31 oct. 2020

Volte-face

Une compatriote africaine vit ici depuis quelque cinq - six ans ou plus. Amenée par un Barbadien qui l'a épousée depuis l'Afrique lui promettant monts et merveilles, elle s'est toute désillusionnée devant la modicité de la vie qui lui a été imposée. Elle qui rêvait d'une vie dorée de princesse, s'est vite retrouvée en position difficile. Son homme déjà retraité se débrouille tant bien que mal pour tenir les bouts du mois: il des enfants plus âgé qu'elle. Il faut avouer qu'elle n'a jamais vraiment été acceptée par la famille de son mari. Un des fils m'a une fois parlé d'elle en des termes très méprisants: "Mon père est allé en Afrique. En quelques mois il a piqué une femme. Aussi simplement que cela." Soit mais est-il qu'ils ont ensemble un beau garçon de quatre ans. Mais depuis plus d'une année, l'Africaine l'a quitté pour vivre chez sa belle-mère. L'enfant fait des va et vient entre les deux domiciles. N'ayant pas de formation, ne maîtrisant pas la langue, notre compatriote a du mal à vivre décemment. 
Entre-temps nous avons appris la mort de sa mère biologique, mais aucune cérémonie de deuil n'a été faite ici sous quelque forme que ce soit. La crise du coronavirus n'a pas facilité les choses non plus. Comme si cela ne suffisait pas, elle a été impliquée dans un accident de voiture avec une soit disant amie barbadienne. La voiture conduite par son amie a percuté un arbre, provoquant des blessures aux bras et aux côtés. L'amie a appelé son copain qui est arrivé tout de suite sur le lieu de l'accident; a pris sa copine, abandonnant la passagère ensanglantée à son propre sort. Cette dernière a eu le réflexe d'appeler le service des ambulances et la police qui sont venues pour établir le PV de l'accident, en l'absence de la propriétaire du véhicule. Crime de lèse-majetsté. Notre compatriote souffre jusqu'à ce jour d'atroces douleurs, incapable de se faire soigner au privé car la polyclinique publique lui a prescrit des examens et des radios payants. Ladite amie n'a jamais déclaré à son assurance qu'elle était accompagnée d'une passagère. Le problème qui se pose maintenant est que l'amie se sent trahie du fait que l'Africaine s'est adressée directement à son assurance pour se faire indemniser ou prendre en charge médicale. 
Leçon de cette volte-face: il y a ami et ami. Un ami qui t'abandonne sur la voie publique, ensanglanté  et souffrant, sans te porter secours se disqualifie automatiquement. Il n'a en fait jamais été ton ami.

30 oct. 2020

Bananeraie républicaine

Bananeraie républicaine ou République bananière de corrompus, de traîtres-pilleurs et d'incompétents.

Corruption. Dans cette république tout s'achète. On achète les voix des élections pour en tripatouiller les résultats.  Tout le monde est corrompu, et tout fonctionne en fonction de ce système institué en mode de gouvernement. Le leadership est complètement miné par la gangrène de ce fléau. Tout est trouble, rien n'est transparent. Tout se monnaye; un pilleur est acquitté prétendant que "le dossier est vide", quoique des sommes colossales aient disparu. L'impunité est garantie aux malfaiteurs et criminels de tout acabit. On arbore sans honte le fruit du détournement comme un trophée de guerre sans être inquiété le moins du monde. Avec le fruit de la corruption, on ouvre toutes les portes et nul n'échappe à la corruption érigée en religion communautaire. Rien, l'opération la plus simple, ne se fait sans corrompre. C'est une pyramide forgée au plus haut sommet du pouvoir. L'élection s'acquiert à coup de billets à tous les niveaux. Demandez auxdits élus combien ils ont dépensé en marge des frais d’enrôlement pour que leurs noms soient retenus sur la liste finale. La corrupteur agit comme un colonel impérial qui vous soumet à son pouvoir sans que vous ayez de quoi lui résister. N'avancent et ne réussissent que les corrompus et les corrupteurs dans cette république bananière. 

Traîtres-pilleurs. Les recettes publiques disparaissent à vue dans des comptes privés des autorités  et leurs alliés sans un contrôle sérieux. Les routes se délabrent, les hôpitaux sont dépourvus de médicaments et d'équipement, l'électricité se distribue au rythme du délestage, les écoles sont systématiquement dépouillées de livres, bref toutes les infrastructures essentielles  sont détruites alors que les leaders et leurs complices se la coulent douce. La république est trahie, pillée à sec par ceux-là mêmes qui devraient la sauvegarder méticuleusement et en garantir la stabilité. A se demander si cette bande d'aventuriers  politi-chiens ont une conscience et un cœur. Ils s'emparent de toutes les richesses du pays, les étalent sans gêne devant leurs compatriotes appauvris ou mués en spectateurs, s'achètent des hôtels particuliers à l'étranger, détournent les deniers publics, protégés par des immunités reconnues par leur Constitution taillée sur mesure. Ils s'engagent dans des trafics de drogues et de produits illégaux, falsifient des documents ou contrats nationaux pour leur propre intérêt, exploitent des mines pour leur propre compte, transfèrent des millions à leurs partenaires lorsqu'ils ne les virent pas à Panama ou à Schwyz. Les étrangers y gèrent tout avec la complicité de la bananeraie, les natifs du pays rien. Sauf les nantis du régime et leur clique de la république bananière. 

Incompétence. Une gestion chaotique de la république, sans rationalité ni maîtrise de son bien-fondé basée sur une ignorance crasse de la chose publique. Une république pleine de constitutionnalistes au service de leur maître-tireur de marionnettes pour l'intérêt duquel ils bradent les acquis de la démocratie. Une république menée par la force des armes où seul celui qui possède le fusil dicte la loi. Militarisée jusque dans les coins les plus reculés, elle est volatile, inconsistante et se gère au jour le jour, au prix d'arrangements et d'accords signés à l'insu des électeurs. Un chef parachuté et fabriqué de toutes pièces. Un incompétent sans vision ni charisme propulsé au sommet de l'état bananier par la seule volonté des étrangers. Un traître qui ne trouve mieux qu'à privatiser son cercle du pouvoir en y engageant majoritairement sa famille et les gens de sa tribu. La liste des crimes est longue dans la bananeraie où le planteur saute sans élan au poste de ministre ou de conseiller chargé de l'agriculture; où le mécanicien assume du jour au lendemain le titre de ministre des travaux publics. Le seul fait d'avoir émis des faux chèques avec le chef vous rend compétent pour gouverner la banque nationale. Bananeraie républicaine ou République bananière.

Où vont-nous? Disait Mr Boubou. Tchicaya U Tam'si avait raison en faisant dire à Nnikon: "C'est moi la constitution". Politique, politique, mani pulite!

29 oct. 2020

Adieu Euphrasie Makondo

"Bonsoir Noko, Makondo vient de nous quitter à l'instant même. Triste nouvelle. Matondo (Koko Bima) terrible." (Message Whatsapp de Jude Muzembo, 29 octobre, 16h43) 

Ma grand-tante Euphrasie Makondo est morte il y a moins d'une heure à Kinshasa. Paix à son âme! Voilà une vie qui finit dans une extrême précarité alors que nous nous sommes efforcés de lui venir en aide. Cette tante avec laquelle j'ai très peu vécu m'a été très attachée dans les dernières années de sa vie. Je l’avais vue pour la première fois à Mutoni en 1964 pour ne la revoir qu'en 2005. Koko Bima comme l'appelle Jude a passé la majorité de sa vie au sein d'une secte Bima où un gourou-pasteur l'a prise ou cloîtrée en charge pendant des années. On disait qu’elle ne sortait jamais de cette séquestration religieuse parce que, selon la doctrine des Bima, le monde ambiant était plein de péchés et de perversions. J’entendais parler d’elle sans jamais la croiser. A une époque donnée, Tante Euphrasie munie de son foulard blanc a tenu compagnie à ma mère sa cousine a Masina. C'est dans ce contexte que je l'ai rencontrée de nouveau elle et ses enfants. Je ne l’ai pas vraiment connue. Sa mort à mes yeux est une délivrance car elle a beaucoup souffert matériellement et humainement.  Qu'elle repose en paix!

Wenda mboti Kha Makondu. Ah Frésie, wa basamwana bakhaka Mangombu ye M'susu, Kheni, Kisalu Bakaba, Kulonda ye Pilamosi, batuyindulaka betu tusadi. Buna bwa bukheti. 

Pièce de rechange

Hier, en parlant avec un ami, j'étais stupéfait d'entendre cette expression de sa bouche. L'ami a eu des enfants avec plusieurs femmes, mais il n'en a officiellement et religieusement épousé qu'une seule dont il est séparé depuis une vingtaine d'années. Ces enfants sont grands maintenant, il y en a des plus jeunes. Trois ou quatre enfants avec la première. Trois avec la deuxième mariée coutumièrement. Deux autres à gauche à droite. Un dernier avec la dernière en date. Il ne sait pas leur nombre: il hésite entre 9 et 11. Il ne s'occupe d'aucun enfant sauf du dernier qui habite chez une proche parente. Je reprends à peu près ses propres mots.

"Claver, je suis un homme. Un homme avec tous les qualificatifs d'un homme - beauté, argent, intelligence, réputation - pour séduire n'importe quelle femme. Je connais les femmes. Tu te souviens sans doute d'Alphonsine du temps du collège? Ce n'est pas la dernière rebelle qui m'apprivoisera ou s'amusera avec moi. Je me montre encore patient, mais qu'elle fasse gaffe, le fait que je me montre gentil ne signifie que je suis faible. Pendant que je négocie avec elle pour qu'elle retourne calmement chez moi, mon cher, je dispose d'autres pièces de rechange. Il y en a une de chez nous qui n'attend que mon signal. Il y en une autre sur Facebook que je pourrais contacter juste au cas où ce que j'entreprends maintenant ne marcherait pas. Autant te dire que j'attends jusque Noël pour prendre ma décision. Il y aura chez moi soit la rebelle soit une pièce de rechange."

No comments. 


27 oct. 2020

La folie selon Laferrière

Dans son récit autobiographique, Tout bouge autour de moi, Dany Laferrière parle de la folie en Haïti en des termes très semblables à ce qui se passe chez nous. Le fou fait partie intégrante de la société, il n'est pas étranger. Ne vous attendez cependant pas à une analyse de l'extrait suivant: 

"Les problèmes de santé mentale sont en bas de la liste des maladies courantes - de toute façon la folie n'est pas considérée comme une maladie, mais comme un mauvais coup du destin. C'est consolant de savoir que dans les pays pauvres, on n'exclut pas les fous. Ils occupent leur fonction de fou avec le droit de faire le fou. Par contre, dans les pays plus fortunés où ils reçoivent des soins particuliers, le fou est mis à part. Il n'a aucune fonction sociale. Il fait honte. On le cache. Il disparaît de la circulation, souvent du jour au lendemain. Pour ne réapparaître que si on le juge apte à singer les autres. En Haïti, on se moque brutalement de vos angoisses. Il arrive toutefois que ce traitement de choc soit bénéfique pour certains d'entre eux. Ceux qui ne tiennent pas la route sont tassés sur le bord du chemin. Et la foule continue d'avancer. Le mot "traumatisme" revient ces jours-ci dans la bouche des spécialistes internationaux en pensant à ceux qui ont vécu le tremblement de terre. Bien sûr qu'une pareille situation nécessiterait des soins attentifs, mais les gens accepteront-ils de recevoir ces soins? Il est difficile d'envisager le traitement d'une maladie qui est niée par la population comme par la personne concernée. La seule chose reconnue ici comme étant un inconfort c'est une douleur aiguë et dont l'intensité ne baisse pas depuis trois jours." (D. Laferrière, Tout bouge autour de moi, Paris, Grasset, 2011: 164-165).

La folie est un thème très présent en littérature comme en philosophie. De l'Eloge de la folie au fou du roi, du discours scatologique au burlesque d'Ubu roi, la folie sert de paravent à l'exposé de la vérité. Un écrivain peut utiliser le fou pour critiquer la société et en dresser un tableau catastrophique ou comique. Il peut y recourir pour livrer des réalités ou mettre à nu des drames politiques qu'il ne saurait que camoufler sous peine de prison. Bref la folie explique l'inexplicable. Pour ma part, j'aime les fous prédicateurs ģde fin du monde ou animateurs de forums politiques. "Sébastien c'est fou" fut il y a longtemps le titre d'une émission comique et glamour de de TF1 qui me divertissait énormément du temps de mes études. Patrick Sébastien est demeuré jusqu'à ce jour un fou, rien de plus. Du personnage à l'individu, je n'ai jamais fait de différence.  De l'un à l'autre souvent le pas est vite franchi. La folie relève fondamentalement d'un comportement (collectif ou individuel) pour faire face aux vicissitudes de ce monde qui s'effondre. Elle rend possible un langage interdit par les canons communément acceptés. Folie ou alternative à la décadence de la raison et de la vie.  

26 oct. 2020

Les propos du Pape François sur l'union des homosexuels

Tout le monde en parle. On dit ou j'entends dire que le Pape François a causé une polémique cette semaine en autorisant l'union des homosexuels ou en reconnaissant l'homosexualité. Scandale à l'intérieur comme en dehors l'église catholique romaine. En fait je me suis contenté de lire des titres et d'écouter des commentaires. Des amis m'en ont parlé mais je n'ai pas eu l'occasion d'aborder le fond du problème, et je préfère en rester là. 

Ce sujet divise. Le pape moderniste offre une approche sympathique et tolérante alors que la ligne conservatrice pure et dure ne l'entend pas de cette oreille. Voici ce que j'ai répondu à un message whatsapp de mon ami Modou Diagne musulman: 

"Alors Mr Claver, j'espère que vous allez tous bien. Que penses-tu de la déclaration du Saint Père à propos de l'union des homosexuels?"

"Bonjour Modou, nous allons tous bien, merci. Il faut avouer que j'en ai entendu parler. Des commentaires. Mais je voudrais entendre ses propres paroles dans le contexte. Je ne sais pas ce qu'il a déclaré."

Bien qu'important, ce sujet ne n'émeut pas outre-mesure. Et je n'ai fait aucun effort pour y réfléchir sérieusement. A la messe dominicale, le brave curé de St Francis s'est engagé à recadrer les propos du Saint Père mais cela était vraiment loin de mes préoccupations. J'ai depuis longtemps appris à ne plus m'étonner des choses qui arrivent en ce monde qui s'effondre. J'observe, mais je campe sur mes positions. 


25 oct. 2020

Deux morts en plus dans mon cercle

24 octobre 2020.
"J'ai la profonde douleur de vous annoncer le décès du fils de la soeur de Faustin, donc notre neveu par alliance. Ipita nous était très attaché. Gardez-nous en prières, cela réveille encore plus la douleur du départ de Faustin. Que Dieu puisse nous consolez. Ciao and stay blessed!" (Euphrasie Kaseka)
Paix à son son âme! Par la suite, nous apprendrons qu'il avait la quarantaine, et vivait aux Etats-Unis, et que l'enterrement aura lieu au Cameroun, pays de son père.

25 octobre 2020.
"Bonjour ya Claver. Je suis toujours à Matadi et bien portant. Je t'annonce la mort de papa Lukuku avant-hier à Kinshasa... Papa Lukuku, ancien enseignant de notre papa." 
"Paix à son âme! Je le connais et lui ai rendu visite à l'hôpital de Kenge. Que son âme repose en paix!" Il souffrait de tension et de diabète. Oui, Papa Lukuku était parmi les enseignants de Ngungu-Thambu celui qui était le plus proche de son directeur. Mes frères et soeurs l'ont bien connu. Très bon enseignant, il était avec son épouse de ceux qui assuraient une certaine excellence à cette école primaire. Dixit Papa Mabana. Je parlais souvent avec lui. En plus, il est un beau-père. La femme de mon frère Frédéric Kayolo est sa fille. Condoléances émues à la famille et union de prières!


Bon dimanche à mes lectrices et lecteurs

25 octobre 2020. Chers lectrices et lecteurs de ce blog, je vous souhaite un excellent dimanche et vous remercie de votre fidélité. Il y en une qui sourit; il y en un autre qui s’interroge; une autre qui se sent visée et mon pourfendeur qui fourbit ses arguments critiques. Il y a aussi moi-même, le premier lecteur de ce blog. Ces textes sortent en général du premier jet. D’où les nombreuses fautes typographiques que souvent je corrige par la suite. J’ai pitié de celles et ceux qui tombent sur la toute première version de ces textes. En gentleman je devrais leur présenter des excuses. Mon pourfendeur n’est pas indulgent, il est peu réceptif à mes élucubrations mentales. Ma fleur de cactus y voit ses inspirations habilement reprises et formatées aux attentes du lectorat. Mon exercice de littéraire puise à toutes les sources de la vie.

Vous remarquez que ces derniers mois je m’efforce d’être régulier comme jamais auparavant avec plus de 30 entrées. C’est que j’ai pris l’option de mieux vous servir. Le style a changé, redevenu traditionnel et conservateur. Or moi je ne veux moderne. Je reste moi-même quel que soit l’effort que je fournis pour être différent. Ce blog en est la preuve. Je remercie toutes les personnes dont je reprends les messages ou cite des paroles, textes ou e-mails. Le lecteur attentif n’est pas dupe face à mes déviations de littéraire forgeur de textes. La lectrice attentive y déchiffre le non-dit non sans effort. Bref ce blog est au service de toutes et tous. Espèce de démagogue éhonté ! Le fond de tes salades littéraires est connu. Politicien, tu es le pire de tous.

Bon dimanche chers lectrices et lecteurs. 

24 oct. 2020

Problems Solving - Hommage à Mgr Dieudonné M'Sanda

Quand j'étais écolier à Kenge entre 1965 et 67, j'habitais chez un oncle maternel la première année et chez un oncle paternel la deuxième année. Relativement tôt, j'ai appris à faire beaucoup de choses par moi-même comme repasser mes habits, chercher des touches sur la route asphaltée, faire des tsonda et autres pièges à rats. J'ai appris surtout à nager, et aussi à me battre et à frapper. J'ai même une fois été suivi par la police pour avoir frappé un congénère qui m'avait insulté. Bref, j'ai grandi comme tout enfant qui, sans l'influence des adultes et de l'église, je pouvais sans doute tomber dans la déchéance ambiante de l'époque. Encadré par Ben Van den Boom, je me suis fait servant de messe à Saint-Esprit et petit chanteur dans les PCDK. La force des choses a fait que je me débrouille assez adroitement, mais j'ai surtout appris à me défendre et à être moi-même. Bon élève, fils d'enseignant, j'aimais l'école que je ne manquais jamais. A mon retour de Kinshasa fin août 65, sous la surveillance de Mbuta José Kimbuta d'heureuse mémoire, j'avais une malle pleine d'habits neufs que je fermais prudemment. Voilà qu'un oncle qui m'a obligé de lui remettre les clés, détournait mes belles culottes et chemises pour d'autres. Je décidai du jour au lendemain à son grand étonnement de confier ma malle à un autre oncle. J'avais ainsi coupé l'herbe sous les pieds de cet oncle abusif. Lorsque mon père apprit cela, il s'écria admiratif et prophétique: "Tu ne te laisse(ra)s jamais marcher sur les pieds". Effectivement, je ne me laisse pas piétiner par qui que ce soit. J'ai développé la patience comme vertu alors que je ne suis pas naturellement patient. J'ai appris à résoudre mes problèmes, et cet esprit d’indépendance constitue aussi mon défaut. Je sors de mes gonds dès que quelque chose ne marche pas dans le sens de mes voeux. Mes proches le savent. 

Je fais cette réflexion en pensant à Mgr Dieudonné M'Sanda dont nous commémorons le décès survenu il y a 19 ans. Paix à son âme! Cet homme de Dieu, ou bien on l'aimait ou bien on le détestait. Il avait comme tout homme d'énormes qualités et des défauts. Beaucoup l'ont détesté à cause de sa rigueur et de son intransigeance. J'ai eu le bonheur de vivre cinq ans à ses côtés de bénéficier directement de sa bonté et de sa sagesse. Il m'a appris à travailler. A bosser dur. A écrire et à organiser des événements. Son influence m'a marqué à jamais. A chacune de mes visites à Kenge, je ne manque pas de passer m'incliner à sa tombe. Comme fils, j'ai subi et supporté ses humeurs. Que des fois révolté pour un traitement que je jugeais injuste, je résolvais de m'absenter de l'évêché. Il m'a appris à être un homme, à être entièrement responsable de mes actes. Surtout à être pratique et réaliste. J'étais son factotum: conseiller, prédicateur, surveillant des constructions, gestionnaire de la pharmacie, directeur de Caritas et du Cerca. Je lui planifiais des voyages en Europe, facilitais des contacts avec des partenaires. Il m'a aussi confié de choses que je ne révélerai jamais. Je sais qu'il a sans doute dû souffrir lorsque je lui ai présenté ma renonciation au sacerdoce. J'estime cependant que cette grave décision n'engageait que moi-même devant Dieu. Ma décision était ferme quoique des proches déçus aient tenté sans succès de me faire changer d'idée. Problem solving. Peu de temps après nous avons retissé nos bonnes relations; il avait même pensé à me rendre visite à Berlin où j'enseignais, n'eût été ma venue à la Barbade. 

Je confiais ce matin à Ma Fleur de Cactus: "Un jour de janvier 86 j'ai cassé ses deux thermos d'eau. On était au premier pélerinage Anwarite à Isiro. Le comité permanent y avait lieu. Il est resté coi. Problem solving. J'ai acheté un thermos de secours. C'est seulement au retour à Kin que son chauffeur m'apprendra qu'il n'était pas content." C'est aussi cela Mgr Dieudonné M'Sanda d'heureuse mémoire. J'ai évoqué dans mon esprit des événements partagés depuis Kalonda, Kenge, Rome, Overijse, Fribourg et la toute dernière fois que je l'ai vu. Je pense à tout le bien qu'il m'a fait depuis ma formation secondaire à Kalonda (69-75) et philosophique à Mayidi (75-78), le baccalaureat en théologie (79-82) et la licence à Fribourg (87-92). Il m'a encouragé à apprendre la dactylographie et les langues. Il a financé mon cours d'allemand à Goethe Institut à Rome, Via del Corso. Problem solving, il n'a pas payé pour mon cours d'anglais à Londres ni mon doctorat. Ngolu zama, comme aurait dit Papa Fidèle, mais il en a posé les fondations. Je n'oublierai jamais le travail rabattu au secrétariat depuis la procure jusqu'à l'évêché (82-87). Ma reconnaissance est profonde, indeffectible. Je m'arrête là. Que son âme repose éternellement en paix!  

21 oct. 2020

Maspick n’est plus

21 octobre.  "Maspic est finalement décédé cette nuit à Manzau/Kenge. Vous recontacterai après; suis en réunion communautaire" (Abbé Ghislain Mukanu)

"Paix à son âme". Merci pour la photo. 



Wenda mboti Christophe Mabundi, mwana Kha Kahiudi. Choro choro!

20 oct. 2020

Problems Solving

Voilà une leçon que j'ai apprise jeune. Très jeune même, car j'y fus mis à l'épreuve déjà dans mon enfance. Pendant toutes mes années du petit séminaire, je n'étais responsable d'une fonction qu'une seule: en 4e année j'étais nommé vice-bidel général. Une fonction qui me permit d'exercer une portion d'autorité sur mes copains et l'école. A ce titre, lorsque le titulaire était indisponible, je lisais les noms des punis, organisais les promenades, m'occupais de l'ordre. Le 3 juin 73 par ma faute (?) puisque j'étais absent occupé à réunir des chaises, Mgr Hoennen n'occupa pas la place d'honneur qui lui était réservée. Je fus le seul à être blâmé par les autorités et mes condisciples. Les élèves de 5e avaient saboté la fête, et je n'ai pas réussi à les mobiliser. J'appris la leçon. J'ai appris un mot: "organiser."

Depuis ce temps, j'ai appris à résoudre les problèmes, à trouver des solutions et pour les autres et pour moi-même. Je n'attends pas de manne du ciel, je me bats sur le tas et me sors  tant bien que mal des situations parfois difficiles que j'affronte dans la vie. Je suis tellement devenu conscient de cette capacité que je ne compte sur personne et ne dépends de personne en ce qui concerne ma vie. Est-ce si vrai? Des gens ont cherché à me dompter, à diriger ma vie, je les ai écartés de mon passage en les neutralisant ou en quittant leurs zones d'influence. Vous comprendrez comment j'ai taillé ma voie dans les rocs, comment je suis battu pour me trouver là où je suis. Je ne prétends pas avoir réussi, mais au moins d'être demeuré moi-même. Contre vents et marées, je suis arrivé à réaliser quelques-uns de mes rêves de vie. Béni que je suis. Tout ce que je souhaite se produit souvent tel que je le souhaite. La providence résout les choses pour moi certes, mais il y a aussi mon propre impact, mon étoile. 

Il y a quelques mois j'ai appris la déchéance d'un quidam. Ce monsieur a fait fortune dans le diamant, mais se retrouve aujourd'hui sans le sou, comme ses nombreux collègues. Richesse obtenue sans gros risques sinon à force de magouilles et de trahisons. Il excelle dans la mendicité au point de vous proposer des solutions qui vous pousseraient à voler ou à vous endetter rien que pour l'assister. Par ailleurs je sais qu'il est un escroc hors pair qui n'hésite pas à déplumer ses amis. Il dit qu'il est un battant, mais ne réussit pas à résoudre ses problèmes fondamentaux, encore moins à imaginer une voie de sortie tellement il est criblé de dettes. Le voilà acculé à déranger les siens pour une mie de pain. L'incapacité de subvenir à ses besoins le rend inapte aujourd'hui à la vie ordinaire, étranger à ce monde.

Critical thinking et problems solving sont des expressions-slogans prônés dans le monde pragmatique anglo-saxon. Ils constituent le tremplin de l'excellence et de la réussite. Toute formation intellectuelle ou humaine mène vers la pratique de ces deux slogans. Analyser une situation pour proposer des solutions concrètes, voilà ce qui caractérise un homme, l'homme tout court. Si l'Afrique ne s'en sort pas, c'est parce qu'elle attend de l'Europe et de l'Asie la solution à ses problèmes. Si l'Afrique n'a jamais décollé économiquement, c'est parce qu'elle est enlisée dans le schéma de la pauvreté lui tracée par des maîtres occidentaux et orientaux. L'Europe paternaliste pourvoit à ses besoins et reçoit en retour le droit de l'exploiter et de la soumettre à l'esclavage et à la colonisation. Mineure éternelle, l'Afrique dépendante reçoit de ses maîtres des dons mués en dettes colossales.

Problems solving, c'est le réalisme appliqué à la vie concrète. Un problème posé n'est pas éludé mais défié et résolu hic et nunc. Il n'est pas donné à tout le monde de décider ni de se prendre en charge. Logique du néocolonialisme à laquelle nous nous complaisons sans esprit critique. Devant une situation difficile, la raison conseille qu'on réfléchisse et imagine des voies concrètes de sortie. Problems solving, it is all what life is about. 


Bon anniversaire Maître Lubamba

"Je rends grâce à DIEU en cette date du 20 octobre, jour de mon anniversaire." (Maître Benoit Lubamba).

"Joyeux anniversaire cher Beau-frère. Amen Alléluia! Que l'Eternel vous bénisse et vous protège. Santé, sagesse, courage, succès, longue vie. Bonne fête!" Au nom des miens, je joins ma voix à celle de sa famille pour louer le Seigneur. Meilleurs voeux encore une fois.

19 oct. 2020

La pauvreté: un destin pour l'Afrique?

Tout semble indiquer que le mot Afrique rime avec pauvreté, misère, précarité, besoin, nécessité, etc. à tel point qu'il est inconcevable de tenir un autre discours sur ce continent et ses peuples. Télévisions, journaux, médias et films diffusent ces images d'une Afrique à jamais enlisée dans la pauvreté. Tout le monde, même les Africains eux-mêmes, trouve ce stéréotype normal. 

Permettez que je remonte à un épisode anodin mais assez significatif vécu en 1977. Grand séminariste à Mayidi, j'effectuais mon ministère pascal à la paroisse de Fatundu lorsqu'un jour, le Père Antoine Gessler SVD qui y était en visite de repos, me dit: "Tu crois qu'il n'y a pas de fleuve ni de forêt en Europe. La rivière Wamba et la forêt qui l'entoure ne servent à rien. En Allemagne la Forêt Noire est une source de revenus touristiques et économiques." Je parodie certes ses paroles, mais son message retentit encore à mes oreilles. Il repartit pour Bandundu avec le Père Meffert et son équipe de construction. L'eau, la terre, la forêt, il faut les transformer pour les rendre rentables, sources d'enrichissement. Tel était le message du curé de Nto-Luzingu, Bandundu, de l’époque.

Le vénérable missionnaire voulait en fait me dire que pour évoluer, il faut se passer de l'état naturel et privilégier l'esprit de la manufacture. Un citron tourné en limonade et vendu au marché crée de l'emploi, de l'indépendance et de l'inspiration pour ses producteurs. Plutôt que de servir de terrain  d'extraction, donc de la cueillette, il vaut mieux transformer ce produit en bien de consommation économique. En fait, c'est la rhétorique de l'Occident ainsi que tous les préjugés idéologiques et racistes qu’elle véhicule En d'autres termes: "Vous Africains êtes pauvres par votre propre faute: vous vous contentez de l'éphémère au lieu de veiller à l'inaltérable." L'immédiateté dans laquelle l'Africain a évolué ne lui a jamais laissé le temps de prendre du recul ni de décoller industriellement. L'Africain se laisse exploiter parce qu'il est fasciné par la puissance du maître esclavagiste, colonisateur et ses épigones. L'Européen paternaliste et eurocentrique ne lui laissera jamais le moyen de penser à sa libération ni de se développer. L’Européen étouffe le rêve de l’Africain en le maintenant dans son hégémonie. Il a même mission de le civiliser, de le rendre humain et artisan car, vivant dans une primitivité proche du singe, il n'est pas doué pour les sciences ni pour les techniques élaborées. L'école est devenue le moyen le plus efficace pour le mater et lui imposer sa manière de penser et de voir le monde. Colonisation mentale par une fascination magique. Le Blanc européen se montre supérieur au Noir parce qu'il maîtrise l’arme à feu et les lois de l'univers, parce qu’il rationalise son approche du monde. Il ne permettra jamais que le Noir atteigne son niveau intellectuel, mental ou moral. Il faut le maintenir dans la dépendance, dans l'émerveillement vis-à-vis de son maître à penser. Tous les moyens sont mis à profit pour pérenniser cet état des choses.

A l'indépendance, les fameux conseillers de nouveaux présidents africains formatés comme des traitres noirs qui ont pris la place des colonisateurs, ont tissé pour l’Afrique un monde complètement soumis à l'emprise de l'Occident. Là justement se trouve le vrai problème. Néocolonialisme! Avant la colonisation égale après la colonisation. Rien n'a changé au niveau mental. Or justement, il est presqu'impossible de changer une mentalité. On nous a mis dans la tête que nos ancêtres les Gaullois étaient un peuple fort qui a réussi à se libérer de l'emprise des Romains. Nous tenons à perpétuer la grandeur de notre peuple, c'est-à-dire de nos ascendants colonisateurs. Etre pauvre, c'est notre nature. Et pour l'Afrique christianisée, rien de mieux de répéter la lecon de nos maîtres. La pauvreté colle à la peau de l'Afrique, et on n'y peut rien. Rien? Nous ne sommes pas responsables de ce qui nous arrive. La pauvreté est inscrite dans notre destin. D’où la ruée vers les eldorados de l’Occident et de l’Orient.

Que réserve la semaine qui commence?

J'aime répondre à ces genres de questions par "rien". Niente, c'est le seul mot italien que, selon son épouse Jane, mon ami Philip connait. Ce qui n'est pas du tout vrai du moment qu'il adore les spaghetti, le parmesan et la piszza. Rien dans mon vocabulaire philologique n'a rien de négatif, c'est quelque chose. Au-delà de l'anecdote, cette semaine s'annonce comme la précédente laborieuse et chargée. Il faut bien le prétendre pour justifier sa raison d'être. Du boulot d'abord. Une lecon inaugurale au menu le jeudi 23 octobre. J'y reviendrai le moment venu. Plusieurs réunions en ligne, comme toujours. On s'y habitue de plus en plus. On a l'impression de travailler plus que de coutume car le rythme des messages emails est si contraignant qu'on est obligé d'y répondre ou réagir illico. Si on rate, on risque d'oublier, donc de ne pas traiter le cas qui est soumis. 

Que réserve cette semaine? Rien, plutôt tout. Des surprises ne manquent jamais à l'horizon. Il y a des urgences qui surgiront au fil des jours. Il y aura des imprévus qui meubleront le quotidien. Quelqu'un m'a dit l'autre jour qu'il savait comment sa journée commençais mais jamais comment elle finirait. Une constante remise à niveau comme dirait un autre. Une chose est sûre: il y a des anniversaires; et non des moindres. Mais je préfère les taire pour des raisons de commodité personnelle. Attention: ce blog est aussi le lieu d'un certain silence, ou de dire obliquement des vérités parfois évidentes. "Silence, on tue." On tue le temps... jusqu'à l'écheance fatale. Ce n'est pas moi qui le dis. Je n'ai rien dit. Je deviens conscient d'une surprenante évidence. Je travaille en tant qu'académique dans la logique de l'ordre colonial. 

Maintenir l'Afrique dans la pauvreté. L'Europe et l'Asie ne permettront jamais que l'Afrique se développe. L'Afrique subsaharienne ne se développera jamais tant qu'elle restera un lieu de prodution de matières premières. Tant qu'elle transformera jamais ses produits miniers et agricoles, elle restera pauvre, sous-développée. L'extraction des minerais ou pétrole ne sera jamais suivie d'une industrialisation, clé du développement. Je vais y consacrer ma réflexion pendant cette semaine. L'ordre colonial, ou mondial si vous l'entendez, veille à ce que l'Afrique en reste la, maintenue à son rôle de terrain exploité au profit de l'Ouest et de l'Est. Tel est le défi de l'Afrique. Vous comprenez pourquoi on vous impose des solutions pensées ailleurs pour vos problèmes? Nos politiciens, nos intellectuels comme nos paysans attendent tout du modèle occidental. Complices de notre propre sous-développement, voilà ce que nous sommes. 

Que nous réserve cette semaine? Des surprises, peut-être pas. Une semaine comme une autre. Le soleil se lèvera, la nuit tombera. Vive le flux et le flot naturels du temps!

Adieu Guy Martinez

Nous nous associons à la douleur de Jean-Christophe et Marie-Aude Martinez à l'occasion du décès de Guy. Le passage de Guy et son épouse Christiane nous est resté gravé dans la mémoire. Pendant leur séjour à la Barbade, nous avons eu l'immense plaisir de partager ensemble un picnic à Fairley Hill et un après-midi au Royal Pavillion Hôtel. Les Diagne et les Mabana n'oublieront jamais ces merveilleux moments. Nous avons découvert un homme bon, sympathique et généreux dont le cœur avait encore tant d’amour à donner. Que son âme repose en paix !

18 oct. 2020

L'héritage des personnes seules

 "Claver,

Merci d'avoir soulevé la question de l’héritage. J'en sais quelque chose pour en avoir bénéficié moi-même. Il y a plusieurs années mourrait quelque part une personne dont l'aide financière s'est révélée importante dans ma vie. Genre Mme Huber pour toi. N'ayant pas eu d'enfant biologique, je suis devenu son fils par la force des choses. Assistant social, j'allais lui rendre visite dans le cadre de mon service; puis s'est tissée une familiarité entre nous. Je la taquinais au début poliment, puis je me suis rendu compte qu'elle aimait bien mes blagues. J'ai compris qu'elle avait une douleur intérieure qu'elle essayait de surmonter par des éclats de rire libérateurs ou thérapeutiques. Elle aimait bien que je lui lise quelques pages de journaux où des sujets plaisants étaient publiés. Et comme je n'avais pas encore de famille moi-même, il me plaisait de lui consacrer un peu plus de temps. Avec le temps, elle est devenue comme un membre de ma famille. 

Elle n'était pas riche, mais a vécu une vie relativement décente. Un jour, elle m'a demandé si je pouvais personnellement m'occuper de son dossier fiscal et légal. La commune cherchait à libérer son appartement et à l'envoyer dans un asile. Ce qu'elle refusait avec acharnement. J'ai engagé un service personalisé pour elle. Elle m'a signé un chèque important comme don, que j'ai décliné. Mais elle a insisté: "Ecoute Wolfgang, tant que j'ai encore la capacité de lire te d'écrire, je dois le faire car tu es en réalité ma seule famille. Mon frère, ma soeur et leurs enfants ne s'occupent pas de moi et attendent ma mort pour s'emparer de mes biens et de mon argent. En as-tu déjà un ici depuis ces années? Tu dois accepter mes dons sinon je n'aurai pas la conscience tranquille." Quelques semaines après, elle est décédée paisiblement dans son appartement.

Après l'enterrement, j'ai reçu des messages anonymes me traitant d'escroc, de voleur et de tous les noms, menaçant de me traduire en justice. La dame s'était arrangée pour le leur faire savoir en rangeant dans un tiroir toutes les dons qu'elle m'a octroyés. Elle avait  à mon insu fait venir un notaire à qui il a déclaré qu'elle a opéré ces dons en âme et conscience. J'étais imparablement protégé contre les assauts de sa famille biologique. Voilà donc comment je suis devenu héritier d'une personne seule, sans enfants!" (Wolfgang T., email du 18 octobre 2020).

Ma réaction: 

Wolfgang, 

Merci pour ta contribution. Je savais que tu lisais mon blog, mais pas au point que tu me confies une telle confidence. C'est un scénario classique connu partout.  En Europe comme en Afrique il voile et dévoile des secrets de famille. Les attitudes sont relativement semblables. Ces personnes seules sans enfants ou abandonnées - hommes ou femmes - affrontent ce défi seules. Certaines se battent dignement, d'autres deviennent des sans-domiciles fixes. Chacune gère sa situation en fonction de sa personnalité. Des héritages sont légués à des institutions religieuses, sociales ou à des causes de charité, de paix ou de maladie. Certaines personnes préfèrent dilapider leurs avoirs de peur de les voir attribués à des parents méchants ou indifférents.  D'autres se débarrassent de tout par esprit de vengeance, de solidarité ou d'amour humanitaire. Tous les scénarios sont possibles. Merci d'avoir apporté ta contribution à ce débat si passionnant! 

C

17 oct. 2020

L'héritage

En Afrique, le problème de l'héritage relève aussi bien du droit civil que du droit coutumier. La pratique réelle varie selon les pays, les lieux et les tribus. Il y a des peuples où la lettre testamentaire est respectée alors que, dans la plupart des cas, ce sont des us et coutumes issus d'un temps immémorial qui sont en vigueur. Les peuples des pasteurs lèguent des cheptels à leurs descendants, tandis que les paysans lèguent des champs et forêts à leurs progénitures. En principe seulement, mais les bouleversements sociaux que l'économie du marché a introduits ont tout remis en question, en suscitant des attitudes jadis inconnues ou inédites, étrangères à nos traditions. Ajoutez à la liste: usurpations de droit,  impostures fallacieuses, détournements de biens, falsifications des documents, forfaits de toutes sortes. Au final, les héritiers légaux ou naturels sont dépouillés de leurs avoirs en biens ou en valeurs bancaires. Et que fait la justice dans cela? Rien. 
Le code de la famille n'est que voeu pieux. A la mort de son mari, une mère de famille est jetée sans ménagement à la rue avec ses enfants. La parcelle et la maison sont pris par les frères ou les soeurs du feu mari. Un ami dont la mort était annoncée, mais qui n'est pas mort, était surpris, à son retour d'Afrique du Sud, de voir ses maisons distribuées entre ses oncles et frères, ne laissant qu'une maison à ses enfants, excluant sa femme de l'héritage. C'est lui-même qui me l'a dit. Les usurpations de droit sont fréquentes entre les parents germains. Une parcelle àccordée à des soeurs voit une cousine s'interposer au nom de la solidarité africaine au détriment des vrais bénéficiaires. Je parle des cas vécus, et je peux mettre des noms. Beaucoup de familles se pavanent de brandir des propriétés détournées, pour lesquelles elles n'ont jamais dépensé un sou. A Kinshasa Bandalungwa, un monsieur n'a trouvé mieux que de falsifier les documents parcellaires de son beau-frère muté pour l'intérieur du pays. Impossible pour ce dernier de récupérer son bien au profit de ses enfants. Et il est mort sans que le différend soit résolu. Aucun remords, aucun repentir, aucun souci d'avoir commis un forfait ou un crime odieux de la part des voleurs. L'héritage est souvent bradé en faveur d'imposteurs, au détriment de ceux et celles auxquels il doit revenir. Ce problème est connu de tous les Africains sub-sahariens. La justice africaine n'a jamais réussi à le régler, selon ce que j'entends ou lis. L'Afrique de la Teranga et de la solidarité familiale a désormais perdu ses valeurs fondamentales sur tous les plans.
Imaginez la situation dramatique des femmes seules ou sans enfants. Ces femmes ont souvent vu leur mariage brisé, abandonnées et humiliées par leurs maris plus préoccupés de progénitures. Certaines ont été obligées de supporter que leurs époux prennent une deuxième femme ou engendrent des enfants hors-mariage. Une situation douloureuse pour ces femmes frappées par le sort ou la malédiction.  La logique en vigueur stipule qu'un mariage sans enfants est nul. (Souvenez-vous de Mobutu expliquant le mariage de Mama Yemo avec son père). Et souvent dans cette société phallocratique, la faute est imputée à la femme stérile, quand bien même elle ne le serait pas en réalité. Certains hommes n'ont pas eu de meilleure chance. Les femmes sans enfants prennent souvent la charge des bâtards de leurs maris, des enfants de leurs soeurs ou frères, à défaut d'en adopter. Certaines s'en sortent bien. D'autres pas, elles regrettent ce geste au vu de l'ingratitude que ces enfants manifestent téléguidés par l'avarice et la cupidité de leurs parents biologiques. Elles sont souvent traitées de sorcières, d'ensorceleuses, ou de criminelles par leurs propres soeurs, frères ou familles. A leur mort, étant donné qu'elles n'ont pas écrit de testament ni réglé leur succession - n'ayant personne à présenter - leur héritage tant envié des leurs est bradé, détourné au profit de ces mêmes ingrats, fussent-ils parents, maris, soeurs, nièces ou neveux. Cela s'est vu, cela se voit, cela se verra encore.
L'héritage, un sujet douloureux et conflictuel. La justice n'existe pas ou n'est pas proprement appliquée. 
  
  

16 oct. 2020

Une journée assez insolite

 Je me suis réveillé ce matin avec une chose en tête: aller subir une intervention dentale ou dentaire. Je ne sais pas la bonne expression. Avoir à tenir sa bouche ouverte pendant presque une heure, c'est un calvaire qui vous laisse parfois marqué pour le reste de la journée. Hier, j'en ai parlé avec mon pote, lui à plus de 60 ans, n'a jamais été chez un dentiste. J'y ai été allé deux ou trois fois auparavant, une fois à Fribourg, une fois Eislingen, et une autre fois à Kornwestheim. Jamais au Congo. A la Barbade, on y va tous les six mois. C'est remboursé par l'assurance. Et bien sûr ces mercenaires savent vous vendre les meilleurs produits dans le domaines. Une opération de deux heures qui vous coûte presque mille dollars. Ils se la coulent douce. 

J'ai annulé deux réunions, ou mieux j'ai décliné deux réunions annoncées trop tard alors que mon rendez-vous médical datait déjà de plusieurs mois. Le coronavirus n'a pas favorisé beaucoup de flexibilité, car si je le ratais, le prochain rendez-vous serait en janvier ou en février 2021. Or ça trainait déjà. J'y suis donc arrivé à temps; j'ai dû attendre une vingtaine de minutes avant d'être reçu. A la fin de la consultation et des soins médicaux, je suis retourné à la maison. Je me sentais mal à l'aise, pris de vertige à la suite des anesthésies reçues. De la maison, j'ai répondu à quelques emails, fait quelques appels, étudié quelques dossiers. La secrétaire m'a informé qu'il y avait quelques documents à signer mais qui pouvaient attendre mon retour au bureau. Je les signerai demain. 

Dans la soirée, j'ai conduit les jumeaux à leur formation de confirmation à l'église paroissiale de St Dominique. Il était 21 heures lorsque nous avons retrouvé nos pénates. Tout est bien qui finit bien. Une journée assez insolite quand même, soumise à l'improvisation et à l'imprévu.

15 oct. 2020

Mapick vivant

Correction: Christophe Mabundi alias Maspick n'est pas mort mais très gravement malade. Apprenons-nous aux dernières nouvelles. 

De toute la planète où ce fou joyeux est connu, des voix sont accourues pour le pleurer et évoquer ses souvenirs. Des témoignages très poignants ont été publiés par des internautes. Deux photos de lui l'une chantant un hymne de communion et une le montrant en tenue traditionnelle, sont devenues virales. Mine de rien, cet homme est célèbre non seulement à Kenge, mais partout où se trouvent ses connaissances. Même chez les morts qui reviennent manifester leur présence au monde des vivants. Il était mort, mais il est encore vivant. Comme le Christ, Maspick doit achever sa mission avant de tirer sa révérence. Son heure n'a pas encore sonné. Un échange whatshapp avec Liévin: 

- Maspic pas mort mais très malade

- Akufi asekwi...qu'on le soigne alors. 

- Un mystère. 

Oui, le monde en émoi a repris son souffle. Maspick est vivant. Qu'il vive encore longtemps!

14 oct. 2020

Augustin Hatar's Film Productions

 


Film Productions from his CV

Directed Sida/SAREC Documentary on UDSM/Sida Cooperation 2011
Directed UDSM/NORAD Documentary on NORAD Cooperation with UDSM 2010
Directed Tanzania Media Fund (TMF) Film on Achievements of Project 2010
Wrote and Produced Chukua Pipi (Sweet Deceit) a feature film on role of the family in the HIV/AIDS 2010
Produced Fimbo ya Baba, A Pangani Story a video film on the problems of forced marriages in the HIV/AIDS era, 2006. Worn Awards at the Zanzibar International Film Festival and the Kenya International Film festival, 2007
Produced Seeds of Democratization a documentary film on the use of film in the democratization process
Produced a three part Television series for Local Government Reform Programme on the importance of District Councillors. Series were broadcast on all major Television stations in Tanzania prior to the general elections, 2005
Produced Vision Tanzania: A Documentary on Young Parliamentarians, 2005
Produced Two part drama series one with a rural setting, the other with an urban setting, 2005
Produced Serikali za Mita: Hatima Yetu : A Documentary on Local Government, 2005
Produced Mapambazuko a video film on giving women a voice to bring out issues that make them vulnerable to HIV/AIDS in Coastal/Islamic Cultures, 2004
Produced Tamaa Mbele: A short Film Using Likasaule Dance to Sensitize Communities on HIV/AIDS for GTZ, 2004
Produced Participatory Theatre: The GTZ – Lindi Experience. A Documentary on the GTZ Work using Theatre in Lindi, 2004
Produced Wakiwa! A Video Film on the Plight of Orphans in the Kagera Region, 2004. Was the Only Tanzanian Film to be recognized at the Zanzibar Film Festival, 2004
Produced Makaburi Yatasema (Only Stones Are Talking). Film won second best award at Zanzibar International Film Festival in the East African Category, 2003
Re-edited Mishoni and Produced an International Version with English Subtitles, November, 2001
Produced “Mishoni” A play film on problems of Female Circumcision, Katesh, Arusha, December, 2000
Produced “Tuseme Tusiseme” A Play film on Civic Education in Dodoma, May 2000
Produced “Masaibu ya Boboa” A Play film on Civic Education, July 2000
Produced “Tuhande” A Documentary on saving the Uluguru Mountain Forests, July 2000
Produced 3 half hour comedies under ANGA ZETU June 1999
Produced and Directed "Njozi" (1998) submitted to the Zanzibar Film Festival, Southern Africa Film Festival and Fespaco 1999. Broadcast on Television Zanzibar 1999.
Produced "Chozi la Damu" 1998 Broadcast on Television Zanzibar.
Produced "Safari Ndefu" Broadcast or Television Zanzibar, 1998
Produced "Ndoa Ya Mwaluko" (1997) Broadcast on Television Zanzibar, CEN, CTN.
Produced "Sudi Ya Pendo" 1996 Broadcast on Television Zanzibar, CEN
Produced "Mgombea wa Mama Njeru" 1995 Broadcast on DTV, Television Zanzibar.

13 oct. 2020

Ein Durcheinander

Bei mir ist alles so wie immer, meine Wohnung ist nicht beschädigt. Gebrannt hat es in der Wohnung über mir nachts um 1/2 1. Eine umgefallene Nachttischlampe hat das Bett von dem Bewohner in Brand gesetzt. Es waren 5 Feuerwehrautos da, 31 Einsatzkräfte, Rettungsdienst und Polizei. Sie konnten den Brand klein halten, so dass kein größerer Schaden entstanden ist. Der Bewohner (Herr Wilhelm - Du hast ihn sicher schon gesehen) hatte eine Rauchgasvergiftung und musste ins Krankenhaus. Das ist jedoch nicht weiter schlimm, aber er ist nun 90 Jahre alt und hat entsprechende Probleme. Er darf auf keinen Fall mehr alleine leben. Seine Frau ist vor ein paar Jahren gestorben und nur sein Sohn kümmert sich um ihn. - Wer weiß, was alles noch auf uns wartet ! Ich bleibe noch ein wenig dran, vielleicht können wir ja noch sprechen. Deine TS


Adieu Maspik

13 octobre 2020. Un message WhatsApp depuis Paris: "Bonjour mon yaya d'amour. Comment vous allez? Nous allons bien. C'est pour vous annoncer la mort de Maspik à Kenge. Que Dieu vous bénisse abondamment. Gros bisous à tous." (Ritha Kayolo). Paix à son âme! 

Kenge est en émoi. Christophe Mabundi, alias Maspik, est mort. Que son âme repose en paix. J'ai déjà parlé plusieurs fois de Maspik ou Maspick sur ce blog. Soin na soin, Goût na goût, cet homme était très populaire à Kenge où il s'est installé depuis 1983 dans le sillage de nos ordinations. Je l'ai vu et revu à Kenge; je le revois presque chaque fois que j'y retourne. Un véritable symbole de Kenge. Ce fou espiègle et lucide à certains moments, sait tout et voit tout de Kenge. Dans sa candeur, il a servi d'espion, d'oeil et d'oreille à certains individus dont vous ne soupçonnerez jamais l'identité ni le rang. Voici entre autres un extrait de ce blog: 

"Je l'ai revu et reconnu dès le premier jour. Il m'a reconnu sans problème au point de venir me donner une accolade. Maspick de Tchorotchoro est un fou comme le fut son père, Kha Kayudi. Toujours égal à lui-même, il raconte à qui veut l'entendre, que nous étions condisciples à Kimbau tantôt dans la classe de Papa Valère Yengi tantôt dans la classe de Papa Antoine Dibendila. Il ajoute également le nom de Papa Albert Mayamba. Au fait, rien de tout cela n'est vrai, mais il reste cependant constant et consistant avec lui-même. Il ajoute que son petit-fils a été ensorcelé et est devenu fou lui aussi. Il en est dépité.
Maspick a raconté à plus d'une personne que je lui ai offert un peu d'argent: "Yimbendele 2000 Fc" ("je lui ai déjà soutiré 2000 francs").
Un matin, il décide de m'accompagner de la procure où je loge à l'ISP Kenge, soit cinq minutes. Mais en chemin, nous croisons un autre toc-toc. Maspick ne souhaite pas que je perde mon temps avec ce fou joyeux. "Twenda, yandu Godé, walawuka, hiokisiku tangwa ye yandi." (Continuons notre chemin, c'est Godé, il est fou. Ca ne vaut pas la peine de discuter avec lui." Bonne journée!" (24 juin 2017).

Que son âme repose en paix! Wenda mboti Mabundi!

12 oct. 2020

Traudl Schmitt en danger

In der Wohnung über mir hat es gebrannt und eine große Feuerwehr-Mannschaft ist angerückt und auch die Polizei. Grund war wohl eine umgefallene Nachttischlampe, die das Bettzeug in Brand gesetzt hat. Die Bewohnerin der obersten Wohnung hat den Rauchmelder gehört und Alarm geschlagen. Ich habe von allem nichts gehört, erst als die Feuerwehr ins Haus kam, bin ich aufgewacht. Der Bewohner ist 91 Jahre alt und geistig sowie körperlich nicht mehr in Ordnung. Es ist ihm aber nichts passiert. Der Schrecken war sehr groß, aber wir hatten alle doch noch viel Glück.  Also dann bis morgen. (TS)

Dans l'appartement au-dessus de moi s'est déclenché un feu et une grande équipe de pompiers est arrivée ainsi que la police. Et pour cause? Une lampe de nuit est tombée et a mis le feu sur le drap de lit. L'habitante du plus haut appartement a entendu l'alarme de la fumée et a actionné l'alarme. Je n'ai rien entendu de tout cela, je me suis réveillée seulement lorsque les pompiers sont entrés dans l'immeuble. L'occupant de l'appartement est âgé de 91ans et n'est plus "en ordre" ni mentalement ni corporellement. Rien ne lui est arrivé. La peur était très forte mais nous avons tous eu beaucoup de chance. OK, à demain. (TS)  

Lorsqu'elle m'a appelé hier pour me raconter l'incident, j'étais en réunion. C'est ainsi qu'elle a opté d'écrire ce message. Son appartement se trouve au rez-de-chaussée dans un double immeuble en forme de L de trois ou quatre niveaux. Dieu est grand. Plus de peur que de mal. 



11 oct. 2020

Pronostic: Qui de Trump ou de Biden va gagner les prochaines élections?

On en a discuté entre commensaux cet après-midi chez les JC Martinez. Modou avait prédit Trump comme vainqueur il y a quatre ans, parce que, selon lui, on ne le connaissait pas. Par contre cette fois le président sortant possède un bilan d'un mandat semé de beaucoup d'affaires judiciaires et de problèmes irrésolus. Il ne croit pas qu'il sera réélu. Jean Christophe par contre pense que Trump sera réélu parce qu'il représente un vote traditionnel républicain solide qui ne le lâchera jamais. Qu'à côté des extrémistes, il y aurait des Afro-américains prêts à le soutenir dans son aventure. Quant à moi, je ne dispose encore d'aucune donnée me permettant de décider clairement sur le vainqueur. Je regarde les pronostics des sondages qui pour l'instant sont à l'avantage du candidat démocrate. Est-ce que ça va changer? Je ne saurais le dire. 

On est aussi dans une logique d'impasse. Modou croit qu'à l'allure où les choses évoluent il pourrait y avoir une guerre civile si Trump ne passe pas. Tout semble mis en place pour que ce scénario se réalise. La logique: Pas de problème, c'est-à-dire le vote est juste si le président sortant garde son fauteuil. Le contraire ne serait pas acceptable. Pour un non-américain comme moi, ces élections présidentielles me concernent aussi parce qu'il en va de l'avenir du monde. J'observe. Je vois. Je comprends les fils de la démocratie, tout est possible quoique toute issue de sortie semble possible. Ces élections constituent un sérieux test vis-à-vis de la démocratie étant donné la confusion entretenue depuis le début de la campagne avec le vote par courrier. Suivons donc de près les sondages plutôt que de nous hasarder à récompenser le Président Trump pour d'extraordinaires opportunités qu'il aurait, selon ses propres mots, accordées aux Africains-Américains en termes de liberté, de vote, d'emploi, de sécurité, ou des droits élémentaires. Mais on oublie le nombre des victimes tuées de suite de la violence de la police blanche sur les Noirs. Difficile à dire, mais il y aura bien un vainqueur. Tous les partis croient à la victoire de leur candidat. 

Adieu Augustin Hatar

Dr Augustin Hatarimana est un ami, un frère et un collègue qui a enseigné quelques années au campus de Cave Hill, à la Barbade. Spécialiste des arts dramatiques et film, il a travaillé à EBCCI (Errol Barrow Centre for Creative Imagination). Ougandais né à la frontière de la RDC, il a obtenu son doctorat aux Etats Unis et a enseigné à Kigali et Dar es Salaam avant de nous rejoindre. Reparti pour Dar es Salaam, il est tombé malade sans vraiment réaliser les projets qu'il a patiemment et passionnément élaborés. Je discutais souvent politique et société, théâtre et film, avec lui. Il m'a convaincu de m'inscrire à la gym. Et je n'y vais plus depuis son départ. Homme de famille et de relations, Hatar a fait en sorte que nos familles se retrouvent ensemble. Très souvent, on allait en pique-nique à Farley Hill, Barclays Hill tout comme à Folkstone lorsque nous ne nous retrouvions pas à une de nos maisons. Dès que nous avons reçu la nouvelle de sa mort, nous avons appelé Patricia et la famille pour leur présenter nos sympathies, et avoir les détails sur le décès. Paix à son âme!

Nos pensées vont naturellement à Patricia et aux enfants: Aline, Alice au Canada, Joyce qui vient de terminer son doctoral en médecine en Chine, Liana mère de deux enfants et Christus, le plus jeune qui poursuit sa formation au séminaire catholique. Que Dieu soit leur réconfort et consolateur; qu'il leur accorde paix et courage en ce temps d'épreuves. Nous sommes ensemble. Je viens d'informer officiellement l'université pour que lui soit rendu un hommage. L'enterrement est annoncé pour ce jeudi 15 octobre 2020.

Adieu Dr Hatar, paix à ton âme! Ton souvenir demeurera à jamais gravé dans notre mémoire. 

Passing of Dr Augustin Hatar

October 11, 2020. A short and striking message came this morning from Patricia: "My husband has passed away". We were all shocked at hearing this sad news. "Patrica, Heartfelt Condolences to you and family. May his soul rest in peace!"

Dr Augustin Hatarimana joined the Cave Hill Campus in 2011 to teach drama and film at the EBCCI (Errol Barrow Centre for Creative Imagination). As soon as we met, we connected very well at personal or family levels. We used to meet at many occasions and places for a barbecue, a drink, family reunions or African social events. He was the one who convinced me to subscribe to the gym. Whereas Ibangu was closed to Joy and Liana, Mukawa got along with Christus. We used to discuss a lot, consult with each other and solve problems together. We spent a great time until he resigned and decided to leave Barbados for personal reasons. I was in his confidence. Unfortunately, when he arrived to Tanzania, things did not go the best way. He felt ill. He fought till today. May his soul rest in peace. 

Hatar and I continued to interact. He had a plan to invite me to the University of Dar es Salam in the framework of a collaboration between our two universities but for reasons you can imagine, it never happened. I know that he bought a property and built a house. Aline is a graduate of D es S university. Alice studies in Canada. Joy, presently a MD of a Chinese University and is back to Tanzania. Liana is the mom of two beautiful kids. Chris attends a minor seminary. Patricia is now left alone to care for all her children. May the Lord give her strength and wisdom to face life with a faithful perspective! 

Here some messages from him: "Hope you are well. Have not yet heard from Harclyde. As for school we just registered in a Seminary, still on standby for Bb. Undergoing major surgery today. Pray for me. " (23 March 2019).

"Very Happy New Year 2020. We made it thanks to you & your prayers." (1 Jan 2020). 

Rest in peace dear friend and brother Hatar    

10 10 20 20

 Deux fois 10 deux fois 20, des coïncidences qui font parler les horoscopes et les voyants de tout bord. Et moi mythologue et littéraire que vois-je? Qu’y vois-je? Rien. Je ne suis ni Paul  Cardinal ni Professeur Ndiaye Abubakar. K C M n’est pas doué pour les illuminations augustiniennes. Dans 10 ans la politique a Minembwe, et dans 20 ans le retour à la matrice terrestre? Rien n’est vrai. 

Ma pensée va vers ma dulcinée MFC. Il est minuit.

10 oct. 2020

Minembwe: enclave de mépris

Si tout ce que nous entendons ou lisons à propos de l'érection du territoire rural de Minembwe est vrai, alors il y a un mépris total du Congolais. Si c'est vrai, alors la nation Congo n'existe pas. C'est un conglomérat ou un agrégat indigeste de peuples forcés par l'histoire à se battre pour quelques lopins de terre que chacun semble maîtriser. On nous apprend que la Constitution de 2006 autorise cette dépossession systématique de la terre du Congo au profit d'occupants étrangers non autrement identifiés. Je suis le dernier à percevoir une telle réalité car je réfléchis beaucoup alors que les esprits des autres fonctionnent plus rapidement que le mien. Voici ce que m'a écrit mon pourfendeur de lecteur:

"Le train de l'histoire marche, la décentralisation de la RDC produit à court et moyen terme la balkanisation tant crainte ou dénoncée par des combattants, opposants et nationalistes congolais. Le mal est plus profond que cela. L'appel à l'éveil patriotique ne suffit pas, pensent certains, il faut prendre les armes pour chasser l'étranger. La force des choses a fait que j'en arrive à partager de telles positions contradictoires à mes convictions fondamentales. "Pro patria mori", nous disaient nos maîtres latinistes. Il faut résister, verser jusqu'à la dernière goutte de son sang pour sauver la patrie, la mère-patrie. Ces vieux adages n'ont plus cours auprès de nos leaders corrompus et hissés au sommet avec la complicité des occupants. L'occupant arrive ou entre sur nos terres sur la base de la décentralisation établie par l'ancien régime. En plus, le ministre chargé de l'exécution de ce programme n'est autre qu'un natif de ce coin, pour ne pas dire un étranger au passeport congolais. On ne peut pas défendre le pays avec les mains, vu que toute l'armée régulière est infiltrée jusqu'au somment. Une armée étrangère sous le drapeau congolais et qui s'affuble de tous les titres nationalistes qu'elle usurpe. On ne sait plus qui est congolais et qui ne l'est pas. Le pouvoir actuel, tribaliste et imbu de lui-même est tellement manipulé qu'il ne perçoit pas les enjeux de la conspiration des envahisseurs. Le peuple d'abord n'est qu'un slogan creux auquel personne, à commencer par son initiateur, ne croit. Il faut s'armer pour bouter l'ennemi hors du territoire ancestral."

Lorsque je lis des textes pareils, je perds la tête. Minembwe constitue une enclave de mépris pour la RDC et sa population car il symbolise le manque de clairvoyance de nons autorités, lesquelles roulent pour les étrangers. Trop d'intoxications mentales.

9 oct. 2020

Joyeux anniversaire à Nick

Dans un élan d'amour fraternel, Ibangu et Mukawa envoient par ce blog des voeux d'un merveilleux anniversaire à leur cousine qu'ils appellent affectueusement Ya Nick. Nicole Ngaa Mosimi que j'ai vue quand elle avait à peine un an est devenue aujourd'hui une grande dame. Infirmière de son état, elle rend d'énormes services à la communauté, et à la famille. Pleine de bonheur, de grâces et bénédictions, de paix et de santé. Que Dieu la bénisse et la protège! 

Un vendredi cool

 A tous les niveaux c'était comme la semaine une journée cool. Une réunion de deux heures quoique prévue. Une reprise d'activités et de cas laissés en suspens. Des solutions à des problèmes qui se posent à la longueur de la journée. Une autre réunion en début d'après-midi pour un réglage de responsabilités. Bref beaucoup de choses effectuées dans un calme surprenant, alors que certains dossiers étaient difficiles à manipuler. Je dois spécialement remercier Mlle Chandler qu'on présente comme ma secrétaire pour m'avoir rappelé deux urgences oubliées en début d'après-midi. Du boulot il y en a toujours quand on veut travailler. Or parfois, on n'a pas envie de travailler. 

Quelques coups de fil du pays me remettent à ma place. Des morts, des morts et encore des morts. Je n'ose pas les citer. Des personnes assez éloignées de mon cercle, mais quand assez connues pour émouvoir mon coeur. Un autre échange sur Whatsapp me rappelle le vieux temps: Procure, De Bonhomme, Kenge. Le cycle est terminé. Puis un frangin qui me surprend avec ses plans. Soit. Un message de l'ISP me surprend. On me répond à un problème posé il y a de cela trois semaines. Je préfère me retenir devant l'étroitesse de vue et l'arbitraire de la démarche. La vie vaut plus que cela. Je suis quand même surpris par l'amateurisme des responsables de nos institutions. 

Le clientélisme de nos responsables politiques nous mène vers des situations longtemps prévisibles mais devant lesquels ils sont surpris par manque de patriotisme. Comment pouvait-on ignorer que la décentralisation du pays de 12 à 26 provinces constituait déjà un démantelement du pays? L'installation des leaders territoriaux de Minembwe était minutueusement préparée depuis le régime précédent. Curieusement, la population est laissée à elle-même alors qu'elle est envahie par des étrangers qui y entrent massivement escortés par la Monusco et des groupes rebelles alliés aux pays voisins. Cela se savait, les opposants de l'extérieur le dénoncaient avant même que ce soit réalisé. Aucun Congolais de souche parmi les tenants du pouvoir ne semble avoir vu ni été ému par cette balkanisation qui ne cache plus son visage. Est-ce un manque de vision ou bien une trahison pure et simple? Silence du côté des autorités. Un silence à la mesure de leur irresponsabilité et de leur complicité avec l'ennemi. A se demander pourquoi ils ont accepté de diriger ce pays. Révoltant, écoeurant et ignoble. On apprend aux dernières nouvelles que le Président vient de suspendre la nouvelle administration de Minembwe jusqu'à nouvel ordre. Dequi émanaient les premières décisions? Absence total de leadership. Absentéisme, irresponsabilité, incivisme et corruption.

7 oct. 2020

Comme un homme peut être méchant!

J'ai vu des gens, hommes et femmes, se réjouir des malheurs des autres. J'ai vu des gens, hommes et femmes, détruire la vie des autres par des attitudes, des actes ou des crimes inimaginables. J'ai vu des gens, hommes et femmes, témoigner faussement ou émettre des calomnies et médisances infondées sur d'autres. 

Je n'oublierai jamais une réunion où, discutant des moyens pour résorber les coûts de fonctionnement l'idée est venue de licencier du personnel. Une senior responsable de l'entreprise a spontanément applaudi, heureuse au plus haut point qu'un nombre important de personnes soit mis à la porte. Les membres du comité se sont tournés vers elle, pour scruter le monstrueux visage de cet individu qui n'avait d'humain que la tête et les jambes. Je suis reste sans paroles. Cela me rappelle un film français où un président-directeur général était chargé d'éliminer le plus de personnel possible afin d'assainir les finances de son entreprise. Après avoir opéré son nettoyage, cet impitoyable chef s'est retrouvé à la fin contaminé par une étrange infection, malade et abandonné à son triste sort. La nature humaine a repris ses droits. Le monde est plein de pareilles  personnes qui prennent plaisir à persécuter les autres pour assouvir leur capacité de domination. Un tort causé à d'autres se paie ici-bas, comme chantent les musiciens congolais. 

Lorsque la presse décrit les crimes qui se passent dans certaines régions d'Afrique du monde où sévissent les guerres civiles, on est estomaqué de percevoir la méchanceté des hommes prêts à tuer, à humilier, à dépecer le corps d'un autre homme simplement parce qu'il n'est pas de son ethnie, de sa classe. Tout ce qui peut s'imaginer en termes de cruauté: viol massif, tuerie de foetus sortis du ventre de leurs mères, exposition des parties intimes d'hommes ou de femmes, enterrement de personnes vivantes, dépeçage systematique d'individu jusqu'à l'expiration, massacres collectifs et indiscriminés d'enfants, de femmes et de personnes âgées. On dirait qu'ils rivalisent de prouesse en exploits criminelles. Lorsqu'on pense à l'action du Dr Denis Mukwege, prix nobel de la paix, on peut s'imaginer les terribles souffrances qu'endurent les femmes de la méchanceté des hommes armés comme non armés. Souvent, on se croit vivre dans un autre monde que celui des tueurs insatiablement assoifés de sang humain frais. En plein vingt-unième siècle, il y a encore des esprits arriérés qui croient à l'efficacité du sacrifice humain. Ces consciences mal formées croient que pour atteindre le succès dans la vie, il faut sacrifier du sang humain. D'où les assassinats à la suite de jugements sommaires. D'où les empoisonnements de tous les opposants politiques ou des personnes indésirables. On tue froidement, et on veille à ce que rien ne filtre. Silence, on tue. La propagande s'arrange pour diffuser que le chef a un coeur immaculté aux yeux de tous, alors qu'il est l'assassin le plus abominable. Aucun leader n'est dépourvu du sang des innocents sur les mains.

Calomnies et médisances divisent les gens, détruisent des relations familiales et sociales, poussent d'autres hommes et femmes à la séparation, à l'exil, voire au suicide. La parole tue parfois plus que l'épée et le couteau. Certains vous diront que Dieu a crée le ciel et la terre avec/par la parole. La parole crée, mais aussi détruit. La rumeur cause des dégâts psychiques et physiques profonds l'âme des personnes. Une femme sans enfant est montrée du doigt comme le sorcière ensorceleuse de la fille de sa soeur, alors que la mort peut être expliquée médicalement. Une veuve est accusée d'avoir empoisonné son défunt mari alors qu'aucune autopsie ne l'a prouvé. Un homme est présenté comme un criminel alors que le véritable tueur vit calmement dans son coin, innoncenté de ses péchés et méfaits. Des innocents sont tués, emprisonnés, violentés pour des crimes commis par d'autres et auxquels ils sont complètement étrangers. Tout cela parce que quelqu'un a rendu un faux témoignage. L'ennemi est traité avec la plus grande hargne; il ne mérite aucune considération ni dignité. On mène contre lui une campagne de diffamation, de dénigrement, voire une incitation à la flagellation ou à la lapidation. 

De ce qui précède, j'en viens à me demander sur l'état du coeur de l'homme face à l'autre. Nous avons été habitué à l'amour entre les hommes, mais les temps actuels nous montrent des choses incroyables, certes pas nouvelles mais eixstantes dans la réalité. Que gagne l'homme à consacrer sa vie à causer malheur des autres? Ces kuluna qui dévalisent les pauvres, ces assassins qui propagent des maladies bactériennes ou virales dans le but d'exterminer une race ou un groupe religieux non désirable, ces nations qui développent l'arme nucléaire pour écraser les plus faibles, etc. tout cela donne la mesure de la méchanceté de l'homme. Dieu merci, qu'il y a encore des hommes au coeur humain.     

Adieu à Jetro Kabeya et à l'abbé Minengu

7 octobre 2020 matin, un message sur Whatsapp: " ... A Kenge, c'est le vieux Jetro qui est décédé, on l'enterre aujourd'hui. Je suis venue à la morgue " (G Ilenda). J'appelle en vain. J'ai bien connu Jetro Kabeya par l'entremise de son ami Jean Mvwabika. J'appelle et rappelle encore une fois Jean, l'appel tombe sur un une musique avant de s'arrêter net. La troisième sera la bonne; son fils Emmanuel m'apprend qu'il se trouve à Kenge, et me file le bon numéro. Je m'exécute tout de suite, et joint finalement Jean très ému par mon geste. Je le prie de transmettre mes condoléances à la famille. La conversation est courte vu que j'ai une réunion. Pour la petite histoire, du temps où j'étais à Kenge, quand Jean ne se trouvait pas chez lui, on le trouvait chez Jetro. De nuit comme de jour. Que Jetro repose dans la paix de notre Seigneur. Wenda mboti mbuta mutu, wa tuyindulaka betu tusadi. 

Un peu plus tard, sur le compte Messenger des Amis du Rosaire, j'apprends la mort de l'abbé Abdon Minengu du diocèse d'Idiofa. Paix à son âme! Il appartient avec au groupe des ordonnés de la fin de ma première année de philosophie. Il deviendra tout de suite célèbre à cause de ses pratiques exorcistes, guérissant de nombreuses maladies et infirmités. Il est ensuite entré comme aumônier dans l'armée où il a poursuivi sa carrière pastorale et militaire. Je m'associe à la douleur du diocèse d'Idiofa et de sa famille biologique pour célébrer cet aîné que j'ai assez bien connu dans ma jeunesse. Vunda na ngemba ya Mfumu Nzambi.  



Vous dites Réparation?

Dans l'entrée précédente, j'ai parlé de l'idée de réparation pour l'esclavage et le génocide endurés par les peuples de la Caraïbe. En effet, à l'ouverture du colloque Senghor Sir Hilary Beckles en a parlé. Il nous avait encouragés à explorer cette piste quoique la perspective initiale du colloque ait été différente, traditionnelle au sens classique du terme. C'est aussi cela la richesse des colloques: on offre des réflexions, on reçoit et on s'enricht des idées des autres.
Pour ma part, je dois le reconnaître, je n'avais jamais entendu de "réparation" avant ce jour-là. L'idée qui pourtant déjà existait depuis le Nigérian Abiola, a entretemps fait son chemin. Des conférences et des ateliers s'organisent à tous les niveaux, sur tous les continents pour évoquer l'idée de réparation, cette fois étendue à tout le monde africain esclavagisé ou colonisé. L'Afrique a été dépouillé de ses hommes et de ses richesses naturelles. A la fin de l'esclavage, les esclavagistes ont bénéficié d'énormes compensations pour les pertes causées par ce changement de l'histoire. Haïti en acquérant son indépendance a été sommé de payer à la France une dette équivalant à 17 milliards d'euros. Le constat évident est que les esclavagistes ont bénéficié sur toute la ligne de réparations de leurs pertes, sans rien perdre en réalité. Les seuls perdants jusqu'à ce jour, ce sont les esclaves, leurs ascendants africains et leurs descendants antillais. Ce qui est curieux, c'est que Caribéens et Africains ont des conceptions différentes de cette réparation. Cela s'explique vraisemblablement par une différence de perception de l'esclavage vécu en amont comme en aval. En fait, ils utilisent les mêmes mots ou expressions mais n'entendent pas dire la même chose, ni transmettre le même message. 
Dans son livre Britain's Black Debt. Reparations for Caribbean Slavery and Native Genocide (UWI Press, 2013), Hilary Beckles analyse cette réalité, dénonce l'injustice et expose avec des preuves d'archives comment les banques, les exploitants des plantations et des usines de sucre ont honteusement accumulé des capitaux à la suite de la suppression de l'esclavage. Une honte dans l'histoire de l'empire britanique qui touche jusqu'à la famille royale:
" These figures present a glimpse of Britain's pillage of the African population at the height of its reign of terror. But the data available speak to England's nearly three million Africans in the period between 1690  and 1807." (p. 93). 
(Ces figures présent une idée du pillage par la Grande Bretagne de la population à la hauteur de son règne de terreur. Mais les données disponibles parlent de plus ou moins trois millions Africains d'Angleterre dans la période entre 1690 et 1807).
L'idée a fait du chemin. Les historiens des Antilles comme des hommes politiques de tout bord soutiennent cette idée. Des universités anglaises, américaines et caribéennes collaborent à des projets de recherche pour que justice soit rendue en connaissance des faits et causes. L'UWI coopère avec l'University de Glasgow pour élaborer un Masters in Reparatory Justice, offert conjointement par les deux universités. Comme les premiers se feront à Cave Hill, le département d'histoire et philosophie et l'unité des études postgraduées participent intensément à ce projet qui commencera en septembre 2021. Nous sommes en train de discuter le curriculum, la répartition des cours entre les deux entités académiques ainsi que la logistique d'appui. Mais bien entendu, l'idée est partie du bureau du Vice-Chancellier qui n'est autre Hilary Beckels. Chapeau!  

6 oct. 2020

6 October ou le souvenir du colloque Senghor

6 octobre, ça me rappelle quelqu'un: Léopold Sédar Senghor, l'homme de Joal. Il est né le 9 octobre, mais son nom est lié au 6 dans mon univers mental. Comme par coïncidence, il y a deux jours Researchgate m'a informé que mon article "Léopold Sédar Senghor and the Civilization of the Universal" (Diogène, 59 (2012); 4-12) a atteint le chiffre de 100 citations. Autant dire que des lecteurs et des chercheurs s'intéressent encore à cet écrivain et homme politique du Sénégal décédé depuis vingt ans bientôt. 

Ma perception de Senghor a changé depuis que j'ai visité Dakar et le Sénégal en 2016 et 2019.  Comme tous ceux de ma génération, j'ai souvent été choqué par certaines déclarations controversées du maître de la parole auquel j'ai consacré quelques études critiques. J'ai eu la chance de rencontrer son ami Aimé Césaire à Fort-de-France en 2006. J'ai toujours cru que Senghor a trahi le peuple noir jusqu'au jour où rencontrant des personnes qui l'ont côtoyé au quotidien, je me suis rétracté. Je ne suis pas pour autant devenu son fanatique, loin s'en faut. Plus je le critique, plus je saisis le sens de sa démarche d'intellectuel et d'homme de culture. Senghor possède les défauts des génies. Paix à sa mémoire. Le parc des artistes à Thiès, une idée unique. Coucou Ambroise Tine. 

Au fait savez-vous ce que j'évoque? C'est le souvenir du colloque que Isabelle Constant et moi avons organisé ici à Cave Hill en octobre 2006. Lequel colloque a eu comme conférenciers invités les profs Abiola Irele d'heureuse mémoire et Souleymane Bachir. Une bonne cinquantaine de chercheurs sont venus d'Afrique, d'Amérique, de la Caraïbe et d'Europe, à la Barbade pour participer à cet important événement. Sir Hilary Beckles alors recteur de Cave Hill avait personnellement soutenu l'initiative et a parlé de l'idée de réparation pour l'esclavage et le génocide antillais  dans son discours d'ouverture. L'idée a fait son chemin jusqu'à ce jour. Les actes de ce colloque ont été publiés sous le titre de Negritude: Legacy and Present Relevance (2009). L'année du centenaire de la naissance du premier président du Sénégal a été célébrée avec enthousiasme et ferveur à travers le monde. Et le colloque Senghor de Cave Hill a vraiment placé la Barbade sur la carte du monde culturel francophone. Félicitations Isabelle!

Leçon de reconnaissance

Savoir dire merci relève de l'éducation de base reçue en famille. Nous avons souvent la mémoire très courte. 

5 oct. 2020

Le temps de souffler

Après une semaine intense, je crois qu'il faut souffler un peu. Une collègue qui cherchait à me joindre et me trouvait toujours en réunion, m'a mis en garde: "Attention au surménage jeune homme." Elle peut m'appeler jeune homme, je le lui concède. Ce qu'elle a dit est vrai, je me sens fatigué, mais je tiens le coup. Tant que je pratique ma randonnée quotidienne, je me libère et physiquement et mentalement des pressions ambiantes. La plage et la mer me font du bien, et me permettent de souffler. En plus, il ne me faut pas un temps long ni prolongé pour me remettre d'applomb. Je crois que je sais gérer mon stress, et que je me donne le temps de méditer et de libérer mon esprit. 
A mon arrivée au bureau, un agent de la sécurité s'est plaint qu'il est "workaholic". Un acro du travail. Une bête du travail tellement il a passé tout le weekend et la semaine précédente au boulot. Il existe des gens pour qui le travail est une activité qu'ils exercent à tout moment: à la maison comme à l'entreprise. Il y en a également qui n'ont pas de vie sociale, pas d'amis, pas de loisirs et ne font que le travail pour lequel ils sont payés. Ils accumulent des heures supplémentaires avec les avantages qu'elles entraînent. Ils font le vide autour d'eux au point de se fier qu'à leur chien ou chat ou autres animaux domestiques. Je sais de l'agent de sécurité que pendant la maladie qui l'a obligé de prendre un congé, le travail lui a manqué énormément. Il s'ennuie les weekends lorsqu'il n'est pas en appel. Il aime travailler mais se plaint qu'il est stressé, mais ne voudrait pas que les choses changent. Workaholic.
Les îles paradisiaques ne le sont pas seulement pour le blanchiment de l'argent sale, mais pour le repos des hommes aussi. La tentation est grande de devenir un beach boy ou beach girl. Beaucoup d'illiens ont réussi à monter des entreprises rien qu'à partir de la plage. Une culture de la vie est liée à la plage et à la mer: Sun, Sun and Sex comme dit l'adage connu de tous. Des gens fonctionnent selon ce schéma, et viennent dépenser des milliers et des millions dans ces portions de terre emergées de la mer. Et le tourisme constitue la ressource principale pour ces pays insulaires.
Une des phrases que l'on entend souvent dans ces îles: "Please relax". En fait, les touristes viennent ici pour se relaxer. Je n'oublierai jamais cet épisode vécu à Brownes Beach. Un monsieur plonge dans la mer, sous un soleil chaud, ressort la tête pour respirer, lance à son épouse ou sa copine: "This is real life." Je me suis retourné vers eux: "You guys have no idea you live in a paradise". Comme pour dire que les gens prenent le temps de souffler et viennent se dégourdir dans les îles. Riches et classes moyennes y viennent par charters ou en croisière. Nous qui vivons dans ces îles n'en profitons pas vraiment. Pour preuve, aussi surprenant que cela puisse paraître, un large pourcentage des Barbadiens ne savent pas nager, ils s'assoient dans la mer, disent-ils.
Il faut prendre le temps de souffler quel que soit le genre d'activités que l'on exerce. Un temps pour tout. "Relax" said my Cactus Flower. 

 

4 oct. 2020

Covid-19 un fléau?

A la suite de la pandémie du coronavirus,  les Etats Unis ont perdu plus de 200 mille personnes. L'Inde plus de 100 mille. La France, l'Allemagne, et d'autres pays quelques dizaines de milliers. Les pays développés sont gravement touchés alors que les pays pauvres s'en sortent avec moins de dégâts. Par contre on a constaté l'effort déployé par les pays dits riches à aller au secours des pays démunis alors que les cas ne se comptent pas autant d'infectiions que chez eux. De quoi conclure qu'il s'agit d'un business plutôt que d'une maladie. Répandre la maladie en Afrique afin de tirer le plus de retombées financières. Le Covid-19 existe, Donald Trump l'a contracté. L'homme réputé être le plus puissant du monde a finalement reconnu la gravité de la maladie pour laquelle il est accusé de n'avoir pas pris les précautions nécessaires. Depuis le début de la crise pandémique le monde entier l'a vu plus sans masque qu'avec. Ses détracteurs se réjouissent parce qu'il croyait que cette maladie n'existait que pour les autres.  D'autres, plus réalistes, estiment que l'ayant subi, il pourra assurer une meilleure gestion de la crise. 

Pourquoi l'Afrique s'en sort-elle mieux que le monde occidental? On la dit sous-devéloppée, sous-équipée et sous-alimentée; avec tout ce que cela implique de préjugé, de présupposés et de sous-entendus. On prétend que les Noirs d'Afrique seraient naturellement immunisés contre cette infection contrairement aux Africains-Américains qui forment la majorité des victimes aux Etats-Unis. L'Afrique ne possède pas l'infrastructure médicale de l'Occident et de l'Orient, et pourtant, elle tient mieux ses fils et filles à l'abri de cette maladie si contagieuse en dépit des efforts des pays riches à la soumettre encore à l'hégémonie coloniale. Au point de se demander: "Le covid-19 existe-t-il présentement en Afrique?" S'il existait les morts se compteraient par centaines si pas par milliers par jour. Autrement, comment justifie-t-on l'empressement des Occidentaux à ccontrôler, à tort ou à raison, à titre préventif, le sort des Africains face à la pandémie? Une Afrique assistée, et tous les prétextes sont bons pour justifier cette attitude paternaliste. On entend aussi que les vaccins seront expérimentés en Afrique avant d'être appliqués aux autres continents. Des rumeurs aux relents racistes, non éthiques et politiquement incorrects. 

Covid-19 un fléau? Ca dépend. Pour qui? S'il atteint les plus riches, quel sera le sort des pauvres? Je crois qu'il n'existe pas en Afrique, et qu'on voudrait l'exporter d'Europe ou d'Asie vers l'Afrique dans un but lucratif. S'il existe, alors l'Africain est immunisé; autrement ce serait catastrophique. Sans oublier les théories démographiques qui soutiennent une dépopulation à auteur de 80%. Mis à part ce principe d'extermination programmé, seul le profit financier guide, on le sait, la conscience des maîtres de ce monde. La vie des individus ne les intéresse pas. Le vaccin qu'on cherche n'a d'abord d'intérêt que commercial. Il y a des milliards dans cette affaire de coronna virus. Venez encore me parler d'éthique et de faute morale.   

J'arrête là. Je suis fatigué. En attendant, bonne nuit. 

4 octobre

4 octobre 84: Souvenir d'un autre temps. Ce jour-là fut officiellement inauguré l'actuel évêché de Kenge. Un lot impressionnant de trois bâtiments aux tôles vertes entourés de part et d'autre d'eucalyptus. J'y ai vécu jusqu'au 12 octobre 1987. Les messes se célébraient à l'exterieur, d'abord dans le veranda du bâtiment B puis sur un terrain spacieux oû fut monté un abri d'autel. La cathédrale a été construite après mon départ, quoique les tout premiers camions de sable de la rivière Kwango fussent exécutés sous mes ordres. Je suis retourné à l'évêché de Kenge en juin-juillet 92, puis en juillet 2012 pour honorer la mémoire de l'évêque bâtisseur et de l'évêché et de la cathédrale. Paix éternelle à son âme! Ce sera bientôt 19 ans que Mgr Dieusdonné M'Sanda a tiré sa révérence. Depuis 2017, j'y retourne presque à chaque séjour à Kenge m'incliner pieusement sur la tombe de mon père-évêque. Et chaque fois que c'est possible, je ne manque pas de rendre visite à Mgr Jean Pierre Kwambamba.

Un souvenir qui en entraîne d'autres bien entendu, mais je préfère m'arrêter là aujourd'hui. Mme Traudl souffle ses quatre-vingt-cinq bougies. Je l'ai appelée à minuit afin d'être le premier de tous. Je lui ai chanté "Zum Geburtstag Viel Glück" et félicité pour ce jour béni que peu de personnes atteignent. J'en ai profité pour la remercier pour tout ce qu'elle a fait et continue de faire pour moi et les miens. Elle était à la fois émue, surprise et heureuse pour ce geste insolite de celui qu'elle appelle: Verrücktes Huhn. Joyeux anniversaire Traudl. Je lui ai transmis les voeux des miens et miennes. Santé, joie et paix intérieure malgré les vicissitudes défiantes de la vie!

Joyeux 4 octobre à toutes et à tous!

  

3 oct. 2020

Zum Geburtstag Viel Glück Traudl

Heute nacht oder morgen - je nachdem - um 0.00 Uhr habe ich Frau Traudl Schmitt geweckt, sie gratuliert und ihr "Zum Geburtstag Viel Glück" am Telefon gesungen. Sie war überrascht weil wir zuvor gesprochen haben, ohne dass ich ihr dazu Bescheid gegeben habe. Das ist nicht das erstemal gewesen. Schon mehrmals habe ich so was getan and sie hat sich schon daran gewohnt. Sie hat sich über dies Getue vom Verrückten Huhn gefreut:

"Diesen Tag sollst Du wirklich wie noch nie geniessen, da viele sich ein solches Ereignis gewünscht hatten, and haben es aber nie erreicht. Der Herr Gott sei gelobt, gepfiffen und gesegnet. Es jauchzet die Engelchen im Himmel. Usw. " "Heilig, Allmächtig und Gütig ist Er, Aller Geschöpfte der König and Herr", wüde ich gern singen. 

Alles Liebe, Gute und und und .... wünsche ich der Traudl aus Wurmheim. Glückwünsche, Segen, Gesundheit und Frieden fûr mehr Jahre zu kommen and in Ewigkeit. Noch einen schönen herrlichen Sonntag!

3 octobre 2020

Jour de plusieurs souvenirs. Commençons par aujourd'hui. Cet après midi à Kinshasa a été porté en terre Papa Jean Mukangu, ami et frère de mon père. Ses enfants et nous sommes plus que frères et sœurs. Leur maman et ma mère ont été depuis les années de leur jeunesse de très proches amies. Les nœuds tissés par le temps se sont conservés jusqu'à ce jour. Comme papa Donat Mabana il y a 13 ans, papa Jean est enterré ce même jour. Ironie ou hasard de l'histoire. Je participe à l'enterrement des deux en ce jour. Leur souvenir sera désormais commun.
Il y a 7 ans, je recevais ce jour la promotion au titre de professeur ordinaire. Un parcours de combattant a ainsi été couronné par les instances universitaires. Je pense à ma collègue qui, il y a trois jours, a reçu ce titre. Il lui a fallu quinze ans de carrière pour aboutir à ce titre o combien convoité, mais banalisé ailleurs. Je pense à mes  anciens élèves qui, à peine docteurs, obtiennent ce titre dans un système où l'excellence parait douteuse à cause de l'extrême rapidité des procédures. C'est pourquoi, il importe de distinguer le lieu où ce professorat est obtenu. Sans douter de leur crédibilité, j'assume qu'ils ne sont pas compétitifs en dehors du système universitaire du pays. On a remarqué depuis quelques décennies une diminution perceptible de la qualité chez nos élites académiques. Très peu ont le temps de publier, tellement ils sont empêtrés dans l'immédiateté du quotidien politique et économique. Ou encore, les quelques recherches effectuées sont capitalisées en dividendes sonnantes et trébuchantes. Le chercheur scientifique devient facilement un magnat de la finance et de l'investissement dans un contexte opaque et maffieux, simplement parce qu'il a accès à des fonds publics. Le monde est devenu tellement matérialiste que les valeurs humaines n'y ont plus de place. Est respecté celui qui a su transformé son savoir en source de revenues. 
3 octobre enfin, c'est le jour fatal où une fois j'ai reconnu la grandeur de mes proches. Merci à tous et à toutes de m'avoir apporté un précieux secours. J'ai pris les rênes de ma vie en mains. Ce trésor d'affection est impayable, inestimable et inénarrable. Ma muse m'apprend que quelqu'un a spécialement prié pour moi en ce jour, je le remercie. Droit au cœur!


2 oct. 2020

Le Covid-19: une leçon pour tous

Le Covid-19 nous donne une leçon d'humilité et de respect envers le genre humain. La vie de l'homme est sacrée. 

Hier assez tard dans la nuit, alors que je tardais à dormir, j'ai lu sur BBC World  un message au sujet du président Trump et de la First Lady, qui ont été testés positifs et mis en quarantaine. Ce virus ne respecte personne, même pas le couple le plus puissant de l'univers. J'ai aussi pensé à la Reine Elisabeth II qui s'est réfugiée à Windsor Castle depuis des mois. Tout en souhaitant à toutes les personnes atteintes par la pandémie, je pense à.... de nombreuses autres personnes, riches et pauvres, blanches, noires ou jaunes, de toutes les nationalités. Elles ont/nous avons en commun une seule chose: être des êtres humains. C'est en fait la seule égalité que nous partageons. Nous tous finissons dans une tombe dorée ou en pisé, fait de ciment ou de sable. C'est même la seule justice de Dieu. La maladie constitue un rappel constant d'une telle réalité. S'il vous plait, jouissez de chaque moment de votre vie comme une bénédiction et une célébration. Célébrez la vie en restant juste un être humain normal. C'est cela la question: Quel genre d'homme êtes -vous? Ma Fleur de Cactus connaît la réponse que j'attends. Longue vie à MF.

Ce qui précède est traduit du texte anglais publié hier. Ma réflexion va plus loin. Plus d'une fois si pas presque toujours, le monde entier a vu le président américain sans masque facial. Je ne me laisse pas emballé par le discours de la presse, mais guidé par le bon sens. Si le coronavirus était bactérien ou parasitaire, l'explication aurait été simple; mais c'est un virus. On ne saurait jamais retracer quand, où, comment, encore moins dans quelles circonstances il l'a attrapée. L'investigation doit faire le tour de toutes les personnes, connues et anonymes, qui l'ont approché, dans un rayon donné. Pour moi, il n'a pas mis le masque, et il a été testé positif. Un coup de tonnerre qui retentit aux quatre coins de l'horizon. Pas fatal car il s'en sortira indemne, j'en suis sûr, mais avec quelques dégâts physiques  vu son âge relativement avancé. Ce qui importe pour moi, c'est l'exemplarité du cas. Que l'homme le plus puissant de la planète, le plus vu, en soit atteint est à mes yeux un message édifiant, étant donné que des milliers d'adeptes croient en lui à cause de sa position centrale dans l'histoire du monde actuel. D'où le choc de constater qu'à la fin qu'il est biologiquement comme tout le monde. La maladie peut l'atteindre comme le commun des mortels. Avec ce dépistage positif, cette leçon-là est désormais passée. Prions donc pour lui et sa famille.  



Mikiliste

Il y en a un que je connais et qui est descendu en vrai mikiliste au terrain. Un succès époustouflant! Il distribue des billets sans compter, en dollars par centaines si pas milliers. Et moi de lui demander naïvement: "Aurais-tu par hasard braqué une banque?" - "Que non, je suis mikiliste." Lisez sa carte d'identité, vous verrez qu'il n'est jamais sorti de sa Barbade natale. Ainsi va le monde. Adios Voisin.

Savez-vous pourquoi des fois j'utilise l'anglais?

La réponse est simple: je ne dispose pas de clavier français sur ce laptop. Ce soir je tiens à ècrire sur le résultat positif du test subi par Mr Trump et son épouse, mais mon portable se trouve chez un réparateur.  Et même encore, je dois choisir de préférence des mots sans accents ou eviter des tournures difficiles pour ce clavier. Et comme l'appareil ne m'appartient pas - droit de l'enfant oblige - je préfère torpiller mes textes quitte à attendre une occasion pour les corriger. En attendant souffrez que je vous offre ces indigestes salades.