit dans la précipitation sans toujours poser une vision juste sur les choses. L'immédiateté contrôle notre agir. Le monde est devenu affairiste: on investit,  pour tirer des intérêts démesurés. Une soif effreinée de l'argent pousse les gens vers des actes illicites, des détournements des déniers publics, les évasions fiscales sous toutes les formes. Les Panama Papers, et plus récemment, les Paradise Papers nous prouvent que des sommes colossales circulent au-dessus de nos têtes sans que nous nous en rendions compte. Ce monde est plein d'argent sale et criminel de provenance douteuse. La précipitation dans l'acquisition des biens et des espèces sonnantes mène à des pratiques peu honnêtes. Honnêteté? Tu parles. L'impression qui se dégage est comme si tout le monde était malhonnête. J'en étais convaincu à propos des politiciens quelle que soit leur appartenance idéologique, à présent ma liste s'étend à d'autres catégories. Le domaine des affaires offre aux puissants d'immenses zones d'exploitation des faibles. Grâce à ses réseaux tentaculaires, le capitalisme sauvage soumet les pays démunis à l'esclavage, à la misère. Dans sa propension à faire le plus de bénéfice possible, il agit souvent au détriment de la dignité humaine grâce à un système bien huilé de clientélisme et de corruption.
3. Des millionnaires et des milliardaires gouvernent les pays les plus pauvres de la planète avec la complicité de leurs attachés étrangers. Des sommes colossales sont tirées des ressoures naturelles des pays les plus démunis par des parains et des multinationales sans scrupule. C'est ici qu'intervient la complicité des compatriotes qui, souvent, facilitent des transactions désavantageuses au pays. Ont-ils vraiment le choix? Non. Au moins, ils se consolent de bénéficier des miettes qui leur sont proposées au titre de corruption. Lorsqu'il y a une dizaine d'années un ambassadeur de mes amis m'avait dit que la corruption ne finirait jamais parce qu'elle permettait d'effectuer les affaires, j'avais à l'époque émis de sérieux doutes à ses propos. A présent, je vois mieux. 
4. Pourquoi l'Afrique ou le Tiers-monde possèdent-ils des dirigeants souvent impliqués dans des meurtres ou soupçonnés de commanditer l'assassinat de leurs opposants? Je n'avais pas de réponse jusqu'il y a peu. Le départ précipité du président Robert Mugabé m'a révélé une chose. Il est tombé dès que l'armée l'a lâché. Le reste de négociations n'était qu'un scénario pour trouver une porte de sortie honorable alors qu'il a été écarté sans ménagement par sa propre armée. Ces dirigeants mettent simplement en place des systèmes pour ne pas être tués eux-mêmes. La logique est simple: l'élimination des opposants ou de potentiels rivaux répond à un devoir de survie pour le leader en place. Une faille dans cet appareil correspond à une sentence de mort. Ouvrez les yeux. C'est ce qui justifie les importants moyens souvent alloués aux services de la sécurité, de l'armée ou de la police. Un chef doit inspirer la crainte chez ses sujets jusqu'au jour où ceux-ci découvriront son tendon d'Achille. N'est-ce pas ce que Macchiavel a expliqué depuis des siècles? 

7 déc. 2017

Le monde bascule

Le monde bascule, c'est le cas de le dire. Les nouvelles politiques deviennent imprévisibles. La décision de Mr Trump de transférer l'ambassade des US à Jérusalem cause un tollé à Gaza et dans le monde arabe alors que les Israeliens se frottent les mains. Un soutien de poids à l'Etat d'Israel de la part de leur allié historique. Les relations demeurées tièdes sous Obama sont visiblement excellentes sous Trump. Là se pose justement le problème. En reconnaissant de fait Jérusalem comme capitale d'Israel, l'administration Trump porte un coup aux principes pacifistes qui avaient justifié le statut établi précédemment.
Tous les gouvernements du monde, sauf ceux de l'Afrique subsaharienne pour des raisons qui sont les leurs, ont réagi ou réagissent contre cette décision qui brise des efforts de paix entrepris depuis des décennies. Les Palestiniens vont sans aucun doute recourir à leurs pratiques de résistance. Ils ont certes le soutien de l'ONU et de l'UE, mais cela suffit-il pour affronter l'omnipuissance américaine? Forts de sa superpuissance, les US n'ont cure des résolutions internationales quand elles ne les arrangent. On l'a vu avec Bush allant en guerre contre l'Irak. On l'a vu récemment avec les sorties des US de l'Unesco, ou des pourparlers sur les changements climatiques. On le voit dans la gestion de certains dossiers difficiles et sensibles. A la réflexion, on se demande pourquoi ils ne feraient pas passer leurs idées au-dessus des autres, justement puisqu'ils sont les plus forts.
Comme toujours, on finira par s'habituer à cette situation. Les réactions présentes sont à chaud, comme on dit. Avec le temps, les esprits vont se calmer et mieux appréhender la réalité sur le terrain. Les conducteurs du monde sont assez sages pour prendre les mesures qui s'imposent pour assurer la paix. Le monde bascule, se perd dans des inquiétudes du lendemain immédiat. Il ne s'effondrera pas, qu'on se le dise quoique le ministre allemand Gabriel parle de jeter l"Öl ins Feuer". Une nouvelle crise à gérer, mais aux conséquences inconnues. Suivons avec attention comment les choses vont se développer dans lrs prochains jours/mois, car il s'agit de notre avenir et de celui de nos progénitures. Au vu de ce qui se voit et passe, le monde bascule, oui dans le sens du plus fort. C'est sans doute ce qui fait la force de Mr. Trump. Une nouvelle histoire s'écrit sous nos yeux.





6 déc. 2017

Adieu Johnny Hallyday

6 décembre 2017. La nouvelle de la mort de Johnny est tombée la nuit dernière, suivie d'une série d'hommages des personnages prestigieux. Pour moi et pour quelques personnes autour de moi, Johnny Hallyday - Sylvie Vartan, c'est "Dis-moi pourquoi combien que je t'aime... Pendant toute la vie que l'on s'aime." Johnny Hallyday, c'est "Jésus-Christ est un Hippie": "S'il existe encore aujourd'hui, il doit vivre aux Etats-Unis, il doit jouer de la guitare, et s'asseoir sur les bancs des gares, etc... Si on arrive à l'arrêter, il met un autre ami en proie". Ou encore: "Le fils de personne: Non pas moi, non pas moi, je ne suis le fils de personne... je ne suis pas né milliardaire." Bref, c'est une partie de ma jeunesse. C'est surtout Mayidi (1975-78) où j'entends encore l'abbé Homme du Peuple sillonner les couloirs du Château Rouge au son de "JC est un Hippie." Peut-être pas approprié pour un ecclésiastique, mais qu'importe. Le fils de personne me rappelle un condisciple Bayama, mon initiateur aux cordes de la guitare. Comme j'aurais voulu le revoir au cas où il serait encore en vie! Et pas mal des souvenirs de ce bon vieux temps. A l'époque, le rêve de beaucoup de jeunes marqués par le look de leur idole, était de porter des jeans, des cuirs noirs et de rouler en Harley Davidson. Comme Johnny Hallyday acteur de cinéma. A la suite de cette envoûtante folie, j'avais presque acquis à Munich une moto BMW que j'entendais ramener au Zaïre. Je l'entends critiquer avec un sarcasme très piquant ceux qu'il appelait les "intellos". Pour moi Johnny, c'est l'artiste, l'iconoclaste, le provocateur et surtout l'homme libre. Pas tout à fait anar, mais tout comme. Pendant mes années de Suisse, j'ai longtemps assuré l'accompagnement pastoral à Gstaad, où plus tard JH a élu domicile pour des raisons de convenance fiscale. Nos chi doivent s'être croisés dans cet espace. Il y a trois mois, il a posé un acte de solidarité très significatif en ouvrant les portes de son domaine de l'île St-Barthélemy aux personnes frappées par l'ouragan Irma; mais pour une raison ou une autre, les sinistrés n'y ont pas été accueillis. Un grand cœur! Après avoir animé les tréteaux culturels du monde, le maestro rockeur français vient de quitter la scène de la vie. Adieu Jean Smet! Repose en paix car un artiste ne meurt jamais! 

5 déc. 2017

Quelques photos







Joyeux anniversaire

Pas beaucoup de temps pour écrire ces derniers temps. Beaucoup de choses à faire, des distances à parcourir... surtout des détours inutiles à accomplir. Je croyais que j'aurais un peu plus de temps avec la fin du semestre pour m'adonner à l'écriture et à la lecture; mais c'est le contraire qui se produit. J'n suis encore à me motiver pour finir ceci et cela. Imaginez que je n'ai même pas eu l'occasion d'écrire quelques lignes sur l'anniversaire d'Ibangu et Mukawa. Tellement je suis coincé à ce point.
Dimanche 3 décembre, nous avons eu une belle journée quoique insolite. Après la messe dominicale où les enfants ont chanté, nous avons offert un gâteau d'anniversaire à la communauté. Très simple mais cordiale, agréable et sympathique. La communauté paroissiale en commençant par Fr. Michael, le curé jésuite, a reconnu l'engagement des jumeaux comme servants de messe et choristes. Depuis l'église, j'ai posté une photo d'eux et du curé à la fin de la messe.
L'après-midi s'est passée selon des habitudes fast-food. Ils souhaitaient manger KFC. C'est pas la meilleure cuisine. On y a souscrit selon leur voeu. Puis nous sommes passés au chantier à Prior Park pour un tour de maîtres des céans avant de retourner à Apes Hill. On a tenu à retourner tôt, car la veille on est allés à Boscobelle et on est rentrés relativement tard. 
Bref, tout s'est bien déroulé. Je vais poster quelques photos. 

1 déc. 2017

Au cas où vous n'auriez pas compris

Quelques détails au cas où vous n'auriez pas compris l'article précédent. Mama Iso est une compatriote installée à la Barbade depuis plus de vingt ans. Elle n'est plus retournée au pays; elle aime bien parler de politique et d'économie. Dans notre conversation elle m'a livré sa vision du monde faite de plusieurs confusions.
Fête nationale et prise du pouvoir par Mobutu, c'est la même chose. Elle s'étonne qu'après tant d'années à la tête du Zimbabwé, M. Mugabe ne soit pas devenu Maréchal. Comme Mobutu bien entendu car, dans sa tête, le titre de maréchal est le plus élevé qu'un président doive atteindre. Elle va plus loin. Alors que l'opposition et les combattants veulent le départ immédiat de Kabila, Mama Iso estime qu'il faudra lui accorder deux ou trois années de plus afin qu'il achève l"asphaltage de la route qui mène à Malweka, un quartier dans la commune de Ngaliema, Kinshasa. D'autre part, elle me dit avoir entendu de source sûre que les élections auront lieu en 2019, plus en 2018. Je la respecte, c'est sa vision du monde.

30 nov. 2017

Mokili na motu ya Mama Iso

Barbade 30.11.2017, 19.00. Téléphone:
- Mbote Mama Iso, mikolo ebele?
- Mbote Tata Mapasa, ya solo. Natunaka yo mingi soki tosololi na Mama Mapasa.
- Mokolo eleki ndenge nini epai na bino?
- Kaka mbula na mbula. Moyen ya kobima libanda eza te.
- Mbula eza bénédiction. Bato ya Barbade basepeli po na mibu 51 ya dipanda na bango.
- Ndenge kaka biso pe tobandaka kosepela le ... soki mokolo nini oyo ya novembre.
- Le 24 novembre.
- Eee le 24 novembre. Tango ya Mobutu, mokolo ya monene penza. Bakosala défilé mokolo mobimba.
- Kasi Mama, oyo ya bango eza lokola le 30 juin epai na biso. Mokolo tozwaka indépendance.
- E ya solo. Oyoki makambo eleki na Zimbabwe? Balongoli président wana, asali bambula.
- EEe nalandaki yango. Président Mugabe asali 37 ans na bokonzi. Eleki ya Mobutu, 32 ans.
- Tata yango na bambula ebele asali na bokonzi akomi ata Maréchal te. Oyo likambo ya kokamwa. Ye pe mobange lisusu. Esengelaki abima na grade ya Maréchal.
- (Là je n'ai pas pu retenir mon rire) Teee, Maréchal eza grade ya basoldat. Mugabe azalaki civil, soldat te.
- Ya solo? Kasi azalaki président.
- Ya solo Mama. Mugabe aza moto lokola yo na ngai. Civil. Akokaki kokoma Maréchal te ata ndenge nini, kutu ata Général pe te.
- Natondi yo Papa. Bongo oyebi ete Pont ya Pompage esila? Mikolo oyo, baza kotonga na prince nzela ya Malweka. Nqnu esili te.  Nayoki éléction ekozala lisusu na 2018 te kasi na 2019. Mbongo eza te.
- Makambu oyo olobi nayebi te. Namonaki Pont ya Pompage tango nazalaki dernièrement na Kin. Malweka nanu nakoma te.
- Batika Kabila asilisela biso nzela ya Malweka avant akende. Bapesa ye lisusu ata bambula mibale to misato, mpo asilisa mosala pe atongela biso nzela wana. Tozeli yango mingi depuis tango ya Mobutu.


29 nov. 2017

Paix éternelle à notre neveu Dinel

Salut, Man.

C'est un appel de Paulin qui m'a réveillé ce matin.
Appel inhabituel,et je l'ai pris pour ce qu'il était: de mauvais augures. 
Oui, à 3 heures, la fils aîné de ma soeur Solange Kuhutama est décédé.
S'il a dix, c'est tout ce qu'il peut avoir, je pense. Drépanocytose sévère. 
Il a souffert longtemps; tous les hôpitaux, il les a faits. Les guérisseurs traditionnels, il en a fait le tour. Je pense surtout à ma soeur, qui doit être  démolie par cette épreuve. Il s'appelait Dinel: un petit monsieur très intelligent et d'un caractère agréable. Je saurai le programme des obèques une fois que son père, qui réside et travaille à Kenge, sera sur placce et aura fixé les choses. Qu'il repose en paix. 

PKS


Comment réagir à une nouvelle aussi dévastatrice que celle-ci? Les mots ne sont jamais assez forts pour exprimer la douleur que j'éprouve pour Solange et toute la famille. Que l'âme de Dinel repose en paix. Le Seigneur a donné, il a repris. Loué soit-il éternellement!
J'ai eu vent de la nouvelle peu avant que je lise ton email. Je l'attendais. Condoléances émues! Restons en union de coeur et de prières.

28 nov. 2017

Nous voilà déjà le 28 novembre 2017!

Le temps court, mais il ne court pas. C'est relatif, oui vraiment relatif. Lorsque vous avez des occupations agréables, il va trop vite. Lorsque vous attendez un événement agréable, il va très lentement. Mais la réalité est qu'un jour dure 24 heures, pas une minute de plus ni de moins. Le mouvement psychologique possède son rythme, sa cloche, et ses ressorts pour tendre, étendre et distendre le temps. Emotions, passions, désirs, sentiments, rancœurs, haines, joies et peines, pèsent énormément sur le compte du temps.
A l'approche de l'an 2000, j'étais émotionnellement convaincu que quelque chose allait m'arriver. On avait tellement mythifié ce jour-là qu'il était devenu obsédant en moi. C'est comme le sentiment de mourir et être enterré en cette motte de terre où je me suis en quelque sorte délibérément exilé. Il ne m'était jamais venu à l'esprit ni arrivé d'imaginer que je pourrais être enterré dans ce lointain pays. Cela me pesait. Aujourd'hui, cela ne me dit plus grand chose. Le temps y est pour beaucoup. L'expérience de la vie nous amène à relativiser les choses jadis tenues pour sacrées et qui deviennent soudain caduques.
J'étais "pingelich" comme disent les Allemands. Je ne sais pas si j'écris ce mot correctement. Aux puritains de la langue de vérifier l'orthographe! Traudl Schmitt sait de quoi je parle, elle qui me reprochait jadis de vouloir couper un cheveu en deux dans le sens de sa longueur. J'étais tellement ultra-sensible à certaines réalités de la vie que je ne concevais jamais d'autres alternatives possibles. Je prétends ne plus l'être, mais je le suis encore; on ne change pas d'un jour à l'autre. Je sais afficher un calme de stoïcien lorsqu'il le faut et une maîtrise de mes sentiments comme je l'ai récemment révélé à une de mes proches. Longtemps quelqu'un m'a jugé sur la base d'une assomption, c'est trente ans plus tard qu'il a découvert son erreur. C'est la vie.
Le temps coule à son propre rythme mais nous ne le percevons et le saisissons qu'à travers nos tempéraments. A ma dulcinée, je redis l'adage sapientiel de La Fontaine: "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage."    

26 nov. 2017

Le terrorisme, une terreur

Il ne se passe pas une semaine, voire un jour sans que nous recevions la nouvelle d'un attentat ou d'une attaque armée sur des innocents dans une école, dans un marché ou supermarché, dans une église ou une mosquée. Les politiques font du terrorisme leur cheval de guerre, mais il ne sera vaincu que par un effort conjugué des dirigeants et de leurs sujets. Plus le temps passe, plus le terrorisme se ramifie, se diversifie et s'étend jusqu'à des espaces jadis inaccessibles. Autrefois, on était sauf lorsqu'on entrait dans un lieu de culte, aujourd'hui tout endroit est égal. Autrefois, c'était impensable de se présenter armé dans une mosquée, aujourd'hui c'est indifférent. Autrefois... On comprendra pourquoi Noriega, poursuivi par les Américains pour drogues, s'était réfugié à la nonciature. Il y a de quoi se poser aujourd'hui des questions, des tas de questions sans réponses. L'homme a-t-il perdu le cœur au point de devenir insensible aux valeurs qui ont longtemps constitué le socle de ses aspirations humaines? Est-il vraiment devenu cruel au point de découvrir les moyens les plus sanguinaires pour anéantir les autres qui sont différents ou ne partagent pas leur foi et idéologie? La conjoncture politique ou économique actuelle ne suffit pas pour justifier de telles attitudes.
Le terrorisme, c'est un casse-tête aussi bien pour les leaders du monde que pour la population. Vu l'imprédictibilité de ces actes meurtriers, nul malgré l'arsenal des préventions ne peut se parer à contrecarrer ces violences. Le discours politique tenu à ce sujet prend souvent le sens d'un propos plutôt démagogique que réaliste et efficace. Il suffit de crier "We will defeat Al Quaida" pour être élu avec 98% de voix. Les gens sont tellement terrorisés qu'ils croient à n'importe quelle rhétorique politique (donc démagogique) susceptible de leur donner un peu d'espoir. Les services d'intelligence,  de renseignement et de sécurité, pour peu qu'ils constituent des machines à prévenir les attentats, sont souvent pris de court lorsque des carnages s'effectuent. Ils rassurent certes, mais montrent en même temps leur incapacité à tout prévenir.
Le terrorisme, une terreur. On ne saurait mieux l'exprimer. Une terreur même pour le littéraire. L'attaque qui a causé la mort de plus de 300 personnes dans une mosquée d'Egypte doit faire réfléchir tout esprit raisonnable. Est-ce encore le lieu d'analyser le monde avec des outils rationnels? Vaut-il encore la peine de s'interroger sur cette cécité criminelle qui sacrifie au nom d'une idéologie politico-religieuse la vie des centaines de personnes. S'ils ont des revendications justifiées pour fonder ces horribles actes, ils ne peuvent plus se réclamer de la condition humaine. Là se situe justement le problème. Nul n'est apparemment habilité à fixer les paramètres de l'humanité. Tout est relatif, chacun possède sa vérité comme sa religion. Un ami musulman dit: "Du moment qu'on justifie de tuer d'autres humains au nom de l'Islam, ce n'est plus l'Islam." Et je le crois, puisque lui je ne le crois pas capable de commettre de telles atrocités. Là c'est des musulmans qui ont été tués par d'autres musulmans affiliés à l'EI. Aux spécialistes de nous éclairer et guider sur ce point précis.
Etc.

25 nov. 2017

Pensées pour Dorothy

Hier 24 novembre 2017, pendant le symposium Lamming at 90, je suis resté cloué au sol en apprenant la disparition depuis plusieurs mois de Dorothy, la compagne de Tony Hurley. May her soul rest in peace!
Lorsque mon collègue Andrew Armstrong m'a appris la nouvelle, c'est comme s'il avait perforé mon cœur au couteau. J'ai pris un choc, je me suis tenu et frappé plus d'une fois la tête de mes bras. Dès la fin du symposium, sur mon chemin vers la maison, j'ai fait un crochet vers  leur joli domicile de vacances pour voir s'il était sur l'île. En effet, Tony visite régulièrement son île natale à laquelle il est si attaché et que Dorothy aimait passionnément. Clavère, les jumeaux et moi avons eu deux rencontres mémorables avec Dorothy et Tony. On s'est bien connectés. Il y a deux ans à Noël, ils nous ont invités à prendre un repas délicieux et bien arrosé chez eux. Ce jour-là, l'afro-américaine Dorothy en bonne socio-historienne ou ethnologue attachée à ses racines africaines, a fait danser les enfants au rythme de Miriam Makeba.
Tony est un collègue et ami depuis une dizaine d'années. C'est le premier Barbadien docteur es lettres françaises. Spécialiste de Césaire et de la littérature d'Afrique et de la Caraïbe, il a enseigné à Ste Augustine, UWi Trinidad, avant de rejoindre la State University of New York. En 2008, il a été notre conférencier invité pour le colloque Césaire. Il était prévu qu'il me remplace pendant la période de mon année sabbatique mais les démarches n'ont pas abouti, à cause de la lenteur bureaucratique de nos institutions à octroyer les documents requis. Je n'ai jamais réussi à le ramener à Cave Hill ne fut-ce que pour un semestre. Nous avons quelques amis communs parmi lesquels Peter Roberts, et feu Tony Lewis d'heureuse mémoire. De sa muse et complice adorée Dorothy, il aimait à répéter affectueusement qu'elle a ramené la paix à son cœur, la sérénité à sa vie parfois mouvementée.
Ma famille attristée et émue partage la douleur qui frappe encore Tony et les siens. Chrystelle comme Claver Jr, tous les deux reconnaissent la maison de Tonton Tony lorsque nous empruntons ce chemin. Nous nous unissons en prière pour demander la miséricorde et la clémence divines en sa faveur.
Dorothy, rest in peace! We love you!

Kubutuka kwa Bukheti Kha Mwadi

Lelu Mfumu Nzambi kakusambula, kakuheka ngolu ye kiesi, ye ngemba ye biosu.
Wa sia bweyi? Ha twena. Kulama! Sia nzianda wa landa luzingu tii kilumbu kakutela yand'eni Nzambi. Happy Birthday Kha Mwadi!

23 nov. 2017

Christian Mofort est parti il y a deux ans déjà

L'abbé Christian Mofort du diocèse de Bamenda au Cameroun est mort et enterré depuis juin 2015. Paix à son âme!
C'est aujourd'hui que par hasard, comme il m'arrive souvent de le faire, je suis tombé sur la triste nouvelle. Je savais qu'à son retour au pays, il était recteur d'une université catholique à  Yaoundé. Rien ne présageait une telle épreuve. J'ai connu l'abbé Christian Mofor à Fribourg, au Foyer St Justin où il est arrivé deux ou trois années après moi pour des études de philosophie. Très brillant, il est passé en doctorat sans obtenir au préalable la maîtrise. En effet, le gremium de la section de philosophie de l'époque - les profs. Evandro Aggazzi, Hugo Küng, Rudi Imbach, Dominic O'Meara et Otfried Höffe - en avait décidé ainsi après avoir testé son niveau. Venu à Fribourg avec son diplôme du grand séminaire, Christian devrait faire l'équivalence en passant ce test d'orientation auquel il s'est révélé impressionnant. Il a été tellement surpris par cette disposition qu'il en est arrivé à s'interroger sur son sort. A son départ du Cameroun, son évêque ne lui a pas explicitement donné la permission de faire un doctorat. Devant son doute, j'ai été l'un de ceux qui l'ont encouragé à aller de l'avant plutôt que de retourner au pays. Il a fait sa thèse sur Plotin. Christian et moi avons gardé de bons rapports, nous discutions souvent de l'évolution de nos recherches jusqu'à ce que le temps nous a séparés. Nous officions ensemble chez les Soeurs de St Joseph.
Je garde de Christian Mofort le souvenir d'un homme très réservé, très travailleur, discret et de bon conseil. De l'Afrique, il avait une vision pleine d'espoir. "Nous ne devons céder ni à la résignation ni au désespoir" soutenait-il. Merci d'avoir fait partie de mon cercle d'amis, à un moment crucial de ma vie.
Christian, repose dans la paix du Royaume Eternel. 

21 nov. 2017

Vente de personnes humaines aux enchères

Vous avez bien lu. Des personnes sont vendues comme des bêtes en Libye au nez des autorités locales qui n'y trouvent apparemment rien à redire. SHAME ON YOU!
Depuis quelques jours le monde entier est bouleversé, ébahi, et scandalisé par ce qui se passe en Libye. On y vend des personnes aux enchères; il existe un marché genre Sotheby's, à la différence qu'il s'agit d'hommes plutôt que des choses et des valeurs. Des compatriotes subsahariens noirs sont vendus comme esclaves aux plus offrants par une pègre sans nom. Des jeunes gens poussés par l'aventure de l'Eldorado européen se retrouvent pris entre les mains des malfrats passeurs qui, violant leur dignité humaine, les réduisent à l'esclavage. Des passeurs, non satisfaits d'extorquer brutalement les biens des migrants ou de les tuer simplement, ont créé cet ignoble trafic dégradant. Une pratique ahurissante et inconcevable en plein vingt-unième siècle! Hélas, rien de nouveau sous le soleil! 
Tout est parti d'un reportage de CNN pour que ce crime contre l'humanité soit dévoilé publiquement. C'est comme si un sort unanimément scellé par les dieux s'abattait sur la race noire. Cela me rappelle l'indignation du protagoniste de La tragédie du roi Christophe (Aimé Césaire) sur l'exploitation coloniale, le déracinement culturel, l'esclavage, la dégradation morale, des attrocités imposées aux Noirs. Cela n'est pas sans rappeler l'antisémitisme des NSS avec son avalanche des crimes sur les Juifs. Des minorités sont sommées d'abandonner leur terre et leur souche face à des invasions criminelles. Des femmes sont enlevées de leurs écoles pour servir de servantes et d'épouses à des pachas sans scrupule. L'esclavage se manifeste sous plusieurs formes, n'empêche qu'il soit une pratique déshumanisante à bannir de ce monde. Une gangrène qui se voile de plusieurs symptôme, mais qu'il faudra absolument éradiquer si l'on veut un monde de bien-être pour toute l'humanité.
Colère, condamnation, indignation, dénonciation, scandalisation, protestation, etc., ne suffisent pas si ces attitudes ne sont pas suivies d'actions concrètes et efficaces. Que l'élite politique et culturelle noire aujourd'hui se mobilise pour dénoncer ce phénomène, constitue un premier jalon pour désamorcer cette vente aux enchères des Subsahariens par des criminels qui doivent être identifiés, poursuivis par les instances judiciaires et condamnés sans pitié à de lourdes peines. Que ces peines soient à la mesure de leurs transgressions contre la dignité humaine. Aux manifestations menées devant les ambassades de Libye, il faudra ajouter des pressions politiques d'envergure, exiger non seulement des explications, mais également des résolutions légales pour annihiler le fléau. Au besoin faire intervenir la CPI. Tout doit être mis en oeuvre afin d'étouffer ces actes et de sévir contre ces pègres sans vertus ni honneurs.
NON A L'ESCLAVAGE, NON A LA VENTE DE PERSONNES HUMAINES QUELS QUE SOIENT LEUR RACE, LEUR RELIGION, LEUR GENRE.

16 nov. 2017

"Il faut savoir partir"

On ne le dira jamais assez. "Il faut savoir partir".
Nul n'est éternel quelle que soit la puissance de ses armes, de ses forces physiques. La force de l'âge, le temps, le délabrement physique finissent toujours par vaincre naturellement. Nous sommes tous destinés à disparaître un jour quel que soient l'effort et les moyens mis en œuvre pour y échapper. Malheureusement, le sentiment de puissance donne l'illusion d'être inamovible, intouchable, au-dessus de l'humaine condition. L'ambition aveugle. La volonté de suprématie sur l'autre constitue souvent la pomme de discorde que ce soit au niveau d'un ménage qu'à celui de la vie publique.
"Il faut savoir partir." C'est la leçon à tirer des événements qui surviennent au Zimbabwe. Le patriarche Mugabe, véritable héros de l'indépendance, a de quoi regretter son désir de se maintenir coute que coute au pouvoir. Comment un vieux monsieur pouvait-il prendre en otage tout un pays s'il n'avait pas le soutien de l'armée? Aujourd'hui que ses gradés l'ont placé en résidence surveillée, il pourrait peut-être regretter de n'avoir pas quitté plus tôt. Il pourrait ne pas être en mesure de réaliser ce qui lui arrive. Il a 93 ans, sa santé quoique forte en apparence le trahit. Des vidéos le montrent somnolant en plein meetings officiels, ou manquant une marche d'escaliers, voire saoul. Des scènes qui entament son honneur, car un héros est un surhomme. L'homme qui a toujours réussi à anéantir toute contradiction à son pouvoir est aujourd'hui humilié, maîtrisé par une junte militaire qui désormais décidera de son sort. Habib Bourguiba en son temps a été écarté par Ben Ali presque dans des circonstances similaires. Fidel Castro s'est retiré pour laisser la place à Raoul, sans que l'idéologie ne soit touchée. Quant à Mugabe, il n'a jamais rien compris ou n'a jamais rien voulu entendre. Voilà où on en est. Cet homme aurait pu jouir d'une retraite dorée si les contraintes politiques ne l'avaient pas empêché de voir ce bout du tunnel.
"Il faut savoir partir". Plus d'une fois, je l'ai entendu dire à ses supporters qu'il n'entendait pas abdiquer, que ce serait "an act of cowardice". Au lieu de céder la place à un autre, cet homme a préféré s'éterniser au pouvoir en manipulant aussi bien les textes que l'histoire. Son ascension politique serait, dit-on, entachée du sang d'innocents et de rivaux éliminés dans des circonstances douteuses. Ce n'est pas lui qui les a tués, mais c'est la loi du pouvoir qui veut ça. Un accident de voiture ou d'avion règle vite l'affaire. Un empoisonnement, c'est ni vu ni connu. Ôte-toi de là que je m'y mette. Tant que j'y suis, j'y reste; personne ne peut y prétendre. Le président Mugabe a joué cette partition politicienne à la perfection. Si Bob Marley avait su qu'il en serait ainsi quatre décennies plus tard, je crois qu'il ne se serait pas déplacé pour célébrer l'indépendance de ce beau pays. On a remplacé les Blancs. Les Blancs sont partis, partez vous aussi après avoir rempli vos mandats légaux et illégaux plutôt que d'enfoncer votre peuple dans la misère, l'indigence, le déshonneur, plutôt que de bloquer le développement de votre pays et de clochardiser vos concitoyens. Votre long règne n'aura finalement servi qu'à dévoiler l'autre face de vous-même: l'anti-héros. Vous auriez quitté le pouvoir il y a vingt ans que vous seriez sorti avec honneur par la grande porte. Maintenant, à la limite de vos facultés physiques, intellectuelles ou mentales, vous n'êtes plus que l'ombre de vous-même.
"Il faut savoir partir." De président élu si on a été "élu", on devient président à vie. C'est un syndrome des pays statiques. L'Afrique en compte une bonne gamme. Plus on prend de l'âge, plus on s'accroche au pouvoir. Tous les moyens sont utilisés pour rester au pouvoir le plus longtemps possible. On pille, on arrête, on terrorise, on tue, on intimide, on vend le pays à des multinationales, on appauvrit, on sème la précarité. On se maintient par défi. On maintient l'impasse jusqu'au bout comme si le pays était sa propriété privée ou familiale. Cela s'est vu, cela se verra encore. L'histoire jugera.

15 nov. 2017

Zimbabwe: Un autre cas de figure dans la démocratie africaine

Un pays n'est pas un village. Il y a des hégémonies que l'on voudrait nous imposer mais qui résistent à passer l'épreuve du peuple. Les rouages de la machine politique possèdent des anicroches insoupçonnés. C'est rassurant d'avoir l'appui des militaires mais on ne sait jamais dans quelle direction se dirige le viseur des armes. Les nouvelles qui viennent du Zimbabwe semblent confirmer une déstabilisation du pouvoir du Président Mugabe complètement pris dans l'engrenage des luttes de succession auxquelles se livrent ses proches. Dans sa fulgurante ascension, DisGrace qui mène la barque politique depuis des années - car on sait pertinemment que le sénile nonagénaire ne possède plus l'entier usage de ses facultés - a réussi le coup d'écarter deux vices-présidents en poste. Des observateurs notent avec insistance que le président obéirait au doigt et à l'oeil de sa dame de fer aux ambitions considérables; que le sort du pays se déciderait dans la chambre à coucher des époux Mugabe. Cela a toujoirs été ainsi. Mais cette fois, c'en était trop. L'armée a dit son mot; elle a fait entendre sa raison.
Cette situation de.confusion m'amène une fois de plus à revenir sur la démocratie en Afrique. Nous avons vu des présidents se succéder à eux-mêmes en mutilant ou tripatouillant leurs constitutions; nous avons vu des fils succéder à leurs pères par des manoeuvres frisant l'imposture; nous avons tout vu. Tous les cas de figures ont déjà eu lieu. Nous voyons aujourd'hui Mr. Mugabe paver le chemin en faveur de sa propre épouse afin que cette dernière lui succède à la tête du Zimbabwe. C'est là que la sordide politique s'est montrée dans toute son envergure. Comme pour se moquer du peuple et des règles démocratiques, il n'a pas trouvé de meilleure solution que de laisser le pouvoir aux mains de son adorable dulcinée. Sommes-nous vraiment en démocratie? L'histoire du pays se confondrait-elle avec celle du couple Robert-Grace Mugabe? Du jamais vu. Comme s'il s'agissait d'un portion de gâteau ou d'un bien personnel, on se distribue de façon démocratique le pouvoir d'époux à épouse, de père à fils, de fils à frère. On dispose tous les rouages démocratiques au profit d'une cause nationale délibérément confondue avec celle de sa famille. Des liens tissés sur des soubassements politico-familiaux, des alliances montées pour contrôler tous les moyens de production et toutes les ressources du pays, tracent dorénavant le destin des millions des citoyens réduits à des simples spectateurs appauvris, tacites, muselés, intimidés et terrorisés, forcés de chanter la gloire de leur bienheureux dictateur. Des choses qui ne se passent qu'en Afrique, ou dans des pays à la pensée unique. Le Zimbabwe se retrouve dans ce cycle infernal depuis que son vénérable père de l'indépendance, perdu dans la schizophrénie despotique et manipulé par des prédateurs "criminels" et sans vergogne, s'acharne à imposer sa mainmise sur la destinée du pays.
Si Mme Mujura a été évincée sans difficulté quoique de façon spectaculaire, le cas de Mr Emmerson Mnangagwa s'avère plus difficile et compliqué. L'armée est intervenue pour remettre de l'ordre en chassant les vautours rapaces et "criminels" qui tournent autour de RM et imposent la pauvreté, la famine et la misère aux braves Zimbabwéens. Elle a écarté l'idée d'un coup d'état alors que la réalité sur le terrain démontre le contraire. Les médias rapportent que R Mugabe serait en résidence surveillée. Reviendra-t-il au pouvoir? S'il y revient, ce sera dans quelles conditions? Comment se résoudra le problème de sa succession? Grace Mugabe, si elle revient aux affaires, réussira-t-elle encore à faire passer ses intrigues de coulisses pour faire tomber toutes les têtes non désirables? L'aveuglement de l'ambition politique tue plus fréquemment qu'il ne libère mentalement l'individu.
Les guerres de succession ouvrent souvent des portes inattendues. Malgré l'improvisation des circonstances, les choix sont téléguidés par les faiseurs des guides providentiels et des dictateurs sans coeur. Suivons de près ce qui se passe aux pays des Shonas. Un autre cas dans l'histoire de la démocratie africaine. Politique, politique! Mani pulite.


13 nov. 2017

Dannati!

Gli Azzuri sono eliminati. Non parteciperano al Mundiale 2018. Una generazione di dannati! Porca miseria! La sorpresa è cosi tremenda che non riesco a credere quello che è accaduto oggi. Un segno del tempo. Non ci sono grandi gioccatori in questa squadra azzura. La difesa è sempre stata forte come il catenaggio tradizionale. Sono sempre convinto che l'Italia vince sopratutto quando giocca male. Ed oggi è accaduto l'incredibile. Qualcuna mi chiederà assicuramente: Come mai non parli del Congo tuo paese? Invece di lamentarti sugli Azzuri, parla dei tuoi conazionali. Sono un tiffoso abituato a vedere il Congo eliminato da quaranta anni. Anche se avessero vinto e si sarebbero qualificati, sarebbe stata per niente cioè una visita di onore in Russia, come  mi ha detto un'amica congolese che si interessa al calcio. A me non piace la recuperazione politica degli eventi sportivi.  
Forza Italia per 2022 a Qatar.

10 nov. 2017

Hommage du Père Séraphin Kiosi pour Alfred Kumbi

"Salut Jeune Homme,
Comment tu vas?
... ..
En jetant un coup d'oeil sur ton blog, je suis sidéré d'y lire le décès de Nagamudala Kumbi Alfred. J'ai causé avec lui au téléphone il n'y a même pas une semaine: il me parlait de la chimiothérapie qu'il suivait grâce au soutien de ses frères de l'APK; il appréciait l'assistance et en avait besoin. J'ai promis de réagir le plus tôt possible. Moyennant quoi, il m'a fait un sms disant ceci: "Bjr padre, étant donné mon immobilité, votre assistance pourra me parvenir par mon épouse Yvonne PUNDA MUMBA. Tél. 0826432330. Merci. Alfred;" (8 novembre). Et le voilà déjà parti.

J'ai vu ici une dame partir très vite après un diagnostic d'un cancer de pancréas, malgré la qualité des soins dont elle a bénéficié. Quand j'ai su qu'Alfred était atteint du même mal, avec la qualité des soins de chez nous, je ne voyais pas que ça pouvait aller plus loin. Le Seigneur a donné et il a repris. Que son nom soit loué, même si c'est difficile à accepter pour un jeune homme, qui laisse femme et enfants. Il m'avait dit, entre autres, que son fils aîné était entré à Katende!

Naga, c'est une intelligence; c'est un caractère; c'est un leadership; c'est une compagnie agréable; c'est de la générosité; c'est un franc-parler, dans le respect;  c'est un créateur des liens. Pour tout cela, il a été le premier président de l'APK (Anciens du Petit séminaire de Katende). Aux enterrements des prêtres du diocèse de Kenge ou autres grands événements du diocèse, Naga était aux avant postes. 

Demain 11 novembre en France, c'est congé à cause de l'Armistice. je vais célébrer la messe aux morts de la République lors de la Grande Guerre. Naga va figurer parmi les anciens combattants, mais d'une autre guerre. Qu'il repose en paix. 

Union de prière.


PKS"

Crapaud se traduit "Handsome"

Ibangu, dérangée par un de ses amis de classe, dit à ce dernier:
- Crapaud!
- What does it mean?
- Crapaud in French means handsome.
L'ami ne se laisse pas prendre dans le piège car il connaît le mot:
- This is not true. "Crapaud" means "Frog"
- How come you know it?
- My grandfather taught me.

Adieu Alfred Kumbi

10 novembre 2017. P. Serge Tsunda aka Mulemba Sergio sur Fcb:

"Chers frères et amis, nous avons la profonde douleur de vous annoncer le décès de notre ami Kumbi Alfred, aujourd'hui vers 8h00 à Kinshasa. Nos condoléances à la famille et aux anciens du Petit Séminaire Saint Charles Lwanga! RIP!"

Paix à son âme!
Adieu C'est dur de perdre un cadet dont on a ssuré la formation. Je garde de lui le souvenir d'un jeune homme doué, travailleur et serviable. Adieu Alfred.

6 nov. 2017

RDC: La CENI a donné les dates des élections

Ce matin, j'ai lu sur le mur de RFI que les élections législatives et présidentielles sont fixées au 23 décembre 2018. Et que le président élu prêtera serment le 12 janvier 2019. La CENI et la MP précisent que c'est en conformité avec les accords dits de la St Sylvestre. Je crois que c'est une discussion qui ne vaut pas la peine qu'on y perde son temps. Les dates sont là. C'est de là qu'il faut partir. La MP se réjouit tandis que l'Opposition hurle de colère vu qu'une année de plus est accordée au pouvoir sortant. Au vu des contraintes -juridiques, politiques, financière ou sécuritaires - assorties à cette publication, il y a lieu de penser que le contraire pourrait aussi se passer, que les dates soient repoussées plus tard. Seuls les événements nous diront ce qui se passera réellement. Pour de plus amples informations, j'ai aussi parcouru les sites de Radio Okapi et du Potentiel.     

L'université est fermée pour la journée

6 novembre 2017. Ce matin lorsque j'arrive à la plage de Brownes Beach après avoir déposé les jumeaux à leur école, une ouvrière de la plage m'aborde:
- Do you know, Sir, that UWI is closed today? Radio keeps saying that since early morning. Reason being there is no water supply.
- Nope! Thank you for alerting me.
- You should be happy to have a day off?
- Not really. I have a teaching programme to finish by the end of November. Such an interruption changes my plans....
Après mes exercices et mon bain, je suis monté au campus pour voir comment les choses se présentent. Pas un chat. Tous les bureaux administratifs sont fermés, sauf le service de sécurité. Personne dans les couloirs à part quelques inconditionnels qui s'ennuient dans leur domicile et se défoulent par une assiduité inconsidérée au travail. Je n'ai rien dit, et je ne vise personne. J'avais cours de 11 à 13 heures. Je devrai les récupérer d'une façon ou d'une autre. D'un moment à l'autre, après avoir mis un peu d'ordre dans mes papiers, je vais rentrer à la maison faire du jardin et de la lecture.

4 nov. 2017

C'est déjà Novembre?

Comme le temps passe vite. C'est déjà novembre? A peine on venait de commencer l'année, voilà qu'on se retrouve déjà à sa fin. Il faut dire que la vitesse que prend de plus en plus le temps surprend, comme d'ailleurs la mort. En plus, je suis tellement pris par le quotidien que j'en arrive à oublier l'essentiel: la vie. Les habitudes de la semaine constituent à elles seules un cycle qui vous laisse peu de choix, peu d'espace, voire peu de liberté. On dirait parfois que la vie se vit sans soi. Nous voilà déjà en novembre, et j'ai oublié d'écrire sur mon blog. Manque d'inspiration ou de sujet? Je ne crois pas. Il y a toujours à dire et à écrire. C'est seulement une question de décider, de se discipliner et de tenir à une certaine rigueur. Cela vaut à tous les âges. Des principes éternels.
Ces dernières années ont été marquées par des activités qui m'ont éloignes momentanément de mes recherches. Je ne m'en plains pas. J'ai certes participé à des colloques et conférences; mais relativement peu d'écrits en sont sortis. Le rythme de publications a changé de courbe. Cela encore, c'est la vie qui veut. Je suis au courant de ce qui se passe dans mes domaines de recherche; c'est important. L'année prochaine me donnera peut-être un nouveau souffle, s'il plait à Dieu.
  

30 oct. 2017

Un weekend assez mouvementé

Vendredi 27.10 après-midi. Il y a eu réunion du conseil de faculté. J'y suis resté une heure, mais j'ai dû interrompre ma participation appelé pour une urgence. Des choses pour lesquelles on se demande parfois si les gens mesurent l'ampleur des responsabilités que notre noble métier impose. Soit. Je n'ai plus pu rentrer.
Samedi 28.10, il fallait me réveiller tôt pour conduire Claver Jr à la marche promotionnelle nationale des scouts de la Barbade. On devait se rencontrer non loin de Eagle Hall. A cause du trafic, on a connu du retard, mais tout s'est passé normalement. J'ai profité du défilé pour commander une plaque d'immatriculation car celle du devant a disparu lors des dernières inondations. L'imprimeur des plaques m'a prié de revenir dans les deux heures qui suivaient. Je suis allé attendre la fin de la marche à Harrison College, où les enfants sont arrivés épuisés, assoiffés ou privés d'énergie. Organisés sur l'initiative de la cheffe de troupe, les parents ont organisé un pique-nique collectif. Presque trois heures plus tard, j'y suis retourné, mais comme cela arrive souvent dans ces genres de métier, la plaque promise n'était pas finie. Entre-temps un collègue qui a commis la même infraction, est revenu chercher la sienne qui était prête. Quant à moi, je devais attendre. Encore une heure à attendre. Je n'avais pas le choix car l'amende de cette infraction s'élève à 450 dollars barbadiens. Je pouvais à la rigueur placer un ersatz sur un coin de la voiture. Je me suis montré très patient.
Samedi après-midi, c'était la foire de l'école catholique St Patrick où étudient Chrystelle et Claver. Cette fois, comparé aux autres années, l'événement n'a pas attiré beaucoup de monde. Une des raisons étant qu'une école voisine qui devrait faire sa foire la semaine précédente l'a remise à cette date. Je crois savoir que certaines personnes ont préféré se rendre à cette foire là. A cause de multiples occupations, j'ai dû retourner à la maison, laissant les jumeaux aux bons soins de leur maman.
Dimanche 29.10. Réveillés relativement tôt, il nous a fallu aller à Folkstone Park réserver une table pour une pique-nique des Africains. Le premier depuis belles lurettes. Puis on a assisté à la messe de 10h30. Après la messe, je parle avec un collègue enseignant dont le dossier de promotion a été bloqué; je le console mais rien n'y fait. Sa douleur et sa révolte se révèlent très fortes. On n'aurait pas dû le laisser soumettre le dossier pour lui donner finalement un raison de refus non convaincante. Hélàs de tels cas arrivent souvent, très souvent.
Retour à la maison autour de midi après un tour chez un vendeur de poissons. S'en suit une pause pendant laquelle Mama Mapasa prépare la nourriture pour le pique-nique. Vers 14 heures, je vais chercher mon collègue ghanaïen David Yawson; je le localise aisément. Autour de 14h45, on arrive à Folkston où nous précèdent Marie C et les jumeaux, Emilie et sa fille Kenya, Modou, Sangene et leurs trois enfants Koumba, Arun et Adam; Abdul Aziz, son épouse et leurs trois enfants Nihad, Hassan, et... D'autres à part Mabola et sa fille Ayomide, Remi et sa fille, s'ajoutent vite, et peu après 15 heures le repas est servi. Un repas sénégalo-congolo-sud-africano-nigérian. Tous les ingrédients y sont: chebudjen, plantains, épinard à la sauce cacahuète, salade mixte, poissons frits, lentilles, riz, pomme de terre rapée. Un couple antiguo-ougandais s'amène un peu plus tard. On discute, on mange, on rit, on se taquine, on parle de tout, etc. Vers 17 heures, les enfants et Abdul montent sur une pirogue et vont nager accompagnés de quelques adultes. Il est 18 heures lorsque l'on reprend la route de nos domiciles fatigués et heureux.
Un weekend plein d'événements et d'activités partagés avec les enfants.
 

26 oct. 2017

Et si Dieu était noir

C'est le titre d'un livre publié par l'abbé Olivier Ndjimbi-Tshiende de Boma, que j'ai connu du temps où il finissait encore sa formation théologique à Jean XXIII Kinshasa. Moi je commençais la philosophie à Mayidi. Olivier a défrayé la chronique en Allemagne, spécialement en Bavière où il est rentré après sa thèse prester des services comme curé de paroisse à Zorneding.. J'ai suivi l'affaire d'assez près grâce à mon amie Mme Traudl Schmitt, qui n'a cessé de me scanner des coupons de journaux. Un curé noir cible d'attaques racistes et de menaces de mort par ses paroissiens et en même temps défendu par d'autres. Il a dû démissionner, quitter sa paroisse dans des conditions dramatiques et se retrouve aujourd'hui actif au service des immigrés-réfugiés qui ne cessent d'entrer en Allemagne.
Hier 25. 10 à mon retour à la maison, j'ai trouvé un petit colis postal contenant le livre Und wenn Gott Schwarz wäre. Mein Glaube ist bunt publié chez Güters Loher. Je l'ai feuilleté, je vais le lire ce weekend. Merci à Traudl.

24 oct. 2017

Une journée maussade

Ce 24 octobre est maussade comme tout. Il a plu toute la journée. Je ne suis pas descendu à la plage comme à mon habitude. J'avais à participer à l'enregistrement des cassettes en français pour les oraux de la CXC. Cela fait des années que je me plie à cet exercice. De 9 à 12 heures, j'étais au service du conseil caribéen des examens. Puis tout de suite après, je me suis préparé pour la session d'évaluation de nos examens de la section de français. Pour la première fois en seize ans de travail à Cave Hill, je me trouve devant un cas accompli: à cause du délai de déposer le questionnaire le 3 novembre, j'ai dû composer un examen sur une matière totalement non encore enseignée. La routine du métier aide à prévenir tout dérapage de ce côté-là. Puis, j'ai eu à enseigner de 3 à 5 heures. Une étudiante arrivée sous la pluie m'a priée de la laisser préparer son exposé d'une autre matière. Juste au moment où je voulais la libérer, est arrivée une autre. J'ai été obligé d'enseigner sous la pluie. 
Après le cours, ma pensée est allée vers Kenge où on pleure l'abbé Innocent Belengi. Paix à son âme! Des personnes présentes à la veillée à la cathédrale m'ont appelé pour m'associer à la douleur qui frappe le clergé de Kenge. L'Abbé Noir comme certains l'appelaient était un confrère exemplaire et digne de respect. Il a vécu sa vie et s'est acquitté de sa tâche au mieux de ses capacités. L'enterrement aura lieu demain au petit séminaire de Katende. Requiescat in pace!
La pluie continue de tomber. Je suis un peu comme bloqué à mon bureau. J'attends qu'elle diminue avant de me mettre en route. Il y a beaucoup d'innondations ces derniers temps parce qu'il pleut continuellement. Alors qu'à d'autres endroits de la terre il y a pénurie d'eau, voilà qu'il y en a trop par ici. Je dois y aller maintenant.

21 oct. 2017

Seize ans écoulés depuis la mort de Mgr M'Sanda

Eh oui, seize années sont accomplies depuis l'Evêque Dieudonné M'Sanda est décédé. Paix éternelle à son âme! Y a-t-il encore quelque chose sur lui que je puisse dire et que je n'ai pas dit déjà ? Pour avoir vécu pendant cinq ans auprès de lui, il y a tellement des choses à révéler, des scènes à décrire, des visions énigmatiques à déchiffrer, des situations à décrypter et même à taire - métier de "secret--taire" oblige - qu'il me serait impossible de succomber à cette tentation. Un privilège unique! Ses fils et filles spirituels le pleurent encore alors que ses démolisseurs courent encore les rues. Il a été aimé, respecté des uns et détesté, honni et vilipendé des autres. A chacun son opinion. La mienne est connue, je ne la cache pas, car j'ai bénéficié de sa bonté paternelle et subi ses états d'âme, peut-être plus que ceux qui prétendent aujourd'hui avoir été persécutés par Mirabeau comme me l'a rappelé François Mapasu récemment. Mon Ouffff du 12 octobre 87 n'a pas été une grimace de vieux singe. Ce n'est pas le moment de ressasser des poncifs émoussés et devenus caducs. Silence, on médite. C'est le plus simple et peut-être la meilleure manière de lui rendre hommage! Ce blog contient un certain nombre de témoignages sur la vie et l'œuvre de Mgr M'Sanda (1935-2001).
Que son âme repose en paix!

Hallo Albert 2

Ich habe gewagt, diesen Artikel auf mein Blog zu übernehmen, besonders für zwei Gründen. Der St. Galler Albert Kappenthuler ist mein Kollege an der Uni Fribourg gewesen. Gemeinsam haben wir die ersten Jahre der Französichen Literaturewissenschaften verbracht. Er war ein SVD Pater, ein Steyler Missionar Priester als ich ihn kennengelernt hatte. Durch ihn habe ich Kontakte zu den Steylern in Froideville unternommen. Als Student hatte sich Albert in verschiedenen Aktivitäten engagiert, u.a. als Theaterspieler. Respekt! Durch ihn habe ich die Geschichte der SVD Gesellschaft anders, ie von der schweierischen Seite, gekannt. In jener Zeit suchte die Uni Fribourg eine Ersetzung für Pater Hugo Huber der Professor für Ethnologie, der in Rente gehen sollte. Damals gab einen Vertrag zwischen den zwei Institutionen für die Lehrstuhl für Ethnologie, dass der Professor ein Steyler sein sollte. Albert kannte persönlich ein Paar SVD Patres, die in Zaire noch tätig waren wie Hermann Hochegger, Anton Gessler oder Eugen Nunnenmacher. Deshalb habe ich gemeint, diesen Artikel weiter zu leiten. Wie ich selber ein Priester war, ist es interessant daran nachzudenken, was ein ehemaliger Priester nach dem Zölibatsbruch machen kann. Albert ist doch in der Kirche noch aktiv geblieben, wobei ich eine ganz andere Arbeit ausübe obwhol wir beide eine gleiche Universitätsausbildung gehabt haben. Alles Gute wünsche ich ihm bis wir uns irgendwie wiedersehen. 

20 oct. 2017

Hallo Albert


16 Juli 2012, 11:00
Zölibatsbruch: Mitbrüder 'schützten mich' drei Jahre lang

Ex-Priester wird jetzt Pastoralassistent im Bistum St. Gallen und glaubt an den "konziliaren Geist"
Heiden (kath.net) „Ich habe nie bereut, das Sakrament der Weihe empfangen zu haben. Dann habe ich eine Partnerin gefunden und bin nun Vater eines knapp siebenjährigen Sohnes.“ Dies erzählt Albert Kappenthuler, früherer Ordenspater der Steyler Missionare, im Interview mit dem „Tagblatt“. In den „ersten drei Jahren schwieg ich und versteckte meinen Sohn. Meinen Mitbrüdern vertraute ich mich an. Sie akzeptierten meine Vaterschaft und schützten mich“. Doch „dann forderte die Ordensleitung von mir eine Entscheidung. Ich kann nicht offen zu meinem Kind stehen und Priester sein. Wollte ich Priester bleiben, müsste ich lügen“. Der „Zwang, eine radikale Entscheidung treffen zu müssen, befreite mich von meinem Doppelleben. Im September 2009 setzte ich mein Priester-Sein aus“. Als Lehrer und dann Co-Rektor an einem kirchlichen Gymnasium „hatte ich keine existenzielle Not“.
Das kirchliche Gymnasium „Marienburg“ wurde mit Ende dieses Schuljahres geschlossen. Kappenthuler wird nun „als Seelsorger arbeiten“, erläutert er dem „Tagblatt“ weiter. In der Pfarrei Heiden-Rehetobel im Bistum St. Gallen (zuständiger Bischof: Markus Büschel) wird er im August als Pastoralassistent anfangen. Seine Aufgaben werden nach seinen eigenen Angaben sein: „Religionsunterricht, Diakonie und die Gestaltung von Gottesdiensten“. 
Von einer Laisierung ist im Interview übrigens keine Rede, ebenso wenig von einer zivilrechtlichen Heirat. 
Kappenthuler erwartet, dass „Gespräche mit Eltern“ für ihn in Zukunft „mehr Verbindlichkeit“ haben werden als früher. 
Der Schuldige für seine Entwicklung ist natürlich schon gefunden: Rom. „In der Kirche ist bei weitem nicht alles so schlecht, wie oft dargestellt. Damit meine ich die Ortskirchen. Die Kirche lebt im Ort und nicht in Rom.“ „Ich glaube, den konziliaren Geist gibt es heute noch“.

(Quelle: http://www.kath.net/news/37357/print/yes)

Kwenda kwa nge mbote abbé Nzileyel


« Nge me zinga ti beto,
 bubu nge me kwenda,
kwenda kwa nge mbote »

« L’Abbé Noir, Ya Mokolo » a fait sa Pâque, et la tradition orale a été très fructueuse et féconde. Nous avons appris sa mort. Nos condoléances fraternelles et réciproques à sa grande famille biologique comme sacerdotale. Que son âme repose dans la paix de Dieu.
Selon une information reçue, hier, qu’il faut, peut-être, confirmer, sa dépouille sera transférée à Kenge mardi prochain.
Que pouvons-nous faire ? Prier naturellement pour le repos de son âme. Et penser, si nous le pouvons, chacun, à aider le diocèse de Kenge  dans l’organisation des funérailles de notre aîné et confrère l’abbé Innocent Belengi.
Plusieurs moyens de transfert existent pour atteindre l’abbé Joël Senkey pour faire parvenir notre part de collaboration : le père Van den Broeck, Western Union, Moneytrans…et autres que nous utilisons pour aider aussi bien nos familles que connaissances.
Merci pour vos prières et contribution.
Fraternellement,
Henri Tamuzi

« Et moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert »


19 oct. 2017

"Abbé Belengi, un joyeux mystère" (PSK)

Email du 18.10.17

"Salut Claver.
C'est par ton blog que j'apprends le départ vers la maison du Père de l'abbé Innocent Belenge.
J'ai été son vicaire pendant un an à Fatundu. Il m'appréciait beaucoup car il m'a rappelé un ministère de Pâques passé chez lui, curé de Lumbu, à Dima, dont il avait retenu je ne sais quel souvenir important. Moi, les souvenirs, je n'ai pas attendu Alzheimer pour les oublier. Depuis ces temps passés à Fatundu, j'ai continué à le tenir pour mon confesseur chaque fois que l'occasion se présentait. Je l'ai revu à Kin, malade, diminué, fragilisé par la cécité, de plus en plus paranoïaque (peur des gens, de la sorcellerie, etc.), enfermé; mais en même temps toujours prêt de son bréviaire, de ses exercices spirituels. Et un éclat de rires francs surgissait toujours de façon inattendue ; en ces moments-là, je m'émerveillais de le voir rire jusqu'aux larmes; c'était contagieux.Pour cela, j'ai continué à le fréquenter comme confesseur. L'abbé Innocent Belenge restera un mystère, un joyeux mystère. Qu'il repose en paix.
PKS"

17 oct. 2017

Mort de l'abbé Innocent Belengi Nzileyel (1934-2017)

Par un message de l'abbé Liévin M'Banga sur Messenger, je viens d'apprendre la mort ce mardi 17 octobre 2017 de l'abbé Innocent Belengi à Kinshasa. Paix à son âme!
Je me souviens bien du temps où j'ai connu l'abbé Innocent jeune prêtre alors que je commençais le petit séminaire à Kalonda. C'était pendant les vacances de Noël 1969 à Kenge St Esprit. Je passais mes vacances dans la famille de mon oncle Kayolo qui, à l'époque, louait la maison des Tabwala, au désert. Après la messe du dimanche qui suivait, je me suis présenté à la cure en compagnie d'autres séminaristes de Kenge. Il nous a bien accueillis. J'ai tout de suite remarqué que l'homme à la moustache possédait un sens d'humour très poussé, et chose inconcevable autrefois, qu'il riait volontiers pendant la messe. Jusqu'à cette date, je n'avais jamais entendu parler l'abbé Belengi, le premier prêtre originaire de Banzalute. Par après, je le voyais régulièrement à Kalonda lors de diverses réunions diocésaines.
Des histoires drôles de superstitions ou de pratiques occultes lui collent à la peau. On raconte que l'abbé Belengi serait parti de Kenge dans des circonstances assez particulières. Ses "paroissiens de Kenge" - Notre Dame n'existait pas encore - se seraient concertés pour lui envoyer une foudre qui aurait calciné son lit. Et qu'il aurait abandonné sa paroisse la nuit même, jurant de ne plus jamais y revenir. On raconte aussi qu'il aurait renoncé à ses études à Rome en Italie parce qu'il ne supportait pas le froid. Il serait retourné au pays à la surprise générale. Je me souviens l'avoir entendu parler "italien" avec le P. Hermann Hochegger svd lors de mon ministère pascal à St Paul Bandundu en 1978. Et le père de commenter: "Il aime bien parler italien avec moi."
Son ministère sacerdotal s'est essentiellement déroulé dans les paroisses de Fatundu, Dima-Lumbu et Notre-Dame du Rosaire à Bandundu. Il a beaucoup pratiqué l'exorcisme et la guérison des malades, parfois à la limite de l'idonéité. Ma dernière rencontre avec lui date de décembre 2010; elle s'est passée à la procure de Kenge. Bien qu'il ait entretemps perdu la vue, il m'a distinctement reconnu par la voix et m'a remis une brochure qu'il a écrite contenant des extraits bibliques, des prières de délivrance et de guérison: Hymnes aux vies et supplications aux éditions Baaobab. Il s'insurgeait contre un de ses jeunes confrères, dont je tais exprès le nom, qu'il soupçonnait de lui envoyer le mauvais sort et de vouloir sa mort. A peu près en ces termes: "Tala, Claver, yandi ke meka kansi Nzambi kuluta ngolo. Yandi ta kuka mono ve." Il est resté égal à lui-même et confirmait en quelque sorte tous les mythes qui circulaient à son sujet. Des tralala du genre: "Mama, katula makabu na nge na kitunga. Nge kele ti kindoki". Autant d'anedcotes qui n'apportent cependant aucune ombre à son zèle apostolique ni à son engagement sacerdotal.
Je retiens de l'abbé Innocent Belengi l'image d'un homme de Dieu très enraciné dans nos traditions et très soucieux du bien des autres. J'avoue n'avoir jamais eu de problèmes personnels avec lui. Je sais qu'il a beaucoup souffert, et qu'il n'a pas été épargné par la précarité qui caractérise la vie actuelle des prêtres de Kenge. Simple et aimable, il a su rayonner auprès de ses ouailles et confrères. Je m'unis de coeur et d'esprit à la prière de sa famille spirituelle et biologique pour le repos de son âme!  


Hommage à l'auteur du Devoir de violence

J'ai connu le nom de Yambo Ouolegem dans des circonstances peu luisantes. On l'accusait de plagiat. Sa réputation était déjà entamée longtemps avant que j'entreprenne mes études de littérature. Je me suis méfié de lui avant même que je lise Le Devoir de violence (Paris: Seuil, 1968). Il était souvent ici en exemple lorsqu'on parlait de plagiat. Je me souviens d'une conversation avec Mr. Yves Giraud d'heureuse mémoire lorsque je revins de mon séjour d'études à Paris. En m'entendant mentionner le nom de Ouolegem, ce dernier a sursauté comme piqué par un moustique: "Surtout pas celui-là." Et aussi le 12 juin 97, le soir de ma défense de thèse, il a raconté aux commensaux l'histoire du plagiat de Ouologem et de  Calixthe Beyala. Cet homme de lettres spécialiste des lettres classiques était décidément au courant des aventures des écrivains africains.
Ainsi, lorsque je me rendis à Paris pour ma formation d'autodidacte en littérature africaine auprès de Mr. Georges Ngal, ce fut avec une certaine réticence que j'acceptai de lire ce livre dont j'ai entendu beaucoup de mal avant même que je l'ouvre. Ayant appris que le Devoir de violence et les Soleils des indépendances d'Ahmadou Kourouma étaient des oeuvres incontournables dans l'historiographie littéraire de l'Afrique francophone, je n'avais le choix que de les lire. En partant de Paris, Mr. Ngal m'a donné une publication collective dans laquelle Mr. Bernard Mouralis a écrit un article intitulé: "Un carefour d'écritures: Le Devoir de violence de Yambo Ouologuem." (Recherches et travaux. Littératures africaine d'écriture française. Université de Grenoble, UER de Lettres, N° 27(1984).
Mouralis tente de défendre l'honneur de Yambo Ouloguem:
"Eric Sellin, dans un article paru en 1971 dans Research in African Literature, mettait le premier en évidence les nombreux empreuxque Ouologuem avait faits au roman d'André Schwarz-Bart, Le Dernier des Justes, dont plusieurs passages étaient pratiquement citrés de façon littérale. De son côté, le Times Literary Supplement révélait l'année suivante un autre emprunt de Ouolegem, mais cette fois à la littérature anglaise. L'auteur anonyme de l'article, confrontant les textes des deux oeuvres, montrait que les pages 68-69 du Devoir de violence, dans lesquelles l'administrateur Chevalier fait visiter sa demeure à Awa, étaient une reprise des pages 56-58 du roman de Grahan Greene, It's a battlefield, paru chez Heinemann en 1934.
Les faits, sans aucun doute, étaient patents et l'accusé, d'ailleurs ne niait point. Etc." (p. 78).
Je défends pour ma part la probité intellectuelle de Yambo Ouolegem quoique ce fût seulement à la deuxième lecture que je compris ce roman baroque. S'il est une leçon à retenir de Ouolegem, c'est que "l'on écrit toujours de quelque part". Les notions d'imitation, de citation et d'intertextualité sont des pratiques communes en littérature.
Adieu Yambo Ouologuem. Chapeau! Tu nous a fait honneur. Paix à ton âme!       

Yambo Ouologuem s'est éteint

Ci dessous, un message annonçant la mort de Y. Ouologuem:

Chers membres de l'APELA,
J'ai une triste nouvelle à vous communiquer : Yambo Ouologuem, le premier lauréat africain du Prix Renaudot, s'est éteint dans la nuit du samedi 14 octobre 2017 à Sévaré. Que son âme repose en paix !
Bien que désinscrit de la liste APELA, pour des raisons d'ordre technique, j'ai tenu à diffuser cette information, au moment où les obsèques officielles du défunt sont en cours de préparation.   


Mamadou Bani Diallo 

14 oct. 2017

Mobutu aurait eu 87 ans aujourd'hu

C'est en souhaitant joyeux anniversaire à Mauricette Itatu sur Messenger ce matin, que je me suis souvenu de cette date qui fut jadis célébrée comme la journée de la jeunesse sous l'instigation des thuriféraires du régime monolithique du Parti-Etat. Le nom de Mobutu est à lui seul un sujet de grands débats, de controverses et de passions. Tout dépend du côté où l'on se situe.
J'étais en 65 en troisième année primaire à Kenge lorsque le lieutenant-colonnel Joseph-Désiré Mobutu est monté au pouvoir. Et en 97 je préparais ma défense de thèse à Fribourg lorsqu'il a été forcé d'abdiquer le pouvoir. Pour dire que j'ai été assez informé du parcours de l'homme politique qui a regné sur l'empire zaïrois pendant trois décennies. Je l'ai vu en juillet 66 paradant sur le boulevard Kasavubu en compagnie de François Tombalbaye et Jean-Bédel Bokassa, ie dans la première année de son long imperium. C'était l'époque des Etats Unis d'Afrique Centrale. Je me souviens de la fondation peu après du MPR précédé par le CVR. J'ai même eu l'occasion de lui parler à Rome en 80 et en 82. Ayant été élevé dans des séminaires catholiques assez critiques vis-à-vis des dérapages des politiciens, je n'ai pas du tout été impressionné par son régime. Je garde les mêmes distances vis-à-vis de la politique. Par contre, j'ai admiré son sens de l'autorité et du patriotisme. C'était un chef, un chef qui savait dialoguer avec son peuple, haranguer des masses et les attirer à sa cause quoique ses thèses soient parfois discutables. Eloquent et consistant, le Président-Fondateur possédait une vision qu'il savait défendre avec une articulation convaincante et envoûtante. Je le lui concède. Mais la soif inextinguible du pouvoir et la mégalomanie ont fini par diaboliser ce philosophe de l'authenticité qui a donné aux "Zaïrois" le sens de l'unité et de la fierté nationales. Isolé en prince solitaire, rongé par la maladie, il a fini tristement honni et vomi par ses adorateurs d'autrefois.
Je n'étais pas du tout d'accord avec la zaïrianisation, ni avec la propagande des animations, ni avec la clochardisation des agents de l'Etat. J'ai bien observé à Rome comment le Grand Léopard traitait ses collaborateurs: Tshimbalenga, Me Nyimi, l'intendant lorsqu'il m'a fait offrir une Tembo. En véritable pacha, il se faisait appeler "Patron" par ses sujets. Je n'ai jamais soutenu l'obscurantisme du Parti-Etat, une imposture visant à le diviniser et à insérer l'hégémonie du parti (et le mobutisme) dans la Constitution taillée à la mesure du despote. Critique et libre de toute attache, j'ai observé son ascension et sa chute avec une objectivité passionnée. J'en avais tellement assez de lui que je n'ai pas hésité de célébrer son éviction par LD Kabila quoique cela n'ait pas été mon voeu. Le danger qui se profilait à l'époque porte ses effets jusqu'à ce jour.
Bref, voilà dressé de mon point de vue personnel le portrait de Sese Seko, qui me revient spontanément à la mémoire. Sic transit gloria mundi! Que son âme repose en paix!
)

Adieu Marc Lavoie

Octobre 2017. Il y a environ trois semaines est décédé à Montréal au Québec le professeur Marc Lavoie de suite d'un cancer de poumon. Paix à son âme!
Voilà un collègue que j'ai relativement bien connu parce que nous sommes arrivés à Cave Hill à la même époque. Pendant près d'une quinzaine d'années, cet éminent professeur qui a effectué l'essentiel de sa carrière au Canada a enseigné la biologie dans la faculté des sciences avec zèle et compétence. Au delà de l'homme de sciences, il y avait un homme simple, gentil et aimable. Toujours habillé en short khaki et en T-shirt blanc; et bien entendu une cigarette inlassablement collée entre l'index et le majeur. Très rarement, je l'ai vu en costumes et cravate. A une époque donnée, Marie Clavère et moi étions proches de la famille de Marc, Marilaine Mota Meira et Mario Lavoie. Ils  sont de ceux qui nous ont assistés de conseils pratiques à la naissance des jumeaux. Marilaine et Clavère se fréquentaient souvent. Claver Jr a récupéré, enfant, des tas de jouets (livres plastifiés, lettres d'alphabet, statuettes, petites voitures, jeux de cartes ou dominos, pompe à eau, vélo) que Mario ne pouvait plus utiliser mais qui étaient encore bons. Leur maison nous était ouverte jusqu'à ce que la corvée de l'éducation des enfants ne nous sépare temporairement. 
J'avais surtout l'habitude de rencontrer Marc au niveau du département de biologie sur mon passage vers la gym ou l'école de l'éducation. Souvent je m'arrêtais pour parler français avec le savant québéquois. A l'époque où j'étais responsable de la Cave Hill Film Society, Marc était membre actif du comité. Il nous fournissait beaucoup de DVD pour les projections. Je n'oublierai jamais sa contribution à mon mandat de "Chair of the CHFS". Merci Marc pour tant de gentillesse et de générosité. Etudiants et collègues se souviendront longtemps de ce chercheur à la barbe blanche.
Je me souviens de son dernier jour d'enseignement à Cave Hill. Il était très triste, dépité, parce  que son désir d'obtenir un prolongement de son contrat pour une ou deux années est demeuré insatisfait. Entièrement dévoué à l'enseignement, Marc Lavoie n'était pas prêt pour la vie de retraite à laquelle il a été en quelque sorte condamné. A chacune de nos rencontres, il ne cessait d'évoquer l'ennui dans lequel il pataugeait. C'est, hélas, le cruel chemin de tout le monde.
Dès que Marco Schaumloeffel m'a livré la triste nouvelle, j'ai écrit un email de condoléances à Marilaine. Il y a quatre jours, je l'ai rencontrée sur le parvis du Mount Restaurant. Un moment très pathétique. J'ai promis de leur rendre visite dès que le temps nous le permettra.
Adieu Marc! Paix à ton âme!

12 oct. 2017

Nombrilisme démocratique

A voir les choses comme elles se passent, notre pays est prise dans un étau de contradictions continuelles. Il m'est difficile de comprendre rationnellement ce qui se trame réellement, encore moins d'appréhender les motivations de ces impasses qui semblent toutes programmées. Alors que les élections sont prévues en fonction de mandats, comment peut-on comprendre cet interminable voyage en cul-de-sac, ces va et vient de dialogues creux et dilatoires, ces incertitudes sciemment entretenues par des allégations contraires au bien commun? Tout est suspendu.
Prévues pour 2016, les élections ne pourraient se réaliser avant 2019. Soit trois années d'intermède et d'attente portant entorse au cycle des mandats politiques. On vole vraiment à vue. Et même encore rien ne garantit que élections auront bel et bien lieu en 2019. Les termes demeurent vagues et confus. Allez me parler de démocratie? Toutes les institutions de la république sont devenues caduques mais se prolongent indéfiniment, et aucune solution n'est envisageable à court terme. Et on appelle ça démocratie. Conclusion: la démocratie ne convient pas aux Africains.

11 oct. 2017

Joyeux anniversaire Bwesi

10 octobre 2017. Echange d'emails:

"Hello, Kha Yakala,
Tu es aussi calme que la mer après la période des ouragans. Comment tu vas donc? Aujourd'hui le petit Bwesi souffle ses 26 bougies. Sa mère a séché le boulot pour lui faire quelque chose pour recevoir ses amis."
 
A quoi j'ai répondu:
"Hi Man,
Bwesi a 26 ans. Félicitations aux heureux parents qui ont réussi à élever contre vents et marées cet enfant au destin exceptionnel. C'est un bel âge, pourvu qu'il grandisse en sagesse et en maturité. Que Dieu le protège et le garde."

Happy Birthday dear Bwesi!
 

11 octobre il y a trente ans

Le 11 octobre 1987 fut mon dernier jour de fonction à l'évêché de Kenge. Le lendemain soir, je devrais prendre la SOTRAZ pour finaliser mon voyage de Fribourg. Depuis quelque trois semaines mon successeur l'abbé Faustin Kwakwa était déjà dans les parages; je l'introduisais aux méandres et recoins du secrétariat de l'évêché. L'évêque m'avait demandé de l'informer de tout, de lui exposer sincèrement ce qui m'a plu et déplu dans la collaboration avec lui, de l'initier au vrai sens du mot aux secrets du métier. Il avait insisté que je me sente libre dans la transmission de mes cinq années d'expérience à cette très lourde charge. La remise-reprise prit la forme d'un long compagnonnage instructif et initiatique. La différence est que lui était encore grand séminariste à la date de sa nomination, alors que moi j'étais déjà diacre. Aux âmes bien nées, dit-on, la grandeur n'attend pas le nombre d'années. Pendant toutes les semaines qui ont précédé, j'ai tenu à mettre Faustin à l'aise, à l'abri des lacunes qui ont marqué mon propre temps d'apprentissage à ce même poste. Moi-même lorsque je suis arrivé pour la première fois à l'évêché, c'était Marc Mutombo Matsumakia, alors grand séminariste en stage, qui m'a reçu en lieu et place d'un secrétaire attitré. Pouvait-il en être autrement? La Sœur Marie Robert était partie deux années auparavant. Modeste Kisambu y a aussi œuvré pendant un bout de temps. J'avais donc la lourde charge de profiler Faustin en fonction des attentes de l'Ordinaire du lieu. Je mis à sa disposition les documents utiles et disponibles, les informations relatives au secrétariat, aux archives, et au métier qui l'attendait. Une succession en bonne et due forme. Ainsi qu'il me l'affirmera plus tard à Kalonda, lors des journées sacerdotales de juillet 92, je lui avais révélé des choses qui se sont avérées vraies par la suite, dans l'exercice de sa charge. Je lui avais même livré mon analyse de la personnalité de l'évêque et de la conception que ce dernier avait de son pouvoir et de son ministère épiscopal. Je dois avouer que le travail à l'évêché fut pour moi un privilège unique de collaborer avec l'illustre homme de Dieu, de le côtoyer quotidiennement, d'être témoin de ses temps de force et de faiblesse, de partager ses joies et ses peines, voire de subir ses sautes d'humeurs ou ses frustrations, etc. Il y avait à disposition une Land Rover bleue à douze places et une Vespa. Avec mon successeur, nous avons entre autres effectué quelques séances de vespa du côté de la piste d'aviation de Kenge. Le temps s'était révélé court pour tout faire. Le dimanche avant avait eu lieu une cérémonie d'adieu aux paroissiens d'Anuarité Nengapeta, dont j'étais le vicaire dominical pendant les trois premières années de son existence. Je pris congé des  jeunes Bilenge ya Mwinda que j'encadrais. Tout était donc prêt pour mon départ.
Le 11 octobre 87, je m'occupai essentiellement de finaliser mon voyage, de boucler mes valises et de ranger mes effets dans une malle d'Italie. Ce n'était pas aisé de quitter un lieu où l'on a vécu cinq années de suite, où l'on a tissé des habitudes, des réflexes et des relations. Je passai à la procure déposer une de mes malles à côté d'une autre qui s'y trouvait déjà. (Pour l'histoire, je n'ai presque rien retrouvé de tous ces biens cinq ans plus tard à part quelques livres n'intéressant personne. Je n'avais pas emporté la caisse.) Nicolas d'heureuse mémoire aujourd'hui voulait mon appareil projecteur de diapositives que je lui laissai volontiers. Je passai dire au revoir à des parents et amis à travers Kenge, en commençant par les champs de tir. Toute la journée, j'étais dans des courses à gauche à droite. Dans la soirée, j'eus une dernière conversation avec le Prélat un peu surpris de mon départ soudain à son sens; on se reverrait à Kinshasa. Je passai dire adieu tour à tour à mes confrères de la communauté: P. Jean Van der Hulst svd, Fr. Baptiste van Rooijen svd, A. Nicolas Berends, A. Denys Luhangu. Paix à leurs âmes! Le 12 octobre vers 22 heures, en compagnie de mon successeur, je franchis le portail humant et proférant l'ouf le plus puissant de ma vie. La suite est à lire dans mon autobiographie qui traîne à être publiée si jamais; mais c'est fait express.