30 juin 2016

30 juin 2016: 56 ans d'indépendance de la RDC

La RDC fête aujourd'hui 55 ans d'indépendance. Honneur et respect à nos ancêtres, et aux vaillants artisans de cette indépendance! L'étoile méritoire de leur victoire sur le colonialisme brille encore sur nos fronts. J'aurais écrit un poème patriotique à sa gloire si j'en avais les dons. Le talent ne se force pas: ou bien on l'a ou bien on ne l'a pas. J'ai des potes doués pour ça.
C'est donc l'occasion e célébrer depuis la lointaine Barbade et de penser respectueusement à mon pays, la RDC.  Pays o combien beau et riche, envié de tous, mais qui peine à sortir du lot. Cette année est encore rendue plus difficile à cause des échéances électorales dont les contours demeurent imprécis et dont la gestion divise diamétralement le pouvoir et l'opposition. J'estime que nos autorités sont sages et douées pour éviter que le sang des Congolais coule. Je joins ma prière et ma voix à celles de ceux nombreux qui aiment ce pays et voudraient le voir marcher vers la prospérité. L'histoire a été très dure avec nous. Après une exploitation des plus inhumaines commencée par le roi Léopold II et continuée par la colonisation belge qui nous ont légué une indépendance semée d'ombres politiques et de rébellions, nous avons connu plusieurs régimes politiques qui se sont succédés. L'histoire jugera et estimera objectivement de l'apport de chaque leadership.
En tournant ma pensée en ce moment vers ce pays dans lequel j'ai eu le privilège de naître et de vivre une bonne partie de ma vie, j'en viens à me poser beaucoup de questions. Congolais et très fier de l'être, je défends nos couleurs par mes contributions à la science littéraire dont j'ai fait ma spécialité. Je me définis littéraire et apolitique, et les lecteurs réguliers de ce blog savent à quel point mes analyses politiques amènent à réfléchir. Comme j'aurais souhaité retourner sur le lieu de ma naissance, où j'ai vu Delvaux en 68; de revoir tous ces lieux auxquels j'identifie "mon Congo" une expression que mes étudiants finissent forcément par connaître tellement j'en parle avec passion.
La RDC comme d'autres pays d'Afrique tente tant bien que mal de sortir du bourbier du sous-développement, de la pauvreté et de l'emprise des rébellions qui l'étranglent. D'assurer un mieux-être et une paix sociale constitue à mon avis le principal défi posé à ses leaders comme à sa population. Que les efforts entrepris par ses fils et ses filles  pour assurer à ce grand pays un environnement sain, paisible et prosper portent du fruit, et du fruit en abondance. Tel est le vœu qui jaillit spontanément de mon cœur en ce 30 juin 2016. Debout Congolais!

K C Mabana, St James, Barbados, 30 juin 2016.

29 juin 2016

Adieu Aimée Mutumosi

"Chers Confrères, chers amis.
Une fois encore l'irréparable frappe à nos portes. C'est avec tristesse que je vous annonce le décès d'Aimée MUTUMOSI, petite soeur d'Ignace Pesa, ce matin à Kinshasa. Prions le maître de la vie d'accorder le repos éternel à notre soeur Aimée. J'en appelle à notre sympathie et notre solidarité envers Ignace et toute la famille. D'autres détails vous seront communiqués ultérieurement. Le mail liste étant incomplet, merci de transférer à vos contacts.
Jean-Pierre Bakadi Manata (Email du 24 juin 2016)"
 
 
La mort d'Aimée, si jeune, si belle et promise à un avenir enviable, ne peut que nous émouvoir au plus profond de notre cœur. Des questions fusent sans réponses, pendant que nous la pleurons. Quoique la mort soit commune autour de nous, quoiqu'elle nous accompagne à chaque détour de notre quotidien, nous demeurons toujours interloqués lorsqu'elle toque à notre porte, tellement nous nous croyions éternels. Ainsi, hélas, va la vie... la mort. Restons en union de cœur et de prière avec Ignace ainsi que sa famille biologique en ce dur moment d'épreuve. Que son âme repose en paix!
Y a-t-il, au-delà de l'anecdote, consolation plus sereine que de voir Aimée quitter son frère Ignace pour aller rejoindre son grand-père Ignace? Loué soit le Seigneur, éternelle est sa gloire!

26 juin 2016

Brexit ou la victoire de l'insularité

La veille du referendum, j'ai eu une conversation avec Nicolas qui a dit: "L'Angleterre quitte l'Europe demain. Les sondages donnent le Brexit gagnant. On va voir." Le soir de l'élection, j'ai lu sur mon cellulaire que M. Cameron remerciait ceux qui ont voté pour le maintien dans l'Europe avec 52% contre 48%. J'ai donc passé la nuit avec la conviction que le Brexit a été refusé par le peuple britanique.
Mais le 24 juin matin, au moment de quitter la maison pour conduire les enfants à l'école, j'ai suivi en direct à la BBC un discours surprenant de M. Cameron, dans lequel il parlait de céder son poste de PM. Sans me poser de questions, j'en ai parlé à Clavère, en soulignant que c'était un signe de bonne pratique démocratique. Il a organisé le referendum promis lors de la campagne électorale, maintenant qu'il a mené à bon port, c'est l'heure de partir. Que je me suis dit. C 'est plus tard dans la journée que j'ai su que le camp du  Brexit a finalement  remporté le referendum.
Peu avant de quitter l'université, j'ai vu du haut de l'escalier qui surplombe mon bureau, ma collègue et amie anglaise Jane Bryce:
- Bonjour Jane, ça va?
- Bonjour Claver. Je suis très triste aujourd'hui.
- Pourquoi? Il s'est passé quelque chose.
- A cause du résultat du referendum. Etc.
Je me suis alors rendu compte de l'ampleur de l'issue. J'ai toujours considéré les Anglais comme un cas spécial dans l'échiquier européen. Je me souviens bien des interventions de Mme Thatcher à l'époque où elle s'opposait à la monnaie unique. Elle ne voyait pas pourquoi les Allemands devraient abandonner le puissant DM pour une monnaie "virtuelle". Les débuts incertains de l'Euro ont failli lui donner raison. L'insularité, caractéristique des Britanniques, reprend les rênes des profonds changements en cours au Royaume-Uni. Tout le profil politique va changer désormais, les négociations vont s'opérer au cas par cas comme elles se font avec la Suisse. En général, ils reprennent leur liberté et redeviennent eux-mêmes. C'est un NON à l'Europe.
L'euroscepticisme va prendre de l'aile. Et les conséquences de cette sortie spectaculaire qui met pratiquement fin à la carrière politique de M. Cameron, sont incalculables. L'Europe va survivre, pas de doute là-dessus, mais comment? Elle va se restructurer, sans les puissants partenaires anglais. D'autres pays seront tentés de se distancer de l'Euro et de l'Union Européenne. La victoire du Brexit symbolise un cuisant échec de l'Europe, estropiée d'un de ses membres les plus importants quoique la houlette de la France et de l'Allemagne pèse encore sur elle. C'est un défi. Et comme tout défi, il ouvre des opportunités de réflexion et de révolution insoupçonnées. Les jours à venir vont sans aucun doute  tracer le nouveau visage de l'Europe.

23 juin 2016

JP Bemba: Quel gâchis!

La vie de Jean-Pierre Bemba est devenue cauchemardesque. Après avoir croupi près de huit ans dans les gêoles de la CPI à La Haye, notre compatriote est condamné à y purger dix-huit ans de plus. Un verdict impitoyable. Lui est reproché sa grave responsabilité dans les viols et cruautés qui ont été opérés par ses militaires en RCA. Lorsqu'il clame qu'au-delà de la rivière Oubangi, après avoir dépassé les frontières, ses hommes étaient sous la charge des Centrafricains, les juges du CPI ne l'entendent pas de cette oreille. Selon ces juges, JP Bemba était en mesure d'arrêter ces massacres, de sauver des vies et d'éviter aux femmes de terribles atrocités traumatiques. Sa condamnation est classée comme due aux crimes contre l'humanité encourus par ses troupes. Lex dura, sed lex
Voilà un homme dans la fleur de l'âge dont la vie bascule désormais à la purge de crimes dont il est responsable mais qu'il n'a pas commis directement. Ses avocats en faisant appel insistent sur cette particularité. Ses sympathisants s'attendaient à un acquittement pur et simple, à une triomphale réhabilitation sociale et politique, vu qu'il n' y avait selon eux aucune preuve tangible de son implication personnelle dans ces viols et massacres. Ses partisans crient à l'injustice, au racisme, à la manipulation. Hélas, tel n'est pas l'avis de l'instance judiciaire. Cette sentence montre qu'il y a des leçons à tirer concernant la complexe notion de responsabilité. Comment la définir? Je ne trouve pas une meilleure image que celle de la responsabilité parentale, quoiqu'il s'agisse ici d'adultes en pleine possession de leur conscience. 
Quel gâchis, Jean-Pierre Bemba, que de tomber du rang de puissant Vice-Président de la République à celui d'un délinquant criminel de guerre! J'en suis très ému. On me rétroquera: "Tiens-tu compte de ses victimes? Penses-tu aux douleurs qu'ont subies ces femmes violentées et violées, ces enfants et personnes âgées coupés en morceaux? N'est-ce pas une justice pour ces malheureux dont l'histoire oublie vite les traces. Ce n'est que justice, etc." Loin de moi l'idée d'insulter la mémoire des victimes de ces guerres de pouvoirs qui n'ont aucune raison d'être, j'éprouve une profonde compassion pour toutes ces innocentes personnes souillées dans leur intimité par la méchanceté des hommes. Je sais par ailleurs qu'un frère prêtre qui m'est très proche, a échappé à la mort dans les forêts de Bondo grâce à l'intervention de Bemba. Que de le voir aujourd'hui condamné... au silence, à l'inaction, au manque de liberté et d'initiative, comme pour dire pratiquement à mort, m'emeut également. Loin de moi l'idée de le défendre, car je ne le connais pas personnellement, je suis frappé par le triste et humiliant sort que vit depuis bientôt une décennie le fils de Mr. Jeannot Bemba. Suivons comment les événements vont évoluer dans un futur proche. J'arrête là car je me sens fatigué, somnolant.

19 juin 2016

Félicitations à l'abbé Kiala pour sa dernière publication

"Chers frères et soeurs,
Je suis très heureux de vous annoncer la publication de mon livre: " L'éducation et l'ajustement culturel pour le développement humain en milieu rural africain. Cas du Territoire de Kenge". Le livre a été publié par Edilivre en France. Les modalités d'achat vous seront communiquées ultérieurement. Merci pour votre soutien.  
Prof. KIALA FLoribert " (17 Juin 2016)

Très sincères Félicitations Professeur! L'abbé Floribert Kiala a déjà signé des oeuvres en librairies. Je ne saurais cependant m'empêcher d'exprimer ma joie et ma fierté à l'occasion de la publication de ce livre dont j'ai suivi la patiente et minutieuse élaboration. L'éducation et l'ajustement culturel pour le développement humain en milieu rural africain. Cas du Territoire de Kenge de Kiala Sadila Kanda est une oeuvre qui mérite de figurer dans toute bibliothèque sérieuse du fait qu'elle amène le lecteur à jeter un regard critique sur la formation intellectuelle reçue du système colonial et à entrevoir des pistes pour un développement humain plus approprié. Encore une fois, chapeau à l'érudit chercheur!
C'

17 juin 2016

Wie geht es Dir?

Wie geht es Dir? Kannst Du mir bitte endlich mal sagen wie es Dir geht? Ich würde mich sehr freuen. Heute hoffentlich können wir kurz miteinander reden. Ruf mich doch mal! Pfüti!

Au rythme des semaines

Je passe un temps relativement dur, écartelé entre la fin de mon mandat de chef de département, les préparatifs de mes vacances, et l'inamovible exercice de corvées de correction. C'est un service, voilà le juste mot. Le temps étant devenu court, je suis obligé d'écourter mes nuits, comme je le fais en ce moment, pour m'acquitter de mes engagements. Il y a encore quelques lettres à rédiger, là n'est pas le problème. Le problème, c'est le temps. Comment le trouver? Comment le créer? Comme si cela ne suffisait pas, ce samedi soir, je dois aller à une classe pour examinateurs. Je comprends que j'y assumerai un rôle d'animateur. Comme si cela ne suffisait pas, je dois réviser le manuel-syllabus de cette institution régionale, au cours d'un atelier organisé en plein avant-midi au mépris de mon travail ordinaire. Comme si cela ne suffisait pas, je dois, je dois, je dois... cela fait trois devoirs. Soit! Pour amuser la galerie, j'y prends un immense plaisir quoi mon cou commence à ressentir les effets de ces longs exercices. Mais je reste fidèle à mes propres exercices: ils sont physiques et cérébraux. Dieu merci, que je me donne le temps de les réaliser. Mes passages matinaux à Brownes Beach sont inspirateurs, motivants, sains et sacrés. J'y rencontre mes potes: des jongleurs, des nageurs, des retraité(e)s consommant du rhum entre 8 et 9 heures du matin afin de se donner d'ultimes raisons de vivre. Il paraît que c'est sain. Mais moi, je continue ma besogne sans réchigner car au-delà de tout cela, c'est le bonheur de "servir", et non de "se servir", qui me motive. Comme quoi j'ai encore le réflexe de l'ancien parti unique de mon pays, auquel je ne croyais pas, alors pas du tout. Est-ce qu'un esprit comme le mien peut croire à un parti? Je ne crois pas; sinon je serais devenu politicien comme mes potes qui adorent la poli-tique-tique politi-chienne et poli-cière. Voilà qui est im-poli! Tu as dit impoli ou non poli?... Que je joue avec les mots. Oui, les mots. Les mots, c'est l'unité fondamentale de la littérature dont je prétend être le praticien.

16 juin 2016

Correction d'examens CXC

Cela fait quelques années que je suis membre de l'équipe qui compose et corrige les examens de français pour le compte du Caribbean Examination Council (CXC). J'y ai même le beau titre de chef examinateur. Je préside ainsi au sort des élèves du secondaire de la région. J'ai accepté cette offre parce qu'elle est .à mon avis une importante contribution à l'éducation dans la région caribéenne anglophone. Je l'ai acceptée parce que j'entendais également m'imprégner, à la base, de la situation et du niveau de mes futurs étudiants à l'université. Avec le temps, j'ai appris beaucoup de choses au cours de cet exercice devenu annuel pour moi. Mon temps et mes vacances s'organisent désormais autour de ces examens. Je vais manquer le centenaire de ma mission natale simplement à cause de cet engagement. Ainsi, depuis le début de ce mois, j'y travaille matin, midi et nous avons des réunions tous les soirs qui vont jusqu'à 22 - 23 heures. Nous devrions en principe utiliser Skype for Business, mais nous utilisons le Skype ordinaire. Et ces discussions à trois, quatre ou cinq sont longues et parfois inefficaces, parce que les collègues prennent leur temps comme si on était dans une même salle. Au lieu de "rapiditer" (expression congolaise) les choses, les corrections collectives sont facilement ralenties, lourdes ou ennuyeuses. Ainsi, mes nuits sont rétrécies; je suis détaché de ma vie familiale, au grand déplaisir des enfants. Les corrections d'examens en ligne exigent beaucoup de patience, de diligence et de justesse.
Le système CXC de correction est bon sur papier. L'effort d'améliorer les performances est plausible, voire louable; j'en suis témoin pendant ces années. C'est tellement bien organisé - sur papier - qu'on en arrive à d'incroyables impasses. La tendance "in" aujourd'hui est d'effectuer tout le travail en ligne. Chacun travaille depuis chez soi. Quelles épargnes pour la compagnie au détriment des particuliers qui en supporter les charges! Plus de voyages à payer, plus d'hôtels à réserver, ni de transport. Quelles économies pour la boite! Et même encore, la paie des examinateurs est réduite drastiquement. On a l'impression que la gestion de l'entreprise consiste seulement à fixer des dates-limites pour les différentes étapes du processus. En d'autres mots, c'est une corvée qui est imposée au staff, mais qui ne dit pas son nom. Beaucoup de collègues correcteurs ont décliné cette offre pour l'une ou l'autre raison. Quoique je reste en dehors de ces préoccupations, je partage leurs sentiments.

13 juin 2016

Tuer, tuer, tuer juste pour TUER

Les événements qui se passent dans ce monde nous interpellent au plus profond de nous-même. A se demander si on est encore des êtres humains. Je suis d'avis que le mal est enraciné dans notre être, autrement il n'y aurait aucune explication rationnelle à ce phénomène. Regardons autour de nous. La violence est la solution ultime à tous les problèmes. Je le vois déjà dans ma micro société civile: entre les enfants, un coup est vite parti dès que l'autre commet une faute. A l'école, dans la rue, dans les restaurants ou clubs de recréation, la violence règle les comptes. Au niveau de groupes et même des états, tout se règle par la force quoique cela soit astucieusement dissimulé.
On massacre aveuglément des gens comme si c'était des mouches.
A Marseille, supporters russes et anglais se sont empoignés avant une rencontre sportive censée pourtant unir les hommes dans un esprit de compétition et d'excellence. Pourquoi tant de haine? Ce matin, Marvo notre dame de ménage à l'université lisait The Nation: "England and Russia could be expelled" (from the Euro). Elle a commenté: "They should be excluded." Mais je l'ai remise à l'ordre: "UEFA will not dare to do that because both countries are very powerful countries." On parle de "hooliganisme", mais ne devrait-on plus parler de "Fair Play" and "Respect for the Opponent"? Quelque chose cloche du moment que quelqu'un qui, soit disant motivé par le plaisir du football, quitte son pays pour un autre, paie billet et séjour à l'hôtel, rien que pour s'adonner à des actes de vandalisme, de brigandage et de banditisme qui n'ont rien à voir avec le football. Est-ce cela le but du sport? N'est-ce que par le sport, des nations s'unissent pour célébrer la souplesse du corps, la sportivité, la bravoure, le courage, et la magie des prouesses individuelles et collectives?
Hier encore, ou avant-hier, un homme "Body Builder", agent de sécurité, a tué de coeur froid 50 personnes dans un night club de Floride. On rétorquera qu'il s'agit d'un night club pour "Gays", mais un gay comme tout individu a le droit de vivre. A cette allure, on devra supprimer toutes les personnes qui ne partagent pas la même orientation de vie que soi. Le droit à la vie est sacré: avant d'être qui/quoi que ce soit, riche ou pauvre, président, roi, reine ou portier, lavandière, on est d'abord une personne. Un homme. Et à ce titre, on a droit à la vie. Nul ne peut s'arroger le droit de supprimer la vie d'un autre. Voilà que ce "monstre" qui n'a rien d'humain achève la vie d'une cinquantaine de personnes, avant de déclencher les représailles des forces de l'ordre. Des familles entières, des amis, des connaissances des victimes sont dévastés par l'acte de folie d'un ignoble scélérat et bandit de grands chemins. De tels événements me laissent sans parole, muet, perdu, tellement ils sont inimaginables, inconcevables. Je n'en crois pas mes oreilles ni mes yeux; et pourtant, c'est la réalité du monde dans lequel nous vivons. Ce n'est pas nouveau, cela a toujours existé. Et apparemment, cela continuera. Même ceux qui possèdent le pouvoir de maîtriser ces genres de fatalités se révèlent souvent surpris, impuissants, sans paroles. Qui est finalement en sécurité car tout peut arriver à n'importe qui n'importe où et n'importe quand?
Hier encore, j'ai suivi un récit posté sur Facebook par une femme africaine-américaine. Elle a découvert que son collègue de service avec lequel elle entretenait d'excellents rapports était loin d'être le "Handsome Gentleman" sans défauts, toujours prêt à aider, généreux et séducteur, qu'elle avait cru. Comme le monsieur menait un train de vie très onéreux, possédait des biens (BMW, habits, chaussures, montres, etc.) de très grande valeur, la dame a été amenée à se méfier, à se demander d'où provenait tant d'argent; pourquoi il travaillait là alors qu'il possédait déjà tout. Alors qu'elle se laissait "séduire" par le mec, elle a été alertée à temps par l'ex amie de celui-ci qu'il était séropositif depuis deux ans, mais qu'il pratiquait des rapports non protégés... Le gars a été arrêté par la Police, en possession de 19 fusils d'assaut, de la cocaïne d'une valeur de 17.000 USD cash. Un des fusils était même impliqué dans un meurtre deux semaines à peine auparavant. "God saved me... Thank you Lord". Dieu l'a épargné des malheurs. Imaginez le désarroi de cette dame d'avoir vécu à côté d'un homme séropositif réputé être un terroriste extrêmement dangereux. Pour conclure mon propos, je dois simplement reconnaître qu'en réalité nul n'est en sécurité dans ce monde; même pas ceux qui sont visiblement protégés. Il y a de très nombreuses personnes dont la raison d'être est de tuer. Il y en a qui, sous le couvert d'agents de police, de sécurité et de forces militaires, ne font que tuer. Le crime de l'innocent est prôné, exalté jusqu'aux nues. Sommes-nous encore des hommes lorsque nous devenons insensibles aux massacres qui s'opèrent sous nos yeux? Sommes-nous encore des hommes lorsque nous n'hésitons pas de tuer pour garder notre pouvoir politique, religieux ou financier? Sommes-nous encore des hommes lorsque la mort de l'autre ne nous émeut plus? Ce texte spontané, je ne le changerai pas, car il reflète pas ma pensée profonde.

9 juin 2016

La crise de l'eau à la Barbade

- Congo Man, you are from Africa, aren't you?
- Yes I am. What's up?
- You know the guy, the CEO of the Barbados Water Authorities?
- I have heard of him. I don't know him personally. I heard he is from Zambia.
- You in Africa, you know nothing about seas and oceans. That is the reason we have a lot of water problems since he is managing the company. You Africans are accustomed to fetching water from fountains and rivers. He know nothing about our seas and oceans.
- As far as I am concerned, I do not see any link between being an African and managing water in Barbados. M. Mwanza has the knowledge and the know-how to manage water. He was appointed not because he is African but because he was the best candidate for the position. Period.
- How can you explain the water shortage Barbados is undergoing?
- Water issue is a relatively complicated one. It is not the fault of anyone particularly. Mr. Mwanza's presence or absence would not change anything at all to the situation. For many years, nobody complained, everything was fine, and nobody ever referred to him as being an African.

Ce dialogue que j'abrège a eu lieu ce matin à Brownes Beach où je passe quelques minutes avant de commencer le travail. Depuis plus d'une année, l'eau est devenue un problème à la Barbade. Il y a de plus en plus des coupures d'eau dans différentes parties de l'île, et cela pendant plusieurs heures. Les infrastructures ont vieilli, le climat change, les réserves d'eau s'amenuisent, la gestion se modernise. La crise économique touche toutes les sphères de la vie. Mr. Mwanza, ingénieur zambien, a le malheur d'être le directeur général de la régie des eaux: les plaintes  se multiplient et dépassent tout entendement. Bien sûr, en temps de crise, partout on indique du doigt les étrangers comme étant les principaux responsables de malheurs.
Cette conversation me rappelle une autre situation. Une compatriote travaille dans un supermarché où passe presque tous les jours un monsieur qui se plaint des Africains qu'ils sont incapables de gérer leur continent et les responsabilités qui leur sont généreusement attribuées dans des pays d'adoption. Il souligne qu'il lui est arrivé de se mettre du savon dans sa douche au moment où l'eau s'est coupée. Le tort va au PDG, un étranger par surcroît. Le raisonnement suit la même logique. Plutôt que d'y voir une usurpation de travail, il faut reconnaître à leur juste valeur les compétences de ces personnes. Et il y en a un bon nombre dans les institutions internationales et officines étrangères de la place.
La xénophobie n'est pas que l'apanage des Européens; elle existe partout et se manifeste de façon particulière en tant de crise. La compétence de notre compatriote africain ne saurait être remise en question d'autant plus qu'il détient une expérience et un savoir-faire impressionnants.

Les propos d'Ibrahimovic sur le président Hollande

L'ancien joueur du PSG Zlatan Ibrahimovic a fait une surprenante sortie médiatique en s'en prenant à M. François Hollande. La réponse de l'Elysée ne s'est pas faite attendre: claire et concise, sans bavardage ni polémique. Je n'entre pas dans les détails, mais comme un prétentieux littéraire, je m'en tiens à la forme.
Imaginez cet événement dans un pays africain. On en aurait fait une affaire d'état. On aurait envoyé des sbires attaquer le domicile de ce parleur trop loquace, l'arrêter manu militari, le torturer et le faire disparaître dans la nature, menacer sa famille, etc. Tous les scénarios possibles et imaginables, les plus violents et les plus humiliants. La radio et la presse nationales prendraient le relais des déclarations du gouvernement pour vilipender l'ignoble star du football, au point d'ignorer les taxes versées par ce dernier au fisc. (Faites les calculs vous-mêmes, c'est probablement en millions). Des agents de la sécurité s'en seraient mêlés pour accuser les opposants de connivence avec les propos maladroits d'un joueur de football qui a dépassé les limites. On aurait monté de toutes pièces des affronts de lèse-majesté qui menaceraient le joueur et son entourage d'expulsion du moment qu'il est étranger. On aurait convoqué l'ambassadeur de Suède pour protester et exiger des excuses diplomatiques. Une exploitation politicienne du genre: "Outrage au père de la nation, ingérence dans les affaires d'un pays qui vous héberge, atteinte à la sécurité de l'état, profération d'insultes contre les autorités républicaines, " et bien d'autres accusations puisées sur le tas.  On aurait... on aurait... Rien de tout cela n'est arrivé: l'Elysée a simplement répondu de façon courtoise mais ferme.
Je ne parle que de ce que j'ai lu sur le net. Loin de moi l'idée de faire l'apologie de la France, je demeure un observateur attentif de ce qui se déroule autour de moi. Dans nos pays africains, tenir de tels propos vis-à-vis de son président vous vaudra la prison, l'incarcération dans un centre de torture, sinon la condamnation à mort. Et il y aura des juristes pour justifier ces décisions. Un autre me dira: "Nous avons des traditions de respect envers nos chefs; nos chefs sont inviolables, on doit les respecter sous peine d'en courir des sanctions." Et il a raison. Chirac n'aimait pas les Guignols. Tout en déplorant les propos d'Ibrahimovic, j'avoue que cette histoire donne quelque leçon de prudence et de modération dans ce que l'on dit.

8 juin 2016

Stephen Keshi, Pride for Africa

Stephen Okechukwu Keshi (31 January 1961 – 7 June 2016). The Coach of Nigeria who won the 2013 CAN Edition passed away yesterday. May his soul rest in peace! What a thunder over African Football! It is not the first time I am writing on him. I knew him at the time he was a player, as a defender for Nigeria. I noticed his skills as a great "Boss": he remains one of the best defenders in the history of  African football. He belongs to the happy few ones who have won the African Cup of Nations as a player and a trainer.
While paying tribute to Stephen Keshi I salute a proud Nigerian who gave all for the sake of his country, serving his fellow citizens with what he had mastered best: Football. He also coached the national team of Togo in 2011. Let me make a statement I have been repeating since many years: I am convinced that Africa does not need European trainers to coach our national teams. It is a matter of pride and realism. No African will ever coach the national team of France, Germany or Italy. Why should the contrary be backed? We do have our own fellow citizens who are able to perfectly do the job. Africa has to value her own sons and daughters in all areas of performance, by providing them with the same rights and work conditions as it is done with foreigners.
Bye Stephen! You have taught a great lesson of diligence, patriotism and love for Africa. Your name will never be forgotten. Rest in God's peace!
  

5 juin 2016

Ali ou la construction d'un mythe

Le mythe Ali a été construit d'abord par Ali lui-même avant d'être répandu par d'autres personnes. Toutes les caractéristiques mythiques de l'héroïsme sont présentes dans la vie de Muhamad Ali. Ce boxeur réputé être le plus beau, le plus aguerri, le plus charmant ou le plus intelligent dans son métier, avait toutes les qualités pour réussir dans la vie. Cet homme qui pour expliquer sa rapidité, racontait qu'il pesait l'interrupteur pour éteindre la lumière de sa chambre  et se retrouvait dans son lit avant même que la lumière ne disparaisse. Une rapidité d'éclair, une vitesse-lumière! Comment interpréter cela si ce n'est en fonction d'un personnage qu'il érige en exemple ou modèle devant ses auditeurs/spectateurs? Au-delà de ses exploits sur le ring, il a su se façonner une image unique dont il avait clairement l'idée. "The Greatest," "I sting like a butterfly," cet homme qui ne s'était jamais senti aussi libre qu'au Zaïre avait une haute idée de lui-même. Il tenait à être considéré comme un demi-dieu, un spécimen unique du genre humain, un apôtre de la race noire, un activiste contre les discriminations raciales, religieuses et culturelles. Héros de sa race, il tenait à défendre sa dignité contre toute l'oppression idéologique. Il a réussi à imposer son identité au monde entier. Il était un monsieur, un monsieur bien, respecté du monde entier. Ce qui a fait sa grandeur, ce n'était pas la boxe, mais son charisme personnel. Génie indomptable, ce personnage surhumain et extraordinaire a impressionné surtout par sa simplicité. Il a su briller aux yeux de ses frères et sœurs humains, comme le porte-étendard de l'HUMANITE.
Do rest in peace, Muhamad Ali!

Claver, tu as oublié le 3 juin?

"Claver,
Je m'attendais à lire un mot sur le 3 juin, une date importante de notre enfance et dont l'évocation continue de nous émouvoir. Mais rien, alors rien, niente, nada. Comment as-tu osé t'en passer? Même pas une allusion! Cela ne te ressemble pas. Décidément, quelque chose n'a pas marché. Raconte-moi s'il te plait ce qui s'est passé car les lecteurs de ton blog s'interrogent.
Tu as pourtant rendu un bel hommage au boxeur américain Ali. La boxe, comme tu le sais, n'est pas mon point fort quoique j'admire le vénérable champion. Paix à son âme! Tu étais de ceux qui se sont réveillés pour suivre le combat Ali-Foreman à la radio.
Comme j'aurais voulu que tu remettes dans l'ambiance de notre enfance! Tu as tes raisons peut-être. Etc. "

Ma réaction:
Cher ami,
Merci beaucoup pour l'intérêt que tu manifestes à l'égard de ce blog, et à ma personne. Je reçois cette remarque comme un compliment, car tu es un de mes lecteurs dont j'apprécie les remarques et les suggestions. Tu as raison, je te dois une explication à propos de la façon dont j'ai passé la journée du 3 juin. Il n'en pouvait pas être autrement.
Des circonstances de la vie ont fait que je sois éloigné mentalement, spirituellement et physiquement de mes réalités habituelles. Je n'entrerai pas dans les détails mais sache que je m'occupe des examens de français pour le compte du Caribbean Examinations Council. Cela consomme un temps énorme. Pas ou peu de temps libre! En outre, avec toutes ces morts survenues récemment, le cœur n'y était pas vraiment. Si j'avais été serein comme de coutume, j'aurais sans aucun évoqué ce grand jour de Kalonda/Katende. Je suis toutefois resté uni de cœur avec notre grande communauté. Ce changement d'attitude n'affecte en rien mon train de vie ni mes convictions personnelles.
C"

4 juin 2016

Muhamad Ali (1942-2016) in memoriam

Des morts! Que des morts proches et lointaines! Tout cela en l'espace d'une semaine. Ma Sophie, Mama Tsai, Muhamad Ali, abbé Apollinaire Malumalu et tant d'autres connus et inconnus. Paix à leurs âmes! Mon propos d'aujourd'hui concerne essentiellement le champion de boxe américain.
Cassius Clay devenu plus tard Muhamad Ali est une figure de marque dans mon univers personnel. Je ne crois pas que j'étais vraiment son supporter, car en 1974, j'étais plutôt fan de George Foreman. Comme beaucoup d'autres, je ne voyais simplement pas comment il pouvait battre Foreman. Jusqu'à ce jour, lorsqu'il m'arrive de revoir ces images, dans mon for intérieur, une défaite d'Ali ce jour-là m'aurait satisfait, car elle était attendue. Mais là, j'ai de Muhamad Ali, appris une leçon de vie sur le sport. En sport, comme dans toute activité humanie, la volonté, la détermination, la concentration, l'esprit intérieur et l'intelligence jouent un rôle déterminant. Ce qui compte, c'est l'instant plutôt que la durée. Cela, Ali me l'a enseigné aussi bien sur le ring, que par son comportement. Quelle force d'esprit! Quelle détermination!
J'ai eu le bonheur de suivre en direct quelques combats de Muhamad Ali pendant le temps de ma formation humaine. J'étais surtout attentif à ses déclarations avant, pendant et après les combats. Par exemple, j'étais fasciné par son objection de conscience qui l'a conduit à perdre son titre pour avoir refusé d'aller combattre au Vietnam. "Aucun Vietnaniem ne m'a jamais appelé Nègre." "J'ai refusé d'aller à la guerre: killing, killing, killing" Pour moi, d'entendre une telle déclaration m'a édifié: comment quelqu'un qui vivait de la violence pouvait-il refuser d'aller à la guerre pour son pays? Je n'étais pas mûr pour discerner ces catégories, et Ali m'y a aidé. J'ai beaucoup admiré l'homme dans son combat idéologique.
J'ai beaucoup aimé son activisme politique et son engagement en faveur des gens de ghettos. Si ma mémoire est bonne, il a dit que son succès sportif lui donnant accès à des personnalités ou institutions importantes, il en profitait pour exprimer la voix des sans voix et des gens de sa race. Je l'entends parler avec admiration du Zaïre "un pays africain, dirigé, organisé par les Africains eux-mêmes", mettant en exergue les potentialités humaines dont regorgeait ce pays. Son franc-parler m'a toujours fasciné. Grâce à Ali, j'ai mieux appréhendé la réalité raciale aux Etats-Unis.
Pour déstabiliser Sony Liston, il n'avait pas trouvé mieux que de placer un bus devant sa propriété et de le provoquer grâce à de puissants hauts parleurs, le traitant de traître de sa race. Je le revois fulminant de rage et d'indignation contre un Ken Northon impassible. Une stratégie de provocation et d'intimidation qui avait ses effets psychologiques sur l'adversaire. Je l'entends encore défendant les prouesses de Myke Tyson alors que ce dernier était vilipendé par les médias. Je le revois simulant un combat de boxe contre un enfant d'une écurie sportive. Je le revois à l'émission "Dancing with the Stars" pour soutenir sa fille Leila qui participait à ce concours. Je me souviens avoir entendu Leila déclarer que son père souffrant de Parkinson avait gardé sa clarté d'esprit, sa vivacité d'intelligence et son invincible sens d'humour.
Le jour où il avait allumé le feu des Jeux Olympiques d'Atlanta, j'étais profondément touché. Il était bien là, de blanc vêtu, calme, noble et digne. Chapeau aux organisateurs pour cet hommage à un monument alors vivant de la boxe. Un symbole! Par dessus tout, Ali m'a appris à la fois l'humilité et l'ambition, la révolte et la clarté d'opinion, la mesure et l'excellence. Il a dejà eu tous les superlatifs en sa faveur: the Greatest, le meilleur sportif du 20e siècle, le plus grand boxeur de tous les temps, etc. Pour moi, il a été simplement un artiste de la boxe qui a enobli ce sport; et sa contribution à l'humanité est exceptionnelle.
Le Lion de Louisville a majestueusement tiré sa révérence, dans la dignité et l'honneur. Respect au Géant phénoménal de sa race! Bravo Muhamad Ali! Que ton âme repose en paix!

"Ali, boma ye"

Ali, le grand Muhamad Ali, est mort. Paix à son âme!
The Greatest has died. May his soul rest in peace! This is a time for meditation and prayers. A man, a Black Man, has passed away. Let our tom toms remind the name and memory of one among our Heroic Icons. "Ali bum ye"

2 juin 2016

Ma Sophie wendi kwandi

Maman Sophie Tseki est décédée depuis le 30 mai à Kenge. Paix à son âme! Je l'ai lu sur la page Facebook de ma fille Amina, mais me suis retenu d'y croire ni d'écrire quelque chose. Je me suis senti comme bloqué. Je n'ai pas eu le courage de faire quoi que ce soit. Ensuite, je suis tombé sur des témoignages émouvants de Declerd Midon, Denis Lunda et Henri Pierre qui m'ont amené à verser des larmes. Même à la suite de cette lecture, je n'ai pas osé mettre par écrit ma peine, tellement j'étais boulversé.
J'ai retrouvé une photo de Freddy et Josée alors enceinte d'Amina. Une photo que je leur avais faite à la procure de Kenge en 1982-83. Et je voulais la transmettre à ma fille Amina juste pour le plaisir de revivre de bons moments. C'est alors que je suis tombée sur la douloureuse nouvelle. Allez me dire que c'est du hasard, que c'est une coïncidence sans signification. J'ai ma petite idée à propos de tels événements.
Ma Sophie wendi kwandi. Batu bosu bam'telaka Kha Sophie, mini yam'telaka Mama. Kwena mini, kena Mama. Ma Sophie m'a vu naître, m'a porté comme enfant, soutenu à différentes étapes de ma vie depuis l'école primaire. Mais je l'ai connue vraiment lorsque la famille s'est installée à Kenge, et que Papa Albert est devenu mon directeur à St Frédéric. Une maman généreuse, digne et aimante, une éducatrice expérimentée, une mère au grand coeur! Que d'inombrables souvenirs! Je me souviens encore de notre dernière conversation téléphonique alors qu'elle se trouvait chez Freddy. C'était il y a environ une année: "A tata, batsasa bana buna twa lutsasa benu" m'a-t-elle dit à peu près. Lorsque je travaillais à l'évêché, elle est passée me voir plus d'une fois. Je me souviens d'une conversation où elle critiquait "Kosikila Iwayi", reprenant les mots de feu abbé Makula dans un sentiment mêlé d'humour et de sarcasme.
Il est 3h 40 maintenant. Je viens de parler avec Frédéric il y a trente minutes. "Maman est morte à la suite d'une brusque hypertension, alors que de toute sa vie elle n'en avait jamais manifesté les symptômes. On l'a donc conduite à l'hôpital de Kenge où elle est tombée dans le coma. Tout s'est passé très vite, et nous sommes sous le choc."
Ma famille s'unit de coeur et prières à toute la famille, à toutes celles et tous ceux qui pleurent Maman Sophie. Que la terre de nos ancêtres lui soit tendre et légère. 
Wenda mboti Ma Sophie! Mfumu Nzambi kakusambula!