Kenge 3 - 13.06. 2017. J'ai finalement la connexion internet sur l'ordinateur. Il m'a fallu, par ma propre faute, attendre dix jours pour l'obtenir. J'aurais pu régler cela aussitôt arrivé mais je ne l'ai pas fait. C'est chose faite aujourd'hui. Tant mieux. Je viens de passer dix jours dans la ville où cinquante ans plus tôt j'avais suivi deux années de ma formation primaire, La première semaine, j'ai eu à dispenser un cours intitulé "Questions spéciales en littérature francophone africaine" suivi d'un test oral. J'en suis à un deuxième consacré à la littérature comparée. Si le premier cours a été donné de façon magistrale, pour le second il revient aux étudiants de faire des présentations. Ce qui m'a permis de souffler hier. Je reprends donc ce matin. Heureusement que Dieu m'a pourvu d'une capacité d'adaptation qui me permet de gérer aisément diverses circonstances.
Comment dire? Le premier cours a été à la fois le lieu de prendre contact avec l'institut et sa pratique d'enseignement, de connaître le niveau des étudiants et d'adapter mon enseignement à leur portée. C'est un pari que je crois en partie réussi car les étudiants ont pris conscience de leurs lacunes et sont disposés à y rémédier. D'autre part, le mythe du rapport vertical professeur - étudiant, aplani ailleurs, existe encore ici. Le professeur est adoré au lieu d'être simplement respecté.
S'il est un conseil qu'il me faudrait leur donner, c'est de lire, lire et lire. Une lecture sérieuse et attentive des oeuvres fondamentales de la littérature africaine francophone est une solution absolue. Certains n'ont jamais de leur vie lu un seul roman ni une pièce de théâtre, encore moins un recueil de poèmes. Leur connaissance provient d'anthologies et de notes de cours que sans doute ils se plaisent à citer dans leurs travaux. Il y a également une confusion entre les sciences humaines. Ainsi par exemple parlant de l'oralité, l'approche anthropologique prévaut souvent sur la littéraire ou la linguistique dans l'évaluation des données.
L'Institut est tenu d'équiper la bibliothèque en ouvrages de base s'il envisage assurer un enseignement de qualité, et d'encourager une culture de la lecture chez les étudiants. J'ai décidé de laisser à la bibliothèque les manuels qui me servent pour mes enseignements. Il y a entre autres: L'univers mythique de Tchicaya, Du mythe à la littérature, Hispanic and Francophone Perspectives, Ecritures en situation postcoloniale. Egalement des romans: L'enfant noir, Les soleils des indépendances, La vie et demi etc. C'est par leur propre lecture des oeuvres qu'ils apprendront à apprendre plutôt qu'à régurgiter sans discernement des contenus de syllabus souvent indigestes et inappropriés.
Il y a du travail à faire. Beaucoup de travail. C'est cela notre beau métier. Je remercie l'Institut pour cette opportunité unique qui m'est offerte de servir notre jeunesse et notre pays. Je remercie également ceux qui en amont ont rendu ce séjour possible. Enfin un coucou à Ngudia Mapasa et aux mapasa dans leur lointaine Barbados.
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