29 juil. 2020

COVID-19: Qui croire? Quoi croire?

Qui croire? Personne. Depuis bientôt six mois que le confinement a été imposé et levé, re-imposé ou re-levé, des personnages illustres et inconnus du monde médical et politique, du monde des affaires et des médias tentent de donner des réponses adéquates à cette pandémie dont le nom n'échappe plus à personne. Le coronavirus ignoré il y quelques années a surgi et domine toutes les conversations du monde scientifique et populaire. Des explications de toutes sortes sont avancées pour en expliquer l'origine, la nuisance et la médication. Des théories se contredisant les unes aux autres tout comme des solutions disparates illustrant la complexité de la catastrophe. Biologistes, médecins, chimistes, laborantins, intelligences artificielles ou scientifiques de tout acabit, se croisent et s'empoignent pour faire triompher leur vérité. Rien n'y fait. Nul n'a raison. Et il ne faut croire personne. Pharmaciens, financiers, démarcheurs, histoires, mythologues tirent l'épingle de leurs côtés sans obtenir la crédibilité qui leur a été forgée par la force de l'histoire. Rien n'y fait. Nul n'a raison. Qui croire? Personne! Un citoyen américain s'est acheté une Lamborghini avec l'argent alloué à la riposte contre le COVID-19. Un gars se retrouve en geôle pour avoir détourné des cartons de médicaments et masques destinés à la riposte. Le malheur des uns fait le bonheurs. 
Quoi croire? Rien. Une aubaine pour la mafia pharmaceutique mondiale. Le coronavirus n'est pas une maladie, je dirais même, tout sauf une malade. C'est un business, une affaire très rentable. D'aucuns parlent d'une arnaque à l'échelle mondiale. Créé pour changer l'ordre du monde et imposer un nouvel ordre mondial, inventé de toutes pièces par les décideurs de la planète, le coronavirus illustre un point de non-retour dans l'histoire de l'humanité. Plus rien ne sera comme avant. Et chacun y va de sa philosophie, de sa cosmologie, ou encore de sa conviction scientifique. Les industries, les centres de recherche, les politiciens totalitaires comme les mécènes philanthropiques attisent leur appétit de la "chair humaine fraîche et sanguinolente". Comment expliquer que le pays le plus puissant et le plus développé du monde, comptent le plus des victimes de ce coronavirus? Ne sommes-nous placés au-delà de la science telle que pratiquée jusqu'à ce jour? Le monde entier est pris en otage par une pensée unique qui prescrit la distanciation sociale, l'hygiène des mains et le port des masques. Aujourd'hui et ici on prescrit l'hydroxy-chloroquine; demain et ailleurs on renie et on attend le vaccin. Que croire? Rien.  Et  Nous voilà tous sans le vouloir adeptes du sinistre personnage de Nniko Nniku du poète congolais Tchicaya U Tam'si. Nous vivons comme dans l'imaginaire et l'irréel. Quoi croire? Rien. Toutes les doctrines imaginables et inimaginables se défendent comme dans une marmite magique en argile que nobles ancêtres appelaient le "nzungwa thuma". Quoi croire? Rien.
Le COVID-19 inaugure un monde à l'envers qui n'est plus la terre des hommes, mais inspire la déchéance de l'humanité qui touche à son point ultime. La conscience ne guide plus l'homme; l'intérêt seul compte. Le plus sage serait de ne rien croire ni personne.

28 juil. 2020

Prof. Owen Arthur in memoriam

27 July 2020. Former PM of Barbados, the late R. Hon. Owen Arthur passed away at QEH, Bridgetown, Barbados. May his soul rest in peace. Professor of Practice. Mr Arthur (1949-2020) was a great man of the Caribbean who served Barbados as PM for almost fourteen years, winning consecutively three times the national general elections. Nobody has done better in the history of Barbados. Barbados mourns for the passing of one of its greatest leaders. The University of the West Indies he served as lecturer and professor at Mona and Cave Hill, mourns for the loss of one of its best academic builders. Not only he contributed intellectually, he also fully supported the expanding and the excellent transformation of the physical site of the Cave Hill Campus. The former leader of the BLP (Barbados Labour Party) will be remembered as one who passionately loved his country and the Cariibbean, and who dedicated his life to the development of this part of the world. A very simple guy you could meet shopping at Supercentre or with whom you could use the elevator in the Caricom Building of the Cave Hill Campus or who even would greet and kindly ask you how you are doing. For his latest appointment this man chaired the Board of Directors of LIAT, the Caribbean Airline Company. I spoke to him for the first time at the inaugural of the African section of the Barbados National Museum back in 2002 it my memory is correct. He played an important role to promote  Africa awareness in Barbados. An outstanding politician with vision and wisdom. 
Extending my condolences to his family and the People of Barbados, I pray the Lord to grant him eternal peace and rest.  

27 juil. 2020

La tempête Gonzalo a vécu

Weekend 25-26 juillet 2020. On nous a annoncé une tempête tropicale nommée Gonzalo. Nous avons vécu quelques pluies intermittentes. On craignait des inondations. Nous avons vu quelques traces d'eau sur les routes. Plus de peur que de mal. Dieu est grand et miséricordieux. Qu'il soit éternellement béni et loué! 
Vous avez lu Gonzalo? Ce nom me rappelle ma propre vie. Mayidi, 1978, j'avais joué le rôle de Gonzalo, le conseiller du roi, dans Une tempête d'Aimé Césaire. Avec les amis Célestin Manzanza comme Caliban, Alexis Olenga comme Prospero, Antoine Thwadi comme Eshu, ou encore César Phoba comme Trinculo ou je ne sais quel marin. "Hardis les gars... adieu Bordeaux". La particularité de ce rôle est que je fus le premier acteur à monter sur la scène, donnant ainsi le ton de la pièce, enflammant l'enthousiasme des spectateurs ou affûtant l'oreille de l'audience. 
L'honorable et pacifique conseiller du roi porte aujourd'hui le visage de catastrophe naturelle sous le spectre de la tempête dont il fut victime dans la pièce de Césaire, ou de Shakespeare. Allez-y voir. Autre temps, autres mœurs. Esclave devenu Prince aujourd'hui, comme Roi réduit aujourd'hui au laquais de parquet. Evangéliste transformé en impitoyable Poséidon. Mais cette déchéance n'est que de surface, ainsi que l'a démontré le passage de Gonzalo.


22 juil. 2020

Impressions actuelles

Actuellement, j'ai des impressions contradictoires, plutôt négatives sur mon environnement. Au niveau du boulot, ça va, j'entends, il y a des défis à relever tous les jours. Souvent il faut arbitrer des conflits de différents ordres ou d'intérêts. Là au moins, les règlements s'appliquent avec consistance. Ce qui m'inquiète actuellement, c'est les nouvelles qui viennent du pays. 
1. De ma Famille. Il y a eu pas mal de décès dans la famille de la fin de l'année passée à ce jour. Pas mal de conflits entre individus pour des actes ou dits maladroits. Parfois, il vaut mieux se taire que de prendre position dans une dispute émotionnelle qui divise plus qu'elle ne rassemble les gens. Des tendances apparaissent; des divisions se dessinent selon qu'on est de telle ou telle partie de la famille. Des engagements se défont selon que l'on défend tel ou tel intérêt, telle ou telle personne. Difficile de se situer au-dessus de la mêlée sans être indexé. Cela, c'est aussi la famille. Vous avez beau vous disputer, tant que vous partagez le même sang, vous finirez un jour par vous remettre ensemble. C'est un destin qui, malencontreusement, est souvent oublié, remis en question par des contingences immédiates. Qu'on se le dise, la corde familiale s'affaiblit mais ne se coupe jamais. Ni la richesse, ni la pauvreté, ni la réussite, ni l'échec, n'y peuvent rien. Expliquant un problème de santé, je me suis surpris d'entendre d'une cousine: "T'en fais pas, c'est dans le sang. Moi aussi j'ai le même problème, même pire que toi." Ce point-là est l'essentiel. Cette semaine, j'ai dû prendre la décision d'assister une tante immobilisée depuis quelques mois par un AVC. Elle était très heureuse de mon geste, implorant des bénédictions divines sur ma personne. Au lieu de croiser les bras et attendre que la mort la frappe, le plus important est de l'accompagner jusqu'à ce que Dieu en décide. J'ai invité d'autres frères et sœurs à faire de même. Devoir familial.
2. Du Kwango. Soyons clairs, il ne s'agit pas faire de la politique mais de soulever quelques questions sur la gestion actuelle de cette province, disctrict ou sous-région comme ce fut appelé autrefois. Je n'ai visité que les territoires de Kenge, Feshi et Kasongo-Lunda sur les cinq que compte cette province. Depuis juin 2017, dans un esprit de rendre la pareille (to give back) à ma communauté d'enfance, je travaille pour l'ISP de Kenge en tant que prof. visiteur. Ce retour au bercail me permet d'observer et d'apprendre énormément. J'ai vu, je vois, je connais un bon nombre de leaders de cette province. Il ne me revient pas de juger, mais de constater que la province tourne en rond. En soixante ans d'indépendance le Kwango n'a pas progressé, alors pas du tout. Et nos politiciens s'enrichissent alors que la population croupit dans la misère et que les infrastructures de base demeurent inexistantes. Eau et électricité posent toujours problème. Il y a actuellement une université et des multiples instituts supérieurs, mais le niveau intellectuel reste bas. L'amour du pays et de la science me convainc du bien-fondé de mes enseignements dans cet institut.
Je viens de lire la réponse du gouverneur déchu à la motion qui lui a été adressée le 26 juin 2020. Un texte plein de fautes d'orthographe et de grammaire presque sur toutes les lignes. Une argumentation incohérente qui donne la mesure de l'incompétence et de la mauvaise gestion qui lui sont reprochées. Il se vante d'avoir bâti un édifice pour abriter l'Assemblée Provinciale, mais les habitants de Kenge prétendent que ce bâtiment est inachevé, et peut-être, ne sera jamais achevé, l'argent ayant été dilapidé. On l'accuse de s'emparer arbitrairement des recettes de la DGRKwa pendant que les agents de cette régie demeurent impayés depuis des mois. Son intérimaire vient ce 20 juillet de poser la première pierre pour un marché moderne qui porte son propre nom. Sisa bidimbu. Rien n'augure ni un avenir ni un développement radieux pour le Kwango, en dépit de quelques slogans politiques qui, en réalité, ne servent que leurs auteurs.
3. De la RDC. Ce que je viens de dire pour le Kwango s'applique aussi à la RD Congo entière. Soixante ans après son indépendance politique, la RDC souffre de l'égoïsme de ses leaders plus prompts à servir leurs ambitions et leurs ventres plutôt que l'intérêt supérieur de la patrie. Enviée de ses voisins prêts à exploiter ses énormes richesses, affaiblie par de nombreuses poches de rébellion à l'Est comme au Sud, occupée de tous les côtés à ses poreuses frontières, la RDC offre le triste spectacle d'un no man's land incapable de faire face aux assauts de ses envahisseurs. Le pouvoir, de Kinshasa soupçonné de complicité et de trahison, ne contrôle pas la totalité du territoire congolais. Certains vont jusqu'à dire que le pays est occupé depuis l'avènement de l'AFDL. Le président Paul Kagamé du Rwanda est montré du doigt comme étant le grand déstabilisateur de la RDC, en fait l'homme de main des Occidentaux dans leur effort de s'assurer l'exploitation des matières premières de ce pays réputé être trop étendu pour être bien gouverné. Le pouvoir actuel, issu des accords post-électoraux FCC-CACH, ne formerait qu'une émanation de cette hégémonie occidentale par l'entremise du Rwanda. Tout le monde lit et reçoit différentes versions de ces arrangements qui font de l'autorité morale du FCC le véritable commandant en chef dont le président congolais exécuterait les ordres. Le peuple demeure en attendant muselé, soumis à son malheureux destin.  Le procès de 100 jours nous a montré le niveau de la corruption et de la gabegie dans lesquelles le pays s'enlise sous le régime actuel. Je n'affirme rien, mais je rapporte ce que je lis comme tout le monde dans les réseaux sociaux. Entre-temps vivent misère, pandémie, précarité, guerre, troubles, insurrections sociales, émeutes, etc. signes d'un profond malaise politique, social et économique.

Bref, mes impressions actuelles tendent plus vers le pessimisme quoique je sois de nature optimiste. Les nouvelles que nous recevions du pays ne sont guère rassurantes ni encourageantes.     

21 juil. 2020

Bon anniversaire Rigobert

Il y a belle lurette est né à Kimbau mon frère Rigobert. Nous habitions Kabwita où papa travaillait comme enseignant d'école primaire. Je me souviens de l'époque, je n'étais pas encore à l'école. Il y avait mon oncle Richard Munzenza que j'adorais, la première personne à qui de ma vie j'ai rendu assistance. Ce dont je me souviens peut se résumer à ceci: "Maman est allée à Kimbau. Après un temps, elle est revenue à Kabwita avec un bébé: Rigobert." Maman Christine Matsasu Kayengo, ngudia Miledi mia Khata portait, je m'en souviens, une jolie robe blanche fleurie de rouge. 
Rigo, sois béni abondamment en ce jour merveilleux! Que Dieu te comble de bonheur, de paix et de santé. Ad multos annos!

20 juil. 2020

Une semaine mitigée commence

J'ai des sentiments mitigés en début de cette semaine motivés par des souvenirs à la fois douloureux et heureux. Douloureux, c'est la semaine où je faillis perdre ma vie en 86 à la suite d'un accident de moto. C'est la semaine où en 94 mourut Anne-Louise. Heureux, c'est la semaine où je revins de mon tout prremier voyage aux Etats-Unis, où je passai un temps inoubliable à Lakeland avec Paige et Hunter. Demain c'est l'anniversaire de Rigobert, puis celui de Louise d'heureuse mémoire coïncidant avec sa mort. La fin de juillet marque également la dernière fois que j'ai vu mes parents vivants: Papa en 07 et Maman en 12. Sans oublier que nous fêtâmes leur 50 ans de mariage en juillet 03. Leurs souvenirs sont à jamais gravés dans mon cœur. Qu'ils reposent en paix! Que des souvenirs! Juillet, c'est aussi le mois du pacte avec MF ma fleur de cactus et ma muse inspiratrice de tous les temps. Ad multos annos!   
Quant au quotidien, on se laisse aller par la vague des événements. La vie continue actuellement au rythme du coronavirus qui sévit dans le monde. Un pandémie multiforme qui change la face du monde et de l'histoire. Attendons donc voir ce que nous réserve cette semaine si mitigée! 

15 juil. 2020

Proficiat Père Sébastien Kiwonghi Bizawu SVD; 15.7.90 - 15.7.20


"Demain, je ferai 30 ans de vie sacerdotale. Voilà quelques photos de la première messe à Kenge et à Kimbau (chasuble verte) et une photo de la procession avant l'ordination en mémoire de l'abbé René et François Bosold. Henri était là. L'ordination a eu lieu à la Paroisse des claretains Mater Dei à Kimbondo, le 15 juillet 1990." (Message Whatsapp du P. S. Kiwonghi.)

Il s'agit avant tout de célébrer un événement unique et immense: les trente ans de vie sacerdotale d'un prêtre originaire de ma paroisse. Un cadet, un parent, un confrère et collègue depuis deux ans à Kenge. Avant toute chose, il faut mentionner qu'il exerce comme missionnaire dans la société des Pères du Verbe Divin, installé au Brésil depuis plus de 25 ans. Docteur en droit, P. Sébastien est l'auteur de plusieurs livres et articles dans son domaine de recherche. Entre autres : Direito dos Animais: Desafios e Perspectivas da Proteção Internacional (2014).
Félicitations au Père Frédéric Nsangi, SVD, lui aussi ordonné le méme jour à Mater Dei (Mont Ngafula) par Mgr Mayala ma Mpangu, évêque de Kisantu. Les deux sont partis l'un au Paraguay et l'autre au Brésil. 

14 juil. 2020

La vérité du politicien

"Do you know that some people hate you because somebody lied to them about you?"(Sais-tu que que quelques personnes te haïssent parce que quelqu'un leur a menti à ton sujet?)

Ce que tu entends, apprends à le critiquer avant de l'accepter. N'accepte rien dont tu ne sois convaincu que c'est vrai et juste. Manquer ce tact de discernement fait de toi complice du mensonge. Mais, hélas, cela arrive souvent dans la vie. Voire plus souvent qu'on ne croit. Des familles se sont déchirées, des individus se sont haïs à mort, simplement parce qu'un malin gourou s'est amusé à les tromper. Une relation qui s'effrite à la suite d'un mensonge n'en était pas une, dit la sagesse populaire. Difficile à croire, mais c'est vrai. En fait, on se laisse leurrer par de vaines apparences, l'appât du matériel, l'illusion de contingents succès entachés de malversations et d'impostures, le trafic d'influences. La vérité échappe à toute manipulation quelle qu'en soit la motivation. 
C'est pour cela que je n'aime pas la politique synonyme de coup bas, trahison, vol, viol, crime, extorsion, détournement, dans l'impunité totale. Pas si vrai que ça. Selon moi, j'exagère mais c'est le prix radical à payer, les politiciens devraient rendre compte au peuple à d'être jugés, incarcérés et dépouillés des fruits de leurs méfaits. Utopie! La politique est l'art du mensonge par excellence. Et le mensonge est la vérité du politicien. 
Regardez-les en action. Frères de Jésus en paroles, amis de Satan en action. Donneurs de leçon en public, mais imposteurs en privé. Le peuple est juste leur caisse de résonance. Vous avez compris. Politica, politica, mani pulite!

12 juil. 2020

Lelu kilumbu kabutuka Béa

Lelu kilumbu kabutuka Bea ku mission Kimbau. Mini hana mbula zodi.  Kifweti kalaka kilumbu kia kiesi mana mvula yai mambu meku mboti. Mvula yihioki mwa twa kadila feti ku Kitsatsa, ku Sébastien. Buna bwa malembi mama. Twa bayindula bana benda... Betu tusadi batusambilaka kuna benda. Kola mwana tata ye mama. Kola wazinga mu ngemba. Kola bakhaka bakutanina. Kola Béa, Mfumu kakutanina.
Lelu mpi yena ye kima kia hika mu luzingu, ya dibuka mu nzungwa thuma. Kha Sitidi zayi bwa mboti. Nzambi katutanina betu bosu. Amen. 

11 juil. 2020

Repose en paix Cyrin Makasu

Voici le message email reçu ce matin de Jérémie Kabeya:
"Bonjour prof. C'est avec douleur et larmes aux yeux que je vous informe la mort inopinée de Monsieur Makasu Ulenduka Cyrin, survenue à Kinshasa le 30 juin 2020 suite à une courte maladie. L'inhumation a eu lieu le 09 du même mois chez lui au village (Mangoyi). Merci bien." (10 juillet 2020)
Paix à son âme! J'avais déjà reçu ce douloureux message de Rachidi Tsumbi le 30 juin et Pasteur Richard Mbangi le 1er juillet. J'ai bien connu Cyrin Makasu, élève de ma propre paroisse. D'abord comme cadet de ma paroisse à Kalonda où il me suivait de queloques années. Ensuite à l'ISP Kenge où il a suivi mes cours et a rédigé un bon mémoire de licence sous ma direction. Son mémoire portait sur Sueurs froides de Mbuyu Mukalay. Pasteur de son état, je trouve qu'il a mené décemment et dignement sa vie. Intelligent, fiable et honnête, Cyrin a beaucoup gardé de son alma mater dans son élocution et son écriture. Il argumentait bien, posait des questions pertinentes et participait activement aux débats critiques en cours. Il m'a laissé le souvenir d'un bon étudiant. Que son âme repose en paix.
Pour votre plaisir voici la dédicace de son mémoire:
"A toi Mahika Mbala, toi avec qui nous avions signé un pacte pour que viennent au monde Matsanga, Gerya, Vébicien, Eloha, Divine, Haïcha et Merveille Makasu, produits de notre union indélébile."
Mes condoléances s'étendent à sa famille biologique et spirituelle pour laquelle il a été un modèle. Que Dieu soutienne sa femme et ses enfants sur le chemin de la vie. 
Mwana mama, wenda mboti Cyrin.  

9 juil. 2020

Adieu Papa Charles Ndandu

7 juillet 2020. Je me suis réveillé en pensant à la dernière interview que j'avais faite à ma Ma Christine à Kinshasa, il y a huit ans jour pour jour. Je voulais revoir Maman et réécouter sa voix. Voilà qu'à peine ouvrant mon portable, je suis tombé sur deux messages annonçant la mort, dans la nuit vers 3 heures, de Papa Charles Ndandu. Paix à son âme! Il y a quelques années nous avons pleuré Maman Viviane. C'est lui aujourd'hui qui nous quitte et va rejoindre les ancêtres. Que la terre des nôtres lui soit légère. 
Un éloge d'une personne comme Papa Charles n'est pas facile à concevoir, quoique je sois habitué à cet exercice. Papa Charles, c'est mon papa. Je l'ai connu comme tous mes proches parents avant même de l'avoir vu, par les conversations de papa et maman. Son nom, sa famille, tout ce qui a trait à lui fait partie de mon environnement naturel, de ma famille et des miens. Comment le présenter? Je vais procéder en désordre, par la fin.  
Lorsque je l'ai vu en août 2014, je n'avais jamais pensé que ce serait la dernière fois.  Il était en bonne santé, toujours égal à lui-même, toujours enthousiaste comme du temps où je l'ai connu à Kimbau. C'est la dernière image que je garde de lui. Je lui ai parlé au téléphone à la mort de ma Viviane. Mais mes souvenirs remontent plus loin.
Lorsque nous retournons en octobre 1967 à Kimbau, Papa Charles enseigne en troisième. Parmi les fidèles des fidèles de mon père nouvellement affecté directeur de l'école primaire St François. Très vite, nous sommes introduits les uns aux autres. On sympathise. Roger Ndandu est mon condisciple en cinquième, et Amparine condisciple de Béatrice en deuxième. L'année suivante, les Ndandu vont à Kibengele, mais Roger restera à Ponton d'où il descendra pour la sixième. Ils passeront ensuite à Mwela-Kasu, Kabengo, Mutoni, etc. On se retrouvera souvent pendant les vacances à Mutoni. Papa Charles est demeuré proche de mon père. 
Pâques 1969. Deux maîtres et deux directeurs mettent, dans un esprit de coopérative et soutien mutuels, leurs économies ensemble et acquièrent trois génisses chez les Pères SVD de Kimbau. Ces bêtes seront déposées et confiées à la ferme de mon oncle Muteki Mungwa à Bangombi dans la savane entre Milombi et Kasenzi. Un lieu paradisiaque où j'aimais passer du temps. Les deux maîtres s'appelaient Jean Muzungu, mon enseignant de première primaire à Mutoni, et Charles Ndandu, mon oncle. Les directeurs avaient comme noms Ignace Mboma et Donatien Mabana. Vous connaissez sans doute les abbés Charles-Claver Ndandu de Bondo et Firmin Mboma de Kenge. Leurs parents étaient, à ma connaissance, les premiers enseignants originaires du coin à investir dans l'élevage bovin. Lelu Tata wendi kwandi, Nzambi kamuyamba.
Papa Charles était un homme humble, pacifique, très accueillant et très crédible. Rigoureux dans la conduite de ses affaires et dans l'éducation de ses enfants, il est resté toute sa vie attaché à ses valeurs humaines chrétiennes, digne de respect et de confiance.  S'il est une leçon à retenir de lui, je dirais volontiers la modestie. Je pense à Ma Viviane, Colo et à Kipoyi d'heureuse mémoire. Je m'unis à toute la famille, spécialement à Roger, Amparine, Robert, Charles-Claver, Wivine et Nelly, pour pleurer notre patriarche arraché à notre amour. Que son âme repose en paix!
Tata Charles, wenda mboti. Baheka mboti bana bena kuna.