9 juin 2016

Les propos d'Ibrahimovic sur le président Hollande

L'ancien joueur du PSG Zlatan Ibrahimovic a fait une surprenante sortie médiatique en s'en prenant à M. François Hollande. La réponse de l'Elysée ne s'est pas faite attendre: claire et concise, sans bavardage ni polémique. Je n'entre pas dans les détails, mais comme un prétentieux littéraire, je m'en tiens à la forme.
Imaginez cet événement dans un pays africain. On en aurait fait une affaire d'état. On aurait envoyé des sbires attaquer le domicile de ce parleur trop loquace, l'arrêter manu militari, le torturer et le faire disparaître dans la nature, menacer sa famille, etc. Tous les scénarios possibles et imaginables, les plus violents et les plus humiliants. La radio et la presse nationales prendraient le relais des déclarations du gouvernement pour vilipender l'ignoble star du football, au point d'ignorer les taxes versées par ce dernier au fisc. (Faites les calculs vous-mêmes, c'est probablement en millions). Des agents de la sécurité s'en seraient mêlés pour accuser les opposants de connivence avec les propos maladroits d'un joueur de football qui a dépassé les limites. On aurait monté de toutes pièces des affronts de lèse-majesté qui menaceraient le joueur et son entourage d'expulsion du moment qu'il est étranger. On aurait convoqué l'ambassadeur de Suède pour protester et exiger des excuses diplomatiques. Une exploitation politicienne du genre: "Outrage au père de la nation, ingérence dans les affaires d'un pays qui vous héberge, atteinte à la sécurité de l'état, profération d'insultes contre les autorités républicaines, " et bien d'autres accusations puisées sur le tas.  On aurait... on aurait... Rien de tout cela n'est arrivé: l'Elysée a simplement répondu de façon courtoise mais ferme.
Je ne parle que de ce que j'ai lu sur le net. Loin de moi l'idée de faire l'apologie de la France, je demeure un observateur attentif de ce qui se déroule autour de moi. Dans nos pays africains, tenir de tels propos vis-à-vis de son président vous vaudra la prison, l'incarcération dans un centre de torture, sinon la condamnation à mort. Et il y aura des juristes pour justifier ces décisions. Un autre me dira: "Nous avons des traditions de respect envers nos chefs; nos chefs sont inviolables, on doit les respecter sous peine d'en courir des sanctions." Et il a raison. Chirac n'aimait pas les Guignols. Tout en déplorant les propos d'Ibrahimovic, j'avoue que cette histoire donne quelque leçon de prudence et de modération dans ce que l'on dit.

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