Visites aux tombes.
Kenge, c'est d'abord des retrouvailles. Retrouvailles avec un lieu où j'ai fait deux ans d'école primaire, où je passais des vacances, et où j'ai travaillé pendant cinq ans! Retrouvailles avec les morts et les vivants. Donc, beaucoup d'émotions et de coups de coeur!
Levés relativement tard, nous sommes attendus au réfectoire des soeurs pour notre petit déjeuner. Un repas très bio composé d'une tasse de thé, de pain et de la confiture de gingembre faite la nuit même de notre arrivée. Les soeurs Charlotte Mangombo, Astrid Labu, Eugénie nous entretiennent comme des princes. Les abbés Mbelo et Willy Nzoko viennent nous saluer. Joli geste!
Le chauffeur d'Adrienne est là. Les abbés Fidèle Pindy mon oncle, Séraphin Kiosi, et mes cousins Noël Kuketuka et Jingle Muzingu, ma soeur Pascaline, mon beau-frère Godé Tsumbu m'accompagnent dans la randonnée. Il nous faut honorer les tombes de nos morts. Au programme: Anne-Louise Mabana (1965-1994), Papa Frédéric Kayolo (1942-2001), Mgr Dieudonné M'Sanda (1935-2001). Puis aller au petit séminaire de Katende où reposent mes compagnons de Rome Benjamin Fala (1955-2007) et Faustin Mampuya (1955-2011). J'apprends dans la foulée que Flavien Busina (1956-2006) est enterré à Kalonda tout comme Jean-Pierre Gavuka (1956-1986). Décision est prise de me rendre à Kalonda, surtout que j'ai apporté de Kinshasa une couronne fournie depuis Londres par son fils spirituel, Dieudonné Ebengo. Cependant, ce sera fait le jour prévu du retour sur Kinshasa.
La journée du 12 juillet est des plus tristes, moroses, émotionnelles. Je remonte le temps, retisse les souvenirs o combien nombreux qui me lient à ces êtres si chers.
La tombe de Louise est introuvable. Comme le Père Teilhard de Chardin célébrant sa messe sur le monde, j'ai prié sur le cimetière qui porte les restes de ma soeur. Que son âme repose en paix!
La tombe de Papa Frédéric est au cimetière VIP à la Barrière de Kenge, dallée avec inscriptions indicatives. Mgr M'Sanda repose dans la cathédrale dans laquelle il a souhaité "rester" à sa mort. Quelques larmes profondes sont tombées de mes yeux!
J'en ai profité pour jeter un coup d'oeil sur l'évêché de Kenge où j'ai vécu du 4 octobre 1984 au 12 octobre 1987, si ma mémoire est bonne. Comme la cathédrale, les bâtiments de l'évêché, jadis des villas d'une propreté impeccable, moisissent dans la pourriture, le dépouillement. Les encadrements des fenêtres sont d'une saleté exécrable. Motopompe et groupe électrogène étant démantelés, l'entretien laisse visiblement à désirer. L'eau y est recueillie dans des citernes; l'électricité est fournie par les panneaux solaires.
A Katende où nous sommes arrivés vers 14 heures, j'ai en plus de Benjamin et Faustin honoré les abbés Benjamin Bwanana qui fut mon chef de table au CO, Serge Kibala mon ancien élève, Denys Luhangu mon aîné. Moments émouvants! Le petit séminaire est bien entretenu, quoique quelques bâtiments manquent de vitres par-ci par-là, mais l'ensemble est très acceptable. La chapelle est impressionnante, digne sanctuaire de Dieu. Coup de chapeau aux responsables de Katende!
De retour à Kenge, je me suis arrêté chez ma tante Odette Ngimba, la maman de Sophie et de l'abbé Dieudonné Mavudila nouvellement ordonné. Puis vers 18 heures, je suis parti à pied via la procure où je voulais rencontrer l'abbé Robert Kutukenda, pour le camp Masikita chez mon autre tante, Marie Zenzu. Je tenais à voir celle-ci ce soir là-même car nous avions des choses à nous dire.
Ainsi se passa la journée du 12 juillet 2012 à Khengi Muniungu comme aimaient dire les amis. Je retrouverai le père Séraphin à l'auberge des soeurs salésiennes peu après 22 heures pour un dialogue interminable sur tout et sur rien.
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