19 mars 2013

L'éducation et la santé

Du discours de Mr Kengo Wa Dondo, président du Sénat de la RDC, j'ai retenu entre autres ce paragraphe:

"Entretemps, la situation sociale de la population ne s'améliore guère. La pauvreté s'accentue et le pays est toujours à l'avant-dernier rang de l'indice du développement humain. Les secteurs éducatif et sanitaire n'évoluent guère."
 
1. Prise de conscience. Les autorités du pays admettent que des efforts soient consentis par leur administration dans ces domaines particuliers. La condition sociale du citoyen congolais est au plus bas. Il n'y a qu'à regarder la dégradation des conditions de vie de nos propres familles au pays. Nos frères et soeurs désoeuvrés n'ont pas de quoi mener une vie décente. Payer les frais de scolarité de leurs enfants est une gageure, les soumettant à d'interminables acrobaties financières pour totaliser les 80 ou 100 USD. Il n'y a pas de travail. Il n'y a pas de politique sociale ni d'assistance sociale aux plus démunis. Les riches se pavanent avec une arrogance indescriptible sur la place publique, poussant les pauvres à les admirer et les forçant à jauger le degré de leur misère.
2. Lutte contre la pauvreté. On ne peut lutter contre la pauvreté qu'en prioritarisant les infrastructures de base. Cela ne s'improvise pas. Il faut une organisation structurée et conséquente, contrôlée et maîtrisée. A titre d'exemple, la ville de Kinshasa est surpeuplée avec un pourcentage élevé de chomage et de délinquance. Source de misère, de crime et de rançon. Y règne visiblement la loi du plus fort. En d'autres mots, la loi de celui qui dispose des armes et autres moyens de puissance. Les Shegue, les Kuluna sont la pointe de l'immense iceberg qui mine profondément la société. Ce qui se passe à Kinshasa se vit aussi ailleurs, dans les autres villes, mais à des degrés relativement proportionnés. Comment tacler la pauvreté dans une ville où circulent des milliards, où siègent des institutions bancaires et internationales, sinon en établissant un cadre de justice sociale et humaine? Comment éradiquer la pauvreté à travers tout le pays sinon en appliquant une politique sociale élaborée sur des bases scientifiques et crédibles? La distribution des biens, usurpés par les puissants, est un problème de justice basique: elle conditionne l'épanouissement humain.
3. Développement humain. Le développement humain est inconcevable sans l'éducation. Pas de développement sans éducation. Ou comme on dit ailleurs, l'éducation est la clé du développement, ce n'est pas l'argent comme prétendent certains materialistes assoifés d'argent coulant. L'EDUCATION DOIT ETRE GRATUITE POUR TOUS LES ENFANTS DE CE PAYS. Le gouvernement doit instituer L'ECOLE OBLIGATOIRE ET GRATUITE POUR TOUS. La formation, c'est le meilleur investissement. Une population s'en sortira absolument mieux si elle est outillée intellectuellement que si elle est analphabète. Seule condition de vie ou de survie dans un monde moderne. Que le chemin de l'école soit réservé aux enfants riches dans un pays qui se construit relève d'une flagrante injustice que rien ne justifie, car même aux Etats-Unis, longtemps première puissance économique mondiale, l'éducation constitue une priorité dans la politique d'Obama. Des études concrètes doivent être menées pour que soit déterminée une politique éducative enracinée ou inculturée qui réponde aux besoins réels de notre pays. Une école congolaise pour les enfants congolais. Le programme doit être réorganisé et adapté aux réalités de notre société. Le métier d'enseignant doit être valorisé au premier plan, stimulé et encouragé car il détient l'avenir du pays entre ses mains. Des voeux pieux sans doute, mais il faut avoir le courage d'oser y croire. Il n'est pas interdit de rêver, comme j'aime souvent répéter.
4. Une anecdote. A l'époque de sa gloire, le régime Mobutu avait mis une somme importante à la disposition d'une ville du pays. Un de ses gardes de corps était chargé de réunir les notables de sa ville natale pour décider de ce qui serait fait avec l'argent. Nombreux étaient ceux qui souhaitaient la construction d'un institut d'études supérieures. Mais le garde de corps a imposé que soit bâtie une brasserie, car lui-même était riche sans avoir jamais fini l'école primaire. Le long français ne nourrit pas.  L'attrait de l'argent vite acquis forme un frein à la formation humaine,  intellectuelle et spirituelle de notre population. Le riche même voleur est admiré, l'universitaire hué ou honni. Je pourrais citer d'autres cas, mais je m'arrête là. 
5. La santé. Une catastrophe. Traversez nos villes et nos campagnes, vous vous rendrez compte de l'état d'insalubrité dans lequel vivent des millions de nos concitoyens. Je ne parle pas d'eau potable ni d'électricité, des choses résolues ailleurs mais qui demeurent chez nous des denrées réservées aux élites et aux nantis. Je parle des conditions hygiéniques, des mouches, des tsé-tsé, des vers, des parasites, des maladies bactériennes, des sanitaires nauséabonds, des chaussées, des dépots de détritus infestes. Tout cela au vu de tous. Je parle des médicaments trafiqués, des pharmacies et des pratiques médicales douteuses incontrôlées qui mettent en danger toute la population. Et des soins. Pourquoi les riches s'empressent-ils d'aller se faire soigner à l'étranger alors que nous avons des hôpitaux et des médecins qualifiés?  Certains centres de santé sont crasseux. On dirait un peuple entier décidé à se suicider mais dont la vie ne tient qu'à des cordes qui se désaxent.
6. N'osez pas demander le pourcentage du budget national consacré à l'éducation et à la santé. En réalité, c'est tout le système qui doit changer de fond en comble. Une autre mentalité de vie et de gestion de la chose publique.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire