22 décembre 2023. Une vidéo circule où l'on voit une dame congolaise, candidate député national, lapidée, frappée et mise à poil par des malfrats qui parlent tshiluba appuyés par un commentaire en lingala, pour avoir voté Moïse Katumbi comme président de la république. C'est cela son crime dans un fief largement acquis à Félix Tshisekedi. Elections libres, inclusives et transparentes? C'est insoutenable, inhumain et sauvage. Venez encore me parler de démocratie. Quelle dignité ce tribalisme accorde-t-il à la maman congolaise? Je suis presque tombé des nues lorsque j'ai vu cette vidéo. Quelle humiliation! Personne n'est allé à son secours, personne ne sera poursuivi pour ce crime. Il y a totale absence de l'autorité de l'état et non-assistance à personne en danger. Où va notre pays avec une intolérance inacceptable en ce 21e siècle? Honte à nous! Nous ne comprenons pas que la vie d'une nation se construit sur le consensus fondamental de la tolérance et du souci de vivre ensemble en dépit de la diversité tribale, religieuse, culturelle ou idéologique. Et vivre ensembe signifie accepter l'autre avec/dans sa différence. La RDC appartient à tous, et chacun a le droit d'exprimer librement son opinion, son choix sans être agressé ni molesté par ses compatriotes. C'est cela la tolérance. Je proteste au nom du resptect de la femme.
Les élections sont le socle de la démocratie occidentale, pas africaine. Je pèse bien mes mots. Les lecteurs de ce blog savent ce que je pense de la démocratie en Afrique. La démocratie a été, est et restera héllène. Souvenez-vous de la phrase de Lumumba: "Que quelqu'un avec 12 voix puisse forme un parti majoritaire contre la volonté du peuple. Ca n'existe pas, Monsieur". Je cite cela de mémoire. Déjà en 1960, à l'occasion des élections pourtant les mieux organisées jusqu'à ce jour, Lumumba se plaignait des manipulations politiciennnes de Kasavubu. Puis on a eu les élections présidentielles du parti unique avec un candidat sans opposant avec 100% ou 98%. Les élections des CENI de Malu-Malu (2006), Ngoyi Mulumba (2011) et Nangaa (2018) n'ont jamais réflété la volonté du peuple. Le vainqueur de 2018 a réclamé la vérité des urnes sans être entendu. La CENI de Kadima (2023) a offert un spectacle inédit dans l'histoire des élections avec des irrégularités et incidents innombrables. Hier, son vice-président se félicitait qu'ils seraient en mesure de publier les résultats deux jours après les votes alors même que tous les bureaux n'avaient pas encore effectué les dépouillements. Ma question spontanée: quels résultats serait-il prêt à publier? No comments.
Je suis d'avis que les circonstances n'étaient pas réunies pour faire ces élections. Il aurait fallu d'abord pacifier le pays. C'est mon opinion. Et pour preuve, nous apprenons qu'il y a en ce moment-même des combats qui se déroulent à l'Est, et que le M23 étend son invasion territoriale. L'option de laisser les territoires occupés sans voter ouvre la voie à une balkanisation qui ne dit plus son nom. Les citoyens de ces territoires n'ayant voté ni le président, ni les députés ni leurs conseillers communaux, sont d'office mis de côté et pourraient ne pas se reconnaître dans ces élections effectuées sans eux. Ils ont été écartés de fait et pourraient brandir ce prétexte pour se séparer du pays. L'occasion est propice pour les occupants de peupler d'étrangers les territoires, d'y établir leur propre administration comme ils le font déjà et de se détacher du pays. Cette opinion n'est que mienne, et je l'assume. Je n'ai aucune autorité pour l'assumer politiquement, car je suis apolitique par choix. Alea iacta est.
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