Grand sportif, ancien numéro un de l'ATP, Boum Boum est réputé pour ses frasques. Je ne saurais être long par manque de temps. Homme d'affaires en faillite aujourd'hui, il brandit avec une fierté spectaculaire un passeport diplomatique centrafricain contesté par le gouvernement de ce pays. Vrai ou faux, le pass est là, suscitant l'indignation de plusieurs Africains dont moi. Je suis sidéré de voir nos valeurs et emblèmes foulées au pied par la négligence de nos propres compatriotes.
Plusieurs questions me viennent à l'esprit. Comment un étranger, de surcroit de race occidentale, peut-il si facilement obtenir un privilège auquel très peu d'Africains accèdent? Il y a pourtant des sportifs africains de grand renom qui auraient pu remplir ce rôle de conseiller sportif. Rencontrer un président africain, exhiber des selfies avec lui, et le tour est joué avec son decor magique surtout lorsqu'on est bien né. Aucun Africain, quel que soit son talent de négociateur, quel que soit son génie, n'obtiendra dans les mêmes conditions un passeport diplomatique, encore moins un poste de conseiller auprès d'un leader ou d'un gouvernement d'Occident. Je signerais volontiers: Impossible. Cela ne se verra jamais du vivant de l'humanité. L'histoire sait comment les conseillers européens et occidentaux ont conduit les Africains à brader leur pays, à spolier les ressources de l'Afrique, à nous imposer l'exploitation des multinationales. Je répète: on ne verra jamais des experts africains en quelque matière que ce soit jouir d'une quelconque immunité diplomatique des institutions nationales de l'Occident. Trop facile.
De telles choses, comme tout ce qui est inimaginable n'arrivent qu'en Afrique. Nous sommes la risée du monde parce que nous ne nous prenons pas au sérieux. Nous ne sommes pas respectés parce que nous ne nous respectons pas, encore victimes fascinées par l'hégémonie blanche dans tous les domaines de l'esprit et de la technique. On voit encore des entraîneurs européens à la tête de nos équipes nationales de football. Un Européen est préférable à un Africain, voire plus fiable qu'un collègue du continent dit noir. Il va de soi que des relents issus des colonialistes persistent dans nos comportements.
Il est temps que nous nous libérions du joug colonial et que le monde nous respecte. La dignité africaine a un prix: la valorisation de notre propre être.
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