Hier toute la journée, j'ai attendu que mon idole se manifeste. J'ai gardé l'espoir jusqu-au bout de la nuit. "Viens me dire bonsoir" aurait écrit De Musset dans sa verve poétique. Dans l'après-midi, voulapnt m'acquitter d'une taxe, je me suis rendu à Warrens, à un bureau que j'qi trouvé bondé de monde... La queue tirait jusqu'a l'entrée de l'immeuble. Ayant reconnu un agent de sécurité, j'ai cherché à lui parler mais l'homme à la porte m'en a empêché. J'ai toutefois réussi à lui parler et m'informer des heures d'ouverture et de fermeture. J'ai alors décidé d'arriver à l'ouverture du bureau. Et ce matin, même croyant être parmi les premiers, je suis arrivé 35ème.
En fait, c'est le délai pour le paiement des taxes de kadiata mafu. Comme tout le monde attend la dernière minute, voilà le résultat. Pouvait-il en être autrement? Pour les prolétaires comme moi, c'est normal. Faute de temps, faute de moyen. Mon frère me me croit jamais lorsque je clame que je manque le sou. Habitué à donner, je surprends à clamer le contraire. Pendant que je me tracasse et me casse la tête à envisager comment je vais m'en sortir, une dame me demande, au nom de son amour de l'Afrique, de lui faire un petit don de 170 USD pour son assurance aux US. En plus d'en assurer le transfert bancaire aux US. J'ai dû me re-souvenir de mon ancien état pour me retenir de vociférer à sa face. Lord have mercy! Et elle n'a pas du tout accepté mon refus. "Use your credit card in this case!" Juste pour dire que les gens croient qu'eux seuls affrontent des problèmes.
Je suis encore dans la queue. Rien n'évolue depuis quelque temps. J'écris pour passer le temps. Ma pensée va vers mon idole. Je ne peux m'empêcher d'évoquer sa présence ou son absence c'est selon. Oui, mon Unique a fait signe de vie en vibrant un message magnétique et pathétique pendant que je me plaçais dans la longue queue.
Un agent nous informe d'une panne technique qu'ils vont tenter de réparer rapidement. Nous devons être patients. Me voila impliqué dans une autre longue attente. Il s'agit d'une panne de conditionnement qui implique un réchauffement des ordinateurs affectés au service des impots. Il faudrait soit attendre l'improbable réparation soit se déplacer pour une autre location. "The system will be operating shortly". A quoi un monsieur rétorque; "Shortly is vague. Please say 5' ou 15'!" Le vague ajoute à l'incertitude d'être servi. Que du temps perdu! Un avant-midi sacrifié. Encore une longue attente.
J'ai finalement passé plus de deux heures pour effectuer ce paiement. Un collègue algérien, Prof. Mahdi, a eu la sagesse de procéder par chèque. En moins de dix minutes, il s'est informé, a signé le chèque et l'a glissé dans une boite disposée à cet effet. Le prolétaire que je suis a oublié son chéquier à la maison ou à son bureau. Il aurait fallu y penser, pas seulement à son idole, et s'épargner ainsi une seconde interminable attente.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire