29 mars 2020

Féticheur semeur de malheur?

Retransmis verbatim:

"#EndirectdeKenge
Kenge-Kwango: un jeune homme tue son père biologique 
Un jeune homme d'une trentaine d'années révolues a tué son père biologique ce samedi, 28 mars 2020, dans la localité de Kalenge située à une soixantaine de kilomètres de la ville kenge, dans la province du Kwango. Selon le chef de cette localité joint au téléphone, la semaine passée, le jeune homme est tombée malade. A cet effet, il est partie consulter un devin pour connaître l'origine de sa maladie qu'il estimait être un sort maléfique. Ce dernier lui aurait revelé que c'est son père qui en serait à l'origine, car il chercherait à le tuer. De retour à la maison, il a engagé une vive dispute avec ce dernier, avant de lui donner un coup de stick au niveau du vendre. Du coup: son père est mort quelques minutes après. Aussitôt le bourreau a été capturé par la population avant de l'envoyer au sous commissariat de la police de Kalenge. Quant au feticheur, il serait en fuite, rapporte cette source.
Edho Tungenu#"

(Source: https://www.facebook.com/search/top/?q=edho%20tungenu&epa=SEARCH_BOX)

Commentaire:

Qui faudrait-il condamner dans ce cas? Le féticheur qui a désigné la personne à l'origine de la maladie? Ou bien le malade mental qui a tué son père? Je me passe des commentaires possibles car j'ai ma position face aux féticheurs et aux fétiches. Je n'y crois pas. Je n'ai jamais eu la preuve palpable de leur efficacité ni de leur véracité. Obscurantisme, rien de plus. La coïncidence fortuite sert souvent de preuve, ajoutéé à la naïveté viscérale de nos frères et soeurs. Cette vision approximative constitue malheureusement le point focal sur lequel beaucoup de personnes de notre monde fonde leur agir. Voilà un meurtre qui ne relève que des croyances animistes et des comportements mythiques qui caractérisent l'incohérence de notre système social. Je préfère la réflexion rationnelle à l'approche émotionnelle, instinctive et illogique. Je privilégie le bon sens sur l'impulsif et l'impensé. Dommage qu'en plein vingt-unième siècle l'esprit soit encore si rétrograde et anachronique.

Promotion 6e Kalonda 1974-75



La toute première promotion des Exetat de Kalonda (1974-75):
Accroupis de gauche à droite: Évariste Pini-Pini, Claver Mabana
Debout: Albert Mbemba (?), Anatole Bipa, Faustin Mampuya (+), François Mapasu, Alexis Kangiengo (+), Alexis Olenga, René Ngambele, Séraphin Kiosi, Roger Ekwe, Nestor Kiala (+), Antoine Mindua, Albert Lewula (+), Rigobert Nzundu (+), Arthur Pashi.

28 mars 2020

Rest in Peace Sean Husain

March 28. Today morning at 10 exactly took place a mass of funerals for Sean Husain who passed away while overseas following a tremendous heart attack. As I read on the flyer, He was not a close friend but somebody I knew and respected for his commitment at St Francis RC Parish. His daughter Alésa serves at masses along with Madeleine and Claver Jr. There is between us a kind of mutual relationship and respect at the level of the parish. May the soul of Sean Husain rest in peace. Our heartfelt condolences to the Husain Family, wishing them to keep God's love an d faith as their spiritual treasure.

23 mars 2020

COVID 19: Fermeture du Campus de Cave Hill

Cave Hill, 23 janvier, 16h30. Alors que je me préparais à partir du bureau, nous venons les activités académiques et administratives sont suspendues sur le campus, avec l'idée de réduire au minimum tous les possibilités de transmission de la maladie. Il faut protéger les étudiants et le personnel de la propagation du COVID 19. Les bibliothèques comme les laboratoires seront clos jusqu'à nouvel ordre. La navette continuera de fonctionner, mais à un rythme minimal. Le service d’économat et de comptabilité reste ouvert jusqu'à jeudi 26 mars pour permettre aux personnels et étudiants de retirer leurs chèques mensuels ou hebdomadaires. A situation exceptionnelle disposition exceptionnelle! Notez s'il vous plait que cette information n'engage que moi, et non le campus.  

20 mars 2020

Une victime du Covid-19: Aurius Mabélé

Ce 19 mars 2020 s'est éteint un géant de la musique congolaise de l'autre rive: Aurius ou Aurelus Mabélé. Relativement peu connu de notre côté du fleuve, Mabélé a obtenu un succès exceptionnel au Congo Brazza, en Afrique de l'Ouest et aux Antilles françaises. Je me souviens avoir entendu sa musique pour la première fois à Paris dans in cabaret afro-caribéen où m'a amené un spiritain haïtien qui l'adorait, surpris que je ne le connaisse pas. Je l'avais pourtant déjá vu à la télévisio. Je me souviens d'un rare concert d'Empire Bakuba où il fut invité à se produire avec Pépé Kallé, Dilu et Matolu. A chacun de mes passages en Guadeloupe et en Martinique j'ai été copieusement servi de la musique de ce génie du spectacle et du soucous. Son parcours est pareil à celui de mon ami Kanda Bongo Man. A un colloque de l'AUF, des collègues haïtiens m'ont surpris en scandant "E mame loketo". Mais la personnage de mon entourage qui évoque volontiers Aurelus Mabélé, c'est Hélène Zamor. Alors là, elle l'adore. Selon sa fille qui a livré l'info, Aurélus Mabélé est mort de suite d'une infection du coronavirus. Vous comprendrez que mon premier geste, à l'annonce du décès, a été de transférer le message à Hélène.
Va en paix Mabélé! Un artiste ne meurt jamais. Son oeuvre reste gravée dans les coeurs des mélomanes et admirateurs qui écoutent et regardent ses spectacles.
Repose en paix l'Artiste!

19 mars: St Joseph

19 mars, c'est la St Joseph. C'est Mayidi. C'est St James, Barbados. Il y a onze s'est passé un événement insolite. Je n'en crois pas ma mémoire lorsque je l'évoque. Dieu est grand.

Tout est au ralenti



Oui c'est le cas de dire. Tout est au ralenti. Même le blog m'a dit un lecteur ignorant que la publication de ce blog dépend entièrement de mes humeurs. Soit. Tout est ralenti. Ecoles, églises, clubs, cinés, fermés. Waouuu où vont-nous? Quoi nous on va faire maintenant? aurait dit Boubou d'heureuse mémoire. Comment garder distance dans un marché? Plus rien ne sera comme avant, avait dit le Léopard.
Tout est au ralenti. Le monde est sous observation. Nul ne sait ce qui va arriver. Le pape effectue une marche de pélérinage dans les rues de Rome. D'interminables messages audio et vidéos,  des podcasts aussi percutants ou illuminants les uns les autres, sont émis et diffusés à travers les medias officiels ou officieux et les réseaux sociaux. Qui dit que ce qui va se passer ne se sait pas? Les inventeurs du COVID-19 détiennent un plan caché, un agenda bien précis. La pandémie a été déclenchée à des fins lucratives, m'a dit un quidam. Affaire des gros sous en dessous Claver. Le monde s'agite chaque jour qui lève. Les pasteurs de tout acabit s'en mêlent prédisant la fin du monde ou présentant des visions spectaculaires comme si Dieu ne parlait qu'à eux. Un médecin aurait trouvé la médication, un autre troubadour conseille la consommation de vernonia amigdalia, d'autres la chloroquine, etc. Des élucubrations balancées sur le tas sans stricts fondements scienfitiques en attendant que les instances compétentes et autorisées ne prescrivent officiellement les médicaments appropriés. La panique est là. Le traumatisme loge dans nos maisons.
Tout est au ralenti. Pendant ce temps, sous les offices de service à l'humanité qu'ils ont délibérement mise en danger, les pêcheurs en eaux troubles s'activent très assidument pour soi-disant créer les vaccins (qu'ils ont pourtant déjà en mains). C'est un business très fructueux, une manne qui distille des milliards de dollars. Intelligenti pauca.

17 mars 2020

Un meeting urgent sur le COVID-19

17 mars 2020. Ce matin alors que je me préparais à aller hors campus, j'ai reçu un message email invitant à une réunion d'urgence sur le COVID-19. Mme le Recteur nous a conviés à une réunion.
Décision a été prise de suspendre les cours livrés face à face dès demain 18 mars 2020 jusqu'au 6 avril 2020. Les cours, les réunions auront lieu désormais en ligne. Les étudiants qui le souhaitent pourraient retourner chez eux. Mais s'ils partent, ils devront rentrer l'année suivante. Les cours, à la reprise, seront offerts en ligne, jusqu'à nouvel ordre. L'administration de l'université, réduite et limitée à l'essentiel,  restera ouverte pour fournir les informations pratiques au personnel comme aux étudiants. Un numéro rouge a été donné: 536-4500.

Les rôles changent avec le temps

Juillet 1964. Je me rends compte seulement aujourd'hui que j'ai des ennemis, des gens qui m'en veulent à mort. Ces personnes affûtent chaque jour  leurs armes contre moi. Mon premier ennemi fut un feu de brousse. Ajourd'hui, ce sont des personnes vivantes. Mises à part les relations éphémères, opportunistes ou orchestrées par le hasard, je découvre qu'il y en a aussi de solides et dont l'amour pour moi est indeffectible, insoluble à l'usure du temps et des intérêts.
J'avais sept ans lorsque je participai à mon tout premier feu de brousse. Je venais de finir ma première année primaire et me préparais à entamer la deuxième. J'étais allé passer quelques jours de vacances à Milombi. Le jour du feu de brousse, Ya Matesa me prit sous sa protection et m'amena. Quel âge avait-elle? Je ne saurais le dire car son mariage intervint peu de temps après. Un événement de découverte. J'assistai à mon tout premier tourbillon de feu, la seule fois qu'il me fut donné d'y assister. Ya Matesa avait des chaussures genre slip en bois; elle me mit sur son dos pour fuir le menaçant tourbillon terrestre. Mes cousins Thambu et Kingoma étaient de la partie. A cette chasse collective insolite, les enfants s'occupaient de ramasser des sauterelles alors que les femmes attrapaient des rats, et les hommes tiraient sur les antilope et autres animaux de la brousse.
De ce séjour à Milombi date ma première expérience des moustiques. J'avais déjà été piqué par une abeille, mais jamais encore par un mousique du moins c'est ce que je croyais. A l'époque la famille de ma tante Mvindu, épouse du chef Milombi, habitait au bord d'un étang, ou mieux un marigot où l'on pêchait des tilapias. Peu de temps après, nous prîmes la route pour Makiosi où la famille fut mutée. Ma cousine fut mariée cette année-là, eut plusieurs enfants dont certains sont morts dès leur jeune âge. De Makhondo sa famille s'est installé à Manzau dès 1966 je crois. Je me souviens bien de Kha Mathosi, la maman de Papa Faustin. J'y allais passer les weekends quand cela m'arrangeait. Septembre 79, j'y passai ma dernière nuit avant de rejoindre pour mon voyage de Rome. Fin juin 83 elle perdit son dernier enfant un vendredi où je revins de Kinshasa, j'assurai moi-même l'enterrement au cimetière situé à côté de la piste d'aviation. C'est là aussi que se trouve aussi enterrée Louise d'heureuse mémoire. Pour dire combien j'ai été proche de ma cousine.
A présent ma cousine aînée, devenue entre-temps veuve, est malade. Papa Faustin son mari est mort alors que je me trouvais à Fribourg. J'ai déjà parlé dans ce blog. Elle a failli mourir sans une intervention immédiate de notre part. Elle est de nouveau malade, laissée encore une fois à elle-même. Je suis sans nouvelles. Ce qui étonne et énerve, c'est ses propres enfants qui bloquent aussi bien l'accès à elle qu'aux nouvelles la concernant. On dirait qu'ils auraient intérêt à la voir quitter ce monde. Les rôles ayant changé, il nous revient de nous occuper d'elle.
Aux dernières nouvelles, elle se rétablit petit à petit. Dieu seul sait combien de temps il lui reste à vivre. Comme pour nous tous d'ailleurs. Protégeons-nous du COVID 19.  

15 mars 2020

Un 15 mars à Kenge

Kenge, 15 mars 1987 soir. Venus de Kin, Kasa et Chrétienne se trouvent à Kenge pour le weekend. Je pars de l'évêché en moto pour les rejoindre à la maison où une petite fête s'organise. Il manque des boissons. Je prends leur jeep Suzuki et me rends à Kabambare chez Mr. Jacques. Je réussis à trouver un casier de sucrés, mais la bière est encore chaude. Je prends un casier vide et me rends chez Musey. Pas de bières. Je remonte à Kenge-Froid où je réussis mon coup. Lorsque je retourne sur l'avenue Musey, tout le monde somnole, se réveille toutefois à l'annonce des boissons. On est servi... mais je n'ai pas le temps de rester longtemps, remonte sur ma Vespa et regagne précipitamment l'évêché à la grande surprise des miens.  Version officielle et littéraire. Question de maquiller mon passé d'un baume étincelant et surtout de rappeler la force de ma mémoire. Séraphin s'en souvient forcément car je le lui ai rappelé. Chrétienne sûrement pas. Paix éternelle à nos défuntes et défunts!  

13 mars 2020

13 mars 2020: Réunion du Concile de Cave Hill

Pour la première fois j'ai eu ce matin l'honneur de participer au concile du campus de Cave Hill, Université des West Indies. C'est une instance à laquelle je participe par invitation. Il y a à la tête du concile, Monsieur Paul Altman. Etaient présents outre le président, le Vice-Chancelier Prof Sir Hilary Beckles, les PVC Williams, Clive Landys... et d'autres recteurs ou vices-recteurs à travers la chaîne UWI TV. La réunion était retransmise en direct à la télévision de l'université pour le monde entier. 
La réunion a commencé à 9h30. L'événement principal était le rapport annuel de Madame le Recteur, The Most Honorable V. Eudine Barriteau, au Concile. Puis sont intervenus Prof Winston Moore, vice-recteur, et les doyens de facultés Robinson, Berry, Depradine, Adams et Ochieng.
Le Recteur a insisté sur l'efficacité de la senior administration du campus autour de son leadershjip. Elle a réussi à maintenir le campus en vie à une période très difficile de ce campus. La crise n'est pas encore totalement éradiquée, mais le campus tient le bon bout. Une gestion saine et conséquente a été assurée par l'économe-comptable, Ms Lisa Alleyne qui a brossé un tableau très clair des finances. Bref, le campus est académiquement et adminstrativement bien géré avec des initiatives significatives telles le Smart Campus, la digitalisation des inscriptions, etc. 
Le vice-chancelier est intervenu pour féliciter le leadership du campus de l'université. Cave Hill se trouve au centre de plusieurs initiatives d'Innovation and Entrepreneurship. L'université des West Indies se propulse dans ce 21e siècle au niveau global. Des centres sont ouverts à travers les continents asiatiques, américains et africain,s: Fodhan (?), Bogota, La Havanna, Accra, Lagos, Johannesbourg, Ontario, New York. Un autre devra s'ouvrir à Florence. Il nous a officiellement informés que le gouvernement barbadien a demandé au concile d'étendre le mandat d'une année.
Après la réunion, nous avons été conviés à partager un repas à 3W Oval. 
  

10 mars 2020

"Die Haare spalten"

Ce matin je me suis surpris à utiliser spontanément une expression entendue de Mme Traudl Schmitt commentant une situation de vie. J'ai établi un reçu pour une somme versée par une dame en date du 2 mars mais que je n'ai perçue que le 6 mars sur mon compte. Je lui ai avoué que je n'ai pas consulté le compte le 5 mars. Elle tenait à ce que je rectifie la date. Alors j'ai dit "Niet": This is Haare spalten as German would say". Aussitôt arrivé à mon bureau, j'ai cherché l'équivalent anglais de l'expression; c'est: "To split the hairs". Qui a dit l'allemand ne ressemblait pas à l'anglais? Moi, j'en fais l'expérience depuis bientôt quarante ans, oui depuis Staufen im Breisgau. 

8 mars 2020

8 mars: Journée Internationale de la Femme

Voilà la date qui a été retenue pour honorer la Femme. Longtemps soumise à l'homme dans le sens le plus traditionnel et abjet du terme, la femme est devenue aujourd'hui le sujet d'une vénération et d'un respect remarquables. Elle occupe désormais une place de choix dans la hiérarchie sociale, fruit d'une lutte ardue et d'une détermination dont elle seule connait les secrets. Elle a affirmé sa volonté et établi sa voix comme représentante de son "genre". Admirables les femmes lorsqu'elles jugulent le règne phallocratique au terme d'un marathon historique époustouflant. Merveilleuses qu'elles sont par leur envoûtant pouvoir sur les hommes les plus puissants de ce monde, par la subtilité de leur approche de la vie, par l'immense inspiration dont elles accompagnent les grands faits de l'histoire universelle. Incontournables lorsqu'il s'agit de famille élargie, restreinte ou monoparentale, lorsqu'elles contribuent au développement biologique de l'univers. Prenant une part active au péché originel, Eve incarne la femme fatale pour les mauvaises langues, mais elle donne Abel comme symbole de bonté et de fidélité à Dieu. Aussi bien au centre du mystère de l'incarnation chrétienne qu'au chemin de croix jusqu'au Golgota, Marie est présente. Une présence certes discrète, silencieuse mais décisive dans le dessein divin de sauver les hommes. Elle est la mère de la nouvelle alliance biblique. Présentes sont en littérature Marie de France avec ses lais, Louise Labé la Cordière, les dames de Sévigné ou de Stael, George Sand, Simone de Beauvoir aux côtés de JP Sartre, voire mon amie Calixthe et Fatou Diome. Je pense de façon particulière à Maria Angelou: "I will rise" (la visionnaire de la gloire noire). 
Je pense à la belle-fille d'une vieille belle-mère qui me dit un jour: "Mémé est increvable, presque éternelle. Nous l'avons recueillie chez nous croyant ou craignant qu'elle mourrait au cours de la même année. Voilà douze ans qu'elle vit avec nous, et ne semble manifester aucun signe de maladie sérieuse. Elle est, je peux le dire, éternelle." Telle fut la confidence que je recueillis de Mme B. - appelons-la ainsi puisque son nom commence avec B - au cours d'une conversation pastorale d'accompagnement. Au fil du temps comme elle ne voyait aucun signe de fin, la belle-fille en désespoir fut devenue plus malade que la vieille qu'elle hébergeait. La dépression finit par emporter la gardienne de la vieille. Cet exemple tiré de mon temps du sacerdoce m'élucide le sens de la vie et la responsabilité qu'il nous incombe de porter en conséquence. J'arrête là mon propos pour aujourd'hui. 
Je pense à toutes les femmes du monde. Respect et honneur à leur statut, à leur noblesse et à leur unique disponibilité pour améliorer la condition humaine. Je pense à toutes mes proches et lointaines "femmes" et à toutes les héroines de ma condition humaine. God bless!

4 mars 2020

Mars 2020, que des souvenirs!

Des anniversaires, des événements anonymes mais importants pour moi seul. Je remonte à ce que je marquais spontanément jadis à chaque fois que je changeais de diaire. Un rapide regard rétrospectif indique que les temps ont changé avec leur lot de disparitions et de naissances. Anna Mehler a disparu, Rino Montonolli est parti, mais sont nées de nouveau dans une église du réveil la diaconesse Joséphine, ma belle soeur et ma nièce. Et quid du 19 mars, la St Joseph et du 25 mars, l'Annonciation, qui tombent comme un couperet dans le cours anonyme du temps? Je connais encore mon calendrier chrétien. Anonyme que non. Emotionnel oui. Et ce cours temporel émotionnel est tissé de morts légères, ordinaires, et tragiques, peu importe la forme. Que les âmes de mes proches et lointains défunts reposent en paix. Rest in peace Bill Tyrell.
Je pense en ce moment aux pluies de Kenge qui continuent de tuer. En effet, les foudres ont toujours tué à Kenge depuis mon enfance jusqu'à ce jour causant un traumatisme légendaire et les commentaires passent de la rationalité à la superstition la plus naïve et mythique. Toute explication vaut. Qu'en dirait ma.fleur de cactus?
J'arrête là ma réflexion, troublé encore que je suis par l'inconcevable et l'inénarrable. Je pense sereinement à tous les miens.

3 mars 2020

Semaines de malheurs

Les deux dernières semaines ont été terribles pour moi, tristes, éprouvantes et pleines d'émotions. Quoi de plus terrible que de perdre un beau-frère? Par dessus-tout le premier à avoir honoré mes parents en épousant ma sœur la plus proche dont je peux dire que je suis le jumeau. Je me souviens encore de l'époque où Béa et moi n'étions que deux. Il y a très très très très longtemps. La voilà aujourd'hui triplement grand-mère et veuve, seule et égarée devant la fatalité de l'existence et l'impitoyable regard du monde. Quoi de plus triste que de perdre un cousin dont on n'a pas longtemps apprécié l'amitié et la grandeur? Oui, Me Nzundu empoisonné et abandonné à son triste sort s'en est allé dans une précarité qui a soulevé ma révolte et mon indignation. Avec un ami on s'est interrogé sur le sort des intellectuels alors que les caciques du régime et complices pillent impunément les ressources du pays. Éprouvant que de gérer en son intimité des proches parents défunts quoique l'un ait vécu loin de l'autre. On en arrive au point où on ne sait plus tourner la tête tellement l'épouvante émotionnelle vous guette à travers les gestes et pensées. Les émotions partagées dépassent la ligne du supportable, on vit comme si on ne vivait plus. "Chacun gère ses malheurs à sa façon", me dit ma fleur inspiratrice. 
La mort vous met à l'épreuve de la vie. Elle vous interroge sur le nécessaire, le contingent et l'essentiel. Elle remet en cause toutes les aspirations matérielles et spirituelles. Elle vous met en face de ce qui compte vraiment. Elle étreint votre conscience sur la raison d'être des biens, des richesses, de la puissance et de l'amour puisque tôt ou tard ce que l'on a construit patiemment finit par se révéler caduc et inutile. Le semblant a tellement pris la part importante de nos préoccupations que nous sommes confondus devant l'inanité de nos prétentions et options futiles et insensées. La tombe est le destin du corps, encore faudra-t-il que le corps soit retrouvé entier ou en lambeaux, en poussières, en cendres ou en un état de total délabrement nauséabond. 
Des semaines d'intense tension intérieure dont je me dépouillerais volontiers comme d'une exécrable puanteur. Des semaines à oublier et à ranger parmi les pires de sa vie. Ces semaines-là sont nombreuses, plus déroutantes et déconcertantes qu'on ne le croit. Comment ne pas s'ébranler psychologiquement devant de telles déconvenues? Je n'irais pas jusqu'à dire que cela n'arrive qu'à moi car je fais partie d'une humanité, d'un réseau de relations et d'une famille qui souffle le vent et le froid, la pauvreté et la misère spirituelles, la joie et la peine. C'est dans la solidarité et le partage commun de ces événements heureux ou malheureux que survient la qualité de la vie. Semaines de malheurs à ranger au placard funéraire de mon coeur et de ma mémoire!