Extrait de mon autobiographie, mais légèrement modifié:
Le samedi 25 avril 1987, je me rendis au grand séminaire St Augustin, de Kalonda animer une récollection pour les
grands séminaristes. Tout se passa comme d’habitude. (...) L'abbé Dominique Kahang' me ramena le lendemain.
Le mercredi 29 avril 1987 eut lieu mon trentième anniversaire de naissance.
Cette journée, je la voulais festive et mémorable. Mes parents Papa Donatien Mabana et Maman Christine Matsasu se déplacèrent
de Mikao pour Kenge. J’avais reçu beaucoup de cadeaux en espèces de plusieurs
bienfaiteurs, comme en nature de la part des Sœurs Salésiennes de la Visitation
et des Sœurs de Marie Reine de la Paix. Une messe était organisée à la paroisse
Notre-Dame à 17 heures. Suivaient un repas et une soirée de gala au réfectoire de
la Procure de Kenge. Familles, amis et connaissance étaient de la partie. Le
gâteau d’anniversaire était offert par les Salésiennes. La nourriture était
préparée au couvent des Sœurs de Marie Reine de la Paix. La boisson
essentiellement faite de bières, sucrés, et vins, était stockée à l’évêché.
Quelques plats locaux étaient amenés par les miens de Kenge depuis le camp ONL.
Ce jour-là, déjà
le matin, une équipe de servants de Saint-Esprit avec lesquels je jouais au
foot et parmi lesquels j’avais des amis d'enfance comme Joska Joseph Kapende était passé
à l’évêché pour faire la fête. J'ai célébré une messe d'action de grâce dans la chapelle de l'évêché à 6 heures. Après la messe, alors que je leur donnais
rendez-vous l'après-midi à la procure à défaut de leur offrir un petit
déjeuner adéquat, ils avaient tenu à prendre une bonne cuite à 7 heures.
Avec une facilité étonnante, ils consommèrent deux casiers de bière (skol
et primus) dans les trente minutes qui ont suivi. Je ne l'oublierai jamais. A 7 heures du matin s'il vous plait!
Ce jour-là également, vers 15 heures, je passai au Camp
ONL chez mon oncle Papa Frédéric Kayolo, je vis mon père complètement saoul. Ce n'était pas drôle, alors pas du tout. J'appris qu'il avait commencé
sa consommation dès le matin, comme mes amis d'enfance. Fou de rage, je
lui ai manifesté mon mécontentement et suis reparti sans attendre pour
l'évêché. Lui non plus n'était pas content de ma réaction primesautière. Il me rétorqua : « Je m’en fous. Tu n’as
aucune idée de ce que ce jour-là signifie pour moi. Laisse-moi tranquille. Je
serai à la messe. » Effectivement, il vint à la messe et participa à la
fête, exécuta même quelques pas de danse, comme si de rien n’était. Quel
miracle s’était opéré entre-temps ? Je ne le saurai jamais. J’en demeurai
fasciné. Ce fut la dernière fois que je vis mon père danser.
Je garde parmi d’autres souvenirs une carte postale signée des Soeurs Salésiennes de Kenge :
L’image montre un papillon gris sur une jolie fleur mi-jaune mi-orange, et
contient ces paroles ;
« Jeunesse, pour toi, le nectar de la vie n’est doux qu’à l’heure de
le partager avec autrui. D’une céleste joie les cœurs s’enivrent quand rien du
règne de l’or ne les lie » (Adam Mickiewicz)
Sur le verso de l’image était écrit :
« Heureux Anniversaire,
Pour le Noviciat des Sœurs Salésiennes de la Visitation et la Communauté de
Ntetembo
Sr. Jocelyne, Sr. Tete »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire