23 juin 2018

Adieu Maman Dorothée Musambu

23 juin. Ce matin aura lieu l'inhumation à la Barrière de Kenge de Maman Dorothée Musambu (1922-2018); elle est décédée il y a une semaine, le jour anniversaire de son dernier fils François. Voilà une grande dame qui nous quitte. Ma Dorothée est connue pour avoir été parmi les premières enseignantes de l'école ménagère de la MC Kimbau; c'était avant de devenir Madame Kiwongi. Le nom de la mère du Père Sébastien Kiwonghi SVD reste gravé dans la mémoire de nos mamans qu'elle a formées. Nous partageons de solides liens familiaux par nos pères.
Wenda mboti mama ku hata dia Nzambi!

21 juin 2018

Le passeport diplomatique de Boris Becker

Grand sportif, ancien numéro un de l'ATP, Boum Boum est réputé pour ses frasques. Je ne saurais être long par manque de temps. Homme d'affaires en faillite aujourd'hui, il brandit avec une fierté spectaculaire un passeport diplomatique centrafricain contesté par le gouvernement de ce pays. Vrai ou faux, le pass est là, suscitant l'indignation de plusieurs Africains dont moi. Je suis sidéré de voir nos valeurs et emblèmes foulées au pied par la négligence de nos propres compatriotes.
Plusieurs questions me viennent à l'esprit. Comment un étranger, de surcroit de race occidentale, peut-il si facilement obtenir un privilège auquel très peu d'Africains accèdent? Il y a pourtant des sportifs africains de grand renom qui auraient pu remplir ce rôle de conseiller sportif. Rencontrer un président africain, exhiber des selfies avec lui, et le tour est joué avec son decor magique surtout lorsqu'on est bien né. Aucun Africain, quel que soit son talent de négociateur, quel que soit son génie, n'obtiendra dans les mêmes conditions un passeport diplomatique, encore moins un poste de conseiller auprès d'un leader ou d'un gouvernement d'Occident. Je signerais volontiers: Impossible. Cela ne se verra jamais du vivant de l'humanité. L'histoire sait comment les conseillers européens et occidentaux ont conduit les Africains à brader leur pays, à spolier les ressources de l'Afrique, à nous imposer l'exploitation des multinationales. Je répète: on ne verra jamais des experts africains en quelque matière que ce soit jouir d'une quelconque immunité diplomatique des institutions nationales de l'Occident. Trop facile.
De telles choses, comme tout ce qui est inimaginable n'arrivent qu'en Afrique. Nous sommes la risée du monde parce que nous ne nous prenons pas au sérieux. Nous ne sommes pas respectés parce que nous ne nous respectons pas, encore victimes fascinées par l'hégémonie blanche dans tous les domaines de l'esprit et de la technique. On voit encore des entraîneurs européens à la tête de nos équipes nationales de football. Un Européen est préférable à un Africain, voire plus fiable qu'un collègue du continent dit noir. Il va de soi que des relents issus des colonialistes persistent dans nos comportements.
Il est temps que nous nous libérions du joug colonial et que le monde nous respecte. La dignité africaine a un prix: la valorisation de notre propre être.

20 juin 2018

Bon anniversaire Passy

C'était hier. Je n'ai pas réussi à te joindre, mais je t'ai dit mes voeux déjà la veille. J'écris parce que c'est un chiffre 5. Avec l'âge, on n'est plus bon en calcul. Soit. L'essentiel, c'est de louer le Seigneur pour ses merveilles. Puisse-t-il te protéger et te garder dans son amour.
Je me souviendrai toujours de cette naissance et de mes cris de joie poussés il y a plus d'un demi-siècle: "Nous aussi on sera nombreux comme les Raoul et Alexandre". Comprenne qui pourra.

Rest in Peace Prof Earle Newton

19 June. The Office of Public Information of the UWI Cave Hill Campus has informed of passing of Professor emeritus Earle Newton. May his soul rest in peace!
My friend Earle died almost two months after his beloved wife. My family and I are deeply sad and express our condolences to their dear ones. We keep Earle in fond memory. God has given, God has taken.

16 juin 2018

Congrats Chrystelle amd Claver Jr

Félicitations à Chrystelle et Claver pour leur réussite au Common Entrance. Gloire et louange à Dieu!

13 juin 2018

Cheers Mukawa and Ibangu

Hey guys, I know you miss Daddy. I am greeting you and your mom from Kenge, DRC. Everything went well sofar.
I did not realise that you guys are so important. When Joyce saw me at their door she asked about you and left without saying a word. She was disappointed; but when I told her that you were coming by in July she became more friendly to me. I do not think you congratulated her on her birthday. Please do so. She is in Morrocco right now.
Be good and wise. Cheers.

June 6: Congrats à mes potes

6 juin 82 - 6 juin 18 soit 36 ans de sacerdoce pour les abbés Séraphin Kiosi, Noël Matonga, Albert N'Koy et Alexis Olenga. Congratulations pour votre engagement sacerdotal. 
Ce sont mes potes, condisciples de la 1ere CO jusqu'en 3e philo pour Alexis et Séraphin; condisciples de la 1ere en 3e graduat de philosophie pour Albert et Noël. C'est ensemble que nous avons reçu la vêture un certain 6 août 78 à Bandundu.
Ce matin du 6 juin, alors que je m'apprête à faire la toilette, je reçois un appel whatsapp de Séraphin. Il me croyait encore dans les eaux insulaires. Il n'a pas été informé de mon voyage, il savait mais pas la date exacte. Les grandes personnes ne donnent jamais les dates exactes de leurs déplacements, dit-on. C'est le cas de le dire. On rit, on parle de tout et de rien. On parle de la fleur de cactus.

Salutations de Kenge

12 juin. Les choses vont très vite. Je me trouve à Kenge. Le blog a souffert de ce déplacement depuis Barbados via Londres, Paris et Kin. Mais comme toujours ce n'est que partie remise. Rassurez-vous fidèles lecteurs et lectrices: la vie continue et il y a quelques textes que je vais publier rétroactivement. Je suis à Kenge pour le moment dans le cadre de ma collaboration avec l'ISP. Cordiales salutations!

4 juin 2018

June 4

Il est relativement tôt lorsque je me lève réveillé par un appel Skype. Comme c'est devenu rare de joindre Mme Schmitt, je me déplace au salon pour ne pas déranger les dormeurs. C'est peine perdue car Junior se réveille aussitôt que s'ouvre la porte. Pas de quoi! Il faut faire avec. Une courte conversation sur tout et sur rien. "Fais attention à toi", qu'elle me recommande. Vielen Dank Frau Schmitt und herzliche Grüsse aus Barbados.
Dans la foulée s'ajoute un échange de textos avec Herrman Mawana qui me transmet des salutations de sa mère. Merci Passy et bonne journée! C'est parti pour un jour de voyage! 

3 juin 2018

Un dimanche pas comme les autres

3 juin 2018. Un dimanche pas comme les autres. D'une part c'est Corpus Dei, dans la stricte tradition de catholique. De l'autre, c'est la 3 juin, fête de St Charles Lwanga et compagnons. Une amie m'apprend sans vraiment me surprendre que c'est la fête patronale des Kizito-Anuarite. Les martyrs d'Uganda patronnent pas mal d'institutions et congrégations catholiques à travers le monde. Pour moi, c'est surtout mon alma mater que je célèbre: Kalonda/Katende. Et je suis membre de l'APK. Dans le premier, j'ai été formé avant d'y enseigner à mon tour. Dans le second, j'ai été formateur pendant les premières années de mon secrétariat à l'évêché de Kenge. St Charles Lwanga demeure une étoile de référence dans mon univers humain et spirituel. 
Corpus Christi, jour de la commémoration du corps et du sang de JC. Quoi de plus pertinent que d'organiser les premières communions à la date du Saint-Sacrement. La paroisse St Francis n'a pas manqué à cette noble tradition. 8 de nos enfants ont célébré leur première communion, à la grande joie de leurs parents et de la communauté paroissiale. A cette occasion a été annoncée l'ordination diaconale de Michael, un des engagés de notre paroisse. Michael, marié et père d'enfants, sera admis comme diacre permanent au sein de l'église diocèsaine de Bridgetown. Ils seront trois à recevoir cette ordination. Mardi soir aura lieu à Bridgetown l'ordination sacerdotale d'un ancien prêtre anglican. Je l'ai appris de la bouche de Moses Gikandi, un grand séminariste du diocèse de Bridgetown originaire du Kenya. 
J'ai dû récycler mon savoir théologique. N'ayant pratiquement jamais eu à traiter avec les anglicans, quoique j'y sois parrain du petit Geydan Inniss, je suis pratiquement nul. Pour avoir étudié à l'Urbaniana, Rome, je suis quelque part de la même école que Saint Cardinal Newman. C'est le plus célèbre des convertis de l'anglicanisme au catholicisme. Ne bénéficiant pas de la reconnaissance catholique, le sacerdoce anglican n'est pas valide pour les catholiques. Ce qui justifie la ré-ordination de Father dont le nom m'est encore inconnu. Donc, ce mardi 5 juin sera ordonné à Bridgetown pour le compte de ce diocèse un prêtre anglican converti catholique. En conséquence le prêtre catholique n'a pas à être re-ordonné s'il se convertit à l'anglicanisme. Même mon sacerdoce sans juridiction y serait reconnu. Soit. Je demeure et demeurerai catholique. Credo in unam sanctam catholicam et apostolicam ecclesiam. J'envoie mes enfants à l'école catholique bien que cela me coûte les yeux de la vache. Blague à part. 
Donc ce dimanche, avant la messe, comme les jumeaux devaient chanter à la messe, ngudia mapasa et moi avons fait un saut à Apes Hill voir notre ancienne concession louée par une compatriote du Lesotho. Après la messe, nous étions invités chez les Mamingi pour un somptueux repas auquel a pris part mon petit koko, Luka, le fils de Matu et Mathew. Merci aux Nlandu pour leur hospitalité. On est rentré relativement tôt. Le temps de parler avec ma U, j'ai pu effectuer le check in online. Curieusement, Virgin Atlantic propose de me mettre sur une liste de volontaires, une litste d'attente en quelque sorte.  Ce que je ne saurai accepter vu mon horaire très serré, ajouté au souci de récupérer le passeport. Par contre, j'ai fait un check in assez insolite: sans siège. Or j'aime bien choisir mon siège dans l'avion. Je hais d'être coincé entre deux co-voyageurs. On verra bien. 
Un dimanche insolite, c'est vraiment le cas de le dire. 


2 juin 2018

Préparatifs de voyage

Mes voyages deviennent de plus en plus légendaires tellement ils sont pleins de suspenses et d'intrigues. Tenez! Je dois quitter lundi, mais FedEx m'apprend que mon titre de voyage ne me parviendra que le mardi. Que faire? J'appelle FedEx, on me dit ceci: "This is very unfortunate." J'insiste pour savoir s'il n'y a pas de solution. "Please call us on Monday morning. The envelope should be at FedEx facilities in Christ Church by 2pm. You should be able to collect it by then." Voilà des choses qui n'arrivent qu'à moi. J'ai connu pire par le passé. Un visa waiver de Trinidad était obtenu sur mon portable alors que je me trouvais déjà en route pour l'aéroport. Autrement j'aurais raté le vol. Il faut avouer que les nouveaux moyens de communication sont très efficaces de ce point de vue. On peut compter sur eux.
Un voyage pour l'Afrique est souvent difficile à préparer. Il ne s'improvise pas, sauf cas de force majeure. Il faut prévoir des antimalaria, surtout ne pas oublier sa carte de vaccination internationale, car dans certains pays votre entrée peut être compromise. Souvent on s'en sort moyennant quelques billets de banque. Aujourd'hui avec la mention du virus Ebola, certaines destinations sont suspectes, et peuvent provoquer une mise en quarantaine. Il faut penser à tous ces aspects, au besoin y renoncer s'il le faut. Mais tel n'est pas mon cas.
L'Afrique est un continent fascinant pour beaucoup de gens de la Diaspora africaine. Lieu de rêves jadis enfouis dans la psyché, lieu de tourisme historique ou de retour aux sources. Natassja Bynoe devrait se trouver au Ghana, au Togo ou au Bénin; j'ai un peu perdu ses traces. Mais lorsque je lui ai envoyé les images video que j'ai faite au lancement du livre de Peter Roberts, "Responses to Enslavement", elle a réagi spontanément: "Waouu I wish I was there". L'Afrique impressionne ses filles et fils disséminés à travers le monde. Mais l'Afrique demeure inaccessible, ou est rendue inaccessible par les mécanimes qui dirigent ce monde. Des pesanteurs culturelles et raciales la rendent étrange, pauvre, inculte, vierge. Et pourtant, elle est vivante, vibrante et rayonnante sur le plan humain, culturel et éthique.
Je suis Africain, et très fier de l'être. Et mon nom est: Mutekulu Kahiudi, Miledi mia Khata, Kuhiula Kulewuka. Comprenne qui pourra!
Afrique, à très bientôt, si Dieu le veut.  

1 juin 2018

"Réinventer la vie, prophétiser le réel: Henri Lopes"

Chers tous,

Le Centre International d'Études Francophones (CIEF) de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université a le plaisir de vous convier le vendredi 15 juin, de 9h à 17h30, dans l'amphithéâtre Quinet, à une journée d'études consacrée à l'oeuvre d'Henri Lopes,  suivie d'une table ronde d'écrivains. 

En raison du plan Vigipirate, les personnes extérieures à Sorbonne-Université sont priées de se faire connaître à l'adresse suivante avant le lundi 11 juin : florianalixd@gmail.com

46 rue Saint-Jacques, 75005 Paris.
Métro : Saint-Michel, Odéon, Cluny-La-Sorbonne
RER : Luxembourg,  Cluny-La-Sorbonne

Bien cordialement,
Céline Gahungu


Journée d’études 
« Réinventer la vie, prophétiser le réel : Henri Lopes »

Sorbonne-Université – Faculté des Lettres
CIEF / CELLF 
Vendredi 15 juin 2018

9h00    Accueil des participants 
9h15    Introduction de la journée d’études par Romuald Fonkoua (Sorbonne-Université)

9h30    Présidence de séance : Anthony Mangeon (Université de Strasbourg) 

Catherine Mazauric (Université d’Aix-Marseille) : « Errance, enracinerrance, entremondes : pour une éthique narrative »
Alioune Sow (University of Florida) : « Poétiques du métissage »
Nicolas Martin-Granel (ITEM/CNRS) : « Henri Lopes : Héraclite “entre les deux fleuves” »
Céline Gahungu (Sorbonne-Université) : « Ramages : Tribaliques, une écriture toujours recommencée »

12h00  Déjeuner  

13h30 Présidence de séance : Florian Alix (Sorbonne-Université)

Lydie Moudileno (University of Southern California) : « Les France(s) d’Henri Lopes »
Bernard Mouralis (Université de Cergy-Pontoise) : « Henri Lopes, romancier “provincial” ? » 
Anthony Mangeon (Université de Strasbourg) : « Henri Lopes, un art du roman démocratique »

15h30  Pause

15h45  Table ronde avec Henri Lopes animée par Florian Alix (Sorbonne-Université) : Dany Laferrière (sous réserve), Maxime N’Débéka, Sami Tchak. 

17h00  Clôture de la journée d’études : Romuald Fonkoua (Sorbonne-Université)


« Réinventer la vie, prophétiser le réel » : Henri Lopes

Scandée par l’écriture et la politique, la construction d’une œuvre littéraire et le soutien « phraternel » à des écrivains débutants, l’effervescence de la vie publique et le retrait nécessaire à la création, la trajectoire d’Henri Lopes semble tout aussi multiple que ses écrits. 
« Mettre, dans l’univers littéraire, [son] univers[1] » : telles sont les premières ambitions d’Henri Lopes lorsque, au tournant des années soixante, l’écriture devient, pas à pas, une impérieuse nécessité. Au regard de son cheminement, ce souhait s’est pleinement réalisé : composée de neuf romans, de nouvelles, d’un essai, de poèmes et de mémoires à paraître, l’œuvre d’Henri Lopes en fait l’une des figures majeures des littératures francophones. De la publication de Tribaliques, en 1971, à la parution, en 2015, du Méridional, l’écrivain a poursuivi la consolidation de son univers, ramifié son invention et impulsé un élan exploratoire à son écriture. Entre l’Afrique, la France et l’Amérique, ses romans sont le lieu de toutes les expansions narratives et fictionnelles : enquêtes inlassablement menées, miroirs métafictionnels dans lesquels se réfléchissent l’écrivain et ses pratiques, ils disent les vicissitudes coloniales et postcoloniales, la diffraction d’un je recomposé en d’infinis avatars, les errances de personnages métis et forment une œuvre monde tissée d’histoire(s), portée par un désir : « réinvente[r] la vie[2] » et « prophétise[r] le réel ». 

Cette journée d’études sera suivie d’une table ronde au cours de laquelle Henri Lopes, Dany Laferrière (sous réserve), Maxime N’Débéka et Sami Tchak évoqueront leurs visions de la création littéraire et de l’écrivain. 



[1] Apollinaire Singou-Basseha, Confidences et révélations littéraires : Henri Lopes, Sony Labou Tansi, Matondo Kubu Turé, Alain Mabanckou, Ghislaine Sathoud et Henri Djombo, Paris, L’Harmattan, 2012, p. 32.
[2] Henri Lopes, Le Lys et le flamboyant, Paris, Le Seuil, 1997, p. 429.