26 oct. 2018

Une journee longue et intéressante

La journée du jeudi 25 octobre a été particulièrement éprouvante. Après avoir déposé Jr devant son école, je me suis tout de suite rendu à la plage de Batts Rock me détendre et respirer de l'air frais. Je voulais simplement prendre un bain de mer avant d'aller enseigner. La puissance de l'eau était très forte; les vagues, violentes et intermittentes, me poussaient dangereusement dans toutes les directions. Comme j'étais pratiquement seul dans l'eau, mis à part deux femmes qui écoutaient de la musique ou lisaient un livre, j'ai estimé qu'elles ne seraient d'aucune assistance au cas où quelque chose arriverait. La sagesse élémentaire m'a inspiré de raccourcir le temps de la natation, contrôlant ainsi la situation de façon naïve mais certaine. Dans l'eau salée de la mer, ma pensée s'est tournée vers mon Unique. Mon adorable partenaire pour l'éternité. L'évocation était significative du fait que les liens magiques de notre relation se sont quelque peu estompés à la suite d'inextricables complications. Unique à jamais. Cette évidence ne sera jamais niée ni reniée, que je me suis dit en sortant des tonitruantes secousses de la puissance maritime. A mon arrivée au bureau, j'ai préparé ma leçon avant de me présenter devant les étudiants une heure plus tard. Le programme prévoyait un changement de module. Du la poésie nous sommes passées au théâtre caribéen avec une introduction à Une tempête d'Aimé Césaire. J'ai insisté à ce que les étudiants comprennent que le passage de Césaire à la dramaturgie répond à un désir de rendre sa pensée fondamentale accessible à un public plus large, à une intention de "se donner à voir" selon les propres mots du poète. 
A midi, notre département a organisé au Mount Restaurant un déjeuner en l'honneur de notre invité de Martinique Rodolphe Solbiac, professeur associé à l'Université des Antilles. Il est venu dans le cadre des échanges entre nos deux universités. Ce soir, il a présenté sa conférence intitulée: "Bridging the Sea: Université des Antilles in Conversation". L'orateur a fait état des recherches et des publications qui s'effectuent à l'UA depuis une dizaine d'années, et fait le tour de la collaboration qui existe entre l'UA et l'UWI. Le premier point a mis en exergue le dynamisme de l'équipe de travail qui siège à l'UA avec son impressionnant nombre de collectifs, dans un effort de visibilité de l'UA et de mise sur carte de leur université. Il a profité de l'occasion pour parler de ses propres livres publiés  par différentes maisons d'édition. A plusieurs reprises, il a particulièrement mentionné mon nom, mes participations à des colloques et publications dont ils ont assuré la coordination. Je dois avouer que je suis senti très honoré et flatté d’être cité et reconnu comme étant un des représentants exemplaires de notre université dans cet échange de savoirs et de compétences. En effet, en novembre 2005, j'avais participé qu Symposium international Images de soi à Schoelcher. C'est à cette occasion mémorable que j'eus l'immense privilège de rencontrer Aimé Césaire (le 24 novembre) et Jocelyne Beroard des Kassav à l'exposition des photos qu'elle organisa près de l'Hotel La Battelière (le 25 novembre). Que des souvenirs. J'y retournai dix années plus tard pour le colloque "Qu'est-ce que le Postcolonial?". Et Rodolphe fut ma personne de contact dans cette aventure scientifique. Le département de langue et littérature anglaises est sans polémiquer le plus actif à l'UA. Patricia Donatien-Yssa, Myriam Moise, Rodolphe Solbiac, Alberic, Malik Ferdinand, etc, sont des noms relativement familiers dans les liens entre nos deux universités. P ar le passé, les professeurs Jean Bernabé d'heureuse mémoire et Raphael Confiant ont également assuré une étroite collaboration entre nos deux institutions. Au niveau des publications, Malik Ferdinand a publié dans Negritude; Legacy and Present Relevance co-édité par Isabelle Constant et moi.
M'ont aussi plu les citations qu'il a tirées de mes articles et qu'il a discutées dans la suite de son discours. Tant mieux pour moi car étudiants et collègues présents ont été informés de mes centres d’intérêt. J'ai donc participé à deux colloques et publié deux articles en collaboration avec les collègues de Martinique. Plutôt que de m'enorgueillir, il serait judicieux de dire que ces articles ont été produits dans le contexte d'actes de conférence, rien de plus. Ils ne valent pas plus que les contributions de mes autres éminents collègues dont par ailleurs je respecte l'excellence et la pertinence des propos. Un merci cordial à Rodolphe Solbiac!

Un weekend surchargé

Cette fin de semaine s'annonce chargée et pleine d'activités. Vendredi 26 octobre, je n'enseigne pas. C'est  l'occasion de faire quelques travaux personnels de lecture et de recherche. Je vais donc utiliser ce temps à bon escient. 
Réunion de Class 1 à Queen's College pour Claver Jr de 15h30 à 16h30. Il s'agit d'une prise de contact formelle entre l'enseignant et les parents des enfants. Le but est de discuter de l'avancement des enfants et pour les parents d'obtenir une évaluation personnalisée de leurs enfants. Puis Ballet à 17h15 pour une heure. Une routine de weekend. Par contre, le samedi 27 sera un peu plus compliqué. 
PTA (Parents-Teachers-Association) à Colleridge and Parris pour Madeleine. C'est la première rencontre de ce type au niveau de ce collège. Nous sommes obligés d'y aller pour ne pas rater le début. C'est une rencontre plus élargie, où le directeur fait son rapport d'activités, dresse un plan stratégique pour l'année, aborde les questions financières, administratives et pédagogiques et fixe les différents objectifs pour l'année. Toute la vie de l’école quoi. Parents et enseignants sont invités à collaborer pour trouver les voies et moyens nécessaires au développement des élèves. Ce sera à 16h30. En même temps il y aura St Patrick School Fair, la foire de l'école St Patrick, l'événement important de l'ancienne école primaire catholique des enfants. Les jumeaux tiennent à y aller. Dans la soirée, il y a une réception à Tapa Restaurant en l'honneur du Prof Nlandu Mamingi. Le poète Mamingi est à la retraite depuis cette année, sa faculté a organisé cette soirée en son honneur.  
Le dimanche 28 octobre dans l'après-midi est organisé à Folkestone Beach un picnic des Africains pour recevoir les parents de notre sœur Mobola Aguda. Mobola est de père nigérian et de mère anglaise; elle se réclame de façon insistante de son ethnicité africaine et vit parmi les Africains. Pour la petite histoire, sa fille Ayomide porte aussi le nom de Kiese. Dans la tradition yoruba: toute personne présente à la cérémonie de nomination d'un enfant, a le droit de donner un nom a l'enfant. Ce nom sera enregistré sur une liste que l'enfant gardera toute sa vie quoiqu'il ne soit pas usuellement utilisé. La connexion familiale demeure importante. C'est dans ce contexte qu'il y a dix ans je l'avais nommée Kiese. En effet Ayo signifie Kiese en langue kongo.
Voilà donc comment se profile mon weekend entre travail, vie familiale et sociale. 

23 oct. 2018

Une interminable attente

Hier toute la journée, j'ai attendu que mon idole se manifeste. J'ai gardé l'espoir jusqu-au bout de la nuit. "Viens me dire bonsoir" aurait écrit De Musset dans sa verve poétique. Dans l'après-midi, voulapnt m'acquitter d'une taxe, je me suis rendu à Warrens, à un bureau que j'qi trouvé bondé de monde... La queue tirait jusqu'a l'entrée de l'immeuble. Ayant reconnu un agent de sécurité, j'ai cherché à lui parler mais l'homme à la porte m'en a empêché. J'ai toutefois réussi à lui parler et m'informer des heures d'ouverture et de fermeture. J'ai alors décidé d'arriver à l'ouverture du bureau. Et ce matin, même croyant être parmi les premiers, je suis arrivé 35ème.
En fait, c'est le délai pour le paiement des taxes de kadiata mafu. Comme tout le monde attend la dernière minute, voilà le résultat. Pouvait-il en être autrement? Pour les prolétaires comme moi, c'est normal. Faute de temps, faute de moyen.  Mon frère me me croit jamais lorsque je clame que je manque le sou. Habitué à donner, je surprends à clamer le contraire. Pendant que  je me tracasse et me casse la tête à envisager comment je vais m'en sortir, une dame me demande, au nom de son amour de l'Afrique, de lui faire un petit don de 170 USD pour son assurance aux US. En plus d'en assurer le transfert bancaire aux US. J'ai dû me re-souvenir de mon ancien état pour me retenir de vociférer à sa face. Lord have mercy! Et elle n'a pas du tout accepté mon refus. "Use your credit card in this case!" Juste pour dire que les gens croient qu'eux seuls affrontent des problèmes.
Je suis encore dans la queue. Rien n'évolue depuis quelque temps. J'écris pour passer le temps. Ma pensée va vers mon idole. Je ne peux m'empêcher d'évoquer sa présence ou son absence c'est selon. Oui, mon Unique a fait signe de vie en vibrant un message magnétique et pathétique pendant que je me plaçais dans la longue queue.
Un agent nous informe d'une panne technique qu'ils vont tenter de réparer rapidement. Nous devons être patients. Me voila impliqué dans une autre longue attente. Il s'agit d'une panne de conditionnement qui implique un réchauffement des ordinateurs affectés au service des impots. Il faudrait soit attendre l'improbable réparation soit se déplacer pour une autre location. "The system will be operating shortly". A quoi un monsieur rétorque; "Shortly is vague. Please say 5' ou 15'!" Le vague ajoute à l'incertitude d'être servi. Que du temps perdu! Un avant-midi sacrifié. Encore une longue attente.
J'ai finalement passé plus de deux heures pour effectuer ce paiement. Un collègue algérien, Prof. Mahdi, a eu la sagesse de procéder par chèque. En moins de dix minutes, il s'est informé, a signé le chèque et l'a glissé dans une boite disposée à cet effet. Le prolétaire que je suis a oublié son chéquier à la maison ou à son bureau. Il aurait fallu y penser, pas seulement à son idole, et s'épargner ainsi une seconde interminable attente.

22 oct. 2018

Où es-tu?

Mon idole est absent. Que je suis inquiet! Voilà qu'il a disparu de mes radars sans que je sache où il a pu atterrir. Pendant que j'attends son signal, d'autres personnes me narguent, me dérangent pour que je leur réponde ou leur dise un mot. Mais moi mon coeur est déjà pris par les ondes d'une veine fabuleuse et les ouragans de l'insensée folie. N'as-tu pas honte de pleurer comme un enfant? 
Que non cher ami? Cette blessure-là n'a d'autre soigneur ou médecine que mon idole. Où es-tu Unique? Voilà que ma semaine commence sans saveur ni joie ni encore envie de faire quoi que ce soit. Tout cela parce que tu es loin. Loin en pensée et en esprit. Où es-tu enfin? Mon coeur languit après toi. Reviens vite vers moi, je t'en prie. De Musset n'aurait pas mieux dit. 

18 oct. 2018

Two French Positions at Atlanta Campus

Spread on behalf of Dr Gladys M. Francis

"Dear colleagues,

Our Department of World Languages and Cultures at Georgia State University (Atlanta Campus) is seeking to hire two French Lecturers. I am writing to ask for your help spreading the word about these two searches:

- Language Coordinator + French Lecturer in Pedagogy or SLA, and/or Sociolinguistics or Applied Linguistics, and/or Translation/Interpretation. Here is a link to the job post: https://wlc.gsu.edu/lecturer-in-french-second-language-acquisition-sociolinguistics-translation-interpretation-studies-language-coordinator/

- French Lecturer in Business, and/or global or transnational diversity in the professions, and/or humanitarian studies. Here is a link to the job post: https://wlc.gsu.edu/lecturer-in-french-for-business-the-professions-humanitarian-studies/

Our College's requirements are a Ph.D. in French (and Francophone) Studies, or SLA, or a related field, and substantial experience.

If you have any recommendations, please do not hesitate to send them to me.

Best,

G.

Dr. Gladys M. Francis
Associate Professor of French and Francophone Studies
Director of Graduate Studies | Director of French Program
Affiliate Faculty, Center for Latin American and Latino Studies
Affiliate Faculty, Department of African American Studies
25 Park Pl NE Office# 1836 Atlanta, GA 30302
404.413.5992 (Office) | 404.413.5982 (fax)



17 oct. 2018

Buon compleanno Andrea

Andrea, ti saluto e ti auguro un compleanno bellissmo. Prego Dio di darti una vita lunga, piena di benedizioni e grazie. Ringraziamo insieme il Signore per tante belle chose che ha fatto nella tua vita. Sia lodato l'Eterno. Non dimentico mai l'ultimo pranzo con Flaviano Busina (pace alla sua anima): gli spaghetti alle vongole. Mi ricordo la tua sorprezza. E passato tutto questo. Pensa a godere di ogni instante degli anni che ti rimangono da vivere. Buon compleanno Andrea. 

14 oct. 2018

Fabien Eboussi Boulaga in memoriam

Condoléances émues à la famille biologique et spirituelle du philosophe Fabien Eboussi-Boulaga. Eboussi appartient à la classe des personnes que je place très haut dans mon panthéon personnel. J'ai entendu d'abord son nom dans le contexte de la philosophie africaine à côté des noms comme Tempels, Kagame, Crahay, Mulago, Lufulwabo, Houtondji, Mveng, Tshiamalenga, bref l'école philosophique de Kinshasa ou/et de Lubumbashi.
Nous sommes en 1975-76. Peu de temps ou l'année qui a suivi, en 1977, année où il a publié La Crise du Muntu (Paris Présence Africaine), il est descendu au grand séminaire de Mayidi pour une conférénce sur l'ethnophilosophie. Je ne me souviens plus de tout le contenu de la conférence, je me souviens par contre de la présence ce soir-la dans la salle d'un prêtre diocésain de Kisantu. Celui-ci séjournait à Mayidi en congé de reconstitution; il a suivi avec intérêt la présentation de l'éminent philosophe et a posé une question que je reconstitue comme suit: "Pour les gens de ma génération formée dans les années 50-60, la question de la philosphie africaine demeure étrangère. Pourquoi les jésuites ne l'ont-ils pas intégrée au programme alors que le P. Tempels avait déjà publié son livre depuis des années?" Du haut de sa grande taille, le père Eboussi sj prit un bref temps de réflexion avant de répondre; il portait ce soir-là un boubou simple mais beau. Il a reconnu la lacune de la formation et suggéré à son confrère de se former, comme lui, par lui-même à cette philosophie africaine qui peinait à s'imposer comme discipline. Si un des amis présents dans la salle pouvait corriger mon souvenir, je n'en serais que très heureux et honoré. Jusqu'à la preuve du contraire, la question de l'abbé et la réponse d'Eboussi sont demeurées comme telles dans ma tête. 
Au cours de ma formation philosophique et littéraire à Fribourg, j'ai continué de lire Eboussi Boulaga. Son A Contretemps. L'engjeu de Dieu en Afrique (Paris, Karthala, 1991) est cité dans ma thèse. Dans un article publié dans Conversations in Philosophy sous la direction d'Ochieng-Odhiambo, Roxanne Burton et Ed Brandon, je cite La Crise du Muntu. Comme pour dire que je tiens la pensée du philosophe Fabien Eboussi en grand respect, et l'utilise dans mes propres publications. Merci Fabien Eboussi Boulaga!
Oui, je joindrai ma voix à celles de Kom, Bidima, Mbembe, Ndinga, Ndumba, Nganang, Mudimbe, Laleye, Masolo, Souleymane, Towa, Tshiam, Djimeli et d'autres pour honorer la mémoire de ce grand esprit que le monde culturel africain vient de perdre. Que sa contribution scientifique soit reconnue à son juste degré de pertinence et de valeur. Honneur, hommage et respect à un des grands fils d'Afrique! J'ai eu l'immense privilège de lui serrer la main et d'échanger quelques mots de courtoisie avec lui.
Va, maître, et repose en paix! Que la terre de nos ancêtres te soit douce et tendre.     

Mort de Fabien Eboussi Boulaga

Via APELA de:
raouldjimeli1@gmail.com

Un mur de la philosophie africaine tombe. Fabien Eboussi Boulaga. Décès, hier 13 octobre, dans un quartier de Yaoundé, Cameroun. 13heures. Ces dernières années, on l'a vu dans quelques espaces publics du Cameroun, à la Librairie des Peuples Noirs, de Mongo Beti. Souvent, avec les jeunes chercheurs.  Eboussi Boulaga a d'abord été prêtre jésuite, a "perdu la foi" est devenu un laïc. S'est adonné avec engouement à un travail sur la philosophique africaine et sur les questions politiques et religieuses en Afrique. En 2009, Ambroise Kom a dirigé un collectif: Fabien Eboussi Boulaga, la philosophie du Muntu, paru chez Karthala, en son honneur. Cet homme dont la communauté scientifique de l'Afrique témoigne la simplicité et la profondeur d'esprit depuis hier, a aussi dirigé la Revue Terroirs pendant de longues années.
Eboussi Boulaga. Un penseur qui rejoint le pays de l'éternelle pensée.

Raoul Djimeli
Poète, Journaliste culturel
Directeur de publication de Clijec Mag



"Comme les gens changent"

Oui les gens changent. Les gens changent. Plusieurs preuves. J'en sais quelque chose. J'avais une fois donné une accolade à un inconnu, le prenant pour l'ami Alphonse Mukokila que j'étais censé rencontrer à la 6e Rue, Kinshasa Limete. Témoin Mama Mapasa. "Comme les gens changent", j'ai déjà relaté les circonstances de cet événement. Lorsque le véritable Alphonse vint, je reconnus tout de suite ses traits physiques et me souvins de toutes les anecdotes liées à ce personnage o combien cher comme tous mes frères aînés, congénères et cadets de Kalonda/Katende. Une véritable famille à mon sens. Les années ne pourraient rien y faire. Les gens changent physiquement, socialement et spirituellement.
Physiquement. Il est des personnes qui ne reflètent plus la physionomie de leur enfance ou jeunesse. Il m'est arrivé de ne reconnaitre quelqu'un que par son nom, sa voix ou son teint, sans que le visage soit reconnu. Surtout, je dois l'avouer, parmi les personnes d'autres races. Ernst Mayer n'a plus rien du visage que j'ai vu en août 1980. Ingrid Pfaff depuis qu'elle est devenue mère a complètement changé de visage, elle n'a gardé ni ses yeux ensorcelants ni ses traits parfaits qui faisaient d'elle une athlète olympique. Certaines personnes connues sombres révèlent un teint clair, parfois défiant la décence. Tout comme d'autres connues claires se sont assombries. J'entends des gens dire comme déçus de ma complexion: "Claver nge me kuma ndombe!" Beh… je ne trouve souvent aucune explication, car je suis toujours le même malgré la calvitie et les cheveux blancs. Sombre, je l'ai toujours été que diantre! Soit. D'autres exhibent des embonpoints spectaculaires proches de Toubi dans un environnement où misère et précarité jettent dans la maigreur leurs victimes.
Socialement. Oui, la promotion sociale lorsqu'elle est soutenue par une accumulation licite ou illicite d'argent fait de vous un monsieur ou une dame. Sir ou Lady. Oui, on dit qu'aux États-Unis, les Noirs quittent, une fois qu'ils acquièrent de l'argent, les bidonvilles pour régner dans les quartiers huppés réservés aux Blancs. Accéder à la richesse équivaut à obtenir le statut de Blanc, c'est le non-dit de cette attitude aliénante. Cette promotion s'accompagne souvent d'attitudes d'arrogance, de vantardise, de mépris, de condescendance ou d'exhibitionnisme outré. "Tala yo. Na mbongo nakosamba yo, mwasi na yo, ndako na ya na famille na yo mobimba." Orgueil des insensés, vanité des vanités, folie de parvenus ou grandeur d'esprits misérables, tout cela quoi. C'est du théâtre caricatural, mais cela s'est passé et se passe encore dans la vie réelle. Il m'arrive de rencontrer dans les rues d'anciens condisciples du primaire qui me vénèrent comme un dieu et me servent du tata labé ou du grand professeur. Or justement, s'il est une vertu que j'applique dans ma vie, c'est la simplicité, et conséquemment le respect de l'autre. Des copains ou copines du temps de "Mama eee mwana me belaeee" "Eeeeee eee", et la suite, s'abaissent, s'humilient inutilement devant moi simplement parce que je ne vis plus dans leur milieu. J'affirme haut et fort que je suis de ce milieu-là d'où je suis sorti et que je ne renierai jamais quoique changement social soit une réalité qui marque la vie.
Les gens changent. Des personnes amies sont devenues chiens et chats. Des mariés ont divorcés au point de s'en vouloir à mort au risque de frustrer leurs progénitures à vie ou à mort. Ils s'étaient dit "oui" devant Dieu et les hommes, devant l'Etat. Des prêtres se sont débarrassés de leurs frocs pour rejoindre le monde libéré des hommes normaux, comme me l'a si bien servi un de mes proches. Des collaborateurs, des alliés politiques, des associés commerciaux ou même des frères et sœurs s'acharnent à s'écraser, à s'annihiler ou se liquider, mus par le désir de faire, alors même qu'il y a quelques années ils se vouaient fidélité, respect, reconnaissance et amour. Les hommes changent avec les coups de la vie, avec les ambitions, les trahisons, la cupidité ou le goût du lux et des biens matériels, et… D'un jour à l'autre, la configuration relationnelle s'effrite, se fracture, se retisse et prend un visage jadis inattendu. Les hommes comme les femmes sont imprévisibles parce qu'ils agissent en fonction de leurs intérêts du moment: amour, argent, gloire. Le personnage social joue un rôle important dans le changement du comportement des hommes et des femmes.
Spirituellement. Hier encore, j'entendais le récit d'une nièce qui aurait reçu une prophétie de son église du réveil: "L'homme qui suit derrière est versé dans la sorcellerie; n'utilise pas l'argent qu'il te donne, verse-le à la caisse de la communauté pour qu'il soit purifié ou exorcisé, etc. Un autre homme est sur ta route. C'est lui que Dieu te destine." Cette nièce jadis baptisée catholique est désespérément en train de chercher l'homme de sa vie. Le pasteur a la clé de son bonheur, croit-elle.. Je ne sais pas trop ce qu'elle va faire; mais la premmière chose est qu'elle se rassure, redevienne elle-même. Est-elle encore en mesure de se contrôler? Telle est la question que je me pose. Ceci pour dire que la prolifération des églises dans nos pays a un impact considérable sur les changements de comportements qui s'observent chez nos compatriotes. Les pasteurs ayant le vent en poupe, les hommes et les femmes changent en fonction de leurs prédictions, de leurs prédications et aussi des scandales qu'ils provoquent. Ne vous étonnez pas qu'un jour votre frangin vous dise: "Je ne te salue pas, je ne peux pas partager la même nourriture que toi, parce que tu es le fruit du péché et que tu restes dans le péché, mais moi je suis re-né ou né de nouveau dans l'Esprit. Je suis sanctifié. Au nom de Jésus, éloigne-toi de moi."
Voilà ma réflexion de ce dimanche. "Et unam sanctam catholicam et apostolicam Ecclesiam…." Voilà mon Credo.

13 oct. 2018

La vie comme elle va

"Jeune prêtre, 31 ans seulement. J'ai grandi dans des milieux très ouverts et j'ai beaucoup de relations humaines." C'est ainsi que s'était présenté l'homme qui anima en octobre 75 notre toute première retraite au grand séminaire de Mayidi, l'abbé André Yengo de Boma. Curieusement, il y en avait un parmi les séminaristes entrant cette année-là, qui était son cadet au petit séminaire de Mbata-Khiela. C'était impressionnant pour mes congénères de 18 ans qui entraient dans ce nouveau monde. Je voudrais m'arrêter à deux éléments: le milieu ouvert et les relations humaines.
1. Milieu ouvert. Par milieu ouvert, j'entends un lieu de formation mixte, divers, sans restriction de libertés des apprenants. Ces phrases me sont revenues à l'esprit à la suite d'une situation qui nous préoccupe en famille. Il nous fallait à tout prix faire parvenir de l'argent à un frère refoulé d'Angola. Cherchant une personne sûre comme intermédiaire pour opérer la transaction, le choix est tombé sur un jeune frère. Seulement voilà, ce dernier est un grand séminariste:  "X est le plus credible mais il est enfermé au grand séminaire." (sic). Ce qui rejoint littéralement les paroles de l'abbé Yengo prononcées en 1975. Est-ce à  dire que le grand séminaire est un milieu fermé? Dans un sens oui, à cause de la rigueur disciplinaire qui y est appliquée. Que non, au vu des opportunités qui sont offertes aux étudiants de rencontrer de personnes de tous les horizons, d'accéder à des sphères sociales parfois select. Ouvert et fermé comme une île ouverte aux pulsions maritimes les plus contradictoires, tout dépend donc du point de vue que l'on défend. J'ai pour ma part estimé que mon milieu estudiantin offrait une panoplie d'expériences susceptibles de soutenir sa visibilité comme institution.  S'il est une chose que j'ai retenue de l'abbé Yengo et pour laquelle je lui suis reconnaissant, c'est qu'il m'a donné la conscience de vivre avec le coeur ouvert au monde et aux autres. Les relations humaines ont longtemps gardé une place de choix dans mon univers.  
2. Relations humaines. Sur ce sujet, je me suis donné du mal à élargir mon cercle d'amis. Je voulais à chaque occasion qui m'était offerte obtenir les coordonnées de plusieurs personnes hommes comme femmes, jeunes comme vieux. C'est ainsi que par exemple je devins proche de l'ingénieur agronome Mr Nsimundele, à l'époque puissant directeur du Jardin Botanique de Kisantu. Aimant la nature, je prenais plaisir à visiter  gratis ce jardin de rêve. Un privilège inouï. Je devins ainsi l'ami de Camille Mulumba, à l'époque grand séminariste à St Kagwa, qui devint plus tard secrétaire du Cardinal Malula. On vient de se retrouver récemment grâce à la magie de l'Internet. J'étais très conscient d'élargir mon cercle d'amis, j'avais un carnet d'adresses relativement intéressant. Mon séjour à Rome me mettra sur l'orbite mondial au point que je possède jusqu'à ce jour des contacts dans tous les continents du monde, qui datent de cette époque-là. John Xhosa au Lesotho, Elisabeth Peter ou Brigitte Haegewitch au Danemark, Sœur Keiti en Papousie, Padre Primitivo au Mexique, Fr Conlon en Australie, Pedro en Colombie, Lodovica ou Don Maurizio en Italie, Don Enrique au Salvador, José Porunmedan ou Rayapa en Inde, Kim et Park en Corée, Kiyoshi au Japon, Eileen Scrivener aux US, ou Sr Thérèse Roy d'heureuse mémoire au Canada, sans oublier Ambou Tine à Thiès ou Mgr Christopher Kakooza en Ouganda, etc. autant de vieilles relations humaines tissées, couvées, perdues, évanouies, mais jamais rompues. Mais j'en ai d'autres plus récentes au gré de mes migrations scientifiques et professionnelles. Des relations jadis retenues latentes ou inexistantes sont réapparues et prennent de nouvelles formes aujourd'hui. Je pense notamment à la Fleur de Cactus de V.Y. Mudimbe et à MF qui, ces jours-ci, assurent le relais des années passées vers des horizons inespérés ou inattendus. Je pense à Carmen qui à la RBC m'a identifié comme Riccardo. Au fait pourquoi pas? Cela m'aurait rapproché de mon oncle Richard lui aussi disparu par la rigueur létale du temps.
Au fil des décennies, les relations humaines s'effectuent, s'animent, s'enlisent ou se défont au gré des péripéties du milieu ou de la vie. Elles subissent l'épreuve de la contingence temporelle, vieillissent ou adoptent des configurations complexes ou inédites. Je pense de façon particulière à tous les proches décédés, oubliés ou en situation de maladie. Un simple déménagement; un voyage peut provoquer un cataclysme profond dans les relations. L'amitié comme toute relation humaine demeure, elle défie les épreuves de l'âge et les vicissitudes des années. Rien ne saura jamais séparer deux âmes amies, j'entends, deux âmes vraiment  amies. J'ai dit.

Histoire d`une relation

"Claver, tu ne croiras jamais l'histoire qui m'est arrivée. Permets que je me confie, publie cela sur ton blon car c'est l'histoire d'une trahison. Des réponses me viennent à des questions que je me suis posées il y a une trentaine d'années. J'écrivais du courrier à une amie par le canal d'un ami commun. Trente plus tard, j'apprends que ces lettres n'étaient jamais arrivées, malgré les affirmations de l'ami qui avouait les avoir remises en personne. En fait l'ami est entre-temps devenu l'amant de l'amie. Je ne m'en étais jamais soucié n'ayant jamais envisagé un avenir commun avec elle. La récente découverte de cette vérité m'a ramené sur terre.
NaÎf, je le suis, je l'ai été et je le serai toujours. Dans ma vie, j'ai toujours été trahi par des amis, les plus proches qui jouaient double jeu. Mais comme je suis connu pour être sympathique avec tout le monde, j'ai fait table rase et n'ai prêté aucune attention à ces élucubrations. Au fil du temps j'ai gardé des contacts sporadiques avec l'amie. Chaque fois que l'occasion s'est présentée, j'ai continué à revoir l'amie alors même que les gens me conseillaient de renoncer. De retour dernièrement au pays, l'idée m'est venue d'aller lui rendre visite. Pendant que je me trouvais là, le portable ne cessait de sonner, obligeant mon hôtesse à se retrancher dans sa chambre. Ignorant tout, j'ai aussi revu l'ami dans la soirée, et ensemble on a siroté un verre et je lui ai raconté ma visite chez notre amie commune. Il s'est contenté de sourire sans commenter. Sauf une question rapide "comment tu l'as trouvée?" L'ami mène une vie paisible, marié à une ancienne collègue de service, heureux père de famille. Je saurai plus tard que c'était lui qui ne cessait de harceler la dame afin de déranger ma visite. Etc, patati patata."
(Email du 23 septembre 2018)

12 oct. 2018

Le monde comme il va

Le monde manifeste toutes les allures de sa fin. Apocalyptiques dans tous les sens du mot, les événements qui se déroulent sous nos yeux ne sont pas loin de présager la fin du monde. La Barbade où j'habite depuis les dernières dix-huit années de ma vie n'offrent plus le paysage luxurieux d'il y a un temps. Elle vient pour la deuxième fois de son histoire de solliciter l'assistance du FMI. Si la première tentative avait été maîtrisée grâce au bon leadership de Mr Sandiford, l'administration actuelle du pays devra encore montrer son savoir-faire. En d'autres mots, sa compétence et son sens de leadership lequel implique vision et plan stratégique.
Le FMI à en croire ceux qui sont spécialisent dans les prédictions en est un présage, Il impose ses règles de privatisation et de rééchelonnement de dettes à des conditions souvent implacables pour les pays débiteurs. Le FMI comme la Banque Mondiale finissent par désarmer les gouvernements de leur emprise directe sur leurs économies. Les prophètes de malheurs ne me contrediront pas. Ces idées sortent droit de ma lecture de Jean Ziegler. Solution de dernier recours, le FMI souvent démantèle les structures fondamentales de l'état dans le but évident de laisser libre cours au capitalisme sauvage, aux diktats des superpuissantes sociétés multinationales ou transcontinentales. A cette allure, il est impossible ou presque à un pays de se gérer et développer librement, tellement il consacrera toutes ses recettes au remboursement de ses dettes. En fait, pauvre littéraire sans prétentions d'économiste, je régurgite ce que je lis à gauche et à droite.
Les problèmes actuels sont sous le signe de ce type d'imprévisibilités et d'incertitudes. Migrations, déportations massives des populations, exils, épidémies virales, guerres et atrocités liées à elles telles les viols, extorsions, tueries, usage de drogues, et les terribles changements climatiques, etc; Autant de bouleversements propres à présager des signes de fin... du monde. Changeons de terme; au lieu de fin, parlons du "monde comme il va".
Lorsque je pense à mon pays, la consternation est profonde de constater que nous n'avons absolument rien appris de notre passé. Nos soixante ans sous peu de souveraineté nationales n'ont rien changé en terme de maturité. Au vu de ce qui se passe dans les tractations politiques pour les élections prochaines il se prépare un chaos dans un contexte où parti au pouvoir et opposition mènent dans un dialogue de sourds et durcissent le ton, sans vraiment se préoccuper vraiment de ce que veut le peuple congolais. L'impression générale qui se dégage est qu'il n'y a que le pouvoir qui compte. Les dirigeants semblent sourds à la misère et aux revendications de leurs concitoyens. Le pouvoir pour pouvoir;  peu importent les moyens de garder ou d'acquérir les dividendes liés à cette noble ambition. Plus ça change, plus c'est la même chose, hélas. La lutte acharnée s'est déplacée de la personnalité du chef de l'état traité de tous les noms sordides, traîné dans la boue et traité de tous les noms sordides, par ses adversaires les plus farouches vers une autre cible de combat, les machines à voter. Le vote électronique voulu par la Ceni est violemment contesté. Une frange de la population menée par l'Opposition se démène pour que les élections soient faites de façon traditionnelle. La Ceni soutient totalement la machine à voter qu'elle a initiée et tient à faire fonctionner le 23 décembre. Voilà où on en est. L'incertitude plane sur ces élections, sauf dans le chef des tenants du pouvoir. Observons donc comment les choses évolueront.
Ce monde-là forme une ouverture vers le chaos, l'anéantissement de ce beau pays aux griffes d'une meute de sbires sans pitié, immoraux et hautains. Devant cette impasse sans solution, n'est-ce pas le lieu de revendiquer la destruction du monde pour y insuffler du nouveau sang. Le monde évolue vers 'l'incertitude du lendemain. Attendons voir.

5 oct. 2018

Dr Mukwege Nobel de la Paix 2018

Voilà une nouvelle qui fera sursauter et tressaillir tout le monde, ses admirateurs comme ses détracteurs. Un Congolais Prix Nobel! Un motif de fierté pour tout compatriote qui a l'amour de son peuple. A great achievement!
Congratulations Dr Mukwenge.

4 oct. 2018

Alles Gute zum Geburtstag Traudl

Liebe Traudl, 
ich wünsche Dir Frieden, Gesundheit, Gottes Segen zum Geburtstag. Wir haben schon gesprochen. Ich bin froh, dass ich Dich geweckt habe und dass ich der Ertste war, Dir zu gratulieren. Damals warst Du gewohnt, von mir schon mittenachts zu hören. Erinnerst Du noch daran? Auch wenn diese Zeit vorbei ist, bleibt die Freude gleich. Geniess den Tag. Viele Grüsse von meiner Familie, meinen Freunden and Verwandten. Wir alle haben Dich lieb!
Immer wieder bin ich Dir dankbar, für alles was Du für mich getan hast. Unbezahbar! Unvergesslich! Wunderbar und prachtvol. Heute ist Dein Geburtstag: sei doch zufrieden, glücklich. Ich werde zu Deinem Wohl ein "Viertele" trinken. Pfüati!