28 juin 2017

A Londres ce 28 juin

Le vol Bruxelles-Londres a un trentaine de minutes de retard. L'annonce de la porte d'embarquement est prévue pou 9h10 alors que le boarding pass obtenu de Kinshasa indique B38. C'est B15 finalement. Dans la queue, je reconnais quelques passagers croisés dans la salle d'attente de Kinshasa. Le temps de tailler bavette avec M. Bernard sur l'expérience du pays, nous voilà embarqués. Même dans l'avion, nous sommes voisins: il est au siège 25 et moi au 26C.
Je remarque que j'ai commis une erreur: je n'ai pas de livre à portée de main. En fait, depuis que l'usage d'appareils électroniques est autorisé dans les avions, je ne lis plus de livre pendant mes voyages. Je reste admiratif, lorsque que je trouve ma voisine très concentrée dans sa lecture. Ma tête cogite de pensées incongrues. Un professeur d'université sans livre dans un avion, cela s'est-il déjà vu que je me demande? Je me dis que l'Internet y est pour beaucoup dans le changement de mes nobles habitudes. Au lieu de lire, je me contente et me satisfais d'écrire un article pour mon blog bien aimé. Quel nombrilisme! L'autocritique fait partie de mon fonctionnement. Le vol est relativement court. SN nous sert du jus et de l'eau, rien de plus. Soit, que je me dis, du côté des Amériques, on vend tout dans les avions. J'ai alors pensé à un PDG, celui d'Easy Jet je crois, qui aurait suggéré de faire payer l'accès aux toilettes dans les avions. Alors là c'est du capitalisme sauvage, que je me dis; cette disposition pourra provoquer des accidents inattendus et malencontreux parmi les clients. Je ne serai pas étonné qu'une telle pratique soit introduite dans un temps relativement court.
Une surprise nous attend sur le chemin vers les UK Boarders. Alors que les voyageurs de la GB et de l'UE accèdent aisément aux guichets malgré le Brexit, les citoyens non UK ou EU sont alignés dans une queue interminable. Du jamais vu. Une foule innombrable serrée comme des sardines Exeter - que non Pilchard -. Tatu, les sardines Exeter n'existent que dans votre tête, que je me dis dans ma tête. Soit. J'avance. Exeter, Brexit, Exit. Tout cela rime et m'aide à stimuler mon cerveau. Alors dans quelle rangée les citoyens américains se placent-ils? Ils vont dans la catégorie "Other Passports", que me dit Mr. Bernard. Après réflexion, je conclus que les avions américains n'atterrissent pas à ce terminal. Pas si juste, car ils peuvent prendre n'importe quelle compagnie aérienne. Allez-y voir. On suit le fleuve zigzagant des personnes:  j'y perçois toutes les races, toutes les religions, toutes les distinctions sociales de tout ordre. Eh oui, aujourd'hui le monde s'est donné rendez-vous à Heathrow. J'observe comme à mon habitude l'attitude des gens. Je crois que je suis un bon observateur. Je mettrai mon nom sur la liste des observateurs de prochaines élections en RDC si jamais elles ont lieu. J'entends soudain à mes côtés du chinois, ou du coréen ou encore du japonais; mais je ne sais pas déterminer la langue que parlent mes asiatiques compagnons de queue.
A un coin une dame distribue des bouteilles d'eau aux passagers éreintés par ces vagues ondulées sans fin. Lorsqu'elle dit "Water, water", moi j'entends "Vodka, vodka" que je répète. Elle éclate de rire, et la compagnie avec. Cela, c'est moi. J'ai du talent, je crois. Je n'aime parler de moi-même que positivement, quoique prof sans le sou et sans le livre. Que cela rime si bien en vers libres. Le fleuve de la queue ondule dans tous les sens, mais on parvient au bout du tunnel. Les agents de l'immigration et de la douane se montrent dignes, impitoyablement professionnels. A la sortie, comme un taximan m'attendait, je me plais à lire les panneaux affichés par les gens pour voir si mon nom ne figurerait pas par hasard parmi ces privilégiés. Avez-vous jamais attendu un inconnu dans une aérogare? Regardez les visages pleins d'espoir. "Are you Mr Mitsubishi?" Que me demande un quidam à qui je souris en bon gentleman. "Not yet sir" que je lui réponds. Cette parade là réussit à tous les coups. Je n'ai pas de la monnaie pour joindre mon taximan. Je retire quelques billets à l'ATM la plus proche, échange de la monnaie et téléphone à Arthur. "Mata na Level 1" qu'il me répond. Cela nous prend de bonnes minutes pour nous retrouver dans le parking. Je suis trop fatigué. Une heure plus tard, nous sommes à Kilburn.
 
 
 

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