29 juin 2017

30 juin 2017

La RDC fête aujourd'hui ses 57 ans d'âge comme nation indépendante. Un moment important de réflexion quoique les parades militaires aient été annulées par les autorités du pays. L'heure est donc à la méditation. Allons-y: méditons chers compatriotes, soyons patriotes. La nation congolaise nous appartient, nous avons le droit et le devoir d'en jouir, de la défendre contre l'ennemi et de la servir consciencieusement. Je reviens de Kenge où j'ai apporté ma modeste contribution d'enseignement à la jeunesse de notre pays.
Debout Congolais!

29 juin: un mot sur l'échange du Dollar

Révéillé relativement tôt pour je ne sais quelle raison, je m'apprête à sortir pour effectuer mes dernières courses avant l'arrivée de Donatien autour de 11 heures.  Mais je ne réussis pas à me libérer. C'est comme si quelque chose me retenait à la maison. Alors que les enfants de la maison ne sont pas encore debout, je prends mon petit déj. De la charcuterie anglaise aux goûts anglais. J'arrive tout de même à l'office postal sur High Road où j'échange tous les USD refusés au Congo. En effet, l'échange des dollars au pays devient impossible dès qu'il y a une égratignure, une fissure, une coupure ou un pli coupant sur le billet américain. Les cambistes refusent les billets de 1 dollar. Ils vous proposent alors un marché de dupe consistant à vous échanger à valeur réduite les billets incriminés. Pourtant tout le monde sait qu'à la banque ils s'échangent sans problème. Souvent, on est tellement pressé d'en finir avec cette opération qu'on tombe dans le traquenard des cambistes. Ainsi, à cause d'une minime écorchure, un billet de 100 USD est échangé à 70 ou 60 USD. J'ai appris que cela se fait aussi en Tanzanie. J'ai aussi appris que les billets USD d'avant 2009 sont démonnaitisés alors qu'ils circulent ailleurs. Le billet américain est scrutiné, examiné avec une attention intense avant d'être échangé prétendant qu'il y en a beaucoup de faux qui circulent.
L'échange des dollars américains forme un véritable système d'extorsion lorsque des agents de l'Etat sont rémunérés. Ainsi qu'on l'a appris, il y a quelques mois, avec les membres du Parlement congolais réclamant leurs dûs, les salaires sont payés sur un taux d'échange qui ne correspond pas au taux actuel. Ainsi la valeur des salaires ne suit pas la courbe des échanges alors que celle-ci monte sur le marché. Ainsi dans le cas d'espèce un fonctionnaire qui gagnait 2000 USD en octobre 2016 verra son salaire stagner à 1.800.000 FC, et de fait, diminuer à 1300 USD en juin 2017. Où va la différence? Qui encaisse les 700 USD demeure une énigme dont nul n'ose déchiffrer le mystère. Je crois qu'il vaudrait, comme pour beaucoup de choses qui se passent dans nos pays, arrêter de réfléchir et de se plier aux vagues de nos misérables destins. 
Il existe une opération dite "retour" dans le règlement des salaires. Les agents payeurs ou facilitateurs exigent de l'assisté qu'il leur laisse généreusement 1 mois de salaire sur les arriérés. Un monsieur ayant encaissé la totalité de son salaire s'est vu insulté, menacé par les fameux intermédiaires ou commissionnaires. C'est un marché très lucratif. Signe d'une déchéance de moeurs dans le maniement de la monnaie publique. Tout le monde s'y plie. Si tu réfléchis autrement, on te prend pour un toc-toc. C'est hélas cela la triste réalité vécue au quotidien chez nous en Afrique. Chaque agent bénéficie impunément de largesses liées à son statut. Et personne n'ose élever la voix, personne n'ose risquer sa vie.
J'en étais à des cogitations pareilles lorsque Donat est arrivé. Nous avons passé l'après-midi à parler de mon séjour au pays, de la famille ainsi que de Kenge. Donat aime bien Maspick dont j'ai relaté l'histoire précédemment. Il m'a aidé à effectuer les derniers achats. Il était 18 heures lorsqu'il a repris le bus pour Birmingham. 

28 juin 2017

Ma légendaire mémoire

Ma mémoire a été très durement mise à l'épreuve. J'ai toujours prétendu que je n'oublie rien, retiens tout. Les lecteurs de ce blog remarqueront que je me plais à en user et même à en abuser dans la relation de vieux souvenirs. Mais hier, cette capacité de souvenir a terriblement fait défaut. Comme j'ai laissé mon téléphone portable à Kinshasa, je devais utiliser celui que par prudence, j'avais laissé ici. Mais le mot de passe a été oublié? Plusieurs tentatives sans résultat.
Sans hésiter, je me suis rendu au shop du coin appartenant à des Pakistanais ou Indiens qui résolvent tous les problèmes concernant l'électronique. Il fallait déverrouiller l'appareil en effaçant toutes les données de base. Ce à quoi j'ai consenti malgré moi. Trente minutes plus tard, ledit réparateur tente de disculper au lieu de reconnaître son tort. Il recommande que j'aille auprès d'une représentation officielle de Samsung sur Oxford Street. Je prends le soin d'aller à un autre magasin où on me demande 25 GBP pour la même opération, mais ils réussissent à ramener le cellulaire au message initial d'ouverture: " Use a password to start up your device!". Cette fois, je décide de retourner à la maison. Quitte à retrouver le mot de passer par un effort de mémoire et de concentration.
Où avais-je donc la tête? C'était pourtant si simple, ce mot de passe. Qui a dit que ma mémoire ne fonctionnait pas bien? Trois semaines d'absence auront suffi pour qu'enfin je cesse mes prétentions et redevienne un homme normal qui réfléchit avant d'agir. J'ai donc de nouveau accès aux données de mon nouveau portable.  

A Londres ce 28 juin

Le vol Bruxelles-Londres a un trentaine de minutes de retard. L'annonce de la porte d'embarquement est prévue pou 9h10 alors que le boarding pass obtenu de Kinshasa indique B38. C'est B15 finalement. Dans la queue, je reconnais quelques passagers croisés dans la salle d'attente de Kinshasa. Le temps de tailler bavette avec M. Bernard sur l'expérience du pays, nous voilà embarqués. Même dans l'avion, nous sommes voisins: il est au siège 25 et moi au 26C.
Je remarque que j'ai commis une erreur: je n'ai pas de livre à portée de main. En fait, depuis que l'usage d'appareils électroniques est autorisé dans les avions, je ne lis plus de livre pendant mes voyages. Je reste admiratif, lorsque que je trouve ma voisine très concentrée dans sa lecture. Ma tête cogite de pensées incongrues. Un professeur d'université sans livre dans un avion, cela s'est-il déjà vu que je me demande? Je me dis que l'Internet y est pour beaucoup dans le changement de mes nobles habitudes. Au lieu de lire, je me contente et me satisfais d'écrire un article pour mon blog bien aimé. Quel nombrilisme! L'autocritique fait partie de mon fonctionnement. Le vol est relativement court. SN nous sert du jus et de l'eau, rien de plus. Soit, que je me dis, du côté des Amériques, on vend tout dans les avions. J'ai alors pensé à un PDG, celui d'Easy Jet je crois, qui aurait suggéré de faire payer l'accès aux toilettes dans les avions. Alors là c'est du capitalisme sauvage, que je me dis; cette disposition pourra provoquer des accidents inattendus et malencontreux parmi les clients. Je ne serai pas étonné qu'une telle pratique soit introduite dans un temps relativement court.
Une surprise nous attend sur le chemin vers les UK Boarders. Alors que les voyageurs de la GB et de l'UE accèdent aisément aux guichets malgré le Brexit, les citoyens non UK ou EU sont alignés dans une queue interminable. Du jamais vu. Une foule innombrable serrée comme des sardines Exeter - que non Pilchard -. Tatu, les sardines Exeter n'existent que dans votre tête, que je me dis dans ma tête. Soit. J'avance. Exeter, Brexit, Exit. Tout cela rime et m'aide à stimuler mon cerveau. Alors dans quelle rangée les citoyens américains se placent-ils? Ils vont dans la catégorie "Other Passports", que me dit Mr. Bernard. Après réflexion, je conclus que les avions américains n'atterrissent pas à ce terminal. Pas si juste, car ils peuvent prendre n'importe quelle compagnie aérienne. Allez-y voir. On suit le fleuve zigzagant des personnes:  j'y perçois toutes les races, toutes les religions, toutes les distinctions sociales de tout ordre. Eh oui, aujourd'hui le monde s'est donné rendez-vous à Heathrow. J'observe comme à mon habitude l'attitude des gens. Je crois que je suis un bon observateur. Je mettrai mon nom sur la liste des observateurs de prochaines élections en RDC si jamais elles ont lieu. J'entends soudain à mes côtés du chinois, ou du coréen ou encore du japonais; mais je ne sais pas déterminer la langue que parlent mes asiatiques compagnons de queue.
A un coin une dame distribue des bouteilles d'eau aux passagers éreintés par ces vagues ondulées sans fin. Lorsqu'elle dit "Water, water", moi j'entends "Vodka, vodka" que je répète. Elle éclate de rire, et la compagnie avec. Cela, c'est moi. J'ai du talent, je crois. Je n'aime parler de moi-même que positivement, quoique prof sans le sou et sans le livre. Que cela rime si bien en vers libres. Le fleuve de la queue ondule dans tous les sens, mais on parvient au bout du tunnel. Les agents de l'immigration et de la douane se montrent dignes, impitoyablement professionnels. A la sortie, comme un taximan m'attendait, je me plais à lire les panneaux affichés par les gens pour voir si mon nom ne figurerait pas par hasard parmi ces privilégiés. Avez-vous jamais attendu un inconnu dans une aérogare? Regardez les visages pleins d'espoir. "Are you Mr Mitsubishi?" Que me demande un quidam à qui je souris en bon gentleman. "Not yet sir" que je lui réponds. Cette parade là réussit à tous les coups. Je n'ai pas de la monnaie pour joindre mon taximan. Je retire quelques billets à l'ATM la plus proche, échange de la monnaie et téléphone à Arthur. "Mata na Level 1" qu'il me répond. Cela nous prend de bonnes minutes pour nous retrouver dans le parking. Je suis trop fatigué. Une heure plus tard, nous sommes à Kilburn.
 
 
 

Le chemin du retour

27 juin. Je viens de passer une nuit presque sans sommeil, une nuit blanche. C'est que je suis revenu relativement tard à la maison. Il fallait arranger les bagages, veiller à contrôler le poids des valises quoique je n'aie pas eu une balance à disposition. Sœur Rita et son frère Prosper sont arrivés alors que je me trouvais encore au lit sans que je me rende compte de leur présence. J'attends encore qu'on m'apporte de l'eau lorsque la sœur toque à la porte de ma chambre. Il est prévu que nous arrivions à SN Brussels Airlines vers 10 heures pour le Check in. Après avoir pris congé de mes hôtes, je ferme les valises en compagnie de la sœur et de ma nièce Nicole, laquelle m'a facilité en récupérant tout ce dont je me débarrasser, car mine de rien il y en a beaucoup. Je promets de laisser quelque chose pour Papa Justin, le cuisinier.
On arrive trop tôt à SN où on nous apprend que l'enregistrement commence à 11 heures. On passe à la pesée, il faut éliminer pas moins de 5 kg. Nicole qui a réussi à se glisser dans le coin qui sert de salle d'attente, récupère encore une fois les derniers effets. Il est presque midi lorsque nous finissons. Il faut partir de l'autre côté de la ville afin d'éviter les fâcheux embouteillages qui sévissent à Kinshasa. Un véritable chaos! 
Je décide de passer à RawBank pour finaliser l'ouverture du compte entreprise depuis jeudi passé. Le compte n'est pas encore ouvert. Mon nom n'est, semble-t-il, pas encore dans le système. Fallait-il accélérer la démarche en corrompant les agents de la banque? J'ai exclu cette possibilité car je n'y voyais aucun avantage. J'aurai bien le compte envers et contre tous. Les choses ont changé entre-temps. Prosper est rappelé à son boulot pour une urgence. La sœur partie faire signer un document est invitée à déjeuner à la Cenco. Pour passer le temps, on prend un taxi pour le centre des handicapés où travaille Blandine Mulonsi. Au restaurant où nous nous arrêtons pour un pot, je reconnais un aîné, Hubert Masala. On discute de tout et de rien. Puis arrivent mama Marceline peu avant que Blandine ne nous rejoigne. Le temps passe vite. Nick réussit à négocier avec le taximan qui nous y a conduits pour qu'il nous transporte à EfoBank. Malgré la densité du trafic, nous arrivons avant 15 heures. Nick repart avec le chauffeur. Elle tenait à me laisser en bonnes mains. 
Chez Papa Bunda, mama Mambu et Kona m'attendent. Les enfants s'affairent à la cuisine. Vers 16 heures se pointent mes cousins Aimé et Frédéric,tour à tour Rigobert, suivi d'Aimé et Frédéric. Un peu plus tard, Papa M'Zembo et Constant Mawana. Après un bon repas arrosé à la Tembo, on ouvre une bouteille de Champagne Moët et Chandon. Cette bouteille m'a été offerte dimanche par Papa M'Zembo, lumbulée (lisez loumboulée en kisuku) par Niclette. On l'a donc savourée ensemble Séraphin qui n'habite pas loin devrait venir, mais je préfère passer par chez lui plutôt qu'il vienne. C'est plus simple. Adrienne arrive avec abbé André, et on lève l'ancre. Un crochet chez Séra, et dix minutes après nous sommes dans l'aérogare. Malheureusement, seuls Constant, Aimé, Fréderic et Roger franchissent la porte. Soit. Je n'ai pas l'occasion dire au revoir aux autres. Le temps de retrouver la carte de vaccination internationale et de payer 5 dollars de frais d'embarquement (?), je passe la frontière sans problème. 
Le vol SN a du retard, mais il s'effectue. Je suis donc à Bruxelles Zaventem, attendant d'embarquer pour Londres Heathrow. Il est 9 heures ce mercredi 28 juin. A plus. 

25 juin 2017

25 juin: première communion



Othiniel Lubamba a célébré sa première communion ce 25 juin 2017 à Mont Ngafula. J'ai été spécialement invité à y participer par Maître Benoît Lubamba. Et je ne pouvais pas rater cette occasion de rencontrer et retrouver frères et soeurs, amis et autres membres de la famille. Belle affiche. Des rencontres et des retrouvailles, il y en a eu beaucoup. Outre les habituels et habitués, j'ai pu revoir les jumelles Perline et Perlette Kabwita en compagnie de leurs parents. Bref, quoique j'aie reçu la visite d'Adrienne et compagnie en début d'après-midi, ma journée du dimanche s'est organisée autour de cet événement. J'y suis resté de 16 à 21 heures. Le retour à Pigeon s'est passé doucement.
Ma pensée va vers Kenge où un autre neveu Godé Tsumbu, alias Le Petit, a aussi fêté sa première communion à Notre-Dame. Que Dieu les protège tous les deux!


24 juin 2017

Remerciements

Pendant mon séjour à Kenge, j"ai bénéficié de l'assistance et de la générosité de plusieurs personnes. J'ai connu et/ou retrouvé les abbés Jean Lulendo, Liévin M'Banga, Albert Munkaba, Romain Lukosi, J P Kalubuka,... et mon neveu Ghislain  Mukanu.  Les dialogues avec Drs. Marc Lukanzu et Floribert Kiala étaient instructifs et fraternels. Merci donc aux abbés de la procure. Surtout à l'infatigable abbé Jean, un homme capable de faire descendre la manne du ciel! Bravo!
A l'ISP les assistants CT Claude Kidinda et Mukokila se sont surpassés pour m'assurer une aide impayable. On a très bien travaillé ensemble. Merci à la DG Bibiane Niangi et à Soeur Charlotte Mangombo pour leur disponibilité.
En famille, je comencerai par mes cousins Patience Kayolo et son mari Godé Tsumbu., Pasteur Richard Manzanza Mbangi.  Des foufous sont venus de partout. Je mentionnerais volontiers: Ma Kitu, Chantal Kidiata Maseyi, Ida Manzefu, Mariane Wembo, et Mama Geneviève Mufundu.
Côté officiel, j'ai pu payer mes respects  au Gouverneur Larousse Kabula Mavula grâce à l'intercession du Ministre provincial Floribert Kasamba. Une soirée mémorable m'a été offerte à la résidence de l'Honorable Théophile Mbemba, la persomne qui a rendu possible mon insertion à l'ISP. J'ai aussi rencontré le Ministre provincial Diane Mbakata.
Mention spéciale à mon frère et ami Freddy Mayamba, à Gaby Ilenda, à Zingle Muzingu et à son épouse. Sans oublier ma nièce Elysée qui m'a assuré la lessive.
L'abbé DG Firmin Mboma a mis sa voiture à ma disposition pour me reconduire à Kin. Et à plusieurs reprises l'abbé Marc, toujours disponible,  m'a conduit à travers Kenge.  Ne suis-je pas béni? 

Une journée de repos

J'ai passé la journée de vendredi 23 juin à la maison à mettre de l'ordre dans mes affaires. A Kenge, je n'ai pas eu le temps de faire le point ni de programmer mon retour. J'ai donc décidé de ne pas bouger de la journée. J'ai annulé tous les rendez-vous que j'ai prévus. Par contre j'ai utilisé Imo, Vibet, Skype  et Messenger pour faire coucou à mes amis et connaissances. J'ai repris contact avec Mme Schmitt injoignable sur Skype ce dernier temps. C'est fait désormais.  J'ai même pu rédiger quelques emails et même quelques articles sur ce blog. Eh oui métier: Blogueur. Quel beau titre!

Maspick

Je l'ai revu et reconnu dès le premier jour. Il m'a reconnu sans problème au point de venir me donner une accolade. Maspick de Tchorotchoro est un fou comme le fut son père, Kha Kayudi. Toujours égal à lui-même, il raconte à qui veut l'entendre, que nous étions condisciples à Kimbau tantôt dans la classe de Papa Valère Yengi tantôt dans la classe de Papa Antoine Dibendila. Il ajoute également  le nom de Papa Albert Mayamba. Au fait, rien de tout cela n'est vrai, mais il reste cependant  constant et consistant avec lui-même. Il ajoute que son petit-fils a été ensorcelé et est devenu fou lui aussi. Il en est dépité.
Maspick a raconté à plus d'une personne que je lui ai offert un peu d'argent: "Yimbendele 2000 Fc" ("je lui ai déjà soutiré 2000 francs").
Un matin, il décide de m'accompagner de la procure où je loge à l'ISP Kenge, soit cinq minutes. Mais en chemin, nous croisons un autre toc-toc. Maspick ne souhaite pas que je perde mon temps avec ce fou joyeux. "Twenda, yandu Godé, walawuka, hiokisiku tangwa ye yandi." (Continuons notre chemin, c'est Godé, il est fou. Ca ne vaut pas la peine de discuter avec lui." Bonne journée!

Le 22 juin 2017

Je me retrouve de nouveau à Kinshasa. Le tronçon Kenge Kinshasa s'est effectué sans encombres, soit trois heures de route dans des conditions idéales. Il ne faisait ni chaud ni froid. Beaucoup de brouillards au début, surtout du côté de Kenge jusqu'autour de Pont-Kwango. J'ai revu l'endroit où nous avions été attaqués en 92 par des hommes en uniformes militaires. J'aurais pu perdre la vie ce jour-là. Quelle horreur ! A cet endroit, la route jadis abimée est impécable aujourd'hui. On s'est arrêté à Batshongo, puis à Bankana pour une petite collation dans la confusion routière qui caractérise cet endroit. On a acheté des kwanga ou chikwangues. Allez y voir. A l'entrée de Kin, j'ai attentivement observé NSele, revu la vieille bâtisse aujourd'hui en état de délabrement: elle a eu son heure de gloire du temps de Monsieur Mobutu. Nganda Eyala, Kinkole, Bibwa, EfoBAnk, Aéroport de Ndjili, Kingasani ya suka, et enfin la ville, exactement comme dans un rêve. Etant donné que j'avais des courses urgentes en ville, je n²ai passé que quinze minutes à la maison. J'ai donc profité du véhicule qui m'a conduit qui amorçait ainsi son retour sur Kenge. En ville, il me fallait charger le téléphone, identifier l'institution bancaire, faire des copies des pièces d'identité, remplir d'interminables formulaires, fournir des photos passeports, etc. Des petites courses mais qui vous prennent des minutes, voire des heures. Je n'ai pas eu le temps de prendre quelque chose, j'ai dû me contenter d'une boisson sucrée dont je ne connaissais ni le nom ni le goût. Il me fallait à tout prix aller rejoindre Séra. Eh bien, comme les bons esprits se rencontrent, et ce n'est pas du hasard car il n'y a jamais de hasard dans la vie, c'est Nathalie Kapinga qui m'interpelle, venue de nulle part. Une grande surprise! Sans hésiter, je décide de faire une surprise à Séraphin. Eh bien, chez Séra on a fait sauter le champagne apporté exprès de France pour mes 60 ans. On re-chante le Happy Birthday... et on a savouré du busisi aux tsatsa, une recette typiquement suku. De la roseille aux écrevisses, une merveille culinaire dressée par Djoma pour notre plaisir. Une journée pas comme une autre! 

14 juin 2017

Dix jours à Kenge

Kenge 3 - 13.06. 2017. J'ai finalement la connexion internet sur l'ordinateur. Il m'a fallu, par ma propre faute, attendre dix jours pour l'obtenir. J'aurais pu régler cela aussitôt arrivé mais je ne l'ai pas fait. C'est chose faite aujourd'hui. Tant mieux. Je viens de passer dix jours dans la ville où cinquante ans plus tôt j'avais suivi deux années de ma formation primaire, La première semaine, j'ai eu à dispenser un cours intitulé "Questions spéciales en littérature francophone africaine" suivi d'un test oral. J'en suis à un deuxième consacré à la littérature comparée. Si le premier cours a été donné de façon magistrale, pour le second il revient aux étudiants de faire des présentations. Ce qui m'a permis de souffler hier. Je reprends donc ce matin. Heureusement que Dieu m'a pourvu d'une capacité d'adaptation qui me permet de gérer aisément diverses circonstances.
Comment dire? Le premier cours a été à la fois le lieu de prendre contact avec l'institut et sa pratique d'enseignement, de connaître le niveau des étudiants et d'adapter mon enseignement à leur portée. C'est un pari que je crois en partie réussi car les étudiants ont pris conscience de leurs lacunes et sont disposés à y rémédier. D'autre part, le mythe du rapport vertical professeur - étudiant, aplani ailleurs, existe encore ici. Le professeur est adoré au lieu d'être simplement respecté. 
S'il est un conseil qu'il me faudrait leur donner, c'est de lire, lire et lire. Une lecture sérieuse et attentive des oeuvres fondamentales de la littérature africaine francophone est une solution absolue. Certains n'ont jamais de leur vie lu un seul roman ni une pièce de théâtre, encore moins un recueil de poèmes. Leur connaissance provient d'anthologies et de notes de cours que sans doute ils se plaisent à citer dans leurs travaux. Il y a également une confusion entre les sciences humaines. Ainsi par exemple parlant de l'oralité, l'approche anthropologique prévaut souvent sur la littéraire ou la linguistique dans l'évaluation des données. 
L'Institut est tenu d'équiper la bibliothèque en ouvrages de base s'il envisage assurer un enseignement de qualité, et d'encourager une culture de la lecture chez les étudiants. J'ai décidé de laisser à la bibliothèque les manuels qui me servent pour mes enseignements. Il y a entre autres: L'univers mythique de Tchicaya, Du mythe à la littérature, Hispanic and Francophone Perspectives, Ecritures en situation postcoloniale. Egalement des romans: L'enfant noir, Les soleils des indépendances, La vie et demi etc. C'est par leur propre lecture des oeuvres qu'ils apprendront à apprendre plutôt qu'à régurgiter sans discernement des contenus de syllabus souvent indigestes et inappropriés. 
Il y a du travail à faire. Beaucoup de travail. C'est cela notre beau métier. Je remercie l'Institut pour cette opportunité unique qui m'est offerte de servir notre jeunesse et notre pays. Je remercie également ceux qui en amont ont rendu ce séjour possible. Enfin un coucou à Ngudia Mapasa et aux mapasa dans leur lointaine Barbados. 

6 juin 2017

35 ans de sacerdoce

Félicitations aux abbés Séraphin Kiosi, Noël Matonga, Albert N'Koy et Alexis Olenga pour leur 35e anniversaire d'ordination. Louange et gloire au Seigneur Maître de la vigne. Multos annos!

Salutations de Kenge

Pour des raisons pratiques, je ne suis pas en mesure d'écrire des articles pendant que je me trouve à Kenge d'où je vous salue. J'enseigne à l'ISP depuis hier. A plus amis lectrices et lecteurs de ce blog.