26 sept. 2015

Tata wenda kwandi

Corneille Mukangu
28/09/2007
To: Claver Mabana
Cher frere Claver
C'est avec des larmes aux yeux que j'ai appris la mort de notre Pere Donatien Mabana. C'est un monument que j'ai perdu. Il a incarne ma vie. Il m'a aime comme son propre fils. Si bien que nous nous considerons plus frere qu'amis. Je m'unis a toute votre famille. Ma priere est que le bon Dieu le recoive aupres de lui dans son royaume. Au nom de tous les miens, je viens te souhaiter et a travers toi toute la famille Mabana MES CONDOLEANCES LES PLUS PROFONDES. Que l'ame de celui qui a ete notre pere et qui a forge nos vie repose en paix. A toi, Bon Courage.
Corneille
----- Original Message ----
From: Claver Mabana <clmabana@hotmail.com>
Sent: Wednesday, September 26, 2007 2:51:08 PM
Subject: RIP: Donatien Kasongo Bunda Mabana (1935-1997)

Chers Amis:

Avec une très grande douleur au coeur, je vous annonce le décès ce mercredi
26 septembre 2007 de mon père Donatien Mabana, à Kinshasa. Il a beaucoup
souffert ces dernières années. J'ai eu l'immense bonheur de le revoir en
juillet dernier.
Que son âme repose en paix dans les mains du Seigneur.
En union de prières!

Claver

Papa Kasongo Bunda Nuki: 8 ans déjà

26 septembre 2016. J'ai passé une semaine terriblement difficile, et cela ne m'a pas empêché de penser à la mort de mon père. Papa Donatien Mabana Kasongo Bunda. Paix à son âme!
Je viens d'ajouter un sobriquet que lui avait collé mon grand-père Mangombo, son beau-père d'heureuse: "Ngeyi tata wena nuki. Wataka wazonguninaku!" (sic). (Papa tu es une abeille. Tu piques sans doser ton  venin.) Et cela c'est vrai. Papa ne faisait rien à moitié, ne cachait pas la vérité ou bien se taisait simplement. Quand il avait à dire quelque chose, il le disait sans détour, sans se soucier du mal que ses paroles causaient à ses interlocuteurs tant que c'était la vérité. Il lui est arrivé de traiter son propre frère bien aimé de "voleur" en public. Une abeille pique aussi bien un enfant qu'un adulte sans se soucier des dégâts.
Papa Mabana mobutiste? Mon père reconnaissait l'autorité de Mobutu comme président de la république; mais il ne s'était jamais plié à le chanter, ni à entonner des chansons à son honneur. Il remplissait ses devoirs de citoyen: en 1970, il était chef de bureau d'élection présidentielle à Swa-Bangu. A son école de Mutoni-Toy, il avait pris le soin que ses écoliers chantent leur attachement à la JMPR:  "Ta Mabana wandongele, ta Mabana wandongele, ta Mabana wandongele yakota kwama mu JMPR (2x) E yayeee mameee, e yayeee mameee, eyayeee mameee yakota kwama mu JMPR (2x)" Comme par hasard, ce morceau m'est revenu à la mémoire et je l'ai chanté spontanément il y a quelques jours. Ses frères et sœurs l'appelaient affectueusement "Mbutamutu" tandis que mes cousins Kayolo lui avaient collé le gentil surnom de "Juge Président", ou "Juge". Juste pour traduire son intransigeance.
Bref il était un homme droit. C'était à la fois sa qualité et son défaut. Le P. Ekkelboom qui appelait les PP5 mpamba mpamba 5, a longtemps été son modèle de jugement.
Mboti tata kuna wena. Twa kuyindulaka konso kilumbu!
 

23 sept. 2015

Bon anniversaire à Nico Berends

23 septembre 2015. Aujourd'hui l'abbé Nicolas Berends fête ses huitante-huit ans d'anniversaire comme diraient les Suisses. Aux dernières nouvelles, il est malade, interné dans un home médicalisé pour personnes âgées en Hollande. Qu'importe, l'essentiel est qu'il est encore en vie. Puisse le Seigneur lui accorder encore de beaux jours dans la vie! Kubutuka ya mbote, P. Nicolas!
En ce même jour ma pensée va aussi vers ma cousine  bien-aimée Giselle Mvundji qui fête aussi son anniversaire. Paix du coeur et joie, amour et bonheur, santé et prospérité!
Une autre pensée à un mort, feu abbé Jean-Pierre Gavuka d'heureuse mémoire. Il y a vingt-neuf ans, il a inauguré la série de morts dans le groupe de mes compagnons de lutte. Paix éternelle à son âme!

22 sept. 2015

"Une interview de Chérin Chéri"

Hier, via Viber j'ai reçu de mon beau frère Ephrem Mosimi une vidéo rapportant une interview visiblement "truquée" de Chérin Chéri sur TV5. Ces images tronquées ne visent qu'à détruire la réputation de l'artiste. Mon expéditeur a pris le soin de marquer: "Pesa yandi cours ya français". En effet, Jef Kinkonda est un cousin à moi, et par alliance, l'ex mari d'une autre cousine paternelle, Bernade. Nous sommes donc proches. Et je sais qu'il parle mieux français que ne l'ont présenté ces images de TV5.
Né à Kinshasa, il a été formé en peinture à l'Institut des Beaux Arts. C'est donc un artiste-peintre, l'un des meilleurs que la RDC possède. Ses oeuvres géniales parlent pour lui. Ce n'est pas par la langue française qu'il faudrait le juger. Si Chérin Chéri était un Chinois ou un Japonais, on lui aurait collé un interprète sans que cela gène l'audience. Un artiste se juge par son art. Vidinic parlait très mal le français, mais cela ne l'a pas empêché de gagner la coupe d'Afrique avec les Léopards en 1974.
Professeur de français, je ne peux que reconnaître la difficulté de cette langue. Très peu de non natifs la parlent bien. Ecoutez bien les gens à la télévision, même nos politiciens, nos vedettes de musique et même nos journalistes, vous vous rendrez compte d'innombrables fautes de langue, de grammaire ou d'expression orale qu'ils commettent. On dit des Congolais que beaucoup sont incapables de construire deux phrases de suite sans faute, ni de faire la différence entre "e" et "é" ou "è", ou encore entre "i" et "u". Si on le leur imposait, très peu réussiraient ce test. Le français demeure une langue étrangère quel que soit l'effort qu'on fait pour s'en approprier. Alors ne condamnez pas Chérin Chéri qui, dans d'autres interviews en ligne, s'exprime correctement. Il parle comme tous les Kinois. Avez-vous eu déjà entendu le français d'Ahmadou Kourouma, l'un des meilleurs romanciers de l'histoire littéraire d'Afrique? On dit de lui qu'il écrit le français en malinké ou le malinké en français.
S'il est quelque chose que les colonisateurs ont réussi à merveille, c'est de nous avoir imposé leurs langues. Et le français dans la série. Le maniement du français est source de frustration pour beaucoup de nos compatriotes. Voilà des millions d'Africains, d'Asiatiques et de Canadiens sommés, à la suite de la colonisation, de s'exprimer dans une langue qui leur est complètement étrangère. Une langue imposée par les armes. Une langue qui appartient à ses créateurs et à laquelle nous nous accrochons pour vanter nos prouesses intellectuelles. A ce rythme, le colonialisme intériorisé et assimilé ne disparaîtra jamais, ca nous continuerons à nous juger à l'aune occidentale.
Aliénation mentale que d'insulter et d'humilier un compatriote africain parce qu'il manie mal la langue coloniale. Déracinement culturel que de se moquer d'un Africain qui s'exprime maladroitement dans la langue qui symbolise notre esclavage, notre exploitation et notre asservissement. Auto-destruction culturelle que de croire qu'on réussit lorsqu'on maîtrise la langue du maître colonisateur et négrier. Chérin Chéri nous prouve qu'on peut être un grand artiste sans briller dans la loquacité reçue de nos puissants oppresseurs culturels. Mon sage grand-père, Kha Kahiudi, maître en philosophie de la découverte du moi, n'a jamais construit une seule phrase en français, mais il n'en a pas moins été philosophe et sage. Soit dit en passant, le figuriste Chérin a produit deux jolies peintures du vieux Kahiudi et de son petit-fils.
Bien parler français fait classe, mode, succès. Mais Chérin Chéri voyage à travers le monde grâce à son génie d'artiste. Son art est son langage, peu importe qu'il maîtrise le français ou pas. Sa peinture traverse les frontières culturelles et géographiques à cause de sa beauté et de son excellence. "Decolonize the mind" aurait dit Ngugi wa Thiong'o. Bravo cher cousin.

Sortie de crise au Faso?

Pouvoir, armée et politique. Voià un sujet de réflexion adéquat pour un intellectuel averti. Ce qui se passe au BF peut servir d'échantillon. Les médiateurs sénégalais Macky Sall et béninois Boni Yayi ont rabattu un travail de négociation remarquable au nom de la Cedeao. Des propositions de sortie de crise sont liblées en treize points sur la table des discussions. Le président Kafando se dit très "réservé" vis-à-vis d'elles, arguant qu'il ne les a vues que lundi. Le général Diendéré qui a libéré le président et le premier-ministre de la transition attend l'issue des pourparlers de la Cedeao. Autant dire que les voix sont dissonantes selon qu'on est d'un camp ou  d'un autre. Entre-temps l'armée régulière encercle Ouaga et intime aux insurgés de "déposer les armes". Tout le monde parle d'éviter que le sang coule, mais on s'arme ou on se protège l'arme à la main. Situation très dangereuse car tous les ingrédients sont réunis pour déclencher une guerre civile, ou du moins des échanges de tirs.
N'écoutez pas ce qu'ils disent, regardez ce qu'ils font. C'est le seul conseil qu'un littéraire observateur d'intrigues romanesques ou narratives peut donner. Les pions fonctionnent d'eux-mêmes sans qu'on les pousse, il suffit que le coup de départ se déclenche.
La question fondamentale: a-t-on vraiment résolu le(s) problème(s) de fond pour que la paix qui reviendrait soit posée sur des bases solides? Au-delà de Diendéré et des mutins du RSP, il y a l'unité nationale qui est ébranlée quoi qu'en pensent les tireurs de ficelles. De fil en aiguille on peut remonter à Compaoré et à son système monolithique. En réalité, c'est l'héritage de vingt-sept ans de règne monolithique de Compaoré qui revient à la charge. On efface pas à la gomme des tares ancrées dans l'histoire. L'armée, le pouvoir et la politique se rencontrent au bout du canon. C'est moi qui le dis.
La tension est forte certes, mais il y aura bien une sortie de crise. A quel prix? à quel compromis? Un vrai soldat, m'a-t-on toujours dit, meurt l'arme à la main. Sera-ce le cas au BF? Je ne crois pas, mais l'affrontement armé pourrait se déclencher si l'on n'y prend garde. Quoi qu'il en soit, j'estime les Burkinabé assez sages et patriotes pour éviter de verser le sang des innocents. En écartant Compaoré, ils ont font preuve de beaucoup de maturité et de constance.

21 sept. 2015

Difference between a priest and a bishop

Today Claver Jr, 8 years, surprised me:
- Daddy, are you happy for Bishop Jason?
- Is there any reason why I should be happy for him?
- Yes he is celebrating his 4th anniversary as bishop of Barbados.
- Then I am happy for him and wish him God's blessings and all the best. By the way do you know the difference between a priest and a bishop?
- Yes I do. The bishop has a red hat, the priest has none.
- OK. Something else?
- A bishop is young and a priest is old.
- I did not know this.
- It is true, Daddy.

En fait les prêtres que Claver connaît sont tous d'un certain âge: Fr Clement, Fr Michael, Msgr Harcourt. Et l'évêque Jason est plus jeune que tous les autres.

20 sept. 2015

Père Etienne Van Eygen SVD in memoriam

C'est seulement aujourd'hui que je viens d'apprendre la mort du père Etienne Van Egen depuis janvier 2015. Paix à son âme! Aucun de mes liens habituels ne m'a informé de la nouvelle. Je viens par hasard de tomber sur l'éloge funébre que lui a consacré le P. Antoon Verschuur. Quoique écrit en néerlandais, j'ai pu comprendre l'essentiel du message. Un autre pilier de la mission SVD a quitté ce monde dans la discrétion après près de cinquante ans de service à l'église de Kenge.
Pendant mon premier séjour à Kenge I, j'entendais souvent parler du père Etienne, mais je ne l'avais jamais rencontré. C'est plutôt à Kalonda en 1970 que je l'ai vu à l'occasion d'une réunion du conseil presbytéral diocésain. A l'époque, toutes les grandes réunions diocésaines se tenaient à Kalonda. Je n'ai pas tissé de relations particulières avec lui. Il était curé à Bagata, et rien n'a fait que je le connaisse vraiment à cette époque. 
Une petite anecdote a circulé à son sujet alors que j'étais au grand séminaire. Deux gendarmes avaient cherché à lui arracher des mains sa mobylette; il a tenu bon jusqu'à ce que des renforts sont arrivés.
Les meilleurs souvenirs que je garde de lui datent plutôt du temps où il était curé-doyen à Kimbau et moi à l'évêché. Il était en congé lors de nos ordinations mais avait confié l'organisation de nos prémices à son vicaire Piotr Antkowiak. Il avait acheté un camion MAN pour désenclaver Kimbau, et a réussi à secourir la population dans sa misère. C'est lors de ses passages à Kenge que j'ai eu à échanger avec lui. Il m'a confié qu'il priait spécialement pour moi, conscient des difficultés auxquelles m'exposait ma charge. Plusieurs années plus tard, j'ai entendu les mêmes propos de la bouche de ma soeur Béatrice. Merci P. Etienne pour tant de bonté et de zèle apostolique.
Le Père Etienne Van Eygen mérite, comme tous les pionniers bâtisseurs de la mission SVD, notre admiration et notre reconnaissance. Bien qu'avec beaucoup de retard, je lui rends volontiers un vibrant hommage. Je le croyais encore en vie, mais le Seigneur l'a ôté bien plus tôt de nos yeux. Qu'importe! Seul compte l'amour du Christ que nous partageons, lequel est éternel.

La semaine du 13 au 19.9 en RDC

En RDC, la semaine du  13 au 19 septembre 2015 a été marquée par la révocation spectaculaire d'un ministre de la république et d'un conseiller spécial du président. Ces destitutions interviennent à la suite d'un courrier adressé à l'autorité morale de la MP (majorité présidentielle), signé par le G7 (groupe de 7 chefs de partis) réclamant des clarifications à propos de la tenue des prochaines échéances électorales. Contrairement au mouvement "Kabila Désir" de Kin Kie Mulumba ou à certains slogans encourageant le "glissement", le G7 tient un discours proche de l'opposition en insistant sur des thèmes comme: respect de la Constitution, tenue des élections présidentielles et législatives, pas de troisième mandat, pas de glissement, ajournement des élections de gouverneurs et consorts. Dans la foulée, des sénateurs, députés nationaux et ministres proches du G7 ont de gré ou de force déposé leurs démissions; d'autres ont résisté et sont restés, profilant à l'horizon un nouveau paysage politique. Le camp de l'opposition reçoit du renfort quoiqu'il ne soit pas sûr que le G7 adhérera à leur mouvement. La MP devra se reconstituer en fonction de nouvelles donnes. Selon qu'on s'informe d'un côté ou d'un autre, on obtient des informations très diverses. Je viens de lire que le gouvernement va nommer des hauts-commissaires pour diriger les provinces issues de la dernière réforme. N'étant pas au pays, n'appartenant à aucune formation politique, il m'est difficile de me prononcer sur la pertinence de ces dispositions. Je me dis toujours que les Congolais sont un peuple qui a l'expérience des crises, et s'en sortira tant bien que mal. Le compromis et le dialogue sont des voies de solution et de sortie de crise. Le dialogue entrepris par la présidence de la république n'a pas été reçu ni compris de la même façon par tous les partis. L'Udps s'étant retiré du processus, le dialogue a pris un coup de frein et s'est en quelque sorte enlisé, ouvrant la voie à des spéculations qui vont dans tous les sens. 
C'est ici que le littéraire, non le politologue, trouve la matière de sa réflexion intellectuelle, entrevoit le cheminement de l'imaginaire. Les scénarios possibles de coalition et d'actions sont nombreux. Peu importent les intentions des uns et des autres, seule compte le positionnement dans la grille d'interprétation. Comme dans un jeu d'échec, les pions-acteurs se dévoilent progressivement, au fur et à mesure des mouvements des adversaires. J'ai déjà ma petite idée, mais le devoir de discrétion me conseille d'arrêter là mes visions. La magie de l'imaginaire veut que l'imprévisible fasse aussi partie du pré-dit et du pré-vu.

Le Burkina Faso et son coup d'état

La leçon qu'on doit tirer de ce qui se passe au Burkina Faso, est que l'armée possède toujours son mot à dire dans la marche du pays. On rétorquera que le RSP n'est pas l'armée nationale, mais c'était le corps le mieux équipé, le mieux entraîné et le mieux payé sous Compaoré. Il était question de le supprimer, mais le retard mis à le faire leur a permis de revenir aux affaires. Un tel corps d'armée ne reste pas longtemps sans réchigner, cela se sait. Il va sans dire que les présidents africains savent soigner leurs gardes prétoriennes.
Pendant que les médiateurs tentent de ressusciter la transition qui aboutirait aux élections d'octobre, des questions se posent sur l'après-putsch. Pendant que la communauté internationale exprime son refus de cautionner ce coup d'état, on s'interroge sur la liberté de mouvement des anciens dignitaires de la transition, sur le sort de Zida, et d'autres. Le général Diendéré gardera-t-il le pouvoir ou assurera-t-il la transition lui-même? En réfléchissant, j'en suis arrivé à une pensée insoutenable: et si Blaise Compaoré revenait au pouvoir, imposé par son RSP? C'est la force qui décide dans nos pays. L'armée est de nouveau, elle pourrait bien imposer sa loi.
Négociations? J'ai déjà assez vécu pour voir comment les dictateurs ont agi dans différents pays d'Afrique. Les généraux Eyadema et Bongo savaient finement se plier aux négociations tout en posant leurs pièges. Le soldat sort son arme dès qu'il est à court d'arguments. C'est la loi de la jungle, et non le jeu démocratique, qui définit l'issue des négociations souvent entachées de corruption et de subornation. Comme je l'ai toujours soutenu, celui qui possède l'armée possède le pouvoir. Le reste n'est que blablabla. Cette recette a toujours fonctionné et fonctionnera toujours. C'est cela hélas le visage caricatural que l'Afrique, à travers l'histoire post-indépendante, livre de sa démocratie.
Pessimiste? Non réaliste. Le processus démocratique est un exercice très risqué en Afrique: il verse le sang des innocents. Cela s'est vu, cela se voit, cela se verra encore. Je répète: Démocratie, pas pour nous! Donnez-moi la preuve du contraire s'il vous plait sinon revenez dans un siècle. Et même encore? Des nébuleuses couvrent cette notion chez nous: le pouvoir en place ne cède jamais sans poser des obstacles ou des astuces pour tirer les ficelles.
Le Burkina Faso possède l'art de la "rectification." Lorsque Thomas Sankara a été éliminé, on a sorti des fonds du dictionnaire français le mot "rectification" pour justifier sa mort. En d'autres termes, la révolution forgée par ce héros continuerait, sans lui, mais rectifiée par son successeur qui aurait une meilleure vision de cette même révolution. C'est la rhétorique qui avait été défendue en son temps. Aujourd'hui, deux décennies et demi plus tard, Diendéré, l'ancien bras droit de Compaoré, vient encore "rectifier" la transition acquise par la force populaire. Réussira-t-il? Les jours qui viennent nous le montreront.

19 sept. 2015

Trois morts dans la famille étendue

Au cours d'un coup de fil avec mon oncle paternel, j'ai appris: l'enterrement dimanche dernier de Clémentine Ngolo, les funérailles en cours d'Angélique Makonga et de la maman de Ma Claire Kilumbu. Paix à leurs âmes! Clémentine fut l'épouse de mon cousin Ya Frédéric Mbemba, décédé en juillet 2003. Angélique qu'on enterre ajourd'hui à Kinshasa fut une nièce de mon père, donc une cousine. Elle fut mariée à un grand oncle Makonga, décédé il y a plus de dix ans. Tante Claire est l'épouse de mon oncle Delphin Kilumbu. La date de l'enterrement de la grande-tante n'est pas encore fixée. Pour la petite histoire je fus le témoin de leur mariage célébré par l'abbé Singa à Kalonda en 1979.
En juillet 2005, nous sommes passés par hasard au domicile de la famille Kilumbu. Les parents étaient absents. Leur fils présent, que je voyais probablement pour la première fois à moins que je l'aie vu enfant, nous dira: "Papa na maman baza te; bakeyi matanga ya ndeko ya papa moko akufi na Bumbu/Ngiri-Ngiri." Je rétorque: "Nani yango akufi po biso pe toza bandeko ya Papa na yo?" Réponse: "Nayebi te". Imaginez la suite.
Il y a tellement de morts que nos gens se rencontrent pratiquement tous les samedis à un matanga soit pour des membres de famille soit pour des amis et connaissances. C'est devenu de la routine.  Je m'unis volontiers en prières aux pleurs de tous les miens en ce jour. Que le Seigneur leur accorde la vie éternelle dans son royaume céleste.

17 sept. 2015

Mark Bahna

Cet après-midi, peu avant 16h, je sortais d'une longue de notre Conseil Académique, l'organe le plus important de l'université, lorsque j'ai reçu un coup de fil assez bizarre:
- Hello
- Yes Sir, I am returning your call.
- But we already spoke on the phone yesterday.
- You are Mr. R Gill, aren't you?
- Yes I am
- Then we spoke yesterday.
- I don't recall that.
- I confirm that the matter is already closed for me. We spoke yesterday.
- What did we speak about?
- About L. 8.
- I don't remember that.
- I just saw here a missed call from Mr. Mark Bahna.
- My name is not Mark. My surname is: Mabana
- Sorry. Now I know who you are. etc.

Comme quoi de Mabana à "Mark Bahna", le pas n'est pas si grand.

Bruits de bottes au Burkina Faso

16 septembre 2015. Les bottes ont encore bougé au Faso. Cette fois, tout le processus de la Transition qui devait aboutir aux élections d'octobre 2015 est arrêté par le coup d'état du RSP (Régiment de la Sécurité Présidentielle), l'armée prétorienne de Compaoré. Le RSP sequestre depuis hier le Président Kafando et son PM Zadis. Voilà de nouveau l'armée aux commandes, dissolvant dans la foulée toutes les institutions de la république ainsi que toute velleité de pouvoir et de contestation.
Cela ne me surprend pas du tout. L'expérience m'a appris à reconnaître que c'est l'armée, et seule l'armée, qui commande dans nos pays d'Afrique. C'est ça la démocratie, la vraie démocratie en Afrique. Je vous renvoie à mes articles sur la crise du Burkina Faso de novembre 2014. Il y en a au moins trois sur ce blog. Voici pour illustrer mes propos deux extraits tirés de mon article "L'armée en Afrique" du 16 novembre 2014: 

"Tout ceci m'amène à dire que le passage par l'armée est une voie obligée ou privilégiée pour la prise du pouvoir en Afrique. Signe évident de manque de démocratie quoi que prétendent les slogans qui accompagnent le dictateur illuminé. J'ai bien dit démocratie, et je sais de quoi je parle. Un mot qui appartient à nos anciens maîtres colonisateurs qui en gardent le sens. Chez nous, c'est de l'imposture. Il y aura démocratie en Afrique le jour où, comme ailleurs, les militaires s'abstiendront définitivement de prendre le pouvoir."(...)

"L'armée peut à tout moment renverser le régime en place, parce qu'elle dispose d'armes. C'est vraiment la loi de la jungle qui règne. Dans certains pays comme l'Egypte, sauf exception, il n'y a que des généraux qui deviennent présidents. Un général se fait plus craindre et respecter qu'un civil. L'arme est à elle seule un langage. Jean-Pierre Bemba ne s'était-il pas proclamé général pendant sa rébellion entre 98 et 01? Et le plus fort, militairement, a le pouvoir. Le cas du Burkina Faso est intéressant à plus d'un titre. Zida a eu la sagesse de "céder aux pressions", mais il ne faut pas oublier qu'il a, ainsi faisant, manifesté ses ambitions et que ce ne serait jusqu'à preuve du contraire que partie remise. Un Rawlings burkinabé sans doute! Quoi qu'il en soit, l'armée pèse de tout son poids dans ce processus démocratique." ("L'armée en Afrique", 16 novembre 2014).

13 sept. 2015

Quelques bons articles sur ton blog

"Claver,
Je suis assez attentivement tes derniers textes, je les trouve bons, personnels quoiqu'ils ne soient pas très originaux. Du moins c'est dans la stricte ligne de ta pensée. 
Ton article "Qu'est-ce qui se passe dans notre pays?" paraît doté de bon sens. Rarement un texte a trouvé bonne réception chez moi. Il n'est pas spécial, mais je pense que tu poses exactement les mêmes questions que moi. Moi, j'affirme ce qu'en bon littéraire comme tu aimes à le rappeler tu n'oses affirmer clairement: "Les politiciens ont toujours des agendas cachés dans tout ce qu'ils font". Tu as raison de ne pas aimer la politique, mais c'est naïf de le justifier comme tu le fais. On s'achemine franchement vers l'inconnu, un dilemme entre une transition pacifique du pouvoir et un embrasement conflictuel si le régime se passe des dispositions et échéances constitutionnelles. L'année 2016 nous réserve des surprises.
J'ai bien apprécié ta réflexion sur le flux migratoire qui frappe l'Europe en ce moment. Tu pèses le pour et le contre. Signe d'ouverture de l'Europe vers une identité pluriethnique et pluriculturelle, il n'en reste pas moins qu'il s'opère un déséquilibre à l'échelle intercontinentale. L'afflux des étrangers vers l'Europe pose de sérieux problèmes sécuritaires et géopolitiques. Le vide qu'ils laissent dans leurs pays de départ pèsera également sur le destin de ces pays.
Par dessus-tout, j'aime bien ta façon de présenter les choses. Félicitations pour une fois de ton éternel pourfendeur."
(Email du 13 septembre 2015)

12 sept. 2015

Migration ou ruée vers l'Europe

Les migrations massives de ces dernières semaines commencent à diviser les opinions. Certains pays y sont favorables et d'autres farouchement opposés. Des manifestations pour et contre ont lieu à trabers l'Europe. L'Allemagne serait prête à accueillir jusqu'à 800 000 étrangers pendant que d'autres pays servent d'escale. De nombreuses questions se posent à ce niveau.
1. Qu'est-ce qui justifie l'accueil chaleureux réservés à ces migrants qui viennent massivement de Syrie, d'Iraq, d'Afghanistan, d'Erythrée ou de Kurdistan? Les plus positifs, naïfs et crédules, soutiennent qu'il s'agit de raisons humanitaires; d'autres insistent sur des rentrées économiques; d'autres encore y voient un renforcement des liens entre pays riches et pays pauvres. Une cacophonie terrible. Il y a un peu de tout cela. Depuis le printemps arabe s'opère un profond changement géopolitique en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Accueillir des réfugiés, en signe de bonne volonté, ouvre la porte à d'autres bénéfices sur l'échiquier international. Français, Allemands, Hollandais peuvent aisément gérer ou absorber ces migrants en vertu de leur ouverture au pluralisme ethnique et culturel. L'attitude des pays européens face à ce phénomène dépend beaucoup de leur passé et de leurs intérêts actuels. Le passé colonialiste est également déterminant. Pendant que la coalition occidentale continue de bombarder l'EI, la Russie vient de larguer le plus grand sous-marin du monde et son arsenal militaire sur la Méditerranée pour secourir ses amis "syriens". La tension monte, les opinions divergent de plus en plus.
2. Quels dangers les pays d'accueil courent-ils? Les Hongrois durcissent le ton et les conditions d'octroi de documents de passage. Des marches anti-migrations ont lieu wn Pologne, en Slovaquie et en République tchèque. Les Polonais, catholiques en majorité, refusent une invasion islamique, y voyant une menace à peine voilée de terrorisme. Quitte à se faire traiter de racistes ou de xénophobes. Tous ces pays ont en commun d'avoir appartenu à l'ancien bloc communiste; ces pays de l'Est disposent de moins de ressources et de structures d'accueil que leurs partenaires de l'Ouest. Ils luttent encore pour leur intégration à l'Union Européenne, n'ayant pas encore totalement équilibré les conséquences de leur adhésion à cette union. La répartition proposée par Junker ou l'axe France-Allemagne ne leur convient pas, car leurs propres problèmes sociaux demeurent non résolus en termes de taux de chomage, de niveau de vie, du développement de leurs infrastructures économiques et sociales.
Plutôt que de laisser entrer les étrangers en Europe, il serait mieux de les aider chez eux. De nombreux ONG amassent des millions en dollars et des biens à cette fin, pour aider la population dans son milieu naturel. Donc, au lieu de les "déraciner" de leur patrie, de les "acculturer", mieux vaudrait assainir leur milieu d'origine, éradiquer les causes de l'émigration (guerre, privation, infrastructures, etc.). Le pays d'accueil craint de devenir étranger à lui-même, d'altérer son identité, ses us et coutumes, sa culture et son mode de vie.
Un collègue allemand vient de me rappeler une réflexion déjà entendue. La densité démographique va changer fondamentalement vu que les Européens contrôlent les naissances alors que les étrangers ont des familles nombreuses. Dans cinquante ans, la population de l'Allemagne sera à majorité d'origine étrangère: turque ou arabe; celle de la France à majorité arabe et noire. A cette allure, ils craignent de voir l'Islam devenir la première religion dans ces pays.
3. Quelqu'un comme moi qui ai passé plusieurs années en dehors de mon pays natal, ne peut que vivement saluer un tel mouvement d'accueil et un tel élan de générosité. Je privilégie le bien rendu, la bonne action, à l'intérêt personnel immédiat. Quoi de plus noble que d'accueillir des personnes dont la vie est menacée par la guerre, la pauvreté, le désarroi! Quoi de plus beau que d'offrir un toît et de rendre le sourire à un enfant-orphelin qui a assisté à l'assassinat de ses parents! Quoi de plus merveilleux que de redonner l'espoir à une femme ou à une personne âgée qui a tout perdu à la suite de désastreux conflits!

Qu'est-ce qui se passe dans notre pays?

Je n'aime pas la politique parce que je ne comprends pas toujours sa logique. C'est cela mon problème. La seule chose que j'en sais se résume à la raison du plus fort qui impose sa loi. Hélas lorsque je lui accorde le bénéfice du doute, elle (la politique) me sert d'autres preuves de son illogisme. Et notre pays ne fait pas exception. Je suis en train de me demander ce qui s'y passe en ce moment. Pendant que la rhétorique officielle, forte de ses succès en termes de modernité, annonce plusieurs élections à venir, elle prend le soin de dire qu'il n'y a pas d'argent pour les organiser. Y aura-t-il élections? Y aura pas? La question reste ouverte. La simple bonne volonté ne suffit pas, il y a des impératifs incontournables. 
Un dialogue a été entamé afin d'amener les esprits à des élections pacifiques - ou pacifiées je ne sais pas le mot juste. L'idée, si j'en comprends bien la logique, est de trouver des compromis pour amorcer les difficiles négociations de l'avenir politique de notre pays, et éviter ainsi des débordements incontrôlables. Différentes institutions décident ceci et cela au nom de la Constitution que d'aucuns sont prêts à amender, s'il le faut, pour permettre une poursuite du régime en place. Certains vous diront que le glissement est la solution à cette impasse devant laquelle on se trouve. Trois années de transition seraient nécessaires. D'autres, les opposants, dénoncent des manoeuvres visant à perpétuer des intérêts de la majorité au pouvoir, à provoquer des désordres et à rendre le pays ingouvernable. En d'autres mots le problème, c'est l'organisation des élections. Cet exercice de démocratie, salutaire ailleurs, comporte malheureusement des dangers de dérapages et des risques de violence dans nos pays. Le spectre du "sang" nous guette à chaque tournant.
La Commission Electorale n'a pas effectué son travail comme attendu. Doit-on la blamer de n'avoir pas organisé les élections des gouverneurs et sénateurs dans les délais convenus? Les élections des gouverneurs en conformité avec le processus de démembrement officialisé depuis quelques mois battent de l'aile. S'achemine-t-on vers leur nomination pure et simple par l'exécutif? Dans tout cela, autorités et juristes ne semblent pas s'accorder sur l'interprétation des textes qui régissent le pays.
C'est vraiment difficile d'être juge et partie. Vue de l'extérieur comme dans mon cas, j'estime que des explications plus claires doivent être fournies pour que le peuple congolais comprenne ce qui se passe réellement. Plutôt que d'appliquer des agendas cachés, les tenants du pouvoir comme les opposants ont intérêt à s'accorder sur la feuille de route qui doit mener vers un transfert pacifique de pouvoirs à tous les niveaux. Plutôt que d'entretenir en permanence des ambiguïtés, il est temps de faire preuve de maturité démocratique en privilégiant le bien public au plus haut point. C'est le cas de se demander à qui finalement profitent ces différents politiques. Au cas où ce ne serait pas au peuple, il y aurait lieu de tout repenser.
Je ne dispose pas d'assez de bagages intellectuels ni d'outils pratiques pour comprendre ce qui se passe chez nous. J'aurais dû être à la fois historien, politologue, juriste, constitutionaliste pour que mes analyses soient crédibles. Que je regrette de n'être qu'un pauvre littéraire! Ce genre d'universitaire méprisable sans pied sur terre qui entend le son des vagues maritimes à travers les murs de sa chambre. Voilà, un intellectuel de chambre.

Une semaine ratée?

La semaine écoulée s'est passée sans que je maîtrise quoi que ce soit. Beaucoup de réunions, beaucoup de changements dans l'ordre de mes occupations, beaucoup de stress. Une semaine où les choses se sont arrangées pour moi, où mes initiatives ont été modulées sans que j'y prenne part. Je me suis dit: essayons de résoudres les problèmes l'un après l'autres. Malheureusement, il y a des problèmes qu'on ne saurait résoudre aisément tellement il y a des pesanteurs extérieures et incontrôlables. Il y a des décisions qui relèvent de ma compétence de chef de départment mais pour lesquelles je n'ai pas de main-mise. Je dois passer par la hiérarchie qui a ses propres priorités et exige que tout se passe en fonction de ces priorités. Entre-temps commence la troisième semaine du semestre: les solutions provisoires ne sauraient se muer en durables sans difficultés. Que "difficulteusement" aurait dit Chamoiseau. En fait, il faudrait être bon négociateur, mais cela ne compte pas lorsque les temps sont durs.
Une semaine ratée? Peut-être pas. Une semaine d'intenses activités mais qui se révèle de prime abord improductive. Il fallait peut-être passer par cette étape pour voir le bout du tunnel. Fingers crossed. Espérons que la semaine suivante sera meilleure.

11 sept. 2015

Départ de Claire Chazal de TF1

L'éviction de Claire Chazal de TF1 donne une leçon à chacun de nous: nul n'est irremplaçable, nul n'est éternel. Dans un monde de la Presse et des Médias où perinnité rime avec célébrité, quitter un lieu ou une fonction qu'on a occupés pendant près d'un demi-siècle n'est pas facile. Rien qu'à penser à PPA ou Philippe Bouvard. C'est la loi de la vie, elle est dure. Ainsi en est-il aussi de la mort: il y a toujours du regret. Et "le regret est dans le vent" comme aurait dit le poète FM Mayengo.

8 sept. 2015

Migration ou ruée vers l'Allemagne

Le changement de cap dans la politique des migrants opéré par les Allemands ouvre une nouvelle ère dans l'histoire du monde, dans les rapports entre les pays en guerre et certains pays du Nord. Qui l'aurait crû il y a à peine quelques mois. Des milliers de personnes sont mortes en traversant la Méditerranée dans l'indifférence totale, aujourd'hui d'autres se voient encouragées à atteindre l'Occident grâce à l'apparente générosité de leurs hôtes. Comme il me plait de voir plus le revers de la médaille que la médaille elle-même, je me permets quelques réflexions oiseuses au premier abord, mais qui peuvent se révéler sensées par la suite. 
1. Priorité aux Syriens. La guerre qui s'éternise en Syrie - appendice de conflits de l'Irak, de la Turquie, du Liban, du Yemen - sert de prétexte à la migration. La fuite de la guerre et de l'insécurité constitue une preuve irréfutable du départ vers un pays lointain. Même le petit Jésus, réputé être le premier des réfugiés selon certaines bonnes langues, avait trouvé asile en Afrique. Maintenant la roue a changé de direction quoique nous sommes toujours encore au Moyen Orient. Voilà qu'à la surprise générale, l'Allemagne ouvre la porte à des milliers de réquerants d'asile venu notamment de ces régions belliqueuses, sans craindre d'importer des terroristes, une guerre et une insécurité en son sein. L'arrivée à Munich correspond aux normes organisationnelles allemandes. S'il est un point pour lequel les Allemands sont imbattables, c'est bien l'organisation. Les choses sont maîtrisées, orchestrées avec une efficacité admirable. Espérons qu'ils arriveront à canaliser les ardeurs belliqueuses de leurs hôtes.
2. Générosité. Contrairement à l'opinion répandue, le peuple allemand est un peuple très généreux. C'est mon expérience. Pour avoir passé quelque quinze ou seize années en Europe, je sais de quoi je parle. Les généralisations possèdent les défauts de voiler les détails. Ce que je viens de déclarer n'est pas tout à fait vrai et devait constituer un sujet de discussion. Pour être plus sincère, j'avance qu'aucun peuple n'est a priori ceci ni cela; ce sont plutôt les individus qui forment un peuple. Tous les caractères humains se retrouvent dans tout conglomérat d'individus. Cela dépend donc de qui on croise, et dans quelles circonstances. Il serait hâtif de juger un peuple par les actes d'un individu. Pour peu qu'on se trompe, Angela Merkel est aussi allemande que l'a été le sinistre Göbbels. Personnellement, j'ai rencontré des Allemands qui ont manifesté de la générosité à mon égard, et me sont restés attachés jusqu'à ce jour ou à la fin de leur vie. C'est la même générosité que je ressent dans les coeurs de ceux qui gèrent la ruée migratoire des deux dernières semaines vers l'Allemagne. Je ne suis pas très surpris.
3. Retombées historiques en dividendes. Qu'on se le dise, l'Allemagne voudrait façonner et exhiber à la face du monde une image davantage humaine afin d'effacer le stigmate d'une histoire de guerres mondiales et de défaites. S'en relèvera-t-elle jamais? De tout temps ce peuple entretient un mythe d'excellence: tout ce qui est allemand est solide, efficace, compétitif. Pendant mes études de théologie, j'avais obtenu de leur ambassade à Rome une bourse pour une étude intensive de l'allemand à l'Institut Goethe Staufen. L'année suivante, j'avais effectué via la Commissione Tedesca un travail de vacances dans une usine textile, la FilzFabrik, Fulda. Avec d'autres jeunes, nous étions initiés à la langue et à la culture allemandes, éléments  positifs dans le contexte de l'après-guerre. Cela nous a permis d'avoir une autre vision, un regard positif envers ce pays auquel la réputation belliqueuse a longtemps collé à la peau. Ils offrent le refuge massif à des milliers de personnes, c'est pour bénéficier de la pluralité culturelle et répandre leur propre culture auprès d'individus. Plus que tout autre pays, l'Allemagne réunifiée sait la valeur du facteur humain dans le développement d'un pays. Il y aura sans aucun doute des retombées historiques en termes de dividende.
4. Rapport gagnant-gagnant. Acte généreux au départ, l'accueil des étrangers n'est pas totalement gratuit. "Nous vous accordons le refuge, vous devez vous plier à nos lois, à notre langue et à notre culture." Déferlent sur l'Allemagne comme tombées du ciel des centaines de milliers de personnes dont l'allemand sera à long terme la langue de communication, d'échange et de culture. Des marchés en perspective pour l'économie. Une main-d'oeuvre qualifiée à sélectionner à recruter ou à former dans différents domaines. A une époque, des informaticiens avaient été amenés de l'Inde. En dernière analyse, chacun y trouve son compte: l'étranger en s'intégrant retrouvera sa grandeur humaine, et le pays hôte comble ses lacunes sur le marché du travail.

6 sept. 2015

Kwenda mbote Mama Thérèse Tamuzi-Nsuka (1930-2015)

Ce 4 septembre 2015 est décédée à Kinshasa Maman Thérèse Tamuzi-Nsuka. Paix à son âme! Les messages Skype parlent d'eux-mêmes.

"Mbote Muntu eee ti na familia,
Mama Tamuzi-Nsuka Thérèse est allée rejoindre ceux et celles qu'elle aimait hier après-midi de suite d'une "petite grippe" qui aurait compliqué son asthme chronique. 85 ans. Paix à son âme et merci au Seigneur pour tout ce qui rempli sa vie. Elle s'en va et les plantes qu'elle a semées, resteront. Paix à son âme. Communion de prière et de pensée."
Enrico

"O oooooo maman. O maman me kwenda kwa yandi eee. Tata Nzambi kuyamba yandi na bwala na yandi ye kupesa yandi luzingu ya kukonda nsuka. Union de coeur et de prière. Beto ta binga nge mbasi. Bo yonso me kwenda, beto me bikala na kifulu na bo. Beto zinga na lutondo ya bo longaka beto. Courage Enrico. Wooooo Maman."
Claver

5 sept. 2015

Padre Bruno Korosak (1920-2015)

7 augusto 2015 è morto Padre Bruno Korosak che era professore di escatologia all'Urbaniana. Pace eterna alla sua anima! Mi ricordo anche chè era segratario generale dell'università. Mi ricordo bene del suo corso di escatologia, l'unico che mi ha dato nel terzo anno di teologia. Parlava sempre della morte: cosa accade all'anima dopo la morte? Come si puo concepire un'esperienza della morte oppure della vita al di là della morte? E come la morte fa parte della mia vita, sono stato benedetto di avere un maestro di studio come P. Bruno. Grazie tante padre Bruno per il suo contributo alla mia formazione!

Comment un homme peut-il changer comme cela?

Je ne connaissais pas M. Zacharie Bababashwe jusqu'il y a quelques années. Du moins je l'ai connu sur le tard. Cela s'explique par le fait que j'ai très peu vécu à Kinshasa et peu suivi les images télévisées. Je ne suis pas kinois et ne me définirai jamais kinois, quoique cela déplaise souvent à mes interlocuteurs lorsque je le déclare. Je n'ai jamais vécu plus de trois mois de suite à Kinshasa. Certes, j'ai connu des vedettes de la presse et de la télévision de notre pays par d'autres voies.
Là, je viens de suivre une interview que lui a accordée le Major Ngani, l'homme qui a sauvé Mobutu. Là alors, M. Bababashwe que j'ai reconnu journaliste est très différent de l'homme politique que je vois sur les images de ces années. Journaliste consciencieux et compétent, excellent intervieweur par la qualité des questions et le ton très professionnel adopté, il connaissait parfaitement son métier. Etant un homme qui prône l'excellence, je lui dis chapeau. J'ai vraiment admiré la qualité de son travail journalistique. S'il avait continué sur cette lancée déontologique, je suis convaincu qu'il serait devenu un excellent journaliste. Peut-être qu'il est devenu et que je manque l'information exacte à son sujet. Loin de moi l'idée de le critiquer ni de le condamner! Je respecte ses choix de vie, et s'il estime qu'il sert mieux son pays comme député, tant mieux pour lui.
Malheureusement, les premières images que j'ai vues de M. Bababashwe sont loin d'être sublimes. Je l'ai vu et entendu "confirmer" des voyous de grand chemin dans un langage très vulgaire. Je l'ai vu polémiquer avec d'autres journalistes et des vedettes de musique comme Koffi Olomide. Je l'ai vu présenter en grande pompe une voiture devant le Palais du Peuple. Je l'ai vu et entendu "insulter" des combattants dans un ton très agressif et dédaigneux. Je l'ai entendu se proclamer futur gouverneur de la ville de Kinshasa, etc. Cet homme-ci ne correspond pas, alors pas du tout, au jeune journaliste intègre qui a interviewé M. Ngani.
Encore une fois, je ne condamne pas l'Honorable Bababashwe, je constate seulement le changement. Il doit bien y avoir des raisons qui justifient cette métamorphose de l'homme. Je ne le connais pas personnellement, je ne me base que sur les images qui se voient dans les médias sociaux pour soutenir ce que j'avance. Et les images sont sujets à interprétation, erronée ou pertinente. Dans l'arène politique du pays, c'est peut-être l'attitude la plus sage à adopter pour faire valoir ses droits. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, M. "Zacle" dispose d'un immense talent de communicateur et d'orateur. C'est peut-être le secret de sa "réussite" sur la scène publique. Je me limite à m'interroger: "Comment un homme peut changer à ce point?".


Tchicaya U Tam'si 2

C'est avec un plaisir immense que j'ai pris connaissance de  cet article de Sami Tchak, écrivain, essayiste, philososphe et critique littéraire sur Tchicaya U Tam'si. Tout ce qui touche à Tchicaya U Tam'si m'intéresse au plus haut point, parce que c'est l'auteur auquel j'avais il y a bientôt vingt-ans consacré mon premier travail significatif. Je peux prétendre, sans me tromper, que j'ai une assez bonne connaissance de ce fascinant et fabuleux poète et romancier congolais.
En 2005 à la foire du livre de Point-à-Pitre, Guadeloupe, j'ai eu l'occasion de côtoyer Henri Lopes et René Depestre qui par ailleurs était mon voisin de palier. Les deux écrivains étaient très proches de l'auteur du Mauvais sang pour livrer des témoignages édifiants à son sujet. Point commun: ils ont tous à divers titres travaillé à l'UNESCO. Pendant nos entretiens autour d'un café, j'ai fait en sorte que le nom de Tchicaya soit évoqué. Ils m'ont confié quelques anecdotes. Lopes a révélé que Tchicaya avait l'habitude de répéter une phrase du genre: "J'avais déjà dit cela il y a plusieurs années, mais personne ne m'a cru à l'époque." Depestre quant à lui m'a confié avoir poussé Tchicaya à publier son oeuvre romanesque: "Gérald, tu dois te mettre au roman, car le roman est plus accessible au public que la poésie." Ce mouvement a été observé chez beaucoup d'écrivains pour qui l'écriture poétique constitue un passage presque obligé vers le récit narratif fragmentaire (nouvelle) ou amplifié (roman).
Les cancrelats, Les méduses ou les orties de la mer et Les phalènes constituent l'histoire du Congo telle que réécrite par l'illustre poète congolais dans sa mission de voyant et d'éveilleur de conscience. Tchicaya n'est pas mort: son coeur continue de nous parler. Dans ma thèse, j'avais aussi ajouté un quatrième roman: Ces fruits si doux de l'arbre à pain. Point de contradiction car ma perspective était davantage mythopoétique ainsi que j'aime à la rappeler. Comme quoi, ceci explique cela.
Je ne peux que saluer la publication par Boniface Mongo Mboussa de cette précieuse trilogie romanesque. J'ai hâte de la lire car ma propre pratique littéraire est fondamentalement marquée par le nom de la Petit Feuille qui relate l'histoire de son pays.

Tchicaya U Tam'si (1931-1988)

Tchicaya U Tam’si : Renaissance à travers la trilogie romanesque Les cancrelats, Les méduses, Les phalènes{ 15-07-2015 - Congo }
Source : CEC
Une chronique littéraire de Sami Tchak
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L’histoire littéraire se présente un peu comme un vaste cimetière où beaucoup de voix, illustres en leur époque, finissent par s’estomper définitivement. ...
Cependant, dans ce domaine où la mort définitive ne nous surprend plus, la renaissance de tout auteur considéré comme majeur est un événement qui mérite une forme de célébration : c’est le cas avec Gérald Félix-Tchicaya (patronyme inventé par le père de l’auteur qui voulait se distinguer des nombreux Tchicaya de sa région, donc qui avait ainsi fondé la lignée des Félix-Tchicaya), dit Tchicaya U Tam’si, grand poète et romancier congolais, né le 25 août 1931 à Mpili et mort le 22 avril 1988 à Bazancourt dans L’Oise. L’on ne remerciera jamais assez l’essayiste et critique littéraire Boniface Mongo Mboussa qui a, pendant plusieurs années, travaillé à rendre possible la réédition de l’œuvre poétique et romanesque de cet auteur dont il est l’un des plus grands connaisseurs, comme le prouve la très belle biographie qu’il lui a consacrée (Tchicaya U Tam’si, le viol de la lune. Vie et œuvre d’un maudit, Éditions Vents d’Ailleurs, mars 2014). Deux volumes déjà aux éditions Gallimard, dans la collection « Continents Noirs » : le premier réunit les recueils de poèmes de l’auteur, sous le titre J’étais nu pour le premier baiser de ma mère (2013), le deuxième regroupe ses trois grands romans sous le titre de La trilogie Romanesque. Les Cancrelats. Les méduses. Les phalènes, paru cette année, avec un avant-propos d’Henri Lopes, son grand ami. Boniface Mongo Mboussa, qui en a préparé l’édition, en signe aussi la postface dans laquelle il donne quelques clés pour mieux comprendre les poèmes et les romans de l’auteur : « Bien qu’ayant séjourné près de quarante ans en France, Tchicaya U Tam’si n’a cessé de chanter sa terre natale (…) À Henri Lopes qui, dans les années 70, l’invitait à rentrer au pays, Tchicaya oppose cette boutade devenue célèbre : ‘‘Vous habitez le Congo, le Congo m’habite’’ » (page 952). Et au postfacier de poursuivre, à la même page : « Au fond, il a deux amours : le Congo et Lumumba. L’un ne va pas sans l’autre. »
Dans la trilogie romanesque qui nous intéresse ici, on retrouve surtout le Congo, une terre, une histoire, comme si l’immense écrivain U Tam’si avait enfin répondu à une amicale injonction, celle du poète et romancier haïtien René Depestre, alors fonctionnaire comme lui à l’UNESCO. Ce dernier lui avait demandé de mettre fin à ses « tchicayeries » pour parler, en romancier, du Congo, de son Congo, celui qu’il portait en lui encore plus intensément depuis qu’il l’avait quitté adolescent pour vivre en France.
Situons un peu ces textes dans le temps. Ils paraissent tous aux Éditions Albin Michel, Les cancrelats en 1980, Les méduses en 1982 et Les phalènes en 1984 (l’auteur publiera en 1987 un quatrième et dernier roman, Ces fruits si doux de l’arbre à pain, aux Éditions Seghers). Comme presque tous les critiques l’ont souligné, l’écrivain congolais, avec ses trois romans, ne s’était pas inspiré du présent immédiat, contrairement à ce que faisaient beaucoup d’auteurs africains dont des majeurs ; il avait choisi une exploration sur plusieurs décennies de la société et de l’histoire du Congo avant les indépendances, mais, le quatrième roman, Ces fruits si doux de l’arbre à pain, s’inscrit, comme dans la continuité, au cœur de la jeune nation postcoloniale.
Dans tous les cas, Tchicaya U Tam’si nous offre une fresque qui résiste au temps. Abordons ces romans par leurs premières phrases. Celles de Les Cancrelats nous donnent une idée de ce qui pourrait nous attendre dans la suite, car d’emblée nous savons qu’un homme est en train de revenir dans son pays avec ses deux enfants : « Le voyage avait voûté le dos de Ndundu. Les épaules basses, il tournait en rond devant la porte de sa cabine, jetant par moments un coup d’œil à l’intérieur, où les enfants, ses deux enfants, étaient pétrifiés par l’attente. Une fille et un garçon… assis près de deux malles cerclées et d’un baluchon de toile grise ventru. ‘‘ - C’est ton pays, papa ?’’ questionna un crowman, qui disparut dans le branle-bas général, sans attendre la réponse de sa question à Ndundu », p. 23. Les premières phrases de Les méduses nous préparent à lire un texte construit autour d’une rumeur, une entrée au cœur des croyances et de leurs conséquences : « L’histoire que voici se passe à peu près à l’époque où, disait-on, un Blanc parcourait de nuit le Village Indigène de Pointe-Noire et qu’avec une baguette magique, il transformait hommes, femmes, enfants et chiens en viande de corned-beef, communément appelée singe. Or, bien que la majorité des habitants n’eût aucune répugnance à consommer la chair du singe (macaque) – exquise – exquise boucanée – il y eut un boycott total de toute viande en conserve », p. 389. Avec les premières phrases de Les phalènes, nous saisissons immédiatement le changement d’époque : « Maintenant qu’il y a l’état civil, l’enfant qui naît aujourd’hui ne dira pas plus tard : je suis né, à ce que me disaient mes vieux parents, l’année où l’indigénat a été supprimé ou encore l’année de la troisième vogue de la robe charleston », p. 661. Grâce à l’état civil de type occidental, nous pouvons savoir que « le chef de la cellule du Parti Progressiste Congolais, Cellule Roi Makoko » était Prosper Pobard, « né le 15 mars 1904 à Grand-Bassam, Côte d’Ivoire, de Thomas Ndundu, tailleur, et de Marie-Antoinette Bouaga, évolué de race vili », pp. 661-662. Et nous découvrons que ledit Prosper Pobard était l’un des deux enfants, le garçon, que nous avions rencontrés dans les premières phrases de Les Cancrelats, l’un des deux enfants qui voyageaient avec leur père Thomas Ndundu, lequel père revenait dans son pays.
La trilogie couvre plus d’un demi-siècle, du début du 20e siècle à la veille de l’indépendance du Congo, 1960. De Les cancrelats où nous découvrons la vie du petit Prosper Pobard et de sa sœur Sophie jusqu’à Les phalènes, roman qui nous plonge dans la carrière politique du même Prosper Pobard adulte, en passant par Les méduses, texte qui, à partir de la rumeur, prend la structure d’un polar, et surtout, nous familiarise avec les ressorts spirituels d’un peuple en situation, nous avons surtout le bonheur de voyager au cœur de l’Histoire, sans qu’il s’agît ici de romans historiques à proprement parler. En parler, c’est surtout tenter de donner envie de lire ou de relire Tchicaya U Tam’si, le romancier, sans oublier de se nourrir du poète, immense, qu’il a été et demeure par-delà sa vie déjà derrière nous.
Tchicaya U Tam’si, La trilogie romanesque. Les cancrelats. Les méduses. Les phalènes. Œuvres complètes, II, Éditions Gallimard, collection « Continents Noirs ». Avant-propos d’Henri Lopes. Éditions postfacée et préparée par Boniface Mongo Mboussa, 959 pages, 20€

3 sept. 2015

Comme le temps passe vite!

Avant-hier je pensais à plusieurs événements survenus dans ma vie. Ma première pensée est allée spécialement vers Maman enterrée en ce jour il y a trois ans. Wenda mboti mama!
Remontant le temps, j'ai revu ma première arrivée à Kalonda il y a 46 ans exactement. Je revois nos guides: Albert Mvunzi, Bellarmin Mayesi, Constantin Mawana, et mes condisciples Roger Ndandu, Corneille et Zephyrin Mukangu, Ribogert Nzundu, Séverin Mayala. Et encore Théodore Itatu. Qui encore était dans la jeep du Pere Everard? Je ne sais plus. Un peu plus tard dans la journée est arrivé le groupe de Matari avec le P. Schwiss: Arthur Pashi, Kabutaku, Eugène Kapita, Félicien Munday, etc. Et le lendemain arriva de Bulungu Seraphin Kiosi affectueusement accompagné de son père Papa Charles. Que des souvenirs! Et la suite continua. 
Les premiers jours de Kalonda furent très laborieux pour moi. Je revoyais des anciennes connaissances de Makiosi, Kenge et d'autres que je connaissais par le nom. Les séminaristes venaient de tous les coins du diocèse.  Je devais apprendre à vivre dans mon nouveau milieu de vie estudiantine qui s'annoncait édifiante et stimulante. La vie a donc poursuivi son chemin jusqu'à ce jour. Et pensée spéciale pour tous ceux qui ont quitté ce monde. Paix à leurs âmes!
Le 1er septembre, c'est aussi la naissance d'un ami: Dr Jules Kafuty, prêtre de Kikwit, qui aux dernières nouvelles se trouve actuellement en Allemagne. En fait, il utlise l'allemand que nous avions appris ensemble à l'Institut Goethe, Staufen. Il a sans doute fait plus que moi car il a plus tard étudié à Eichstedt. Pour la petite histoire, c'est à Rome que nous nous sommes connus. En plus, Flavien Busina et moi sommes allés participer à son ordination a Bonga-Yasa debut 1984.
Enfin, les cours ont repris ici depuis lundi 31 août. L'heure est donc au travail quoique la crise financière soit encore inquiétante au sein de l'université. Des réunions ont lieu pour que la situation soit maitrisée ou redressée... mais la bonne volonte seule ne suffit pas. Au travail.