Suivez bien. Le président tchadien annonce la mort de Belmokhtar et Abou Zeid, deux islamistes représentant l'extrémisme Aqmi, en indiquant qu'ils ont été tués par ses soldats. Le ministre français de la défense dit qu'il n'en a aucune preuve. Le Tchadien soutient que les corps ne sont pas montrés par respect pour les normes en vigueur de l'Islam en matière de sépulture. Qui a raison dans cet affrontement médiatique?
On ne le dit pas. Pas tout haut. Pas clairement, mais tout laisse croire que c'est le Français qui a raison. C'est ce que colportent les medias occidentaux, en insistant - professionalisme oblige - sur le doute ombrageux qui entoure les déclarations du Tchadien. Ce qu'on ne nous dit pas, c'est que la présomption est que les Français étant engagés massivement dans cette guerre, il leur revient de droit d'avoir lesdits terroristes. La vérité du plus fort n'est pas forcément la vérité.
Ce qui fait problème, c'est l'inconcevable possibilité que la primeur de la diffusion ait été laissée à un président du Tiers-Monde. L'impérialisme occidental sait assurer son empire sur l'information. Ne soyez pas étonnés, demain, que l'assassinat de ces messieus soit attribué à des raids aériens occidentaux. Est remise en cause la crédibilité même du président tchadien à rafler le pions aux puissants français.
Il y a quelques mois, j'étais surpris par l'anonymat sous lequel a été diffusée la nouvelle selon laquelle un voyageur ivre aurait perturbé l'ordre dans un avion belge partant de Bruxelles pour Kinshasa. Aussi bien à la télévision que dans les journaux, le nom de l'ivrogne n'a pas été révélé. Conclusion: c'était un Blanc, très probablement un Belge. S'il s'agissait d'un Noir, d'un Africain ou d'un Arabe, il n'y a aucun doute que son nom serait immédiatement révélé et sa photo montrée à la télé et affichée sur la place publique. Je ne suis pas raciste, je dis simplement ce qui se fait. Pensez à d'autres cas passés, vous me donnerez raison. Vous n'êtes même pas obligés de me donner raison; cela ne m'intéresse pas non plus, car nul ne changera ma position. Surtout pas un dictateur d'idéologies.
Belmokhtar et Abou Zeid sont-ils morts finalement ou pas? Ils peuvent être morts comme ils peuvent ne pas l'être. L'imbroglio est tel qu'on attend l'arbitrage des tenants des informations. Encore une fois, des médias de l'Ouest! La vérité à ce sujet sortira de la bouche ou de la plume d'un journaliste occidental inspiré ou payé pour cette cause. La presse malienne ou tchadienne n'existe pas, jugée incapable d'établir si quelqu'un est décédé ou pas quand bien même elle serait témoin oculaire de la tuerie.
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