L'autre jour, discutant avec un collègue de la suite des élections après une propagande tendue, ce collègue m'a surpris en soutenant la logique du fait accompli. Selon lui, ce que le cardinal Ambongo était sur le chantier, mais ne l'est plus. Comment expliquer qu'à deux semaines du jour J les dispositions du matériel ne soient pas encore mises en place. Impossible n'est congolais: du déjà vu. Les élections auront bel et bien lieu, mais ne demandez pas comment. Plusieurs scenarios sont prévisibles. Si le matériel (bulletin, machine à voter, etc.) n'arrive pas dans tous les bureaux de vote - c'est le scénario le plus probable au vu de la situation actuelle - les élections peuvent être reportées à plus tard comme elles peuvent avoir lieu sur une base proportionnelle. Confusion totale: des résultats seront proclamés qui réfleteront la volonté d'une partie des électeurs. Le principe de la pars pro toto fonctionnera à merveille, et la Cour constitutionnelle les validera. A ce niveau réside le danger d'avoir des listes pré-établies par la commission en charge. Si le matériel arrive à temps, quoiqu'il soit impossible de le déployer dans tous les territoires congolais, les élections auront lieu qui répondront aux choix des populations. Du moins sur papier. Les laboratoires des partis au pouvoir et ceux de l'opposition s'empoigneront au niveau de la commission électorale et de la cour constitutionnelle. L'effort de la Ceni doit converger vers une transparence du processus électoral. Et cela constitue un défi. Un code de bonne conduite doit être mis en place pour que les résultats ne soient pas contestés. Autrement dit, sans accord sur le ficher électoral, n'importe quel scenario pourvu que les résultats soient proclamés.
Les opposants sceptiques soutiennent que Monsieur Tshisekedi, conscient de l'opacité du processus électoral, ferait le forcing pour que des résultats soient proclamés en sa faveur. Ils soupçonnent l'existence d'un plan de réélection programmée rien qu'à voir la composition tribale des institutions responsables de ces élections. De son côté, Monsieur Katumbi affronte un sérieux problème de nationalité qui le disqualifierait naturellement. Des déclarations de ses détracteurs comme des vidéos circulent dans les réseaux sociaux, qui le présentent comme étant détenteur d'un passeport zambien. Dénonçant une chasse au sorcier, ses supporters crient au scandale, à l'intoxication et à la manipulation. Monsieur Martin Fayulu quant à lui se bat pour refaire son exploit de 2018, mais il a besoin de s'allier quelques poids lourds pour booster l'électorat en sa faveur. D'autres sans désespérer font cavalier seuls... jusqu'au jour J. Quoi qu'il en soit, les observateurs les plus perspicaces restent sur un soupçon du fait accompli car ils ne s'imaginent pas comment des élections pourraient se tenir convenablement dans les conditions actuelles. Ce qui se dit des présidentielles pourrait autant se dire des législatives et des municipales. Un candidat député a retiré sa candidature par manque de foi dans le processus et du fait que son parti ne lui a pas accordé le soutien financier promis. Le doute, quoique balayé par les organisateurs du scrutin, persiste dans certains esprits. Les pessimistes prévoient des troubles, voire une guerre civile. D'autres redoutent l'éclatement du pays à l'issue de ces élections en cas de fraudes électorales. Que Dieu nous épargne ce malheur. L'inattendu attendu se profile au coin de la rue. Logique du fait accompli!
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