Une compatriote africaine vit ici depuis quelque cinq - six ans ou plus. Amenée par un Barbadien qui l'a épousée depuis l'Afrique lui promettant monts et merveilles, elle s'est toute désillusionnée devant la modicité de la vie qui lui a été imposée. Elle qui rêvait d'une vie dorée de princesse, s'est vite retrouvée en position difficile. Son homme déjà retraité se débrouille tant bien que mal pour tenir les bouts du mois: il des enfants plus âgé qu'elle. Il faut avouer qu'elle n'a jamais vraiment été acceptée par la famille de son mari. Un des fils m'a une fois parlé d'elle en des termes très méprisants: "Mon père est allé en Afrique. En quelques mois il a piqué une femme. Aussi simplement que cela." Soit mais est-il qu'ils ont ensemble un beau garçon de quatre ans. Mais depuis plus d'une année, l'Africaine l'a quitté pour vivre chez sa belle-mère. L'enfant fait des va et vient entre les deux domiciles. N'ayant pas de formation, ne maîtrisant pas la langue, notre compatriote a du mal à vivre décemment.
Entre-temps nous avons appris la mort de sa mère biologique, mais aucune cérémonie de deuil n'a été faite ici sous quelque forme que ce soit. La crise du coronavirus n'a pas facilité les choses non plus. Comme si cela ne suffisait pas, elle a été impliquée dans un accident de voiture avec une soit disant amie barbadienne. La voiture conduite par son amie a percuté un arbre, provoquant des blessures aux bras et aux côtés. L'amie a appelé son copain qui est arrivé tout de suite sur le lieu de l'accident; a pris sa copine, abandonnant la passagère ensanglantée à son propre sort. Cette dernière a eu le réflexe d'appeler le service des ambulances et la police qui sont venues pour établir le PV de l'accident, en l'absence de la propriétaire du véhicule. Crime de lèse-majetsté. Notre compatriote souffre jusqu'à ce jour d'atroces douleurs, incapable de se faire soigner au privé car la polyclinique publique lui a prescrit des examens et des radios payants. Ladite amie n'a jamais déclaré à son assurance qu'elle était accompagnée d'une passagère. Le problème qui se pose maintenant est que l'amie se sent trahie du fait que l'Africaine s'est adressée directement à son assurance pour se faire indemniser ou prendre en charge médicale.
Leçon de cette volte-face: il y a ami et ami. Un ami qui t'abandonne sur la voie publique, ensanglanté et souffrant, sans te porter secours se disqualifie automatiquement. Il n'a en fait jamais été ton ami.
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