27 déc. 2023

Adieu Pius Ngandu Nkashama

Le monde littéraire congolais et africain vient de perdre un de ses représentants les plus éminents. L'écrivain et critique littéraire Pius Ngandu Nkashama a tiré sa révérence ce 19 décembre 23. Le lieu ne m'est pas encore connu. J'assume que c'est aux Etats-Unis. Comme à mon habitude, je donne une note strictement personnelle à mes éloges.

Ngandu Nkashama est apparu et s'est imposé dans mon univers littéraire personnel comme un chercheur solide et un écrivain prolifique.  Je le connaissais très vaguement par des amis étudiants et par des actes de colloque alors qu'il prestait à l'Unaza Lubumbashi. Je l'ai mieux connu lorsque je faisais mes études de lettres à Fribourg entre 1987 - 97. J'ai été très impressionné par la régularité de ses publications avec L'Harmattan.  A l'époque, il venait de s'installer en France. Pour avoir travaillé au Zaïre, en Algérie, en France, et plus tard aux Etats-Unis, Ngandu Nkashama constitue à lui seul une référence de premiere main en ce qui concerne les conditions de vie d'un intellectuel d'Afrique francophone dans son propre pays comme à l'étranger. Il a subi toutes les persécutions qu'affrontent les écrivains et intellectuels africains. Dans Les corps glorieux des mots et des êtres, V. Y. Mudimbe évoque une grave injustice commise par l'état zaïrois à l'égard de Pius Ngandu: il a été arrêté et emprisonné pour avoir dénoncé les méfaits de la dictature de Mobutu. Une fois libéré, il a choisi le chemin de l'exil à la fois pour assurer sa survie et poursuivre son combat. Son parcours académique est des plus remarquables. 

Bien que nous ayons communiqué par emails, je ne l'ai rencontré qu'une seule fois. C'était en 1991 à Fribourg alors qu'il présentait un ouvrage consacré à la littérature africaine produit en collaboration avec la BCU Lausanne. Il a commencé par saluer l'Alma Mater de Georges Ngal et Valentin Kimoni, critiques littéraires de reférence. Ce jour-là, il a révélé une vérité que je ne savais pas à propos des écrivains africains: "Aucun écrivain ne se présente dans son passeport sous le titre d'écrivain." L'écrivain africain est médecin, avocat, professeur, diplomate, historien, ingenieur, etc. Comme pour dire que c'est un métier méprisé. J'avais espéré le rencontrer à Limoges lors du congrès des professeurs de francais en 200?, mais il avait quitté Limoges tout de suite après son exposé. Pius Ngandu est à mon avis un des plus grands critiques de la littérature africaine. J'ai beaucoup recouru à ses écrits pour assurer l'ossature de certains de mes articles. C'est donc sans hésiter que j'ai rédigé dans DAB une entrée en son honneur:  "Nkashama, Pius Ngandu", in Dictionary of African Biography. Trans. Desmond Hosford. Ed. Emmanuel K. Ayeampong & Henry L. Gates. Vol. 4. New York: Oxford UP, 2012: 479-81. Il est décédé à Bâton Rouge, Louisiana, ce 19 décembre 2023. 

Sincères condoléances à sa famille biologique et à la communauté de l'African Literature Association et à toutes les institutions savantes dont il était membre. Que son âme repose en paix!



24 déc. 2023

Adieu Pius Ngandu Nkashama (1946-2023)

De : Daniel Mouchard <daniel.mouchard@sorbonne-nouvelle.fr>
Date: ven. 22 déc. 2023 à 09:43
Subject: [personnel] Décès de Pius Ngandu Nkashama
To: personnel <personnel@listes.univ-paris3.fr>


Chères et chers collègues,

J'ai la grande tristesse de vous annoncer le décès de notre collègue Pius Ngandu Nkashama, survenu le 19 décembre 2023. 

Pius Ngandu Nkashama fit ses études à l’université Lovanium en République Démocratique du Congo, enseigna à l’université du Zaïre jusqu’en 1980 avant de présenter sa thèse d’Etat en Lettres et Sciences humaines à l’université de Strasbourg en 1981. Sa trajectoire universitaire, scientifique et enseignante le mènera à Annaba en Algérie, puis à Limoges avant son arrivée et sa titularisation à la Sorbonne Nouvelle en 1998. Il fut maître de conférences au sein du département de Littérature Générale et Comparée de 1998 à 2007, date de son départ à la retraite. Dès 2000, il enseigna au sein de l’université d’Etat de Louisiane à Bâton Rouge. A sa retraite en 2007, il s’y installa définitivement et y poursuivit sa carrière universitaire. Pius Ngandu Nkashama était un chercheur reconnu et un écrivain talentueux, auteur de plus d’une dizaine de romans, de pièces de théâtre et de poèmes. Essayiste et critique littéraire, il a publié des dictionnaires, des études critiques et anthologies sur les littératures francophones. Ses collègues gardent le souvenir de son érudition et de son affabilité.

 Au nom de la Sorbonne Nouvelle, et en mon nom personnel, j'exprime toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches. 

Très cordialement,



-- 
Daniel Mouchard
Président 
Université Sorbonne Nouvelle 


 

22 déc. 2023

Elections RDC du 20-21.12.2023


22 décembre 2023. Une vidéo circule où l'on voit une dame congolaise, candidate député national, lapidée, frappée et mise à poil par des malfrats qui parlent tshiluba appuyés par un commentaire en lingala, pour avoir voté Moïse Katumbi comme président de la république. C'est cela son crime dans un fief largement acquis à Félix Tshisekedi. Elections libres, inclusives et transparentes? C'est insoutenable, inhumain et sauvage. Venez encore me parler de démocratie. Quelle dignité ce tribalisme accorde-t-il à la maman congolaise? Je suis presque tombé des nues lorsque j'ai vu cette vidéo. Quelle humiliation! Personne n'est allé à son secours, personne ne sera poursuivi pour ce crime. Il y a totale absence de l'autorité de l'état et non-assistance à personne en danger. Où va notre pays avec une intolérance inacceptable en ce 21e siècle? Honte à nous! Nous ne comprenons pas que la vie d'une nation se construit sur le consensus fondamental de la tolérance et du souci de vivre ensemble en dépit de la diversité tribale, religieuse, culturelle ou idéologique. Et vivre ensembe signifie accepter l'autre avec/dans sa différence. La RDC appartient à tous, et chacun a le droit d'exprimer librement son opinion, son choix sans être agressé ni molesté par ses compatriotes. C'est cela la tolérance. Je proteste au nom du resptect de la femme.

Les élections sont le socle de la démocratie occidentale, pas africaine. Je pèse bien mes mots. Les lecteurs de ce blog savent ce que je pense de la démocratie en Afrique. La démocratie a été, est et restera héllène. Souvenez-vous de la phrase de Lumumba: "Que quelqu'un avec 12 voix puisse forme un parti majoritaire contre la volonté du peuple. Ca n'existe pas, Monsieur". Je cite cela de mémoire. Déjà en 1960, à l'occasion des élections pourtant les mieux organisées jusqu'à ce jour, Lumumba se plaignait des manipulations politiciennnes de Kasavubu. Puis on a eu les élections présidentielles du parti unique avec un candidat sans opposant avec 100% ou 98%. Les élections des CENI de Malu-Malu (2006), Ngoyi Mulumba (2011) et Nangaa (2018) n'ont jamais réflété la volonté du peuple. Le vainqueur de 2018 a réclamé la vérité des urnes sans être entendu. La CENI de Kadima (2023) a offert un spectacle inédit dans l'histoire des élections avec des irrégularités et incidents innombrables. Hier, son vice-président se félicitait qu'ils seraient en mesure de publier les résultats deux jours après les votes alors même que tous les bureaux n'avaient pas encore effectué les dépouillements. Ma question spontanée: quels résultats serait-il prêt à publier? No comments. 

Je suis d'avis que les circonstances n'étaient pas réunies pour faire ces élections. Il aurait fallu d'abord pacifier le pays. C'est mon opinion. Et pour preuve, nous apprenons qu'il y a en ce moment-même des combats qui se déroulent à l'Est, et que le M23 étend son invasion territoriale. L'option de laisser les territoires occupés sans voter ouvre la voie à une balkanisation qui ne dit plus son nom. Les citoyens de ces territoires n'ayant voté ni le président, ni les députés ni leurs conseillers communaux, sont d'office mis de côté et pourraient ne pas se reconnaître dans ces élections effectuées sans eux. Ils ont été écartés de fait et pourraient brandir ce prétexte pour se séparer du pays. L'occasion est propice pour les occupants de peupler d'étrangers les territoires, d'y établir leur propre administration comme ils le font déjà et de se détacher du pays. Cette opinion n'est que mienne, et je l'assume. Je n'ai aucune autorité pour l'assumer politiquement, car je suis apolitique par choix. Alea iacta est.


21 déc. 2023

Élections transparentes?

21 décembre 23. La confusion est totale. Vote il y a eu. Vote il y a encore. Certains bureaux n'ont pas reçu les kits électoraux avec des électeurs et candidats bloqués ou abandonnés à leur triste sort. Arrestation des politiciens attrapés avec des milliers de bulletins déjà remplis. Incendies ici et là des bureaux de vote. Machines à voter défectueuses. Destruction des machines à voter. Refus d'accès aux observateurs à certains sites d'élection. Falsification et bourrage des urnes.  Dysfonctionnement logistique. Proclamation provisoire des résultats donnant le président sortant massivement vainqueur. Certitude totale de la réélection pour les caciques. On a tout entendu, on a tout vu, on a tout vécu. Voilà où nous en sommes. Mais ce spectacle, c'est du jamais vu. À Dilolo, à Mbujimayi, à Lubumbashi, à Kenge, Bukavu, Beni, etc., des incidents ont été signalés. Alors que les résultats se proclament déjà dans certains centres, il y a des candidats qui attendent encore l'arrivée des kits aux sites d'election. De l'incertitude persistante jusqu'à la tenue de ces élections, l'opinion a noté un amateurisme flagrant de la part des organisateurs.D'aucuns vous diront que ce désordre a été sciemment orchestré afin d'imposer des résultats truqués. Tout le monde évoque n'importe quoi. 

La CENI a promis, dans un communiqué officiel (?), de résoudre tous les problèmes, voire de sanctionner certains inciviques. Une tentative de redonner crédibilité à un scrutin irrégulier dont semble-t-il les résultats sont déjà connus. Avant même la publication des résultats, certains candidats exigent une réorganisation. Les observateurs religieux viennent de publier un rapport faisant état de plusieurs irrégularités tout en proposant desrecommandations pour apaiser les tensions et crédibiliser le scrutin en permettant à chaque citoyen d'élire le candidat de son choix. Des désordres ont éclaté, éclateront encore j'en suis sûr. Transparentes? Il faut oublier. Démocratie? Il faut également oublier. Rendez ce concept à leurs créateurs hellènes.  Politica, politica, mani pulite! 

19 déc. 2023

Bénédiction hors-liturgie des couples de même sexe

Tollé  général: la Vatican autorise la bénédiction hors-liturgie des couples homosexuels.  Voilà en substance la réforme sociale attendue et longtemps annoncée par les modernistes du Vatican. C'est désormais officiel.

Après l'ultra-conservateur allemand Ratzinger, le Pape argentin Borgoglio s'est présenté comme un ultra-progressiste. Ce dont on se doutait depuis des années est devenu réalité aujourd'hui.  Après les scandales de pédophilie, on aurait plutôt attendu une libéralisation du célibat sacerdotal. Mais priorité a été accordée à l'intégration des femmes et laïcs dans différents dicastères romains. Aujourd'hui c'est autour des hommes et femmes vivant en homo-couple de voir leur sort officiellement reconnu, voire résolu, par le Vatican. L'autre jour Ibangu m'a demandé si le Pape François était un homosexuel. Surpris, je voulais savoir d'où elle tenait cette info. Je ne sais plus quelle réponse elle m'a donnée. Un ami prêtre m'a tout de suite écrit ce qui suit: "Je me demande si lui-même n'est pas dans ce lot. Ou bien alors il a peur des mafiosi concernés." Par-ci par-là, sans y croire, je lisais des articles, je suivais des vidéos, présentant un côté satanique du pape. Je les banalisais comme des attaques perpétrées par des traditionalistes antipapistes. Mais aujourd'hui la boucle s'est bouclée. Un point de non-retour a été franchi. Au lieu de servir de refuge de purification aux perversités humaines,  l'église catholique s'ouvre au monde débridé et encourage les excentriques. 

Loin de moi l'idée de dénigrer nos frères et sœurs qui affichent leur différence ni de remettre en question l'infaillibilité du Saint Père, je m'interroge sur la signification et la motivation profondes de cette grave décision. Bénédiction hors-liturgie, ça signifie quoi? Qui administre cette bénédiction? Un prêtre ou un diacre ou n'importe quel catholique jugé idoine? Je comprends que cette bénédiction ne figurera jamais dans le manuel des Bénédictions de l'église catholique. Si c'est le cas, alors c'est une atteinte grave aux dogmes magistraux de l'église. Au niveau doctrinal, le mariage homosexuel est un mariage contre-nature. On rétorquera qu'il ne s'agit pas de mariage, mais d'union. Je n'y vois pas de différence fondamentale dès qu'il y a bénédiction. L'église catholique ouvre grande la voie à l'officialisation des mariages-gay. Le noeud ouvert va vite se refermer à la suite des puissants lobbies d'influence. Une victoire historique du modernisme. Un énorme camouflet aux conservateurs de l'église une, sainte, catholique et apostolique. La Loi du Christ du P. Häring ne vaut plus la peine d'être analysée. Encore moins St Thomas d'Aquin. Et dire que ledit Häring s'était jadis attiré la colère des canonistes sur ses positions en matière de sexualité. Cette entorse va donner sans aucun doute lieu à une grave crise qui marquera peut-être la fin de ce pontificat. Comme toujours, je me trompe lorsque je réagis à chaud.

Voyons voir comment la majorité des catholiques - ecclésiastiques et laïcs - vont réagir face à cette décision qui met l'église au milieu du village homosexuel. Que dis-je? Du village tout court car aucun village n'a jamais été identifié comme tel. Je suis peut-être rétrograde et anachronique au vu des tendances modernistes qui secouent l'église traditionnelle. Tout en comprenant les homo et lesbiennes, je garde ma sensibilité et ma solidarité à leur égard, mais je ne suis pas prêt, sous n'importe quel prétexte, à assister à une bénédiction hors-liturgie. Ce discours et cette prise de position n'engagent que moi.

18 déc. 2023

Elections, y aura ?

Pas de doute. Il y aura élections ce 20 décembre. La CENI y croit et continue de le faire croire. Les voix qui se sont élevées contre elle se sont tues. Seront elles transparentes? Tout le monde pourra voter même avec des cartes d'enrôlement illisibles? On recourra aux empreintes digitales. Tout est mis en œuvre pour que les résultats soient affichés dans le délai programmé. D'aucuns parlent de mascarades. La CENI et la RDC sont à la croisée des chemins. 

Comme toujours, le littéraire que je prétends être aime recourir à sa base électorale. Je suis sérieux. Je dispose d'une base électorale et empocherai une indemnité mensuelle de 21 000 USD. Je crois à ma victoire sinon je me serais pas présenté.  A ma base de Kenge, les descentes des candidats sont de deux catégories: les pro-régime ont droit à La Tribune; tous les autres - moi y compris quoique indépendant -prêchent n'importe où. Mr Fayulu s'est retrouvé au désert drainant une foule incroyablement immense. Mr Mbemba a prêché  à ses potentiels électeurs depuis sa résidence. Pendant ce temps il paraît que l'accès à La Tribune était bloqué par six bus Transco. Mr Katumbi n'y est pas allé pour des raisons de sécurité: des malfrats auraient été payés pour jeter des pierres à son cortège si jamais il osait s'y rendre. Je ne reprends que ce que j'ai appris par mon micro baladeur. Le président sortant était attendu ce dimanche mais je n'ai pas eu d'échos. Un podium a été installé sur le terrain vide d'un stade hypothétique qui n'a jamais vu le jour mais pour lequel d'énormes fonds avaient été décaissés... autrefois. Ma mémoire n'est pas courte. Trente ans se sont écoulés entre-temps. Aux dernières nouvelles, le président candidat à sa propre succession sur un bilan excessivement positif (selon un prof de chimie à l'Unikin) est passé à Kenge autour de 22h sans vraiment communier avec la population mobilisée par Mr Mboso et consorts. Et dire que les autorités provinciales avaient demandé aux églises de programmer leurs cultes le samedi soir. La fièvre des élections est à son comble, et les commentaires vont dans tous les sens. 

Quelles que soient les circonstances, les élections auront lieu et les résultats seront proclamés en bonne et due forme. Le défi est lancé. N'osez surtout pas poser des questions ni réfléchir sinon vous serez taxé d'apatride ou d'anti-patriote. Les élections ont été programmées, elles auront lieu contre vents et marées. C'est le message que martèle  la CENI, en dépit d'un manque criant de logistique. Scénario coup de force! L'opposition crie déjà au scandale et dénonce déjà des fraudes massives. Attendons voir. Élections, y aura? Sauf si Dieu en dispose autrement, dit-on. 

13 déc. 2023

Happy Birthday to Mr Bwangi

12 December 2023. Happy Birthday Mr Clement Bwangi. May the Lord bless you. Health, peace and happiness in abundance.

Doyen de l'Humanité, soyez heureux en ce jour béni. Posse l'Eternel spécialement veiller sur vous et vous combler de ses grâces et bénédictions.X

10 déc. 2023

Élections congolaises

Je suis d'assez près les meandres des élections rdcongolaises.  Assez près c'est peut-être trop dire. Je suis les élections. Hier j'ai regardé une interview de Mr Moïse Katumbi prouvant sa nationalité congolaise. Il n'a pas réagi à la polémique du candidat Tshiani mais a préféré s'en tenir à l'acceptation de sa candidature par la Cour constitutionnelle. Il a montré ses différents passeports congolais, lançant un défi d'en renier l'authenticité à ses détracteurs actuels qui ont pourtant effectué des voyages à l'étranger dans son avion. En ce moment-là il était congolais. Il a même montré un visa zambien dans un de ses  passeports congolais. Combattu par ceux qui ont peur de lui, il se dit victime d'une campagne d'intoxication pour des motifs politiciens. C'est de bonne guerre en temps de campagne que de vilipender l'adversaire. À chacun de croire à sa vérité ou à ce qu'il croit être la vérité. 

Venons-en à la vidéo qui circule dans les réseaux sociaux. J'ai testé le formulaire I-94 qui le donnait comme étant zambien. Comment le numéro a été obtenu reste un secret (de polichinelles). Le même numéro fonctionne aussi avec la nationalité congolaise alors que ça ne passe pas avec d'autres nationalités. Comme je n'ai pas été récemment aux États-Unis, j'ai vérifié le dernier passage de mes enfants. Leurs renseignements d'arrivée et de sortie enregistrés à Miami y figurent. Perfetto! Mr Katumbi affirme avoir toujours voyagé avec un pass congolais. La cour a déjà tranché sur cette question. Trêve de révisionnisme. Que cessent alors les spéculations infondées et que lui soit reconnu le droit de faire paisiblement sa campagne dans les mêmes conditions que les autres candidats. Je ne suis pas katumbiste, loin de là. Le bon sens prévaudra au nom de la justice et de la vérité. Que le peuple congolais élise souverainement et en toute transparence son président, ses députés et ses conseillers municipaux. 


7 déc. 2023

Logique du fait accompli

L'autre jour, discutant avec un collègue de la suite des élections après une propagande tendue, ce collègue m'a surpris en soutenant la logique du fait accompli. Selon lui, ce que le cardinal Ambongo était sur le chantier, mais ne l'est plus. Comment expliquer qu'à deux semaines du jour J les dispositions du matériel ne soient pas encore mises en place. Impossible n'est congolais: du déjà vu. Les élections auront bel et bien lieu, mais ne demandez pas comment. Plusieurs scenarios sont prévisibles. Si le matériel (bulletin, machine à voter, etc.) n'arrive pas dans tous les bureaux de vote - c'est le scénario le plus probable au vu de la situation actuelle - les élections peuvent être reportées à plus tard comme elles peuvent avoir lieu sur une base proportionnelle. Confusion totale: des résultats seront proclamés qui réfleteront la volonté d'une partie des électeurs. Le principe de la pars pro toto fonctionnera à merveille, et la Cour constitutionnelle les validera. A ce niveau réside le danger d'avoir des listes pré-établies par la commission en charge. Si le matériel arrive à temps, quoiqu'il soit impossible de le déployer dans tous les territoires congolais, les élections auront lieu qui répondront aux choix des populations. Du moins sur papier. Les laboratoires des partis au pouvoir et ceux de l'opposition s'empoigneront au niveau de la commission électorale et de la cour constitutionnelle. L'effort de la Ceni doit converger vers une transparence du processus électoral. Et cela constitue un défi. Un code de bonne conduite doit être mis en place pour que les résultats ne soient pas contestés. Autrement dit, sans accord sur le ficher électoral, n'importe quel scenario pourvu que les résultats soient proclamés.

Les opposants sceptiques soutiennent que Monsieur Tshisekedi, conscient de l'opacité du processus électoral, ferait le forcing pour que des résultats soient proclamés en sa faveur. Ils soupçonnent l'existence d'un plan de réélection programmée rien qu'à voir la composition tribale des institutions responsables de ces élections. De son côté, Monsieur Katumbi affronte un sérieux problème de nationalité qui le disqualifierait naturellement.  Des déclarations de ses détracteurs comme des vidéos circulent dans les réseaux sociaux, qui le présentent comme étant détenteur d'un passeport zambien. Dénonçant une chasse au sorcier, ses supporters crient au scandale, à l'intoxication et à la manipulation. Monsieur Martin Fayulu quant à lui se bat pour refaire son exploit de 2018, mais il  a besoin de s'allier quelques poids lourds pour booster l'électorat en sa faveur. D'autres sans désespérer font cavalier seuls... jusqu'au jour J. Quoi qu'il en soit, les observateurs les plus perspicaces restent sur un soupçon du fait accompli car ils ne s'imaginent pas comment des élections pourraient se tenir convenablement dans les conditions actuelles. Ce qui se dit des présidentielles pourrait autant se dire des législatives et des municipales. Un candidat député a retiré sa candidature par manque de foi dans le processus et du fait que son parti ne lui a pas accordé le soutien financier promis. Le doute, quoique balayé par les organisateurs du scrutin, persiste dans certains esprits. Les pessimistes prévoient des troubles, voire une guerre civile. D'autres redoutent l'éclatement du pays à l'issue de ces élections en cas de fraudes électorales. Que Dieu nous épargne ce malheur. L'inattendu attendu se profile au coin de la rue. Logique du fait accompli! 

3 déc. 2023

Ibangu & Mukawa @17

Dec 3, 2006-23. 17 years since the twins brother and sister Mabana were born. Let us give thanks to the Almighty for his blessings and marvels in their lives. May the Lord be greatly celebrated and glorified for the happiness, the health, the fresh air and the love they enjoy since they were born. So be it as long as they live.

Ce dimanche-là, entre 17h40 et 16h00 sont nés Ibangu et Mukawa à deux minutes d'intervalle. J'étais surpris de m'entendre appelé Daddy par les infirmières qui menaient les enfants vers la salle des couveuses. Une unité des soins intensifs spécialement équipée pour les nouveaux-nés. Cet instant est gravé à jamais dans mon cœur. Mama Mapasa les vit plus tard. Un moment d'intense émotion il y a 17 ans. Gloire et louange à l'Eternel. 

Ngindu na mono nionso kele yna Nzambi, na bibuti ti bampangi, na banduku na beto yonso yina sadisaka Beto na kusansa Madeleine-Chrystelle Ibangu ti Claver Mukawa. Lukumu na Mfumu Nzambi sambu na mambote ti lutondo ya bana ke mona na luzingu na bo. Mvula kumi na nsambwadi me luta. Ntonda na Nzambi.  Mambote yina tu kiese ti like sa ti ngolo ti mayele ti ngangu kufuluka na kati ya ntima na bo. 

Amen Amen Alleluia. 

2 déc. 2023

Tuer, tuer, tuer

J'en suis vraiment à me demander ce qu'est la nature de l'homme. Homo homini lupus, disait-on jadis. Je n'y croyais pas ou ne prenais jamais cela au sérieux. Naïf que j'étais. J'oubliais que la guerre faisait partie des attributs fondamentaux de l'homme. Le héros romain était célébré à l'Arc de Triomphe pour avoir tué un nombre important d'ennemis. Aujourd'hui les soldats revenant de la guerre sont accueillis en héros nationaux. Tout comme ceux qui meurent au front. Réfléchissons un peu. Tu tues, tu es célèbre. Tu ne tues pas, on t'ignore. Le tueur à froid est respecté. L'assassin est adulé, couvert de prix, récompensé après avoir provoqué un genocide qu'il a réussi à camoufler. L'envahisseur mène des affaires lucratives après avoir tué le chef, trop encombrant de la manne pétrolière. On tue pour occuper la propriété du voisin. On tue, on tue, on tue aveuglément. Souvent on mentionne vieillards, femmes enceintes ou enfants comme si les autres tués au front ou par bombardement méritaient naturellement la mort. Aberrant. Le puissant prend la terre du voisin qu'il convoite sans qu'il y ait une résistance musclée des autres. La tuerie continue. Des avions, des portes-avions, des bateaux de guerres, des armes chimiques ou de destruction massive comme des machettes sont mis à profit pour tuer, tuer, tuer le plus de gens possibles. l'industrie des armes prospère comme jamais auparavant...  Il faut la guerre pour vendre les armes. S'il n'y en a pas, on la provoque. On doit s'enrichir en tuant. Sommes-nous encore des hommes?  En fait, il faut tuer pour être respecté. La paix n'est en réalité qu'une trêve temporaire dans l'histoire belliqueuse des nations. Les pays voisins se craignent et se respectent parce qu'ils se sont tués quoique les plus forts demeurent toujours forts, donc menaçants et intimidants. On respecte l'autre lorsque son arsenal à tuer est puissant. L'être humain est-il naturellement un prédateur, un tueur en série ou quoi? Les exemples sont légion. Les Russes ont occupé la Crimée de force; ils continuent de bombarder l'Ukraine depuis plus d'une année... on ne sait pas trop quand ni comment ça finira. Hier je lisais que l'effectif de la machine à tuer russe serait augmenté de 15%. Au lieu d'investir dans les infrastructures de base et d'épanouissement humain, des milliards sont affectés à la tuerie. L'Est de la RDC est devenue une poudrière. On parle de millions de morts sans que la communauté internationale s'en émeuve. Soutenus par des grandes puissances, les voisins ougandais, rwandais ou burundais dans une moindre mesure, tuent pour piller les richesses naturelles et minières de la RDC. Ils bâtissent leur prospérité économique sur le sang des Congolais. Des centaines de milices et groupes rebelles y sèment l'insécurité et la mort avec une cruauté inouïe. Complice, la communauté internationale se tait, voire protège les tueurs. Tuer, tuer, tuer pour envahir et occuper la terre du voisin. Tel est le slogan. La mort naturelle s'éloigne de nos esprits. À peine la trêve terminée entre Israel et Hamas que les bombardements reprennent avec rage et intensité. Dans quel but? Tuer aveuglément. La soif de tuer est inextinguible. N'y a-t-il pas lieu de favoriser la paix durable plutôt que d'accroître la haine séculaire qui oppose ces peuples? Tuer, tuer, tuer, ça ne peut pas attendre. Il faut vite achever la boucherie commencée. Crime contre l'humanité pour les faibles. Les maîtres des gangs internationaux sont tranquilles dans leurs coins, peaufinant leurs épées à mille lames. Tout ça pour tuer d'autres hommes. Tuer, tuer, tuer. Regardez autour de vous: le criminel n'est pas forcément un étranger ni loin de vous. Les raisons de tuer sont multiples. Silence, on tue.  Ta gueule, fils de ..., on tue en silence. On est saint au ciel. Carnage, massacre, hécatombe, cruauté sanguinaire, tuerie, boucherie, etc. Autant de réalités meurtrières ou criminelles qui se dressent dans la vie quotidienne, si cela pourrait encore s'appeler vie.  Que reste-t-il de l'humain? Coq-à-l'âne! 

1 déc. 2023

Writen after meeting Henry Lopes in Guadeloupe

HENRI LOPES (12 September 1937-November 4, 2023)

Henri Lopes was born in Leopoldville on September 12, 1937. He is a Mulatto through his mother and defines himself as a “Sans Identité Fixe” (i.e. Without Stable Identity). He spent his childhood in Brazzaville where he attended school before moving to Bangui and Nantes. At Paris-Sorbonne he completed a MA in History. He taught there for two years before coming back to the Congo in 1965. Once back to his country he taught at the Ecole Normale Supérieure in Brazzaville. He was appointed as National Director of Education, he then became Minister of the same department. He was Prime Minister from 1973 to 1976, Finance Minister from 1977 to 1980. After that he worked for sixteen years as Deputy Director, then Director General of UNESCO in Paris. Since 1998 he is Ambassador of the Republic of Congo to France and presently to the Vatican as well.

Lopes’ literary career started in 1966 with a collection of poetry, but he soon after opted to write prose. His topics are inspired by the ordinary life of modern African society such as: dictatorship, illegal enrichment of leaders and elite, corruption, misery of mass. He records situations varying from the desperate poor or smart prostitute to the inhumane tyrant. The aim of the writer is to moralize what he thinks to be a decadent society. Tribaliks: Contemporary Congolese Stories (1971) present eight novellas describing society and individuals. For it he won the Grand Prix Littéraire d’Afrique noire in 1972. 

Nouvelle Romance (1976) is a novel more related to the condition of the woman. Though the perspective is not feministic, one feels some sympathy towards women. Sans Tam-Tam (1977) can be seen as an attempt to de-colonize the mind. Pleurer-Rire (1982) translated as The Laughing Cry: An African Cock and Bull Story (1987) describes the abusive rule of President Bwaka Mabé na Saccadé who came to power by putsch. 

Le Chercheur d’Afriques (1990) is the story of André Leclerc, a young Mulatto student whose father – a former colonial agent in Africa – lives in Nantes, former center of slavery. He sees Africa from a special viewpoint. In Sur l’Autre Rive (1992) the narrator is the writer himself in the skin of a female artist. A young Congolese immigrates to Guadeloupe and presents herself as a Caribbean artist. The Lily and the Blazing, 1997 tells the life of the Mulatto community across the boarders of the Congo River. Dossier classé (2002) is of the same inspiration. Lopès recently published an autobiographical essay: Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres les Gaulois. Simples discours (2003), fully opened to the dialogue of cultures.

Henri Lopes has received many prominent awards such as the Francophonia Prize of the French Academy and many international distinctions. He is a member of the High Council of Francophonie, and since 1999 a member of Conseil Supérieur of French Language. As a francophone writer and diplomat he is convinced that French unites Africans and has become an African language.

His attachment to the Americas is sometimes used by his political opponents to spoil his image. « Demandez-lui : où vivra-t-il après sa retraite ? En tout cas, il vous dira à Marie Galante et non au Congo-Brazzaville. » [Ask him where he will live after retiring. In any case he will tell you in Marie-Galante and not in Congo-Brazzaville] (See Makouta-Mboukou in his statement against Lopes candidature for Secretary General of Francophony) The insel Marie-Galante belongs to Guadeloupe and is the home of his wife. Henri Lopes is not a foreigner in Guadeloupe where he usually spends his vacations with his in law family, his daughter and great children.