26 septembre 2007. Un coup de fil de mon beau-frère Cyrin Muzembo: sans paroles, j'avais compris. L'inévitable est arrivé. O mort où donc ta victoire? Je suis resté pantois, hagard. Muet, car le samedi avant, Papa m'avait appelé pour me réconforter, me rassurant qu'il a quitté la clinique du Dr Makengo pour regagner la maison. Je lui avais promis de le rappeler. Et ce coup de fil-là n'a jamais eu lieu. Je n'avais pas compris que son appel était notre dernière conversation, le samedi 22 septembre 2007. Qu'il m'avait dit au revoir. En effet, deux jours plus tard il avait perdu l'usage de la voix, à jamais.
Ce coup de fil manqué ne sera jamais oublié. Les hésitations à le rappeler m'avaient amené à remettre au lendemain ce coup de fatal meurtrier. Le fait de ne l'avoir pas peut s'interpréter sur un plan symbolique une semonce de mort. Dieu merci, que c'est un processus inconscient. Pour moi, d'autre part, il n'est jamais mort tant que je ne lui ai adressé cet appel. Clôture et ouverture sont les deux pans du destin: mon père mort n'est jamais mort dans mon cœur, dans nos cœurs, dans le cœur de tous ceux et celles qui l'ont porté. Aux yeux des hommes de ce monde, j'ai failli à mon rôle de fils en manquant de concrétiser ce dialogue "sensible et émotionnel". Dans ma vie quotidienne cependant, je suis toujours en dialogue avec mon père auquel je pense toujours, à qui je me réfère toujours, que j'imite parfois surtout dans la rigueur et l'objectivité devant certaines situations où je me montre inflexible. Maman ne cessait de me rappeler de "me taire quelquefois" quand bien même j'aurais dû dire quelque chose, tellement je tenais à mes décisions de la même façon que Papa. J'ai beau parler, mais la dernière conversation terrestre que je devais occasionner avec Papa, n'a jamais eu lieu. Ce coup de fil manqué ne sera jamais oublié tant que je vivrai.
Que d'entendre la voix grave et rugueuse de mon Papa au téléphone me donnait la joie de vivre et de me sentir béni. Je concevais ces entretiens comme une bénédiction divine dont je jouissais pleinement. Merci Seigneur d'avoir été si tendre et bienveillant! Quant à Papa, je lui dois une excuse pour cette négligence. Coupable? Peut-être que non! Ainsi l'a voulu l'Eternel.
Que d'entendre la voix grave et rugueuse de mon Papa au téléphone me donnait la joie de vivre et de me sentir béni. Je concevais ces entretiens comme une bénédiction divine dont je jouissais pleinement. Merci Seigneur d'avoir été si tendre et bienveillant! Quant à Papa, je lui dois une excuse pour cette négligence. Coupable? Peut-être que non! Ainsi l'a voulu l'Eternel.
Tata, ndolula kuna wena. Yazayaku, wadi lo ya khana kutela. Bwa kazola Nzambi! Hwena mboti!
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