30 avr. 2016

Hier c'était mon anniversaire




Une journée comme les autres? Pas tout à fait. La nuit précédente a vu ma fille Chrystelle malade d'une infection à la gorge. Elle avait de la fièvre. Décision était prise dans la nuit de l'amener au docteur avant l'école. Et comme c'est des jumeaux, on s'est arrangé pour faire consulter l'autre aussi. Claver Jr a dû suivre normalement ses cours alors que sa soeur a eu droit à quelque quatre jours de repos ou de cure. De mon côté, j'ai eu droit à deux longues réunions studieuses et euh ... ennuyeuses. Une réunion du comité d'administration de la notre faculté; et un conseil de faculté dans l'après-midi.
Je ne pouvais y manquer pour aucune raison d'autant plus que ces réunions étaient, en principe, les dernières auxquelles je participais en qualité de chef de département. J'ai donc eu à y présenter des rapports euh... ennuyeux. Un exercice relativement aisé et euh... ennuyeux dans la mesure où se tournait définitivement une page de ma vie professionnelle.
Le mercredi 27.4 déjà j'avais présidé ma dernière réunion du département. Là j'ai dressé un bilan de mes trois années à la tête du département de langue, linguistique et littérature. Quelques réalisations timides - notamment l'inauguration du bureau de traduction, le retour au festival de théâtre, la réactivation du séminaire départemental - quelques projets demeurés en chantier, des initiatives à longs termes, etc. L'université subit depuis quelques années une crise financière sans précédent. Comme mon remplaçant est déjà choisi, les collègues en ont profité pour m'exprimer leur appréciation. J'ai également remercié tout le monde en insistant sur le rôle capital des coordinateurs des disciplines, car en réalité ce département est issu de l'amalgamation de trois départements anciennement autonomes.
La semaine prochaine, c'est les examens. Il me reste du travail administratif, beaucoup de travail. Des examens à corriger et à évaluer collectivement. Des recommandations à rédiger pour des collègues candidats à des promotions académiques ou administratives. Des signatures de toutes les listes des résultats des examens, des dossiers de fin d'année. Des rapports à différents  niveaux de la hiérarchie universitaire. Il y a en mai  des cérémonies d'adieu avec les étudiants de terminales comme avec des collègues qui vont à la retraite. En juin est prévue le conseil de délibération concluant l'année académique. Autant d'activités à l'agenda. J'ai également des engagements avec le Caribbean Examinations Council où je m'occupe de la correction du français. Je dois aussi organiser l'enregistrement des textes pour l'oral. Je m'arrangerai pour tout finir avant le 12 juillet. Bref, le temps qui vient s'annonce laborieux.
Pour revenir à mon anniversaire, je dois avouer que la journée du 29 avril a été bizarre, inhabituelle. Entre deux réunions, deux collègues - Avonda et Marvo - m'ont chanté "Happy Birthday" dans la salle de restauration. De retour à la maison, j'ai passé quelque trois heures en famille. L'ambiance n'était pas vraiment de fête car on était épuisés, mais heureux de se retrouver ensemble. Nous avons pris un repas très simple composé d'espadon, légumes et foufou. Puis nous avons partagé un gâteau à la grande joie des mapasa qui n'ont pas manqué de signer une jolie carte pour leur Daddy. Les enfants ont savouré du "Chamdor" et les adultes d'un vin mousseux Chardonnay "Brut d'Argent" que d'ailleurs je découvrais. Tout s'est passé dans l'intimité familiale.
De nombreuses personnes - familles, amis - ont tenté de me joindre sans succès. Je les remercie, en évoquant le mauvais emploi du temps. Leurs voeux me sont allés droit au coeur. Lorsqu'on prend de l'âge, on se prépare responsablement à l'échéance finale.

28 avr. 2016

Barbados National Heroes Day

28 avril 2016. Aujourd'hui, c'est congé à la Barbade. C'est le jour des héros nationaux. Je ne les connais pas bien quoique les enfants me forcent à m'y intéresser. Un jour de repos. Le repos d'un enseignant est toujours actif: il prépare ses leçons, que non?, les examens plutôt. Quoi? Mais ils sont déjà composés et déposés à la section des examens. Mais, il y a deux réunions importantes demain: une à 10 h et l'autre à 14 h. Je devrai y présenter des rapports pour mon département. Sur la base de notre réunion départementale d'hier, ce sera aisé de rapporter sur les éléments essentiels. Ces réunions sont probablement les dernières pour moi en tant que chef de département.
C'est National Heroes Day. Il y en a dix au total mais je vais citer quelques noms de mémoire: Bussa, Grantley Adams, Garfield Sobers, Errol Barrow, Sarah Gill, etc. Ils ont tous le titre de "The Right Excellent". Bussa est né en Afrique et a conduit la révolte des esclaves de 1816. Il a été tué au cours de la contre-offensive.  Erol Barrow, père de l'indépendance, a été le tout premier Premier Ministre de 1966 à 1975. Sobers, encore en vie, est un champion de cricket. Gill est la seule femme sur la liste.  Autant de héros, autant d'exploits. Aujourd'hui, nous célébrons leur mémoire. Quant aux détails, les jumeaux peuvent vous les donner si besoin est. Il est 13h15. Il est prévu un petit tour à la plage de Folkstone vers 16 heures.
And tomorrow will be the big day.

Champions League 2016

Les matchs-aller ont eu lieu mardi 26.4 et mercredi 27.4. A ce niveau les deux équipes espagnoles semblent avoir réalisé de bonnes affaires. L'absence de CR7 a pesé sur le résultat de Manchester alors que le Bayern serait éliminé en cas de statu quo ou de décision extra muros. L'Atletico doit marquer à Munich pour se qualifier: ils possède le génie dont ils ont besoin. Si la machine Müller - Lewandovsky fonctionne à merveille avec l'appui de Ribery, le Bayern sera qualifié. Je leur accorde 50% de chances. Ils ont prouvé contre la Juve qu'ils ont un moral de fer. Seulement voilà! En face se trouve une équipe des Colchoneros, qui sait gérer le système Barcelone que pratique Guardiola. Là est la clé du match.
Pour l'autre demie finale, si CR7 joue, RM sera qualifié sans aucun doute. Je leur accorde 80% de chance. Une chose est sûre: RM marquera au moins un but au Bernabeu. Je ne saurais le dire de Manchester City si Yaya Touré manque à l'appel. Bref, sur la base des allers, je vois une finale RM vs l'Atletico à 50%; RM vs BM à 30% ; MC vs BM à 10% et Atletico vs MC à 10%. Encore une fois, un pronostic n'est qu'une indication; le vrai résultat se décide sur le terrain. Qu'on se le dise, rien n'est encore joué!

27 avr. 2016

Jean-Robert Mifuku, ad multos annos!

Exactement minuit. Happy Birthday, Jean-Robert!
Alors que s'achève l'anniversaire de ma soeur Victorine commence le tien. Quelle bonne coïncidence!
Jean-Robert, du fond de mon coeur, je te souhaite un très joyeux anniversaire. Louanges soient rendues en ce jour mémorable au Seigneur Notre Dieu pour toutes les merveilles qu'il a accomplies en toi et à travers toi. Que des souvenirs! 
Tu viens de passer le cap et d'amorcer une autre étape importante de ta vie. Puisse l'Eternel te protéger et te garder comme il a fait jusqu'à ce jour et qu'il t'accorde encore plus de grâces et de bénédictions. Au nom de tous les miens, ad multos annos!

26 avr. 2016

Bon anniversaire Kalongu

26 avril 2016. Mieux vaut tard que jamais, dit un adage. C'est encore le 26 avril ici chez moi. A défaut de lui téléphoner, car il est tard, je me contente de lui envoyer ce coucou à travers le magnétisme du sang que nous partageons. Joyeux anniversaire, Victorine! 
A Kalongu, nzayi ni wahingidi ni ya kutela... ndolula mama. M'twa wa kadi mu mambu ma hika. Kilumbu kia m'tu ya kadi ye mambu mingi mahika. Ndolula mama mini theyaku. Nzambi kakusambula, kakuheka ngolu wa batsasa bana buna bwa mboti. Ha wa butuka ku Kimbau beto bosu twamona kiesi kingi. Kiese kiena, kala kiawu, nata kia ye kuna tsuka luzingu. Kola wa sadisa kanda.
Joyeux anniversaire Kalongu. Je t'appellerai demain. Il est 23h57. Je t'envoie mon amour et mes pensées au nom des jumeaux et de leur maman. T'embrasse! C 

Adieu Shaba Kahamba (1947-2016)

26 avril 2016. Oyo masolo ya kati, comme disent les Congolais. Là, c'est moi qui parle. Shaba, je l'ai adoré, touché, aimé, et même porté sur mes épaules. Shaba, c'est avant-tout Bella-Bella. Et avec Bella-Bella, je perds les pédales. Aussi vrai de ma vie. Tous ceux qui me connaissent vraiment, savent combien j'ai aimé Bella-Bella, non seulement les Frères Soki, mais aussi Emany Shaba, Lafire Pongi Mananga ou Pierre Bisikita, Muteba Celio, Lifili Envoyé,... Là c'est mon monde. Là c'est moi, je ne le nierai jamais. Pendant que j'écris ces lignes, j'écoute Pambindoni après une version de Houleux-Houleux sans la voix de Vangu qui ne m'a pas plu, alors pas du tout. Là, je viens de m'arrêter pour esquisser quelque pas de "Mabatalai" comme je les avais exécutés un samedi soir de 1975 au cours d'un concert de Bella-Bella à la FIKIN. Je le revois manier sa guitare sans gratter les cordes de la main droite. Quelle prouesse! Paix à l'âme du maître bassiste Shaba.
Depuis que Wemba est décédé, je viens de croiser pour la première fois mon collègue kenyan prof de philosophie,  Fred Ochieng-'Odhiambo:
- Man, have you heard of the passing of Papa Wemba?
- I have. I watched the way he collapsed. Normally one falls on the side, but he fell straight back with the neck to the floor.
- I saw it as well. This is a big loss for Rumba Music.
- You know? Right now I have been reading in the same article about the death of Shaba Kahamba. Did you know that? 
- Nope. (Shocked). Shaba has died? When? Is it true.
- Yes, he passed away some days before? etc."
Aussitôt rentré dans mon bureau, j'ai ouvert l'Internet pour en savoir plus. Eh oui, Shaba Kahamba, guitariste bassiste, chanteur-compositeur, est mort le 18 avril 2016. Tout mélomane de Bella-Bella sait que Shaba était un bon chanteur doublé d'un animateur talentueux qui égaillait pendant les concerts. Quelques anecdotes. 
Mayidi 1976. J'étais tellement émerveillé à l'écoute de la basse de Shaba que j'ai incité un condisciple Bayama à se joindre à ma joie, mais ce dernier est resté de marbre, disant: "Je n'aime pas la basse de Shaba. Il suit le rythme du chant en répétant la mélodie avec maladresse, c'est sans inspiration." Là alors, j'ai dû la boucler. Bayama jouait de la guitare solo dans les Messagers, l'orchestre du grand séminaire. Cette remarque a déclenché en moi un réflexe critique: "Et si Bayama avait raison?" En réécoutant Shaba avec plus d'attention, j'ai découvert encore plus la beauté de sa basse. Et quelque temps plus tard, mon  auditeur ne sera autre que Séraphin Kiosi à qui je révélerai l'existence un dialogue poétique entre la basse de Shaba, les guitares et le chant d'animation dans "Kopalangana te." Il est resté bouche béé, admiratif. Made, Horoscope, Shaba Bolingo demeurent des chefs-d'oeuvre dans ma discothèque.
Toujours avec Séra. Où? Je ne sais plus. A Kenge? A Cotonou ou Abomey-Calavi? A Kin? A Berlin? Prrrrprrrr! Quand? Je ne sais pas non plus. Une chose est sûre: je voulais savoir dans quelle région placer le nom de Shaba Kahamba. Le missionnaire SMA de Shamushenge m'a répondu: "Yina si zina ya Batshioko". C'était après 1992.
J'identifie Shaba à Bella-Bella. Par fidélité pour les Soki, je suis demeuré indifférent à son évolution dans Shabani. Wana masolo ya kati encore une fois! Sa carrière dans l'Afrisa doit certes avoir été brillante, mais ce Shaba-là ne m'a pas impressionné, trop englué dans l'ombre de Tabu Ley ou M'Bilia Bel. Je savais qu'il s'était installé en Hollande. Un des meilleurs guitaristes-bassistes - si pas le meilleur - de notre musique vient de nous quitter. Encore une fois, mes condoléances à sa famille biologique et à la musique congolaise. Adieu Shaba Kahamba et merci de nous avoir portés aux nues des muses! 

25 avr. 2016

Extrait du Sapeur (KC Mabana, 2011)



PONTIFE : Je ne te crois pas. Tu t’attribues tout.
SAPEUR : Je vais justement te le prouver. Commençons par la SAPE. C’est quoi ?
PONTIFE : C’est la Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes, n’est-ce pas ?
SAPEUR : Oui, et qui a créé cette abréviation ? C’est moi. A l’époque, je fréquentais beaucoup les musiciens des deux rives du fleuve Congo. Comme je suis humble et n’aime jamais prendre le devant, je me suis limité à ma tâche de fournisseur et de pourvoyeur d’idées,  j’ai laissé aux autres le soin de diffuser ma trouvaille.
PONTIFE : N’es-tu pas parano par hasard ?
SAPEUR : J’étais à Brazza à la fondation de la Sape. Les Kinois croient qu’ils ont créé la Sape. Eh bien, le mouvement est parti de Brazza ; et Wemba l’a hérité de nos représentants étudiant à l’époque à Paris. Laisse-moi, pour t’en convaincre, appeler Papa Wemba sur le champ.
PONTIFE : Tu as le numéro personnel de Papa Wemba, toi ?
SAPEUR : Qu’est-ce que tu crois ? Je suis au courant de tous ses déplacements et de ses affaires, car il me doit son succès. Il se trouve aujourd’hui à Paris en train de finaliser son prochain album intitulé « Notre Père. » Laisse-moi l’appeler tout de suite. (Il compose un numéro sur son portable)
PONTIFE : Je ne te croirai que si j’entends, de mes propres oreilles, la voix de Papa Wemba.
SAPEUR : (Un instant) Allo Vieux Jules ?... Tu es en réunion ? OK. Je te rappellerai plus tard. Merci !
PONTIFE : Je ne te crois pas.
SAPEUR : Regarde mon portable ! Voici même une photo que je lui ai faite dernièrement lorsqu’il m’a filé son nouveau numéro. A cause de beaucoup de sollicitations, il ne distribue pas son numéro à n’importe qui. Tu vois ? J’appartiens à la cour des grands, quoique je sois effacé.

(K C  Mabana. Le Sapeur (inédit 2011), pièce présentée par les Etudiants de français UWI Cave Hill à l'Intercampus Theatre Festival, à Mona, Jamaïque, 2011)

24 avr. 2016

Je n'y ai pas cru: Wemba est mort

Comme mes congénères, j'ai admiré Shungu Wembadio alias Papa Wemba depuis Zaiko Langa Langa (1970) en passant Isifi, Yoka Lokolé jusqu'à la création de Viva la Musica. Comme mes congénères j'ai dansé au rythme de "Chouchouna, Amazone ou Mère supérieure". Comme mes congénères, j'ai suivi les péripéties de la vie de Papa Wemba. Je n'ai eu l'occasion de le voir live sur scène qu'une seule fois. C'était pendant les vacances de 1975, je venais de finir mes examens d'état; je passais mes vacances à Yolo. Un samedi, Isifi a joué dans une boite à côté de Maître Taureau: là ma mémoire me trahit. Les noms ont changé entre-temps. Là, j'ai vu Wemba, Bozi et Mavwela, exécuter la danse "Ebotu" Il faut avouer qu'à l'époque je privilégeais les concerts de Bella-Bella quoique j'aie aussi vu Zaiko, Sosoliso, Cavacha, Stukas. 
Je n'ai jamais, à proprement parler, été un fanatique de Papa Wemba bien que j'aie admiré son parcours musical et que je le place au sommet du palmarès. Après Rome (1982), je ne m'intéressais plus à la musique congolaise comme auparavant. Mon statut d'homme d'église m'a détourné de cet intérêt. Par contre, j'étais sommé d'écouter bon gré mal gré les oeuvres musicales qui s'imposaient au public. Mon rapport à la musique a changé, après intégré des sons d'Italie, d'Allemagne, du Brésil ou des US à ma discothèque. Wemba s'est retrouvé en Europe à la même époque où je faisais mes études à Fribourg. La présence des Africains et des Congolais a sensiblement augmenté à tel point qu'on pouvait écouter de la musique africaine dans des agglomérations européennes. Aussi, n'ai-je pas été surpris d'entendre dans les années 90 des tubes de Wemba, Zaiko ou OK Jazz à Placette-Fribourg, dans un marché public sur la Bahnhofstrasse de Zürich.
A Zürich en 98, j'ai eu à connaître une de ses musiciennes nommée Tina. Une dame à mon sens relativement excentrique qui teignait ses cheveux en bleu. Elle me parlait régulièrement de Wemba, de son caractère humain et de comment il traitait ses musiciens. Il sierait de se référer à des interviews de Bipoli, Koffi, Kester ou Reddy. "Lorsque ses musiciens se disputaient, disait-elle, Papa Wemba gardait silence avant d'intervenir; il savait rétablir la paix, réconcilier les antagonistes d'une manière convaincante."... "Un jour, il a dit à ses musiciens que nul n'était irremplaçable dans Viva la Musica. Et que si tous les musiciens le quittaient, il se produirait tout seul avec une sanza et attirerait coute que coute du monde. Son nom à lui seul constituait sa référence, sa meilleure publicité." Vieux Bokul était très conscient de sa valeur et de sa grandeur. 
Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, Papa Wemba, le chef du village Molokai, s'est imposé par la qualité de son travail, l'excellence de sa voix, l'exploitation géniale du patrimoine culturel congolais. Des musiciens de sa génération, il est celui qui a percé le plus comme on dit. Il a formé de très grandes vedettes musicales comme Koffi Olomide, King Kester, Reddy Amisi, et en a inspiré d'autres. A l'entendre chanter "Mbalumuna" ou présenter Amazone comme "Mukara'me" ou chanter "Analengo", on ne peut que reconnaître la richesse multiforme, multiculturelle, multiethnique, de son génie créateur. Ses thèmes de prédilection sont tirés de l'amour, de la femme, de l'enfant, de la jeunesse et des scènes de la vie quotidienne. Je pense à "Matembele Bangi", à "Mère Première" comme à "Maria Valancia".
Papa Wemba s'est fait connaître comme le Roi de la Sape, un Sapeur immense, un apôtre du Dieu Kitende. Très à l'aise avec la presse, il avait une façon personnelle de répondre aux questions. A la question de savoir quelle était sa meilleure composition, il chantait "Mère Supérieure" au lieu d'y répondre. Génial! A ce titre, Wemba a eu un impact considérable sur la jeunesse congolaise et africaine. Adulé d'un bout à l'autre du continent africain, consacré comme une icone dans les Amériques, adoré au Japon, ce phénoménal chanteur a porté l'étendard de la musique africaine aux quatre coins du globe. Viva la Musica a compté des musiciens originaires de plusieurs continents. Il a enflammé la jeunesse du continent et du monde entier par ses trémolos dévastateurs, ses rythmes envoûtants et ses qualités d'homme de scène. Je dois avouer qu'il est sans aucun doute le musicien le plus médiatique et le plus célèbre de sa génération, peut-être même de notre pays car son nom était très connu, évoqué dans des films et des livres de culture.
Certains parents lui en ont voulu d'avoir proposé à la jeune africaine des anti-valeurs comme la sape, le goût immodéré du luxe et de l'argent, ou le désir d'émigrer vers l'Europe. Il aurait détruit la carrière de leurs enfants. Quelqu'un m'a dit avoir rencontré à Bruxelles un monsieur qui accusait Wemba d'avoir entraîné ses deux fils dans la drogue, et était prêt à lui faire du tort s'il lui était arrivé de le croiser (sic). Bipoli a révélé quelque part qu'il consommait le "nwa." Ce n'était pas un saint, hélas. On lui a reproché une légerté morale dans les danses du genre "mukonionio, ou niekese miguel, ou récemment le fameux "mogrosso." On connaît l'histoire de son emprisonnement à la suite de l'affaire "ngulu". Ses relations avec certains milieux excentriques ou aventuriers du genre Niarkos n'ont pas toujours joué en faveur de son image. Oui, c'est la vie. Il affirmait également ses positions politiques sans ambiguïté, n'est-ce pas son droit élémentaire? Il dénonçait la corruption et l'enrichissement illicite comme des fléaux destructeurs dans notre pays. Comme pour dire que Wemba était un homme avec des qualités et des défauts, un artiste génial et un porte-parole de nos valeurs nationales et africaines.
Des livres, des articles, des émissions télévisées ou radiophoniques comme des films lui ont été consacrés. Une star musicale de très grande envergure vient de nous quitter, le meilleur de sa génération, le roi de la sape et de la Rumba Rock. Wemba est mort sur la scène comme Molière, Miriam Makeba. Tel un soldat au champ de bataille, en pleine exécution de son métier. Respect et honneur à ce géant de la musique. Les mélomanes ne peuvent que regretter ce vide monumental. Un vide comme celui laissé par Kallé Jeff, Nico, Franco, Tabu Ley, les Frères Soki, Pépé Kallé, Madilu, Ndombe, Kester Emeneya, etc. Que l'Eternel console sa famille biologique et spirituelle! Et que l'artiste Jules Shungu Wembadio repose dans la paix du Royaume Céleste. Je n'y ai pas cru: oui, Wemba est mort.

Adieu Wembadio (1950-2016)

24 avril 2016. La nouvelle est tombée comme une bombe. Que de savoir Jules Shungu mort me donne de la chair de poule. Je le savais malade, mais pas au point de mourir si tôt. Hélas Dieu a donné, Dieu a repris. Loué soit son nom! Paix à son âme!
J'y reviendrai dès que le temps me le permettra. Pour l'instant, je me contenterai de rendre grâce au Dieu pour nous avoir donné un grand artiste qui a honoré notre musique et notre pays. Paix à l'âme de Wemba. A plus!

22 avr. 2016

Bye bye Prince

What a great artist the world has lost! This is not Nero but myself praising a singer and guitarist whose work has been admirably celebrated by the entire world. Prince Rogers Nelson the "Kid of Minnesota" was an impressive man though every time I saw him performing, something intrigued me. Even his death is kind of amazing and striking event. Peace to his soul!

Mgr André Mayamba Kathongo Matuti, 1er Evêque congolais et kwangolais du diocèse de Popokabaka (1979-1993)

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Fils de Longin Ngwesi (alias «Kyáámbvu Ngombi», appelé aussi «Kha Mvwaka») et Marguerite Makuma et, par conséquent, petit-fils biologique du Chef Kamungu Mbuya II, alias «Nzima nuna», le jeune André Mayamba est né en 1931 à Kimwaku, dans ce qui fut la mission catholique Nseke-Mbanza, qui sera vite remplacée en 1933 par la mission catholique Mukila, dans la Chefferie de Pelende Nord. Il fit ses études primaires de 1940 à 1944 à la mission catholique Mukila: d’abord chez les Sœurs de la Visitation de Celles-les-Tournai/Belgique pour la 1ère et la 2è années, où il recevra la première communion, puis à partir de la 3è année à l’école primaire des garçons dirigée par les Frères de Saint Joseph de Kisantu. De 1944 à 1951, il fit des humanités latines au Petit Séminaire Saint Jean Berchmans à Lemfu dans le Vicariat de Kisantu. Il entra au Grand Séminaire de Mayidi, où de 1951 à 1954 il fit des études de philosophie. De 1954 à 1955 il fut régent à la mission catholique Imbela et y assuma la fonction de directeur de deux écoles primaires. Au terme de sa régence il commença en 1955 toujours au Grand Séminaire de Mayidi des études de théologie, qu’il termina en 1959. Le 12 juillet 1959 à la mission catholique Ngowa (Popokabaka), Mgr Alphonse Verwimp, S.J., l’ordonna prêtre ainsi que son compagnon Pierre Mbambu Mwana Bwanga.
Les deux inscriront leurs devises d’ordinations sacerdotales une même image de la Très Sainte Vierge Marie Reine: «Vous serez mes témoins» (Ac 1,8) et «Partout, sur le chemin, annoncez que le Royaume des cieux est proche de vous» (Mt 10,7).
Labbé André Mayamba est - après l’abbé Antoine Ibula (ordonné en 1947 et donc 1er prêtre), le 2è prêtre originaire de la mission catholique Mukila (1933), un des deux poumons de l’évangélisation du Kwango-Diocèse de Popokabaka, l’autre poumon étant la mission catholique Kingunda (1927). Juste après son ordination sacerdotale, il fut jusqu’en 1965 excurens, c’est-à-dire prêtre itinérant, et responsable des écoles de sa région pastorale à la mission catholique Imbela. De 1965 à 1968 il fut curé de la mission catholique Mukila, sa paroisse d’origine, il remplaça le Père Michel Plancquaert, S.J. Toutefois, il aura comme vicaire, le Père Antoine Verwilghen, S.J. De 1968 à 1974 il alla aux études: d’abord à l’université Lovanium (Kinshasa), ensuite au Campus de Lubumbashi (UNAZA), il obtint le Gradede Licencié en Philosophie et Lettres (Groupe Philologie Africaine).  
A la fin de ses études en 1974, lui, selon ses propres mots, que d’aucuns croyaient «perdu pour le diocèse», sera nommé Vicaire Général du diocèse de Popokabaka et aussi chargé des vocations et des séminaristes avec résidence à Imbela, où il assumera également la fonction de préfet des études de l’Institut Panda Kwango. En 1975, il est nommé représentant légal des écoles conventionnées catholiques du diocèse de Popokabaka avec résidence à Popokabaka, où de 1975 à 1976 il est préfet des études du Lycée Temuka et aussi chargé du bureau diocésain de développement. Le 27 avril 1978 il est nommé évêque coadjuteur du diocèse de Popokabaka –avec droit de succession – et sera ordonné évêque le 27 août 1978 à Popokabaka par Mgr Pierre Bouckaert, S.J.. (alors évêque de Popokabaka). Il choisit comme devise épiscopale: «Et ambulate in dilectione [Marchez dans l’amour]» (Eph. 5,2). Le 1er décembre 1979 il succéda à Mgr Pierre Bouckaert, S.J.. Il devint ainsi le premier évêque autochtone du diocèse dePopokabaka. Suspendu le 31 juillet 1991 comme évêque de Popokabaka, il démissionna canoniquement le 24 septembre 1993 et devint ainsi évêque émérite de ce même diocèse.
L’épiscopat de Mgr André Mayamba Kathongo Matuti marquera le début effectif de l’implantation d’une Église essentiellement locale: Outre sa présence comme membre du clergé diocésain à la tête du diocèse, les Jésuites commencent à céder les paroisses aux prêtres diocésains: Popokabaka Sainte Famille, Imbela, Mawanga, Kambangu, etc. Son épiscopat se focalisera aussi sur la promotion du laïcat, notamment avec la formation des premiers animateurs pastoraux du diocèse, la nomination des laïcs à des postes jusque-là réservés aux ecclésiastiques comme par exemple le bureau diocésain de développement et/ou la Caritas (Mr. Musiku de Panzi; Mr. Ambroise Lukengu Diam Saku de Mukila; Mr. Modeste Muzela de Popokabaka) ou encore la coordination des écoles conventionnées catholiques (Mr. Faustin Boloko de Mukila et Mr. Dominique Lusengi de Mawanga) ou la direction de l’Institut Panda Kwango (ex. Ecole normale d’Imbela, dont les premiers préfets laïcs sont: Mr. Ambroise Lukengu Diam Saku de Mukila, et Mr. Venant Tekilazaya de Kitenda). Par ailleurs, toujours sous son mandat épiscopal le diocèse de Popokabaka tentera de nouveau (après l’envoi à Rome du séminariste Valère Kabambu Lemba par Mgr Pierre Bouckaert, S.J.) l’expérience
d’envoyer des séminaristes aux études à l’étranger, notamment à université pontificale Urbaniana de Rome/Italie (Delphin N’Kwapangi Ipama et Baudouin Kabambu N’Kuti; Boniface Tatamosi Kamba et Dieudonné Ibanda) et à l’université de Innsbruck/Autriche (Benoît Nzonzidi Matumona et Hilaire Mitendo Nkelenge; Dieudonné Mfutila Kamba et Louis N’Soba Mwanga Bilolo). Hélas! Cette expérience s’arrêtera là. 
Non seulement que Mgr André Mayamba Kathongo Matuti appartient à la première génération des évêques autochtones congolais et de Bandundu, mais aussi il est – à côté de leurs Excellences Léon Lesambo Ndamwize d’Inongo, Eugène Biletsi Onim d’Idiofa, Alexandre Mbuka Nzundu de Kikwit et Dieudonné N’Sanda Tsinda Hata de Kenge – un des pères fondateurs du Grand Séminaire Interdiocésain de Philosophie à Kalonda et du Grand Séminaire Régional de Théologie à Kikwit. Avec ses quatre précités pairs il fut aussi l’un des premiers notables de Bandundu, qui avaient soutenu la création de l’université de Bandundu à Kikwit. De ces cinq pères évêques trois avaient précédé Mgr Mayamba Kathongo Matuti auprès du Seigneur, seul Mgr Léon Lesambo Ndamwize, évêque émérite d’Inongo, est encore aujourd’hui en vie. Toujours au niveau interdiocécain Mgr André Mayamba Kathongo Matuti a longtemps assumé la fonction de Président Caritas-développement. Le 12 juillet 2009 à la Paroisse Sainte Famille de Popokabaka Mgr André Mayamba Kathongo Matuti et l’abbé Pierre Mbambu Mwana Bwanga ont ensemble fêté leur jubilé d’or sacerdotal (50 ans de vie sacerdotale). Ce dernier sera rappelé auprès du Seigneur le 4 janvier 2013 à Kinshasa. Voilà que la mort de Mgr André Mayamba Kathongo Matuti le 12 avril  2016 vers 12h15 au centre hospitalier Nganda de Kinshasa va encore surprendre plus d’uns. Car, pour beaucoup il jouissait d’une santé de fer, si bien que certains rêvaient de le voir un jour centenaire. Mais hélas, le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Il faut continuer de remercier le Seigneur (Job 1,21). 

Bruxelles 16 avril 2016

Prof. Dr. Apollinaire MAKAMBU MULOPO
Professeur Associé à l’ISEA-KENGE, à Kenge (RD Congo)
Chercheur en Sciences Politiques à Université de Cologne (Allemagne)
Membre effectif de l’Association Panafricaine des Exégètes Catholiques

21 avr. 2016

La reine d'Angleterre n'a pas de pouvoir?

Hier une collègue m'a approché pour me parler de la Barbade qui voudrait devenir une république. Elle a ensuite commenté sur la différence entre un royaume et une république. Un royaume est un état gouverné par un roi, une reine ou un empereur (sic). Une république est un état gouverné par le peuple par le biais de son parlement. De ce point de vue, toujours selon elle, la Barbade serait déjà une république. Au fait, elle n'a besoin d'être appelée ni république ni royaume. Ce qu'il lui faut, c'est de mieux faire fonctionner ses institutions parlementaires: la chambre basse et le sénat. Selon elle, il y a trop de confusions: il faudrait une séparation entre le gouvernement et le sénat car il arrive qu'un ministre se retrouve et au gouvernement et au sénat. Je l'ai écoutée. Pour elle, c'est le pouvoir législatif qui est le vecteur du pouvoir et de la démocratie. De là à dire que la reine d'Angleterre n'avait pas de pouvoir, le pas a été vite franchi. C'est là que je suis intervenu.
- "La reine règne, mais ne gouverne pas." Qui a le vrai pouvoir selon toi?
- Le peuple à travers le gouvernement, a-t-elle répondu spontanément.
- Mais ce n'est pas ça le pouvoir. La reine d'Angleterre est la personne la plus puissante d'Angleterre depuis six décennies. Elle ne gouverne pas mais détient le vrai pouvoir. Elle n'a aucune emprise directe sur les institutions, mais l'Angleterre lui appartient. Pour preuve, lorsqu'elle lit le discours-programme du gouvernement, elle déclare: "My Government will...", et encore: "My Government has plans for social education, health and justice". Nul autre, même pas le PM, n'est autorisé à utiliser cette formule. Dis-moi ce qu'est le vrai pouvoir et qui le détient?
- Je vois ce que tu dis. Je n'y avais jamais pensé.
- Moi non plus, mais j'ai beaucoup réfléchi sur la phrase-mythe: "La reine règne mais ne gouverne pas". Gouverner quoi que l'on pense, c'est exercer un pouvoir exécutif, subalterne, soumis au peuple. Dans ces pays-là, ce n'est pas pour rien que le ministre est choisi de préférence parmi les MP. Il est pris de ce milieu  afin de lui reconnaître une certaine autorité. En réalité, la reine détient le pouvoir. Si elle ne veut pas d'un ministre, elle a les moyens de l'écarter. Lorsque j'avais appris au petit séminaire l'hymne national d'Angleterre "God save the Queen", j'étais fasciné par l'immense pouvoir qu'exerçait Sa Majesté sur ses sujets, les sujets de Son Empire. Chef de l'état de plusieurs territoires du globe, c'est la personnalité politique la plus influente du monde. Imagine combien de millions ont chanté, chantent et chanteront encore "God save the Queen" au cours de toute leur vie; et tu me dis qu'elle n'a pas de pouvoir? Elle détient le vrai pouvoir. Va au Speaker's Corner du Hyde Park à Londres, tu te rendras compte de son pouvoir. Regardez l'immensité de son pouvoir sur la carte du monde, tous ces millions qui jurent allégeance à Sa Majesté et qui le feront toute leur vie durant. Ceux et celles qui gouvernent le font en son nom.
Personnalité hors du commun, la reine d'Angleterre a vu passer des dizaines de présidents américains français, de dizaines de papes, des PM britanniques. Non seulement elle n'a pas besoin de donner des ordres, quoique le pouvoir lui soit inné, elle est l'essence même du pouvoir; elle légitime le pouvoir en Angleterre. Personnalité hautement emblématique, placée au dessus de la mêlée, elle incarne l'unité de l'hégémonie britannique, et elle est le symbole suprême de l'identité et de la nation anglaises.

Congratulations Her Majesty

Congratulations Her Majesty on your 90th Birthday. Glory and thanks to the Lord.

16 avr. 2016

Un tirage intéressant mais piège

Le tirage de la Champions' League met aux prises Manchester City et Real de Madrid d'un côté et Atletico Madrid de l'autre. De prime abord, on dirait qu'on s'achemine vers une finale Real de Madrid - Bayern de Munich. Sur papier et selon les spécialistes avérés. Mais les choses ne marchent pas comme on les sent à ce niveau de la compétition. Qui aurait pu penser un seul instant que l'équipe de la Volkswagen pouvait acculer la très expérimentée équipe de Madrid? On lui avait accordé un cleen sheet. Et même Benefica qui a si bien joué à Munich aurait pu faire mieux à domicile. Le football, c'est cela sa beauté, se joue sur le terrain avec onze joueurs de chaque côté, en plus du douzième joueur que sont les supporters mis ensemble. 
Si l'équipe d'Atletico a éliminé le FC Barcelone, elle est également en mesure d'éliminer le Bayern aussi. La raison est simple. Le Bayern de Munich, depuis l'arrivée de Pep Guardiola, pratique le même système de jeu que le FC Barcelone. On me dira que le FCB est inégalable, mais il a été bel et bien éliminé par l'Atletico. La même technique, la même stratégie qui ont freiné l'élan du FCB, pourraient jouer en leur faveur. Le Real part favori face à City. Tout dépendra de la facon toutes ces équipes négocieront le match-aller. Je crains qu'il y a une finale de la Liga. Mais l'inverse n'est pas non plus à écarter: une finale inédite entre City et Atletico. Ceci est fort moins vraisemblable.  Mon pourfendeur, lui, penche pour City vs Bayern. Rien n'est garanti à ce niveau. Attendons donc voir.

Lorsqu'on prend de l'age

Lorsque l'age avance, on devient sage. Je dirais meme plus comme Dupond a Dupont: on devient tres sage. Supportez l'orthographe catastrophique de cet article. Le clavier de ma tablette n'est pas approprie. En bons connaisseurs de la langue francaise, veillez a reconstituer mentalement le sens de ces phrases. Mettez les accents vous-memes. Apres tout, mon blog n'est pas un site d'apprentissage ni d'evaluation du francais. Essayez de lire ce texte a haute voix, et vous m'en direz des nouvelles.
Je disais donc, que lorsqu'on prend de l'age, on croit avoir tout experimente et on ne voudrait plus se laisser du nouveau. On pense a sa retraite de la vie active si on n'y est pas encore. Si on y est deja, on essaie d'assurer, de se rassurer. Bref de preparer calmement et activement sa tombe. Mais la, un autre sage retorquera que la mort se prepare tous les jours depuis la tendre enfance. Chaque effort que l'on effectue pour se nourrir, se reposer, eviter les accidents ou des lesions physiques, vise la perpetuation de la vie jusqu'au jour ou c'en sera fait de vous. Aussi tragique et défiante que cela puisse etre, la realite est celle-la.
Plus on avance en age, plus on devient conseiller des plus jeunes qui vous mettent sur le piedestal de la reussite, ignorant tous les sacrifices que vous avez endures pour en arriver la. "Vieux, je suis votre exemple." "Vieux, vous avez enormement contribue a mon parcours de vie." On croit meme etre saint avant la mort." Mais si l'age ne correspond pas au degre de la sagesse que vous emettez autour de vous, vous n'etes ni respectes ni consideres. Tel est l'autre revers de la medaille. On est fier de declarer l'education que l'on a recue comme etant meilleure que celle d'aujourd'hui. On est scandalise devant les deviations morales et ethiques de ce temps; on ne comprend rien au LGBT ni au mariage du meme sexe. On se plait parfois a dire: "Heureusement que je serai plus la pour voir ca."
La je pense a une des dernieres interviews du nonagenaire Claude Levi-Strauss exprimant ses inquietudes sur l'avenir du monde contemporain. Le mythologue belgo-francais disait: "Le monde que je suis sur le point de quitter semble depourvu d'optimisme et d'espoir." Je le cite de memoire; sachez par consequent qu'il n'a jamais prononce cette phrase.
Lorsque l'age avance, on dit au revoir au monde de diversess facon. On fait la paix avec ses ennemis afin d'avoir une bonne mort, cad sereine et simple. On n'a peut-etre pas peur de la mort, mais on ne la souhaite pas outre-mesure. Il parait qu'on devient avare et mefiant, souspectant tout intrus dans son domaine de tresor. On retire son pognon de la banque et on le met sous le matelas. On veut dormir sur l'argent pour se donner encore un peu de plaisir de posseder. Vrai ou faux? Je ne saurais le dire. Est-il qu'il y a des mensonges qui circulent autour des personnes du troisieme age. Ah les Suisses: eux ont le troisieme pilier. Googlez car je ne sais plus trop ce que c'est; mais c'est de l'argent de l'assurance, de la banque et du social. Plus de matelas bourre de frics, on s'en occupe pour vous. Ah les Suisses!
Lorsque l'age vous surprend, la curiosite montre son vrai visage. Quoique l'oreille devienne un peu dure, vous tenez a tout entendre. Quoique la vue vous trahisse, vous voulez tout voir. C'est l'ironie de la vie. Tenez bon! Ne vous laissez pas prendre ni surprendre par l'age, restez vous-meme. Est-ce possible? Bien sur que oui puisque vous avancez en sagesse.
N'est-ce pas Oulipo a rebours?

12 avr. 2016

SE Mgr André Mayamba (1931-2016) in memoriam

12 avril 2016. Aujourd'hui est décédé à Kinshasa Son Excellence Mgr André Mayamba Kathongo. Paix à son âme! J'étais en réunion lorsque le texto annonçant sa mort m'est arrivé. Aussitôt que je l'ai pu, j'ai ouvert mon Facebook pour l'annoncer aux amis avant de constater que la nouvelle était déjà connue de certaines personnes. Tant mieux. Mais comme à mon habitude, je vais lui rendre un hommage à la mesure de l'homme de Dieu qu'il a été.
C'est pendant mes années d'enfance à Kenge que j'ai vu pour la première fois l'abbé André Mayamba qui venait de Mukila ou de Popo. C'était à la procure de Kenge, c'est sûr; il était, je crois, en compagnie du P. Antoine Ekkelboom. Pas si sûr, mais je crois que c'est vrai. A l'époque, il était avec les abbés Mbambu, Tuyaba et Ibula, parmi les abbés de Popo dont on parlait le plus. En plus, il avait de la famille restreinte et étendue à Kenge. Je ne l'ai plus vu du temps de mes études secondaires à Kalonda. Je l'ai cependant revu à Mayidi en 1976 lors d'une visite aux grands séminaristes de Popo alors qu'il était vicaire général. L'ayant reconnu, je me suis présenté car ils connaissaient mes papas; et nos relations familiales avec l'abbé Ibula.
Je l'ai revu peu après son ordination épiscopale à l'occasion de l'ouverture du Grand Séminaire St Augustin de Kalonda en novembre 1978. Là, nous avons eu une conversation un peu plus longue pendant la séance d'ouverture académique. Mais c'est à mon retour de Rome que nous deviendrons plus proches. On se voyait lors de ses passages à la Iere Rue à Kinshasa comme à Kenge. Il était particulièrement lié à l'abbé Benjamin Fala d'heureuse mémoire. Nous nous plaisions à le taquiner avec tout le respect dû à son rang. Il se confiait souvent à Benjamin. Que des souvenirs!
J'entretenais aussi de bons rapports personnels avec l'illustre disparu. Je me trouvais une fois dans sa Toyota lorsqu'on a vu le chauffeur Mbinda, affaibli par la maladie, du côté de l'école normale de Kenge. Il a demandé à son chauffeur de s'arrêter pour le saluer et échanger quelques paroles réconfortantes avec le vieux malade. Il m'a dit après: "Cet homme me transportait gratuitement du temps où j'allais à l'école." Quelle leçon de gratitude envers toute bonne action reçue!
Lorsque l'évêché de Kenge s'est installé sur son site actuel, Mgr Mayamba était l'un de nos visiteurs les plus réguliers. Il y avait une chambre réservée aux hôtes évêques dans le bâtiment de l'épiscope. Un soir de 1985, je ne l'oublierai jamais, alors que tout le monde s'était retiré après les complies, il est venu frapper à ma porte disant: "Claver, je ne peux pas dormir tout de suite. Aurais-tu une bouteille de bière?" Nous avons allègrement siroté de la Skol ou de la Primus à la place où se tenait la recréation de la communauté. Quelle leçon d'humilité et d'humanité vu qu'un tel geste aurait été inconcevable avec mon propre évêque! Je me souviens de son humour comme de son homélie en kipelende à la messe d'enterrement de l'honorable Lubamba. A l'occasion de la mort de son père près de Mukila en 1985 ou 86, je suis allé volontiers participer aux obsèques en compagnie d'autres collègues de Kenge, Kalonda et Katende. L'abbé Valère Kabambu et la soeur Nzeyi étaient présents. Des obsèques émouvantes où était chanté "O wele o wele." Ce fut ma dernière visite à Mukila. Par la suite, j'ai revu Mgr Mayamba à Kenge en 92 et plus tard au Centre Interdiocésain à Kinshasa.
Il m'avait une fois confié que les évêques d'Uvira et de Bokungu-Ikela de l'époque semblaient trop jeunes, perdus, en compagnie des autres évêques du Zaïre. Tout en entretenant de bonnes relations avec les évêques de Kenge et de Goma, Mgr Lubaki de Matadi, Mgr Dhejju de Bunia et Mgr Tshibangu de Mbujimayi comptaient, à mon sens, parmi ses plus proches amis. Probablement parce qu'ils étaient ensemble à l'université de Kinshasa et Lubumbashi. Il m'a aussi confié que lorsqu'il avait démissionné, il s'était senti isolé; et que seul Mgr Tshibangu avait mené des efforts pour le récupérer au Centre Interdiocésain, sans succès. La vie ne fut pas toujours facile.
Mgr André Mayamba a accompli l'oeuvre de Dieu au diocèse de Popokabaka dont il a été pasteur de 1979 à 1993. Réputé au caractère irascible, cet homme de Dieu et des lettres faisait montre d'une simplicité désarmante et d'une rigueur sans failles. Le voilà aujourd'hui décédé dans sa cinquante-septième année de sacerdoce et sa trente-huitième année d'épiscopat. Condoléances émues au diocèse de Popo, au Kwango et au Pelende-Nord, à sa famille biologique et spirituelle! Paix à ton âme! Mbuta mutu wenda mboti. 

He would have been 61

Apil 12, 2016. My friend Faustin Mampuya, if he was still alive, he would have accomplished his 61 years of age today. May his soul rest in peace! Already five years since he died are just like yesterday. We shared so much that I can't stop thinking of him. Mr Faust will live as long as I live. Like all my dear ones. May he rest in peace!
Right on this very day a younger dear one, Liz is celebrating her 25th birthday. Congratulations! May the Lord bless her and fill her life with joy and success!
As I always state, life and death form part of the same medal. Glory to the Lord!

7 avr. 2016

"Tu en as trop dit"

"Cher Claver,
Comme toujours, j'aime tes prises de position devant certaines situations. Tu as l'art de poser quelque chose et son contraire par une gesticulation d'expression dont toi seul connais le secret. Mr. Leroy n'y est pour rien, c'est aux autorités togolaises qu'est revenue la décision souveraine de l'engager. Seulement là, tu touches à un domaine très délicat. Tu en es conscient, mais en même temps, tu te permets de qualifier leur démarche de coloniale. J'aurais été d'accord avec toi si tu avais par exemple donné une liste de noms d'entraîneurs, ce qui aurait été fait sans difficultés. Tu en as trop dit. Tu t'es exprimé en homme de parole plutôt que d'action. L'erreur de ton intervention consiste à niveler l'Afrique, à la voir de son seul point de vue. Qu'est-ce qui te prouve que M. Leroy occupe une place qui revient de droit à un entraîneur togolais ou africain? Tu pousses encore le culot jusqu'à lui suggérer de créer une école d'entraîneurs. De quel droit? Là tu donnes des leçons; ce n'est pas ta mission d'intellectuel. Un intellectuel, à mon sens, est un éveilleur de conscience. D'autre part, au lieu d'utiliser le réseau social, tu ferais mieux de t'adresser aux responsables du foot togolais et leur soumettre ton idée d'africanisation des cadres dirigeants des institutions nationales. Bref, je suis d'accord avec toi sur le principe, mais je ne soutiens pas la manière. Tu me répondras certes que ce blog t'appartient, mais aie l'humilité de reconnaître que tout le monde ne regarde pas l'univers selon ton point de vue. C'est aussi cela la liberté intellectuelle dont tu te fais un fervent défenseur. Respecte l'opinion des autres STP." 
(Email du 7 avril 2015)

Ma réponse.

Cher ami,
J'apprécie la profondeur et la justesse de ton intervention. Merci de m'avoir révélé la délicatesse du sujet. Je n'ai fait qu'exprimer ma réaction à chaud face à une situation qui, à mes yeux et j'en suis convaincu, remet l'Afrique quelques décennies en arrière. Le temps est venu d'avoir des entraîneurs africains pour nos équipes nationales au même titre que les Européens, les Latino-Américains, etc. Thanks man!
C

6 avr. 2016

Encore un entraîneur de foot européen en Afrique

Monsieur Leroy, patenté entraîneur d'Afrique, est sur le point de prendre ses fonctions auprès de l'équipe nationale du Togo. Sans être raciste, ni xénophobe, je relève l'esprit colonial qui nous a été inculqué et qui justifie ce genre de décisions. Tout en respectant totalement la liberté des autorités togolaises de décider du sort de leur équipe nationale, je suis étonné qu'elles reprennent un entraîneur aux puissants lobbies et au bilan que l'on connait, au lieu de priviléger un Togolais à cette fonction.  C'est comme un insulte au football togolais et africain. Quoiqu'on prétende que ce genre d'engagement est individuel, sachons que sur la même base, il n'y aura jamais d'entraîneur togolais - du moins jusqu'à ma mort - à la tête des Bleus français. Cela est une évidence, ne rêvons pas. Décidément, l'ère des "africanistes européens" a encore de beaux jours devant elle.
Le constat est flagrant: Les Africains ne valorisent pas leurs compatriotes. A chances égales on préfère un Européen à un national ou à un Africain. Par immaturité peut-être? Quand verrons-nous un entraîneur égyptien ou malien à la tête de l'équipe nationale du Gabon ou du Kenya, et vice-verça? Le temps est révolu où les entraîneurs européens étaient automatiquement réputés meilleurs que les Africains. Le talent d'entraîneur est individuel. Les Guardiola, Trapattoni, Mourinho, ou Klopp vont d'un pays à l'autre à cause de leur talent individuel. Pourquoi n'en serait-il pas autant des entraîneurs africains? La réponse est simple: on ne respecte pas les Africains. Quelque relent racial, quelque stéréotype, quelque préjugé malencontreux, etc. un peu de tout cela. La mentalité n'est pas encore prête pour ce saut révolutionnaire. Il y a, comme dans beaucoup de domaines, encore beaucoup de pesanteurs coloniales et culturelles à dépasser pour que respect et honneur soient rendus aux Africains compétents dans leurs domaines d'excellence. Hélas, l'Africain est son propre fourvoyeur et démolisseur.
Je n'en veux pas à M. Leroy personnellement, quoique je ne lui donne pas beaucoup de chance à la tête de l'équipe togolaise. Je le remercie pour ses décennies de loyaux services à notre continent, j'estime cependant qu'il est temps pour lui de passer la main, plutôt que d'étouffer les talents qui existent en Afrique. Qu'il ouvre une école d'entraîneurs, pourquoi pas? La mondialisation ne signifie pas n'importe quoi, mais aussi que le meilleur du pays soit au service de son pays. Je m'oppose avec force à l'esprit colonial qui nous séduit encore, à la cécité qui arrête notre essor alors que d'autres continents l'ont compris et agissent en conséquence. Je ne suis qu'un littéraire africain qui aime son continent et voudrait voir les fils et les filles de ce continent s'épanouir dans tous les domaines. La dignité des Africains me tient à coeur.

"Panama Papers" ou d'énormes fortunes dans des offshores

"Panama Papers." Depuis le début de cette semaine, le monde est scandalisé par la duplicité des hommes et femmes qui, sous le couvert de la politique et des affaires, s'arrangent pour dissimuler d'énormes fortunes prises sur les fonds publics dans des paradis fiscaux. Toutes les catégories de personnes s'y retrouvent. Pour se défendre contre ces révélations, ces personnes extrêmement puissantes questionnent la véracité de ces papiers rendus publics par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICJI) via la Süddeustsche Zeitung. Parmi ces milliardaires sans scrupule se retrouvent des individus issus des pays parmi les plus pauvres de la planète et où les gens vivent avec moins d'un dollar par jour. Dieu seul sait comment ils ont accumulé ces sommes collossales et comment ils ont réussi à les déplacer. On dirait que les caisses vides de l'Etat sont déplacées et remplies dans ces offshores afin d'affamer les populations, paralyser les activités économiques du pays, soustraire ces sommes du contrôle de l'état. On dirait que ces sociétés-écrans ont pour but de torpiller le fonctionnement normal des institutions. Que Platini ou Messi s'y retrouvent ne m'étonne pas outre-mesure; eux comme d'autres vedettes ou oligarques disposent d'énormes ressources d'enrichisssement. Je suis particulièrement intéressé par la suite que les gouvernements africains réserveront à ces dossiers. Le président français a déjà pris position en ouvrant des enquêtes en ce qui concerne les avoirs des Français repris sur la liste. En Islande, le PM est déjà secoué par une vague de protestations qui exigent sa démission. Les Russes y voient un complot contre M. Poutine et son entourage. Chaque pays y réagit à sa façon. En Afrique, au Congo, en Afrique du Sud, en Egypte, en RDC, au Nigeria, en Tunisie, aucune réaction officielle jusque là. Peut-être qu'il n'y en aura même jamais. Toujours est-il que les réseaux sociaux en parlent dans tous les sens. L'impunité sera-t-elle encore consacrée cette fois? La réponse à ce genre d'événement détermine souvent le genre de politique, le système de corruption et le niveau de démocratie qui se pratiquent dans le pays. C'est ce que nous allons observer dans les jours qui viennent.

Encore beaucoup à faire

Le semestre tire vers sa fin, mais c'est comme s'il venait à peine de commencer. Des réunions à n'en pas finir. Des projets ou des rapports à recommencer. Des journées d'études, des activités culturelles à organiser ou à voir. En plus de la vie réelle à vivre. Et chaque jour qui passe possède son lot de travail, de corvée, de contraintes, mais me dit-on, il faut savoir se créer des espaces de liberté. C'est plus facile à dire qu'à faire ou à vivre. Mon mandat de chef de département arrive à terme dans trois mois; je n'ai aucune envie de le refaire car il faut savoir passer la main. Un autre candidat plus performant ou plus motivé est disponible. D'autre part, ayant accompli mon devoir, j'estime que c'est un poste par lequel tous mes collègues doivent passer, car il fait partie du leadership de l'université. J'ai appris une chose à ce poste: la modestie et la responsabilité. Bien sûr que j'ai exercé des fonctions plus importantes par le passé, mais celle-ci m'a appris à respecter les hommes et l'institution. Je m'égare de mon propos initial quoique ce que j'écris ait du sens. J'y reviendrai. 
Eh oui, il y a encore beaucoup à faire.


4 avr. 2016

Paix à l'âme de Papa Crispin Mukanu

2 avril 2016. Alors que je reviens de la mer avec mes visiteurs du Canada, je trouve un message d'Adrienne qui m'annonce la mort aujourd'hui à Kenge de Papa Crispin Mukanu. Paix à son âme! J'ai déjà parlé de lui dans un article précédent à propos de l'ordination sacerdotale de son fils André, en juillet 2013.
Si mes souvenirs sont bons, j'ai connu Papa Crispin à Mutoni pendant les grandes vacances de l'année 70 ou 71. Il était venu du Mukomba passer quelques jours de vacances chez nous. Supporter du FC Daring, féru admirateur de Kakoko Dieu du ballon, il essayait de jouer au football comme lui. A cette époque à Mutoni, Papa venait de déplacer l'école sur son site actuel mais l'ancien terrain de foot est demeuré utilisable. Ce souvenir là est resté. Depuis, il a évolué dans l'enseignement primaire jusqu'à devenir directeur d'école. Il a épousé sa cousine germaine Jeanne Kasiala. Et, et, etc. Je l'ai rencontré pour la dernière fois en juillet 2012 à Kenge. J'ai même quelques photos prises ce jour-là avec lui chez Tante Marie Zenzu. Depuis qu'il est tombé malade, j'ai tenté de le joindre au téléphone sans succès. J'ai toutefois réussi à parler à son épouse alors que celle-ci se trouvait à Kinshasa. J'étais régulièrement informé de son état de santé grâce à son fils prêtre et à d'autres parents.
Dieu l'a appelé auprès de lui. Qu'il lui accorde la repos éternel dans son royaume céleste. Quant à nous, soyons unis dans la foi, la prière et l'amour du Christ, notre Consolateur.
A tata Crispin, wenda mu ngemba!