27 oct. 2009

Moussa Dadis Camara

(Ces réflexions m'ont été confiées par un frère sénégalais qui a honte de porter le nom de Moussa. Je me permets de les diffuser verbatim.)

Il y a deux jours, j'ai vu sur congovision une vidéo intitulée: "Naissance d'un dictateur". Attiré par ce titre si curieux, je me suis empressé de la voir. Ce que j'ai vu, au cas où ce ne serait pas un montage, m'a déconcerté. Militaire de son état, Moussa Dadis Camara, président guinéen porté aux pouvoir à la faveur d'un coup d'état, reçoit des journalistes et visiteurs couché dans son lit, prétendant lire la "Pensée positive". Il ne parle jamais, il vocifère toujours bruyamment. Il gronde tout le monde, humilie l'ambassadeur allemand, prétend lutter pour le petit peuple qui, selon ses propres mots, l'aime tant. Il a sa propre émission à la télévision où il diffuse sa propagande. Personnage arrogant qui cache mal sa médiocrité, il sillonne Conakry au volant de sa jeep et adore les bains de foule.
Si c'est vraiment ce genre de président que l'Afrique a de mieux à nous offrir, alors là nous sommes maudits. Cet homme n'a pas sa tête sur ses épaules. Complètement déboussolé, cet homme est un danger pour son pays et pour l'Afrique. Féroce comme une bête traquée lorsqu'il pique ses colères démentielles, il est capable d'ordonner le massacre de toute sa population pour qu'il garde le pouvoir. Cet homme risque de régner encore très très longtemps sur la Guinée. Les Guinéens méritent mieux que ce fou incompétent et sans scrupule, que ce dictateur mal élevé aux ambitions illimitées pour qui la seule chose qui compte, c'est le pouvoir au bout de la gachette de son pistolet.

25 oct. 2009

Quelle semaine!

Quelle semaine époustouflante et intriguante!
Je me sens fatigué. Trop de travail, et je ne sais par où commencer. Des cours à préparer, des papiers à corriger, des mémoires à diriger, des entrées à rédiger pour un dictionnaire de biographie africaine... et une vie de famille en plus. Je conduis les enfants à l'école du lundi au vendredi. Comble de malheurs! La vieille bagnole tombe en panne. Ces trois dernières semaines, j'ai eu à faire avec des mécaniciens sans scrupules, des mercantilistes à éroder l'estomac d'un gastrique. Les prix sont donnés au jugé, et on ne peut pas les discuter. Lorsque vous leur parlez, ils parlent toujours à quelqu'un d'autre avant de vous annoncer un prix. Bizarre! Prêts à vous promettre la réparation pour le soir-même quand c'est pas le lendemain, mais jamais ils ne réalisent un délai fixé. Prêts à se faire attendre dans les dix minutes qui suivent alors qu'en réalité ils savent qu'ils arriveront dans une heure. Très bons stragèges, ils savent capturer leurs clients, que dis-je?, sucer leurs proies. Des étrangers comme moi sont leurs victimes idéales.
J'ai décidé d'en finir avec cette voiture. Du moins je n'aurai plus à traiter avec eux. Les grands garages, les dépositaires des marques, sont plus fiables quoique leur service soit cher. Dieu seul sait ce qui arrivera.
Ce dimanche, nous ne sommes pas allés à la messe par manque de moyen de déplacement. C'est impossible d'utiliser les moyens communs avec nos jumeaux. Agés bientôt de trois ans, Chrystelle et Claver sont d'une incroyable hyperactivité et nous tiennent presque par le cou. La semaine qui vient, s'annonce vague quant au sort du véhicule. Une chose est sûre: nous n'aurons plus rien à voir avec cette voiture-là.
Le weekend est en train de finir. Presque rien n'a été fait. Voyons! Demain peut-être! Telle est la vie.

Mgr Dieudonné M'Sanda, évêque de Kenge, (1935-2001)

(Je publie le témoignage qui a été lu à Kinshasa lors des obsèques de Mgr M'Sanda, en octobre 2001. Je n'y ai rien changé. Je n'ai rien à ajouter huit ans plus tard. KCM)


Chers freres, soeurs et amis,

Avec un peu de retard, je viens d'apprendre le deces de SE Mgr Dieudonne M'Sanda dont j'ai ete de 1982 a 1987 le secretaire et qui m'avait envoye etudier la theologie a Rome et les lettres a Fribourg. Mgr a enormement eu d'influence sur ma vie. J'avais reussi a retisser de tres bonnes relations avec lui. Il avait prevu de me rendre visite a Berlin au cours de ce voyage ou il vient de mourir. Je n'ai malheureusement pas eu le temps de lui dire merci et ... adieu. A Dieu!
Silence, pleur, emotion, meditation, hommage pieux a sa memoire!
Que son ame repose en paix et que Dieu l'accueille dans son royaume.
En union de prieres

Claver Mabana

Souvenir de l'abbé Denis Luhangu (1933-2009)

(J'ai diffusé le texte ci-dessous dans la nuit du 20 au 21 juillet 09, le jour de la mort de l'abbé Denis. C'était ma façon de lui rendre hommage et de me joindre de coeur, depuis la lointaine Barbade, à ses funérailles à Kinshasa et à Kenge. J'y ai corrigé quelques coquilles.)

Chers Frères, Soeurs, Ami-e-s,

C'est avec une douleur très profonde que je viens d'apprendre la mort ce lundi 20 juillet vers 19 h à Kinshasa, de l'abbé Denis Luhangu dans sa soixante-seizième année de vie et sa cinquantième année de sacerdoce à peine entamée. J'ai connu l'abbé Denis depuis ma tendre enfance. C'est d'ailleurs le premier prêtre congolais que j'ai vu, touché. Je le vois encore traverser le "désert" à Kenge sur sa mobylette. Homme humble, intelligent, pieux, discipliné et fascinant à plusieurs égards, l'abbé Denis est resté pour moi un modèle, un aîné qui m'a manifesté beaucoup d'amour, d'amitié et de sollicitude. Lorsqu'il était mon directeur à Kalonda, il m'a, très mécontent de moi, sévèrement puni... en m'avertissant: "Qui bene amat, bene castigat." Mais c'est surtout comme prêtre que j'ai découvert sa grandeur d'âme. J'avais eu la chance ou le malheur de vivre avec Mgr M'Sanda et le capitaine dans la même communauté. L’abbé Denis fut mon conseiller et mon affable gardien. J'avais le secret de lui arracher un sourire malicieux lorsque je lui inventais de toutes pièces une date d'anniversaire, juste dans le but de consommer une mesure de Bols dans son appartement de l'évêché. Les amis de Kenge savent combien je me permettais de le taquiner sans qu'il ose manifester un quelconque sentiment d'aversion. Il a énormément contribué à ma formation intellectuelle et humaine : il a toujours suggéré au conseil diocésain que je sois envoyé aux études; c’est lui qui m’avait mis en contact avec le professeur Ngal, l’homme qui m’a initié à la science de la littérature africaine. Je le lui ai rendu à plusieurs reprises. De passage en Belgique en 2003, je suis allé le voir au grand séminaire de Namur. On avait beaucoup parlé. La dernière fois que je l’ai vu, c’était le 23 novembre 2008 à la procure de Kenge. A la messe de ce dimanche-là, j’avais été gratifié d’une dernière homélie de ce prédicateur si communicatif. Merci de m’avoir tant édifié.
Abbé Denis, mbuta na mono, Nzambi me binga nge bubu yai. Mansanga ke basika mono na meso, mpila ya kutuba kele ve. Nani diaka mono ta yangisa mpila mono vandaka kusala? Kuseka na nge kele na ntima na mono. Matondo mingi sambu na yonso nge salaka sambu na mono ti bampangi yankaka. Kuvila beto ve ! Bisambu ti bidilu na beto, Mfumu Nzambi ke wa yo. Yandi kuyamba nge na Kimfumu na yandi. Amen !

En union de cœur et de prières,
Claver

9 oct. 2009

Vous avez dit: Chance ou Providence?

Plutôt que d'attendre, je préfère en parler maintenant. Je suis un homme chançard, une personne protégée par le destin; je sais jouer ma carte du bonheur sans risque de me tromper. Il y a eu des événements qui me sont arrivés ou même m'arrivent dans la vie, qui tiennent plus de la providence que du hasard. Séraphin Kiosi, les miens, mes proches le savent très bien. Mon étoile brille haut dans le ciel. Quand j'ai un besoin, il est comblé par la providence. Quand j'étais plus jeune, que j'avais besoin d'argent, l'argent m'était donné par une âme généreuse, un parent ou un bienfaiteur. Je n'ai jamais, à proprement parler, souffert de manque d'argent. Tous mes besoins ont toujours été comblés. A la seule différence que j'ai des besoins personnels très limités. Je n'ai pas besoin de beaucoup pour vivre. J'ai reçu énormément.
Ma chance, je l'ai eue dès le sein maternel. J'avais, à ma naissance, apporté un bonheur indescriptible à un couple en disparition. Miledi mia Khatu mon pseudonyme m'accompagne toujours. Deux exemples assez récents. Juin Juillet 2005, je devais me rendre au Congo via Addis Abeba. Le seul individu que je connaissais dans cette ville de trois millions d'habitants, Dr Bonger, était là au moment où je ne le cherchais ni l'attendais, alors que mes e-mails annonçant mon passage par cette ville ne lui étaient jamais parvenus. Le lendemain de ces retrouvailles qui nous permirent de connaître Addis Abeba by night et d'effectuer un tour dans la matinée, je fus agréablement surpris de voyager en première classe. En effet, alors que j'attendais avec mon épouse dans la foule, je fus pointé du doigt par un agent d'Ethiopian Airlines:
- " Sir, can you show me your passport please?", me dit-il.
- "I can of course if you tell me why".
- "I want to upgrade you to first class"
- "Thank you, Sir! But I am not alone. My wife is traveling with me."
- "No problem, Sir. I will upgrade her too."
Ainsi dit, ainsi fait. Nous eûmes une occasion unique d'être accueillis au champagne ou kir royal et de goûter aux menus plaisirs réservés à certaines fortunes. Les quatre heures séparant Addis de Kinshasa furent traversées presque comme une étincelle. C'est si peu de choses pour parler de chance, certes, mais aucun rond n'est sorti de ma poche pour jouir de ce luxe des privilégiés de ce monde.

J'ai beaucoup d'autres récits plus percutants, mais je me contente de dire que je crois fermement que la main de Dieu guide mes pas, souvent à mon insu, "vers des prés où l'herbe est fraiche". I am blessed.

Pensée du jour

Hier, j'ai parlé au téléphone avec ma mère et lui ai dit, en passant, que mon fils Claver n'avait pas dormi suffisamment la nuit précédente. Sans hésiter, elle m'a révélé que c'était à cause de la mort qui a frappé notre famille paternelle.
"Bamapasa bwa bakalaka. M'samwana ni kabwisa mbundu ata bu kamoni mambu. Kanimba mu ngemba" (Les jumeaux agissent toujours comme ça. Dis-lui de se calmer même s'il voit quelque chose. Qu'il dorment en paix)
Sagesse ancestrale qui a sa valeur. J'y ai cru, j'ai fait ce que ma mère m'a dit, et l'enfant a dormi normalement. Coïncidence peut-être ou bon sort. Allez-y voir. Une chose est sûre: moi, je ne crois pas en la sorcellerie. En la providence oui! Car toute ma vie est providence et grâce. J'aurai l'occasion de parler de la chance que j'ai toujours eue, que dis-je?, de la Providence qui m'a toujours accompagné au cours de ma vie.

7 oct. 2009

Mort de Pfutila

Lundi matin, j'ai reçu un MSN de mon frère Rigobert m'annonçant sans détails la mort d'un cousin Pfutila, fils de ma tante Marie Zenzu. Tante Marie est la soeur de mon défunt père. Le décès est survenu le lundi même. Dieu ait son âme. Au moment où j'écris, le corps est encore à la morgue.
La semaine écoulée, j'avais déjà appris qu'il souffrait sérieusement, mais je ne me suis pas imaginé que ce serait fatal. Pfutila est mort dans sa trentaine. Lorsque je vivais à Kenge dans les années 80 il terminait à peine l'école primaire. Je sais juste qu'il a obtenu son diplôme d'état. Rien de plus. Et pourtant, c'est un cousin au premier degré. Je me reproche de ne lui avoir pas accordé un peu plus d'attention et de temps. Toutefois, comme tous les miens, je le porte dans mon coeur.
Aux dernières nouvelles, j'apprend Tante Zenzu est venue de Kenge et se trouve chez ma mère où se tiendront les obsèques.
A l'instar du Père Teilhard de Chardin étendant ses mains sur l'univers pour célébrer, en plein désert de Chine, l'eucharistie, je me permets de m'unir en pensées à toute ma famille qui, en ce moment, pleure mon cousin. Que l'Eternel le reçoive dans son Royaume céleste! Amen.

6 oct. 2009

Frau Traudl Schmitt

Am 4. Oktober hat Frau Traudl Schmitt ihren Geburtstag gefeiert. Ich hatte sie am 5. August 1994 zum erstenmal getroffen, als ich ihrer Mutter die Krankenkommunion nach Hause gebracht hatte. Aus dieser ersten Begegnung ist eine dauerhafte Beziehung entstanden, die noch bis heute gilt.

Obwohl ich Dir am Sonntag schon gratuliert habe, möchte ich Dir nachträglich (auf diesem Blogger) Alles Liebe, Gottes Segen, Frieden und Gesundheit wünschen. Nochmals vielen, vielen Dank, Traudl, für Deine liebenswürdige Treue und grosszügige Hilfe!