30 mars 2013

Brigade spéciale d'invervention de l'ONU en RDC

Brigade spéciale d'invervention en RDC = une mise sous tutelle militaire de la RDC. Telle est ma lecture de cette décision. N'étant qu'un littéraire lecteur de scénarios, je n'y crois pas car j'y perçois un autre voile de la réalité congolaise en entérinant l'incapacité de notre armée nationale. Pour moi, ce n'est rien d'autre qu'une humiliation de plus. Pessimiste non, mais critique et réaliste. Critique, je critique tout. J'aime voir l'autre revers de la médaille, car c'est au verso que réside la vérité ou la réalité.
Nul ne défend l'ingérence dans les affaires intérieures de la RDC. Nul n'évalue le coût de ces opérations. Nul n'entrevoit ce que la population des régions concernées va subir comme exploitation, menace, viol, tuerie. Les soldats, fussent-ils de l'ONU, ne sont pas des anges, ils vont se livrer à leurs pratiques habituelles. On les connaît déjà, ceux qui viennent ne seront pas meilleurs malgré l'habilitation militaire qui leur est octroyée. Ce serait naïf que d'y croire pieds et mains liés. Il faut les juger à l'oeuvre. Un peu de réalisme quand même!
Pour moi, beau parleur et rêveur d'un Congo fort et prospère, la priorité c'est la création d'une armée républicaine capable de défendre notre pays. Cela, ce n'est pas l'étranger qui le fera à notre place. Si on peut profiter de la présence de cette brigade pour monter une "armée" forte, dissuasive et crainte de l'étranger, alors tant mieux. Autrement, ce sera l'éternel cercle vicieux. A nos gouvernants d'en profiter.
 
 

28 mars 2013

La nationalité congolaise de Terminator (GF)

"Des collègues m'ont filé une vidéo de la première comparution de Bosco Ntanganda. Il dit être né au Rwanda, mais avoir grandi au Congo (RDC). Il dit être citoyen congolais. Entretemps on apprend qu'il a rejoint le FPR pour installer Kagame au pouvoir à Kigali, qu'il a contribué au renversement de Mobutu, qu'il a travaillé avec Lumbala, le RCD, Nkunda... qu'il aurait monté le M23, etc. pour déstabiliser la RDC en y poursuivant la lutte contre les Hutu. Le flou demeure immense dans le portrait de ce personnage téléguidé par ses maîtres qui l'ont recompensé en le plaçant au four et au moulin. Qui est-il au juste? Citoyen congolais, comment, où et quand a-t-il acquis cette nationalité? Sûrement pas avant 1990, autrement, il aurait reçu un postnom sous le régime Mobutu. Quelle nationalité a-t-il eue à sa naissance? Quelle nationalité avait-il lorsqu'il était dans l'armée rwandaise? La seule chose vraie à son  sujet est qu'il est tutsi. Un Congolais de la RDC, général rd-congolais de son état, se présente au CPI, opte de s'exprimer en kinyarwanda. C'est certes sa liberté, mais pourquoi n'a-t-il pas choisi le français ou le swahili, langue vernaculaire de cette partie du pays, mais choisit une langue véhiculaire rwandaise. Il y a un grave problème d'identité. Qu'on me dise tout ce qu'on veut, pour moi, Ntanganda est un citoyen rwandais qui se présente comme congolais pour des raisons évidentes. En Suisse, des collègues journalistes partagent cet avis. Que disent les Congolais de souche?"
(...)
"Tu parles souvent, et avec raison, de la faiblesse de vos institutions. Cela explique ce genre de zig-zag. Un individu de la frontière peut avoir deux passeports sans être inquiété et les utiliser à la guise des avantages qu'il en tire. Rwandais avec les Rwandais, et Congolais avec les Congolais. Avec la différence que, pour le cas de Ntanganda, son coeur bat pour le Rwanda où il est né. Son identité tutsi dépasse les limites frontalières. La RDC lui a octroyé des privilèges qu'il n'a jamais reçus au Rwanda: un grade de général d'armée et des richesses immenses, des propriétés minières, un pouvoir militaire sur de vastes territoires et une impunité surprenante jusqu'au jour de se reddition volontaire(?) à l'ambassade des Etats-Unis à Kigali. J'ai vraiment hâte de connaître la suite et l'issue de ce procès, car il y aura sans aucun doute un déballage sans précédent."
(GF, 28 mars 2013)

Triduum Pascal 2013

Des bonnes fêtes pascales à tout le monde!
Nkinsi ya Pake ya mbote na beno yonso! Lufutumuku ya Kristu kuvanda nsemo ya ntima na beno.
C

L'école congolaise (par Darly Kambamba)

RDC : Pourquoi l’école est malade ?(LibreAfrique.org 28/03/2013) L’école congolaise est gravement malade. C’est la conclusion unanime qui se dégage des critiques qui fusent de tous bords. Avec les avancées réalisées sur le plan qualitatif et quantitatif dans les années 70, on ne pouvait s’imaginer cinquante ans plus tard des élèves s’asseoir à même le sol, des écoles sans toilettes, ou encore des diplômés du secondaire ne pas parler correctement le français. Comment expliquer cet échec de l’école en RDC ?...
(...)
En parallèle, la corruption s’est inscrite à l’école. L’assiduité et l’intelligence ne sont plus les seuls moyens de « réussite », un peu d’argent suffit pour passer dans la classe supérieure. D’ailleurs, il y sévit le phénomène dit « suivi » au niveau du secondaire : les gestionnaires d’écoles exigent des finalistes de l’argent pour motiver les inspecteurs chargés des examens d’État pour une éventuelle réussite de leurs écoles. Ces dernières délivrent des bulletins en contrepartie des cadeaux des parents d’élèves. La corruption est un indicateur probant de la pauvreté dans certaines écoles privées (et dans la plupart des écoles publique). Cette pauvreté se décline sous plusieurs facettes : les classes sont de plus en plus surpeuplées (taux de surpeuplement de classes de 39% en primaire et 24% en secondaire selon l’étude ENECO 2001), mal équipées avec des enfants assis par terre ; des enseignants sous-rémunérés et pris en charge financièrement par les parents, etc.
(...)
Il s’observe une extension du privé en RDC. On estime que 70% de l’enseignement primaire est géré par le privé (PMPTR 2006). Par rapport au régime de gestion, le privé détient le plus grand nombre des écoles, soit 72%, ce pourcentage a même augmenté par rapport à 2008, où il était à 68% (ASS 2009). Ces écoles privées comprennent le meilleur comme le pire (Kitaev 1999).
(...)
Bref, la situation de l’école congolaise est alarmante. L’enjeu est de parvenir à lui insuffler une dynamique de développement en réformant le secteur de l’éducation. L’État Congolais doit améliorer la qualité de la gouvernance ; endiguer la corruption, ce qui permettrait non-seulement de lutter contre la pauvreté par le biais d’une industrialisation mais susciterait également une saine concurrence de la part des acteurs privés de l’éducation en RDC.

Auteur : Darly Kambamba

26 mars 2013

Président par interim

En RCA, il y a désormais un président par interim. Depuis deux jours, la situation a dramatiquement changé. L'ancien président a fui au Cameroun pour sauver sa peau, le nouvel auto-proclamé se dit président par interim. En tant que littéraire, peu importent les noms des acteurs, c'est le scénario qui m'intéresse.
1. Du déjà vu. Un coup d'état avec ou sans effusion de sang. Un commandant rebelle s'installe au pouvoir ou un chef d'armée connu ou inconnu estime se donne mission d'instaurer l'ordre dans le système démocratique. L'ancien président est accusé de tous les maux: incompétence, tribalisme, mégestion, injustice, crimes arbitraires, despotisme, détournements de fonds publics, etc. C'est la volonté du peuple ou de l'ethnie persécutés par le régime déchu, qui prévaut. Ou bien, c'est la volonté de la hiérarchie militaire scandalisée par des dissensions internes dans la classe dirigeante renversée, qu'on met en exergue. Quelle que soit la raison avancée, le chef de la révolution prend le pouvoir et fabrique des motifs de changement pour un mieux-être de toute la nation. Du point de vue formel, le schéma est identique un peu partout.
2. Une période de transition. Toutes les institutions du pays (exécutives, législatives et judiciaires) sont suspendues. Armes à la main, les frontières sont fermées, le pays isolé. La population est invitée à rester calme et à attendre le salut du nouveau maître. Le maître dicte sa loi: une période transitoire. Souvent, un siège relativement court, deux ou trois ans, est dicté car tout en restant très ferme voire cruel, il faut garder un visage humain. La transition constitue en réalité le temps qu'il faut pour s'installer confortablement dans son fauteuil, museler les récalcitrants, monter son système de gouvernement et s'assurer un pouvoir à longue durée. Le mouvement rebelle se "civilise" en devenant un parti politique, car il faut  éviter tout débordement tyranique de peur de provoquer des soulèvements intempestifs.
3. Le règne de l'arbitraire. Le nouveau chef se saisit des instruments et instances officiels pour justifier les bienfaits du nouveau régime après les ténèbres dans lesquelles s'enlisait le pays. "C'est moi, la Constitution", a dit le maréchal Nnikon Nniku prince consort de Tchicaya U Tam'si. Le dictateur non révélé peaufine son profil, sa doctrine et son action politiques, en dissimulant habilement ses ambitions de devenir "président à vie". Il devient l'homme qu'il fallait, le messie annoncé par les griots ancestraux, le héros du peuple. La propagande s'en mêle, et le tout est ficelé. Les services secrets éliminent toutes les velleïtés de résistance, musèlent les bavards et assurent à l'homme fort une voie royale pour un mandat présidentiel en bonne et due forme. Entretemps se promulgue une constitution taillée sur mesure, faisant table rase de tous les anciennes dispositions devenues désormais caduques.
4. La faiblesse des institutions. Voilà le tendon d'Achille de la politique en Afrique! Aucune institution ne s'inscrit dans la durée. N'importe quel seigneur peut tout chambouler n'importe quand. A se demander si on a le sens de l'état. Symbole de l'échec du bon sens au profit de l'arme, la fragilité des institutions forme le drame de notre politique. On recommence à zéro au lieu de continuer sur ce qui a été déjà fait. On institue la mémoire courte. Du jour au lendemain, on proclame que tous les prédécesseurs n'ont rien fait, ayant plutôt pillé le pays au lieu de le construire. Le tyran qui répare une route dit qu'il l'a construite; il pourrrait même ajouter qu'il y a investi sa fortune personnelle qu'il ne serait jamais contredit. Alors tout repart de zéro. En réalité plus ça change, plus c'est la même chose. On place les siens à des postes clés, on est élu à 95% faisant du pays et de ses ressources sa propriété privée. On y est, on y reste. La communauté internationale, en dépit de vociférations qui peuvent  parfois être agressives, finit toujours par s'en accommoder, complice ou lasse de poursuivre un boycott inutile. Tout en dénonçant l'inconstitutionalité du régime, les anciennes puissances coloniales continuent à sauvegarder leurs intérêts financiers et économiques.
5. A chaque pays son sort. Observez tous les putschs advenus en Afrique sub-saharienne depuis les années 60, vous dresserez une typologie de coups d'état. Pourquoi cela n'arrive-t-il qu'en Afrique? "C'est une fatalité, mon cher. Tu n'y peux rien, nous n'y pouvons rien. Laissons le temps au temps", m'a répondu un jour un journaliste burkinabé. Soit. La République Centrafricaine en est à l'étape initiale. Vive Djotodia qui a suspendu la constitution et va légiférer par ordonnance! Qui lui a donné ce pouvoir? Autrement dit, "président auto-proclamé par interim" est une autre fatalité proprement africaine. Quand sortirons-nous de l'incertitude et stabiliserons-nous nos institutions? Pas de mon vivant, quoi qu'il en soit. Démocratie, c'est pas pour nous.

22 mars 2013

Hommage: Chinua Achebe (1930-2013)


Le 21 mars 2013 est décédé à Boston aux Etats-Unis l'écrivain nigérian Chinua Achebe, l'auteur du roman le plus célèbre de la littérature africaine moderne toutes langues confondues: Things Fall Apart (Le monde s'effondre, 1958). Romancier remarquable, homme de lettres exceptionnel, Achebe qui vient de tirer sa révérence est un monument de la culture africaine. Paix à son âme! Honneur et respect au maître de la parole!


"Chinua Achebe, le romancier de l'oralité
(p. 233-235)
Dans Things Fall Apart Achebe nous met en présence des villages auxquels il attribue un discours à la mesure de leurs usages langagiers. Soucieux de vraisemblance, il va jusqu’à transposer ce niveau de langue en anglais. G.D. Killam avait déjà observé ce phénomène: « The language of Okonkwo and the others villagers is expressed in the idiom of the villagers as Achebe transmutes it into modern English » (Killam 1969: 13).[1]Même aux enfants on apprend dès le jeune âge à peser les mots et à bien choisir les expressions en fonction des circonstances:
Children were warned not to whistle at night for the fear of evil spirits. Dangerous animals became even more sinister and uncanny in the dark. A snake was never called by its name at night, because it would hear. It was called a string. (Achebe 1973: 7)[2]
Ce contrôle rigoureux de la parole montre que les personnages vivaient dans un monde merveilleux propre aux contes et légendes. Au-delà de l’attribution d’un discours proverbial aux personnages et de l’inspiration esthétique, Achebe s’inscrit dans la tradition igbo du narratif. Non seulement le romanesque est construit sur une ambivalence philosophique propre à la narratologie igbo, le romancier anglophone insuffle des contes entiers ou des extraits de conte susceptibles d’expliquer une situation événementielle de son récit romanesque. Ainsi en est-il de la fable du moustique et de l’oreille:
“Mosquito”, she said, asked Ear to marry him, whereupon Ear fell on the floor in uncontrollable laughter. “How much longer do you think you will live?” She asked. “You are already a skeleton.” Mosquito went away humiliated, anytime he passed her way he told Ear that he was still alive. (Achebe 1973: 66)[3]
C’est le mythe étiologique qui aide à comprendre pourquoi le moustique vole toujours près de l’oreille et l’empêche de dormir.
Le conte du vendeur de chèvre justifie l’usage de la sorcellerie, pratique souvent évoquée pour expliquer certaines choses inexplicables:
There was once a man who went to sell a goat. He led it on a thick rope which he tied round his wrist. But as he walked through the market he realized that people were pointing at him as they do to a madman. He could not understand it until he looked back and saw that what he led at the end of the tether was not a goat but a heavy log of wood.
Do you think a thief can do that kind of thing single-handed?” asked Nwanko.
“No”, said Obierika. “They use medicine”. (Achebe 1973: 101)[4]
Le conte, la fable, la légende, le chant comme le proverbe, constituent la toile de fond du discours des personnages présentés dans Things Fall Apart. N’est-ce pas le lieu de reconnaître qu’il s’agit d’un roman dont l’écriture est inspirée de la poétique orale igbo? Achebe applique au roman la même transposition formelle et thématique que Senghor a appliquée à la poésie française et que Diop a reprise dans ses contes."
 (Source: KC MABANA. "Léopold S. Senghor, Birago Diop et Chinua Achebe: Maîtres de la parole" Matatu 33.  2006: 223-240)


[1] [Le langage d’Okonkwo et des autres villageois est exprimée dans l’idiome des villageois pendant qu’Achebe le transmue en anglais moderne.]
[2] [On apprenait aux enfants de ne pas siffler la nuit par crainte des esprits mauvais. Les animaux dangereux devenaient même plus sinistres et malins. Un serpent n’était jamais appelé par son nom la nuit, parce qu’il pouvait entendre. Il était appelé une corde.]
[3] [Le moustique, dit-elle, demanda à l’oreille de l’épouser. Sur ce, l’oreille tomba par terre, saisie d’un rire incontrôlable. « Combien de temps, penses-tu, te reste-t-il à vivre ? », lui demanda-t-elle. « Tu es déjà un squelette ». Le moustique s’en alla, humilié, et chaque fois qu’il passait son chemin, il disait à l’oreille qu’il était encore vivant.]
[4] [Il y avait une fois un homme qui alla vendre une chèvre. Il la lia avec une corde épaisse autour de son coude. Mais comme il marchait à travers le marché, il se rendit compte que les gens le fixaient comme ils fixent un fou. Il ne pouvait pas comprendre cela jusqu’au moment où il regarda en arrière et vit que ce qu’il portait au bout de la corde n’est pas une chèvre, mais un lourd fagot de bois.
- Penses-tu qu’un fou peut faire ce genre de choses tout seul?, demanda Nwanko.
- Non, dit Obierika. Ils se servent de fétiches.]



19 mars 2013

L'éducation et la santé

Du discours de Mr Kengo Wa Dondo, président du Sénat de la RDC, j'ai retenu entre autres ce paragraphe:

"Entretemps, la situation sociale de la population ne s'améliore guère. La pauvreté s'accentue et le pays est toujours à l'avant-dernier rang de l'indice du développement humain. Les secteurs éducatif et sanitaire n'évoluent guère."
 
1. Prise de conscience. Les autorités du pays admettent que des efforts soient consentis par leur administration dans ces domaines particuliers. La condition sociale du citoyen congolais est au plus bas. Il n'y a qu'à regarder la dégradation des conditions de vie de nos propres familles au pays. Nos frères et soeurs désoeuvrés n'ont pas de quoi mener une vie décente. Payer les frais de scolarité de leurs enfants est une gageure, les soumettant à d'interminables acrobaties financières pour totaliser les 80 ou 100 USD. Il n'y a pas de travail. Il n'y a pas de politique sociale ni d'assistance sociale aux plus démunis. Les riches se pavanent avec une arrogance indescriptible sur la place publique, poussant les pauvres à les admirer et les forçant à jauger le degré de leur misère.
2. Lutte contre la pauvreté. On ne peut lutter contre la pauvreté qu'en prioritarisant les infrastructures de base. Cela ne s'improvise pas. Il faut une organisation structurée et conséquente, contrôlée et maîtrisée. A titre d'exemple, la ville de Kinshasa est surpeuplée avec un pourcentage élevé de chomage et de délinquance. Source de misère, de crime et de rançon. Y règne visiblement la loi du plus fort. En d'autres mots, la loi de celui qui dispose des armes et autres moyens de puissance. Les Shegue, les Kuluna sont la pointe de l'immense iceberg qui mine profondément la société. Ce qui se passe à Kinshasa se vit aussi ailleurs, dans les autres villes, mais à des degrés relativement proportionnés. Comment tacler la pauvreté dans une ville où circulent des milliards, où siègent des institutions bancaires et internationales, sinon en établissant un cadre de justice sociale et humaine? Comment éradiquer la pauvreté à travers tout le pays sinon en appliquant une politique sociale élaborée sur des bases scientifiques et crédibles? La distribution des biens, usurpés par les puissants, est un problème de justice basique: elle conditionne l'épanouissement humain.
3. Développement humain. Le développement humain est inconcevable sans l'éducation. Pas de développement sans éducation. Ou comme on dit ailleurs, l'éducation est la clé du développement, ce n'est pas l'argent comme prétendent certains materialistes assoifés d'argent coulant. L'EDUCATION DOIT ETRE GRATUITE POUR TOUS LES ENFANTS DE CE PAYS. Le gouvernement doit instituer L'ECOLE OBLIGATOIRE ET GRATUITE POUR TOUS. La formation, c'est le meilleur investissement. Une population s'en sortira absolument mieux si elle est outillée intellectuellement que si elle est analphabète. Seule condition de vie ou de survie dans un monde moderne. Que le chemin de l'école soit réservé aux enfants riches dans un pays qui se construit relève d'une flagrante injustice que rien ne justifie, car même aux Etats-Unis, longtemps première puissance économique mondiale, l'éducation constitue une priorité dans la politique d'Obama. Des études concrètes doivent être menées pour que soit déterminée une politique éducative enracinée ou inculturée qui réponde aux besoins réels de notre pays. Une école congolaise pour les enfants congolais. Le programme doit être réorganisé et adapté aux réalités de notre société. Le métier d'enseignant doit être valorisé au premier plan, stimulé et encouragé car il détient l'avenir du pays entre ses mains. Des voeux pieux sans doute, mais il faut avoir le courage d'oser y croire. Il n'est pas interdit de rêver, comme j'aime souvent répéter.
4. Une anecdote. A l'époque de sa gloire, le régime Mobutu avait mis une somme importante à la disposition d'une ville du pays. Un de ses gardes de corps était chargé de réunir les notables de sa ville natale pour décider de ce qui serait fait avec l'argent. Nombreux étaient ceux qui souhaitaient la construction d'un institut d'études supérieures. Mais le garde de corps a imposé que soit bâtie une brasserie, car lui-même était riche sans avoir jamais fini l'école primaire. Le long français ne nourrit pas.  L'attrait de l'argent vite acquis forme un frein à la formation humaine,  intellectuelle et spirituelle de notre population. Le riche même voleur est admiré, l'universitaire hué ou honni. Je pourrais citer d'autres cas, mais je m'arrête là. 
5. La santé. Une catastrophe. Traversez nos villes et nos campagnes, vous vous rendrez compte de l'état d'insalubrité dans lequel vivent des millions de nos concitoyens. Je ne parle pas d'eau potable ni d'électricité, des choses résolues ailleurs mais qui demeurent chez nous des denrées réservées aux élites et aux nantis. Je parle des conditions hygiéniques, des mouches, des tsé-tsé, des vers, des parasites, des maladies bactériennes, des sanitaires nauséabonds, des chaussées, des dépots de détritus infestes. Tout cela au vu de tous. Je parle des médicaments trafiqués, des pharmacies et des pratiques médicales douteuses incontrôlées qui mettent en danger toute la population. Et des soins. Pourquoi les riches s'empressent-ils d'aller se faire soigner à l'étranger alors que nous avons des hôpitaux et des médecins qualifiés?  Certains centres de santé sont crasseux. On dirait un peuple entier décidé à se suicider mais dont la vie ne tient qu'à des cordes qui se désaxent.
6. N'osez pas demander le pourcentage du budget national consacré à l'éducation et à la santé. En réalité, c'est tout le système qui doit changer de fond en comble. Une autre mentalité de vie et de gestion de la chose publique.


DRC: Where Logic ends? (G. Gatehouse)

Some days ago I wrote some lines titled "La RDC paradoxale". Yesterday I read an old article by BBC reporter Gabriel Gatehouse with almost the same title: "DRC: Where Logic ends?". The difference is that whereas my reflection is a combination of emotional and passionate feelings, Mr. Gatehouse's statements are based on an insightful and objective examination of the situation. Dated 6 June 2012, the article starts and ends with sayings about the DRC.
1. "Where logic ends, Congo begins"
2. "It looks like heaven, but it feels like hell" (about the eastern Congo)
In the middle of the article one can read
"But the real threat here is not the unstoppable destructive forces of nature. Rather, it's man's insatiable appetite for conflict."
I might not totally agree with the allegations, although they somehow reflect some of my perceptions of this "eternal" war. I am convinced that warlords do not care if the war lasts one, five, ten or twenty years. It is more about ethnic and personal interests than any national quest for peace and prosperity.

18 mars 2013

Situation sécuritaire et sociale de la RDC par Kengo Wa Dondo

(Extraits du discours du Président du Sénat du 15 mars 2013)

 
Honorables Sénateurs et Cher(e)s Collègues,

La situation sécuritaire à l’Est du pays reste toujours préoccupante. Le Kivu est toujours dans la tourmente, avec des populations en souffrance et en errance à Masisi, Rutshuru, etc.
Au Katanga, des informations qui nous parviennent sont inquiétantes ; elles concernent les territoires de Pweto, Malemba-Nkulu, Manono, Mitwaba, Kasenga, Kipushi, voire Lubumbashi. Des territoires entiers du pays vivent ainsi presqu’en dehors du contrôle du Gouvernement.

L’Equateur s’enlise de plus en plus. Il est temps que toutes ces situations cessent. Entretemps, les pourparlers de paix qui se déroulent à Kampala semblent tirer à leur fin. Ils ont abouti au constat que, sur 100% des points de l’Accord du 23 mars 2009, 75% ont été exécutés.

(...) 

Entretemps, la situation sociale de la population ne s’améliore guère. a pauvreté s’accentue et le Pays est toujours à l’avant-dernier rang de l’indice du développement humain. Les secteurs éducatif et sanitaire n’évoluent guère.
Doit-on rappeler que, dans tout pays qui veut se développer, ce n’est pas l’Etat mais l’initiative privée qui crée des foyers de richesse ?
Il convient que le Gouvernement vienne expliquer au Parlement les difficultés qu’il rencontre, mais aussi le plan qu’il a conçu, notamment dans la poursuite des réformes du portefeuille.
 

(Source Internet: senat.cd Tab Group 1)


 



 






 



17 mars 2013

La RDC paradoxale

A considérer l'histoire de la RDC depuis son exploitation monolithique par Léopold II et la colonisation belge, il y a de quoi s'inquiéter d'un destin en dents de scie. Son indépendance a été tout de suite marquée par des insurrections, des rébellions et d'autres violences. Puis a suivi une période de trente-deux ans de dictature. Ensuite s'est imposée une hégémonie à la solde des voisins prédateurs trop envieux des ressources naturelles dont regorge ce pays, en d'autres termes, une série d'interminables rébellions aux tentacules imprévisibles. Tel est le drame de ce pays qui est le mien. Jamais il n'a connu une paix réelle et durable qui ne soit entachée d'anicroches de toutes sortes.
Pourquoi ce paradoxe? Tout le monde le sait, on se contente de discours mais très peu se fait sur le terrain. Les voisins ont compris qu'en lui imposant des conflits aux frontières, la RDC s'englue dans d'interminables efforts de guerre qui empêchent son développement. Le pays ne peut se construire ni se développer durablement et intégralement tant qu'il est désuni, divisé entre factions en guerre. Et ces conflits profitent à des étrangers et à quelques compatriotes versés dans la magouille et le vol des ressources du pays.
Pourquoi ce paradoxe? Tout le monde le sait, chacun vise ses propres intérêts sous le couvert de l'engagement politique, activiste et social dans un ONG. Autant de trucs pour s'enrichir personnellement au détriment du pays. Un autre politicien m'a affirmé que le pays est "économiquement" vendu aux étrangers, mais se contente des retombées générées généreusement par les fameux bienfaiteurs. Ce néocolonialisme n'a aucune incidence sur l'ensemble du pays.
Pourquoi la RDC est-elle dernière - avec le Niger - sur le plan du développement? Parce que les structures de base pour un mieux-être social de toute la population ne sont pas solidement posées. Santé, éducation, emploi ne constituent des priorités que dans les slogans; en réalité, on a le regard tourné vers l'extérieur pour les améliorer. Or, on sait que l'étranger n'a d'oeil que pour ses propres intérêts. St François d'Assise semble nous avoir tourné le dos depuis des siècles.
Pourquoi ce paradoxe? Dans notre pays, tout le monde veut devenir politicien, militaire, pasteur, musicien ou star. Des métiers qui paient bien, apparemment. Que la sape soit devenue une religion ne m'étonne pas. L'infrastructure scolaire et sanitaire étant délabrée, ou abandonnée, on se nourrit d'illusions: du "paraître" plutôt que de "l'être". On embrasse le premier pasteur vendeur de "salut" ou de "libération spirituelle" bon marché. L'enseignant, le médecin, l'infirmier, l'assistant social, sont les laissés-pour-compte de notre système de gouvernance. Au sein de cette déchéance morale et de cette éthique matérialiste, le culte de la médiocrité est mis en exergue: l'intellectuel est méprisé, vilipendé.
Aujourd'hui, on parle de l'exploitation du pétrole au profit de la population. Cela devait de même pour toutes les autres ressources du pays qui, paradoxalement, justifient sous le couvert des revendications politiques ou militaires, les conflits en cours. Nos gouvernants, tout en gérant le quotidien, devaient faire montre d'une vision plus juste et pragmatique. La RDC ne peut pas continuer à être dernière en termes de développement intégral alors qu'elle dispose d'immenses réserves naturelles. C'est à cette échelle que doit être jugé le bilan de tout gouvernement. Tout le reste est blablabla.
 
 

16 mars 2013

La RDC au dernier rang

La RDC au dernier rang de l'indice de développement humain du PNUD(Le Monde 16/03/2013)
Près des trois quarts des 68 millions de Congolais (74%) vivent en dessous du "seuil de pauvreté multidimensionnel" qui tient compte de l'accès aux soins, de la santé et de l'alimentation.

La République démocratique du Congo (RDC) arrive une nouvelle fois au 186e et dernier rang – avec le Niger – du classement de l'indice de développement humain publié chaque année par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), malgré quelques améliorations.

Selon le PNUD, qui a confié à l'université d'Oxford son étude locale sur la pauvreté, 87,7 % de la population vivant en RDC est en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 1,25 dollar par jour. Près des trois quarts des 68 millions de Congolais (74 %) vivent en dessous du "seuil de pauvreté multidimensionnel" qui tient compte de l'accès aux soins et de l'alimentation.

M23: La vérité déguisée

"Claver, 
Cela fait un bout de temps depuis notre dernier échange. Tes sorties à propos du Vatican m'ont aidée à reconsidérer quelques idées préconçues que j'avais. Merci de m'avoir éclairée. Mais ce n'est pas mon propos d'aujourd'hui.
L'annonce de l'arrestation de Runiga, si elle est vraie, confirme le déguisement de la vérité par les autorités rwandaises. Lorsque j'entends de la bouche des autorités rwandaises que la rébellion du M23 est une affaire entièrement congolaise, mon observation de cette "guerre interminable" me dit qu'il y a forcément mensonge. Les faits ne suivent jamais leurs déclarations. Pourquoi arrêtent-elles Runiga sur leur territoire alors que les autorités congolaises triment à le faire? En fait, comme dans le cas de Nkunda, elles rectifient le tir afin d'empêcher que la vérité soit dévoilée, que le tireur des marionnettes soit démasqué. Si elles sont sincères, elles n'ont qu'à le livrer à la justice congolaise. Les Rwandais le neutralisent pour mieux continuer leur "balkanisation" de la RDC en pérennisant le conflit. On ne saura jamais quel crime Runiga a commis sur le territoire rwandais pour justifier son arrestation. Pourquoi se trouve-t-il au Rwanda si ce n'est pour rendre compte à ses parrains de ses activités? Ma lecture de ce qui se passe à l'Est est que Nkunda, Ntanganda, Runiga...sont du même acabit et que leur maître à penser est également le même. Ce qui est troublant, c'est que les Congolais le savent très bien, mais ils font parfois comme si cette guerre ne les concernait pas et font parfois montre d'un manque flagrant de vision. Un ami journaliste est aussi de cet avis. Qui sera le prochain pion? L'histoire proche va le révéler. Je t'en dirai quoi. Tout de bon!"
(GF, email du 16 mars 2013)

14 mars 2013

Faux pronostic



J'étais convaincu que le nouveau pape serait italien. François 1er est argentin, mais d'origine italienne. Quelque part, j'ai raison. Ma réaction à chaud!
Vu son âge, ce sera probablement un pontificat relativement bref, comme celui de son prédécesseur. Les vénérables cardinaux ont sans doute élu celui qu'ils ont cru le meilleur d'entre eux. Beaucoup d'espoirs sont posés sur ses épaules. L'essentiel est qu'il conduise l'Eglise à bon port. Il a été un bon archevêque de Buenos Aires, saura-t-il transposer ses qualités de bon pasteur et administrateur à l'échelle de l'église universelle? Tel sera son défi. La presse a tenté de modeler le profil du Saint Père, mais les cardinaux ont fait leur choix indépendamment de ces critères, en âme et conscience. Tant mieux, car il ne sera redevable envers aucune puissance temporelle. Que l' Esprit Saint conduise ses pas et que la Sainte Vierge Mère de Dieu intercède pour lui auprès de son Fils!

Habemus Papam

 
Annuntio vobis gaudium magnum;
habemus Papam:

Eminentissimum ac Reverendissimum Dominum,
Dominum Georgium Marium
Sanctae Romanae Ecclesiae Cardinalem Bergoglio
qui sibi nomen imposuit Franciscum

13 mars 2013. Le Cardinal Jorge Mario Bergoglio de Buenos Aires, 76 ans, est devenu ce soir le 266e Pape de l'Eglise catholique romaine. Félicitations et un saint ministère apostolique au nouveau successeur de Pierre, François 1er.

12 mars 2013

Adieu Alexis Kangiengo

Voici le message que j'ai reçu d'Alphonse Mukokila:
"Bsr Claver cmt vas-tu ? Je viens d'apprendre le décès de Alexis Kangiengo !" Paix à son âme!
Décidément, me suis-je dit, le monde tourne. Hier deux mamans de condisciples, aujourd'hui un condisciple. Les voies de Dieu sont insondables comme on dit.
Alexis Kangiengo était mon condisciple de la deuxième en sixième à Kalonda. Très bon joueur de football à la médiane comme à l'attaque, Raoul était un gars jovial, intelligent, généreux et sociable. Avec Séraphin, ils ont nommé leur équipe "Café sans sucre Baloka" (Bazooka?). Allez-y savoir.
Alexis et René Ngambele se vouvoyaient, tout en étant condisciples. Un soir de l'année 74, rentrant dans la classe à l'heure de l'étude, René lance: "L'abbé directeur (on?) vous appelle". Sans dire un mot, Alexis s'est levé et est allé chez le directeur. J'ai alors su, comme d'autres d'ailleurs, qu'ils avaient mutuellement honte l'un de l'autre, et ne se parlaient jamais directement. Du vieux passé!
"Kakieko partira à Nki" entendez "Kangiengo partira à Ngi". Une trouvaille de Roger Ekwe imitant Monsieur Mupompa, savant et professeur des sciences, qui s'enquérait de nos destinations de vacances. 
Je n'ai revu Alexis qu'une seule fois après le petit séminaire. C'était en 82, à mon retour de Rome, car Nestor Kiala Ngoma alias Monsieur Boubou d'heureuse mémoire m'avait confié d'Allemagne un précieux colis à lui remettre "en mains propres". Les dernières nouvelles le concernant m'ont été données  l'an passé par Séraphin qui l'a revu. Ainsi va la vie!
Chaque fois qu'un ami d'enfance meurt, s'effacent avec lui pour mieux revenir à la mémoire un tas de souvenirs, d'aventures, de complicités et de générosités qu'on ne revivra jamais. Douloureuse expérience du temps. Ce temps destructeur et vivificateur qui est le problème central de l'homme.
Mes condoléances les plus émues à la famille biologique d'Alexis Kangiengo et à tous les frères, sœurs et ami(e)s qui le pleurent en ce jour.
Kwenda mbote Alexis! Kwenda mbote, mpangi! Que le Seigneur t'accueille dans son royaume!

 

10 mars 2013

Ma mémoire m'a trahi ce matin

Arrivés ce matin à 10h30 St Francis, nous avons été informés que la messe dominicale a eu exceptionnellement lieu à 9 heures. Décision a été prise illico de rejoindre St Patrick, la cathédrale, à une dizaine des kilomètres. Nous sommes arrivés à 10h55. Mgr Blackett était à l'entrée saluant des personnalités du monde politique et diplomatique. A la vue des dépliants, j'ai compris que la messe était dédiée à la mort de Hugo Chavez. Ce qui m'a renvoyé à mes vieilles théories liturgiques. Soit! Une belle cérémonie, simple, bien chantée par la foule. Mighty Gaby a chanté un hymne au Venezuela et à Chavez. L'ambassadeur vénézuélien a fait un discours de circonstance. Parmi les personnalités présentes, on a mentionné  une ex présidente suisse sans citer son nom. A la sortie, curieux je suis allé dire bonjour à Mme Ruth Dreifuss. Elle était devenue présidente l'année où je quittais la Suisse pour Berlin. N'étant pas sûr de son expression linguistique, je l'ai abordée en allemand, et notre courte conversation s'est passée en allemand. La première femme présidente dans l'histoire suisse m'a dit qu'elle était en mission et qu'elle battait campagne pour l'abolition de la peine de mort. Chapeau! Je me suis souvenu tout de suite après, qu'elle était de Genève et qu'on aurait pu aisément parler français. Ma mémoire m'a trahi. On vieillit.
 

Condoléances aux abbés Evariste Pini-Pini et Noël Matonga

Samedi, 9 mars 2013 matin. Je reçois par un message collectif de l'abbé René Ngambele la nouvelle du décès de la mère de l'abbé Evariste Pini-Pini. Dans l'après-midi m'arrive un texto du père Séraphin Kiosi m'annonçant la mort de la mère de l'abbé Noël Matonga. Paix à leur âme!
 
Voici le mot que j'ai spontanément écrit à René et Evariste:
"Quoi dire? Mes condoléances les plus émues. J'en sais quelque chose: une maman ne meurt jamais, elle restera vivante tant que nous ses enfants vivrons.
Puisse le Seigneur lui accorder le repos éternel au Royaume Céleste.
En union de prières! Claver"
 
J'ai tenté de joindre Noël sans succès, mais j'ai demandé à Séraphin de lui transmettre mes sympathies. La première fois que j'avais rencontré Noël à Kalonda en septembre 1969, il avait la tête rasée parce qu'il venait de perdre son père. Quarante-quatre années se sont écoulées avant que Maman aille rejoindre son mari au paradis. Réaction de mon épouse lorsque je lui ai raconté cet épisode: "Ngoo, Mama abokola bana na ye ye moko" (Cette maman a élevé ses enfants toute seule). En outre, j'ai bien connu Maman à Kenge, où elle était voisine de ma cousine, Ya Mathesa au Camp Mupepe. Qu'elle repose en paix!
 
La vie a fait que je sois condisciple de classe d'Evariste au petit séminaire (69-75) et de Noël au grand séminaire (75-78). J'ai été reçu à la vêture avec Noël (78) et au diaconat avec Evariste (82). C'est dire combien ils me sont proches, et combien je compatis à leur douleur. De ma propre expérience, j'ai retenu une chose: "Une maman ne meurt jamais dans le coeur de ses enfants"

Courage et union de prières

C

 

8 mars 2013

Voyage de Mr Van Renterghem en images

Avril 2012: Kinshasa; Kenge

PDCK 1966






Tous n'étaient pas des Bapelende. La majorité oui. Il y avait des Bambala, des Bayansi, des Bayaka, des Basuku, des Bateke, des Batshioko. J'ai fait pas partie de ce groupe de fin 1965 à juin 1967.



Petits Chanteurs et Danseurs de Kenge 1966




Ils s'appelaient: Roi, Tsingani et Manzanza

Retrouvailles magnétiques avec Mr Marc

Publié avec la permission de Mr Van Renterghem:

Cher Monsieur Claver Mabana !

Vous ne me connaissez probablement pas...En cherchant quelque chose sur  internet, je suis tombé sur votre blog et je tombais d'une surprise dans l'autre...Je l'ai lu pendant des heures et à la fin je me suis dit : "Le monde est petit".
 Je me présente : Marc Van Renterghem. J'ai été à Kenge comme professeur de 1963 jusqu'en 1971 : trois ans à l'Ecole Moyenne Pédagogique St. Jean Bosco, une année à l'Athénée de Kenge, quatre ans chez les Soeurs à l'Institut Notre Dame de l'Etoile ! Je ne pense pas que vous pouvez avoir des souvenirs de moi (Monsieur Marc).
 J'ai toujours eu la nostalgie du Congo et voulu y retourner. En 2011  j'ai fait connaissance avec Didier Kabutuka (et par lui avec Faustin Kwakwa) et après des mails & des rencontres on s'est decidé : on y va ! Didier a mis tous les contacts nécessaires et moi je lui payais son voyage. Après 41 ans (!!!) j'ai mis pied à terre à Kin la (pou)Belle et je me disais : je suis chez moi ! Le 20 avril on est reparti.
 Et c'est là que commencent les parallèles : c'était Adrienne qui est venue nous chercher à Ndjili (j'ai connu son père Frédéric Kayolo, directeur de l'école primaire à St. Esprit (où mon fils aîné est baptisé !), j'ai logé chez les pères Clarétains (4° rue Limete), j'ai visité Mgr Gaspard (1° rue), les soeurs Salésiennes (12° rue), la famille Kabutuka à Masina III,  j'ai eu audience chez et dîné avec André Kimbuta (que j'ai eu comme élève; mon épouse était son prof de math en 1ère C.O. !!), j'ai retrouvé au Camp Luka mon ancien cuisinier Ignace Musindu...
A Kenge je logeais chez les Soeurs Salésiennes dans exactement la chambre à coucher que j'avais quitté il a 41 ans !!! C'était dans la maison où est la chapelle des soeurs. Savez-vous que cela a été notre maison pendant quatre ans ! J'ai visité mes habitations à l'athénée, à la procure et la première (où habite Sr. Ernestine), j'ai retrouvé Sr Astrid (dans le temps : sr Ghislaine) qui jouait avec mes enfants, j'ai été à St.Jean Bosco (chez le directeur Robert Kutu), dans les classes, à la messe (paroisse Notre Dame) dans laquelle j'ai parlé(sous instigation de Didier & Mr l'abbé Marc) une dizaine de minutes aux quelques centaines de  croyants en mon pauvre Kituba très limité et boiteux, mais quand-même ! On se déplaçait dans la jeep d'Adrienne avec l'excellent et trèèèès gentil chauffeur Désiré ! Et j'étais sous la bonne garde du Capitaine Delphin Kabutuka, mon protecteur et guide. On a mangé, comme vous, chez Patience, la soeur d'Adrienne. J'ai été au diocèse, à la cathédrale, la tombe de Mgr Dieudonné.., l'abbé Avelin, abbé Edmond (jeunesse...) Vous reconnaissez probablement le parcours ? Quelles parallèles avec votre voyage, seulement trois mois de différence.
Je vous laisse, Monsieur Claver. J'espère que vous recevrez ce mail et que vous ne tardez pas à me répondre. Si votre adresse e-mail est exacte je vous enverrai quelques photos qui vous feront plaisir.

Marc Van Renterghem

5 mars 2013

Hugo Chavez est mort

Paix à son âme! Bien que je ne me reconnaisse d'aucune idéologie politique ou tiermondiste, j'ai éprouvé de la sympathie pour l'homme, Hugo Chavez, à cause du courage avec lequel il a affronté la maladie. Je n'oublierai jamais la scène où l'ancien président vénézuélien a diabolisé le président Bush à la tribune de l'ONU. Comme dans le cas de Castro, Kadhafi, son discours anti-impérialiste m'a aidé à remettre en question quelques fondements de l'Occident et à penser que la terre n'est pas forcément ronde, et qu'il ne faut pas suivre l'Occident pour faire le bonheur de son peuple. Jusqu'au bout, le charismatique président a réussi à drainer derrière sa voie socialiste une majorité de ses concitoyens qui s'identifient ouvertement à lui. Souvent, il a été le seul des dirigeants du Tiers-Monde à élever la voix contre l'unilatéralisme occidental. Les Vénézueliens garderont-ils son héritage intact?

Imbroglio médiatique?

Suivez bien. Le président tchadien annonce la mort de Belmokhtar et Abou Zeid, deux islamistes représentant l'extrémisme Aqmi, en indiquant qu'ils ont été tués par ses soldats. Le ministre français de la défense dit qu'il n'en a aucune preuve. Le Tchadien soutient que les corps ne sont pas montrés par respect pour les normes en vigueur de l'Islam en matière de sépulture. Qui a raison dans cet affrontement médiatique?
On ne le dit pas. Pas tout haut. Pas clairement, mais tout laisse croire que c'est le Français qui a raison. C'est ce que colportent les medias occidentaux, en insistant - professionalisme oblige - sur le doute ombrageux qui entoure les déclarations du Tchadien. Ce qu'on ne nous dit pas, c'est que la présomption est que les Français étant engagés massivement dans cette guerre, il leur revient de droit d'avoir lesdits terroristes. La vérité du plus fort n'est pas forcément la vérité.
Ce qui fait problème, c'est l'inconcevable possibilité que la primeur de la diffusion ait été laissée à un président du Tiers-Monde. L'impérialisme occidental sait assurer son empire sur l'information. Ne soyez pas étonnés, demain, que l'assassinat de ces messieus soit attribué à des raids aériens occidentaux. Est remise en cause la crédibilité même du président tchadien à rafler le pions aux puissants français.
Il y a quelques mois, j'étais surpris par l'anonymat sous lequel a été diffusée la nouvelle selon laquelle un voyageur ivre aurait perturbé l'ordre dans un avion belge partant de Bruxelles pour Kinshasa. Aussi bien à la télévision que dans les journaux, le nom de l'ivrogne n'a pas été révélé. Conclusion: c'était un Blanc, très probablement un Belge. S'il s'agissait d'un Noir, d'un Africain ou d'un Arabe, il n'y a aucun doute que son nom serait immédiatement révélé et sa photo montrée à la télé et affichée sur la place publique. Je ne suis pas raciste, je dis simplement ce qui se fait. Pensez à d'autres cas passés, vous me donnerez raison. Vous n'êtes même pas obligés de me donner raison; cela ne m'intéresse pas non plus, car nul ne changera ma position. Surtout pas un dictateur d'idéologies. 
Belmokhtar et Abou Zeid sont-ils morts finalement ou pas? Ils peuvent être morts comme ils peuvent ne pas l'être. L'imbroglio est tel qu'on attend l'arbitrage des tenants des informations. Encore une fois, des médias de l'Ouest! La vérité à ce sujet sortira de la bouche ou de la plume d'un journaliste occidental inspiré ou payé pour cette cause. La presse malienne ou tchadienne n'existe pas, jugée incapable d'établir si quelqu'un est décédé ou pas quand bien même elle serait témoin oculaire de la tuerie.