30 avr. 2017

Note de lecture: En attendant la montée des eaux (M. Condé)

Le bien du repos, c'est qu'il permet de lire. J'ai donc prévu de lire quelques romans achetés depuis des mois mais que je n'ai jamais réussi à achever. Ainsi, ai-je lu En attendant la montée des eaux, roman de Maryse Condé aux Editions JC Lattès, en 2010. 
1. Une intrigue faite de malheurs.
L'intrigue commence avec la mort de Reinette Ovide accouchant d'une fillette que le Dr Babakar Traoré Jr. recueille et adopte comme sienne. Il l'appelle Anaïs. L'insolite donne lieu à une remontée dans le temps, notamment dans le passé de tous les protagonistes. Reinette était une clandestine haïtienne alors que le médecin est de père malien et de mère guadeloupéenne. Son premier poste de travail était à Eburnea où il a suivi son compagnon d'études, Hassan engagé en politique dans un pays où les tensions entre le Nord et le Sud sont très vives. Eclate soudain dans le pays une guerre civile provoquée par les Nordistes, désormais révoltés contre le sort qui leur est réservé dans la gestion du pays. Dans ces désordres ethniques et religieux, il perd son amour,  A l'issue de cette rebellion, Hassan devient vice-président. Peu de temps après, il occupe le poste de président à la suite de l'assassinat suspect du président titulaire. Ce Malien qui a voué sa vie à accucher des enfants ne saurait supporter ce pays corrompu et saigné à blanc par la rapacité avide de ses dirigeants en collaboration avec les grandes puissantes. Son égérie de mère Thécla Minerve lui suggère en rêve d'émigrer en Guadeloupe, où se présentent de meilleures opportunités pour son travail.
2. Migration et xénophobie.
A son arrivée en Guadeloupe, Babakar monte ou prend la relève d'une infirmerie dans laquelle il exerce sa profession d'accoucheur d'enfants. C'est sa véritable passion. Sa clientèle vient de toutes les couches de la population, même d'immigrés clandestins: Je suis suivi par le médecin Africain", ce qui n'est pas sans rappeler l'exemple de la discrimination relevé par Fr Fanon dans Peau noire, masques blancs..On souligne "médecin africain" au lieu de dire simplement Dr Babakar Traoré. Il se fait des amis dont le C'est dans ces conditions qu'il receuille et adopte Anais. Cependant Movar lui rappelle la promesse faite à Reinette de ramener Anaïs à Haïti. Cette fois, la décision de partir pour Haiti n'est pas du tout appréciée par sa mère Thécla qui y voit une erreur.  
3. Le destin d'Haïti: une malédiction.
Partant à la recherche de Reinette Ovide, il arrive à Port-de-Prince. Il est logé à l'hôtel Au Cèdre du Liban, où Movar fait venir ses soeurs Miriam et Jahira. La recherche des Ovide se réalise dans un contexte politique compliqué et sensible. Jean Ovide ayant été très proche des Duvalier. Il va se retrouver face à une rébellion menée par le roi Chrisotphe II qui tient en maître une partie d'Haïti. Isabelle Ovide, la soeur de Reinette, n'est pas plus coopérante; seule la bonne Tomine lui relate la vie tumultueuse de Reinette. Honteuse ou révoltée contre son père, celle-ci aurait eu l'intention de divuguer tous les documents classés au cours d'une émission "   " en collaboration avec le journaliste ... Voilà que s'annonce une ravageuse tempête tropicale. Il faudrait de nouveau partir vraisemblablement pour... l'Afrique.
4. La boucle est bouclée. Ce n'est pas attesté clairement. Voilà un roman qui reflète à la fois la vie de l'auteur Maryse Boucoulon qui est partie de la Guadeloupe pour l'Afrique via Paris où elle a rencontré  son mari guinéen dont elle garde le nom de Condé jusqu'à ce jour. Le métissage Afrique et Caraîbe y est parfait. Le protagoniste vit comme dans une identité incertaine: ni Africain ni Caribéen, mais les deux à la fois. Hassan, son mentor, tente de lui en donner une, mais échoue à cause de manoeuvres politiques. Le regressus ad uterum (Eliade) guadeloupéen lui porte un bonheur inouï: l'adoption d'Anaïs, sa fille bien aimée, au bonheur de laquelle il consacre sa vie. Par l'action de Traoré, Afrique, Guadeloupe et Haïti collaborent symboliquement dans la défense et la célébration de la vie. Mais ce destin a comme nom Haïti, terre conçue comme maudite par les dieux de la nature et de la civilisation. C'est là qu'il attend la montée des eaux. Rentrera-t-il en Afrique? Qu'arrivera-t-il? Le texte reste ouvert. 

Barbados 29 avril 2017

Il est minuit passé. J'ai tenu à être éveillé d'un bout à l'autre de ce jour mémorable. En 1987, la courbe de la vie était montante, j'entrais dans la vie. Trente années plus tard la courbe a changé de cours, elle penche vers la mort avec ce que cela implique. On commence à faire le bilan de sa vie, on cogite sur l'incertitude de l'avenir, on se croit peut-être encore jeune alors que le temps assume son rôle de thermomètre de la vie. Certains vous diront qu'on commence vraiment à vivre à cet âge ou à la retraite. C'est selon. Je ne me pose aucune de ces questions, je vis au jour le jour. Je pense beaucoup à mes congénères, mes compagnons et amies de lutte. Je me suis reconnecté avec beaucoup au cours des dernières années, grâce parfois à la magie des médias. J'aime bien Facebook contrairement à beaucoup de personnes qui le détestent pour leurs propres raisons. Je n'avale pas tout ce qui est présenté; j'estime que le sens critique est essentiel chez toute personne sensée.
Dès 0 heure le 29, j'ai inauguré la célébration de l'événement. La première personne à m'exprimer des voeux, c'était ma nièce Tatiana Mawana. Beau texte, inspiré et bien à propos. Elle s'y est prise dès minuit, heures de Kinshasa. Merci. J'ai diffusé une photo de moi sur Whatsapp à quelques correspondants intimes pour les alerter de l'anniversaire. Ensuite, j'ai écrit et mis en ordre les deux articles précédents. Puis, j'ai relu et réédité un article à soumettre aujourd'hui pour les actes du colloque de Dakar consacré au  cinquantenaire du Festival de 1966. Le temps de réagir à quelques coucous-réponses à ma photo, je me suis recouché car il fallait conduire Madeleine au ballet et Claver à sa leçon de piano. Le petit dejeuner s'est bien entendu arrosé au reste du champagne de la nuit. Cette fois, c'est Donat Mosimi et sa famille qui me feront l'honneur des voeux. A 8 heures, j'ai raté un rendez-vous Skype avec Traudl Schmitt. Voici ce qu'elle a écrit: "Wie könnte ich Dich vergessen an Deinem Geburtstag!!! Ich habe es auch schon mal probiert, aber Du warst nicht da und jetzt war ich beschäftigt, usw." Les téléphones ont sonné plusieurs fois dans la journée. Whatsapp et Imo ont fait le reste. J'ai évité d'utiliser Facebook à cet effet.
9h10 - Ballet au Louise Woodvine Dance Academy. 11h00 - Piano au Notes of Praise où j'ai demandé que mon nom soit enfin corrigé: Kahivdi. En chemin j'ai appris aux mapasa un "Gloire à Dieu le Père Tout-Puissant, qui a fait le ciel et l'univers" une mélodie Spiritual que nous chantions à Kalonda. Ils l'ont vite capté et exécuté. 11h10-11.40 Natation à la plage de Batts Rock avec Chrystelle. Comme cette natation a été imprévue, je ne disposais pas de la totalité de mon trousseau de toilette. J'ai donc dû faire un crochet à mon bureau avant d'aller reprendre Claver à Notes of Praise. Ayant activé Mobile Data sur mon portable, j'ai pu être joint par plusieurs personnes. Certaines n'ont pas eu la chance de m'atteindre, mais je les remercie de tout coeur. Retour à la maison autour de 13 heures. Le temps de s'apprêter pour recevoir trois familles - les Boamah, les Hope, les Diagne, et Mobola. Prof. Nlandu Mamingi étant à Trinidad s'est excusé au nom de sa famille. We will catch up. Nous étions donc au nombre de 16 pour cette belle réception familiale. 
La différence est claire avec 1987. Le gâteau d'anniversaire a été offert par Sangene Diagne. Le Champagne et le vin sont venus de France et d'Angleterre. Ambiance très famille: les enfants ont beaucoup joué. Claver Jr a entonné le Happy Birthday sur son clavier. Bougies éteintes, gâteau consommé, et Kabondo bu (Je pense à Boubou). Il était 20 heures passées lorsque les derniers visiteurs ont démarré leurs voitures. Merci à tout le monde d'être venu, merci surtout à Mama Mapasa et aux Mapasa pour s'être dépassés en ce jour. Merci à toutes les personnes famille, ami(e)s et connaissances qui ont pensé à moi en ce jour. Il est déjà 1h55 maintenant que je finis cette entrée. 
Ad multos annos! Deo gratias!

29 avr. 2017

Kenge 1987 - Bardados 2017

Je suis dans ma trentième année depuis que j'ai quitté Kenge. Entre-temps, la vie m'a conduit à Fribourg, Kenge, Fribourg, Berlin avant de rejoindre la Barbade. Quel parcours! Trente ans!
Grâce et louange soient rendues à l'Eternel de m'avoir gardé vivant jusqu'à ce jour d'autant plus que la mort en a déjá emporté plusieurs de mes congénères. Chaque jour vécu constitue à mes yeux une bénédiction de la Bonté infinie de Dieu. Que ma vie soit prière!
Prêtre hier, professeur de littérature francophone aujourd'hui, émigré à la Barbade, père de jumeaux. Je ne regrette rien de ma situation, ni de ma vie antérieure ni de ma situation actuelle. Dieu m'a tellement béni au cours de ma vie qu'il n'y a jamais eu de hiatus entre ma première vie et celle que je mène aujourd'hui. Je lui rends grâce de m'avoir fait rencontrer Ngudia Bodi. Mon défi actuel est d'être un bon père pour Ibangu et Mukawa, dont je suis très fier. Qu'il me prête vie afin que je m'acquitte de cette responsabilité. Une fois, en Belgique, un abbé qui lit ce blog, m'a surpris en les appelant sous ces noms.
Etudes à Fribourg de 1987 à 1997, défense de thèse. Avec une interruption de six mois passés à Kenge. 1999-2001 séjour d'enseignement en Allemagne en tant que chargé de cours à Humboldt Uni. Depuis 2001, installation à la Barbade. 2006 kubutuka kwa bamapasa Ibangu ye M'kawa. 2014 nomination comme professeur ordinaire. Soit trente ans de vie dont la moitié s'est passée ici à la Barbade, où je réside depuis seize ans, et où s'il plait à Dieu je vivrai jusqu'à la pension. Mais dans la vie, il faut éviter de faire des projets à long terme, car elle ne nous appartient pas. Dieu donne et reprend quand cela lui plait. Laissons-lui le contrôle de tout comme je l'entends dire de beaucoup de personnes.
Je ne saurais jamais finir la liste des personnes vivantes et décédées qui ont été essentielles dans ma vie. Honneur et respect! Je ne peux que remercier les miens, famille, ami(e)s, sympathisant(e)s et connaissances. Mon monde de coeur est connu des lecteurs de ce blog, inutile de les mentionner. Mention spéciale à mes bienfaiteurs/-trices qui ont fait que longtemps je sois à l'abri du besoin; et à tous les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont fait que je me sente heureux et accepté de mon entourage. Mention spéciale enfin à la fleur de cactus!
Ce matin, 0 heure, Clavère et moi avons ouvert une bouteille de Champagne venue de France pour célébrer cet événement unique. J'y tenais. Merci à Dr Donat Mosimi et à Mr Ephrem Mosimi pour le carton de vins. Lorsque le bouchon a sauté bruyamment, Madeleine-Chrystelle qui a un sommeil léger s'est réveillée. Nous avons dû l'associer à la petite célébration.
Bonne fête d'anniversaire à moi-même! Pourquoi pas?   

Kenge 29 avril 1987



Extrait de mon autobiographie, mais légèrement modifié: 
Le samedi 25 avril 1987, je me rendis au grand séminaire St Augustin, de Kalonda animer une récollection pour les grands séminaristes. Tout se passa comme d’habitude. (...)  L'abbé Dominique Kahang' me ramena le lendemain.
Le mercredi 29 avril 1987 eut lieu mon trentième anniversaire de naissance. Cette journée, je la voulais festive et mémorable. Mes parents Papa Donatien Mabana et Maman Christine Matsasu se déplacèrent de Mikao pour Kenge. J’avais reçu beaucoup de cadeaux en espèces de plusieurs bienfaiteurs, comme en nature de la part des Sœurs Salésiennes de la Visitation et des Sœurs de Marie Reine de la Paix. Une messe était organisée à la paroisse Notre-Dame à 17 heures. Suivaient un repas et une soirée de gala au réfectoire de la Procure de Kenge. Familles, amis et connaissance étaient de la partie. Le gâteau d’anniversaire était offert par les Salésiennes. La nourriture était préparée au couvent des Sœurs de Marie Reine de la Paix. La boisson essentiellement faite de bières, sucrés, et vins, était stockée à l’évêché. Quelques plats locaux étaient amenés par les miens de Kenge depuis le camp ONL. 
Ce jour-là, déjà le matin, une équipe de servants de Saint-Esprit avec lesquels je jouais au foot et parmi lesquels j’avais des amis d'enfance comme Joska Joseph Kapende était passé à l’évêché pour faire la fête. J'ai célébré une messe d'action de grâce dans la chapelle de l'évêché à 6 heures. Après la messe, alors que je leur donnais rendez-vous l'après-midi à la procure à défaut de leur offrir un petit déjeuner adéquat, ils avaient tenu à prendre une bonne cuite à 7 heures. Avec une facilité étonnante, ils consommèrent deux casiers de bière (skol et primus) dans les trente minutes qui ont suivi. Je ne l'oublierai jamais. A 7 heures du matin s'il vous plait!
Ce jour-là également, vers 15 heures, je passai au Camp ONL chez mon oncle Papa Frédéric Kayolo, je vis mon père complètement saoul. Ce n'était pas drôle, alors pas du tout. J'appris qu'il avait commencé sa consommation dès le matin, comme mes amis d'enfance. Fou de rage, je lui ai manifesté mon mécontentement et suis reparti sans attendre pour l'évêché. Lui non plus n'était pas content de ma réaction primesautière. Il me rétorqua : « Je m’en fous. Tu n’as aucune idée de ce que ce jour-là signifie pour moi. Laisse-moi tranquille. Je serai à la messe. » Effectivement, il vint à la messe et participa à la fête, exécuta même quelques pas de danse, comme si de rien n’était. Quel miracle s’était opéré entre-temps ? Je ne le saurai jamais. J’en demeurai fasciné. Ce fut la dernière fois que je vis mon père danser.

Je garde parmi d’autres souvenirs une carte postale signée des Soeurs Salésiennes de Kenge :
L’image montre un papillon gris sur une jolie fleur mi-jaune mi-orange, et contient ces paroles ;
« Jeunesse, pour toi, le nectar de la vie n’est doux qu’à l’heure de le partager avec autrui. D’une céleste joie les cœurs s’enivrent quand rien du règne de l’or ne les lie » (Adam Mickiewicz)

Sur le verso de l’image était écrit :
« Heureux Anniversaire,
Pour le Noviciat des Sœurs Salésiennes de la Visitation et la Communauté de Ntetembo
Sr. Jocelyne, Sr. Tete »
 

28 avr. 2017

Heureux anniversaire à Jean Robert

27 avril 2017. Anniversaire de l'abbé Jean Robert Mifuku. On s'est parlés deux jours avant son anniversaire. J'ai promis de l'appeler en ce jour, mais les contraintes de mon temps ne me l'ont pas permis. Et quand j'ai eu le temps de l'appeler, il était inaccessible. Il sait très bien que je ne l'ai pas oublié, en ce jour. 
Heureux anniversaire cher JR. Que le Bon Dieu te protège et te garde en bonne santé, en paix du coeur et d'esprit. Ad multos annos!

26 avr. 2017

Kubutuka kwa bukheti Kalongo



Kubutuka kwa bukheti Kalongo! Yi kutedi lelu mana ikumoniku mwana mama. Ha mvutuki ku nzwa, mbeki dihika, telephone di hioki, mana mongi ku. Ziku wa nimbi kedi. Hakana mboni ni yakusonikina ni Tata Nzambi kakusambula, kakuheka ngolu ye kiesi ye lutondu, ye ngemba ye mambu mosu wena mawu mfunu mu luzingu lwaku. Kola!

24 avr. 2017

Un weekend mi-figue mi-raisin

S'il est un weekend de plus horrible, c'est bien celui qui vient de s'écouler. Le 22 april, c'était l'anniversaire de mon amie Lodovica Radaelli à Crema, Italie. Je l'ai appelée par Whatsapp et nous avons eu une très bonne conversation. Elle était heureuse, surtout surprise que je me sois souvenu de cette date. Pour moi, c'est très aisé, en termes de dates, elle est née une semaine jour pour jour une semaine avant moi. Elle par contre a oublié ce détail tandis que moi je demeure, en principe, fidèle à mes amis. D'autre part, les anniversaires les plus importants sont écrits dans mon agenda.
Ce même 22 avril, alors que du côté de Kenge on portait en terre Papa Omadjela, j'ai assisté à l'enterrement de Stephanie Clarke, cousine de Sangene, épouse Modou Diagne. Paix à son âme! Je n'ai pas connu Stephanie de son vivant. La cérémonie était à l'église Mount Olive United Holy Church of America. L'ambassadrice des US était là pour un éloge poignant en l'honneur de Stephanie qui y a travaillé comme agent au service consulaire depuis 2001. Bien sûr que j'étais également lié en pieuses pensées au défunt de Kenge pendant la cérémonie. La soirée s'est passée en famille chez les Diagne.
Hier dimanche, j'ai célébré deux anniversaires. Celui de l'abbé Liévin M'Banga, de Kenge, et celui de mon frère Nicolas, quoique celui-ci ait changé par erreur administrative au 23 novembre. J'ai écrit un message à Liévin, mais je me suis retenu de le faire à Nicolas parce qu'il ne le fête plus à cette date. A la messe dominicale à St Francis, le curé Michel Barrow, sj, a annoncé sa retraite définitive. Agé de plus de 70 ans, il quitte la paroisse pour désormais se reposer. Proficiat!
Ce matin, autour de 3 heures du matin, j'ai reçu la nouvelle de la mort de Maman Ilenda, par ses filles Gaby et Marie-Pauline:"Bjr Ya Claver, mama me fwa". A quoi j'ai répondu: "Mbote Pauline, woooo Mawa mingi na lufwa ya Mama. Moyo na yandi kuvanda na ngemba!" Paix à l'âme de la maman de Passy d'heureuse mémoire, MJ, Aziza, Kunde, Gaby, Pauline! Condoléances émues à toute la famille!
Soit plusieurs émotions contradictoires qui en font un weekend mi-figue mi-raisin. Attendons voir a présent ce que réserve la semaine qui commence.

21 avr. 2017

La prononciation des noms étrangers

Schleiermacher, Bjornsönseng, Thaikotathill, Padathuruty, Petr, Takota, Frederick, Bloomington, sont réputés être plus faciles à lire et  à prononcer qu'Ayodele, Omolafu, Tanganika, Hussein, Cibanda, etc. Le problème réside simplement dans leur exotisme, quoique l'attitude affichée varie selon le type d'étranger dont il est question. Les Allemands, Suédois, Indiens, Japonais, Anglais, ont, selon une tradition consacrée, des noms plus acceptables, plus faciles à prononcer que les Nigérians, Tanzaniens, Arabes ou Congolais. Race, puissance économique, religion constituent les sous-bassements de cette situation. En son temps JM Le Pen n'osait même pas prononcer le nom d'un secrétaire d'état français d'origine ivoirienne. Il y a là-dedans un relent de racisme, du dédain, de la condescendance et de la discrimination. Une marginalisation automatique intervient dès qu'un nom sort du sentier tracé par les maîtres penseurs du monde. Stéréotypes et clichés oeuvrent à diviser les hommes en des camps entre développés - ayant-droit à la parole - et pauvres - hères dépourvu de droits et de légitimité identitaire. D'où la mission civilisatrice de coloniser les sauvages et leur imposer des noms "chrétiens ou européen" pour leur accorder un semblant statut d'humanité. Telle est, on ne le dit jamais, la leçon de l'histoire. Le vaincu adopte de force la langue et les habitudes culturelles de son vainqueur. 
Le nom vous marginalise ou vous intègre à un système. Mme Wurzelpfenig, d'origine africaine, s'est vu refuser un job dont le profil exigeait la citoyenneté allemande: "Ich bin doch eine Deutsche" a-t-elle répliqué. "Ja aber wir brauchen keine Pass-Deutsche wie Sie." (sic). Pourtant, au téléphone, il était entendu qu'elle obtiendrait ce job. La couleur de la peau en a décidé autrement. Vous demeurerez toujours un naturalisé de deuxième catégorie tant que votre peau n'est pas blanche ni blanchie.
J'aurais plus de prestige à me faire appeler Mabanowsky plutôt que Mabana ou Mabanga. Mabangowsky sonne russe, polonais comme Kandinsky ou Mairaskov. Passable parce qu'européen, mais de l'Est. Pourquoi pas? C'est des voisins. Voilà pourquoi Tshamala naturalisé s'appelle maintenant Pierre Bonaventure, d'origine antillaise, que dis-je, française nom de Dieu. Ou encore Peter Chomsky, d'où encore? De nationalité américaine. Quelle aura onomastique! Frantz Fanon pourrait vérifier ses théories du fond de sa tombe. Paix à son âme!
Lorsque j'attends mon tour dans une queue, il est rare que l'agent de service appelle mon nom. Les braves dames prennent l'initiative de venir me remettre le dossier ou le formulaire en mains propres sans avoir à m'appeler. Avec nos noms si compliqués, ils ou elles sont vite au bout de leur latin. Toutes les leçons de lecture apprises à l'école ne s'appliquent pas aux étrangers africains. Souvent, on abrège mon nom en Mr. Ma... en me lorgnant impudemment et sans gène. On dirait un nom sacrilège. Quelle honte et quelle hypocrisie: on ne sait plus scander les syllabes devant un nom exotique ou qui sonne différent.
Cette courte réflexion m'est inspirée par un modérateur de session à la conférence de philosophie de ce matin 21 avril 2017. Le modérateur n'a pas eu le courage de massacrer les noms de la présentatrice d'origine ?? ou du présentateur nigérian. Je lui ai fait remarquer sans hésiter combien je n'ai pas apprécié son geste. A la suite de quoi il s'est excusé prétendant qu'il jouait de la provocation. Au cours des interventions suivantes, il s'est toutefois efforcé de prononcer les deux noms; et sans failles. La moindre des choses, lorsqu'on assume un tel rôle, est de consulter les collègues et de vérifier la prononciation de leurs noms. Quitte a faire l'effort d'être politiquement et culturellement correct. Courtoise élémentaire!
C'est donc respecter quelqu'un que de bien prononcer son nom en public. Bonnes manières! 

20 avr. 2017

Nous nous laissons facilement berner

"Cher Claver,
Quoique je ne sois pas aussi radical que toi, tu dis des vérités brutales. Nous sommes naïfs, je m'en rends compte. Regarde nos systèmes politiques: les politiciens nous trompent continuellement mais personne n'ose lever la voix. On nous oblige d'adorer comme des dieux des êtres humains qui n'ont rien de plus que nous à part qu'ils savent manipuler les armes, voler nos richesses et détourner nos ressources naturelles à leur profit personnel. Plus ils nous volent, mieux nous les adorons. exactement comme les sinistres pasteurs des églises de réveil. Regarde comment les Européens nous traitent! Des moins que rien. Nous sommes convaincus ou on nous a laissé croire que notre bonheur ne saurait se réaliser sans l'exploitation de nos anciennes puissances coloniales. On nous a convaincus que notre race n'est capable d'aucun progrès scientifique, d'aucune démonstration intellectuelle. Et nous nous laissons berner par des théories insoutenables auxquelles même leurs concepteurs ne croient plus.
Le Franc est abandonné en France; mais il continue d'exister sur le continent africain. Oui, mais il existe encore en Suisse. Et quelle est la différence entre les Suisses et les Français? Peu de choses, même histoire, même racine. C'est nous même qui par notre passivité poursuivons le colonialisme.
Au fait, pouvons-nous nous en sortir?
Merci.
E C"
 
Ma réponse:
"Au lecteur de juger!"
C
 

19 avr. 2017

La naïveté est la cause principale de nos échecs en Afrique

Poursuivant ma réflexion, j'en arrive à conclusion que la naïveté est la cause principale de nos échecs en Afrique. Tout bien entendu dépend de la connotation qu'on affecte à ce mot. Naïveté équivaut dans ce propos à crédulité; manque de lucidité et de clairvoyance, manque de vision, intellect stagnant, imprudence, ignorance, déficience mentale, obséquiosité injustifiée. La liste peut continuer, mais je résume cela en un manque d'esprit critique. 
N'éprouvant aucune confiance en nous-mêmes, nous sommes très lents à nous éveiller à la vérité et à la véracité des choses. Nous observons des choses mais sommes incapables de discerner leurs effets nocifs sur le long terme, tellement nous sommes pris dans le cycle de l'immédiateté. C'est pourquoi certains esprits éveillés opèrent aisément des escroqueries à très grande échelle sans que quelqu'un les empêche d'agir ou ne dénonce leur imposture. Cela se vérifie à tous les niveaux.
Une amie africaine, Erzulie, en Suisse me disait: "Nous, on adore les Blancs. Contrairement à nos frères noirs, les enfants de Maman Marie ont toutes les qualités humaines susceptibles de nous assurer une vie décente et respectable." A ma question de savoir d'où elle sortait cette idée si saugrenue, elle répondait qu'elle était réaliste. Réfugiée, immigrée, intégrée, inculturée dans son monde suisse, cette dame croit avoir compris une chose que d'autres n'ont pas saisie. Elle s'est certes créé une stratégie de vie et de survie dans ce contexte, ignorant complètement qu'elle ne sera jamais une suissesse-suissesse tant qu'elle est noire, née en Afrique. Le passeport dont elle se vante n'est qu'un paravent éphémère de son illusion. Pour preuve, pour une raison obscure, Erzulie se trouve aujourd'hui bloquée en Afrique, incapable de retourner dans son pays d'adoption. 
Nous attendons le salut de l'Europe et de l'Occident au lieu de travailler à éradiquer la pauvreté par nos propres moyens, au lieu de compter sur nous-mêmes. Nous attendons que les Asiatiques Japonais, Indiens et Chinois nous proposent des plans de développement alors que nous possédons des penseurs, économistes, scientifiques et intellectuels de très haut niveau qui sont compétitifs dans les meilleures écoles du monde, dans tous les domaines de la recherche. Pourquoi demeurons-nous si naïfs lorsqu'il s'agit de nos propres pays? Pourquoi nos pays ne tirent-ils pas bénéfices de nos nombreux talents sur tous les plans? A un Africain, on préférera un étranger pour nous fournir l'eau et l'électricité, pour construire nos routes, pour diriger nos hôpitaux et laboratoires scientifiques, etc. Qu'on se le dise, le contraire n'est pas possible ailleurs. Mr. Trump est clair à ce sujet: l'emploi d'abord aux Américains. Slogan impossible, inconcevable chez nous en Afrique? Erreur! Naïveté! Voilà pourquoi nous sommes constamment humiliés et méprisés dans nos pays d'exil, noyés et tués dans nos tentatives de joindre l'Eldorado de l'Europe et de l'Amérique, etc., convaincus que le bonheur est ailleurs.
Débarrassons-nous des complexes endogènes et exogènes qui entravent notre évolution. Imposons nos valeurs au monde, car tant que nous réfléchirons selon les paradigmes imposés par nos maîtres, nous demeurerons d'éternels esclaves soumis indéfiniment à rouler la pierre de Sisyphe. Le culte de la personnalité est un fléau terrible: l'éloge gratuit qui accorde des présidences à vie et transforme les malfrats en grands-prêtres ou souverains pontifes, les riches en seigneurs-maîtres de notre vie et les jolies filles en déesses ou divas, ne peut que nous empêcher de progresser intellectuellement et mentalement. "Tout marquis veut avoir des pages" avait une fois écrit J De Lafontaine. Voilà jusqu'où nous sommes naïfs et manquons de jugement.

18 avr. 2017

Naïfs Africains?

Oui, nous le sommes. Le roi Makoko avait signé un traité d'amitié avec les Français alors qu'en réalité il acceptait pacifiquement que lui et son peuple soient colonisés par les nouveaux venus. Le vieux Djigui renonça à apprendre le français parce qu'une fois transposée en malinké, cette langue débitait des insanités insupportables à ses oreilles. De l'histoire à la fiction, nous avons affaire à un seul et même problème de soumission à l'ordre du maître venu d'Outre-Mer. "On nous a accordé l'indépendance sans nous apprendre la gestion du pays. Il aurait fallu pour cela attendre trente ans." 
Aux yeux de certains cela serait la cause de tous les maux dont souffre l'Afrique aujourd'hui. Erreur! L'Afrique demeure victime d'un manque de leadership et d'une flagrante immaturité politique. Dans sa vision, Marien Ngouabi avait un beau slogan: "Tout pour le Peuple / Rien que pour le Peuple". On ne l'a pas cru et on l'a assassiné froidement. C'est ce qu'enseigne l'histoire.

Naïfs Africains?

Pamphlet.
Oui, je crois que nous nous comportons en véritables naïfs, en gros enfants sans méninges. Je ne m'explique simplement pas les impasses dans lesquelles nos politiciens nous enfoncent. Naïfs nous sommes parce que nous avalons tout ce que nos maîtres nous apprennent et imposent comme vérités et espoirs. Naïfs nous sommes en croyant que nous aurons un lendemain meilleur alors que rien ne le présage. Naïfs par notre obséquiosité car nous les prédisposons à des attitudes de domination.
Nous Africains, on dirait, sommes les seuls peuples heureux lorsque nous sommes opprimés, colonisés, matés, exploités, injustement traités comme des esclaves, des sous-hommes. Nous adorons les Blancs, nos maîtres sans lesquels nous ne serions rien. Nous nous façonnons sur le modèle nous imposé par nos dominateurs mués en partenaires depuis la dé-colonisation. Nous sommes fascinés devant le génie des Belges qui ont maîtrisé un Congo quatre-vingt-huit fois plus vaste que leur pays alors que nous éprouvons toutes les difficultés pour garder nos frontières loin des convoitises des étrangers. Nous évoquons la grandeur de la France ou du Royaume Uni pour nous avoir imposé un impérialisme universel. Nous attendons des Etats-Unis et de la Chine qu'ils construisent nos ponts et routes, qu'ils équipent nos hôpitaux, qu'ils exploitent et commercialisent nos matières premières contre des miettes perçues par quelques traîtres corrompus. Le pire est que nous ne nous rendons même pas compte de nos échecs à cause d'une myopie viscérale.
Le maître a forgé pour nous la stature à atteindre, et au-delà de laquelle il nous est impossible de nous développer. Notre naïveté va encore plus loin, lorsque nous imitons le modèle colonial pour vivre notre africanité. Nos échecs en termes de démocratie, de gestion de nos ressources, de développement durable, d'éducation ou de santé se justifient parce que, naïfs, nous nous nourrissons d'illusions. Sur une note plus optimiste, je soutiens qu'il est temps d'être nous-mêmes, de croire en nous-mêmes, de prendre responsablement en main les leviers de notre destin.

17 avr. 2017

Comment vois-tu cette année pour la RDC?

"Claver,
Je te saurai gré de répondre à cette question qui me ronge car je n'y vois plus clair. Tu as soutenu depuis plusieurs mois qu'il n'y auarit pas d'éclection cette année, comment alors vois-tu cette année pour la RDC? Les événements semblent te donner raison quoique tu ne ne sois pas le seul à le penser.
Tu te présentes comme littéraire mais tes analyses sont très pertinentes.
Je suis les actualités d'assez loin. Les échos qui me parviennent ne semblent pas prometteurs d'une quelconque échéance électorale.
Encore de bonnes fêtes pascales!
GF"

Ma réponse:

"Chère amie, 
Merci de tout coeur pour tes compliments. Je ne suis ni prophète ni politologue. J'observe et je tire des conséquences. Si je soutiens, comme beaucoup de compatriotes mis à part les fanatiques sans opinions, qu'il n'y aura pas d'élections cette année, c'est juste une question de bon sens. Dans notre pays, l'impossible n'est pas à écarter. Laissons-nous donc surprendre. Je n'y vois pas plus clair que toi.
Je te répondrai dès que j'aurai de plus amples informations.
Bien cordialement et bonnes fêtes de Pâques.
C

13 avr. 2017

Eloge funèbre à Papa Djela

Voilà un personnage qui a une histoire à Kenge! Mieux il y a plusieurs histoires autour de lui à Kenge. Adjudant de son état, cet homme originaire du pays Tetela au Kasai Oriental s'est occupé pendant plus de trente ans de la circulation routière à la Barrière de Kenge. Je l'ai connu à ce poste comme étudiant au petit séminaire; je l'y ai vu comme grand séminariste et comme prêtre; je l'y ai laissé lorsque je suis parti pour Fribourg. Je l'ai revu en juillet 2012 sans le saluer car il était en prières. Connu de tout Kenge, Papa Omadjela était un homme serviable, généreux et affable. Homme très discret qui ne se mêlait jamais des affaires des autres, je le vois marchant avec sa radio-cassette à la main, habillé d'une chemise à manches courtes à carreaux bleus-blancs, toujours égal à lui-même. 
Une histoire de femmes. Multipolygame avec plus d'une dizaine de femmes, depuis Mama Kuluta jusqu'aux plus jeunes qui auraient pu être ses propres filles ou grandes-filles. De l'histoire de Kenge jamais homme n'a eu autant de femmes, épousées traditionnellement. Et ses femmes provenaient de différentes ethnies du pays. Chaque année au mois de juillet, il se rendait à Katakakombe et revenait avec un lot de cinq-six femmes de son terroir natal. La langue officielle du harem était le Tetela bien sûr. Curieusement, il se limitait à un ou deux enfants par épouse, rarement trois ou plus; sauf chez les toutes premières. Ses épouses vendaient au marché ou servaient à son hôtel de la Barrière. Je ne saurais dire le nombre exact de ses enfants. On disait qu'il avait une méthode particulière d'aborder les jeunes lycéennes et d'obtenir l'accord de leurs parents pour le mariage. On disait qu'il procédait par des dons d'argent susceptibles de fasciner les parents pauvres; souvent le coup réussissait. Certains prétendaient qu'il utilisait des filtres d'amour charmant les femmes aussitôt qu'elles touchaient cet argent. Prudent, responsable et sage, il se présentait donc directement à la famille, s'assurant que toutes les formalités coutumières et légales étaient remplies. Son défaut fut donc sa sexualité débridée et son désir excentrique des femmes. En dehors de ce vice, Mr. Djela était un monsieur respecté et apprécié de tout Kenge.
Homme de gestes sans paroles, il a aidé énormément des personnes de Kenge à résoudre tel ou tel problèmes financiers. Je me souviendrai toujours du cas d'un préfet de Tshinda Kwangu, victime d'un vol qui a emporté le salaire mensuel de l'école. Mr Djela a avancé la somme volée pour que les agents soient payés. Nous avons tous à un moment ou à un autre bénéficié de ses services et de sa générosité. Lorsque sa compagnie "Kenge Rapide" fonctionnait et opérait des navettes entre Kenge et Kinshasa, j'en ai profité plus d'une fois. En octobre 1977, Séraphin et moi sommes arrivés de Bulungu à Kenge, deux jours après le départ des grands séminaristes pour Mayidi. La procure a recouru à Mr. Omadjela pour nous transporter à Kinshasa. Nous le connaissions déjà du temps où nous traduisions le lectionnaire, car en 75 nous occupions la villa de la procure attenante à sa concession.
Entre 1982 et 1987, à la procure comme à l'évêché, il a toujours été un chrétien proche et familier. Nous étions régulièrement invités chez lui à participer à des repas lors des fêtes religieuses. Là je pense particulièrement à Feu abbé Jean-Pierre Gavuka. A ND comme à Anuarite l'adjudant Djela déposait ses offrandes à parts égales dans toutes les corbeilles. Il ne manquait jamais à la messe dominicale, ponctuel comme une horloge suisse. Il avait une dévotion particulière pour la SV Marie au point qu'il "aurait financé" la construction d'une grotte à la la procure. C'est là que je l'ai vu pour la dernière fois le 12 juillet 2012 vers 18h30 profondément concentré dans une méditation contemplative. J'étais avec l'abbé Robert Kutukenda; on n'a pas voulu interrompre sa prière.
Dernièrement (août 2015) au deuil de ma nièce Alida, j'ai revu Petit ya Pa. J'ai aussi appris qu'un de ses fils que je dois, sans doute, avoir vu enfant, est devenu prêtre diocésain de Kenge. Autant de grâces pour cet homme que Dieu nous a donné de connaître. Que son âme repose dans la paix du Seigneur Maître de la vie!

Joyeuse fêtes pascales 2017

Joyeuse fêtes pascales aux lecteurs et lectrices de ce blog!
Qu'ils obtiennent les bienfaits de la Mort et de la Résurrection de NSJC! Amen!

"Alleluia, beto yangalala na lufutumuku ya Mfumu Yezu."

12 avr. 2017

Ruhe in Frieden, Andreas

Ein guter Freund von mir ist vorgestern in Wurmlingen gestorben: Andreas Zepf. Als ich August 94 in St Gallus tätig war, hatten wir uns gekannt. Danach bin ich extra hingegahren. Er hatte gefragt, die Hochzeit seiner Tochter zu zelebrieren. Es war eine hervoragendes Erlebnis, da sie später nach Japan mit ihrem Mann umgezogen ist. Ich habe ihn noch ab und zu mal getroffen, besprochen und unterhalten.
Was mich bei ihm beeindruckt hat war seine starke Liebe für die Vögel. Er zeigte eine wirkiche Leidenschaft dafür. Jedesmal als ich ihn traf, sprach er unendlich von Natur and Vögeln. Das war seine Welt, seine Umwelt. Er hatte sich als Vögelfreund und "Ornithologe" mächtig engagiert. Ganz klar wusste er wovon er sprach. Immer wieder kam sein Bild in örtlichen Zeitungen, wo er über die Vögel ganz wischenschaftlcih redete. Er reiste durch Deutschland, nahm an Konferenzen teil,  hielt Vorträge um die Vögel gegen alle Gefahren zu schutzen, usw. In meinem Freundeskreis war er der einzige Mensch, der die Vögel so tief geliebt hat.
Er ist mit 86 Jahren gestorben. Beileid an seine Familie. Möge ihn der Herr Gott in Sein Himmelreich empfangen!

11 avr. 2017

Il aurait eu 62 ans

12 avril 2017. S'il avait vécu jusqu'à ce jour, La Tortue Le Père aurait eu 62 ans ce jour. Dieu l'a cependant voulu autrement. Que dire? Aurais-je déjá épuisé tout mon discours sur lui au point de chercher ce dont je dois parler? Non, en vérité je pourrais écrire s'il le fallait un livre sur ses aventures, les unes plus déconcertantes que les autres. En juin 78, lui et moi nous étions inscrits depuis Mayidi pour présenter le jury de philosophie à la FTCK. Mais la veille des examens, nous avions reçu une lettre de l'abbé Makolo nous interdisant d'y partciper parce que, selon lui, nous n'avions pas respecté la procédure hiérarchique. Alors pour Faustin, cet abandon fut perçu dans son humour comme une hécatombe qu'il a nommée Mutshatsha, en rapport avec la guerre du Shaba de l'époque. Il se racontait à l'époque que les forces armées zaïroises auraient fui les combats à cette localité du Shaba. Il entendait donc dire par là que nous sommes rentrés bredouilles, abandonnant à l'ennemi nos chars et armes de combat. Tel est un épisode de notre vie commune!
L'Homme avait une conception singulière de la vie. Non seulement il prétendait mourir à ses quarante-cinq ans, il croyait dur comme fer dans les soins naturels hérités de nos ancêtres, enrichis d'un peu de science occidentale. Guérisseur, homéopathe, prophète ou diseur de vérité par moment: "Ce qu'on ne sait pas, c'est parfois terrible", aimait-il répéter. Ou encore une de ses phrases insolites: "Moi marié? Polygame." Allez-y comprendre. Ca aussi c'était lui. Un humoriste original et un bétiseur sans pareil à ses moments d'inspiration ou d'idiotie. Eh oui, il fallait bien l'aimer pour comprendre ses excentricités. Une chose que je retiens de lui: la fidélité dans l'amitié. Par-delà tempêtes et vagues, nous sommes demeurés amis tout le temps que Dieu nous a accordé de passer ensemble. Et nous en avons beaucoup vécu ensemble.
On ne saurait resumer notre vie en si peu de lignes. Faustin n'est plus parmi nous mais son souvenir demeure vivant dans mon coeur. Merci L'Homme de Dima Lumbu mboka ezanga témoin, comme tu aimais bien dire pour m'avoir donné l'occasion de te connaitre mieux que d'autres. Merci pour tous les secrets que nous avons partagés et qui le demeureront par respect pour toi. Six ans depuis que tu es parti ne sont rien en comparaison avec l'amitié que nous avons entretenue. Repose dans la paix du Royaume Céleste carissimo!

Adieu Papa Djela

11 avril 2016. Juste au moment de quitter mon bureau, je viens de recevoir un texto m'annonçant le décès de Papa Omadjela. Que son âme repose en paix! Je ne dispose d'aucun autre détail.
Voici le message de l'abbé Oscar:
"Papa Djela vient de tirer sa révérence aujourd'hui. Vers 18 heures a Kinshasa. Il a été transféré de Kenge vers Kinshasa. "

9 avr. 2017

Ouvrons l'oeil

9 avril 2017. La semaine s'annonce très dure et difficile pour tout le monde. Il y aura des morts, qu'on se le dise, et c'est inévitable. L'histoire d'un peuple s'écrit en lettres de sang, m'a-t-on toujours dit. Mais une question se pose: vaut-il vraiment la peine de sacrifier sa vie en ce moment-ci? A moins de suivre l'exemple de Jésus-Christ dont la passion a été lue ce matin, et qui se commomérera spécialement le vendredi saint. 
Les politiciens, comme je l'ai toujours soutenu, ne servent que leurs propres intérêts au nom du peuple; mais le bien du peuple n'est pas leur préoccupation. Eux d'abord, les autres après. Ils s'arrangent pour se servir par des jeux de trahison interne pour se partager le gâteau national. Quand aux électeurs appelés le peuple, ils n'ont qu'à se satisfaire de leurs rêves de progrès.
Mon ancien prof de philosophie politique, Justin Phoba, avait raison lorsqu'il soutenait que l'exercice de la politique consistait à "créer de nouveaux espoirs." Ce projet vers l'avenir fascine les sujets du despote. Le petit peuple se meurt dans l'illusion d'un lendemain meilleur. Illusion? Oui, hélas. Aujourd'hui tout le monde croit que l'alternance apportera du progrès: les routes délabrées deviendront praticables, l'eau et l'électricite redeviendront disponibles vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les écoles réhabilitées seront accessibles aux enfants, les soins de santé s'amélioreront à leur avantage. Illusion? Cela fait cinq décennies que j'attends cette amélioration des conditions de vie, sans succès. Cela n'arrivera jamais, malheureusement. 
Suis-je pessimiste? Que non, réaliste plutôt. Ma conscience de littéraire m'amène à cette bouleversante conclusion que je ne souhaite pas du tout. J'observe l'évolution politique depuis mon enfance, depuis le temps de Kasavubu. J'ai vu Mobutu, en juillet 66, soit quelques mois à peine après son coup d'état. Je ne connais aucun véritable nationaliste dans la classe politique de notre pays. C'est tous des bourgeois capitalistes qui n'ont de regard que pour leur égoïste enrichissement, quitte à trahir les aspirations de leurs électeurs ou à torpiller tout effort de démocratisation du pays. Les gouvernements se succèdent sans relâche, mais sans aucun impact sur la vie quotidienne de nos frères et soeurs. Tous se plaignent, souffrent, le niveau de vie se dégrade. Les inégalités sociales s'accentuent, les riches s'enrichissent avec la complicité du système, des mercenaires étrangers et nationaux de tous genres pillent les ressources naturelles et minerales du pays, des sociétés écrans polluent partout pour loger les milliards acquis de ces pillages systématiques. Les gens au pays racontent que l'économie dégringole, le dollar se vend à 1400 FC alors que les fonctionnaires sont payés au taux de 950 FC. Qui empoche la différence? Un ami a fait la remarque suivante: "Les maîtres du système bien sûr. Et crois-moi, les choses ne peuvent pas changer, puisque le temps qui passe leur permet de piller davantage le pays." Comme j'aurais souhaité voir mon pays se développer comme d'autres, plutôt que de s'enliser dans la boue où il s'enfonce tous les jours. Tout se complique au lieu de se simplifier. Aucun schéma ne tient. Voyons ce qui se passera demain, car c'est décisif.
Ouvrons l'oeil, observons attentivement ce qui se passe! Politique, politique, mani pulite!

8 avr. 2017

Des réseaux sociaux

Ndeko Eliezer raconte sans sourciller que l'ex PM et le Colonel Kasongo en sont venus aux mains ou mieux que le PM a gifflé le colonel pour l'avoir empêché de détourner 32 jeeps de son escorte. En clair, en faisant  enlever les girophares, le PM voulait s'attribuer au titre privé toutes les jeeps assignées à sa fonction. La vie est vraiment belle par là; c'est pourquoi tout le monde cherche à devenir politicien. Contrairement à nos millionnaires de ministres, un ministre barbadien ne possède même pas de voiture officielle, encore moins une escorte.
D'autre part, j'apprends d'une autre interview, c'est à vérifier, que le PM nommé n'aurait pas de domicile propre, qu'il louerait un appartement de deux chambres - salon à Lemba ou Matete. J'ai du mal à le croire, mais j'ai aussi appris à ne plus m'étonner car l'impossible n'est pas congolais, que tout est possible dans notre pays. Si cela s'avérait vrai, la suite serait prévisible. Le sieur aurait ainsi une occasion en or de devenir millionnaire et de vider les caisses de l'Etat comme l'ont fait d'ailleurs tous ses prédécesseurs. Sans peut-être organiser les élections pour lesquelles il a été nommé.
Politique = argent, argent sale, biens mal acquis. Le petit peuple que nous sommes, ça n'existe pas. Un amas d'abrutis, voilà ce que nous sommes.

Bizarre non?

8 avril 2017. 
Whatsapp de l'abbé Oscar: "Bonjour Yha Claver, hier dans la nuit, la population mécontente de cette nomination a brûlé des pneux et des bus. Les policiers tiraient de partout." Il a ajouté un audio où les gens crient à tue-tête: "Bokoboma bokolemba!" A quoi j'ai répondu laconiquement: "Un pays bizarre."
Sur le site www.mediacongo.net, je lis: "Nomination de Tshibala: Tensions à Rond-Point Ngaba,à Limete, Lemba, Victoire, etc."
http://www.mediacongo.net/article-actualite-25449.html
Sommes-nous, Congolais, maudits? Dialogues et accords signés sont constamment torpillés par d'inconciliables malentendus au point qu'on se demande s'il y a vraiment une volonté politique de décanter la situation et de résoudre la crise. Nos responsables politiques ne s'entendent décidément sur rien. Chaque camp  tient à sa position, dans la ligne la plus dure, semant ainsi le doute sur les motivations profondes qui animent nos leaders politiques. Les évêques sur lesquels la population comptait pour retrouver un souffle d'espoir, ont été éconduits du processus par la petite porte, humiliés, déçus et désillusionnés. D'aucuns les ont rendus complices des tournures malheureuses qu'a prises le pays. D'aucuns les ont accusés d'avoir été corrompus par le régime en place. Ayant été formé à la même école, j'ai toujours soutenu que les évêques étaient naïfs lorsqu'ils gobaient les déclarations des politiciens comme des paroles d'honneur, alors que notre classe politique ne suit que ses intérêts. Ils l'ont découvert à leur dépens. Le seul vrai résultat de cet accord n'a été que le maintien du PR à la tête du pays. Le reste, lettres mortes, étouffées dès l'embryon, et brûlées avant même de les imprimer. C'est ma lecture, et elle n'engage que moi. Et chaque jour qui passe compromet l'organisation des élections. Quelles sont les dates arrêtées pour les élections? Retour à la case de départ car cela dépend donc du schéma que l'on suit.
Je n'aime pas la politique quoique l'interprétation des événements politiques occupe une place importante dans mes analyses de littéraire. Je me pose beaucoup de questions qui ne trouvent jamais de réponses rationnelles. C'est justement pour cela que la politique est intéressante. Les deux derniers PM congolais nommés par le PR sont des dissidents de l'UDPS. Moralité: quittez le noyau pur et dur de l'UDPS, et les portes de la Primature vous sont ouvertes. Il y a de quoi se demander si les stratèges du PR veulent vraiment que les élections se fassent dans un climat apaisé, dans la sérénité et la transparence. Ce qu'on craignait arrive, un soulèvement populaire dont l'ampleur est imprévisible et nécessite l'intervention de la Police. On ne signale pas encore de morts pour l'instant, mais il y en a ou y en aura bien. Bizarre!

6 avr. 2017

Des tueries aveugles

Le Kasaï est en ébullition avec les afreux massacres attribués au groupe Kamwina Nsapu. Je n'y comprends pas grand chose. Pour moi le sang congolais est sacré. Je m'insurge contre toute personne morale ou immorale, toute institution et tout groupe, qui versent le sang de mes frères et soeurs quelle qu'en soit la raison.
La femme d'un administrateur de territoire décapitée! Quelle barbarie? Dans quel Congo sommes-nous? Cette pauvre femme innocente, qui n'a eu que le malheur d'être l'épouse d'un homme politique, paie le prix fort pour des luttes politiques vis-à-vis desquelles elle n'est pas du tout partie prenante. Qu'a-t-elle fait pour mériter un tel sort? Des agents de l'ONU décapités également, une Suedoise Zaida Catalan et un Américain Mr. Sharp. Les a-t-on éliminés parce qu'ils auraient découvert la poule aux oeufs d'or? Des centaines d'innocents, surtout des jeunes, tués parce qu'ils habitent Kananga ou sont soupçonnés d'appartenir à la bande à Kamwina Nsapu. Ces nouvelles choquantes ne peuvent pas venir de mon pays, et pourtant c'est vrai? Le spectacle que présente mon Congo est odieux, putréfiant et macabre. L'impensable se passe sous nos yeux sans que nous ayons la force d'y répondre, sans que nous élevions notre voix. C'est lâche, irresponsable et complice. Sans le vouloir, pour n'avoir rien fait qui puisse empêcher que le sang coule, pour nous être tus devant ces horribles tueries et massacres, par notre silence, nous avons tous des mains homicides. Tous, pas seulement nos autorités, mais aussi tous les hommes et femmes de bonne volonté de notre pays.
Tout ce que l'on peut penser de plus éxécrable et de plus cruel se passe chez nous, sous nos yeux. Des morts connues et inconnues. Des victimes anonymes jetées dans des fosses communes. Nous excellons dans l'insaine soif du sang innocent. Des cadavres jetés aux chiens dans les rues de... ou dans les fleuves et rivières de notre pays? Où sommes-nous et pourquoi sommes-nous soumis à un tel sort sans que des voix s'élèvent pour dénoncer ces atroces crimes qui nous font plus honte qu'honneur. Ces crimes qui nous terrorisent et nous ôtent la voix. Le comble de l'inhumanité. Ich bin sprachloss, speechless, muet. Mongongo ekangami. Ndinga ke basika diake ve.
Kikhoku kia khwati ha lembi!

Retour au point de départ

Retourné à la Barbade, je suis retourné aussi à mes affaires quotidiennes: école des enfants, plages, uni, école des enfants, crochet ici ou là, retour à la maison. Mis à part certains jours où il y a des activités extra-muros, tel est le train de vie ordinaire. Parfois des réunions venues de nulle part surgissent dans mon univers, m'obligeant d'y participer parfois contre mon gré. Soit. C'est aussi cela la vie à l'université. Là, je dois m'acquitter de certaines formalités de routine avec les examens dans deux examens. Ensuite, il y a le symposium de philosophie où je dois présenter une contribution sur la littérature caribéenne à travers ses liens avec l'Afrique. J'analyserai un roman de Maryse Condé, En attendant la montée des eaux, pour y examiner la complexité des rapports visibles et souterrains qui existent entre les deux rives de l'Atlantique. Après les examens, un symposium de traduction.Tout de suite, je crois que j'effectuerai un voyage outre-atlantique mais j'attends encore des précisions sur les détails de ce voyage. Puis une autre conférence, celle de l'AFTA (African Theatre Association) en juillet. Tout en étant présent dans les comités organisateurs, j'y présenterai aussi des contributions. J'aurai au total exposé quelque cinq présentations sur place à Cave Hill au cours de cette année académique 2016-17. L'avantage de les avoir ici est que ces conférences ne me coûtent rien en termes de voyage, ni visa, ni séjour. J'en profite donc quand je le peux.

2 avr. 2017

Un dimanche sans histoires

Hier soir, nous sommes allés en famille participer à un chemin de croix organisé par la commission diocésaine de la jeunesse, à l'église-cathédrale St Patrick. Les quatorze stations étaient distribuées aux enfants et jeunes de différentes paroisses de l'île. Clavère et Madeleine y étaient impliqués comme acteurs pour le compte de la paroisse St Francis. Claver a joué Jésus sauveur et miséricordieux, tandis que Chrystelle était l'une des personnes libérées de leurs vices par JC. Belle scène, bonne chorégraphie, excellents jeux de lumières malgré quelques pannes techniques. Au cours du rafraichissement qui a suivi, j'ai échangé avec notre vice-recteur de l'université qui est, lui aussi, catholique; je le savais mais c'est la première fois que je l'ai vu à ce genre de cérémonie. Il était 22 heures lorsque nous sommes retournés à la maison. Nos braves acteurs, épuisés et éreintés, dormaient déjà dans le véhicule.
Ce matin 2 avril, on est repartis pour St Francis dès 9h35. Chrystelle et Claver ont chanté à la chorale, et ont représenté les deux stations de la passion qu'ils ont jouées à St Patrick. Cette fois-ci, dans un cadre local de la paroisse. Comme d'habitude, c'est toujours beau lorsque les enfants chantent. Là, on est à la maison, on se repose, sans histoire. En ce moment, chose rare, nos braves acteurs font la sieste, forcés mais de bon gré. Le quartier est paisible, les enfants d'habitude très loquaces ne sont pas sur la rue. Un dimanche sans histoires!

1 avr. 2017

Retour à Bim

1er avril 2017. C'est toujours doux et agréable de retourner chez soi après un séjour relativement court à l'étranger. Parti dimanche pour Trinidad, je suis revenu à mes pénates barbadiennes ce matin. Tout a commencé par une fausse note. Réveil mal réglé sur ma tablette qui est en avance d'une heure depuis que je l'ai acquise. Lorsque je me présente à la réception de l'hôtel, c'est pour m'entendre que j'y suis en avance. Quelle déception alors que je me suis pressé, ai pratiquement bâclé mon bain pour être à l'heure. Soit. Retardant ainsi mon check out, je retourne dans ma chambre où je me fais une tasse de café sans sucre et lait. J'ouvre mon ordinateur pour m'occuper, mais je n'ai pas tellement envie. Je m'allonge sur le lit, mais ce n'est pas vraiment ce que je veux. Je rallonge le bas du fauteuil pour me sentir plus à l'aise, mais c'est peine perdue. Impossible de méditer ni de rassembler mes idées. Impossible de me concentrer sur quoi que ce soit. Je m'ennuie... alors à mourir. J'allume la télévision, mais je crains de déranger les voisins de palier. Une solution pointe à l'horizon. Répondre aux whatsapp et messages reçus. Le téléphone sonne, le taximan se trouve déjà à la porte de l'hôtel. Il est 5h30 lorsque je quitte l'University Inn. Moins de quinze après, nous sommes à l'aéroport. Je remercie Sam, le chauffeur ultra-ponctuel de St Augustine. La queue est relativement longue pour que je prenne quelques libertés. Au guichet de Caribbean Airlines, tout se passe sans faute. Au départ de la Barbade, sur le vol BW 413, on m'a attribué le siège 13B, et on est parti de la sortie 13. Aujourd'hui, au départ de Piarco sur le vol BW 412, on m'a attribué le siège numéro 12B corridor, quoique je me sois assis à la fenêtre croyant qu'elle n'était pas occupée. Une pluie abondante a fait qu'un bus soit affecté à nous transporter à l'avion sur une distance de moins de 200m. Ce qui a justifié que d'autres passagers soient arrivés un peu plus tard. Je dois reconnaître la ponctualité de Caribbean Airlines. Au départ comme au retour, tout a marché au coup de l'horloge malgré le brouillard occasionné par la pluie. 
Dans l'aérogare de BGI, je re-salue une collègue de Cave Hill, accompagnée d'un autre collègue de Cave Hill. Je les connais depuis plusieurs années... mais à des titres séparés. Aujourd'hui, ils m' apprennent qu'ils sont femme et mari. Ils ont toujours été mariés, mais ce n'est qu'aujourd'hui que je le sais au hasard d'une rencontre fortuite. Comme le monde est petit, et surprenant.
Une fois sorti, je m'amène vers le parking où je retrouve ma vieille caracasse allemande. Je reconnecte la batterie, elle marche parfaitement. Je suis surpris par le prix du stationnement: 77 BDS, soit 38 USD. Cool que je dis, car je m'attendais au double. Le trafic est relativement fluide, mais pas assez pour que je rejoigne Apes Hill avant 10h30, l'heure où Claver Jr est supposé aller à son cours de musique hebdomadaire. Je m'arrête à la station Warrens pour m'en quérir de la situation à la maison. Comme ils doivent finalement tous partir de la maison, je prends le loisir d'aller voir notre hutte en construction sise Prior Park. Un détour révélateur car je me rends compte de l'avancement des travaux. Dès que j'arrive à la maison, je retrouve la douceur de mon logis, la saveur de la cuisine où je me sers de ce que je vois: des beignets, du poisson, un fond de rosé que j'achève. Un repas atypique mais qui soulage ma faim. Une heure et demi plus tard, je suis réveillé par les enfants et leur maman. Retrouvailles familiales, relation de récits réciproquement vécus pendant la séparation, présentation de cadeaux venus de TNT, rires, surprises, questions-réponses sur tout et rien, etc. La boucle est bouclée. Je suis de retour à Bim.