3 oct. 2020

3 octobre 2020

Jour de plusieurs souvenirs. Commençons par aujourd'hui. Cet après midi à Kinshasa a été porté en terre Papa Jean Mukangu, ami et frère de mon père. Ses enfants et nous sommes plus que frères et sœurs. Leur maman et ma mère ont été depuis les années de leur jeunesse de très proches amies. Les nœuds tissés par le temps se sont conservés jusqu'à ce jour. Comme papa Donat Mabana il y a 13 ans, papa Jean est enterré ce même jour. Ironie ou hasard de l'histoire. Je participe à l'enterrement des deux en ce jour. Leur souvenir sera désormais commun.
Il y a 7 ans, je recevais ce jour la promotion au titre de professeur ordinaire. Un parcours de combattant a ainsi été couronné par les instances universitaires. Je pense à ma collègue qui, il y a trois jours, a reçu ce titre. Il lui a fallu quinze ans de carrière pour aboutir à ce titre o combien convoité, mais banalisé ailleurs. Je pense à mes  anciens élèves qui, à peine docteurs, obtiennent ce titre dans un système où l'excellence parait douteuse à cause de l'extrême rapidité des procédures. C'est pourquoi, il importe de distinguer le lieu où ce professorat est obtenu. Sans douter de leur crédibilité, j'assume qu'ils ne sont pas compétitifs en dehors du système universitaire du pays. On a remarqué depuis quelques décennies une diminution perceptible de la qualité chez nos élites académiques. Très peu ont le temps de publier, tellement ils sont empêtrés dans l'immédiateté du quotidien politique et économique. Ou encore, les quelques recherches effectuées sont capitalisées en dividendes sonnantes et trébuchantes. Le chercheur scientifique devient facilement un magnat de la finance et de l'investissement dans un contexte opaque et maffieux, simplement parce qu'il a accès à des fonds publics. Le monde est devenu tellement matérialiste que les valeurs humaines n'y ont plus de place. Est respecté celui qui a su transformé son savoir en source de revenues. 
3 octobre enfin, c'est le jour fatal où une fois j'ai reconnu la grandeur de mes proches. Merci à tous et à toutes de m'avoir apporté un précieux secours. J'ai pris les rênes de ma vie en mains. Ce trésor d'affection est impayable, inestimable et inénarrable. Ma muse m'apprend que quelqu'un a spécialement prié pour moi en ce jour, je le remercie. Droit au cœur!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire