Cela fait quelques années que je suis membre de l'équipe qui compose et corrige les examens de français pour le compte du Caribbean Examination Council (CXC). J'y ai même le beau titre de chef examinateur. Je préside ainsi au sort des élèves du secondaire de la région. J'ai accepté cette offre parce qu'elle est .à mon avis une importante contribution à l'éducation dans la région caribéenne anglophone. Je l'ai acceptée parce que j'entendais également m'imprégner, à la base, de la situation et du niveau de mes futurs étudiants à l'université. Avec le temps, j'ai appris beaucoup de choses au cours de cet exercice devenu annuel pour moi. Mon temps et mes vacances s'organisent désormais autour de ces examens. Je vais manquer le centenaire de ma mission natale simplement à cause de cet engagement. Ainsi, depuis le début de ce mois, j'y travaille matin, midi et nous avons des réunions tous les soirs qui vont jusqu'à 22 - 23 heures. Nous devrions en principe utiliser Skype for Business, mais nous utilisons le Skype ordinaire. Et ces discussions à trois, quatre ou cinq sont longues et parfois inefficaces, parce que les collègues prennent leur temps comme si on était dans une même salle. Au lieu de "rapiditer" (expression congolaise) les choses, les corrections collectives sont facilement ralenties, lourdes ou ennuyeuses. Ainsi, mes nuits sont rétrécies; je suis détaché de ma vie familiale, au grand déplaisir des enfants. Les corrections d'examens en ligne exigent beaucoup de patience, de diligence et de justesse.
Le système CXC de correction est bon sur papier. L'effort d'améliorer les performances est plausible, voire louable; j'en suis témoin pendant ces années. C'est tellement bien organisé - sur papier - qu'on en arrive à d'incroyables impasses. La tendance "in" aujourd'hui est d'effectuer tout le travail en ligne. Chacun travaille depuis chez soi. Quelles épargnes pour la compagnie au détriment des particuliers qui en supporter les charges! Plus de voyages à payer, plus d'hôtels à réserver, ni de transport. Quelles économies pour la boite! Et même encore, la paie des examinateurs est réduite drastiquement. On a l'impression que la gestion de l'entreprise consiste seulement à fixer des dates-limites pour les différentes étapes du processus. En d'autres mots, c'est une corvée qui est imposée au staff, mais qui ne dit pas son nom. Beaucoup de collègues correcteurs ont décliné cette offre pour l'une ou l'autre raison. Quoique je reste en dehors de ces préoccupations, je partage leurs sentiments.
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