28 sept. 2013

Kinshasa-Makambo: Les vendeurs d'illusions à Kinshasa

Sep28
Les kinois vivent dans la plupart sur une corde raide entre l’allégresse et la mélancolie. Face à la conjoncture, ils vivent dans la peur au ventre… l’homme, modèle du développement n’est pas considéré. Il est plutôt rétrogradé dans son carré loin des projecteurs de la société congolaise. Il n’a pas même droit aux tapis rouges. La RD Congo est une société de « grands prêtres ». Comprenez par là des vendeurs d’illusions. Ceux-ci façonnent leurs personnalités en termes de titre et non des faits à imiter.
Des grands prêtres constituent de nos jours de vendeurs infatigables d’illusions dans la société congolaise. Ils n’apportent rien en réalité au développement du pays. Ils font miroiter à la jeunesse un train de richesse, issue le plus souvent de trafics illicites ou de la corruption. Les grands prêtres aiment paraître au grand jour, refléter le train d’une vie luxuriante à laquelle ils n’ont pas accès…ce sont des hommes à deux vies…le reflet qu’il donne au public, n’est que trompeur…qui trompe qui ? Aussi longtemps, après cette grande parade sur les rues de Kinshasa, la vraie face de sa vie se reflète dans son assiette…la galère au quotidien.
Et la jeunesse, elle est impressionnée par les extravagances de grands prêtres. Et dire, les grands prêtres ont beaucoup à apprendre pour s’épanouir et se développer ensemble avec le reste du monde.
Saint Herve M’Buy

27 sept. 2013

J'imite mon père?

Dans ma livraison d'hier, j'ai affirmé que "j'imite mon père". Quel manque de personnalité! a rétorqué mon pourfendeur de lecteur surpris qu'à mon âge je puisse faire une telle déclaration. Là, là alors, je lui ai tout craché. Il n'y a aucune honte à imiter son père, ni à copier les bonnes choses.
Lorsque j'étais en formation, mon directeur spirituel m'avait offert une brochure très connue: L'imitation de Jésus-Christ. Un manuel précieux dans lequel j'ai appris à imiter JC et à faire face à l'adversité, pierre d'angle de mon arrière-fond chrétien. Soit. Revenons à terre. Mon père a été pour moi un modèle qui m'a inculqué des notions de vie. Rien de spécial. Tout fils de bonne famille, comme aurait dit feu abbé Firmin Kilunga, imite son père à une étape donnée de sa vie. A la différence que dans mon cas ce dernier a été aussi mon instituteur et directeur d'école.
C'est de lui que j'ai par exemple appris l'usage du dictionnaire Larousse. En sixième primaire, en guise de cadeau de fin d'année scolaire, il m'en a offert un aux frais de l'école. Je pense à lui chaque fois j'ouvre un dictionnaire. Ma signature, jusqu'à ce jour, est une copie astucieuse de celle qui fut la sienne avant 1969 car il l'avait légèrement retouchée à la "zaïrianisation". Celle-là, j'entends l'ancienne, je peux la reproduire comme d'hier.
Manque de personnalité? Tu parles. Fils de mon père, j'agis par moi-même. C'est mon caractère. Je me retrouve souvent à réagir à des situations de la même façon que lui l'aurait fait. Souvent, je m'en rends compte un peu tard, mais je continue consciemment sur la voie que mon père aurait suivie. C'est complexe. C'est moi. Ma partie humaine, biologique. Rien à dire. Je n'y changerai rien. Je suis ainsi programmé. Sans le savoir, j'imite mon père.

26 sept. 2013

Il y a six ans est parti Tata Donatien Mabana

26 septembre 2007. Un coup de fil de mon beau-frère Cyrin Muzembo: sans paroles, j'avais compris. L'inévitable est arrivé. O mort où donc ta victoire? Je suis resté pantois, hagard. Muet, car le samedi avant, Papa m'avait appelé pour me réconforter, me rassurant qu'il a quitté la clinique du Dr Makengo pour regagner la maison. Je lui avais promis de le rappeler. Et ce coup de fil-là n'a jamais eu lieu. Je n'avais pas compris que son appel était notre dernière conversation, le samedi 22 septembre 2007. Qu'il m'avait dit au revoir. En effet, deux jours plus tard il avait perdu l'usage de la voix, à jamais.
Ce coup de fil manqué ne sera jamais oublié. Les hésitations à le rappeler m'avaient amené à remettre au lendemain ce coup de fatal meurtrier. Le fait de ne l'avoir pas peut s'interpréter sur un plan symbolique une semonce de mort. Dieu merci, que c'est un processus inconscient. Pour moi, d'autre part, il n'est jamais mort tant que je ne lui ai adressé cet appel. Clôture et ouverture sont les deux pans du destin: mon père mort n'est jamais mort dans mon cœur, dans nos cœurs, dans le cœur de tous ceux et celles qui l'ont porté. Aux yeux des hommes de ce monde, j'ai failli à mon rôle de fils en manquant de concrétiser ce dialogue "sensible et émotionnel". Dans ma vie quotidienne cependant, je suis toujours en dialogue avec mon père auquel je pense toujours, à qui je me réfère toujours, que j'imite parfois surtout dans la rigueur et l'objectivité devant certaines situations où je me montre inflexible. Maman ne cessait de me rappeler de "me taire quelquefois" quand bien même j'aurais dû dire quelque chose, tellement je tenais à mes décisions de la même façon que Papa. J'ai beau parler, mais la dernière conversation terrestre que je devais occasionner avec Papa, n'a jamais eu lieu. Ce coup de fil manqué ne sera jamais oublié tant que je vivrai.
Que d'entendre la voix grave et rugueuse de mon Papa au téléphone me donnait la joie de vivre et de me sentir béni. Je concevais ces entretiens comme une bénédiction divine dont je jouissais pleinement. Merci Seigneur d'avoir été si tendre et bienveillant! Quant à Papa, je lui dois une excuse pour cette négligence. Coupable? Peut-être que non! Ainsi l'a voulu l'Eternel.
Tata, ndolula kuna wena. Yazayaku, wadi lo ya khana kutela. Bwa kazola Nzambi! Hwena mboti!

23 sept. 2013

M. Benjamin Ilenda à Dieu

Sur la page Facebook de Serge Madilu, je viens d'apprendre la mort à la suite d'un accident de circulation de M. Benjamin Ilenda. Paix à son âme! Que la terre de nos ancêtres lui soit douce et paisible et que l'Eternel le comble de son repos éternel.
Je ne saurais dire à quel temps ni depuis quel temps Mbuta Benjamin Ilenda a fait partie de mon univers. Il a toujours été là. Le voilà parti aujourd'hui assassiné par la folie d'un chauffard criminel et irresponsable. La douleur est plus profonde lorsqu'on a personnellement connu la personne. Honneur et respect à ce digne et vaillant fils du Kwango! Mbuta muntu, wenda mboti. Dieu te console et te bénisse!

22 sept. 2013

Claver masculin?

Il est plus ou moins 12h30 lorsque Rose appelle de Kinshasa. Je lui annonce que sa sœur n'est pas là.  Le temps de vérifier son numéro de portable, ça coupe. Je la rappelle tout de suite après et apprends qu'elle se trouve en visite chez son père, Papa Bernard Mosimi, à Binza-Pigeon. Je lui demande de me le passer:
- Papa, je te passe Ya Claver, dit Rose.
- Allo? Bonjour Papa, c'est Claver.
- Bonjour, c'est qui?
- Claver
- Claver masculin ou féminin?
(Rires)
- Masculin bien sûr.
- Ah Claver na Amérique. Ebwe kuna?
- Beto yonso kele ngolo. Ebwe nge Papa?
- Euh... moi, ça va. Etc....
A 93 ans, Papa Bernard n'a rien perdu de son humour légendaire. Dieu le bénisse!

JP

Immortalisé par "Les Messagers" du grand séminaire de Mayidi (1977): les amis Esas et Ikungu t'ont rejoint. D'autres amis Noël Matonga, Liévin M'Banga, Robert Mangala, Gérard Nzuzi perpétuent ta mémoire dans le souvenir de nos cœurs. Encore un anniversaire... 27 ans. Paix à ton âme!
"Nakolakisa yo nani nazali en toute forme".  "O JP Papa." Adieu!

Une autre carte



(Source: Africatimes)

21 sept. 2013

"Votre terre... et nous vous laissons en paix!"

J'aime bien les analyses de Monsieur Boniface Musavili. Voici paraphrasé caricaturalement  par moi ce qu'il a écrit dans Agora ce 21 septembre 2013:

"La RDC votre pays est trop grand, cédez-nous de votre terre. Gentiment, sinon par la force."
"Votre pays doit être divisé comme le Soudan, comme la Yougoslavie".
"Vos voisins sont trop petits et surpeuplés; il leur faut des terres à cultiver et où vivre"
"Partagez vos richesses naturelles avec vos voisins, car vous êtes un scandale géologique. Si vous ne cédez pas volontairement, le recours à  la force sera inévitable."
"Les grandes puissances ont décidé, nous n'y pouvons rien. Rendez - vous paisiblement."
"Le M23 comme les autres bandes armées a mission d'assurer le partage équitable du territoire entre Congolais. Ce n'est pas notre affaire. Seulement ne touchez pas à Rubavu."
"C'est quoi la RDC? L'ancien Zaïre, un pays qui se débat à retrouver ses frontières. Mais nous ne les laisserons pas faire."
"Venez négocier à Kampala, sanctuaire de paix et ville inspiratrice où se façonnera le nouveau visage de la RDC."
"L'Ouganda et le Rwanda sont vos frères et amis. Ils ne veulent que votre bonheur. Seulement, renoncez à votre pétrole du lac, donnez-leur gracieusement le Kivu et le M23 disparaîtra."
"Ce n'est pas nous, c'est les Américains, les Français et les Anglais qui commandent.... ce partage équitable."
"Pendant ce temps, occupez-vous de votre cohésion nationale; nous nous occuperons du reste."
"Qui a dit que nous avons un agenda caché? Tout ce que nous voulons, c'est un peu de terre... et nous vous laisserons tranquilles, en paix." 
Tels sont les credo des pourparlers de Kampala.

Boniface Musavili: "RDC: Il faut mourir pour l'Amérique, sinon on est mort..."
 



(Source de la carte: http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/rd-congo-il-faut-mourir-pour-l-14120500)


15 sept. 2013

Peur des attroupements rwandais à Gisenyi?

Nenni! La RDC n'a qu'à préparer sérieusement  la guerre contre le Rwanda. Seule issue à cet "Affentheater" (cirque de singes) comme diraient les Allemands. Personnellement, je pense que la RDC doit préparer la guerre contre tous ses voisins, condition sine qua non de sa survie en tant qu'état et nation! Israël survit depuis bientôt soixante ans comme cela.
Je suis un littéraire certes, mais un nationaliste plus passionné que ceux qui le proclament haut et fort à longueur des journées. Et assurément gagnent des millions à le proclamer! Malheureusement, c'est une idéologie difficile à assumer par la plume pour une population qui ne lit pas et se contente de reproduire les slogans les plus insensés de leurs élus après avoir été "corrompue" par l'argent des promesses électorales.
Non! La RDC doit préparer la guerre si elle veut se faire craindre des potentiels dévoreurs de son territoire. Ces gens-là prétendent que la guerre de l'Est est un problème congolo-congolais alors même qu'ils en sont les premiers instigateurs. Mensonge! Ils exploitent des minerais qui viennent directement de cette guerre.
Un écueil cependant. On ne sait pas exactement qui est congolais là- bas. Le hic, c'est que l'administration civile distribue des certificats de naissance sans crédibilité dans une confusion totale. Le passeport? Corrompez un agent photographe ou typographe du service des affaires étrangères, vous l'obtenez sans problème. Cela ne vous coûtera pas une fortune. C'est justement cette facilité qui déconcerte totalement.
Pro patria mori!

12 sept. 2013

Les conditions du M23

En voilà des façons! Ces gens dont la nationalité est très douteuse exigent de la RDC ceci et cela alors qu'ils sont en position de faiblesse. Qu'on les intègre dans l'armée régulière avec élévation de grade, qu'on les laisse évoluer dans leur zone frontalière avec les semeurs de troubles que sont le Rwanda et l'Ouganda, que soient rapatriés des exilés dont Dieu seul sait qui ils sont, et patati patata. Soyons sérieux! A quoi riment ces revendications qui cachent un agenda bien clair, la balkanisation et l'occupation du pays.
Des gestes pareilles dépassent toute pensée logique. Vous voulez mon avis! Il faut éliminer le M23 par une action militaire. C'est un groupe armé; il faut le désarmer par les armes. Le volet diplomatique est une distraction concoctée par leurs maîtres à penser. Qu'on se dise, ni le Rwanda ni l'Ouganda n'ont intérêt à ce que la guerre cesse. Et croyez-moi, ils vont tout faire qu'elle s'éternise. Le territoire recèle de ressources minières et naturelles très convoitées, seul motif réel de la guerre. Ils ne lâcheront jamais ces millions ou milliards aussi facilement qu'on le croit.
Il n'y a rien à négocier avec un groupe de criminels, de violeurs, de voleurs et des hors-la-loi qui s'allient avec l'ennemi pour détruire leur soit disant "propre pays". En plus, ils ont du mal à rationaliser leurs réclamations. De qui sont-ils les porte-paroles? Sûrement pas des Tutsi congolais, lesquels devraient s'identifier comme toutes les ethnies que compte la RDC. D'eux-mêmes sans aucun doute, mais aussi et surtout de leurs commanditaires étrangers aussi bien au plan régional qu'international. Que l'Est de la RDC demeure une poudrière indomptable, voilà ce qu'ils veulent en bons pêcheurs en eau trouble! Je ne dénonce pas, mais j'accuse! Comme jadis Emile Zola.
Les problèmes de la RDC doivent se négocier sur le territoire congolais, entre Congolais, pour le plus grand intérêt de la nation. Vous direz: et Sun City? Savez-vous combien la facture hôtelière a coûté? Savez-vous à combien se sont élevés les frais de transports, les per diem et les séjours? Qu'est-ce que cela a rapporté au pays? Rien ou rien qu'une confusion totale de pouvoirs. On me dira que le cadre était idéal. Mais ce cadre-là a un prix: perte d'identité, accouchement du monstre 1+4, et d'autres inepties très contestables. Négocions nos différends entre Congolais; l'étranger n'a aucun intérêt à nous voir unis en paix et en harmonie.
De ce point de vue, je soutiens tout dialogue entre Congolais, pourvu qu'il serve le pays et non des individus particuliers et partisans.
Non, ne soyons pas dupes! Kampala est un passe-temps, un piège que les Congolais doivent dénoncer continuellement et avec détermination. Rien n'en sortira de bon, foi de littéraire. Politique, politique, mani pulite!

11 sept. 2013

Mgr Gérard Kulungu in memoriam



Je viens d’apprendre de façon complètement inattendue la mort, au mois d’août de Mgr Gérard Kulungu, ancien vicaire général de Kikwit, ancien directeur du petit séminaire de Kinzambi, ancien responsable de l’enseignement, ancien professeur à l’ISP de Kikwit, premier recteur du grand séminaire St Cyprien, etc. La liste des charges qu’il a assumées est importante. Paix à son âme !
C’est plutôt dans le sillage de Mgr M’Sanda que j’ai connu cet éminent canoniste et serviteur de l’église. Avec les abbés Guya et Fernand Mukoso, il appartenait au cercle très fermé des conseillers personnels de l’ancien évêque de Kenge. J’ai eu à le fréquenter à une époque parce qu’il a été une des rares personnes que l'intransigeant prélat de Kenge écoutait. Je pèse très bien mes mots. S’il est une personne dont Mgr M’Sanda a suivi les conseils et à qui il se référait, c’est bien Mgr Gérard Kulungu. Je me permets de révéler qu’il a personnellement contribué à la création de Saint Cyprien et à la rédaction des premiers textes qui ont accompagné la fondation canonique de la congrégation diocésaine des Sœurs de Marie Reine de la Paix de Kenge. Les deux se rencontraient très souvent, à plusieurs titres soit à Kikwit soit à Kenge. J’ai été témoin de ce dont je parle. J'ai admiré l'homme de Dieu dans sa simplicité et sa noblesse d'esprit.
Je n’oublierai jamais une anecdote qu’il nous a racontée à propos des Camerounais. Etudiant à Rome, il avait connu un prêtre du Cameroun qui menaçait d’aller pendre sa soutane devant la Basilique Saint-Pierre si son évêque ne le laissait pas achever son doctorat. La même fougue que j'ai trouvée chez M. Hebga, Eboussi-Boulaga, E. Mveng, Mongo Beti, voire chez Beyala, tous des figures de réticence à l’ordre coercitif. J’ai retenu beaucoup d’autres souvenirs de ce prêtre que la force des choses m’a amené à côtoyer. Requiescat in pace !

8 sept. 2013

9 septembre

Une date que je n'oublierai jamais! Mme Traudl Schmitt ne cesse de me rappeler mon "Namenstag", à tel point que j'ai oublié le vocable en français. Peu de mes autres amis y pensent encore! Du moins, je ne le sais pas.
Saint Pierre Claver, patron des esclaves, priez pour nous!

Qu'est-ce qui se passe en RDC?

Pourparlers de Kampala, M23, Concertations nationales, Révision de la Constitution, accusations de toutes sortes et dans toutes les directions selon le camp auquel on appartient, la liste continue. Et tout revient à une chose: l'avenir de la RDC. Tout est interprété par rapport à l'avenir de ce pays.
Une guerre interminable. Vieille bientôt de vingt ans, cette guerre a un point ou un cercle bien défini. D'aucuns - étrangers comme nationaux - en tirent des intérêts gigantesques pendant que le peuple croupit dans la misère noire. Tout le monde accuse tout le monde. Les groupes armés, très nombreux, dans ce coin-là imposent leur loi. Puissamment soutenus par les pays voisins qui n'attendent que de recevoir leurs dividendes, et leur part de ce gateau succulent et facile qu'est la terre congolaise, les rebelles ont des revendications qu'il leur est même difficile de formuler "rationnellement". Le spectre d'une ethnie minoritaire qui cherche à soumettre le pays entier sous sa houlette ne cesse de piloter les réflexions et prises de position.
Kampala, chef lieu de l'Ouganda, un des pays qui destabilisent la RDC en complicité avec le Rwanda. Je ne me fais aucune illusion: rien de bon ne peut sortir de ce tralala médiatique. Discours et rhétoriques sans consistance. Toutes les solutions se révèlent inefficaces, jusque là.
M23, une identité floue et un programme de balkanisation. Ce mouvement se débat à prouver sa congolité, mais ses dirigeants roulent pour le Rwanda, leur maître à penser. Ils ne se soumettront jamais tant que le 23 mars ne sera jamais rayé de la carte.
Concertations nationales. C'est pour la cohésion nationale. Soit 700 délégués sans l'opposition. Je crains qu'il y ait plus affaire de "per diem" que d'un véritable travail en faveur de la RDC. Je connais des individus qui, il y a vingt ans, avaient profité des "per diem" de la CNS pour se taper de jolies villas. Allez-y voir. Je ne crois pas à la politique. Trop de beaux discours pour voiler des appétits cupides et criminels inextinguibles..
Cohésion nationale! Un slogan lancé pour animer le peuple. Un programme de gouvernance. Un agenda pour une stabilité du pouvoir. En même temps un défi, car tous les politiques ne semblent pas y adhérer. Ouvrons bien l'oeil car le petit ruisseau peut cacher un géant crocodile.
Révision de la Constitution! Voilà un sujet qui fait couler beaucoup d'encre. Je ne crois pas qu'elle sera révisée. Les autorités au pouvoir ont les mains libres, si elles tiennent à rester au pouvoir au-delà des échéances entendues. Vous avez dit "démocratie"? Je n'y crois pas. Les calculs et les jacasseries iront dans tous les sens. Attendons voir!
Les Congolais, s'ils aiment leur pays, doivent saisir toutes les occasions de dialogue pour exprimer librement leur voix. Concertations nationales? Seul le résultat compte, en fin de compte. Au travail, que nos représentants pensent à nous plutôt qu'à leurs propres intérêts. Donc, cohésion nationale! Sortons d'abord du tunnel, car le bout reste encore invisible. Parole d'un littéraire!
Pendant ce temps le Rwanda masse ses troupes à Gisenyi, à la frontière avec la RDC. Intimidation ou préparation de guerre? Tout cela. Que fait la RDC? Vous voulez ma solution? Que la RDC déclare officiellement la guerre au Rwanda. Que l'armée congolaise fasse quelques incursions au Rwanda, si elle veut se faire respecter. Qu'on vienne encore me dire que la guerre n'a jamais été une solution! Parole d'un stratège!

Peu de temps

J'annonce avec regret à mes lectrices et lecteurs que je ne serai plus régulier sur le net à cause de nouvelles responsabilités que j'assume désormais. Le temps devient vraiment de l'or pour moi. Submergé d'occupations, j'aurai du mal à combiner administration, enseignement, recherche, lecture et écriture. Ayant été nommé chef de notre département de langue, linguistique et littérature, je n'ai pas eu la possibilité de me faire remplacer, ce qui m'oblige à assurer des enseignements. Le comble, c'est que j'ai un nouveau cours de MA qui exige beaucoup de préparations alors que mon temps n'existe plus. La simple bonne volonté ne suffit pas. Je vais travailler comme un forcené au premier semestre, quitte à voir comment me libérer au deuxième. C'est désormais autour de réunions,  signatures, recommandations et "improvisations" que ma vie va se mener dans les trois années qui viennent, si l'Eternel me prête vie. Les premiers à souffrir de cette situations seront ma famille, mes amis et, dans une certaine mesure, ce blog, mon blog. Une consolation: le Bon Dieu viendra à mon aide!

6 sept. 2013

"Non, je n'ai pas"

Un peu de pragmatique. Je crois que la première langue de ma fille, Chrystelle, homonyme de Maman, est l'anglais. Contrairement à son frère jumeau, ses rrrrrrrrrrrrr sont typiquement les mêmes que ceux que j'entends chez mes étudiants de français à l'université des West Indies. Au moment même où j'évoque mes étudiants,  je viens d'interrompre pour écouter à la radio un de mes anciens étudiants, Kevin White qui revient du Japon où il enseigne l'anglais. J'avais à l'époque dirigé son travail de fin d'études. Je l'entends rendre témoignage de son travail au Japon. Comme hobby, il a voyagé à travers l'île nippone afin de s'imprégner de la culture du pays. Il a trouvé le Japonais plutôt introverti, s'acceptant comme il est.
Revenons-en à ma fille. J'ai surpris une conversation avec sa mère:
- Chrystelle, tu n'as pas fini ton lait. Voudrais-tu manger du bon foufou avec du poisson?
- Non, maman.
- Elle est en train de dormir, je trouve. Que je dis.
- Non, je n'ai pas, réagit-elle.
Voilà une situation grammaticale propre à l'anglais. A la différence qu'ici, c'est la sonorité et le contexte qui guident le fonctionnement linguistique de Chrystelle: "No I don't". Allez-y voir!
 

1 sept. 2013

Mama Christine, mvula mosi kedi





Juillet 2012 à Kinshasa


Il y a une année, j'étais à Kinshasa ce jour même à l'enterrement de ma mère, Ngudia Kahiudi, Kayengo Christine Matsasu. Eeee, mama wenda kwandi. Wenda kwandi mu ngemba! Beto bosu twakala mu kiadi. Kiadi kieni kiena ye lelu diadi. Twa sia bweyi? A buna bwa kazola Mfumu Nzambi. Le 1er septembre 2012, nous avons porté en terre ma mère, Ngudia Miledi mia Khatu, non loin de l'endroit où quelque cinq années auparavant avait été enseveli mon père d'heureuse mémoire. Paix à leurs âmes! En ce jour très douloureux, je m'unis en pensée aux miens et à toutes celles et tous ceux pour qui Maman Christine a été mère, tante, sœur, cousine, grand-mère, belle-mère, belle-sœur, ou simplement une amie, une connaissance, et qui pensent encore à elle. Si j'avais été à Kinshasa ce jour, j'aurais absolument revisité sa tombe. Quoi qu'il en soit, le souvenir de cette sépulture est encore vivace en moi. Elle m'a légué une mémoire relativement forte: je revois toute les cérémonies du deuil et des funérailles... depuis le cortège partant de Saint-Joseph jusqu'au state municipal de Masina; depuis l'église jusqu'aux côtés de l'aéroport où elle repose. Mère, intercède pour nous auprès du Père Céleste qui est Vie et Amour. Comme à Louise, comme à Papa, ton fils bien aimé t'a aussi dédié un livre, son dernier intitulé, Ecritures en situation postcoloniale - Francophonies périphériques (Saarbrücken, EUE, 2013). Quoi de plus élégant! Lukumu ye Ngemba Mama! Hwena mboti kuna wenda. Tuyindulaka betu bana baku, Mama Christine.