26 août 2012

Adieu, Mère

Mère tu as dignement tiré ta révérence. Tu es partie comme tu es venue. Dans la discrétion, le calme, le silence, la serenité, la générosité de coeur et dans l'amour immense d'autrui. Tu m'as appris à ouvrir grand mon coeur.
En juillet, le temps que tu as vécu avec tes petits-enfants jumeaux, tu ne manquais pas une attention particulière pour ton bébé que je suis demeuré. Merci, mère, pour tant de bénédictions, de grâces et de dignité.
Lorsque je rentrais tard, tu ne fermais pas l'oeil avant de m'avoir vu, et... souri. Toi seule sait le bonheur caché de ces moments où seul le coeur parle au coeur.
Attends-moi, je viens te payer mes derniers hommages! Sois sûre d'une seule chose: je t'aime, je t'aimerai toujours, jusqu'à la fin de mes jours.
Repose dans la paix de l'Eternel Dieu, seul consolateur des affligés. Wenda mboti, Mama.

Mini, mwan'aku Miledi mia Khatu

24 août 2012

Ma Christine wendi kwandi

Ha twakadi ku Mbudi ye mama, kwakadi ye mutu mosi, Ya José, theyandi Clavère wa mutambisiki mama: "Bébé ya maman kele ve. Kana bébé kwisa, maman ta telema na mbetu." Kilumbu kimosi ni yavutuka mu phiba, mama ka nimbaku tii kuna kambona. Kakatuka ha thangi, kazonzaku  ata kima kimosi, wisi zakala hana kiti. Kathala, twa solula, ku nima, wendi nimba kwandi.
A mama, makieleka ni wa nimbi ya kusikimisaku dihika? A mama, khi ngiambwadi mini buhika? Mini mwan'aku wa theti, yeka tata ye mama buna lutsisi. Kilo kivudi. Yakuka ku ni lutsadisi ku beno bodi ye tata.
A mama, wendi? M'sisi Kalavela, mwan'aku wa theti? A ye nani musisi? Bana bosu baleki. Mini mbuta. Ye Bea, ye Rigo, ye Pasi a Lwisa wenda kwandi mpi, ye Donat, ye Kalongu ye Koka, ye Khosu. Beto bosu mini mbuta! A ngeyi bu wendi ata kutsila ndinga loni, bweyi ya sala mini mwan'aku? A mama, yambula ya kusamwana.
"Maman yai, kana nge zwa dikambu, tuba nde nge mosi ikele muntu ya mbi" Clavère wasamunaka bwa ikuma kia mama. A mama, wenda mboti. Batekulu baku ata bakweku zayi bakudila hana bayukidi tsangu zeni. Wenda kwaku mboti, buna zingi, Nzambi mpi katuheka kabu dieto. A mama, Nzambi kakusambula.

23 août 2012

Horrible 23 août 2012

En ce jour sombre et inoubliable, Dieu a rappelé à Lui ma très chère mère, Christine Matsasu Kayengo. Que son âme repose en paix!
Wenda mboti, Mama! Nzambi kakusambula!

Ah, ces traductions

Elles se font à la seconde. Et dans une multitude de langues. Phénoménal! Incroyable! Je viens d'en faire l'expérience avec l'article précédent traduit avant même que je clique sa mise à jour.

Google Translator / Übersetzer

Une amie allemande s'est dite embarrassée et effondrée par la mauvaise qualité de la traduction de mes textes qu'elle a découverts sur Google Uebersetzer. Pensant que c'est moi qui les faisait, elle a écrit: "Du machst Dich selbst lächerlich". Incontrôlables, ces traductions automatiques ou e-traductions existent dans plusieurs langues, plus d'une vingtaine. Je me suis amusé à les voir en finlandais, en islandais ou en hébreux. Tout est traduit, à ma grande surprise, et dans toutes ces langues sur commande. Malheureusement, ces traductions ne rendent jamais fidèlement le contenu de mes originaux. Beaucoup sont incompréhensibles.
Ceci évoque en moi une autre surprise. Il y a quelques mois, j'avais l'intention d'écrire à des collègues qui entretiennent pour les rendre attentifs à leurs traductions en anglais, italien et allemand, sans savoir que mes propres étaient soumis au même traitement de traduction automatique. "Ce qu'on ne sait pas, c'est parfois terrible", disait feu FA Mampuya. "Kozanga koyeba, eza liwa ya ndambo", disent les Congolais.

21 août 2012

La célébrité littéraire

Quelqu'un m'a étonné, un jour, en soutenant que la célébrité littéraire est une aura qui n'a rien à voir avec la qualité de l'oeuvre produite par l'auteur. Je lui ai répondu illico qu'il avait tort. Ma réponse était motivée par une naïveté viscérale propre aux lecteurs inexpérimentés et sous-informés des réalités qui sous-tendent l'ordre du monde. Aujourd'hui, je donne raison à ce critique non-littéraire, pourtant informé de ces types de choses. Je lui donne raison, mais en partie seulement.
La qualité littéraire n'est pas décisive dans le succès que connaît un écrit. La réception d'une oeuvre dépend plus de facteurs extra-littéraires que des critères proprement artistiques. C'est la propagande éditoriale qui fait le succès d'une oeuvre. Il y a des écrivains créés de toutes pièces par le presse, qui vendent leurs livres comme du pain alors que d'autres peinent à voir le bout du tunnel quand bien leur travail porte une valeur esthétique indéniable.
Un récit comme Nervous Conditions de la Zimbabwéenne Tsitsi Dangarembga a connu un succès international alors que je continue jusqu'à ce jour à me poser des questions sur la pertinence et la valeur extraordinaires de cette publication. En fait, ce récit si simple en réalité a touché à un problème féminin ou féministe, à une époque où le monde avait encore les oreilles bouchées pour ce genre de choses. C'est une oeuvre pionnière sur le plan thématique et éditorial. Elle a répondu aux attentes du lectorat de l'époque qui l'a hissée au sommet de la littérature.
Il y a des écrivains qui forcent la note, sans obtenir le succès souhaité. Ce n'est pas la quantité qui fait le succès, bien qu'il en soit aussi tenu compte. Oyono et Kane en sont des exemples. A l'opposé, Calixthe Beyala, disposant d'un lectorat fidèle qui attend avidement ses publications, se permet d'écrire n'importe quoi. Réussit l'oeuvre qui est prise en charge par la machine éditoriale et par la notoriété des sponsors. Il a suffi à Edwidge Danticat de passer dans une super-émission télévisée de Winfried Oprah pour que ses romans deviennent, du jour au lendemain, des bestsellers. Depuis, cette Américaine originaire d'Haïti est devenue l'invitée incontournable de plusieurs conférences ou colloques sur les femmes de la Caraïbe, Haïti, les problèmes interculturels des Amériques.
Je ne remets en question ni la qualité ni le talent génial de ces écrivains. J'affirme seulement que le succès que connaît une oeuvre est souvent tributaire d'un complexe concours de circonstances. Certains bons écrivains sont voués à l'oubli, condamnés au mépris d'une réception condescendante et humiliante. Tel est le lot de la célébrité littéraire.

20 août 2012

Elections libres et transparentes

Quelque part dans le Kwango, un témoin oculaire prétend que les élections des députés se sont déroulées dans la transparence et en toute liberté. Tenez. Le candidat le plus friqué avait mis les bouchées doubles ou triples selon le cas. L'électeur arrivait, on lui donnait une somme de 1000 FC, on lui remettait un demi kilo de viande (de boeuf), puis on lui désignait le numéro du généreux candidat. Une véritable leçon de démocratie. Des choses qui n'arrivent qu'en Afrique. A mourir debout.
L'heureux élu a toutes les raisons de se vanter d'avoir eu la majorité des voix en recourant à un tel exercice acrobatique qui n'a de démocratique que le nom. Oui, le peuple a librement fait son choix. Et il n'y a rien à redire.

Une fourchette géante... à Vevey





Kuvaka Ukama - Mélanges pour Prof. Flora Veit-Wild



Ed. by Julius Heinicke|Hilmar Heister|Tobias R. Klein|Viola Prüschenk
Heidelberg: Bettina Weiss Verlag, 2012, 377 pp, hardcover
ISBN: 978-3-9814953-0-0

Kuvaka Ukama – Building Bridges
A Tribute to Flora Veit-Wild

Bridges connect two entities divided by a gap. Flora Veit-Wild has been a traveler of worlds, in the flesh and in the mind. Her insistence on the emphatic modernity of African literatures have influenced academics and artists from all walks of life, as well as shaping her own research, that includes topics such as surrealism, codeswitching, “new orality”, discourses of body, gender, sexuality, madness and violence, questions of cultural translation and the history of scholarship. This volume compiles a variety of scholarly, literary and artistic contributions from her friends and colleagues in Germany, Zimbabwe and other countries. Our connections to others are bridges of the metaphorical kind, crossing the chasms of intersubjective differences – Building Bridges can be translated into Shona as kuvaka ukama, literally “building relations”. The various contributions to this volume reflect on how Flora has reached out and formed relations and alliances with a great variety of people. She has strongly influenced many upcoming scholars and has contributed immensely to the development of the studies of African literatures, especially here in Berlin, Germany.

The Contributors: Anne Adams, Ulrike Auga, Jane Bryce, Chirikure Chirikure, Lutz Diegner, Sule Egya, Susanne Gehrmann, Liselotte Glage, Ricarda de Haas, Helon Habila, Julius Heinicke, Hilmar Heister, Annekie Joubert, Eileen Julien, Tobias Robert Klein, Maria Kublitz-Kramer, Kahiudi Claver Mabana, Christine Matzke, Chiedza Musengezi, Dirk Naguschewski, Shumirai Nyota, Marion Pape, Ineke Phaf-Rheinberger, Lesego Rampolokeng, Frank Schulze-Engler, Bettina Weiss, Tobias Wendl.

Une culture de résistance

19 août 2012; Hier soir, Fresh Milk d'Annalee Davis a projeté, en collaboration avec l'Alliance Française, un documentaire intitulé "Culture of Résistance" de Iara Lee.

"As a celebration of cultural diversity, Cultures of Resistance was filmed in 16 languages: Arabic, Burmese, Dari, English, Farsi, French, Hebrew, Kayapó, Kinyarwanda, Kirundi, Korean, Portuguese, Sinhalese, Spanish, Vietnamese, and Xhosa. 25 countries are featured in the documentary: Afghanistan, Argentina, Brazil, Burma, Colombia, Congo (DRC), Greece, Guatemala, Honduras, Iran, Iraq, Israel, Lebanon, Liberia, Mali, Mexico, Nigeria, Occupied Palestine, Rwanda, Sierra Leone, Sri Lanka, Syria, Uganda, USA, and Vietnam." (Source: www.cultureofresistance.org)

A part des choses déjà connues, j'ai été surpris par l'existence d'une résistance en Iran, une résistance dont on ne parle jamais hors de ce pays. Eh oui, il y a même des rapeurs qui diffusent leurs messages à travers la musique. Printemps arabe, intifada, révolution verte, ghetto, rap, reggae, négritude, boer, marxisme, grève, marche pacifique, danse, cinéma, dénonciation verbale ou écrite, graffiti, peintures, chants, poèmes chantés ou parlés, marche de colère, ville morte, etc.sont autant de mouvements de résistance. Elle n'est pas à confondre avec l'opposition politique ni avec la paix, des termes déjà chargées de connotations spécifiques.
J'en ai tiré la conviction qu'on ne peut pas étouffer la résistance d'un peuple, quels que soient les moyens mis en oeuvre pour la museler, la persécuter et la mettre hors d'état de nuire. Chaque peuple choisit ses voies de solution: il y en a qui prennent les armes, d'autres qui optent pour la non-violence. Violente ou non-violente, explicite ou implicite, voilée, dévoilée ou masquée, la résistance répond à un besoin intrinsèque de l'homme de défendre son intégrité dans le plein sens du terme.
La résistance est une culture, une arme contre l'oppression et l'exploitation, un processus de maturation. Les politiques ne sont pas forcément indépendants, peut-être jamais souverains; ils sont au service de "pouvoirs" souterrains qui les guident et les manipulent selon leurs intérêts. Les multinationales sont plus puissantes que n'importe quel état au monde: elles dictent la marche du monde. Par la Banque Mondiale, le Fond Monétaire International, par les structures de l'ONU, elles s'assurent un pouvoir illimité sur le monde.
Presque à chaque détour pointe l'image de l'impérialisme américain et occidental, véritable machine à assurer l'ordre économique et politique mondial. Et souvent, c'est même une question de principes fondamentaux qu'on défend. Je comprends pourquoi les Chinois digèrent très mal l'ingérence occidentale dans leurs affaires intérieures. Sont-ils meilleurs que leurs pendants américains? Je ne crois pas.
Face à l'injustice qui sévit dans le monde, il faut AGIR avec sa plume, son génie, sa musique, son art, son fusil. Face à l'esclavage, à l'humiliation et à l'exploitation, il faut éviter de s'en faire les complices inactifs. Tous les moyens, pacifiques ou violents, concourent à combattre le mal à la racine. Face au bourreau et au despote, il faut savoir dire NON. C'est à la fois un acte de courage et de dignité.

Il y a 107 ans

20 août 1905. Ce jour-là est née à Hangnach, près de Lindau, Therese Weingärtner, ma seconde maman. Paix à son âme! Elle aimait à mourir sa ville de Munich où elle s'est installée de 1920 à 1997: "c'était un dimanche ensoleillé que Munich fut créé", répétait-elle. Elle aimait bien s'amuser à dire que "le diocèse de Munich et Freising dépensait près de deux millions de marks par an en Alimente". Savez-vous ce que "Alimente" signifie? Eh bien, c'est simplement "pension alimentaire", dans ce cas-ci, pour enfants illégitimes.
Pour appuyer ses déclarations, elle aimait dire: "So wahr ich hier sitze"
Elle n'aimait pas particulièrement une religieuse indienne qui travaillait avec moi à Bonfol. Ainsi, une fois au téléphone:
- Wo ist die Hure?
- Welche Hure? Sie meinen Schwester Maria?
- Das ist doch keine Schwester, Claver. Wie vielmal soll ich es Ihnen sagen?
Un jour qu'elle était venue m'accueillir à la gare, nous sommes montés dans un métro. A la sortie, elle m'a surpris en disant:
- Claver, wissen Sie, wir sind schwarz gefahren. Ich habe vergessen, unsere Billete zu stempeln.
Peu avant sa mort, elle a subi une pénible intervention chirurgicale. A ma question sur les recommandations du médecin, elle a dit:
- Ce n'était pas un médecin qui m'a opérée, mais un Metzger (un boucher).
Autant de souvenirs! Et bien d'autres encore.

17 août 2012

Une prière pour notre ami Jean-Marie Mbungu Mayala

Ci-dessous un email de Séraphin reçu ce 17 août 2012::
Clav,
Déjà au pays du repos en Barbadie ?
Juste pour te dire que je vais bien.
Une surprise m'attendait lors de la visite à l'hôpital Bondeko: John Mbungu Mayala, ancien prêtre diocésain de Boma devenu père passioniste, étendu dans son lit, aphasique et hémiplégique ! L'émotion était au rendez-vous: il a commencé à pleurer comme un gamin. Très embarrassé, j'ai pas pu rester longtemps; on a juste dit une prière.
Prie aussi pour lui.
Merci et à bientôt.
 
PKS
 
 

16 août 2012

Comment vit un préfet d'école à Kinshasa?

Parmi les personnes que j'ai rencontrées à Kinshasa se trouve un ancien collègue préfet d'école. Autour d'un petit verre d'amitié, nous avons pu échanger sur la vie comme elle va et surtout sur la survie des gens à Kin. Lisez la conversation suivante.
- Mon cher ami, le pays n'est plus comme il était par le passé. Les agents de l'état restent impayés; et lorsque les salaires sont disponibles, ils ne servent qu'à payer des dettes. Tel est notre triste sort.
- Mais les hauts dignitaires du régime perçoivent régulièrement leurs salaires, qu'il me semble. Du moins à voir les constructions qui s'érigent et le train de vie qu'ils mènent.
- C'est pour cela que tout le monde se précipite vers de postes politiques. La politique, c'est le seul gagne-pain à court comme à long terme pour toute personne qui sait haranguer les gens sans forcément être tenue de respecter ses promesses. Je me présenterai à la députation provinciale.
- Tu confirmes là des choses que j'écris sur mon blog.
- Ah bon, tu as un blog. J'aimerais bien le lire.
- Je t'encourage à le lire car j'y écris n'importe quoi, comme cela bon me semble. Bien qu'il n'y ait pas de forum y attaché, je compte des lecteurs aux quatre coins du monde. Sur ce blog, c'est seule mon opinion qui compte.
- Je vois. Revenons-en à ma vie. Peux-tu deviner le salaire que je gagne à la fin du mois?
- Euh... Je sais que le salaire de mon cousin Fédo décédé, assistant à l'Unikin, était de 150 USD. J'imagine qu'un préfet recevrait autant, si pas plus vu qu'il gère des centaines d'élèves.
- Tu n'y es pas. Eh bien, de tout temps lorsque j'ai un billet de 100 USD et que je l'échange, j'obtiens  mon salaire en francs congolais. Mais lorsque j'ai mon salaire en francs congolais, il m'est impossible d'obtenir 100 USD en échange.
- C'est payé régulièrement?
- Que non! A partir de lundi prochain, le versement des salaires des enseignants s'effectuera sur un compte bancaire individuel. On nous dit que tout est mis en place pour que l'opération démarre. On ne sait pas trop ce que cela donnera.
- Coup de chapeau au nouveau gouvernement alors! Dis-moi alors comment tu tiens le coup avec 100 USD.
- Claver, là je vais te décevoir. Imagine que mon épouse dépense  pour le ménage 15.000 FC par jour lorsque toutes les provisions sont là. Cela signifie qu'au bout de 6 jours, la totalité de mon salaire est consommée. Or nous vivons et tenons jusqu'à la fin du mois. Et comment? Les enfants doivent aller à l'école, le transport, le casse-croute, les médicaments, tout cela coûte de l'argent. Je dépense en réalité plus de 400 - 500 USD par mois. Comment est-ce que je vis?
-  Je ne sais pas. C'est à toi de me le dire.
- Je vole.
- Quoi, tu voles?
- Oui, je vole. Je vole l'argent de l'école que je gère. Tous les préfets d'école sans exception font de même; ce n'est un secret pour personne. Tous les gestionnaires d'institution dans ce pays recourent à ce procédé. Le ministère le sait, les parents le savent, la population le sait. Mbongo ya masumu! Autrement, on mourrait.
- Que fais-tu lorsqu'il y a un contrôle financier?
- Corrompre les auditeurs pour justifier les dépenses fictives que j'effectue pour l'école. La corruption est à la racine; sous leur apparente sévérité, ces gens-là viennent pour se faire corrompre. C'est tout le système qui est pourri.
- Tu ne fais pas mieux que ceux que nous critiquions jadis à longueur de journées.
- C'est pourquoi j'ai dit que j'allais te décevoir. Ma propre survie et celle de ma famille en dépendent.

15 août 2012

Retour à la Barbade

 
Partis le 24 juin 2012 pour un voyage qui nous a conduits en Grande-Bretagne et à Kinshasa (RDC) en passant par l'Ethiopie, nous sommes de retour à la Barbade depuis hier 12 août après-midi. Grâce et louange soient rendues au Seigneur Eternel Dieu pour nous avoir protégés pendant ce temps, pour nous avoir permis de voir les nôtres du pays comme d'Europe, et surtout pour nous avoir témoigné de son immense amour. Que c'est beau d'être chez soi!
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13 août 2012

Bon anniversaire sacerdotal aux abbés Jean-René et Michel

(Photo: Kenge ISTM, 12 juillet 2012. De la gauche: Muzingu, abbés Pindy, Kiosi et Singa, Mabana)

13 août 1978 - 13 août 2012. Voilà trente-quatre années passées depuis ques les abbés Jean-René Singa et Michel N'Gob Jr ont été ordonnés prêtres à Kenge. Chacun a son parcours. Aujourd'hui, jusqu'à preuve du contraire, Doyen subit encore une douloureuse suspension a divinis; Mich est vicaire à Bandundu Notre-Dame et a quelques ennuis de santé. Pendant mon séjour au Congo, j'ai vu le premier, j'ai parlé et texté avec le second. Félicitations les gars! Multos Annos et Proficiat! Tenez bon, car les voies du Seigneur sont insondables. "Ne kwikidiku, kikukondi kwaku"

9 août 2012

Rest in Peace, Luc de Heusch

From: "Roberts, Allen"
Date: Thursday, August 9, 2012 12:28 AM
Subject: death of Luc de Heusch

Luc de Heusch, the acclaimed ethnographer of central Africa, structural anthropologist, and documentary filmmaker, has just passed away. Before his retirement some years ago, Luc was a long an influential professor at the Free University of Brussels. Of his many books, the best known of those translated into English is _The Drunken King, or the Origin of the State_ (Indiana University Press, 1982). The work elegantly sets forth the logic of transformation among central African myths--and especially those of what is now the Democratic Republic of the Congo--as well as a methodology that has inspired many. Luc was a most generous soul and astounding character, and he will be greatly missed.
Allen F. Roberts, UCLA

Kalonda, une catastrophe







14 juillet 2012. Kalonda.
Ayant participé aux cérémonies funéraires de l’abbé Jean-Pierre Gavuka décédé le 22 septembre 1986, il n’était au départ pas question que je me rende à Kalonda où il a été inhumé. C’est à Kenge que s’est précisée l’information que l’abbé Flavien Busina était enterré à Kalonda et que l’abbé Benjamin Bwanana serait le premier prêtre enterré à Katende. Ainsi, comme je tenais à m’incliner sur la tombe de Flavien, j’ai pris la décision d’arriver à Kalonda. Le 14 juillet 2012, je me suis donc retrouvé à Kalonda, le lieu où j’ai passé sept ans de ma vie. Soit de septembre 1969 à juillet 75 comme petit séminariste et d’août 1978 à juillet 79 comme régent enseignant  au petit séminaire.
La route reliant Kalonda à Misele étant devenue impraticable, nous étions obligés de prendre la route de Masamuna. Après le détour de Masamuna où mon neveu, l’abbé Ghislain Mukanu nous a très chaleureusement reçus, nous sommes descendus au grand séminaire de Kalonda via Kikongo Mudiata et Kalonda Village. Grand était mon étonnement de constater le délabrement du tronçon alors que le grand séminaire venait à peine de clôturer l’année académique. Ce qui d’ailleurs ne présageait que déception et regret.
Le spectacle de Kalonda était désolant, désagréable et malheureux. Tout ancien élève de Kalonda tomberait des nues, verserait des larmes devant l’effondrement des bâtiments jadis merveilleux joyaux d’architecture, devant l’insouciance d’assurer un environnement éducatif confortable. Ce que j’ai vu ne peut se décrire que comme une catastrophe. On aurait l’impression qu’un « pillage systématique » ou qu’une guerre a détruit ce plateau autrefois étincelant de beauté. Notre alma mater a désormais perdu son éclat légendaire. La pelouse que nous avons plantée dans l’enthousiasme de notre jeunesse s’est transformée en une brousse négligée, non entretenue et résistante au milieu du village. Kalonda n’est plus Kalonda.
J’ai juste fait le tour de l’ancien garage en délabrement, de deux bâtiments de la maison régionale qui abritaient les prêtres en réunion. Aucune porte ne porte un poignet adéquat ni une serrure convenable ; à la place il y a des cadenas ou des fils de fer pour assurer la fermeture des chambres. Je ne suis pas allé à l’ancien juvénat. Notre ancien bâtiment de dortoir a été incendié ; il est en pleine ruine, rien n’est fait pour le réparer ; il serait d’ailleurs mieux de le détruire. A se demander ce que font les dirigeants de cette institution. L’église, un immeuble en complet effondrement, n’est ni repeinte ni réellement entretenue. Au nom de tous ceux qui ont érigé, construit, équipé Kalonda, au nom de tous ceux qui se sont efforcés à rendre ce plateau un milieu idéal de rêve et de beauté, je proteste énergiquement devant la négligence coupable à laquelle notre ancien berceau est soumis.









8 août 2012

Kenge, le 13 juillet 2013l l






(Photos: 1. Chez Tante Marie Zenzu; 2. Avec Maman Mambakila et Marianne; 3. Avec Papa Kwakwa; 4. Paysage de Kenge; 5. Au Champ des tirs)

Visite aux vivants!
Dès le matin, j'ai commencé par ma tante Marie Zenzu. Une conversation assez musclée pour divergence de vues sur la famille. Appartenant à la vieille école, ma  tante est convaincue qu'elle et ses enfants ont été laissés pour compte par ses frères, i.e. mes papas comme on dit chez nous. J'ai réussi à regagner sa sympathie car elle s'est déplacée, o geste combien noble, pour me dire au revoir le jour suivant.
De là, j'étais attendu au Camp ONL chez ma cousine Patience Kayolo, mon point à terre à Kenge. Là se regroupaient tous ceux qui voulaient me voir.
Ce jour-là, je voulais parcourir les rues de Kenge, revivre les émotions des années qui ont marqué mon passage à l'école primaire. Accompagné de mon cousin, L'Honorable Muzingu, j'ai fait à pied et en moto le tour de la cité. Nous sommes passés au Désert chez ma cousine Marianne Wembo dire bonjour à Maman Mambakila, ma tante qui vit avec elle. J'ai fait un tour à l'école primaire Mateka Mbuta, à la paroisse St-Esprit mais le père Triebel que je voulais voir n'était pas là.
Sur la route vers le Champ des Tirs, je me suis arrêté chez Papa Kwakwa qui ne m'a reconnu qu'après que je me suis présenté. J'ai revu de vieux visages: Brigitte Kapende, Jean-Marie le frère de Kha Helène, et d'autres. Je me suis arrêté à la maison de feu mon grand oncle Kisalu-Bakaba d'heureuse mémoire. A l'avenue Yolo où j'ai vécu en 1967, j'ai retrouvé le safoutier. Honorable a récupéré la concession familiale. Je suis allé vers l'ancien terrain de foot, dernier point de la cité, devenu entre temps une école primaire créée par Mme Astrid Buka. J'ai pu jeter un coup d'oeil vers Manioka et vers Yeti, deux ruisseaux de ravin que tout enfant de ma génération a dû connaître.
Il fallait retraverser la cité pour la ville où m'attendait la famille de mon neveu, Etienne et Adèle Lufu. Etienne est le sous proved, sous-reged comme on disait à l'époque. Se sont joints à moi les abbés Séraphin, Fidèle et l'homme que je n'avais plus revu depuis belles lurettes: Robert Kutukenda. Préfet des études au collège St Jean Bosco, Kutu m'a paru en bonne santé, chic, sans cheveux blancs. Il tient bien le coup.
Cap de nouveau vers le Camp ONL où m'attendaient ma cousine et amie Ida Mandefu, ma cousine Makembi, son fils et son mari, mon cousin Manzanza, Marianne et son mari, et d'autres neveux et nièces dont je découvrais l'existence, à défaut du visage. Vers 22 heures est venu me présenter ses respects un prétendant pour ma nièce, fille de Patience. Il est le fils de Fanny et d'Arthur Muwawa d'heureuse mémoire. Comme quoi, on ne va pas très loin. Nourriture et boissons ont été servies en abondance! J'étais vraiment traité comme un prince. Il était minuit passé lorsque mon beau-frère Godé m'a reconduit à l'auberge des salésiennes.

Kenge, le 12 juillet 2012




Visites aux tombes.
Kenge, c'est d'abord des retrouvailles. Retrouvailles avec un lieu où j'ai fait deux ans d'école primaire, où je passais des vacances, et où j'ai travaillé pendant cinq ans! Retrouvailles avec les morts et les vivants. Donc, beaucoup d'émotions et de coups de coeur!
Levés relativement tard, nous sommes attendus au réfectoire des soeurs pour notre petit déjeuner. Un repas très bio composé d'une tasse de thé, de pain et de la confiture de gingembre faite la nuit même de notre arrivée. Les soeurs Charlotte Mangombo, Astrid Labu, Eugénie nous entretiennent comme des princes. Les abbés Mbelo et Willy Nzoko viennent nous saluer. Joli geste!
Le chauffeur d'Adrienne est là. Les abbés Fidèle Pindy mon oncle, Séraphin Kiosi, et mes cousins Noël Kuketuka et Jingle Muzingu, ma soeur Pascaline, mon beau-frère Godé Tsumbu m'accompagnent dans la randonnée. Il nous faut honorer les tombes de nos morts. Au programme: Anne-Louise Mabana (1965-1994), Papa Frédéric Kayolo (1942-2001), Mgr Dieudonné M'Sanda (1935-2001). Puis aller au petit séminaire de Katende où reposent mes compagnons de Rome Benjamin Fala (1955-2007) et Faustin Mampuya (1955-2011). J'apprends dans la foulée que Flavien Busina (1956-2006) est enterré à Kalonda tout comme Jean-Pierre Gavuka (1956-1986). Décision est prise de me rendre à Kalonda, surtout que j'ai apporté de Kinshasa une couronne fournie depuis Londres par son fils spirituel, Dieudonné Ebengo. Cependant, ce sera fait le jour prévu du retour sur Kinshasa.
La journée du 12 juillet est des plus tristes, moroses, émotionnelles. Je remonte le temps, retisse les souvenirs o combien nombreux qui me lient à ces êtres si chers.
La tombe de Louise est introuvable. Comme le Père Teilhard de Chardin célébrant sa messe sur le monde, j'ai prié sur le cimetière qui porte les restes de ma soeur. Que son âme repose en paix!
La tombe de Papa Frédéric est au cimetière VIP à la Barrière de Kenge, dallée avec inscriptions indicatives. Mgr M'Sanda repose dans la cathédrale dans laquelle il a souhaité "rester" à sa mort. Quelques larmes profondes sont tombées de mes yeux!
J'en ai profité pour jeter un coup d'oeil sur l'évêché de Kenge où j'ai vécu du 4 octobre 1984 au 12 octobre 1987, si ma mémoire est bonne. Comme la cathédrale, les bâtiments de l'évêché, jadis des villas d'une propreté impeccable, moisissent dans la pourriture, le dépouillement. Les encadrements des fenêtres sont d'une saleté exécrable. Motopompe et groupe électrogène étant démantelés, l'entretien laisse visiblement à désirer. L'eau y est recueillie dans des citernes; l'électricité est fournie par les panneaux solaires.
A Katende où nous sommes arrivés vers 14 heures, j'ai en plus de Benjamin et Faustin honoré les abbés Benjamin Bwanana qui fut mon chef de table au CO, Serge Kibala mon ancien élève, Denys Luhangu mon aîné. Moments émouvants! Le petit séminaire est bien entretenu, quoique quelques bâtiments manquent de vitres par-ci par-là, mais l'ensemble est très acceptable. La chapelle est impressionnante, digne sanctuaire de Dieu. Coup de chapeau aux responsables de Katende!
De retour à Kenge, je me suis arrêté chez ma tante Odette Ngimba, la maman de Sophie et de l'abbé Dieudonné Mavudila nouvellement ordonné. Puis vers 18 heures, je suis parti à pied via la procure où je voulais rencontrer l'abbé Robert Kutukenda, pour le camp Masikita chez mon autre tante, Marie Zenzu. Je tenais à voir celle-ci ce soir là-même car nous avions des choses à nous dire.
Ainsi se passa la journée du 12 juillet 2012 à Khengi Muniungu comme aimaient dire les amis. Je retrouverai le père Séraphin à l'auberge des soeurs salésiennes peu après 22 heures pour un dialogue interminable sur tout et sur rien. 

Carnet 2. La randonnée de Kenge


Kenge (11 juillet – 14 juillet 2012).
Partis à bord d’une jeep Toyota Prado à 13h30 de Kinshasa, nous sommes arrivés à Kenge vers 18h après un arrêt d’une heure à Pont Kwango. Nous, c’est-à-dire Séraphin Kiosi et ma sœur Pascaline. Premières impressions.
La route principale, la N1, est impeccablement reconstruite. Un ouvrage qui dépasse les premiers travaux des années 60. Les signalisations y sont claires, les villages sont indiqués. Pour la sécurité des usagers et des piétons, des gendarmes couchés sont parsemés aux entrées et sorties des villages. Coup de chapeau au régime de J Kabila ! Il paraît que lui-même y circule très souvent. Il arrive jusqu’à la fin de l’asphalte située au niveau de l’aérodrome de Kenge, transformée désormais en brousse. De temps en temps, il va jusqu’au Pont Konzi pour une excursion ou pour une surveillance de l’état de la route. Il y prend des photos. Le parcours dans l’ensemble ressemble au passé. Sauf qu’il y a moins de circulation que par le passé. Un effet de la récession économique sans aucun doute. Les grands camions, relativement rares, sont surchargés à l’excès et roulent très lentement de peur de se renverser. Comme par le passé, il y a beaucoup d’accidents immodérés. L’arrivée à Kenge se passe sans histoire. On passe d’abord chez Freddy Mayamba qui a fait pour nous la réservation des chambres chez les sœurs salésiennes de la visitation. Lorsqu’on y arrive, a lieu une messe à laquelle prennent part les sœurs. L’attente n’est pas de longue durée. Le temps des retrouvailles et de nouvelles rencontres avec les religieuses est relativement court. L’auberge des sœurs offre un service nuit-petit déjeuner confortable. Des bidons et des seaux d’eau sont placés à l’entrée des chambres. L’électricité est fournie par des panneaux solaires. Bref, un cadre agréable de travail, de recueillement et de repos, loin des bruits habituels.

La raison raciale

Stuttgart, 7 août 2012.  Mythologue invétéré, j'ai toujours soutenu que la Raison, malgré ses prétentions d'objectivité, s'arrête dès qu'on se trouve devant quelqu'un d'une autre race. La raison est hélène, avait jadis soutenu Senghor qui s'était attiré les foudres des lecteurs épidermiques. Avait-il si tort? Voix Blanche, la logique est un produit de consommation voulu par les Occidentaux au même titre que la démocratie. Elle ne tient qu'entre eux. Ce sont des abérations pour un lecteur inattentif. Je crois avoir assez vécu au milieu des Européens, des Occidentaux, des missionnaires, pour comprendre les mécanismes qui soufflent le chaud et le froid derrière leurs actes. Les préjugés sont souvent beaucoup plus forts que la raison raisonnante. Tenez!
Hier, j'ai perdu près de vingt minutes pour justifier devant une dame agent de Germanwings, une filiale de la Lufthansa, l'usage inhabituel de deux passeports. C'est que mon visa anglais se trouve dans un ancien passeport qui n'est plus valide. Je voyage comme cela depuis des années, sans que j'aie jamais rencontré de problèmes. Sauf hier bien entendu. Mme X. , dont je tais exprès le nom, l'agent de Germanwing ne pouvait pas concevoir une situation pareille. Je lui ai expliqué, preuve à l'appui, que je suis entré en Angleterre le 25 juin, y suis rentré le 30 juillet, en suis sorti le 2 août pour Stuttgart, et qu'il n'y avait aucune raison que je n'y rentre pas en cette date du 7 août. Elle n'a rien voulu entendre. Il fallait une certification du service de l'immigration anglaise depuis Londres avant que j'embarque vers Stansted. Lorsqu'elle est donc partie de son guichet avec mes deux passeports, je lui ai signifié que c'était une perte inutile de temps.
"Herr Mabana, ich habe das Recht, meine Arbeit richtig auszuüben", s'est-elle écriée devant ma réticence.
"Frau X, Sie habe auch das Recht, mich wie einen Räuber zu verhaften, oder zu erniedrigen. Es tut mir leid, aber was soll das?" ai-je réagi devant cette obstination qui frisait un racisme à peine masqué.
Lorsqu'elle est retournée à son guichet, c'était avec un sourire plein de gêne, qu'elle s'est confondue en excuses.
Tout ceci ne serait pas arrivé si j'étais un citoyen d'une autre race. La logique européenne cesse en face des Africains. Les principes rationnels n'ont plus court dès qu'on traite avec les Noirs. Obama en fait les frais aux Etats-Unis. Pourquoi pas Mabana? Vous avez retenu la blague de mon coup de fil à Rome sur ce blog. Dans cette confrontation idéologique entre le pragmatisme anglais et la rigueur rationnelle allemande, c'est le pauvre Noir qui paie les frais. Où est la Raison?
"Die beste Bildung findet ein gescheiter Mensch auf Reisen" (Goethe) (Un homme sage acquiert la meilleure instruction à travers les voyages), a écrit Goethe.

A Stansted, c'est un agent originaire de Zanzibar qui m'a accueilli avec civilité et m'a adressé quelques gentilles phrases de bienvenue en kiswahili. Asanti sana, Baba!


7 août 2012

Carnet 1: Impressions de la RDC

Ce qui frappe toute personne qui arrive à Kinshasa, c'est l'état des routes. De l'aéroport au Pont Matete une catastrophe, Puis des boulevards et avenues grandioses jusqu|au centre ville. Il faudrait reconnaître que les grandes routes sont désormais réparées, agrandies. Mais l'opération Kin Propre doit porter ses fruits, incessamment.
A l'aéroport, il y a un semblant d'ordre malgré le cafouillage propre à notre pays. A l'aller comme au retour, j'ai eu à dépenser de l'argent pour des porteurs, des agents d'aéroport cupides comme si on devrait leur être spécialement redevable alors qu'ils n'exercent que leur métier. Un certain effort est fait pour minimiser ces extorsions. J'en ai rencontré un bon. David, un monsieur comme il faut!
La bureaucratie et la corruption demeurent les points faibles de notre pays. J'y reviendrai.

La cathédrale de Kenge






Quiconque visite cette cathédrale qui ne l'est que de nom en vient à s'interroger profondément sur le sens de la foi, du témoignage et de l'apostolat des hommes de Dieu. J'ai versé des larmes lorsque j'ai vu l'état d'abandon dans lequel se trouve cette construction dont j'avais suivi l'élaboration laborieuse - à la conception - et pour laquelle j'avais organisé les premières livraisons de sable. Ca fait mal au coeur d'assister impuissant et muselé à une telle destruction programmée et voulue dans l'unique intention de nuire. Laissez-moi rapporter ce que j'ai entendu au sujet de cette condamnation au pilori ou à l'anathème de cette maison de Dieu.
La cathédrale de Kenge constitue en elle-même une énigme qui démontre l'étroitesse de vision des acteurs de l'évangélisation au diocèse de Kenge. Construite à coût de millions par Mgr Dieudonné M'Sanda, dont le corps repose dans le coin droit de l'entrée, l'église a été déclassée ou mise hors d'usage par son suivant qui a tenu à marquer sa différence. Une église inaugurée au départ de l'ancien, mais abandonnée aux oubliettes par le nouveau. Comme quoi la rivalité et la haine des humains sont aveugles, capables de remettre en question la mission pour laquelle on a été ordonné épiscope! Les chrétiens voient tout cela, ils ne sont pas dupes. On céderait vite, au vu de ce qui se voit dans ce diocèse dont le leadership est entièrement détenu par les Yansi, qu'on détruit sciemment cette église puisqu'elle est située au centre et non pas au nord. C'est devenu le repaire des hibous, des chauves-souris, des insectes, des cancrelats. Sans lumière ni conditions minimales de salubrité, il n'est pas du tout sain de célébrer la messe dans ce bâtiment. Certains vont jusqu'à dire que s'il n'y avait pas cette cathédrale, le siège du diocèse aurait été déplacé à Bandundu. La propédeutique l'est déjà. Le principe de la fondation de ce diocèse soutenu jadis par les missionnaires jésuites, scheutistes et verbites, ne vaut plus. Il paraît que c'est un "cadeau empoisonné". D'où le sabotage, le cynisme, l'abandon du temple de Dieu dans un état délabré. La couche de peinture qu'on y voit a été l'oeuvre du Gouverneur de la province de Bandundu, apitoyé et scandalisé par la ruine inconsciente dont cette cathédrale est volontairement l'objet. Kenge mawa mingi! Qu'avons-nous encore besoin d'autres scandales!
La division du diocèse de Kenge, c'est une réalité. Et la cathédrale en est le symbole visible. Parlez aux prêtres de ce diocèse, lisez ce qu'ils écrivent sur le net, vous apprendrez tout ce qu'on ne cache plus. J'ai dit.

Kenge, les 12 et 13 juillet 2012

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Ces photos montrent:
1. Kenge devant le couvent des soeurs salésiennes
2. Ma tante Marie Zenzu et moi-même
3. L'école primaire où j'avais fait ma quatrième
4. Une visite chez l'abbé Avelin Pika, curé de la cathédrale